H2O Asset Management

Lesquels ?

Je comprends enfin pourquoi ce nom « multi bonds Â»
Je n’ai jamais pu monter dedans à force d’attendre un repli.
Et maintenant que je vois comment il se replie, je crois que je vais m’abstenir.

On pourrait essayer de tout décrypter mais le fond suivant restera vrai :

@ Linxie
Bonjour,
J’ai arbitrĂ© hier
sur Spirit en faveur de H2O Multibonds: savez vous si ce sont les anciens ou les nouveaux frais qui s’appliqueront?

Pourquoi vendre maintenant ?

Bonjour Ă  tous;

5 Ă  10 % d’exposition sur des portefeuilles qui ont dĂ©jĂ  perdu 65 % sur 2020, cela ne semble pas trĂšs important
 A moins qu’il y ait un effet levier sur ces lignes qui pourrait faire passer l’intĂ©gralitĂ© du fonds en valeur zero

Bonjour
J’avais dans mon entreprise achetĂ© en 2007 un fonds Oddo TrĂ©sorerie dynamique qui a fermĂ© lors de la crise des subprime . Alors que c’était un fonds dit de trĂ©sorerie , les montants ont Ă©tĂ© bloquĂ©s pendant plusieurs annĂ©es et j’ai perdu un part non nĂ©gligeable de l’investissement.

Bonjour,

Va t’on devoir subir 4 semaines de blocage de nos arbitrages sur Linxea Avenir car nous possĂ©dons des fonds H2O? la double peine!
Sur Spirit alors que je possĂšde aussi des fonds H2O arbitrage possible ce matin
Ce n’est pas possible, j’engage toutes les personnes concernĂ©s Ă  partager et manifeter leurs mĂ©contentements

Perrine

Bonjour,

Je renforce sur Multibonds SR autour de 85 n’oublions pas qu’en juillet terminĂ© Multibonds et dire que j’étais Ă  + 75% en janvier!

http://h24finance.com/video-12381.html

On a interrogĂ© Bruno Crastes (DG de H2O AM), qui a souhaitĂ© s’adresser directement Ă  vous face camĂ©ra


hangleton : merci pour votre reponse

j’ai deja bien intĂ©grĂ© le ratio risque/performance/horizon de placement
je suis pleinement conscient que les fonds H20 sont trĂ©s volatiles et ne sont pas des placements de â€č pere tranquille â€ș malgrĂ©s qu ils aient Ă©tĂ©s mis en avant par bons nombre de CGP
Ma question portait surtout sur le fait qu un fond puisse tout simplement fermer ( faire faillite) suite a une telle devalorisation comme celle que l’on peut constater actuellement sur les fonds H2O
a t on deja eu le cas par le passĂ© sur d’autres fonds?

Bon confinement


et desolé pour la reponse sous un autre avatar
ceci est du au fait que je possede deux comptes sur linxea ( mr et mme)
et j’ai postĂ© sur l’un et repondu sur l’autre


Cette histoire d’H2O m’a dĂ©finitivement vaccinĂ© des fonds. Il est inadmissible qu’un fond puisse perdre 50% de sa valeur et fasse moins bien que des indices. En tant que petit porteur j’étais tout Ă  fait confiant du risque encouru mais il y a des limites et j’ai Ă©tĂ© horrifiĂ© par cette perte abyssale mais surtout je me suis senti trahi.

Mais c’est finalement la plus belle chose qui me soit arrivĂ©e car j’ai attendu un rebond tout de mĂȘme pour rĂ©cupĂ©rer mes fond (en perte tout de mĂȘme) et en mettre une partie sur un fond matiĂšres premiĂšres (ultra bullish en ce moment ) qui suit bĂȘtement un indice donc pas gĂ©rĂ© par des tarĂ©s et j’ai pu profiter aussi du marchĂ© action le plus bullish de l’histoire pendant que les gĂ©rants d’H2O sont encore entrain d’écoper leur barque trouĂ©e. J’ai achetĂ© des bouquins, je me suis formĂ©, j’ai bouffĂ© du graphique avec la soif de revanche !

Adieu et merci pour tout.

Ceux qui sortent actuellement des fonds H2O confirment malheureusement un fait trĂšs connu Ă  l’encontre de la gestion active (les fameuses Ă©tudes « Dalbar Â»)

A savoir que plus la gestion active est agressive (par exemple avec du levier), plus elle est volatile, et plus la performance moyenne des investisseurs dans ce fonds est inférieure à la performance du fonds (car les gens entrent et sortent au mauvais moment du fonds en fonction de sa volatilité).

On ne le rĂ©pĂ©tera jamais assez : une stratĂ©gie simple et raisonnable que l’on est capable de tenir sur la durĂ©e sera bien plus efficace qu’une stratĂ©gie agressive que l’on ne sera pas capable de supporter, amenant ainsi Ă  rentrer/sortir du fonds au mauvais moment.

Connaissez-vous le plus gros fonds de H2O AM ?
Publié le 13 Juin 2018

H2O AM, prĂ©sidĂ©e par Bruno Crastes, gĂšre aujourd’hui plus de 20 milliards d’euros avec sa Dream Team d’une quarantaine de personnes.

Revue d’une partie de la gamme H2O :

H2O Adagio (SRRI 3) : 4,355 milliards d’€ sous gestion
H2O Multibonds (SRRI 6) : 2,217 milliards d’€ sous gestion
H2O Moderato (SRRI 4) : 1,531 milliard d’€ sous gestion
H2O Multistrategies (SRRI 7) : 1,287 milliard d’€ sous gestion
H2O Allegro (SRRI 6) : 1,105 milliard d’€ sous gestion
H2O Fidelio (SRRI 4) : 337 millions d’€ sous gestion
H2O Multiequities (SRRI 6) : 194 millions d’€ sous gestion

Le fonds H2O Multistrategies va fermer Ă  la fin du mois, mais heureusement il y encore quelques fonds pour profiter de la gestion dynamique de cette Dream Team :slight_smile:

« Le Bon, la Brute et le Truand Â» par Bruno Crastes (PrĂ©sident de H2O AM)

Publié le 21 Juin 2018

Intervention de H2O AM lors des UniversitĂ©s d’étĂ© de SĂ©lection 1818, devant des conseillers financiers fidĂšles

Bruno Crastes

Avant d’entamer les vues 2018/20, Bruno Crastes est revenu sur sa vision globale de l’investissement. Selon le gĂ©rant, les investisseurs se concentrent sur le bruit Ă  court terme et ne voient que le plus important Ă  savoir le mouvement. Si l’investisseur tire des conclusions Ă  partir de ce qu’il voit Ă  court terme, il ne comprend pas le mouvement de moyen long terme. Il faut regarder les marchĂ©s Ă  l’ordre 2 et pas Ă  l’ordre 1. « Les marchĂ©s ne sont que le miroir de notre perception collective ». C’est cela qu’il faut regarder pour avoir un taux de succĂšs supĂ©rieur Ă  50%, c’est ce qui fait la sur-performance.

Bruno Crastes a exposĂ© les grandes convictions d’H2O en termes de politique d’investissement :

Il faut ancrer ses vues de marché sur des fondamentaux de moyen terme/long terme et ne pas changer ses positions au gré du bruit du marché.
Arbitrer les contraintes des autres investisseurs « est la vraie corne d’abondance de la performance ». Beaucoup d’investisseurs sont aujourd’hui obnubilĂ©s par la volatilitĂ© quotidienne et commettent des erreurs. De l’autre cĂŽtĂ© du spectre, les banques sont contraintes par les exigences de fonds propres. Cela crĂ©e des opportunitĂ©s.
Investir sur les marchés et construire un portefeuille est différent de « commenter le marché » au jour le jour.

Bruno Crastes a ensuite fait Ă©cho au cĂ©lĂšbre film de Sergio Leone, « le Bon, la Brute et le Truand Â» pour ses perspectives 2018-2020. Les marchĂ©s mondiaux sont aux prises avec ces 3 personnages :

Le Bon : la croissance mondiale est synchronisĂ©e et robuste. L’économie US va continuer Ă  croitre. L’économie US re-accĂ©lĂšre. Dans les Ă©mergents et en Chine la croissance est suffisante. Sur le plan macro-Ă©conomique, il n’y a donc pas de raison de s’inquiĂ©ter.
La Brute : ce sont les incertitudes politiques, les guerres commerciales et les risques gĂ©opolitiques. Sur les risques gĂ©opolitiques, mĂȘme s’il faut reconnaitre que Donald Trump a chamboulĂ© l’ordre mondial, les lignes sismiques sont loin d’ĂȘtre atteintes. Le risque gĂ©opolitique est contenu. Sur les craintes de guerre commerciale, Bruno Crastes pense qu’elles sont exagĂ©rĂ©es mais reconnaĂźt tout de mĂȘme que la globalisation stagne, ce qui n’est pas positif.
Le Truand : ce sont les liquiditĂ©s, les taux d’intĂ©rĂȘt et globalement les risques de marchĂ©. Le truand c’est l’élĂ©ment le plus prĂ©occupant et le plus dĂ©stabilisant. Selon Bruno Crastes, c’est la contraction du crĂ©dit qui mĂšnera au ralentissement de l’économie. L’inflation accĂ©lĂšre aux US et va entraĂźner une Ă©rosion des profits. Avec la rĂ©-accĂ©lĂ©ration de la croissance aux Etats-Unis, la banque centrale va devoir agir. Les conditions financiĂšres vont se tendre sur cette zone et cela entrainera un retournement non seulement du dollar (Ă  la hausse) mais aussi des marchĂ©s et de la conjoncture (Ă  la baisse). Dans ce contexte, les marchĂ©s Ă©mergents, trĂšs sensibles aux hausses de taux d’intĂ©rĂȘt aux US, sont Ă  risque.

L’évolution des marchĂ©s pour les annĂ©es Ă  venir va dĂ©pendre des interactions entre ces trois personnages. Quels peuvent ĂȘtre les impacts ? Bruno Crastes avoue que les gĂ©rants d’H2O ont un biais : « nous sommes optimistes ». Il pense donc que l’ajustement ne sera pas de l’ampleur de 2008 ou 1987. Ce sera un ajustement classique mais cela dĂ©pendra de l’ampleur du resserrement des conditions financiĂšres.

Risque politique en Europe, l’analyse de H2O AM

Publié le 3 Juillet 2018

MĂȘme si l’Italie fait couler beaucoup d’encre avec son gouvernement formĂ© par deux partis dits « populistes », en rĂ©alitĂ© le risque d’un changement radical de l’orientation politique du pays est assez faible. Il est vrai qu’en Europe continentale, le flux presque ininterrompu des Ă©lections permet aux Ă©lecteurs d’exprimer leur mĂ©contentement, qui est ensuite remontĂ© dans chaque cadre institutionnel. Les partis « rĂ©volutionnaires » comme Syriza en GrĂšce, Podemos en Espagne et dĂ©sormais la Ligue et le Mouvement 5 Étoiles en Italie, ont fini par se fondre naturellement dans le tissu institutionnel. Ce phĂ©nomĂšne s’accompagne d’incertitude et de volatilitĂ©, mais dans chacun de ces pays, la force des institutions nationales est un facteur d’ancrage clĂ© qui permettra d’éviter une rĂ©volution.

L’Italie en est la preuve vivante. La Ligue et le Mouvement 5 Étoiles ont conclu une alliance opportuniste et contre-nature pour prouver leur capacitĂ© Ă  gouverner, tout en se gardant la possibilitĂ© d’appeler de nouvelles Ă©lections en fonction de la situation. Cette alliance a transformĂ© le paysage politique italien, dĂ©sormais caractĂ©risĂ© par la domination de la Ligue Ă  droite et celle du Mouvement 5 Étoiles Ă  gauche. Elle a Ă©galement forcĂ© les deux partis Ă  clarifier des positions moins radicales qu’elles n’y paraissent au sujet de l’Europe et Ă  se concentrer sur l’agenda intĂ©rieur (immigration et taux d’imposition unique pour la Ligue, revenu universel pour le Mouvement 5 Étoiles).

Si cette coalition venait Ă  Ă©chouer, l’Italie serait gouvernĂ©e par une coalition soit de droite, soit de gauche, avec une nouvelle inversion des rĂŽles entre les partis traditionnels et les mouvements plus rĂ©cents. Ce qui n’a pas grand-chose d’une rĂ©volution. Les Espagnols risquent aussi d’ĂȘtre Ă  nouveau appelĂ©s aux urnes si le gouvernement minoritaire socialiste ne tient pas le choc. D’aprĂšs les sondages actuels, le parti rĂ©formiste de centre-droite Ciudadanos, proEurope, pourrait alors jouer un rĂŽle important, ce qui serait de bon augure pour la stabilitĂ© du pays. Dans l’ensemble, l’agitation politique en Italie nous inspire peu d’inquiĂ©tude pour l’avenir de l’UE. Les investisseurs ont tout intĂ©rĂȘt Ă  en profiter au maximum pour se positionner sur les actifs bon marchĂ© de la zone euro en comptant sur la domination passĂ©e et actuelle des institutions sur toute forme de populisme.

RĂ©trospectivement, le Royaume-Uni est le seul pays d’Europe oĂč l’insatisfaction des Ă©lecteurs a vraiment eu des consĂ©quences fĂącheuses pour le cadre institutionnel. Le populisme de la Ligue et du Mouvement 5 Étoiles est peut-ĂȘtre assez comparable Ă  celui de UKIP et de certains courants chez les Travaillistes et les Conservateurs avant le vote du Brexit. Assez curieusement, la dĂ©mocratie parlementaire la plus reprĂ©sentative d’Europe a laissĂ© s’exprimer le mĂ©contentement de sa base locale d’électeurs dans un rĂ©fĂ©rendum Ă  propos d’un sujet d’importance institutionnelle.

Dans une certaine mesure, le Brexit est une mini-rĂ©volution. Une rĂ©volution se dĂ©finit par l’existence d’une rupture avec les institutions existantes et l’adoption d’un nouveau cadre qui n’est pas encore complĂštement dĂ©fini. Au Royaume-Uni, choisir de quitter l’UE sans savoir pour quel nouveau cadre est une forme de tendance rĂ©volutionnaire. Les Britanniques ont votĂ© dĂ©mocratiquement pour le Brexit, mais ils n’ont pas dĂ©cidĂ© quelle forme celui-ci devait revĂȘtir. La question est trĂšs dĂ©licate, car il faudrait des annĂ©es pour Ă©tablir une alternative claire Ă  l’appartenance Ă  l’UE. C’est la raison pour laquelle, deux ans aprĂšs le vote du Brexit, les Conservateurs sont toujours rongĂ©s par des dĂ©saccords internes qui les empĂȘchent de proposer quelque chose de concret.

Souvent, dans une rĂ©volution, ceux qui commencent Ă  gĂ©rer le processus ne sont pas ceux qui le conduisent Ă  son terme. En 1917, ce qui Ă©tait au dĂ©part une rĂ©volution de la bourgeoisie russe contre un gouvernement progressif s’est achevĂ© par la prise de pouvoir absolu des bolcheviques. Dans le cas du Brexit, une coalition non coordonnĂ©e d’électeurs conservateurs privilĂ©giĂ©s et de laissĂ©s-pour-compte travaillistes a dĂ©bouchĂ© de facto sur un dĂ©veloppement spectaculaire.

Le parti conservateur a dĂ©marrĂ© la gestion du processus mais rien ne dit qu’il sera encore lĂ  Ă  l’arrivĂ©e. Au contraire, la situation ouvre des perspectives au parti travailliste de Jeremy Corbyn. Tout comme les bourgeois du parlement russe avaient acceptĂ© de s’affranchir de l’autoritĂ© du tsar, la majoritĂ© des dĂ©putĂ©s britanniques ont fini par accepter le Brexit. Toutefois, comme en 1917, personne n’arrive Ă  se mettre d’accord sur ce qui va suivre. Si l’histoire se rĂ©pĂšte, il n’y a qu’une seule issue possible aux dĂ©saccords entre Conservateurs au sujet de la forme globale (et plus encore des dĂ©tails) du Brexit.

Il se peut donc trĂšs bien que le gouvernement de Theresa May soit remplacĂ© par la seule alternative Ă  disposition. Ici s’arrĂȘte la comparaison avec 1917, puisque Jeremy Corbyn accĂšderait au pouvoir par voie dĂ©mocratique. Le Brexit est gĂ©rĂ©, et continuera de l’ĂȘtre, dans le trĂšs solide cadre institutionnel britannique et par des personnes qui sauront garder leur sang-froid. Pourtant, le vide institutionnel partiel créé par ce dĂ©part de l’UE soulĂšve des dĂ©bats dont la nature-mĂȘme est rĂ©volutionnaire. En dĂ©finitive, l’issue la plus pacifique, et donc la plus probable, est qu’un gouvernement travailliste mĂšne Ă  bien le Brexit dans une version plutĂŽt « allĂ©gĂ©e », tout en prenant des mesures sur le plan intĂ©rieur pour apaiser les craintes en matiĂšre d’économie et de justice sociale exprimĂ©es par le vote du Brexit.

Ce type de scĂ©nario illustrerait bien le cĂ©lĂšbre pragmatisme britannique une fois tombĂ©e l’illusion d’un Brexit « dur » : la peur de l’inconnu sans prĂ©paration finirait par l’emporter. Un Brexit (trĂšs) doux semble ĂȘtre la seule solution complĂšte qui soit accessible dans le dĂ©lai fixĂ© par l’UE et acceptable dans le monde des affaires. Une idĂ©e que paraĂźt soutenir depuis peu le parti travailliste en rĂ©clamant un « accĂšs total au MarchĂ© commun avec un partage des institutions et des rĂ©glementations ». Les Conservateurs ont tout intĂ©rĂȘt Ă  rester au pouvoir et Ă©viter des Ă©lections anticipĂ©es ; toutefois, les dĂ©saccords impossibles Ă  rĂ©gler entre la ligne officielle, qui prĂŽne un Brexit « dur », et la majoritĂ© des dĂ©putĂ©s du Parlement, en faveur d’un maintien dans l’UE, risquent d’aboutir Ă  un parfait dilemme du prisonnier. Des Ă©lections anticipĂ©es sont presque inĂ©vitables. Dans la position actuelle des lignes de partis, ce serait l’occasion pour les Britanniques de pouvoir choisir la forme du Brexit.

Dans son discours de Lancaster House en janvier 2017, Theresa May a clairement exposĂ© que pour les Conservateurs et son gouvernement, le Brexit devait passer par l’abandon du MarchĂ© commun et de l’Union douaniĂšre, mĂȘme si celle-ci pouvait ĂȘtre remplacĂ©e au besoin par des « arrangements ». Une position considĂ©rĂ©e par beaucoup comme proche de la ligne dure. Pourtant, aux yeux du peuple britannique comme de l’UE, le gouvernement tente aujourd’hui de donner Ă  ce divorce brutal l’apparence d’une sĂ©paration Ă  l’amiable.

Alors que l’UE est en position de force et attend que Londres formule ses souhaits dans le dĂ©tail, le gouvernement attise les tensions au sein du parti conservateur Ă  chaque nouveau chapitre. Les pro-Brexit convaincus redoutent qu’une transition trop longue n’affaiblisse la dynamique qui aurait facilitĂ© un divorce net et qu’elle s’accompagne d’un trop grand nombre de concessions. Lors du discours de Mansion House prononcĂ© au mois de mars, Theresa May a mis en Ă©vidence toute la contradiction entre l’abandon voulu de l’Union douaniĂšre, clĂ© de voĂ»te du Brexit, et l’objectif d’absence de contrĂŽle aux frontiĂšres de l’Irlande du Nord. Ce problĂšme Ă©pineux n’est qu’un exemple parmi d’autres.

Le dernier sujet brĂ»lant concerne le degrĂ© de latitude dont bĂ©nĂ©ficierait le Parlement si aucun accord n’est conclu entre le gouvernement et l’UE. Conclusion : un divorce Ă  l’amiable sera trop long Ă  nĂ©gocier et comportera de trop nombreuses concessions sur des sujets conflictuels. Le rĂ©sultat sera difficile Ă  accepter Ă  la fois pour les pro- et les anti-Brexit, car les premiers auront le sentiment d’avoir manquĂ© une opportunitĂ© historique, tandis que les autres vivront dans une incertitude permanente sans vĂ©ritable sensation de rĂ©ussite.

MĂȘme si le Brexit n’inquiĂšte plus les investisseurs, l’incertitude politique s’accroĂźt trĂšs nettement Ă  mesure que l’on s’approche d’échĂ©ances fatidiques. De ce point de vue, le marchĂ© britannique est extrĂȘmement dĂ©licat pour les investisseurs : la moindre avancĂ©e dĂ©cisive vers un Brexit plus doux devrait apporter un grand soulagement, en dissipant une source d’incertitude majeure, mais ce scĂ©nario dans un avenir proche ne peut provenir que de l’élection d’un gouvernement emmenĂ© par Jeremy Corbyn, ce qui pourrait aussi nettement accentuer l’incertitude concernant la politique intĂ©rieure (au moins dans un premier temps). Une seule chose est quasiment sĂ»re face Ă  tant d’incertitude politique sous-estimĂ©e : il faut s’attendre Ă  un pic de volatilitĂ© Ă  court terme.

Le Brexit convainc H2O Asset Management de s’implanter à Paris

SOPHIE ROLLAND

Bruno Crastes, directeur général de H2O AM. - H2O
La pépite « global macro » de Natixis IM ne sera plus uniquement londonienne.
D’ici Ă  la fin de l’annĂ©e, H2O Asset Management, la pĂ©pite « global macro » (stratĂ©gies de gestion basĂ©es sur les dĂ©sĂ©quilibres macroĂ©conomiques mondiaux) de Natixis IM, ne sera plus uniquement londonienne. La sociĂ©tĂ© fondĂ©e par Bruno Crastes et Vincent Chaillet il y a huit ans sera bientĂŽt organisĂ©e en quatre filiales : Londres, Paris, Singapour et Monaco.

La City reste incontournable
Le centre nĂ©vralgique de la sociĂ©tĂ© restera Ă  Londres. « La City est incontournable pour le â€č global macro â€ș, car c’est le type de gestion qui s’appuie le plus sur l’analyse des flux internationaux de capitaux », explique Bruno Crastes, son directeur gĂ©nĂ©ral.

En France comme Ă  Singapour, « l’objectif principal est de nous rapprocher de nos clients ». Sur le Vieux Continent en particulier, « le Brexit a changĂ© la donne : Londres pourrait perdre son statut de centre de la finance europĂ©enne et donc avoir moins de liens avec l’Europe continentale. »

Le Brexit convainc H2O Asset Management de s'implanter Ă  Paris
Une société de gestion en France
Des discussions sont en cours avec l’AutoritĂ© des MarchĂ©s Financiers pour obtenir le statut de sociĂ©tĂ© de gestion pour la filiale parisienne. « Sept ou huit recrutements devraient ĂȘtre confirmĂ©s dĂ©but 2019. En ce qui concerne d’éventuels transferts de Londres, tout dĂ©pendra des aspirations des collaborateurs », prĂ©cise Bruno Crastes. A Monaco, la filiale H2O Monaco, qui a un agrĂ©ment sociĂ©tĂ© de gestion depuis aoĂ»t 2017, cohabite avec Prometheus Wealth Management, une sociĂ©tĂ© de gestion de fortune créée en 2017 par des anciens de SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale Private Banking dans laquelle H2O a pris une participation majoritaire.

Bruno Crastes précise que la société souhaite conserver un maximum de souplesse pour faire évoluer les filiales londonienne et parisienne. « Londres et Paris seront les deux principaux sites de gestion et leur périmÚtre pourra évoluer en fonction des conséquences du Brexit. »

Diversifier la gamme pour augmenter les capacités
Si les professionnels du « global macro » se recrutent essentiellement Ă  Londres, « Paris est un vivier de spĂ©cialistes pour les expertises plus â€č bottom up â€ș ou de niches que nous voulons continuer Ă  dĂ©velopper. » En 2017, H2O a acquis le gĂ©rant quantitatif Arctic Blue et pris une participation dans PoincarĂ© Capital Management, une sociĂ©tĂ© de gestion hongkongaise spĂ©cialisĂ©e dans les actions internationales exposĂ©es Ă  la croissance asiatique. Il a Ă©galement Ă©largi sa gamme au-delĂ  du global macro avec le lancement de nouveaux produits « long short equity », obligataires et de volatilitĂ©, pouvant supporter davantage d’encours que la gamme historique global macro.

En fin d’annĂ©e derniĂšre, Bruno Crastes avait prĂ©venu que les limites de capacitĂ© de certains fonds global macro Ă©taient quasiment atteintes. « Dans ce type de fonds, il faut ĂȘtre agile pour dĂ©gager de la performance. A partir de 15 Ă  20 milliards d’encours, la taille peut devenir un handicap. C’est pourquoi nous avons dĂ©veloppĂ© des produits qui diversifient notre gamme historique », autrement dit, avec des limites de capacitĂ©s moins importantes. L’annĂ©e derniĂšre, H2O avait demandĂ© Ă  une vingtaine de clients institutionnels de ne plus augmenter la taille de leurs mandats. En juin, les droits d’entrĂ©e avaient Ă©galement Ă©tĂ© relevĂ©s sur les fonds « Vivace » et « Multi stratĂ©gies », dont les encours atteignaient environ 2 milliards d’euros.

Attention : le « flegmatique Â» Bruno Crastes (H2O AM) prĂ©dit une chute de 30/35%


Publié le 25 Septembre 2018

Bruno Crastes, fondateur de H2O AM, est intervenu lors de la réunion de rentrée de Natixis Investment Managers

Qui de mieux que Mehdi Rachedi, Responsable des Partenariats chez Natixis IM, pour introduire Bruno Crastes : « Son humilitĂ©, sa sĂ©rĂ©nitĂ©, son flegme et sa capacitĂ© Ă  trouver les bons mots pour dĂ©peindre le monde d’aujourd’hui et de demain nous surprendrons toujours. »

« J’ai vĂ©cu 20 ans en Angleterre, donc j’ai peut-ĂȘtre acquis un flegme britannique » lui rĂ©pond Bruno Crastes.

Les phases-clĂ©s de la derniĂšre prĂ©sentation de Bruno Crastes : l’Horloge MacroĂ©conomique

Alfred Sauvy disait : « Les chiffres sont des ĂȘtres trĂšs faibles. Ils finissent toujours par avouer ce que l’on veut leur faire dire. » Donc attention aux prĂ©sentations financiĂšres que vous Ă©coutez.
La philosophie d’investissement d’H2O : regarder lĂ  oĂč les autres ne regardent pas, arbitrer les contraintes des autres investisseurs et mettre en avant la construction de portefeuille.
On n’est pas trùs inquiets car pour l’instant, les autres investisseurs sont trùs contraints.
Il ne faut pas gesticuler dans la gestion. Il faut ĂȘtre ancrĂ©, comme au golf ou au tennis.
Le monde ne change pas à la vitesse de la présentation des stratégies.
Ce qui fait la diffĂ©rence entre un gestionnaire et un prĂ©sentateur : un stratĂ©giste n’est pas responsable de ses rĂ©sultats.
N’écoutez plus les Ă©conomistes, Ă©coutez les traders !

Une hausse inévitable des taux US


La liquiditĂ© baisse aux Etats-Unis et elle commence Ă  baisser ailleurs. Toute cette pĂ©riode-lĂ , d’injection de liquiditĂ© dans le systĂšme, je peux vous dire que les marchĂ©s financiers vont le payer trĂšs cher. Parce que ça, c’est de la dope !
Un cycle, tant qu’il a de l’énergie il ne s’arrĂȘte pas. Le cycle d’investissement amĂ©ricain n’en est qu’à ses dĂ©buts. L’économie amĂ©ricaine est trĂšs forte et a encore du potentiel.
Les taux rĂ©els sont toujours nĂ©gatifs. On pense que la productivitĂ© va augmenter et c’est le moteur le plus puissant pour une hausse des taux d’intĂ©rĂȘts. On est juste au dĂ©but du cycle de hausse des taux.
Les taux d’intĂ©rĂȘts, quand on est en met trop, tout s’écroule comme un chĂąteau de cartes.
Chaque fois que la Fed monte ses taux, vous avez une dégradation des conditions financiÚres.
JĂ©rĂŽme Powell dit que l’économie n’est pas en surchauffe. Mais si elle continue comme ça, elle va l’ĂȘtre.


 qui entraßnera de lourdes conséquences sur les marchés émergents

A chaque fois que la Fed monte ses taux, cela créé des problĂšmes. Et 2 fois sur 3, c’est dans les Ă©mergents.
L’économie amĂ©ricaine accĂ©lĂšre tellement que la Fed ne pourra pas secourir les marchĂ©s Ă©mergents.
Les pays émergents pourront continuer à crier, les Etats-Unis ne pourront rien faire pour eux.
La recette pour la crise : beaucoup de dette et un ralentissement de la croissance.
Il n’y a pas de bouĂ©e de sauvetage pour les Ă©mergents.
Un prix Nobel disait qu’il y a 4 types d’économies : les Ă©conomies dĂ©veloppĂ©es, les Ă©conomies non dĂ©veloppĂ©es, l’Argentine et le Japon. L’Argentine est toujours dans les « bons » coups.
La Turquie est la partie visible de l’iceberg Ă©mergent. Les problĂšmes ne sont pas finis. Que va-t-il se passer cette fois ?
Les consĂ©quences de la rĂ©duction de liquiditĂ© ressemblent Ă  la pĂȘche Ă  la dynamite : d’abord, les petits poissons remontent. Mais on n’a pas encore vu la baleine.
Le Venezuela est dĂ©jĂ  dans les filets, mais qui ensuite ? La Colombie ? L’Inde ? L’IndonĂ©sie ? La CorĂ©e du Sud ? La Chine ? Hong-Kong ? Le BrĂ©sil ?
Si vous avez un dĂ©faut au BrĂ©sil je peux vous dire que tous les spreads de crĂ©dit vont s’élargir dans le monde entier, mĂȘme sur les Ă©metteurs qui n’ont rien Ă  voir avec le BrĂ©sil.
Au 4Ăšme trimestre, on aura une croissance chinoise peut-ĂȘtre en-dessous de la croissance amĂ©ricaine.
Les Chinois trichent depuis les annĂ©es 2000 et il est normal que le congrĂšs amĂ©ricain rĂ©agisse. Et maintenant que c’est Trump, on dit que c’est lui le mĂ©chant.
La rhétorique de Trump est essentiellement utilisée en vue des élections de mi-mandat. Ensuite, elle va changer. Mais ce qui va rester est son discours envers la Chine.
Si les démocrates sont élus au mid-term (Ndlr H24 : élections de mi-mandat le 6 novembre), on aura une respiration.

L’europe suit le cycle amĂ©ricain avec un retard d’environ 3 ans

Donald Trump veut envoyer des bombes sur les marchĂ©s Ă©mergents et cela passe par l’Europe. Donc il en lĂąche quelques-unes au passage.
La coalition italienne, c’est un peu le Radeau de La MĂ©suse : il faut qu’un des deux partis gagne. C’est pour cela qu’il y a de la surenchĂšre.
Pour les AmĂ©ricains, l’Europe c’est « les Ă©mergents » et l’Italie c’est « les Ă©mergents dangereux ».
Mais on n’est pas dans un monde dans lequel la hausse des taux aux Etats-Unis pĂ©nalise l’Europe. Celle-ci n’est pas dĂ©connectĂ©e, contrairement aux Ă©conomies Ă©mergentes.
Les actifs risquĂ©s europĂ©ens (et japonais) doivent rattraper leurs homologues amĂ©ricains. Ils offrent un meilleur risque / rendement pour un thĂšme d’investissement de plus en plus similaire.

Bruno Crastes ose prédire un krach du marché US

L’économie amĂ©ricaine est en bonne santĂ©, rien Ă  voir avec 2007.
Vous aurez une rĂ©ponse sur la fin du cycle en regardant les conditions financiĂšres et donc les marchĂ©s amĂ©ricains plutĂŽt que l’économie amĂ©ricaine.
On va sans doute avoir une consolidation du S&P500 l’annĂ©e prochaine.
Le ralentissement viendra des marchĂ©s financiers qui sont dĂ©jĂ  allĂ©s trop loin. On a toujours l’impression qu’il va faire beau demain. Mais il y aura une baisse de 30/35% du S&P500. C’est le tarif, c’est la norme. Ce sera au T2 2019, peut-ĂȘtre pendant l’étĂ©.
Pour nous, la valorisation des actifs en Europe n’est pas en adĂ©quation avec les conditions Ă©conomiques. Vous allez me dire que ça ne marche pas
 Il faut ĂȘtre patient. Et comme une horloge, il faudra ĂȘtre Ă  l’heure. On aura sans doute une surperformance des actions europĂ©ennes et du value. C’est ce que nous jouons.
Ne vous inquiĂ©tez pas, tout ça reviendra, comme d’habitude. C’est juste une question de temps.
Ce qui nous a coĂ»tĂ© sur les actions cet Ă©tĂ©, c’est un peu ce qui nous a coĂ»tĂ© sur les obligations en 2011.
On est long de ce qui n’est pas cher avec du potentiel et short de l’inverse. Et il y a Ă©normĂ©ment de potentiel dans nos positions. A un moment, ça va performer.

En conclusion, petit exercice de questions/réponses entre Mehdi Rachedi et Bruno Crastes

Mehdi Rachedi : Un investisseur qui aime H2O Multistrategies, il va oĂč maintenant que le fonds est fermĂ© ?

Bruno Crastes : Je vais vous dire ce qu’est H2O Multistrategies. C’est 75% de H2O Multibonds, 75% de H2O Multiequities. Achetez les deux et vous aurez juste 100% au lieu de 150%.

Mehdi Rachedi : H2O, c’est un peu plus de 25 milliards d’euros sous gestion. OĂč en est-on sur les capacitĂ©s ?

Bruno Crastes : On est dans la réflexion. On va prendre notre temps et on communiquera bien en avance si on prend une décision


Bonjour Gilles

Je crois que tu vas pouvoir en prendre si ils continuent et d’autres vont faire des ajustements