OĂą investir en 2016 ?
La croissance mondiale devrait ralentir en 2016 (© UBS)
Par Romain Dion
Publié le 10/11/2015 à 11:16 - Mis à jour le 10/11/2015 à 11:16
Les experts d’UBS ont publié leur scénario de marché pour l’an prochain. Ils privilégient les actions européennes et japonaises.
Yianos Kontopoulos chez UBS s’est penché sur l’avenir des actifs financiers et sur la bonne stratégie à adopter pour valoriser au mieux son portefeuille l’an prochain.
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Les économistes de la banque suisse prévoient une autre année de croissance modérée dans le monde, avec une inflation un peu plus élevée qu’en 2015 mais qui devrait rester faible. Et des pressions déflationnistes encore vives devraient inciter les Banques centrales à maintenir une politique monétaire « accommodante ».
Mais au-delà des similitudes avec 2015, l’année 2016 serait marquée par des changements importants. Ainsi, la Réserve Fédérale augmenterait son taux directeur, bien qu’à un rythme inférieur aux précédents cycles, en raison du ralentissement de l’industrie et des commandes à l’international. UBS anticipe un resserrement monétaire de 100 points de base.
L’an prochain devrait aussi confirmer une accélération de la demande interne en zone euro, portée par une reprise du crédit et une baisse de la pression fiscale, pour la première fois depuis le début de la crise européenne.
Enfin, l’économie chinoise pourrait ralentir davantage, poursuivant son évolution d’une croissance tirée par les exportations vers une croissance plus domestique. Mais UBS estime que le pays devrait rester sous contrôle et éviter un atterrissage trop brutal, grâce aux outils de politique monétaire, avec une croissance du PIB attendue à 6,2% en 2016 et 5,8% en 2017.
La croissance des économies émergentes resterait faible, pénalisée par l’affaiblissement de la demande de matières premières et la détérioration de leurs comptes courants.
Selon le stratège d’UBS, cet environnement va rester favorable aux actions. Le rapport entre la performance attendue et le risque à supporter devrait néanmoins se dégrader, surtout aux Etats-Unis, avec plus de volatilité et moins de retour sur investissement à attendre.
UBS préfère les actions de la zone euro et les actions japonaises, soutenues par des stimulations de politique monétaire.
Aux Etats-Unis, UBS privilégie des secteurs domestiques riches en cash, comme ,la santé, la finance, la technologie et le secteur immobilier porté par la bonne orientation de la demande. En revanche, les secteurs exposés à des taux plus élevés devraient rester à la traine, dans les utilities, les biens de consommation et les télécoms. L’industrie qui souffre d’un dollar fort deviendrait plus volatile.
Le principal risque viendrait d’une nouvelle dégradation sur le marché de la dette à haut rendement si le prix du pétrole poursuivait son déclin.
En Europe, UBS préfère les valeurs financières qui ont pris du retard sur le cycle d’amélioration du crédit. La banque prévoit un nouveau resserrement de l’écart de taux entre la dette publique des pays périphériques et le bund allemand.
Parmi les valeurs européennes domestiques conseillées à l’achat par les analystes d’UBS, on retrouve ING Groep, Generali, Vinci, Allianz, Accor, Carrefour, Renault, Siemens.
Les rendements obligataires devraient rester faibles, mais les emprunts d’Etat comportent des risques de baisse grandissants, surtout pour les pays du cœur européen, prévoit UBS (remontée des taux longs). La dette corporate européenne devrait toutefois mieux se comporter que la dette américaine de mauvaise qualité ou la dette émergente.
La banque suisse prévoit une hausse du dollar et de l’euro face aux devises asiatiques et émergentes. Elle reste très prudente sur les actifs des pays émergents, en-dehors des obligations privées très bien notées.