Que faire en 2016?

Point de marché : sell in may and go away?
Par Laurent Polsinelli, Responsable Indices & Produits Dérivés - Surperformance / ZoneBourse
13 Mai

Les places europĂ©ennes montrent des signes de faiblesse ces derniĂšres semaines dans un contexte de craintes persistantes au sujet du ralentissement Ă©conomique mondial. Les derniĂšres statistiques dĂ©voilĂ©es de part et d’autre de l’Atlantique ont déçu, remettant d’un cĂŽtĂ© en question les bienfaits de la politique monĂ©taire europĂ©enne mais repoussant Ă©galement la probabilitĂ© d’une prochaine hausse des taux d’intĂ©rĂȘt amĂ©ricains.

Aux Etats-Unis, mĂȘme si la Fed estime que l’économie amĂ©ricaine reste robuste, les derniĂšres publications ont mis en Ă©vidence une baisse de la croissance (PIB rĂ©visĂ© Ă  seulement 0.5% au T1 2016). Le taux de chĂŽmage reste stable Ă  5% mais les crĂ©ations d’emplois sont infĂ©rieures aux attentes (160K contre 204K attendu) et les indicateurs d’activitĂ© se dĂ©gradent lĂ©gĂšrement (ISM manufacturier Ă  50.8 en avril contre 51.4 attendu et indice de confiance sous les attentes). La RĂ©serve FĂ©dĂ©rale table dĂ©sormais sur 2 hausses des taux cette annĂ©e (contre 4 fin 2015), contrairement au marchĂ© qui ne voit pas de hausse avant dĂ©cembre, sentiment qui soutient trĂšs nettement les indices amĂ©ricains.

En Europe, les donnĂ©es ne sont pas plus encourageantes, avec en Allemagne un recul de 1.1% des ventes de dĂ©tail (+0.3% attendu) et une dĂ©ception sur les chiffres de l’inflation en zone euro. Les indices PMI manufacturier et services ont Ă©galement déçu.
ParallĂšlement, les statistiques en provenance de Chine continuent de susciter des inquiĂ©tudes. L’activitĂ© manufacturiĂšre s’est une nouvelle fois contractĂ©e en avril (indice PMI Caixin Ă  49.4). Les exportations repartent Ă  la baisse et les importations poursuivent leur glissade (-7.6% en mars et -10.9% en avril). Le gouvernement de PĂ©kin a, par ailleurs, lancĂ© un avertissement sur la dette, ce qui pourrait inciter les opĂ©rateurs Ă  la prudence, estimant que la Chine n’annoncera pas de nouvelles mesures de soutien Ă  l’économie.

Concernant les publications de sociĂ©tĂ©s, la saison des rĂ©sultats arrive Ă  son terme et le bilan est lui aussi mitigĂ©. Aux Etats-Unis, prĂšs de 90% des valeurs du S&P 500 ont publiĂ© leurs chiffres. 75% d’entre elles ont dĂ©passĂ© les attentes en termes de bĂ©nĂ©fices et 55% concernant le chiffre d’affaires. Ces " bonnes publications " sont toutefois Ă  relativiser dans la mesure oĂč le consensus Ă©tait particuliĂšrement pessimiste. Les bĂ©nĂ©fices et ventes s’inscrivent nĂ©anmoins en baisse par rapport au T1 2015. En France, les dĂ©ceptions sont plus nombreuses, avec moins de 45% des sociĂ©tĂ©s du CAC40 qui ont battu le consensus en termes de chiffres d’affaires.

Les mauvaises donnĂ©es macroĂ©conomiques de ces derniĂšres semaines, la proximitĂ© de rĂ©sistances majeures pour les indices amĂ©ricains et la trĂšs nette sous-performance des places europĂ©ennes incitent Ă  la prudence, d’autant plus Ă  l’approche de la rĂ©union de la Fed et du rĂ©fĂ©rendum sur le " Brexit " (23 juin).

Je ne comprends rien Ă  ce qui se passe depuis hier
Avec le décollage anachronique des indices
Les fondamentaux ne cessent de se détériorer :
Les bénéfices US font la gueule
La Chine colmate comme elle peut les brĂšches
L’indice Zew allemand a du plomb dans l’aile
Cela donne un curieux sentiment de fin de cycle
Alors que les banques centrales n’ont plus rien en stock
Certes, un éniÚme accord a été trouvé avec la GrÚce
Pas de quoi casser 3 pattes Ă  un canard
Alors quoi ?
Graphiquement le S&P 500 se heurte au nuage Ichimoku
Et pour que Yellen puisse relever ses taux
Il faudrait que les cours passent au dessus
Donc la hausse est administrée en conséquence
C’est la seule explication crĂ©dible
Mais si on se réfÚre aux faits et aux chiffres
Il n’est pas anodin que Soros se positionne long sur le gold
Et short sur le S&P
Depuis le dĂ©but de l’annĂ©e, nous avons affaire Ă  des portes de saloon
A chaque fois que les marchés sont en difficulté
Un coup de baguette magique replace les indices sur les rails
Est-ce tenable ?
Je constate que les volumes sur l’or augmentent
Alors que les institutionnels se détournent des actions
Si vous avez un avis sur la question
Merci de vous exprimer.

Merci djoby
Ton analyse est trĂšs pertinente
Je souffre actuellement sur mon BX4 en swing
Et sur AV dans mes placements orifĂšres
J’hĂ©site Ă  renforcer
Ce débordement des indices en ligne droite
Est pour moi suspicieuse
Rien ne la justifie en matiĂšre de fondamentaux
Bien au contraire
Aussi, je me demande si la FED et les grosses mains n’ont pas un deal
Qui servirait leurs intĂ©rĂȘts communs :
On pousse les indices pour permettre Ă  Yellen de remonter ses taux en Juin
Pendant ce temps vous vous gavez de gold Ă  bon compte
Et en Juillet, on lĂąche tout
Avant de redresser la barre à la rentrée

Enfin bref, J’ose pas
Car les cours étant actuellement administrés
Il faut voir comment ça grimpe de façon arithmétique
Avec la constance d’un mĂ©tronome logarithmique
On ne peut savoir oĂč cela va s’arrĂȘter
Et si l’Angleterre dĂ©cide de rester dans la CommunautĂ©
Tu vas voir que ça va devenir la fĂȘte du slip
Pourquoi pas les 5000 sur le CAC tant qu’on y est ?
Trop dangereux

Je n’ose pas renforcer les positions prises par Soros
Et que j’ai en partie dupliquĂ©
Pour moi la hausse actuelle bien que spectaculaire
Est entiĂšrement artificielle
Il faut y voir la main invisible des banques centrales
Car l’inertie des indices est franchement baissiùre
C’est un peu comme si nous nous retrouvions sur une Ă©tape de haute montagne du Tour de France
Les grimpeurs sont fatiguĂ©s et n’ont plus les jambes
L’abandon n’est pas loin
Alors les directeurs sportifs accrochent les coureurs à la portiÚre des véhicules
Pour les aider Ă  grimper plus haut et finir l’étape
Mais il n’en demeurent pas moins que le Tour est encore long
Et que les coureurs sont mal en point


Berf, mon allocation n’a rien à voir avec le hasard
Juste de l’observation
J’essaie de voir plus loin que l’étape actuelle
On peut ĂȘtre perdant Ă  court terme
Et gagnant Ă  moyen long terme
Ne penses-tu pas avvel ?

Laisse moi deviner

L’art

La dette reste de la dette
Peu importe le véhicule
Plus elle grossit
Plus le transporteur doit ĂȘtre solide
Afin de rassurer les créditeurs
Celle des banques s’est cumulĂ©e Ă  celle des Etats
Eux-mĂȘmes couverts par les banques centrales
Une gigantesque pyramide de Ponzi
Mais le problùme n’est pas tant leur montant astronomique
Que le dilemne sous-jacent :
Notre avenir est hypothéqué tant que la croissance est insuffisante
Or la dette est prĂ©cisĂ©ment l’ennemi de la croissance
Puisqu’elle ampute les capacitĂ©s budgĂ©taires de relance
C’est le chien qui se mord la queue
Nous sommes donc vulnérables dans nos capacités de réaction
Une tuile tuile imprĂ©vue pourrait faire basculer l’édifice
C’est pourquoi je parlais de Schumpeter
Une révolution technologique pourrait nous sauver la mise
L’argent gratuit favorise son Ă©mergence
C’est donc une course contre la montre entre le progrùs
Et la capacité de résistance des grands argentiers
Enfin, il existe bien un lien de cause Ă  effet
Entre dette et chaos dans la littérature académique
Ce n’est pas une Ă©lucubration de ma part
Les Ă©conomistes considĂšrent que c’est le pire des maux
Dont peut souffrir un systÚme économique
Je sais, ça peut paraitre abscon à 1Úre vue
Mais il n’en demeure pas moins que des esprits brillants
Se sont penchés sur la question
EspĂ©rons que l’économie n’est pas une science.

Nous sommes d’accord jr
Mais appelons un chat un chat :
Nus sommes pris en otage
Les actifs n’ont jamais Ă©tĂ© autant corrĂ©lĂ©s entre eux
Les actions avec la mondialisation des places financiĂšres
Et des indices qui semblent outrageusement manipulés
Les obligations qui servaient de parachute sont scotchées
Les fonds euro vont finir par ĂȘtre rĂ©munĂ©rĂ©s comme un livret A
L’immobilier sponsorisĂ© est au plus haut et les rendements locatifs en berne
L’or s’est rĂ©vĂ©lĂ© depuis le dĂ©but de l’annĂ©e, mais reste sous l’emprise de la FED
Bref, j’ai l’impression qu’on nous pousse Ă  assumer davantage de risque pour un potentiel de rentabilitĂ© moindre
Quant aux prérogatives de diversification, elles se réduisent comme peau de chagrin
Enfin, le capital promet d’ĂȘtre davantage fiscalisĂ© compte tenu de nos dettes
Je n’appelle pas ceci un « choix Â».

Il faut ĂȘtre juste zizou
Je parlais de choix plus haut avec jr
La BCE n’a pas vraiment le choix de sa politique
Elle n’a fait qu’acheter du temps aux membres de la CE
Pour éviter la banqueroute des Etats et la ruine des épargnants
Reconnaissons lui au moins ce mérite
MĂȘme si on peut le dĂ©plorer que
Cela revient dĂ©sormais Ă  marcher sur la tĂȘte
Ou courir avec des poids aux pieds.

En gros -6% sur le CAC depuis le dĂ©but de l’annĂ©es
En termes de saisonnalitĂ©, les meilleurs mois de l’annĂ©e sont derriĂšre nous
Du coup, on peut ĂȘtre dubitatif sur ce qui vient devant

Il me semble que les marchĂ©s ne sont plus drivĂ©s par l’offre et la demande
Tout du moins selon la conception libĂ©rale qu’on s’en fait
D’opĂ©rateurs libres et indĂ©pendants :
Les banques centrales ont cassé le thermomÚtre
Ce n’est plus l’économie qui soutient la bourse
Mais bien l’inverse
Cet enjeu oppose les traders chassant en meute
Nul doute qu’une concertation officieuse lie les prĂ©dateurs
Banques privées et hedge funds (bear)
Contre des équipes tout aussi officieuses
Mandatées par les banques centrales (bull)
Chacun cherchant Ă  exploiter la configuration graphique
Les rumeurs, les effets d’annonce, les pseudo-nouvelles
Tout cela passe Ă  la moulinette des algorithmes
Qui dĂ©terminent quand placer l’estocade
Pour faire mal à l’adversaire
Autrement dit, je pense que les marchés sont franchement manipulés
Il faut croire que je ne suis pas le seul Ă  le penser
Compte tenu de l’érosion des volumes
Par consĂ©quent, soit on se tient Ă  l’écart des marchĂ©s
Soit on repense sa maniùre d’investir
Dans ce contexte particulier
Personnellement, j’avoue avoir le plus grand mal à m’adapter.

Allons au fond des choses
Si vous voulez bien
Sans dogmatisme
Juste du bon sens et de l’observation

Depuis la crise des subprimes
Les banques sont toujours dans la dynamique "business as usual’
Activités de dépot et de spéculation ne sont pas isolées
Dans des structures indépendantes
On a juste accentué la rÚglementation
Ce qui comprime les marges
Au mĂȘme titre que les taux nĂ©gatifs
Ou le phénomÚne de digitalisation qui ringardise leur modÚle
Il y a fort Ă  parier que Google ou Orange sera demain notre banque
Ce climat les encourage d’autant plus Ă  jouer quitte ou double sur les marchĂ©s
Si ça se passe mal, les clients en seront de leur poche
Avant que l’Etat n’intervienne s’il le peut
Rien n’a changĂ© :
Privatisation des gains, socialisation des pertes.

Les banques centrales sont désespérées
Les mesures non conventionnelles sont un aveu en soi
Cela signifie que les outils traditionnels sont devenus obsolĂštes
Un constat inquiĂ©tant si on se rĂ©fĂšre Ă  l’histoire Ă©conomique
Les catalyseurs de cycles que nous avons connu dans le passé sont absents
Exploitation des colonies, industrialisation, reconstruction d’aprĂšs guerre, rĂ©volution technologique, supercroissance des Emergents
Il semble que nous soyons au point mort depuis l’expansion d’internet et du tĂ©lĂ©phone mobile
BiensĂ»r nous continuons d’avancer : digitalisation, villes vertes, robotisation et intelligence artificielle, voiture sans chauffeur, biotechnologies
Mais une nouvelle croissance schumpétérienne tarde à se déclarer
Pour faire simple, l’économie sature Ă  l’image du marchĂ© des tĂ©lĂ©viseurs
On parle souvent de l’atterrissage de la Chine
Rarement de celui des pays occidentaux
Pourtant, nous savons que notre génération comme celle qui suivra devra se serrer la ceinture
Les gesticulations des BC n’ont pour objectif que de gagner du temps
Rendre l’argent gratuit pour Ă©viter un dĂ©pot de bilan mondial
Et sponsoriser l’expression du gĂ©nie humain qui nous sortirai de l’orniĂšre
C’est un coup de poker gĂ©ant oĂč tout est mis sur la table
S’il Ă©choue, ce sera le chaos.

En attendant, le mikado grossit dangereusement
Il vacille, mais ne rompt pas sous l’accumulation

Bulle des valorisations US comme en suspension à leur plus haut historique malgré des bénéfices qui reculent
Dette astronomique américaine qui ne tient que parce-que le Congré ferme les yeux
AbsĂšs purulents de crĂ©dits : prĂȘts Ă©tudiants, pĂ©trole de schiste, licornes douteuses
On espÚre beaucoup de la résilience US et des vertus pionniÚres de son entrepreneuriat
Peut-ĂȘtre beaucoup trop, mais il faut que ça tienne coĂ»te que coĂ»te
Aussi la FED ne laisse rien au hasard

La Chine qui compte pour la moitié de la croissance mondiale
Et tout autant pour sa consommation de matiĂšres 1Ăšres
Si ce n’est davantage
Croule sous l’endettement privĂ©
Les surcapacitĂ©s de production et l’immobilier zombie
L’investissement est improductif, quel qu’en soit le montant
L’achat massif d’or ces derniĂšres annĂ©es dissimule mal les anticipations du pouvoir.

Le Vieux Continent vieillit
Nous vivons à crédit
Bien au delĂ  de notre pouvoir d’achat rĂ©el
Et de l’influence que nous croyons avoir sur le monde
Seule la BCE nous évite de voir la situation en face
Nous nous transformons en musée vivant
Les forces vives désertent.

Certes le tableau parait assez sombre
Mais rappelons-nous que l’activitĂ© humaine rebondit quand on s’y attend le moins
Il faut que nous soyons vĂ©ritablement dans l’urgence pour que nous relevions la tĂȘte
Pour l’instant, nous sommes juste dos au mur
Ce qui m’inquiùte, ce n’est pas tant les phases de crise ou d’inertie
Mais la crainte que nous ayions brûlé toutes nos cartouches
Pour espérer en sortir rapidement.

Conclusion :
Nous sommes dans un faux rythme
Tout peut arriver
Voir la rentabilitĂ© des fonds euro s’éroder n’est pas satisfaisant
Nous n’avons aucune visibilitĂ© sur l’immobier
L’obligataire est dans la nasse
Les actions sont soutenues de façon artificielle
Cette situation n’est pas saine, mais pourrait perdurer
Il n’a jamais Ă©tĂ© aussi compliquĂ© de faire fructifier ses Ă©conomies
Dans un enironnement aussi biaisé et incertain
D’autant plus que la prĂ©caritĂ© est devenue la norme
Sur les marchés, comme dans la vie.
aU

Je ne pense pas ĂȘtre pessimiste de nature
Seulement donner du sens à l’information
Le pire n’est jamais certain
Rien de ce que j’ai Ă©crit n’est dĂ©finitif
Je laisse bien la porte ouverte Ă  autre chose
Mais quand je suis dans un train
Je ne peux m’empĂȘcher d’estimer la direction
Ce qui répond à un besoin de géolocalisation
Qu’est-ce que vient faire la philosophie dans l’affaire ?

Je conçois sans sourciller qu’on puisse voir autrement
J’y aspire mĂȘme
Mais encore faudrait-il me donner des biscuits
Et de ce point de vue jrb2
Je ne te trouve pas trÚs généreux
Certes, la peur n’évite pas le danger
Mais le terme « morfondre Â» me semble bien cavalier
Cela fait rĂ©fĂ©rence Ă  un Ă©tat d’esprit qui n’est pas le mien
Faut-il pour autant jouer « les 3 singes Â» ?

Pour reprendre l’image qui a Ă©tĂ© la tienne
Quand on pense qu’il va flotter
Il vaut mieux préparer son parapluie, non ?
Quant aux abris-bus
Ne vaut-il pas mieux les avoir repéré avant sur le trajet ?
Si ça tourne mal, nous risquons d’ĂȘtre nombreux Ă  nous y retrouver.

Aller, une note d’optimisme pour jr
AprĂšs la pluie, le beau temps

bonjour,
quelques passages croustillants seraient les bienvenus, n’étant pas abonnĂ© Ă  ce journal chaudement recommandĂ© 

merci

[b]Perspectives 2016: no growth, no gain ?

Union Bancaire Privé (UBP)[/b]

Faudra-t-il Ă©viter les valeurs de croissance en 2016 ? L’Union Bancaire PrivĂ©e (UBP) dĂ©voile sa sĂ©lection de secteurs et de classes d’actifs devraient ĂȘtre Ă  mĂȘme de gĂ©nĂ©rer des performances attrayantes.

2016 s’annonce comme une annĂ©e de croissance modeste, marquĂ©e par la premiĂšre hausse des taux des Fed funds depuis 2007. Alors que les Etats-Unis sont les plus avancĂ©s dans le cycle de reprise, l’Europe et le Japon amorcent tout juste une phase d’expansion. De son cĂŽtĂ©, la Chine – qui poursuit sur la voie des rĂ©formes Ă©conomiques et structurelles – devrait croĂźtre Ă  un rythme moins soutenu que ces derniĂšres annĂ©es. Au final, la croissance mondiale restera donc probablement modĂ©rĂ©e, et les bonnes surprises devraient se faire rares – qu’il s’agisse de chiffres Ă©conomiques supĂ©rieurs aux attentes ou de hausses de salaires plus fortes que prĂ©vu.

Par ailleurs, mĂȘme si l’annĂ©e s’annonce positive en termes de perspectives bĂ©nĂ©ficiaires du cĂŽtĂ© des entreprises, nous pourrions assister Ă  des crises de confiance ponctuelles. En effet, le relĂšvement des taux aux Etats-Unis pourrait affecter les secteurs et rĂ©gions dĂ©jĂ  vulnĂ©rables, comme les marchĂ©s Ă©mergents, et la volatilitĂ© risque donc de rester relativement Ă©levĂ©e.

Taux d’intĂ©rĂȘt: hausse programmĂ©e

Avec la remontĂ©e des Fed funds qui se profile aux Etats-Unis, l’annĂ©e 2016 devrait marquer la fin de la tendance baissiĂšre observĂ©e sur les taux d’intĂ©rĂȘt Ă  long terme au cours des 35 derniĂšres annĂ©es. MalgrĂ© les incertitudes qui subsistent, la probabilitĂ© d’un premier relĂšvement en dĂ©cembre s’est accrue, et les anticipations du marchĂ© ont significativement Ă©voluĂ©. « Cela dit, la Fed devrait se montrer encore prudente – soucieuse de gĂ©rer Ă  la fois les risques extĂ©rieurs (Chine, instabilitĂ© des marchĂ©s financiers) et les risques domestiques (faible taux de chĂŽmage et pressions haussiĂšres potentielles sur les salaires) », prĂ©cise Patrice Gautry, Chef Ă©conomiste.

Dans ce contexte, la gestion de l’exposition aux taux d’intĂ©rĂȘt demeure primordiale. Une attention particuliĂšre devrait ainsi ĂȘtre portĂ©e aux classes d’actifs moins sensibles Ă  l’évolution des taux, comme les obligations « high yield » et les convertibles. Sur les marchĂ©s du crĂ©dit, l’accent devrait ĂȘtre mis sur les spreads (la composante taux d’intĂ©rĂȘt Ă©tant rĂ©duite Ă  zĂ©ro), ainsi que sur les durations courtes. Enfin, les marchĂ©s actions seraient Ă©galement Ă  privilĂ©gier: ils ne devraient guĂšre ĂȘtre affectĂ©s tant que la Fed veillera Ă  piloter au mieux ses taux d’intĂ©rĂȘt – dans le passĂ©, les cycles de hausse de taux ont en l’occurrence eu une incidence positive sur les marchĂ©s boursiers –, et nous tablons sur une stabilisation des multiples cours/bĂ©nĂ©fices.

Une Europe en bonne voie

Selon nous, les perspectives paraissent plus favorables pour les pays dĂ©veloppĂ©s que pour les pays Ă©mergents. Cela vaut particuliĂšrement pour la zone euro, qui bĂ©nĂ©ficie de plusieurs facteurs positifs, comme des valorisations raisonnables, la politique accommodante de la BCE, et une accĂ©lĂ©ration de l’économie rĂ©elle. En termes de cycle Ă©conomique, l’Europe semble se situer lĂ  oĂč les Etats-Unis se trouvaient il y a trois ans, au moment de lancer leur programme d’assouplissement quantitatif (QE). Les bĂ©nĂ©fices des sociĂ©tĂ©s europĂ©ennes devraient ainsi rĂ©server quelques surprises positives en 2016, ce qui est de bon augure pour la consommation discrĂ©tionnaire et les secteurs liĂ©s Ă  la reprise domestique.

La technologie comme moteur de croissance

« Dans cet environnement de croissance modĂ©rĂ©e, la technologie reste notre thĂšme de prĂ©dilection. La digitalisation du monde continuera en effet Ă  transformer nos vies et, bien entendu, nos Ă©conomies, d’oĂč notre prĂ©fĂ©rence Ă©vidente pour ce secteur », souligne Patrice Gautry. Au-delĂ  des atouts liĂ©s Ă  son rapport coĂ»t-efficacitĂ© et Ă  sa capacitĂ© de redimensionnement rapide, il est aussi de moins en moins sujet Ă  la volatilitĂ© Ă  mesure que l’innovation technologique s’imprĂšgne dans notre vie quotidienne. Par ailleurs, les valorisations demeurent attrayantes, notamment en comparaison du potentiel de croissance. Et cela vaut Ă©galement pour la santĂ©, qui pourrait ainsi regagner de sa dynamique, Ă©tant donnĂ© que les fondamentaux du secteur semblent intacts.

D’une maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, nous apprĂ©cions les titres de croissance, que se trouvent aussi dans la consommation discrĂ©tionnaire. Globalement, une progression des bĂ©nĂ©fices pĂ©renne et supĂ©rieure Ă  la moyenne sera encore rĂ©compensĂ©e par une prime substantielle sur les marchĂ©s.

Une sélection géographique rigoureuse sur les marchés émergents

MĂȘme si nous continuons clairement de privilĂ©gier les marchĂ©s dĂ©veloppĂ©s, une sĂ©lection rigoureuse – sur le plan gĂ©ographique et sectoriel – au sein des marchĂ©s Ă©mergents pourrait offrir de rĂ©elles opportunitĂ©s de performance.
« Les marchĂ©s Ă©mergents ont Ă©tĂ© mis Ă  rude Ă©preuve en 2015, l’actualitĂ© ayant Ă©tĂ© dominĂ©e par les inquiĂ©tudes sur la Chine. Ces craintes devraient toutefois s’attĂ©nuer progressivement, grĂące notamment aux nombreuses mesures de relance mises en place dans diffĂ©rents secteurs, et alors que la consommation domestique et l’investissement semblent avoir dĂ©jĂ  atteint leur point le plus bas », explique Patrice Gautry. La hausse des taux d’intĂ©rĂȘt et le raffermissement du dollar continueront selon toute vraisemblance Ă  peser sur la performance des marchĂ©s Ă©mergents, et un Ă©vĂ©nement de crĂ©dit ou un risque de faillites bancaires n’auraient donc rien de surprenant. En revanche, il paraĂźt peu probable d’assister Ă  un effondrement gĂ©nĂ©ralisĂ© des Ă©conomies Ă©mergentes ou Ă  une crise systĂ©mique.

L’expĂ©rience montre par ailleurs que les pĂ©riodes de crise peuvent ĂȘtre propices au lancement de rĂ©formes Ă©conomiques. Ainsi, les rĂ©formes structurelles amorcĂ©es au lendemain de la crise asiatique de 1997 avaient profitĂ© Ă  bon nombre d’économies d’Asie de l’Est, notamment en termes d’efficience. Dans un pays comme l’Inde, le changement de gouvernement a permis d’atteindre d’excellentes performances, comparables Ă  celles de pays plus dĂ©veloppĂ©s. L’Inde reste, selon nous, une Ă©conomie qui devrait bien se comporter, Ă  l’instar du Mexique. Nous sommes toutefois moins optimistes Ă  l’égard du BrĂ©sil.

Adapter son portefeuille à un contexte de croissance modérée

Alors que la croissance mondiale affiche un rythme modéré, les investisseurs vont devoir adapter leur stratégie de portefeuille et rechercher des sources de gain de maniÚre sélective.

« En 2016, la performance des portefeuilles devrait, selon nous, dĂ©pendre (une fois de plus!) de l’allocation en actions, les marchĂ©s boursiers dĂ©veloppĂ©s surperformant encore les Ă©mergents. A nouveau, une grande rigueur sera de mise dans la sĂ©lection des titres: nous restons haussiers sur les actions, mais le rally approche de sa fin », conclut Patrice Gautry.
D’un autre cĂŽtĂ©, les marchĂ©s des matiĂšres premiĂšres constituent toujours un facteur de risque dĂ©flationniste, ce qui pourrait empĂȘcher les banques centrales d’atteindre leurs objectifs d’inflation et pĂ©naliser les Ă©conomies et les entreprises liĂ©es Ă  ces secteurs.

En rĂ©sumĂ©, 2016 s’annonce certes comme une annĂ©e de dĂ©fis, mais les investisseurs qui sauront tenir le cap sur une sĂ©lection de secteurs et de classes d’actifs devraient ĂȘtre Ă  mĂȘme de gĂ©nĂ©rer des performances attrayantes.

Salut Joel,
Il me semble que le titre de l’article est en contradiction avec le fond
En effet, on ne peut anticiper un coup de balai sur les marchés
Et titrer qu’une franche correction n’est pas d’actualitĂ©
Quoi qu’il en soit, je joue ce scĂ©nario avec modĂ©ration
A savoir un bon coup de karcher
Avant de rentrer Ă  bon compte
Sur le CAC, je surveille la sortie du range 4200- 4280
Pour confirmer ou invalider cet aspect

Les dés sont pipés
Comme le confirme la Matinale de Binck :

Quel rallye, quel finish ! La sĂ©ance s’achĂšve sur une hausse de +1,3% sur le Dow Jones Ă  16.700Pts, +1,15% sur le â€č S&P â€ș Ă  1.952 et une hausse plus modeste de +0,9% du Nasdaq.
Les indices US ont grimpĂ© comme des funiculaires durant 90% de la sĂ©ance, sans jamais recĂ©der un pouce de terrain. Les raisons de se lancer dans un ramassage forcenĂ© des actions Ă©taient quasiment absentes depuis 48H: qu’à cela ne tienne, voici que tombaient Ă  point nommĂ© de nouvelles â€č rumeurs â€ș de rĂ©union de l’OPEP (Ă  la mi-sĂ©ance).

C’est le Ministre vĂ©nĂ©zuĂ©lien du pĂ©trole qui appelle Ă  un NiĂšme sommet de l’OPEP pour stabiliser les prix. Les marchĂ©s oublient allĂšgrement les dĂ©clarations de Mr Al-Naimi (Ministre Saoudien du pĂ©trole) Ă  Houston mardi qui dĂ©mentait la possibilitĂ© de voir l’Arabie participer Ă  une rĂ©duction de la production (les iraniens jugeant cette hypothĂšse â€č risible â€ș).

Remarquons que ces â€č rumeurs â€ș (qui deviennent rĂ©pĂ©titives) se rĂ©pandent fort opportunĂ©ment alors que les indices grimpaient depuis quelques heures sans raisons apparentes
 et Ă  contrecourant du baril qui rechutait lourdement vers 31$ en fin d’aprĂšs-midi (avant de finir miraculeusement au-dessus des 33$ deux heures plus tard).

Bien entendu, ce levier ne fonctionne que parce que l’évolution des indices est totalement corrĂ©lĂ© Ă  celui des cours de l’or noir: le marchĂ© se moque bien que la remontĂ©e du â€č WTI â€ș soit liĂ©e aux perspectives de croissance rĂ©elles, lesquelles sont unanimement revues Ă  la baisse par le FMI, l’OCDE, Moody’s, etc.

Et la hausse des indices boursiers qui se dĂ©roule â€č dans le vide â€ș (les vendeurs se mettent â€č off â€ș mais les acheteurs majeurs tels que les fonds de pension sont Ă©galement absents) dĂ©montre qu’elle est orchestrĂ©e par les â€č initiĂ©s â€ș, voir directement â€č sur ordre â€ș de la FED.

Pas satisfait de ma gestion en ce moment
Je suis resté sceptique sur la hausse actuelle
Qui pour moi était construite sur du sable
J’attends de voir si le CAC rĂ©alise un double top demain en matinĂ©e
Qui imposerait une consolidation
Ou si on poursuit sur la lancée
Pour réviser ma position
Mieux vaut tard que jamais
Toutefois, je ne me vois pas tourner comme une girouette
En cherchant à rattraper un train que je n’ai pas vu passer
Je n’aime pas investir sans un minimum de conviction

Merci didier
Le lien que tu as publié me permet de mieux comprendre ce qui ce passe
Si les fondamentaux se dégradent au point de faire craindre le plongeon des bourses
L’anticipation de taux toujours plus nĂ©gatifs et durables constitue une force de rappel puissante
En gros, parce-qu’il n’y aurait plus d’alternative aux actions
L’épargne des mĂ©nages comme celle des zinzins serait condamnĂ©e Ă  gonfler les actifs
Peu importe que les bénéfices et la croissance décélÚrent
DÚs lors que les boites profitent de liquidités abondantes pour racheter leurs actions
Ou se cannibaliser entre elles
C’est vraiment tordu comme systùme
Et explique mieux ce que nous expérimentons ces derniers mois
Cet été la bulle chinoise a crevé faisant craindre le pire
6 mois plus tard la bourse rebondit
Moins en raison de la BCE, du pétrole ou de la résiliance américaine
Qui servent de prétexte et de justification acceptable
Qu’en raison de la conviction que le choix se limite Ă  thĂ©sauriser
Ou renvoyer l’argent dans le circuit boursier
Thésauriser devient bien compliqué et peu rémunérateur
Nos banques et nos gouvernements s’y emploient
Bref, c’est une guerre d’usure qui rĂ©duit le champ du possible
A quelque chose de binaire risk on - risk off
Et revient Ă  privatiser le financement des QE
Et de l’endettement d’Etat
Quel cynisme !