L assurance vie

L’assurance vie ne décolle pas mais confirme son orientation vers les UC
ASSURANCE-VIE ANALYSE0
Depuis le début de l’année, les transferts de contrats d’assurance vie ont permis de réinvestir 1,9 milliard d’euros supplémentaire en UC selon la Fédération Française de l’Assurance.

L’assurance vie a connu en septembre un dixième mois de collecte nette supérieure ou égale à 1 milliard d’euros, ce qui porte le montant cumulé à 15,8 milliards d’euros depuis le début de l’année selon les chiffres de la Fédération Française de l’Assurance (FFA). L’année 2020 n’offrant pas une base de comparaison significative avec son premier confinement strict, on peut remarquer que ces montants restent significativement inférieurs à la même période de 2019 (près de 21 milliards de collecte nette cumulée de janvier à septembre).

L’épargne reste liquide
Une récente enquête du Cercle de l’Epargne/Amphitéa soulignait que 47% des sondés souhaitent conserver l’argent mis de côté en raison de la crise sanitaire, 157 milliards d’euros, sous forme liquide et mobilisable à tout moment. 33% souhaitent même augmenter leur effort d’épargne, seulement 26% seraient prêts à utiliser tout ou partie de leur cagnotte pour réaliser des achats et à peine 12% sont disposés à réallouer cette épargne liquide vers des placements à long terme tel que l’assurance vie. Cet attentisme explique donc l’absence de rebond post-covid pour l’assurance vie.

Les UC en puissance
Ce qui ne change pas, c’est le succès des fonds en unités de compte (non garantis contrairement aux fonds en euros) qui voient leur part atteindre 37% des cotisations en septembre. Sur les 9 premiers mois de l’année 2021, les cotisations en UC s’élèvent à 42,4 milliards d’euros, un niveau record qui représente 38% des cotisations globales à comparer à ne proportion de 34% un an plus tôt.

« Ce résultat s’explique par la bonne tenue des marchés financiers et par les consignes données aux réseaux commerciaux visant à encourager ce type de supports », souligne Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne.

Bonne tenue des marchés boursiers
De quoi rappeler que ces UC sont investies à hauteur de 83% en actifs d’entreprise (58% en actions, 17% en obligations et 8% en immobilier). L’insolente bonne tenue des marchés boursiers depuis le début de l’année (+22% pour le CAC40 notamment) participe donc logiquement à l’engouement des épargnants pour les UC et les bonnes performances régulières des SCPI (immobilier de bureau notamment) permettent aussi de développer les allocations immobilières dans les contrats d’assurance vie.

Le PER a séduit plus de 2 millions d’assurés
Ces UC sont même encore davantage présentes dans les Plans d’Epargne Retraite (PER) où elles représentent 46% des versements depuis le début de l’année. Depuis son lancement en octobre 2019, le PER a séduit plus de 2 millions d’assurés pour des encours de près de 24,3 milliards d’euros.

Quant à l’assurance vie, son encours continue à croître pour s’élever à 1.847 milliards d’euros, soit une progression de +4,7% sur un an.

A SAVOIR
La FFA note que le dynamisme des transferts de contrats d’assurance vie rendus possible par la loi PACTE se confirme. Au 3e trimestre, 76.000 contrats ont été transférés pour un montant de 2,7 milliards d’euros. En cumul depuis le début de l’année, ce sont 329.000 contrats qui ont été transférés pour un montant de 11,3 milliards d’euros, contre 236.000 contrats pour 6,8 milliards d’euros en 2020. Depuis le début de l’année, ces transferts ont permis de réinvestir 1,9 milliard d’euros supplémentaire en UC.

Sur MPV j 'en ai et je vise 8 à 9 % / an .

Devons-nous comprendre que les obligations vont devenir négatives et que nous allons perdre votre argent ? Faut-il aller davantage sur les UC ?

Il y a deux facteurs pour expliquer la décollecte très importante des assurances-vie : 3% sur le livret A et les dettes souveraines colossales des états occidentaux. Dans le premier cas les Français ont compris leur intérêt à placer sans risque à 3%. Dans le second cas, ils savent qu’en cas de défaut de la France à cause de la dédolariristion provoquée par les BRICS+, ils risquent de voir leurs fonds bloqués pour un certain temps, le temps de sauver les meubles…La prudence est de mise, bien réfléchir à ses placements en ces temps troubles et de changements géopolitiques et économiques.

Le livret A baissera à un moment ou un autre. Les Français n’ont délaissé qu’à moitié les assurances-vie, ils jouent sur les 2 tableaux et ils ont raison.L’assurance-vie a encore de beaux jours devant lui avec la remontée des taux. Le livret A est limité, pas l’assurance-vie. Pour toutes ces raisons, cette enveloppe a encore la confiance des Français pour encore de nombreuses années.

Il serait donc judicieux de garder une partie de cette épargne accessible sur votre Livret A, mais de continuer à alimenter votre assurance vie (fonds en euros…
A p

« Il serait donc judicieux de garder une partie de cette épargne accessible sur votre Livret A, mais de continuer à alimenter votre assurance vie (fonds en euros… »

Pas besoin d’écrire un roman : la logique impose de déposer votre épargne sur les produits les plus rémunérateurs à risque comparable et donc tant que que les fonds euros présentent une rémunération après prélèvements sociaux inférieure, il vaut mieux saturer vos livrets (sans compter l’éventuelle imposition des plus-values !!!)

Bonjour,

Il ne faut toutefois pas oublier l’aspect patrimonial, la transmission…à étudier en amont selon chaque profil.
L’assurance vie a d’autre intérêts que le produit annuel.
On parle de qq % alors que l’écart peut aller sur du 20% voir bien plus en cas de succession mal préparée.
Et ça, les vendeurs de contrats ne vous le diront pas et même ceux qui étaient parmi les meilleurs se dégagent depuis quelques années de l’aspect conseil patrimonial.

Bonjour à tous
Sur mon contrat Linxéa Vie , j’ai les 2 fonds EUTO (Netissima et Eurossima )
Mais quand je veux faire un arbitrage, dans la section « desinvestissement » je ne retrouve que EUROSSIMA avec le total des deux fonds (Eurossima + Netisssima).
Qu’est devenu la différentiation entre les deux fonds pour arbitrer exactement ce que l’on veut ?
Suis-je le seul concerné par ce problème?
Merci de votre retour.
Cordialement

Bonjour,
J’ai exactement le même souci. Je n’ai pas finalisé la demande d’arbitrage de peur que le système considère que je veux tout passer sur Eurossima !! (Franchement qui aurait envie de ça?) Pas eu le temps d’appeler Linxea pour les informer et traiter le problème…
A.

bonjour

L’assurance-vie n’est en concurrence (temporaire) avec les livrets que pour des montants très limités vu les plafonds ridicules des livrets.
De plus les livrets n’offrent aucun avantage successoral.

Bonjour,

L’inflation commence a reculer, c’est visible dans les grandes enseignes sur certains articles qu’on achète régulièrement.
Le livret A restera sans doute à 3%, aucune élection prévue dans les prochains mois car ça aussi c’est un critère non écrit mais bien pesé.

Regardez l’an dernier, la promesse de revalorisation des retraites au 1er juillet pendant la campagne des législatives et cette année sans élections mais avec toujours la même inflation au 1er semestre : rien…

Bonjour,

Quelle hypocrisie de présenter ça comme une mesure de « soutien au pouvoir d’achat ».
Une rente de 110€ par mois c’est déjà une somme dérisoire, ensuite toucher tout d’un seul coup n’enrichira pas le bénéficiaire puisqu’ensuite il ne touchera plus rien.
Par contre l’assureur sera délesté de petits contrats à gérer et qui ne lui rapportent pas beaucoup.

Bien d’accord pour l’hypocrisie d’autant plus que c’est à la base l’argent de l’épargnant…
Par contre, c’est une mesure qui offre un peu plus de choix à l’épargnant qui peu valoriser son capital sous une forme ou pas.

Quelles perspectives de rendement pour les fonds en euros ?
information fournie parLE CERCLE DES ANALYSTES INDÉPENDANTS•01/12/2023 à 09:55
François d’Hautefeuille

« La performance des fonds en euros en 2022 a été meilleure qu’attendue. Certes, le portefeuille sous-jacent des assureurs a été impacté par la hausse des taux longs et la baisse de la bourse et de l’immobilier. Mais les rendements payés aux investisseurs sont restés en ligne avec les fonds monétaires. »

L’année 2023 sera sans doute une année charnière pour les fonds en euros. Pour la première fois, le rendement des fonds en euro pourrait être inférieur à celui des fonds monétaires et autres placements sans risque. Comment anticiper le rendement des fonds en Euro, tel est le but de cette étude.

Comment analyser la performance des fonds en euros ?
La performance des fonds en euros en 2022 a été meilleure qu’attendue. Certes, le portefeuille sous-jacent des assureurs a été impacté par la hausse des taux longs et la baisse de la bourse et de l’immobilier. Mais les rendements payés aux investisseurs sont restés en ligne avec les fonds monétaires.

La raison de ce paradoxe tient à la « magie » des provisions d’assurance vie. Les assureurs ont pioché dans leurs réserves accumulées durant la baisse des taux. Ceci est rendu possible par le code des assurances. Il permet aux assureurs de ne pas payer toute la performance du portefeuille sous-jacent en les comptabilisant en tant que provisions. C’est la base du mécanisme des fonds en euro. Il linéarise des performances par nature non linéaires d’un portefeuille complexe.

Ce recours aux provisions est limité par nature aux plus-values passées accumulées sur les portefeuilles grâce à la baisse des taux et le hausse des actions et de l’immobilier. L’assureur se met ensuite en risque sur ses fonds propres s’il ne conserve pas un matelas de sécurité suffisant pour encaisser la perte potentielle de son portefeuille d’investissement sous-jacent. Or les fonds propres des assureurs sont limités par rapport à la taille gigantesque des fonds en euro (autour de 1.300 milliards d’euros soit plus de 30% du PNB Français).

Y-a-t il un risque de sortie massive ?
L’encours total de l’assurance vie selon la FFA est en petite hausse sur un an, à 1.883 milliards d’euros, soit un bon tiers de l’épargne des Français. Elle stagne donc depuis 2021 où elle atteignait déjà 1.876 milliards. Les chiffres de France Assureurs pour le mois de septembre 2023 montrent une décollecte nette de l’assurance vie (-300 M€), alors que la collecte nette était positive (100 M€) à cette même période en 2022.

On note donc une poursuite de la baisse de la collecte déjà entamée en 2023 avec une collecte de 67.5Mds EUR pour les contrats individuels en Euros contre plus de 80 Mds EUR en 2018 et 2019. Cette baisse est certes compensée par la hausse sur les contrats en UC qui était de 49.5Mds en 2023 contre moins de 40 Mds en 2018, 2019 et 2020.

Quel rendement pour 2023 ?
Il faut tout d’abord rappeler le rendement moyen servi sur les fonds euros au titre de l’exercice 2022. Il s’établissait à 1,92%.

Il faut noter que notre étude ne tient pas compte des provisions pour participation aux bénéfices (PPB). Cette provision est calculée par l’assureur en fonction de la performance du portefeuille sous-jacent qui n’a pas été distribuée.

Comment anticiper la performance 2023 des fonds en euros ?
C’est un exercice particulièrement complexe que d’anticiper la performance des fonds en euros pour 2023. Elle sera la résultante de la capacité des assureurs à traverser la hausse des taux monétaires, la remontée historique des taux longs, la stagnation d’une grande partie de la bourse hors quelques rares valeurs phares comme le luxe ou, ASML Holding et Novo Nordisk.

Au bout du compte, c’est la banque de France via l’ACPR qui sera la juge des rendements à payer. Elle a ainsi redressé dans le passé certains assureurs en leur demandant de recapitaliser leurs fonds propres et de réduire le rendement de leurs fonds en Euros.

Vers des rendements des fonds en euros inférieurs aux rendements monétaires ?
La question sera de voir si les assureurs vont réussir à continuer à battre le rendement des taux sans risque (monétaire et dépôt à terme) alors que les marchés n’ont pas créé beaucoup de performance et que leurs réserves ont été impactées par le recours à cette source de performance pour éviter une baisse trop forte des rendements en 2022.

Quelle performance du portefeuille sous-jacent des assureurs ?
Il n’est pas possible de répliquer exactement la performance du portefeuille sous-jacent des assureurs. Par nature, chaque assureur construit différemment son portefeuille. Cependant, dans la pratique, on a une assez grande convergence des portefeuilles. Ceci est dû aux règles de congruence imposées par la Banque de France pour limiter le risque systémique des portefeuilles. Ainsi, la part en obligations, actions et immobiliers est relativement stables entre les différents assureurs, même si le choix des actifs sous-jacents diffère.

On peut ainsi essayer de reconstituer via des ETFs la performance globale d’un portefeuille d’assureur. Il est composé d’un socle en obligations de la zone euro, d’obligations crédit en diversification, d’actions de la zone euro avec un risque limité, d’immobilier souvent non-côté et d’une poche diversifiée. Chacune de ses poches peut être répliquée en approximation relative par la performance d’ETFs côtés en bourse. Ces ETFs sont des fonds passifs gérés par des gérants comme Blackrock et Vanguard.

La performance 2013 du portefeuille proxy des fonds en euros est de 4.16%. Les plus grands contributeurs sont les obligations zone euro (3.28% de performance), le secteur immobilier (4.54% de performance), les actions Europe industrielles (16.1%).

On a un fort rebond du portefeuille depuis début octobre grâce au fort rebond des obligations zone Euro et de l’immobilier. Cette performance est fondamentale. Elle pourrait permettre aux assureurs de payer une performance 2023 sur les fonds en euros pas trop éloignée des fonds monétaires. Cela devrait permettre de freiner les sorties et donc d’éloigner le risque systémique.

Quelle stratégie adoptée face à cette nouvelle situation ?
Le Crédit Agricole a récemment émis une obligation 8 ans avec un rendement de 4.6%. Cela est très attractif par rapport au rendement des obligations d’Etat à 8 ans. Cette obligation ne peut être fait que via un contrat d’assurance vie. Or, les frais sur contrats sont entre 0.6% et 1%. De ce fait, le rendement net reçu par l’investisseur final tombe entre 4% et 3.6%. Il faut rajouter ensuite la CSG et autres taxes sur l’assurance vie, soit autour de 17.2% actuellement. Le rendement net tombe donc entre 3.2% et 2.7%. Ceci n’est que 1% au-dessus de l’inflation structurelle attendue de la BCE qui est autour de 2%.

Une autre solution peut être de procéder à des retraits sur l’assurance vie et des investissements en compte titres. Cela peut être sur des fonds monétaires. Les frais des fonds monétaires sont autour de 0.3% car ils payaient des performances négatives quand les taux monétaires étaient négatifs. Désormais, ces taux ont fortement remonté et sont autour de 4%. Nous n’anticipons pas une baisse violente et brutale de ces taux.

Quel est le risque systémique pour les fonds en euro ?
Les fonds en euro pourraient être confrontés à un effet de ciseau entre la performance des fonds anciens et les rendements alternatifs d’un placement obligataire à court / moyen terme. C’est une situation jamais vue par les assureurs depuis 20 ans.

La loi Sapin 2 permet à la Banque de France de bloquer les sorties sur les fonds en euros dans le cas où les pertes des fonds en euros mettraient en péril les fonds propres des assureurs et donc l’ensemble du système financier français. Cette loi n’a jamais été appliquée à ce jour. Un scénario de crise financière possible qui pourrait justifier la mise en place d’une telle protection serait lié au risque systémique engendré par le conflit de Gaza via une crise pétrolière. Même si les pays producteurs voisins n’ont pas cautionné ce qui s’est passé le 7 octobre, la poursuite de la réplique pourrait les amener, sous la pression de la rue, à brandir la menace de ressusciter le choc pétrolier de 1973.

Conclusion
Nous sommes sans doute à un point critique quant à l’attractivité des fonds en euro. Ce produit d’épargne longtemps le préféré des Français a considérablement enrichi beaucoup d’investisseurs en profitant de la baisse structurelle des taux et de l’inflation liée à la création de l’euro.

Nous recommandons donc aux investisseurs de limiter leur risque sur les fonds en euro en arbitrant avant la fin de l’année vers des fonds monétaires voire des obligations à taux fixe proposés par les assureurs.

Cette analyse financière n’est pas un conseil en investissement. Evariste Quant Research et ses clients peuvent détenir des titres mentionnés dans cette analyse.

Le présent article est rédigé par Le Cercle des Analystes indépendants pour Boursorama. Cet article ne doit en aucun cas s’apparenter à un conseil en investissement ou une recommandation d’acheter, de vendre ou de continuer à détenir un investissement. Boursorama ne saurait être tenue responsable d’une décision d’investissement ou de désinvestissement sur la base de cet article

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Pourquoi l’assurance vie continue à perdre des capitaux investis dans les fonds en euros ?
Par Olivier Cheilan

Le placement préféré des Français affiche une collecte nette à peine positive en 2023 malgré des cotisations versées sur les contrats qui atteignent des niveaux records.

Pourquoi l’assurance vie continue à perdre des capitaux investis dans les fonds en euros ?
Les dernières statistiques mensuelles de l’assurance vie dévoilées ce vendredi par France Assureurs, fédération qui rassemble 99% du marché français des entreprises régies par le Code des assurances, confirment l’évolution structurelle de ce placement préféré des Français avec une collecte nette à peine positive malgré des cotisations versées sur les contrats qui atteignent des niveaux records.

Une collecte nette largement inférieure à 2022
En novembre 2023, la collecte nette de l’assurance était ainsi tout juste positive à hauteur de +0,4 milliard d’euros et elle dépasse seulement 3 milliards d’euros sur les 11 premiers mois de l’année, à comparer à plus de 14 milliards en 2022. Les cotisations n’ont pourtant jamais été aussi importantes pour un mois de novembre, à 12,8 milliards d’euros, de même qu’au cumul depuis de l’année, à 140,9 milliards d’euros.

Il faut dire qu’en parallèle, les prestations, c’est-à-dire les remboursements réclamés par les épargnants, sont de plus en plus élevés. Ils cumulent déjà 137,5 milliards d’euros à fin novembre, en hausse de +15% par rapport à la même période de 2022, traduisant en partie des arbitrages plus fréquents par les Français.

Décollecte nette des fonds en euros
Dans le même temps, les fonds en euros (à capital garanti) subissent toujours une décollecte nette significative (-25,4 milliards d’euros de sorties nettes de capitaux de janvier à novembre 2023) contrairement aux unités de compte dont l’encours net augmente de 28,8 milliards sur la même période.

Franck Le Vallois, directeur général de France Assureurs, rappelle que cela tient notamment à des facteurs structurels car les prestations remboursées comprennent davantage de fonds en euros par rapport aux cotisations actuelles qui abritent au contraire une part plus importante d’unités de compte. « Il y a aujourd’hui une volonté des épargnants de diversifier davantage leur épargne qu’elle ne l’a été historiquement et que l’encours de l’assurance vie le reflète », explique Franck Le Vallois.

Des fonds en euros plus rémunérateurs mais des unités de comptes de plus en plus attrayantes
La part des cotisations en unités de comptes s’est établie à 43% sur le mois de novembre dernier et à 40% depuis le début de l’année, une proportion identique à celle enregistrée sur l’ensemble de l’année 2022. La remontée des rendements des fonds en euros, avec des offres commerciales parfois très agressives proposées par certains assureurs depuis quelques mois (des taux promotionnels de plus de 4% ont pu être annoncés), semble finalement contrebalancée par des offres toujours plus attrayantes et diversifiées en unités de compte.

On peut citer par exemple les produits structurés à capital et taux garantis qui se sont multipliés ces derniers mois avec des taux souvent supérieurs à 5%. Il s’agit de titres de créances émis par des banques, le plus souvent constitués d’obligations d’entreprises, lesquelles bénéficient de l’environnement de taux encore très élevés.

A SAVOIR
L’encours de l’assurance vie atteignait 1.917 milliards d’euros à fin novembre 2023, en hausse de +3,1 % sur un an, dont 71 milliards d’euros logés dans des Plans d’Épargne Retraite (PER).

Publié par Barbara Vacher | le 20.05.2022 | mise à jour aujourd’hui à 16:43
Certains frais cachés des contrats d’assurance vie vont disparaître…
.mais il faudra patienter encore trois ans et demi.

Une bonne nouvelle pour les titulaires des contrats d’assurance vie s’est glissée dans le Journal officiel du 19 mai : l’exécutif a approuvé une modification du règlement de l’Autorité des marchés financiers, qui va interdire certains frais appliqués par les sociétés de gestion aux contrats d’assurance vie.

Il s’agit des commissions de mouvement, des frais qui vous sont prélevés lorsque vous effectuez des opérations d’achat ou de vente d’unités de compte par les gérants de certains fonds, et qui viennent s’ajouter aux frais de courtage déjà appliqués pour ces arbitrages par les distributeurs des contrats.

Une initiative bienvenue alors que l’assurance vie et les PER sont particulièrement onéreux pour les épargnants : différents frais viennent s’accumuler sur ces contrats, qui, empilés, et répétés dans le temps, aboutissent à une facture très salée venant largement amputer le rendement « réel » de ces placements.

Les commissions de mouvement, la double peine…
Parmi cette liste à rallonge de lignes de facturation (frais de gestion, frais d’arrérage sur rente, frais de transfert, rétrocommissions…), les commissions de mouvement étaient dans le viseur des autorités. Le Sénat, notamment (mais aussi l’AMF donc), s’était prononcé en faveur de leur suppression dans un rapport rendu l’année dernière sur les tarifications abusives des placements financiers.

Pas systématiquement appliquées, elles sont toutefois considérées par une partie de la profession comme une pratique scandaleuse, sachant qu’à elles seules, ces commissions représentent un petit pactole de 500 millions d’euros par an pour les sociétés de gestion, et autant en moins dans les poches des investisseurs en assurance vie.

Du point de vue de « l’information éclairée » des clients - dont sont tenus les distributeurs - mais aussi de leur justification, les commissions de mouvement sont en effet très contestables.

D’une part, celles-ci ne sont pas transparentes, car elles sont déduites de la valeur liquidative des encours. Pour en connaître l’existence, il faudra se rapporter au Document d’information clé (le « Dici ») et consulter le montant des frais courants prélevés l’année précédente par le fonds… fastidieux.

D’autre part, ces commissions s’apparentent assez clairement à de la double facturation, puisque les titulaires des contrats sont facturés deux fois pour une même opération : par leur distributeur d’assurance vie (assurances, mutuelles, courtiers…) et par la société de gestion du fonds hébergé dans le contrat.

Une interdiction prévue en 2026
Bref, l’interdiction de ces frais - qui est déjà une réalité dans le reste de l’Europe - est une excellente nouvelle. A un détail près toutefois : celle-ci ne rentrera en vigueur qu’en janvier 2026 ! « Certaines sociétés de gestion vont donc pouvoir continuer de prélever environ 500 millions d’euros par an dans les poches des épargnants. Soit 2 milliards d’euros de 2022 à 2025. C’est bon pour le pouvoir d’achat (des sociétés de gestion) ! », commentait ce matin Philippe Maupas, sur son compte twitter.

Spécialiste de la gestion collective, M. Maupas est l’un des rares professionnels du secteur à avoir ouvertement dénoncé les commissions de mouvement. Des commissions qu’il avait qualifiées « de pratiques dignes d’une république bananière » dans une interview accordée en octobre dernier.

Leur disparition ne va pas résoudre à elle seule les tarifications abusives de certains contrats d’assurance vie et de PER. D’autres frais posent aussi la question de leur légitimité, comme les commissions de surperformance et les rétrocommissions.

Frais d’unités de compte : une information bientôt renforcée
D’ici à 2026, le secteur de la banque-assurance sera toutefois prié de fournir quelques efforts, du moins en matière de transparence tarifaire. Rappelés à l’ordre par Bercy, alarmé du niveau moyen des frais des PER, ses acteurs se sont engagés à publier, dès le mois prochain, sur leurs sites Internet, un tableau général des frais de leurs contrats d’assurance vie et de leurs PER sous une forme standardisée, qui reste perfectible, puisque les frais seront exprimés en « moyenne » pour l’ensemble des unités de compte (UC).

Avec plus d’entrain, l’exécutif a légiféré de son côté, en imposant, à partir du 1er juillet 2022, que les frais totaux des UC au cours du dernier exercice clos apparaissent dans les informations précontractuelles des contrats d’assurance vie, de capitalisation et des PER.

Surtout, à compter du 1er janvier 2023, cette mention sera obligatoire pour chaque UC dans les documents des campagnes d’information annuelles. Les sociétés devront même préciser la performance du support, avant et après le prélèvement de leur millefeuille tarifaire… de quoi faire tomber de leurs chaises beaucoup d’épargnants !

Ce nouveau cadre permettra aux consommateurs de se faire une meilleure idée de la tarification de leurs contrats et de comparer plus aisément les offres du marché. En attendant que certains frais baissent, ou éventuellement disparaissent…

Placement : voici les 7 idées reçues sur l’assurance vie
Par Chloé FERRERE
vrai faux

L’assurance vie est un produit d’épargne dont l’argent est « bloqué » et qui ne sert qu’aux « vieux » pour préparer leur retraite ou anticiper un décès ? Autant d’idées préconçues couramment véhiculées sur l’assurance vie. Voici 7 préjugés sur l’assurance vie.
1 – C’est bloqué 8 ans
Faux. Incontournable, cette idée reçue a la vie dure. La faute, probablement, au fameux « il faut prendre date » répété à l’envi dans les agences bancaires. L’argent est-il vraiment « bloqué » sur l’assurance vie avant d’atteindre ce 8e anniversaire ? Absolument pas. Il existe en réalité une échéance fiscale au bout de 8 ans de détention. Rien n’empêche l’épargnant de clôturer son contrat ou d’effectuer un retrait avant.

Après ces 8 premières années, les plus-values sont soit soumises à la flat tax (prélèvement forfaitaire unique, 12,8% d’impôt sur le revenu, 30% avec les cotisations sociales), soit intégrées au barème de l’impôt sur le revenu. Par ailleurs, le souscripteur bénéficie d’un abattement fiscal de 4 600 euros par an (et 9 200 pour un couple soumis à imposition commune) sur l’ensemble des gains des rachats d’assurance vie.

2 – C’est pour les vieux
Faux. Si son nom laisse penser que l’assurance vie est une simple assurance décès, il n’en est rien. L’assurance vie ne permet pas uniquement de verser un capital à ses proches. Elle permet de poursuivre plusieurs objectifs : réaliser un placement financier à moyen terme dans un cadre fiscal avantageux, préparer sa retraite en visant des revenus complémentaires et réguliers, préparer la transmission de son patrimoine… L’argent placé en assurance vie peut donc être retiré à la retraite, avant ou simplement ne pas être retiré en vue d’une succession.

3 – On ne peut détenir qu’une assurance vie
Faux. Contrairement aux livrets réglementés tels que le livret A, le LDDS, le PEL, le PEA ou même le LEP, vous pouvez détenir autant de contrats d’assurance vie que vous souhaitez. Mais pourquoi en avoir plusieurs ? Cela permet à l’épargnant de dissocier chaque projet : optimisation financière, transmission, apport immobilier, financement des études des enfants, revenus complémentaires pour la retraite… Le souscripteur peut aussi diversifier ses contrats en fonction de ses choix de placement et sa prise de risque ou même selon le mode de gestion (libre ou pilotée).

4 – On ne peut pas changer de bénéficiaire
Faux. Bien heureusement. À la souscription de votre contrat d’assurance vie, vous avez renseigné votre clause bénéficiaire. Il est probable que vous ayez choisi la clause « standard ». Elle désigne le conjoint puis les héritiers en cas de décès du conjoint. Mais cette clause n’est pas figée dans le marbre. Vous pouvez la modifier quand bon vous semble et cela est même conseillé en cas de changement de votre situation personnelle et familiale.

D’où un autre cliché, intimement lié au changement de bénéficiaire : « L’assurance vie permet de déshériter ses proches ». Ici encore, c’est faux. Vous pouvez désigner une personnes extérieure à votre succession. Mais la clause bénéficiaire peut être contestée devant les tribunaux après votre décès si les primes versées sont plus élevées que le reste de votre patrimoine et que le contrat a été souscrit dans le but d’ôter tout droit à la succession. Le juge peut alors décider de réintégrer ces sommes afin de ne pas léser les héritiers.

5 – C’est le placement préféré des Français
Pas totalement vrai. Le fameux « placement préféré des Français » est un véritable lieu commun médiatique, puisque ce qualificatif est parfois accolé à l’assurance vie, parfois au Livret A, parfois à l’immobilier. Pourquoi ? Car les critères sont différents dans chacun des cas. Deux tiers du patrimoine des Français est investi en immobilier, mais en prenant en compte la résidence principal
Le Livret A est, de loin, le produit le plus massivement détenu en France : 80% des personnes résidant en France en détiennent un, selon les chiffres de l’Observatoire de l’épargne réglementée de la Banque de France. Au mois de septembre 2023, les sommes déposées sur les Livrets A et le LDDS ont atteint 551,1 milliards d’euros. Concernant l’assurance vie, seulement 40,5% des Français en détiennent une. Mais l’épargne déposée est plus massive. A fin septembre, l’encours total de l’assurance vie s’établissait à 1 895 milliards d’euros. Il n’existe donc pas un mais plusieurs placements « préférés ».

6 - On ne peut pas perdre d’argent
Vrai et faux. Tout dépend du support ! Aujourd’hui, les deux tiers des contrats existants, et l’immense majorité des contrats commercialisés, sont des assurances vie multisupports. Avec d’une part un fonds en euros, sur lequel le capital est garanti : l’assureur s’engage effectivement à ce que vous ne perdiez pas l’épargne accumulée sur ce fonds euros.

Et d’autre part des supports en unités de compte, plus risqués, investis sur des fonds d’investissement, des actifs immobiliers, des actions, etc. Sur la part de son épargne investie en UC, le titulaire d’un contrat peut donc effectivement perdre de l’argent, s’il retire son argent quand les marchés sont orientés à la baisse.

7 – L’assurance vie ne rapporte plus rien
Pas totalement vrai. C’est factuel : le fonds en euros, support phare de l’assurance vie, rapporte moins qu’il y a 10 ans : en moyenne 3,9% en 2008 contre 1,3% en 2021 ! Depuis l’année dernière, la tendance s’inverse et les taux remontent. En effet, les fonds en euros ont rapporté en moyenne 1,91% en 2022, selon l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Le rendement moyen des fonds en euros devrait atteindre 2,5% en 2023 (+30%), selon le dernier Baromètre 2023 de l’épargne vie de Facts & Figures.

L’assurance vie permet aussi d’avoir accès à d’autres supports. Les unités de compte n’offrent certes pas la sécurité du fonds en euros, puisque les pertes de capital sont envisageables, mais en contrepartie les perspectives de rendement sont supérieures.

Assurance vie : les assureurs sont invités à rehausser leur taux, mais pas n’importe comment

À l’occasion de la conférence annuelle de l’ACPR, son vice-président a invité les assureurs à utiliser les réserves constituées en période de taux bas pour accompagner la hausse des taux sur le fonds euros de l’assurance vie, mais pas n’importe comment … Explications.

Assurance vie : un rendement 2023 attendu en hausse
Avec la hausse des taux d’intérêt et du rendement du livret A (3,00 % jusqu’en 2025), les assureurs subissent une décollecte sur leur fonds en euros depuis le début de l’année. Ce contexte devrait les inciter à relever le taux de leur fonds en euros au titre de l’année 2023. Alors qu’il s’était établi à 2,00 % en 2022, le taux moyen pourrait atteindre 2,50 % en moyenne en 2023, mais avec des disparités importantes. Selon le cabinet Facts&Figures, le rendement des fonds en euros nouvellement constitués pourrait atteindre 4,00% voire 4,50%. Les assureurs qui peuvent s’appuyer sur leurs réserves pourraient servir des taux compris entre 2,60% et 2,80%. Le rendement des autres contrats devrait atteindre entre 1,80% à 2,00%.

Mobiliser les réserves au bénéfice de tous les épargnants
À l’occasion de la conférence annuelle de l’ACPR (autorité de contrôle prudentiel et de résolution), son vice-président, Jean-Paul Faugère, a invité les assureurs à utiliser les réserves constituées en période de taux bas pour accompagner la hausse des taux sur le fonds euros. « Autant l’ACPR avait pu encourager la prudence au cours des années de taux très bas en incitant les assureurs à ne pas distribuer immédiatement tous les revenus des placements afin qu’ils constituent une provision pour participation aux bénéfices (PPB), autant convient-il maintenant de prévoir son retour progressif vers les assurés, pour gérer en douceur la transition », a-t-il expliqué.

Toutefois, le vice-président les a mis en garde contre toute tentative de distribution ciblée. « Le fléchage exclusif [de la PPB] vers une partie de la clientèle en fonction des intérêts de l’assureur, par exemple voulant privilégier les porteurs d’unités de compte, comporterait un biais contestable », les a-t-il prévenus.

En effet, une pratique répandue chez certains assureurs depuis plusieurs années consiste à offrir un taux de rendement bonifié à condition de verser une part minimum de son épargne en unités de compte. La bonification peut parfois atteindre 1,50 %.

Les assureurs ont en réserve l’équivalent de 5,3 points de rendement
Les compagnies d’assurance-vie sont tenues de reverser à leurs assurés au moins 85 % des intérêts générés par leur fonds en euros. Ces bénéfices peuvent être versés immédiatement ou bien être mis en réserve sous forme de PPB (provision pour participation aux bénéfices) pour être versés aux assurés ultérieurement. La PPB appartient collectivement aux assurés et doit leur être redistribuée dans un délai de 8 ans. Cette réserve sert ainsi de variable d’ajustement pour les taux de rémunération servis aux assurés.

Selon une étude de l’ACPR, fin 2022, les assureurs avaient en réserve l’équivalent de 5,3 points de rendement.

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