L assurance vie

Assurance vie : une offre durable et solidaire renforcée en 2022
Les contrats d’assurance vie doivent désormais proposer dans leur portefeuille d’unités de compte au moins trois fonds labellisés : un ISR, un « vert » et un « solidaire ». Eclairage.

Depuis le 1er janvier, l’offre d’investissements responsables des contrats d’assurance vie a été renforcée par la loi Pacte.

Déjà dans l’obligation depuis deux ans de proposer au sein de leurs supports au moins une unité de compte (UC) ayant obtenu un label d’Etat de finance responsable, ISR, « vert » ou « solidaire », les assureurs sont maintenant tenus de rendre accessible dans leurs contrats au moins trois UC avec chacune de ces labellisations.

Unités de comptes ISR
Le label d’Etat ISR est attribué aux fonds de valeurs mobilières et immobilières dont les investissements répondent à des critères d’exigence environnementale, sociale et de bonne gouvernance (ESG).

Décerné à l’issue d’un audit pour une durée de trois ans, il distingue les produits s’appuyant sur une méthodologie d’analyse ESG relativement aboutie, et dont la gestion répond à des exigences en matière de transparence, d’information des parties prenantes, ou encore de mesure de l’impact de la démarche ESG.

Le label ISR est ce que l’on pourrait appeler une certification généraliste de l’investissement responsable. Adapté aux fonds diversifiés, il s’adresse à toutes les typologies de véhicules (actions, monétaires, obligations, fonds à formule, ETF…) et à tous les secteurs d’activité, là où à l’inverse, Greenfin et Finansol sont des certifications spécialisées ciblant les fonds thématiques (se concentrant sur un secteur ou une problématique de développement durable en particulier), et à « impact » (investissant dans des entreprises offrant des solutions concrètes et mesurables).

UC « vertes »
Ces UC font notamment référence aux fonds labellisés Greenfin (43 produits labellisés à fin novembre 2021), une certification réservée aux véhicules qui investissent en majorité dans des activités participant directement à la transition écologique, selon une nomenclature limitée à huit secteurs (énergie, bâtiment, gestion des déchets/contrôle pollution, industrie, transport propre, TIC, agriculture/forêt, adaptation au changement climatique).

UC « solidaires »
Il s’agit de fonds labellisés Finansol (178 produits labellisés à fin novembre 2021), labellisation attribuée aux produits soutenant le financement d’entreprises solidaires (accès à l’emploi et au logement, soutien d’activités écologiques et à l’entreprenariat dans les pays en développement).

Les unités de comptes « solidaires » doivent être composées, pour une part comprise entre 5% et 10%, de titres émis :

par des entreprises solidaires d’utilité sociale agréées (ESUS) ;
ou par des sociétés de capital-risque portant diverses dispositions d’ordre économique et financier (investis au moins à 40% en ESUS) ;
ou par des fonds communs de placements à risque, sous réserve que l’actif de ces fonds soit composé d’au moins 40% de titres émis par des entreprises solidaires.
Pour obtenir la labellisation Finansol, le reste des actifs de ces fonds qui n’est pas « solidaire » (90 à 95%) doit en outre appliquer une politique de gestion ISR ou ESG.

A noter que le renforcement de l’offre durable et solidaire des unités de compte n’oblige pas les épargnants à choisir toute ou partie de ces investissements : ils restent libres de sélectionner n’importe quelle UC proposée dans leur contrat d’assurance vie.

L’assurance-vie sans risque ne rapporte plus. Attention aux arnaques
Dernière mise à jour le : 21/06/2021
Avec des taux d’intérêt négatifs, il est impossible d’afficher une performance positive significative sans prise de risque

Comme nombre de particuliers, vous êtes sans doute déconcerté par la baisse de rentabilité de la poche en euros de votre contrat d’assurance-vie. Très probablement, vous avez été sollicité ou vu des publicités pour des placements divers et variés, sans risque, liquides et affichant une rémunération avantageuse. Attention, vous êtes sans aucun doute en présence d’une arnaque. Faites plus particulièrement attention aux placements investis dans des supports “alternatifs”.
Sommaire:

Assurance-vie: la baisse du fonds en euros a créé un manque
Une aversion pour le risque et un manque de connaissances
Placement sans risque et rémunérateur: entre arnaques et faux-semblants
L’inventaire à la Prévert des placements miracles qui n’en sont pas
Offre de placement: les précautions à prendre
Assurance-vie: la baisse du fonds en euros a créé un manque
Depuis quelques années, l’assurance-vie a perdu de sa superbe. Soyons clairs, cette enveloppe reste incontournable, par exemple sur le plan successoral où elle est sans égale. Son cadre fiscal demeure également très attractif pour des possibilités de placements n’ayant de cesse de se diversifier.

En fait, c’est spécifiquement la baisse de la rémunération du fonds en euros qui pose problème. Certes, il ne s’agit que d’un élément de ce placement. Mais il est central. En effet, pour beaucoup d’investisseurs, l’assurance-vie se résume tout bonnement à ce placement garanti.

À noter
Selon les données fournies par la Fédération Française de l’Assurance (FFA), le rendement moyen des fonds en euros est ressorti à +1,3% en 2020. Corrigée de l’inflation, sa rémunération s’élève à +0,8% (hors fiscalité). À titre de comparaison, les fonds en euros rapportaient +3,5% (hors fiscalité) en 2009, une fois l’inflation retranchée. Soit près de quatre fois plus…

Une aversion pour le risque et un manque de connaissances
Peu enclins à prendre des risques sur les unités de compte de leur assurance-vie, beaucoup d’investisseurs cherchent à retrouver une sorte d’équivalent aux fonds en euros, alliant sécurité, rendement élevé et liquidité. Or, c’est devenu une mission totalement impossible depuis que la Banque Centrale Européenne (BCE) a réduit les taux à zéro. Par conséquent, les produits répondant à ces caractéristiques affichent une rentabilité nulle voire négative, avant même la prise en compte de l’inflation.

Nombre d’escrocs ont identifié cette demande. Ils profitent des lacunes de beaucoup d’épargnants dans ces domaines. Et ils surfent sur le mécontentement de ceux n’acceptant pas de se faire spolier par une politique monétaire dont la conséquence est d’“euthanasier les rentiers”.

À savoir
La dernière Enquête sur l’éducation financière du public en France (2020), conduite par le cabinet Audirep pour le compte de la Banque de France, témoigne du manque de connaissances des ménages en matière de finance élémentaire. Quand ils sont interrogés sur le niveau à partir duquel une promesse de rendement pour un placement sûr et liquide est trop belle pour être vraie, 16% des Français ne savent pas répondre et 31% des personnes interrogées ne deviennent méfiantes qu’à partir de +5% par an.

Placement sans risque et rémunérateur: entre arnaques et faux-semblants
Les sollicitations auxquelles les particuliers sont soumis se sont multipliées. Certaines sont clairement des escroqueries: vous risquez de ne plus revoir un centime de votre investissement. D’autres, plus subtiles, laissent croire que votre investissement, bien réel, est sans risque alors que ce n’est pas le cas. La rentabilité est présentée comme sûre alors qu’elle ne l’est pas.

Vous pouvez être sollicité par téléphone ou par e-mail. Par ailleurs, le développement des réseaux sociaux donne une visibilité sans pareille à ces petites et grandes arnaques. Les centrales gérant les publicités laissent passer des annonces trompeuses et malhonnêtes sur de nombreux sites Internet de référence. Pour certains particuliers, il est difficile de faire la part des choses.

L’inventaire à la Prévert des placements miracles qui n’en sont pas
Sous l’apparence de “bons plans” réservés à une clientèle choisie, ces escrocs d’un nouveau genre promettent des rendements intéressants, sans être pour autant astronomiques. Proposer +6%, +5% ou +4% de rendement par an pour un placement sans risque n’éveille pas nécessairement les soupçons des épargnants. Et pourtant…

Les thèmes d’investissement prisés par ces escrocs ou intermédiaires malhonnêtes semblent sans limites. Parmi ceux-ci, citons:

Les livrets d’épargne.
Les options binaires.
Les devises (Forex).
Les métaux précieux (or, argent, platine…).
Les terres rares.
Les pierres précieuses (diamants, rubis…).
Les chevaux de course.
Les grands vins de Bordeaux et de Bourgogne.
Les vaches laitières.
Les manuscrits.
Les panneaux photovoltaïques.
L’art contemporain.
Les containers
Les parkings.
Les caves.
Les cryptomonnaies.
Les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI).
À noter
Tous les placements mentionnés ci-dessus ne sont pas des escroqueries, loin de là. Mais les escrocs ou intermédiaires peu scrupuleux pullulent dans ces domaines.

Offre de placement: les précautions à prendre
La première des précautions est de ne pas croire aux promesses trop belles. Gardez en mémoire qu’aucun produit financier ne permet d’obtenir des rendements élevés sans risque, particulièrement à court terme. De tels produits n’existent pas, même pour les personnes les plus fortunées et les plus introduites.

Mais il n’est pas toujours facile d’être vigilant face à de beaux parleurs au discours bien rodé. Ou de mettre en doute un proche vous faisant, en toute bonne foi, la promotion d’un placement “sûr”. Donc pour éviter les désagréments, vous devez impérativement prendre un certain nombre de précautions:

Vérifiez que l’organisme vous sollicitant est agréé auprès de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) et que le placement proposé l’est lui aussi en interrogeant le site de l’AMF (annuaire Regafi). Si vous avez affaire à un Conseiller en Investissement Financier (CIF), c’est cette fois le registre de l’Orias qu’il vous faudra consulter.
Opérez autant de vérifications que possible pour déjouer les usurpations d’identité.
Ne vous précipitez pas, prenez le temps de la réflexion, ne signez rien à la va-vite.
Ne versez aucune somme d’argent avant d’avoir fait toutes les vérifications qui s’imposent.
Cessez toute démarche avec des conseillers trop insistants.
La liste noire de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF)
L’AMF veille à la protection de l’épargne, à l’information des investisseurs et au bon fonctionnement des marchés financiers. Dans ce cadre, elle tient à jour quatre listes noires des intermédiaires et sites à éviter: Options binaires, Biens divers, Forex et Crypto actifs. Les escrocs ayant souvent un temps d’avance, le fait que l’intermédiaire sur lequel vous vous questionnez ne soit pas montré du doigt par l’AMF ne signifie pas qu’il soit honnête.

Assurance vie : 7 points à vérifier sur votre relevé annuel
Par Chloé FERRERE Publié le samedi 10 février 2024 à 08h00
D’ici la fin mars, les épargnants recevront leur relevé annuel d’assurance vie. Un document qui n’est pas toujours facile à décrypter. Retrouvez ici les informations clés à ne pas rater.
Vous avez un contrat d’assurance vie ? Le début d’année annonce la réception, déjà effective ou imminente, du relevé annuel d’assurance vie. Vous l’avez peut-être jeté machinalement ? Erreur !

Ce relevé vous apporte des informations précieuses sur votre contrat. Savoir combien vos placements vous ont rapporté est évidemment important, connaître les frais inhérents à vos opérations l’est tout autant. Alors comment lire ce relevé et sur quoi d’autres devrez-vous vous attarder ?

1 - Le rendement du fonds en euros
Sur votre relevé annuel d’assurance vie, vous trouverez d’abord les informations de base : qui gère le contrat et votre date d’adhésion. Vous verrez ensuite la situation de vos comptes au 31 décembre 2023.

Vous pourrez alors découvrir le détail de vos placements. Concernant le fonds en euros, qui bénéficie d’une garantie en capital, vous lirez le montant en euros de vos intérêts perçus ainsi que le taux de rendement net de frais de gestion. Pour rappel, cette rémunération est calculée en fonction du taux de participation aux bénéfices (ce que ce fonds a rapporté à l’assureur) et du taux minimum garanti.

C’est l’occasion de voir si votre contrat est performant. Et de jauger si sa performance est à la hauteur de celles des autres contrats et assureurs.

Savoir décrypter fiscalité et cotisations sociales
Les intérêts du contrat d’assurance vie sont soumis annuellement aux prélèvements sociaux au taux de 17,2%. Un pourcentage qu’il faut déduire de la performance nette de frais de gestion communiquée publiquement votre assureur. Les taux listés ci-dessus s’entendent tous avant prélèvements sociaux. Ainsi, par exemple, un fonds en euros rapportant 2% nets de frais de gestion vous rapporte dans les faits 1,66% après cotisations sociales.

Sur votre relevé annuel, votre assureur doit vous détailler ces prélèvements, et donc le « taux d’intérêt servi à l’assuré, net de frais et (…) des taxes et des prélèvements sociaux », pour citer le Code des assurances.

Gardez toutefois à l’esprit que ces gains sont potentiellement soumis à l’impôt sur le revenu (flat tax à 12,80%, le plus souvent). Pour l’éviter, il suffit de conserver votre contrat un minimum de 8 ans : vous bénéficiez alors d’un abattement de 4 600 euros (pour une personne seule) sur les gains chaque année, en cas de retrait.

2 - Les rendements des unités de compte
Pour améliorer vos rendements, vous avez peut-être investi une part plus ou moins considérable de votre capital sur des unités de compte (UC), qui elles ne bénéficient pas de la garantie en capital. Comme pour le fonds en euros, les performances des UC sont aussi détaillées sur votre relevé annuel.

Vous découvrirez alors le nombre de parts pour chaque UC, leur valeur liquidative (c’est-à-dire leur valeur au 31 décembre) et le montant investi. Au-delà de « l’évolution annuelle » de l’année passée, soyez curieux. Il est important de la comparer avec celle des années précédentes pour voir si son rendement global correspond à votre prise de risque. Mais aussi de les comparer avec d’autres UC proposées par votre assureur qui peuvent être plus intéressantes.

L’investissement en UC permet également de profiter de taux boostés sur le rendement du fonds euros. Les assureurs proposent de plus en plus un système de bonification à leurs clients qui consacrent une partie de leurs versements dans des unités de compte. Au Crédit Agricole, pour le contrat grand public Predissime 9 série 2 par exemple, ceux qui ont placé au minimum 50% de leur capital dans des UC ont pu voir le rendement du fonds euros monter à 3,20% contre 2,40% pour ceux avec moins de 25% d’UC dans le contrat.

France Assureurs, la fédération professionnelle de l’assurance, a annoncé début février que la collecte nette de l’assurance vie en 2023 représentait 2,4 milliards d’euros. À fin 2023, l’encours atteint 1 923 milliards d’euros. Une somme record dont la part en UC s’établit à 41% sur l’année, après 40% en 2022.

3 - Les frais
Au-delà des profits réalisés, le relevé d’assurance vie détaille les frais qui vous ont été facturés au cours de l’année 2023. « Il faut vérifier les frais de gestion, généralement situés entre 0,60% et 1% pour le fonds en euros et les frais prélevés sur les unités de compte », précise Gilles Belloir, directeur général de Placement-Direct.

L’épargnant pourra ainsi détailler les frais propres à ses unités de compte :

Les frais de gestion du contrat, prélevés par l’assureur. Comme pour les fonds en euros, ces frais se situent le plus souvent entre 0,60% et 1%. Ils dépassent parfois 1% si vous avez choisi la gestion pilotée.
Les frais de gestion de l’actif c’est-à-dire ceux prélevés sur le rendement brut des UC par la société de gestion. Ils regroupent les coûts de gestion interne de ces supports.
Les rétrocessions de commission. Il s’agit de la part des frais de gestion de l’actif qui sont reversés aux distributeurs de votre contrat d’assurance vie, au dépositaire ou à l’assureur.
Assurance vie : gestion prudente ou dynamique ? Voici 5 conseils pour vous aider à trancher

4 - Les indices de référence
L’indice de référence représente l’univers d’investissement dans lequel le gérant d’une UC intervient. Pour chaque UC, si l’indice est disponible, il doit être mentionné sur le relevé. Ce qui permet d’évaluer la performance de l’unité de compte par rapport au marché ou au secteur de l’UC investie. Si les rendements restent moyens et les frais élevés, il serait bon de vous interroger sur un possible changement dans vos investissements. Surtout si la performance de l’UC est inférieure à son indice de référence.

5 - Les rendements des contrats de même catégorie
Grâce aux avancées de la loi Pacte, le relevé doit mentionner le rendement garanti moyen et le taux moyen de la participation aux bénéfices des contrats de même nature commercialisés ou fermés à la commercialisation de la compagnie d’assurance. Cette information doit permettre à l’épargnant de comparer les contrats chez son assureur et éventuellement, de transférer son épargne vers un contrat plus rémunérateur.

Mais pour bien comparer et envisager de transférer votre capital sur un nouveau contrat, il faut également vérifier les frais de gestion prélevés sur ces autres contrats. « À performance nette équivalente, les frais d’anciens contrats peuvent être plus élevés que d’autres plus récents », confie le directeur général de Placement-Direct.

Si le transfert de votre contrat vers un autre proposé par l’assureur n’est pas possible, ou pas financièrement intéressant, il faut alors peut-être envisager de le clôturer et d’en ouvrir un ailleurs à moindres frais. Un grand nombre d’assurances vie commercialisées par les courtiers en ligne ou des banques en ligne n’occasionnent pas de frais sur versement qui peuvent friser les 5% chez leurs concurrents.

6 - Les opérations
Sur votre relevé, vous pourrez aussi observer vos opérations de l’année écoulée. Tous les versements, arbitrages, mouvements (le versement de dividendes ou de coupons ou le changement d’allocation par exemple) ou les rachats effectués. Attention cependant, les assureurs gardent une certaine liberté de présentation de toutes ces informations.

7 - Une incitation à la prise de contact
Ce relevé permet aussi de garder contact afin de faire le point sur son contrat et notamment la clause bénéficiaire.

La clause bénéficiaire désigne la ou les personnes bénéficiaires de l’épargne accumulée, en cas de décès du souscripteur. Il existe chez tous les assureurs une clause type : « le conjoint au moment du décès ; à défaut les enfants nés ou à naître ; à défaut les héritiers légaux ou désignés comme tels par testament ». Le souscripteur peut cependant nommer chacun de ses bénéficiaires, en veillant alors à préciser leur état civil complet et à mettre à jour régulièrement ces informations. Enfin, l’assuré ou souscripteur peut choisir la répartition de son capital en cas de décès.

Au-delà d’un possible transfert de contrat d’assurance vie ou d’un changement de clause bénéficiaire, ce courrier annuel peut aussi être le moment de rappeler votre assureur. Pour faire le point et même, pourquoi pas, négocier les frais de gestion. S’il possède déjà plusieurs contrats chez le même assureur, l’épargnant gagnera en légitimité pour négocier ses frais.

2,4 MILLIARDS D’EUROS DE COLLECTE NETTE: L’ASSURANCE VIE COMMENCE L’ANNÉE SUR LES CHAPEAUX DE ROUES
P.L. avec AFP
Le niveau des cotisations a atteint près de 16 milliards d’euros en janvier. Du jamais vu.
Les épargnants ont déposé 2,4 milliards d’euros de plus qu’ils n’en ont retiré sur leurs contrats d’assurance vie en janvier, autant que sur toute l’année 2023, a annoncé ce jeudi France Assureurs. « Pour l’assurance vie, l’année 2024 démarre sur les chapeaux de roue », s’est félicité Franck Le Vallois, directeur général de la fédération professionnelle des assureurs, lors d’une conférence téléphonique.

Le premier mois de l’année est généralement bon pour l’épargne grâce aux étrennes et à un niveau de dépenses moindre après les fêtes, et ce succès contraste avec la modeste performance des Livrets A et des Livrets de développement durable et solidaire (LDDS), dont le taux a été gelé à 3% - bien moins que le rendement théorique - par le gouvernement.

15,9 milliards d’euros de cotisations
Dans le détail, l’assurance vie a enregistré le mois dernier un niveau de cotisations - les sommes versées sur les contrats - record de 15,9 milliards d’euros (+12% sur un an) et de prestations - qui comprennent les rachats et les versements en cas de décès - de 13,5 milliards d’euros (+3%). Les unités de compte (UC, des supports d’investissements comprenant des actions et obligations cotées en bourse), plus risquées mais potentiellement plus rémunératrices, continuent d’être des placements privilégiés pour les assurés.

La part des cotisations en UC s’est établie à 44% en janvier, contre 39% un an plus tôt. Leur collecte nette s’est élevée à 4,7 milliards d’euros en janvier. Les fonds en euros, qui bénéficient d’un capital garanti mais sont moins rémunérés - et généralement moins intéressants que le Livret A -,sont toujours dans le rouge, avec une décollecte nette de 2,3 milliards d’euros.

L’encours total des produits d’assurance vie a atteint fin janvier un niveau record, à 1.933 milliards d’euros, en hausse de 2,5% sur un an. En janvier, le marché des plans d’épargne retraite (PER) commercialisés par les assureurs a enregistré 75.800 nouveaux assurés et 912 millions d’euros de versements (dont 299 millions de transferts depuis d’anciens contrats d’épargne retraite).

Bonjour je souhaite diversifier les contrats j’ai comparé avenir 2 et linxea vie en termes de frais avenir 2 me parait moins cher que linxea vie
Pouvez-vous me confirmer ou non si vous avez les deux contrats merci

Assurance vie : le top 5 des pires taux servis en 2023
Par Chloé FERRERE Publié le lundi 4 mars 2024 à 06h30 Réagir

Après le classement des meilleurs taux d’assurance vie 2023, MoneyVox s’est intéressé aux plus bas rendements annoncés. Votre contrat en fait-il partie ? Voici le palmarès des plus mauvais élèves de l’année écoulée.
Après le classement des meilleurs taux d’assurance vie servie au titre de l’année 2023, MoneyVox s’est penché sur les pires scores… les plus décevants. L’année 2023 a réservé bien des surprises, bonnes comme mauvaises. Alors que les banques font une très belle remontée cette année encore, les associations d’épargnants servent des rendements en-deçà de la moyenne attendue (2,5%).

Mais ces rendements sont-ils réellement les pires de l’année ? Découvrez ici le classement des 5 plus mauvais taux 2023. Un palmarès qui ne tient pas compte des fonds euros dynamiques et immobiliers au fonctionnement très spécifique.

1- Apicil
Le fonds Apicil Euro Garanti, accessible au sein du contrat Linxea Zen se retrouve sur la première marche du podium avec un taux à 1,50% au titre de l’année 2023. Attention, il peut être bonifié jusqu’à 3,40% si l’épargnant détient a minima 70% d’unités de compte (UC), des supports non garantis, contrairement au fonds en euros. Apicil Euro Garanti a la particularité d’être un contrat dont le capital est garanti brut des frais de gestion qui s’élèvent à 0,60%. Concrètement, votre épargne est garantie à hauteur de 99,4% chaque année.

Pire encore, le fonds Euroflex d’Apicil, aussi accessible via le contrat de Linxea a offert un taux s’élevant à 1% en 2023, un contrat qui présente en outre des frais de versement de 4%.

2- Swiss Life
La seconde place du podium revient à l’assureur Swiss Life dont le taux de base des contrats d’assurance vie remonte très faiblement en 2023, passant de 1,50% à 1,70%. Là encore, l’épargnant peut toutefois faire grimper la rémunération de son contrat grâce aux investissements en unités de compte (UC) jusqu’à 3,05%, voire 3,25% sur certains contrats. Swiss Life assure également certains contrats web tels que Placement-direct Vie, et Titres@Vie dont les bonus de rendement peuvent aller jusqu’à 4% selon la part d’UC et l’encours détenus au sein de ces contrats.

3- Les troisièmes places
La troisième place du classement ou plutôt les troisièmes places reviennent à AG2R La Mondiale, Axa et Generali qui servent tous les trois un rendement net de frais de gestion à 2%.

Sur le contrat patrimonial Terre de Vie d’AG2R La Mondiale, en revanche, les divers bonus permettent d’aller jusqu’à 5,05% mais à condition d’avoir réalisé un versement lors d’une période de promotion et d’avoir investi à 80% dans des unités de compte. Chez Axa, la part d’UC dans le contrat permet de faire grimper la rémunération annuelle jusqu’à 3,30%.

4- Asac-Fapès
Le contrat Epargne Retraite 2 Plus de l’association d’épargnants Asac-Fapès, assuré par Allianz Vie, a offert un taux à 2,10% en 2023. Une très faible remontée par rapport à l’année précédente : le contrat enregistrait en effet 2% de rendement.

5- La Caisse d’Épargne
La cinquième et dernière place de ce palmarès des plus mauvais taux servis sur l’année écoulée revient à la Caisse d’Épargne. Le taux de son contrat phare Millevie Essentielle 2 grimpe de 1,45% en 2022 à 2,15% en 2023. Malgré cette forte remontée, les fonds en euros des assurances vie de l’Ecureuil restent parmi les moins bons élèves et inférieurs à la moyenne attendue à 2,5%.

L’Afer échappe de peu au classement. L’association d’épargnants a servi un taux à 2,22% en 2023 (contre 2,01% en 2022). Pour atteindre ce taux, l’Afer a pourtant pioché dans les provisions pour participation aux bénéfices (PPB), les réserves constituées avec une partie du rendement non distribué au cours des années passées et qui permettent de lisser la performance du fonds euros sur le long terme. Alors que l’année dernière, l’association d’épargnants se retrouvait parmi les meilleurs taux et au-dessus de la moyenne (1,91%), le rendement 2023 pourrait bien signer la fin d’une époque.

Assurance vie : des performances très surprenantes
Par Chloé FERRERE

L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a publié ce mardi son bilan de l’année 2023 du marché de l’assurance vie. Un taux moyen à 2,6%, une hausse des retraits… Retrouvez ici les chiffres clés.
Dans un rapport publié ce mardi 19 mars, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) estime que le taux moyen de revalorisation des fonds euros de l’assurance vie s’élèverait à 2,6% en 2023. Un taux en forte hausse comparé au 1,9% de 2022. Mais avec de fortes disparités.

Toujours selon l’autorité de contrôle, un quart des assureurs serviraient un taux de revalorisation en deçà de 2,2% et un quart un rendement au-delà de 2,8%. Une bonne nouvelle pour les épargnants notamment ceux qui ont préféré l’assurance vie au Livret A. Et pour cause, malgré un taux à 3% pour le Livret A, les performances des fonds euros sont supérieures à celles du Livret A… À long terme. Sur huit ans, l’ACPR estime que le rendement moyen des fonds euros atteint 1,76% contre 1,04% pour le Livret A. Et d’ailleurs, selo les projections le taux du Livret A risque de baisser en février 2025 tandis que la rémunération moyenne des fonds euros devrait approcher les 3% en 2024.

(*) il s’agit des taux moyens de rémunération des fonds en euros calculés chaque année par l’ACPR.

© MoneyVox
Une hausse des rachats contenue
Les unités de compte (UC), ces supports dont le capital n’est pas garanti, ont enregistré une diminution de la collecte nette, qui est passée de 38 milliards d’euros en 2022 à 31,1 milliards en 2023 (-18%). Sur les fonds en euros dont le capital est garanti, sans surprise, la décollecte s’est accentuée au cours de l’année écoulée, passant à -33,4 milliards d’euros, soit un recul de -3,6 milliards d’euros par rapport à 2022.

L’ACPR explique par ailleurs que « si au premier semestre la collecte nette positive des supports en UC permettait de compenser la décollecte des supports euros, ce n’a plus été le cas au deuxième semestre avec la dégradation du solde net des supports en unités de compte qui s’est établi à 9,1 milliards d’euros au second semestre 2023, soit un recul de 12,8 milliards d’euros par rapport au premier semestre 2023 ».

« La hausse des taux de rachats est néanmoins restée contenue dans ce contexte et le niveau élevé de primes témoigne de l’intérêt préservé des ménages pour ce type de placement », explique l’ACPR dans son rapport. Le montant des rachats s’élève à 84,1 milliards d’euros, en hausse de 11 milliards d’euros par rapport à 2022.

Des rachats d’asurance vie pour un achat immobilier…
Cette croissance des retraits s’explique non pas par la défiance des épargnants pour l’assurance vie, mais par la hausse des taux d’intérêts des crédits immobiliers. « La hausse des taux d’intérêt appliqués par les banques commerciales et notamment, des taux d’intérêt des crédits nouveaux à l’habitat (de 1,07% en janvier 2022 à 2,31% à janvier 2023, puis à 4,04% à fin 2023) a eu pour effet de diminuer la capacité d’achat immobilier des ménages. Cette situation peut expliquer en partie la hausse des rachats dans la mesure où les ménages ont dû puiser dans leur épargne afin de réaliser un achat immobilier, ou pour contribuer à l’apport initial de leurs descendants », explique l’autorité de contrôle.

… ou pour placer son argent ailleurs
L’ACPR estime également que les taux des super livrets bancaires ne sont pas étrangers au nombre croissant de rachats : « la hausse des taux a eu pour corollaire une meilleure rémunération donc une attractivité plus forte de l’épargne bancaire ». Le taux de rémunération moyen des livrets réglementés est en effet passé de 2,2% fin 2022 à 3,3% fin 2023. Le taux moyen des comptes à terme de moins de 2 ans des ménages est quant à lui passé de 1,7% fin 2022 à 3,6% fin 2023.

Le private-equity bientôt obligatoire dans l’assurance vie : quels impacts pour vos placements ?
Information fournie par MINGZI•20/03/2024

À partir d’octobre 2024, les assureurs devront introduire une part minimum d’actifs non cotés dans les profils de gestion de leurs contrats d’assurance vie et PER. Quels sont les impacts pour vos placements, quels sont les risques et quel rendement espérer ?

À partir d’octobre 2024, les assureurs auront l’obligation d’introduire une part minimum d’actifs non cotés (ou private-equity) dans les profils de gestion proposés sur leurs contrats d’assurance vie et PER (plan épargne retraite). Ainsi, la gestion pilotée d’un profil « équilibre » d’une assurance vie pourrait comporter au minimum 4 % d’investissement en private-equity et au moins 8 % pour un profil « dynamique ». Pour un PER, le profil « équilibre » (le profil par défaut) pourrait comporter une part minimale d’investissement non coté comprise entre 3 % et 8 % en fonction de l’horizon de la retraite.

En quoi consiste le private-equity ?
Le private-equity ou capital-investissement est une forme d’investissement dans les entreprises non cotées en bourse. Il s’agit d’acquérir des parts d’entreprises, à différents stades de maturité, pour les accompagner dans leur croissance. L’objectif final est de réaliser un retour sur investissement significatif en cédant les parts de ces entreprises à moyen-long terme. Ainsi, le capital-risque vise à investir dans de jeunes entreprises souvent innovantes à fort potentiel de croissance. Le capital-développement a vocation à investir dans des entreprises plus matures, mais qui ont besoin de capitaux pour financer leur croissance (pour lancer de nouveaux produits ou entrer sur de nouveaux marchés par exemple). Enfin, le capital-transmission consiste à prendre une participation majoritaire dans une entreprise et à la développer pour la revendre.

Quel rendement attendre du private-equity ?
Le rendement du private-equity peut varier considérablement d’un fonds à l’autre, en fonction notamment de la stratégie adoptée par la société de gestion, de la qualité de la sélection des investissements et du contexte économique. Globalement, le private-equity vise des rendements plus élevés sur le long terme que ceux de placements plus traditionnels comme les actions par exemple. Selon l’association France Invest (association professionnelle qui représente l’industrie du capital-investissement en France), à fin 2022, les performances ont atteint 14,2 % par an sur 10 ans, contre 10,4 % pour les actions du CAC 40 et 5,6% pour l’immobilier.

Quel sont les risques du private-equity ?
Si le private-equity présente un potentiel de rendement élevé, cela n’est pas sans risque.

Tout d’abord, le capital-investissement est un placement peu liquide : les fonds ont des périodes de blocage pouvant aller jusqu’à 12 ans car les entreprises mettent souvent du temps pour se développer. Cela implique donc de ne pas avoir besoin d’utiliser les sommes investies pendant une longue période.

Par ailleurs, cette activité comporte un risque opérationnel élevé (concurrence, changement de marché, contexte économique défavorable) et le succès n’est pas garanti. Aussi, le risque de perte totale ou partielle du capital investi est lui aussi plus élevé que celui d’un placement traditionnel.

Si le potentiel de rendement est élevé, l’illiquidité et le risque de perte en capital font du private-equity un placement qui ne convient pas à tous les profils d’épargnants.

Assurance-vie: bien se connaître pour bien gérer ses unités de compte
Les quatre principales catégories d’unités de compte
Comparer les unités de compte sur Internet pour “faire jouer” la concurrence
Analyser l’historique des performances à l’aune de la valeur liquidative et de la volatilité
Performance des unités de compte: trois indicateurs pour y voir plus clair

Pour gérer au mieux votre contrat d’assurance-vie , vous devez rester attentif à votre profil d’investisseur et, notamment, à la part de risque à allouer à votre épargne. En effet, en investissant dans les unités de compte de votre contrat d’assurance-vie, votre capital n’est pas garanti. C’est un des éléments clés de toute stratégie efficace dans la durée.

Lorsque vous sélectionnez des supports risqués tels que les unités de compte, il convient d’agir de manière réfléchie. Comme pour un portefeuille d’actions, vous réalisez des achats, des arbitrages et des ventes. Vous devez donc identifier les supports les plus adaptés à votre profil, et à vos convictions d’investisseur. La gestion des unités de compte d’un contrat d’assurance-vie nécessite d’acquérir quelques connaissances et de prendre le temps d’établir votre propre analyse pour affiner vos choix personnels.

À savoir
S’il n’y a pas de risque à investir sur le fonds en euros de votre contrat d’assurance-vie, il en est autrement pour les unités de compte . Les supports en unités de compte comportent un risque de perte en capital, puisque leur valeur est dépendante des fluctuations des marchés financiers (à la hausse, comme à la baisse). En effet, l’assureur s’engage sur le nombre d’unités de compte et non sur leur valeur. La part recommandée dépend de votre âge, de votre horizon de placement, de vos connaissances financières, de votre projet et de votre sensibilité au risque.

Les quatre principales catégories d’unités de compte
Les assureurs proposent de très nombreux supports en unités de compte, parfois même plusieurs centaines pour les contrats gérés sur Internet. Ces supports sont répartis en quatre grandes catégories:

Les fonds en actions. Il s’agit de la catégorie d’unités de compte la plus représentée dans les contrats. Ils sont composés de titres dont la valorisation peut progresser comme chuter. La prise de risque est élevée et le potentiel de performance important. Il est recommandé de détenir les fonds en actions dans le temps (au moins 5 ans) pour lisser les inévitables creux de marché. Des fonds en actions peuvent être proposés par spécialité: grandes capitalisations, moyennes et petites valeurs, thématique géographique, thématique sectorielle, type de gestion…
Les fonds obligataires. Ils sont investis en dettes d‘État et/ou d’entreprise. Ils affichent généralement une performance relativement stable et régulière, mais peu élevée. Celle-ci dépend du niveau des taux d’intérêt, eux-mêmes étant liés au profil plus ou moins risqué de l’émetteur. Plus le risque d’un investissement est élevé, plus la rentabilité potentielle peut également l’être.
Les fonds diversifiés. Ils sont investis dans plusieurs classes d’actifs simultanément: des actions, des obligations d’État et/ou d’entreprise, voire parfois des matières premières comme l’or ou l’argent. Les fonds diversifiés proposent un niveau de risque plutôt maîtrisé et se placent ainsi “entre” les fonds en actions et les fonds obligataires en termes de potentiel de performance.
Les fonds immobiliers . Il s’agit d’investir dans la “pierre papier”, c’est-à-dire dans des parts de SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) ou d’OPCI (Organismes de Placement Collectif Immobilier). Compte tenu de l’évolution des marchés immobiliers, cette catégorie d’unités de compte présente généralement moins de risques que les fonds en actions.
À savoir
De plus en plus de contrats permettent d’investir sur des trackers (ou ETF). Il s’agit d’une piste à étudier pour diversifier vos placements. Les trackers proposés par les assureurs sont généralement à thématique géographique et investis dans des actions. Leur performance se calque sur celle de leur indice de référence comme, par exemple, sur le CAC40 à Paris, l’Euro Stoxx en Europe ou le S&P 500 aux États-Unis.

Comparer les unités de compte sur Internet pour “faire jouer” la concurrence
Tous les assureurs proposent sur leur site Internet un outil permettant de sélectionner facilement les supports en unités de compte et autres Organismes de Placements Collectifs (OPC). Ces derniers sont proposés dans leurs contrats en fonction de leur catégorie et selon plusieurs critères.

Lorsque vous hésitez entre investir dans de grandes valeurs américaines ou de petites capitalisations asiatiques, le sélecteur vous permet de comparer les “fiches produits” des différents supports proposés. Vous pouvez ainsi choisir votre placement en toute connaissance de cause. Il est même possible de comparer des fonds entre différents assureurs, puisque tous sont tenus de présenter les unités de compte de manière similaire (chiffres clés, statistiques comparables, graphiques historiques et liens vers les documents réglementaires téléchargeables).

Vous pouvez ainsi consulter les performances des fonds de plusieurs assureurs qui, selon leurs objectifs et leur mode de gestion, vont proposer des offres très différentes. Par exemple, des unités de compte spécialisées dans les grandes valorisations européennes. Ou d‘autres focalisées sur les petites et moyennes entreprises du secteur des télécoms. Ou encore des fonds dédiés aux sociétés de croissance ( growth ) dans le domaine de la transition écologique…

Très souvent, la performance du fonds peut être comparée à un indice de référence. Pour une durée d’investissement recommandée (5 ans, par exemple), il est donc possible de comparer la performance du fonds géré de manière active par rapport à celle d’un indice. Vous pouvez ainsi comparer leur performance avant de choisir votre placement.

À noter
Un OPC (Organisme de Placement Collectif) est parfois appelé “fonds” ou “unité de compte” dans le cadre de la gestion de l’assurance-vie. Ce peut être une SICAV (Société d’Investissement à Capital Variable) ou un FCP (Fonds Commun de Placement).

Analyser l’historique des performances à l’aune de la valeur liquidative et de la volatilité
La Valeur Liquidative (ou VL) est le dernier cours connu pour un support. C’est le prix à payer en euros pour acheter une part entière d’un fonds. La VL est établie chaque jour ou une fois par semaine pour les supports immobiliers comme les SCPI ou OPCI. Pour évaluer les performances d’un fonds dans la durée, il est primordial d’étudier la manière dont sa Valeur Liquidative a évolué dans plusieurs intervalles de temps. Ainsi, un fonds peut avoir été très dynamique pendant trois mois, mais afficher une performance très décevante pour une période plus longue.

À noter
“Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.” Cet avertissement récurrent ne doit pas être négligé par les investisseurs. En effet, un fonds peut avoir surperformé l’année écoulée, puis afficher des rentabilités inférieures l’année suivante. D’une manière générale, il est difficile de battre durablement un indice de référence, conformément à la théorie dite de “l’efficience des marchés financiers”.

La volatilité est une autre caractéristique des fonds à étudier de près. Elle mesure l’amplitude des variations de la Valeur Liquidative, c’est-à-dire l’écart type mathématique pour plusieurs périodes (souvent entre 1 et 5 ans). Une volatilité élevée témoigne d’un risque important d’irrégularités dans la performance d’un fonds. Avec à la clé une espérance de gains (mais aussi un risque de pertes) importante par rapport à un autre fonds plus “calme”. Inférieure à 15%, la volatilité présente un risque mesuré. Au-delà de 20%, le niveau de risque est considéré comme très élevé.

À noter
Mesurez les risques pris pour votre épargne. Après avoir respecté la partition recommandée entre fonds en euros et unités de compte dans le cadre de votre contrat d’assurance-vie, il est tout aussi important de rester attentif à l’évolution du niveau de risque des fonds sélectionnés.

Performance des unités de compte: trois indicateurs pour y voir plus clair
La notation Morningstar™ est une référence pour mesurer la performance de vos unités de compte. Pour chaque unité de compte, elle affiche la performance réalisée dans sa catégorie, pondérée par le niveau de risque, la volatilité et les frais. Les notes s’échelonnent d’1 à 5 étoiles.

Le profil de risque DICI est, quant à lui, noté de 1 à 7. Il mesure le risque de manière standard au sein de l’Union européenne. Plus le chiffre est grand, plus le risque (donc le potentiel de gain associé) est élevé.

Le ratio de Sharpe évalue, de son côté, la performance d’un fonds par rapport à un actif sans risque. Pour cela, il prend en compte le critère de volatilité. Plus le ratio est élevé, plus la gestion du fonds est considérée comme performante au regard de ses caractéristiques passées. Lorsque le ratio est supérieur à 1, le placement est considéré comme judicieux. À l’inverse, lorsque le ratio est compris entre 0 et 1, la prise de risque apparaît comme élevée pour une rémunération potentielle faible

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Tribune libre
Assurance vie, Bourse : “Oubliez les marchés pendant vos vacances grâce à la gestion pilotée”
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Si l’été est souvent agité en Bourse, inutile de scruter les cours chaque jour, assure notre chroniqueur Albert d’Anthoüard. Pour le directeur de la clientèle privée chez Nalo, la gestion pilotée est le meilleur moyen de partir en vacances l’esprit tranquille.
Publié le 20/06/2022 à 11h23
On ne va pas se le cacher. L’été n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Depuis une dizaine d’années, il y a eu des coups de chaud en Bourse. Personne ne sait prédire quand et où un signal d’alerte risque de se produire, mais c’est certain, il y en aura. Cet été, ou un autre.

Le contexte économique est atypique, la remontée des taux d’intérêt et l’inflation sont là, et l’économie ralentit. Cessez pourtant de vous tracasser en pensant récession, remake des années 70. Paniquer ne sert à rien. Même les professionnels ne confirment la phase de récession que lorsque que l’on y est depuis un certain temps, a posteriori. Nul ne peut prédire l’avenir sur les marchés financiers comme dans d’autres domaines.

Un épargnant est un investisseur, pas un spéculateur
Ce postulat donne de la sérénité et des principes. C’est vrai, les voyants ne sont pas au vert actuellement et des turbulences sont possibles. C’est une raison de plus pour ne pas faire n’importe quoi, mieux vaut rester bien accroché sur son siège quand on entre dans une zone de turbulences. Accrochez-vous à votre stratégie d’investissement. Elle doit vous servir à atteindre vos objectifs de long terme, alors si l’inflation reste élevée pendant trois à quatre ans, cela ne change pas grand-chose. Bien moins que vous ne le pensez. L’inflation ne doit surtout pas vous faire sortir des marchés de peur des risques.

Les risques existent, mais l’inflation devrait au contraire vous conduire à investir. Si vous ne le faites pas, si vous conservez trop de cash, vous verrez votre épargne rognée par l’inflation. Si vous investissez, vous vous donnez une chance de lutter contre l’inflation.

Il faut lutter ! Le prix des pâtes alimentaires a déjà augmenté de 15% en un an et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. L’inflation peut atteindre 4%, ce n’est pas une bonne nouvelle pour les épargnants. Mais si vous réussissez à placer votre épargne et qu’elle vous rapporte 5%, vous aurez tout de même gagné 1%. C’est mieux que de perdre 4% en ne faisant rien, non ?

Conseil n°1 : pour partir tranquille dans un contexte inflationniste, ne laissez pas dormir votre épargne
Cela peut paraître contre-intuitif, beaucoup de particuliers se disent qu’ils sont tranquilles parce qu’ils ne sont pas investis. Ainsi, pensent-ils, quoi qu’il arrive en Bourse, sur les taux ou dans le monde, rien ne change pour leur patrimoine. C’est faux, votre épargne fondra comme neige au soleil, elle sera insensiblement grignotée par l’inflation qui est de plus en plus gourmande !

L’inflation est un ennemi invisible, les épargnants ne la voient pas, mais ils s’aperçoivent chaque jour qu’ils paient leur essence plus cher et qu’il faut plus d’euros pour remplir leur chariot de courses. Faire le plein vous coûtait 80 euros il y a un an, il faut aujourd’hui débourser 120 euros pour le faire. Voilà du concret ! Si votre épargne est restée nominalement la même en face, vous avez perdu du pouvoir d’achat. Investir est le seul moyen d’en regagner et d’éviter la spirale de l’appauvrissement.

“L’euthanasie des épargnants”, tués à petit feu et de manière presque indolore par l’inflation, n’est pas inéluctable !
Ceux qui approchent de la retraite sont particulièrement concernés. Un trentenaire peut espérer des hausses de salaires dans les années qui viennent en montant en compétences, mais pour les quinquas l’espoir de voir leur salaire augmenter est plus faible. Cette catégorie d’investisseurs, qui va avoir une chute importante de ses revenus dans 10 à 15 ans, ne doit pas être frileuse. Ils ne peuvent pas compter sur une hausse de salaire pour maintenir leur pouvoir d’achat, ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes et sur leur épargne.

Conseil n°2 : faites une détox, oubliez les marchés pendant quelques semaines
Imaginez…Le CAC 40 a gagné 1%, il a perdu 4% en une séance. Il affiche une perte de 13% en quelques mois, il rebondit de 5% en cinq jours… Et alors ? Les fluctuations des marchés ne sont pas si importantes. Nul besoin de les suivre de près. Elles ne doivent pas vous intéresser.

Essayer d’anticiper sur les marchés, d’entrer et de sortir au bon moment, de miser sur le bon secteur, est un combat perdu d’avance. Même les professionnels aguerris y échouent. Bien sûr, vous pouvez avoir de la chance une ou deux fois, mais vous serez à contre-temps à d’autres occasions. En faisant le bilan, vous vous rendrez compte que vous n’avez vraiment rien gagné, ni perdu, malgré toute l’énergie que vous avez consacrée à essayer de deviner le marché.

Alors, partez en vacances tranquille et astreignez-vous à ne regarder les marchés qu’à votre retour et surtout pas trop souvent. Prenez du recul.

Conseil n°3 : laissez un vrai pilote dans l’avion !
La gestion pilotée gère automatiquement l’épargne en évitant les biais émotionnels, ceux qui nous font réagir à chaud, parfois de façon irréfléchie. Vous avez sûrement déjà envoyé un mail ou un sms sous le coup de de la colère et vous vous en êtes voulu. Ne faites pas la même chose pour votre épargne en donnant des coups de barre à gauche, puis à droite. Vous n’irez nulle part.

Cela ne veut pas dire qu’il faut faire confiance les yeux fermés. Attention, informez-vous sur le pilote que vous laissez dans l’avion. Pour qu’une gestion pilotée soit efficace, il faut qu’elle intègre des mécanismes de correction automatique. Ce sont eux qui permettront à votre avion de garder le cap. Ils ne sont pas présents dans toutes les gestions pilotées.

Si votre profil de gestion prévoit que vous devez être investi à 60% en actions et si la Bourse chute de 20%, le poids des actions va mécaniquement baisser dans votre portefeuille. Pour qu’elles représentent toujours 60% de votre épargne, il faut racheter des actions. La gestion pilotée doit intégrer un rééquilibrage automatique des positions dès qu’elles divergent trop. Vous ne faites rien, mais le pilote automatique rachète des actions quand les marchés baissent.

A l’inverse, quand les marchés montent beaucoup, le pilote vend des actions pour revenir au niveau idéal défini pour le client.

La volatilité et la structure du portefeuille doivent toujours être en adéquation avec le besoin final de l’investisseur, qu’il s’agisse de préparer sa retraite, de financer les études de ses enfants ou d’acquérir une résidence secondaire.

Attention aux frais ! Vérifiez que les arbitrages sont gratuits
Ce n’est pas toujours le cas. Certains contrats d’assurance vie font payer des frais d’arbitrage aux clients. Une pratique qui peut coûter cher dans des marchés en tôle ondulée, aux fluctuations importantes. C’est le cas quand l’arbitrage est fait au cas par cas par un humain. Les gestions pilotées automatiques, elles, ne prévoient aucuns frais d’arbitrage. A privilégier pour partir vraiment tranquille !

Assurance-vie et fonds en euros : pourquoi la hausse des taux inquiète les assureurs ?

Les fonds en euros classiques offrent aux épargnants la garantie du capital et la liquidité de l’épargne à tout moment

Si elle perdure, la hausse rapide des taux d’intérêt pourrait impacter la capacité de certaines compagnies d’assurance vie à assurer la liquidité de leurs fonds en euros. Explications.
Pourquoi la remontée des taux impacte les fond en euros ?
Les fonds en euros classiques offrent aux épargnants la garantie du capital et la liquidité de l’épargne à tout moment. C’est pour cette raison qu’ils sont essentiellement composés d’obligations (environ 80 %), actifs peu risqués et liquides, le reste se répartissant entre actions et immobilier.

Ces dix dernières années, les taux de rendement des obligations n’ont cessé de diminuer : par exemple, le taux d’emprunt de l’État français à 10 ans (OAT 10 ans) est passé de 3 % en 2010 à - 0,15 % en 2020.

Les compagnies ont donc placé les flux d’épargne investis en fonds en euros par les épargnants dans des obligations dont les rendements n’ont cessé de baisser, tirant ainsi la rémunération des fonds en euros vers le bas (1,30 % en moyenne en 2021 selon l’ACPR) et fragilisant la solvabilité des compagnies d’assurance vie (c’est-à-dire leur capacité à garantir le capital).

Or, avec la poussée de l’inflation de ces derniers mois (5,2 % sur les 12 derniers mois selon l’Insee), les taux d’intérêt connaissent eux aussi une remontée brutale : l’OAT 10 ans a atteint 2,22 % le 16/06.

Le taux du livret A, qui est fixé selon une formule de calcul qui dépend du taux d’inflation, devrait prochainement être revu à la hausse. Les épargnants pourraient être tentés d’effectuer des arbitrages du fonds en euros vers les livrets. Si tel était le cas, les assureurs pourraient alors être dans l’obligation de liquider des obligations à faible rendement et enregistrer des moins-values. En effet, avec la remontée des taux, ces obligations valent moins cher. Certaines compagnies pourraient donc se trouver en difficulté si les taux montaient encore rapidement et restaient à ce niveau pendant une longue durée.

Quels sont les recours possibles ?
En cas de difficulté trop importante, en dernier recours et si la situation l’exige, la loi Sapin 2 autorise de HCSF (Haut Comité de Sécurité Financière) à imposer certaines mesures aux compagnies d’assurance vie en difficulté. Par exemple, le HCSF pourrait décider de limiter la possibilité pour les épargnants de faire des versements sur le fonds en euros de leur contrat, suspendre ou restreindre la possibilité de retirer leur épargne ou encore limiter la distribution de dividendes.

Pour l’instant et bien que la situation puisse évoluer rapidement, il ne semble pas y avoir lieu de s’inquiéter. Tout d’abord, les assureurs ont constitué régulièrement des réserves. Tous les ans ils peuvent mettre en réserve une partie des revenus générés par leur fonds en euros. Cette réserve, appelée PPB (provision pour participation aux bénéfices) ou PPE (provision pour participation aux excédents) appartient aux épargnants et doit leur être redistribuée sous 8 ans maximum. Par ailleurs, certains assureurs ont profité des pics des marchés financiers pour concrétiser les plus-values latentes sur actions et immobilier.

Par ailleurs, d’autres assureurs commencent à proposer des fonds en euros avec une garantie partielle du capital ou encore des fonds euro-croissance.

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Epargne : la rémunération des fonds euros pourrait-elle (enfin) repartir à la hausse ?
information fournie parMONEYVOX
Stéphane Masclaux

Les fonds euros, dont le capital est garanti, ne cessent de voir leur rendement s’amenuiser. Mais un revirement de situation pourrait changer la donne : la reprise de l’inflation et la hausse du taux du Livret A.
Par MoneyVox,

Avec +4, 8 % d’inflation en avril sur un an, le coût de la vie ne cesse d’augmenter pour les Français. Mais d’autres répercussions plus favorables au budget des épargnants pourraient aussi intervenir… à commencer par la hausse du taux du Livret A, déjà passé de 0,50 à 1 %, et qui devrait progresser encore au 1er août. Pourquoi ce contexte pourrait-il inciter les gestionnaires d’assurance-vie à augmenter le rendement de leurs fonds euros ? Les explications sur ce phénomène.

Une revalorisation du taux d’intérêt du Livret A…
Après avoir atteint son plus bas niveau historique en février 2020, 0,50 % net, il aura fallu patienter deux années pour voir le taux d’intérêt du Livret A remonter. Le 1e février, il a ainsi été revalorisé à 1 % net. En cause ? Le retour en force de l’inflation : +1,6 % sur l’année 2021, et qui continue de progresser : +4,8 % en avril sur un an. En effet, la méthode de calcul du taux d’intérêt d’un des placements favori des Français tient compte du niveau de hausse des prix dans l’hexagone. Rien d’étonnant donc à ce que l’on s’attende à une nouvelle augmentation de la rémunération du Livret A lors de sa prochaine révision semestrielle.

Ainsi, le 1e août 2022, le taux du Livret A devrait passer à 1,5 % net. Un chiffre qui reste bien en-deçà du niveau actuel de l’inflation en raison d’un détail dans la formule de calcul de ce placement : théoriquement, l’évolution entre deux périodes de révision ne peut pas dépasser +0,5 %. Et si la tendance inflationniste se confirme au cours du reste de l’année 2022, le taux du Livret A devrait même atteindre les 2 %, ou plus, au 1e février 2023 selon la Direction des études économiques (DEE) de la Banque Postale. Dans son sillage, la hausse du taux du Livret A entrainera également celle du Livret de Développement Durable et Solidaire, au même taux, mais aussi celle du Livret Jeune, dont la rémunération ne peut pas être inférieure à celle du Livret A. Quant au taux d’intérêt du Livret d’épargne populaire, il pourrait bondir jusqu’à 4,4 %, au lieu des 2,2 % nets actuels.

… qui pourrait entraîner celle des fonds euros de l’assurance-vie
Face à cette hausse des taux d’intérêt des livrets réglementés, une question se pose pour les gestionnaires de contrats d’assurance-vie : comment vont-ils faire pour continuer à attirer les capitaux sur leurs fonds euros ? Pire encore : un trop grand écart entre la rémunération du Livret A et celle de ces supports pourrait entraîner une décollecte. Autrement dit, les épargnants récupéreraient l’argent déposé sur leur assurance-vie pour l’investir en priorité sur leurs livrets réglementés. En effet, les fonds euros ont servi un rendement de seulement 1,3 brut % en moyenne en 2021. Avec une prévision minimale à 1,5 % net pour le Livret A, difficile de rivaliser… à moins que les compagnies d’assurance ne se décident à augmenter la rémunération servie.

Selon les projections de la DEE de la Banque Postale, la collecte de l’assurance-vie sur les fonds euros, voire même sur les unités de compte, pourrait fortement baisser. Pour conserver cet argent, l’unique recours des compagnies d’assurance est donc d’augmenter le taux de rendement de leurs fonds euros grâce à l’argent qu’elles ont stocké au fil des ans en Participation aux bénéfices (PPB). La Banque Postale déclare ainsi : « Nous pouvons (…) anticiper un scénario où les assureurs dévieraient de leur comportement moyen en matière de PPB afin de stimuler le rendement Euros de +0,4 pt en 2022 et +0,3 pt en 2023 ». Sans atteindre des niveaux exceptionnels, les fonds euros de l’assurance-vie pourraient donc au moins rattraper, voire légèrement dépasser, le taux d’intérêt du Livret A.

Hausse des taux : comment éviter un krach sur les fonds en euros de l’assurance-vie
Cyrille Chartier-Kastler

Situé au-delà de 1,9% en date du vendredi 10 juin 2022, le niveau de l’OAT à 10 ans fait rentrer l’assurance-vie et plus spécifiquement les fonds en euros en zone de vigilance. A ce jour, les voyants ne sont pas (encore) rouges ; ils sont orange clignotant.

Fondateur du site Good Value for Money, Cyrille Chartier-Kastler émet des propositions concrètes pour sauver le fonds en euros en cas de forte hausse des taux.
© Fournis par La Tribune
Fondateur du site Good Value for Money, Cyrille Chartier-Kastler émet des propositions concrètes pour sauver le fonds en euros en cas de forte hausse des taux.
Le mode de gestion financière des fonds en euros, composés en moyenne de 79% d’obligations, en fait, contrairement au message délivré par les assureurs, un vecteur d’investissement attractif pour les épargnants dans un cycle de baisse des taux. C’est ce qui s’est globalement passé durant ces 50 dernières années durant lesquelles l’épargnant d’aujourd’hui a bénéficié du niveau attractif des obligations achetées durant les 10 années précédentes.

Le problème aujourd’hui, c’est que cette histoire a brutalement pris fin. La sortie de crise sanitaire, la guerre en Ukraine et ses conséquences sur les prix de l’énergie et de l’alimentation, ont provoqué une forte remontée à la fois de l’inflation et des taux d’intérêts. Qui aurait imaginé un bond de près de 200 points de base sur l’OAT en moins d’un an ? D’autant plus que cela n’est probablement pas terminé. Tel est du moins le message clairement annoncé par la Banque centrale européenne.

A titre d’illustration, les stress tests réalisés par les sociétés d’assurance dans leurs rapports de solvabilité se limitent à des variations de taux de plus ou moins 100 points de base, ce qui est déjà considérable. Dans la situation actuelle, nous sommes sortis des hypothèses d’école et des modèles mathématiques. Il faut agir par anticipation, si l’on ne veut pas mettre le secteur et les épargnants en risque.

Le syndrome de la grenouille
Dans un premier temps, la remontée des taux a été une bonne nouvelle pour tous les opérateurs. Elle offrait enfin aux assureurs-vie la possibilité d’acheter des placements obligataires dont le rendement financier permettait de servir sans problème le rendement minimum garanti aux épargnants. Nous sommes passés d’une situation d’un lac glacé (OAT en territoire négatif) à celle d’un lac avec une eau fraiche permettant de se baigner presque confortablement (lac dégelé avec une eau à 18°C).

Dès lors que l’OAT à 10 ans se rapproche d’un niveau de 2%, l’eau commence clairement à chauffer. Se baigner dans une eau à 36°C devient beaucoup moins confortable. Concrètement pour l’assurance-vie, le secteur est écartelé entre :

des actifs généraux dont le rendement financier courant est de l’ordre de 1,80 %, un stock d’obligations achetées à des taux beaucoup trop bas et désormais en situation de moins-values latentes, la capacité d’acheter désormais des placements obligataires de bonne qualité à un niveau moyen de l’ordre de 2,75%.
Faire rentrer de l’eau chaude dans une baignoire trop froide est confortable dans un premier temps. Faire rentrer de l’eau trop chaude en trop grande quantité devient (très) désagréable.

Le secteur de l’assurance-vie va par ailleurs être confronté à la probable remontée du taux du Livret A à un niveau de 2% au 1er août prochain. S’il est évident que les épargnants patrimoniaux ont déjà saturé leur Livret A, cela donne toutefois des points de repère en termes de performance des placements.

Pour nous, le vrai sujet est celui de l’hypothèse d’une poursuite de la remontée des taux avec l’atteinte de niveaux de l’ordre de 2,50 à 3,00% d’ici à la fin de l’année. Le spread entre le rendement courant des actifs généraux des fonds en euros et celui offert par les placements obligataires alors disponibles deviendrait alors considérable.

Notre proposition pour sauvegarder le secteur et les épargnants
Notre recommandation est d’agir par anticipation. On gère mieux une situation à froid par anticipation qu’à chaud avec les multiples intervenants plus ou moins compétents qui s’en mêlent. Rappelons-nous les multiples soi-disant spécialistes du covid-19 qui sont apparus sur les plateaux de télévision, alors qu’en réalité ils ne disposaient pas de compétences particulières sur le sujet.

La loi Sapin 2 autorise le blocage des sorties sur les fonds en euros, l’objectif étant d’éviter aux sociétés d’assurance de devoir vendre des obligations à perte et de se retrouver ainsi en situation de faillite. Pour éviter la mise en œuvre de ce dispositif, avec le risque d’un réel mouvement de panique et de perte de confiance dans ce support d’épargne, nous proposons à la fois aux épargnants, à nos gouvernants et aux acteurs du secteur le dispositif suivant :

1/ Permettre aux sociétés d’assurance de cantonner (en les fermant) leurs fonds en euros dont les actifs ont désormais un rendement financier en trop fort décalage avec le rendement financier courant des placements obligataires. 2/ Autoriser les sociétés d’assurance à basculer dans ces fonds cantonnés l’intégralité des réserves constituées à ce jour, à savoir : la provision pour participation aux bénéfices, la réserve de capitalisation, l’ensemble des actifs adossés à ce fonds (notamment tous les placements immobiliers avec des bons niveaux de plus-values latentes). 3/ Permettre aux compagnies de gérer à leur main les flux d’entrée et de sortie sur ces fonds en euros désormais cantonnés (avec toutes leurs réserves) et les autoriser à réguler les sorties en fonction de la capacité à disposer des liquidités idoines sans devoir vendre des obligations à perte. 4/ Laisser les compagnies lancer des nouveaux fonds en euros (probablement à garantie partielle afin de donner de la flexibilité financière) avec des placements obligataires en adéquation avec les niveaux actuels du marché. 5/ Autoriser les compagnies à fixer des règles d’investissement dans ces nouveaux fonds en euros en lien avec la liquidation des anciens fonds en euros.
Si d’aucuns pourraient considérer que notre proposition s’inscrit en défaveur de l’épargnant, nous pensons au contraire qu’elle permet la préservation du fonds en euros, la solvabilité des sociétés d’assurance et des intérêts des assurés. Face à cette remontée rapide des taux, le crime serait au contraire de ne rien faire.

L’un des atouts de notre proposition est de laisser à chaque compagnie la souplesse nécessaire pour gérer au mieux sa situation au regard des réserves financières disponibles sur ses « anciens » fonds en euros d’une part, et des flux d’entrée / sortie de ses épargnants d’autre part.

Il vaut mieux permettre une situation au mieux en local plutôt que d’imposer un cadre rigide à tout le monde.

Le législateur a le pouvoir de mettre en place ce type de dispositif, en sachant que le cadre réglementaire actuel ne le permet pas (sauf à activer l’arme atomique Sapin 2). Nous sommes ouverts pour participer à la réflexion afin de l’ajuster au mieux, ainsi que pour contribuer à l’effort de pédagogie vis-à-vis des épargnants.

J’ai lu avec étonnement l’article Assurance vie : des performances très décevantes pour les UC selon France Assureurs à partir des données Quantalys de Quantalys sur les performances net de frais des UC sur les contrats d’assurance vie:
[i]
"Des performances sur les UC décevantes

Toujours sur les UC, et selon l’Etude statistique publiée par France Assureurs le 17 juillet 2023 « L’assurance vie en unités de compte », La performance nette de frais récurrents des unités de compte (UC) en assurance-vie a atteint en moyenne 2,09% par an sur 5 ans, entre 2017 et 2022.

Un taux auquel il faut soustraire les frais de gestion sur UC prélevés par les distributeurs pour la sélection des UC, qui atteignent en moyenne 0,79% sur la même période, soit une performance nette de frais de 1,30%.

C’est moins que le fonds en euros, dont le rendement s’est établi en moyenne à 1,60% entre 2017 et 2022. En moyenne, les unités de compte, quelle que soit leur classe d’actif, ne font pas mieux. Seuls les fonds actions, classés comme très risqués, affichent des performances annuelles supérieures".[/i]

Ces 1,30% nets de frais entre 2017 et 2022 semblent bien éloignés des performances apparentes de nos contrats affichées par les distributeurs ??!!

Oui, en terme de frais de gestion, « Avenir 2 » est un peu moins cher que « Vie »

Les supports proposés sur les 2 AV

Je viens d’arbitrer chez Linxea Zen

Ça devient un calvaire contrairement à l’époque ou par exemple sur mes placements;fr j’avais pu investir 100 % sur GF PIerre

Portefeuille avant arbitrage

Actions : 55 %

Viagénération :45 %

J’ai voulu me débarrasser des actions vers les SCI

Comme j’ai plus de 40 % en via génération , impossible d’acheter capimmo ou tout autre SCI

Il ne me reste donc que deux fonds euro de disponibles

Or nouveau problème :

On ne peut plus avoir plus de 50 % de l’encours avec chacun des deux fonds en euro .

Conclusion : j’ai du pondérer

Bonjour,

Il y a un moyen de comparer facilement les contrats sur Linxea. Pour cela, il faut aller sur le site de Linxea, mais sans se connecter sur son espace client. Ensuite, sous la rubrique « assurance vie », il y a un onglet spécifique qui permet de comparer les caractéristiques de tous les contrats. (je vais essayer de joindre des captures d’écrans, mais pas sûr que je vais y arriver …)

Pour moi, les contrats Avenir-2 et Linxea Vie sont équivalents au niveaux des frais. Coté frais, le contrat le moins cher est celui de Spirica, Spirit-2. C’est aussi le plus intéressant pour les SCPI, puisqu’il reverse 100% des loyers (mais ça, je pense que vous le savez déjà). Par contre, pour les ETF, notament obligataires, le choix est plus important sur Avenir-2 et Linxea Vie (qui plus est, dispose d’ETF iShares, ce qui permet de sortir du monopole d’Amundi).

J’avais 2 contrats, Spirit-2 et Avenir_2. Je viens d’ouvrir un contrat Linxea Vie pour bénéficier du fond en euro Netissima garanti à 100% (moins les 0,75% de frais de gestion).

Linxea_Comparatif_AV_1_Capture d’écran 2024-03-01
Linxea_Comparatif_AV_2_Capture d’écran 2024-03-01
Linxea_Comparatif_AV_3_Capture d’écran 2024-03-01

Bonjour,

Je suis un peu surpris par cette remarque. Il faut aller comparer les différentes assurance vie sur le site de Linxea.

Pour les fonds en euro, les frais gestion sont les suivants:

  • 0,60% à 3,00% pour Avenir-2 (les 3% maximum ne concernent que le fonds Opportunités 2 et sont en fait un artifice
    pour Suravenir pour booster le fonds avec de l’immobilier et des actions, mais en cas de « gros mauvais temps », il n’est pas exclu de se voir appliquer un jour ce niveau de frais)
  • 0,75% pour Linxea Vie

Pour les Unités de Compte, les frais de gestion sont identiques:

  • 0,60% pour les 2, Avenir-2 et Linxea Vie

Pour les UC, j’ai l’impression que les 2 contrats se valent, avec un petit point positif pour Linxea Vie qui propose des UC autre que uniquement ceux d’AMUNDI.

Après, pour les fonds en euro, comme pour le reste, ce n’est pas parce que les frais de gestion affichés sont plus bas, que le rendement est meilleur (même si c’est le cas cette année pour Linxea Vie, comparé à Avenir_2) et les performances passées ne préjugent pas les performances futures …

J’ai un contrat Spirit-2 et Avenir-2. Mais je viens d’ouvrir un contrat Linxea Vie pour profiter de l’offre de boost du fonds en euro Netissima. L’avenir dira si j’ai eu raison ou pas (en tout cas, ça me permet de diversifier les assureurs !)

« 1- Apicil Le fonds Apicil Euro Garanti, accessible au sein du contrat Linxea Zen se retrouve sur la première marche du podium avec un taux à 1,50% au titre de l’année 2023. Attention, il peut être bonifié jusqu’à 3,40% si l’épargnant détient a minima 70% d’unités de compte (UC), des supports non garantis, contrairement au fonds en euros. Apicil Euro Garanti a la particularité d’être un contrat dont le capital est garanti brut des frais de gestion qui s’élèvent à 0,60%. Concrètement, votre épargne est garantie à hauteur de 99,4% chaque année.
Pire encore, le fonds Euroflex d’Apicil, aussi accessible via le contrat de Linxea a offert un taux s’élevant à 1% en 2023, un contrat qui présente en outre des frais de versement de 4%. »

Merci; je viens de lire çà aussi. Avec Linxea zen et 70% sur ce fond Apicil Euro Garanti, le solde est maigre à la fin. J’avais commencé à diversifier avec des ETFs et autre mais bof bof = Zen ne me fait plus trop rêver.

https://www.capital.fr/votre-argent/assurance-vie-ces-frais-d-unites-de-compte-qui-peuvent-vous-couter-tres-cher-sur-le-long-terme-14959

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