H2O Asset Management

Moi qui n’en ai pas, il va falloir que j’en prenne un peu
 MĂȘme si les infos autour de H2O sont un peu Ă©tranges


H2O Moderato :
Je vois dans le courrier annuel de mon AV que Moderato a changĂ© en cours d’annĂ©e : il y a des frais d’entrĂ©e de 7% maintenant !

1- Vous confirmez que c’est dans le doc DICI et qu’on n’est donc pas concernĂ© en AV ? Le fait d’avoir cette info d’indiquĂ©e dans le courrier de l’AV fait douter.
2- Ils veulent dissuader sur Moderato aussi ?

Bonjour Linxie,

Vous avez raison : j’ai des Moderato R.
Et il y a des moderato SR.

Je n’avais pas du tout suivi que Moderato avait Ă©tĂ© concernĂ© aussi par ces modifications.

ni un krach,ni un crash,mais un CRASTES

H2O AM vous explique comment ils font de la perf


Publié le 3 Octobre 2019

AprĂšs les Ă©vĂ©nements du mois de juin, plus de 600 conseillers financiers attendaient avec impatience l’intervention de H2O AM Ă  l’occasion de la confĂ©rence de rentrĂ©e Natixis IM.

A nouveau, Mehdi Rachedi, Directeur des Partenariats chez H2O AM, semblait ravi d’accueillir Vincent Chailley, co-fondateur avec Bruno Crastes de la boutique : « C’est un moine Shaolin hyper zen que rien ne peut affecter, ni les alĂ©as de marchĂ© ni les bruits de court terme. »

Ce qu’il fallait retenir de l’intervention de Vincent Chailley, Directeur des Gestions et Fondateur AssociĂ© de H2O AM :

Wall Street contre Main Street

Le gĂ©rant est venu expliquer certains paradoxes : « Pourquoi les marchĂ©s sont si noirs ? Pourquoi on a des traders Ă  la limite du mode panique, et de l’autre cĂŽtĂ© une Ă©conomie qui ne va pas si mal ? Pourquoi un Ă©cart si important entre Wall Street, qui a peur, et Main Street, qui ne va pas si mal ? »

Il dĂ©crypte ainsi une structure du marchĂ© qui a fortement changĂ© entre 2010 et 2019. Alors qu’il existait un Ă©quilibre entre banques, gĂ©rants actifs, investisseurs passifs / long terme, et les traders, les banques sont dĂ©sormais beaucoup plus petites et les gĂ©rants actifs moins nombreux : « On a officiellement vu fin aoĂ»t la quantitĂ© de gestion passive mondiale dĂ©passer la gestion active. Cela change le rapport de force et laisse davantage de place aux traders. »

D’aprĂšs Vincent Chailley, un 2Ăšme phĂ©nomĂšne est venu se mĂȘler Ă  ça : celui des mĂ©dias. Il critique le fait d’ĂȘtre systĂ©matiquement abreuvĂ© d’informations Ă©conomiques : « Cela donne un porte-voix Ă  ceux qui vivent et profitent du bruit : les traders. Ce sont un peu les gilets jaunes du marchĂ©, ils ne sont pas trĂšs nombreux mais ils savent se faire entendre. » Il suggĂšre donc de garder en tĂȘte ce biais pour s’extraire du bruit.

Selon lui, il faut s’attendre Ă  des banques encore plus petites sous la pression rĂ©glementaire et Ă  de la gestion passive toujours plus importante, parce que les gĂ©rants actifs ont de plus en plus de mal Ă  faire mieux que le marchĂ©. « Cela devient trĂšs difficile d’investir au sens classique. Pour beaucoup de gĂ©rants actifs, la survie consiste maintenant Ă  faire un peu de marketing en suivant le sens du vent pour essayer de s’accrocher aux actifs qui restent. Et Ă  justifier des fees qui sont souvent plus Ă©levĂ©s que la gestion passive » constate le gĂ©rant.

Est-ce le marchĂ© ou l’économie qui a raison ?

Pour illustrer la bonne santĂ© de l’économie, Vincent Chailley dĂ©monte la plupart des idĂ©es reçues souvent entendues dans les analyses de marchĂ© :

La pression populiste augmente en tendance – FAUX : « C’est le fruit d’un seul pays en Europe, l’Italie. Dans tous les autres pays le populisme baisse. »
L’instabilitĂ© politique est trĂšs forte – FAUX : « Elle en mĂȘme plus faible que la moyenne des 30 derniĂšres annĂ©es. Le Brexit est une commedia dell’arte. En Italie, cela fait 70 ans qu’ils ont un gouvernement tous les 14 mois, lĂ  il a durĂ© 15 mois. »
La guerre commerciale mĂšnera le monde droit Ă  la rĂ©cession – FAUX : « A moins d’imaginer une escalade trĂšs forte, l’impact Ă©conomique est faible. »
Il n’y aura plus jamais d’inflation – FAUX : « Attention danger, l’inflation n’est pas un animal qui disparaĂźt comme ça. On peut mettre la poussiĂšre sous la moquette, un jour ou l’autre il faudra nettoyer tout ça. L’inflation, pour les marchĂ©s financiers, c’est le pire ennemi. »

LĂ  oĂč beaucoup s’affolent pour les 3 premiers points, le 4Ăšme est le plus dangereux selon H2O AM.

Comment gérer cela ?

Ne pas tomber dans le piĂšge de la donnĂ©e quotidienne, il faut regarder la « vraie Â» donnĂ©e Ă©conomique. « La mauvaise nouvelle est qu’il faut des ressources. On ne peut plus comme il y a quelques annĂ©es demander aux banques ce qu’elles pensent : tout est biaisĂ©. Il faut faire le boulot Ă  la maison, il n’y a pas le choix si on veut une observation neutre ». H2O a beaucoup investi dans les ressources internes : une dizaine d’analystes quantitatif et 20 spĂ©cialistes de marchĂ©.
Garder en tĂȘte d’avoir un horizon d’investissement : « Plus on reçoit des informations Ă  longueur de journĂ©e, plus on a tendance Ă  raccourcir sa lecture du marchĂ©. Ça c’est trĂšs mauvais, on finit par se faire balader et c’est ce que Wall Street cherche, vous laver. »
Ne pas hĂ©siter Ă  avancer face au vent et aller contre les idĂ©es reçues. « La paresse sur les marchĂ©s ça marche rarement trĂšs bien. On n’hĂ©site pas Ă  aller regarder ces actifs que souvent les investisseurs dĂ©laissent parce qu’ils ne sont pas politiquement corrects et ne rentrent pas bien dans les cases. »
Favoriser les actifs Ă  forte prime. « On n’a jamais eu dans l’histoire des marchĂ©s autant de distance entre les actifs sans risque et ces actifs Ă  forte prime. Pour en trouver, il faut aller sur ce qui n’est pas politiquement correct : les Ă©mergents un peu « sport Â» qui ne sont pas investment grade, les secteurs value sur les actions dont personne ne veut depuis 5 ans, la dette privĂ©e, le private equity
 La pire ou la meilleure de toutes, on la trouve finalement dans des marchĂ©s liquides, ce sont les actions qui sont volatiles. La volatilitĂ©, ça ne plaĂźt pas au rĂ©gulateur et en gĂ©nĂ©ral pas tellement au client. On dort peut-ĂȘtre un peu moins bien la nuit, n’empĂȘche que la prime que vous trouvez dessus est historiquement trĂšs Ă©levĂ©e. »

La petite liste de recommandations de Vincent Chailley pour la fin de l’annĂ©e :

OĂč H2O trouve de la valeur

Les secteurs value : « La plus belle opportunitĂ© du marchĂ© aujourd’hui. »
Le change des marchés émergents : « On a là de trÚs belles primes de risques. »
Les actifs à forte prime (Argentine, Venezuela
)

Au contraire, ce que H2O veut éviter

Le crĂ©dit obligataire : « Les investisseurs, notamment en Europe, sont presque forcĂ©s d’en acheter. Il y a donc probablement encore un peu de dynamique, mais il est dĂ©jĂ  temps de rĂ©flĂ©chir Ă  la sortie de cette position. »
Les secteurs dĂ©fensifs indexĂ©s aux taux d’intĂ©rĂȘts : « Attention, le danger est beaucoup plus immĂ©diat que sur le crĂ©dit. Pour le coup il faut s’en aller maintenant. »
Les actifs refuge (or, treasuries, yen
) : « Ils n’ont pas de valeur intrinsĂšque, ils vous protĂšgent vaguement contre la volatilitĂ© Ă  court-terme, et ils coĂ»tent chers Ă  dĂ©tenir. Donc ça ne sert Ă  rien d’aller s’embĂȘter avec ces actifs refuges. »

Quelques performances de fonds H2O AM depuis le dĂ©but de l’annĂ©e :

H2O Multistrategies : +18,10% YTD
H2O Moderato : +6,03% YTD
H2O Multibonds : +32,33% YTD

L’affaire H2O sonne-t-elle le glas pour les gĂ©rants stars ?
19 octobre 2020 by Philippe Maupas, CFA 4 Comments
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Contrairement Ă  l’homme tel que le voyait Alexandre Vialatte1, le gĂ©rant star ne remonte pas Ă  la plus haute antiquitĂ©. On peut assez prĂ©cisĂ©ment en dater la naissance : le dĂ©but des annĂ©es 1980 aux Etats-Unis.

On peut mĂȘme nommer le premier gĂ©rant star : il s’appelle Peter Lynch, et il a gĂ©rĂ© le fonds Fidelity Magellan entre 1977 et 1990.

L’ùre nĂ©o-libĂ©rale, terreau fertile
Que s’est-il passĂ© aux Etats-Unis (et ailleurs) au dĂ©but des annĂ©es 1980 ? C’est le dĂ©but de la deuxiĂšme Ăšre de la mondialisation, incarnĂ©e par deux leaders Ă©lus trĂšs libĂ©raux en matiĂšre Ă©conomique, Ronald Reagan (1911-2004) et Margaret Thatcher (1925-2013).

ParallĂšlement, les fonds de pension Ă  prestations dĂ©finies (le montant de votre retraite est connu Ă  l’avance et ne dĂ©pend pas des fluctuations des marchĂ©s financiers) commençaient Ă  cĂ©der le pas aux fonds de pension Ă  cotisations dĂ©finies (le montant de votre retraite dĂ©pend de la performance des placements rĂ©alisĂ©s dans des vĂ©hicules de prĂ©paration Ă  la retraite), dans lesquels le futur retraitĂ© supporte le risque liĂ© aux marchĂ©s financiers.

D’oĂč une forte augmentation du nombre de conseillers financiers, pour aider les investisseurs Ă  sĂ©lectionner les produits au sein d’une offre de plus en plus riche, notamment au sein de l’enveloppe 401(k), dont la diffusion n’a fait que croĂźtre Ă  partir du dĂ©but des annĂ©es 1980.

ParallĂšlement, on assista au lancement de chaĂźnes d’information consacrant une part importante de leurs programmes Ă  l’actualitĂ© Ă©conomique et financiĂšre, et notamment Ă  l’actualitĂ© boursiĂšre.

Et Ă  la montĂ©e en puissance de la gestion collective, dans un pays oĂč les investisseurs Ă©taient jusque lĂ  adeptes de la dĂ©tention d’actions en direct, achetĂ©es et vendues via un rĂ©seau trĂšs dense de courtiers.

A telle enseigne qu’un entrepreneur assez visionnaire, Joe Mansueto, crĂ©a en 1984 dans son appartement Ă  Chicago une sociĂ©tĂ© pour crĂ©er une base de donnĂ©es sur les fonds, en collecter les portefeuilles, les analyser, en noter la performance : Morningstar2.

Pour rĂ©sumer, l’émergence du gĂ©rant star requiĂšre plusieurs conditions :

Un marché de la gestion collective développé.
Un Ă©cosystĂšme mĂ©diatique pour promouvoir ce gĂ©rant star : journaux et magazines, chaĂźnes d’information financiĂšre dans les annĂ©es 1980 et 1990, relayĂ©s par les sites internet Ă  partir de la bulle internet.
Des réseaux de distribution trouvant dans le gérant star un argumentaire de vente efficace.
Une domination de la gestion active.
Enfin, une histoire séduisante à raconter et à entendre : en bon francais, du storytelling.
On notera que c’est dans les pays oĂč il existe des systĂšmes de retraite par capitalisation, ou encore Ă  cotisations dĂ©finies, que le poids des gĂ©rants stars a Ă©tĂ© le plus fort, car le marchĂ© potentiel est gigantesque et tous les acteurs, Ă  l’exception des futur.e.s retraitĂ©.e.s, ont intĂ©rĂȘt Ă  promouvoir le gĂ©rant star : Etats-Unis, Royaume-Uni.

Magellan Ă  l’ùre Lynch est devenu le fonds de tous les superlatifs : 18 millions de $ d’encours quand Lynch a pris la barre, 14 milliards de $ quand il l’a laissĂ©e, des performances Ă©poustouflantes, tant absolues que relatives par rapport Ă  son indice (29% de performance annuelle moyenne).

Et c’est ainsi que Lynch est devenu le premier gĂ©rant star. Puis l’auteur d’un best-seller, One up on Wall Street, publiĂ© en 2000 et rĂ©guliĂšrement rééditĂ©. Puis d’un autre, Beating the Street.

Pour Peter Lynch, l’histoire s’est bien terminĂ©e : il s’est retirĂ© de la gestion de Magellan en 1990, en pleine gloire, Ă  46 ans. Il a continuĂ© Ă  travailler pour Fidelity, notamment comme coach pour les analystes financiers et les gĂ©rants de fonds. C’est un auteur Ă  succĂšs, il est trĂšs riche et se consacre Ă  la philanthropie.

Fidelity a publiĂ© sur son site internet un entretien avec Lynch datant de septembre 2019. Il est ici. Il parle d’une Ă©poque rĂ©volue.

La fabrique du gérant star
On ne dĂ©crĂšte pas, en se levant un matin, qu’on va devenir un gĂ©rant star. Mais il faut nĂ©anmoins accepter de le devenir.

Romain Burnand de Moneta Asset Management est un grand gĂ©rant actions, mais il n’a jamais jouĂ© au gĂ©rant star.

La fabrique du gĂ©rant star implique les mĂ©dias et les distributeurs de produits financiers, et requiĂšre la participation plus ou moins active de l’individu adoubĂ©.

Les gĂ©rants stars ne sont pas Ă©ternels, certains ont mĂȘme connu des chutes spectaculaires, pour diffĂ©rentes raisons.

La fraude
Bernie Madoff en est l’incarnation la plus cĂ©lĂšbre. Culte du secret, environnement rĂ©glementaire laxiste, aura dans les milieux les plus riches aux Etats-Unis ont rendu cette arnaque possible. L’histoire s’est mal terminĂ©e, comme pour toutes les pyramides de Ponzi.

De Diana B. Henriques, on pourra lire The Wizard of Lies: Bernie Madoff and the Death of Trust. Et si vous préférez les images, The Wizard of Lies, réalisé par Barry Levinson, avec Robert De Niro et Michelle Pfeiffer.

Sur les fraudes financiĂšres en gĂ©nĂ©ral, on pourra lire le dernier livre de Ben Carlson, CFA, Don’t Fall For It: A Short History of Financial Scams.

L’implosion en vol
LTCM Ă©tait un hedge fund créé en 1994 aux Etats-Unis par les plus beaux cerveaux de l’époque, dont John Meriwether, tradeur obligataire fort renommĂ© chez Salomon Brothers dans les annĂ©es 1980. Au conseil d’administration siĂ©geaient Myron Scholes et Robert Merton.

Ces 2 derniers reçurent en 1997 le prix de la Banque de SuĂšde en mĂ©moire d’Alfred Nobel, improprement appelĂ© Prix Nobel d’Economie.

Le fonds, qui pratiquait l’arbitrage et utilisait un gigantesque levier, a marchĂ© sur l’eau pendant 3 ans, avec des performances calendaires de 21%, puis de 43%, puis de 41%, avant d’imploser en vol aprĂšs les crises financiĂšres de 1997 en Asie et de 1998 en Russie, de perdre plus de 4,6 milliards de $ en 4 mois en 1998, de mettre en pĂ©ril le systĂšme financier, et d’ĂȘtre finalement sauvĂ© par l’intervention de la Fed et une injection massive de capitaux Ă  hauteur de 3,6 milliards de $ par diffĂ©rentes banques internationales. Puis liquidĂ©.

Meriwether a créé ensuite deux sociétés de gestion de hedge funds, avec des encours de plus en plus faibles. Difficile de continuer à exister aprÚs une débùcle aussi considérable et aussi médiatisée.

Au sujet de l’implosion en vol de LTCM, on lira When Genius Failed: The Rise and Fall of Long-Term Capital Management, de Roger Lowenstein.

Neil Woodford Ă©tait la star du stock picking au Royaume-Uni, adulĂ© par les mĂ©dias : the man who can’t stop making money, Ă©crivait de lui un journaliste sur le site de la BBC en 2015.

AprÚs 25 ans de performances époustouflantes chez Invesco, il a créé sa propre société de gestion, Woodford Investment Management, en 2014.

Son fonds phare a eu jusqu’à 10 milliards de ÂŁ d’encours avant de sombrer en 2019, emportĂ© par des valeurs non cotĂ©es dans lesquelles les fonds Ă©taient autorisĂ©s Ă  investir dans la limite de 10% de leur actif.

Des performances trĂšs dĂ©cevantes sur la partie cotĂ©e de ses fonds et des rachats importants d’investisseurs déçus ayant fait augmenter mĂ©caniquement le poids des titres non cotĂ©s, Woodford s’est livrĂ© Ă  des acrobaties pour le faire baisser : il a ainsi fait coter certaines actions Ă  la bourse de Guernsey, jusqu’à ce que cette derniĂšre suspende la cotation de 3 valeurs.

Woodford a fini par ĂȘtre rattrapĂ© par la patrouille : suspension des fonds en juin 2019 pour une pĂ©riode initiale de 28 jours (il y avait alors 4 milliards de ÂŁ dans le fonds phare), maintes fois prolongĂ©e, puis limogeage de la sociĂ©tĂ© pour la gestion de 2 trusts. Puis dĂ©cision de cesser volontairement les activitĂ©s.

Parmi les soutiens indĂ©fectibles de Woodford figurait Hargreaves Lansdown, un des plus gros distributeurs de fonds au Royaume-Uni, qui a laissĂ© le fonds phare du gĂ©rant star sur sa Wealth 50 Buy List mĂȘme aprĂšs les premiĂšres alertes sur la liquiditĂ©.

Ah, dernier point : plus de 15 mois aprĂšs le gel des fonds, toutes les participations non cotĂ©es n’ont pas encore Ă©tĂ© vendues, et l’administrateur des fonds cantonnĂ©s vient d’annoncer que la vente pourrait encore prendre 12 mois.

Et en France ?
En France aussi, mĂȘme si on n’a pas eu de rĂ©volution reaganienne ou thatcherienne, et qu’on n’a pas de fonds de pension, on a connu des gĂ©rants stars : Edouard Carmignac, Didier Le MĂ©nestrel, Jean-Charles MĂ©riaux, Marc Tournier, et bien d’autres. Des stock-pickers, un gĂ©rant macro.

Pour ce dernier (Edouard Carmignac), un narratif imparable : je n’ai pas perdu d’argent en 2008 !

En en plus, je lis dans les entrailles des banquiers centraux que je sermonne Ă  coups de pages de publicitĂ© dans le Financial Times et dans Le Monde ! Et j’organise un concert privĂ© avec les Rolling Stones !

La gestion flexible en gĂ©nĂ©ral, et Carmignac Patrimoine3 en particulier, ayant déçu dans les annĂ©es qui ont suivi la crise financiĂšre de 2008/2009, le marchĂ© des distributeurs Ă©tait en attente d’un nouveau gĂ©rant star et d’une nouvelle histoire.

Depuis 2015, la star, c’était Bruno Crastes, le co-fondateur de H2O AM. Le storytelling, c’étaient des performances Ă©poustouflantes, en apparence peu corrĂ©lĂ©es aux marchĂ©s actions et obligations.

Je cite Bruno Crastes dans une récente réunion :

Notre processus d’investissement dĂ©livre de l’alpha de maniĂšre structurelle, quel que soit l’environnement.

Les assureurs vie ont massivement rĂ©fĂ©rencĂ© dans leurs contrats certains fonds de H2O AM, qui pouvait tout se permettre, y compris d’augmenter les frais de gestion de 5 de ses fonds de 12% Ă  45% dĂ©but 2019.

La crise qui frappe les fonds H2O AM a commencé par une crise de performance, imputée par la société de gestion au Covid. Certains fonds ont connu des baisses phénoménales en février et mars 2020 : de 9 à 79% selon les niveaux de risque des produits.

Elle s’est transformĂ©e en crise de liquiditĂ©, similaire Ă  celle qui a emportĂ© Neil Woodford. Les titres illiquides dĂ©tenus par H2O AM sont des obligations Ă©mises par des sociĂ©tĂ©s dĂ©tenues par Lars Windhorst, dont le Financial Times avait rĂ©vĂ©lĂ© l’existence le 18 juin 2019.

Quand la valorisation de la partie cotée des fonds connaßt une forte baisse, le poids des titres non cotés augmente mécaniquement. Ca vous rappelle quelque chose ?

L’AMF a donc demandĂ© fin aoĂ»t la suspension de 3 fonds, H2O AM en ajoutĂ© 5 qui dĂ©tenaient aussi des titres illiquides. Et mĂȘme un 9Ăšme, de droit irlandais, H2O Fidelio, pour lequel aucune communication publique n’a Ă©tĂ© faite sur le site de la sociĂ©tĂ© de gestion, et qui a contaminĂ© avec H2O Multibonds un fonds d’épargne salariale.

H2O AM semble s’ĂȘtre livrĂ© Ă  une ingĂ©nierie financiĂšre sophistiquĂ©e avec des contreparties mystĂ©rieuses (pour l’une d’entre elles, Merit Capital) pour piloter l’exposition de ses fonds Ă  ces titres illiquides.

Et l’histoire prend de l’ampleur, avec l’entrĂ©e dans la danse de certains distributeurs : CrĂ©dit Agricole Assurances a ainsi dĂ©cidĂ© d’interdire tout investissement sur tous les fonds H2O AM jusqu’à la fin de l’annĂ©e. Allianz a dĂ©clarĂ© rĂ©flĂ©chir au dĂ©rĂ©fĂ©rencement. Cardif et Intencial ont Ă©galement provisoirement interdit les souscriptions dans les fonds H2O.

Jusqu’au Monde qui a consacrĂ© un long article Ă  Natixis, « l’embarrassante filiale de BPCE », et aux « dĂ©boires de son hedge fund H2O AM ».

La fin de l’histoire n’est pas encore connue, puisque les 7 fonds suspendus pour une pĂ©riode initiale de 28 jours, prolongĂ©e de 2 semaines, ont rĂ©ouvert Ă  la mi-octobre et qu’ils avaient plus ou moins rebondi depuis le plus bas de mars dernier.

Mais lors de la crise LTCM, John Meriwether avait interrogĂ© un de ses amis sur les perspectives de rebond aprĂšs une forte baisse. Cet ami, trader expĂ©rimentĂ©, lui avait dit qu’un gĂ©rant de portefeuille ne pouvait pas se remettre d’une baisse supĂ©rieure Ă  50%.

On verra s’il s’agit d’une vĂ©ritĂ© universelle.

Clap de fin pour les gérants stars ?
On s’en approche peut-ĂȘtre aux Etats-Unis, oĂč mĂȘme les meilleurs gĂ©rants actifs, comme Will Danoff chez Fidelity, dĂ©collectent.

Danoff gĂšre depuis 30 ans Fidelity Contrafund (131 milliards de $ d’encours), il a battu le S&P 500 de plus de 3 points de pourcentage par an en moyenne, Contrafund est en forte hausse depuis le dĂ©but de l’annĂ©e, bien plus que le S&P 500.

A bien des égards, Danoff est aussi bon que Lynch.

Mais il décollecte massivement.

Car le gérant-star a un nouvel ennemi : la gestion indicielle.

Aujourd’hui, plus de 50% des actifs des fonds actions Etats-Unis sont dĂ©tenus dans des vĂ©hicules indiciels Ă  trĂšs bas coĂ»ts.

La nouvelle star des investisseurs aux Etats-Unis, c’est Vanguard, et ses 10 points de base de frais de gestion moyens pondĂ©rĂ©s des encours.

10 points de base, c’est 0,10%.

Et en France, c’est aussi la fin, ou le dĂ©but de la fin des gĂ©rants stars ?

On en est loin, car le systÚme de rémunération condamne les distributeurs traditionnels à commercialiser des fonds gérés activement ayant des frais de gestion suffisamment élevés pour permettre les rétrocessions

Car il est plus utile de tomber amoureux d’un gĂ©rant que d’un indice pour les mĂ©dias, car le gĂ©rant fait cliquer, pas l’indice.

Car il est plus agrĂ©able pour un client d’entendre une belle histoire, incarnĂ©e par une star vue a la tĂ©lĂ© et une performance passĂ©e Ă©levĂ©e.

Pour conclure, une citation de Fight Club, le roman de Chuck Palahniuk adapté au cinéma par David Fincher :

Sur une durĂ©e suffisamment longue, l’espĂ©rance de vie tombe, pour tout le monde, Ă  zĂ©ro.

Et une citation encore plus ancienne, puisqu’elle est de Sophocle4 :

L’hubris engendre le tyran : l’hubris, quand il a vainement accumulĂ© les imprudences et les excĂšs, une fois montĂ© au faĂźte, tombe dans un abĂźme fatal, d’oĂč il ne peut plus sortir.

Le gĂ©rant star n’est bien entendu pas un tyran5, mais il est souvent victime de l’hubris. Et de l’abĂźme fatal, il est souvent impossible de sortir.

édition de Patrimonia à Lyon, le 1er octobre 2020.

Bruno Crastes quitte Natixis


Publié le 6 Novembre 2020

Divorce à l’amiable pour H2O AM

Sur H24, on ne va pas vous refaire la story que vous ne connaissez que trop bien. Mais vous avez compris que la sĂ©paration entre H2O AM et Natixis va s’organiser d’un « commun accord Â».

La sortie de Natixis sera « progressive et ordonnĂ©e Â» d’aprĂšs le communiquĂ©. Et mĂȘme programmĂ©e, puisqu’une « nĂ©gociation du pacte d’actionnaire Â» Ă©tait prĂ©vue 10 ans aprĂšs la crĂ©ation de la sociĂ©tĂ© H2O AM
 soit maintenant.

Natixis était majoritaire dans la société H2O AM et a donc reçu naturellement plus de 50% des dividendes.

Demain, on imagine que le majoritaire pourrait ĂȘtre Bruno Crastes et sa « Dream-Team Â».

C’est quoi H2O ?

C’est une sociĂ©tĂ© de gestion capable de gĂ©nĂ©rer de trĂšs fortes commissions de surperformances et dont l’actif hors-norme est un duo Bruno Crastes - Vincent Chailley.

C’est quoi la valeur d’une sociĂ©tĂ© de gestion ?

8 Ă  10 fois les profits ?

La sociĂ©tĂ© H2O AM aurait gagnĂ© prĂšs de 400 millions € l’annĂ©e derniĂšre. A 8 fois les profits, elle devrait donc ĂȘtre valorisĂ©e Ă  3,2 milliards €.

Bruno Crastes devrait donc payer 50% de 3,2 milliards € pour faire sortir son actionnaire majoritaire.

Réaliste ?

C’est quoi la valeur d’une entreprise quand le seul acheteur potentiel est le dirigeant et que le principal actif est son Ă©quipe ?

Une trĂšs forte dĂ©cote est donc probable, sachant en plus que la sociĂ©tĂ© ne va pas gagner autant cette annĂ©e. Et quid de l’annĂ©e suivante ?

Bruno Crastes est-il capable de faire un pari sur lui-mĂȘme ?

Est-il encore capable de gĂ©nĂ©rer 100 millions € de rĂ©sultat ?

Si c’est oui, la valorisation est Ă  800 millions € Ă  8x les rĂ©sultats.

Donc, pour « dĂ©dommager Â» Natixis, il devrait sortir environ 400 millions €.

On imagine qu’il doit pouvoir les trouver en grattant les fonds de tiroirs de son family-office perso et/ou avec un crĂ©dit vendeur chez Natixis Ă  un taux compĂ©titif :wink:

Et juste pour rire, on imagine déjà le communiqué du groupe Natixis :

10 ans aprĂšs la crĂ©ation de H2O AM, nous avons le plaisir de vous annoncer un profit exceptionnel de BIP millions € suite Ă  la vente de notre participation. Cette cession va trĂšs significativement augmenter le rĂ©sultat du groupe et permettre de continuer Ă  dĂ©velopper avec succĂšs nos autres affiliĂ©s (Thematics AM, Mirova, DNCA, Dorval AM
).

Pour rappel : la saga Bruno Crastes :

Saison 1 : L’aventure CrĂ©dit Agricole (1999-2009)

Saison 2 : L’aventure Natixis (2010-2020)

A bientĂŽt pour le retour de la star Bruno Crastes dans la saison 3 et pour la premiĂšre fois sans distributeur mais avec les pleins pouvoirs.

Les Ă©quipes H2O sur le pont depuis plus d’une semaine communiquent encore ce matin


Publié le 28 Juin 2019

Note publiée ce matin par H2O Asset Management

Chers Partenaires,

Comme nous vous l’indiquions mardi soir, les flux de rachat continuent de ralentir trĂšs fortement jour aprĂšs jour depuis le pic de vendredi dernier, c’était le cas encore hier. Les fonds enregistrent Ă©galement des souscriptions significatives depuis lundi dernier.

H2O confirme par ailleurs vouloir rĂ©organiser Ă  moyen terme ses positions dans les obligations non notĂ©es afin d’éliminer totalement les questions d’illiquiditĂ© dans les produits UCITS. Nous ne comptons pas les transfĂ©rer dans un autre vĂ©hicule.

Dans le mĂȘme temps, H2O continue Ă  voir de la valeur dans ces obligations et n’est pas disposĂ© Ă  s’en sĂ©parer Ă  un prix dĂ©valorisĂ©.

Pour information les performances sur la journée de mercredi des différents fonds (parts SR) :

H2O Adagio : +0,49%
H2O Moderato : +1,40%
H2O Multibonds : +1,73%
H2O Allegro : +1,88%
H2O Multistrategies (R) : +3,89%
H2O Multiequities (R) : +3,21%

A noter : Morningstar a levé la suspension de la notation qualitative du fonds H2O Allegro pour reprendre son suivi.

Souvenez-vous : cette suspension avait déclenché la chute du titre Natixis la semaine passée et des réactions en cascade.

Fonds suspendus d’H2O : Bruno Crastes s’explique en exclusivitĂ©

Vendredi 9 octobre 2020 - 17:36 | Par Michel Lemosof

Le mardi 13 octobre 2020, c’est la date de rĂ©ouverture des fonds phares d’H2O AM suspendus depuis le 28 aoĂ»t dernier. Bruno Crastes, son directeur gĂ©nĂ©ral, a accordĂ© Ă  Gestion de Fortune son premier entretien public depuis le dĂ©but d’une crise sanitaire Ă  l’origine des dĂ©boires de la sociĂ©tĂ© de gestion.

Le 28 aoĂ»t 2020, le rĂ©gulateur a demandĂ© Ă  H2O Asset Management de suspendre les souscriptions et les rachats pour trois de ses fonds, mesure que ses dirigeants ont Ă©tendue par prĂ©caution Ă  d’autres produits. Une dĂ©cision qui a dĂ©frayĂ© la chronique et affectĂ© nombre de porteurs.

Avant mĂȘme le 13 octobre, date de rĂ©ouverture des fonds phares de l’affiliĂ© Ă  Natixis Investment Managers prĂ©sents dans les portefeuilles et les contrats d’assurance vie des Ă©pargnants, Bruno Crastes, directeur gĂ©nĂ©ral de H2O AM, nous a accordĂ© son premier entretien public depuis le dĂ©but d’une crise sanitaire Ă  l’origine des dĂ©boires de la sociĂ©tĂ© de gestion et de la dĂ©convenue des investisseurs.

Propos recueillis par Michel Lemosof

  • Pourriez-vous revenir sur les principes fondamentaux de votre gestion, sachant que beaucoup la jugent beaucoup trop risquĂ©e ?
    Bruno Crastes : Pour rĂ©ussir, il faut parfois « du sang, du labeur, de la sueur et des larmes », pour reprendre la promesse de Winston Churchill juste aprĂšs son accession au pouvoir en 1940. Cela peut se transposer Ă  l’investissement : il faut travailler et ĂȘtre prĂȘt Ă  souffrir pour ĂȘtre performant. Cela dit, nous sommes entiĂšrement responsables de ce qui nous est arrivĂ© en 2020. Nous ne nous appuyons pas sur la mauvaise tenue des marchĂ©s pour justifier notre sous-performance durant la premiĂšre vague de la pandĂ©mie de Covid-19.

Pour en revenir Ă  nos stratĂ©gies de gestion, il faut souligner que nous nous positionnons pour tirer parti d’une certaine irrationalitĂ© des marchĂ©s. Il y a en permanence des actifs dont le prix n’est pas en adĂ©quation avec la rĂ©alitĂ© du monde. Qu’elle soit politique, Ă©conomique ou rĂ©glementaire. Nous mettons donc en Ɠuvre une gestion de valeur relative et nos diffĂ©rentes stratĂ©gies dĂ©coulent d’un scĂ©nario unique Ă  moyen terme. Nos vecteurs de performance sont essentiellement des arbitrages, qui s’accompagnent parfois d’enveloppes directionnelles.

S’il est bien fait, l’arbitrage est une source de performance de qualitĂ©, ce que nous avons dĂ©montrĂ© depuis de longues annĂ©es. Nous pilotons nos stratĂ©gies Ă  travers un indicateur synthĂ©tique qui est le risque, mais cela ne signifie pas que notre approche soit plus risquĂ©e qu’une autre. Des fonds comme H2O Largo ou H2O Adagio sont mĂȘme peu risquĂ©s, alors que des fonds comme H2O MultiStrategies, H2O Multibonds et H2O Multiequities sont plus exposĂ©s. Notre gamme est structurĂ©e par le niveau de risque et par l’univers d’investissement.

  • Vous n’ĂȘtes pourtant pas toujours bien compris

    Bruno Crastes : La dislocation des marchĂ©s est parfois difficile ĂĄ expliquer. Les indicateurs comme la volatilitĂ© de la volatilitĂ© ne sont pas trĂšs usuels. Nos explications peuvent parfois paraitre compliquĂ©es. Il n’en demeure pas moins que la crise de 2020, dans le sillage du confinement des Ă©conomies, a eu un impact trĂšs nĂ©gatif sur nos performances. Nous avons Ă©tĂ© surpris par la violence de la dislocation des marchĂ©s financiers.

Cette dislocation, quatre fois supĂ©rieure Ă  celle de 2008 en termes d’amplitude par unitĂ© de temps, a entraĂźnĂ© une bipolarisation sans prĂ©cĂ©dent des actifs, en contradiction totale avec notre scĂ©nario initial. Les baisses survenues en mars sont en rapport direct avec la recorrĂ©lation extrĂȘme et brutale de nos positions. Nos modĂšles de risque pouvaient difficilement l’intĂ©grer et cela nous a laissĂ© peu de possibilitĂ©s d’ajustement prĂ©alable.

Nos fonds ont rĂ©agi de maniĂšre diffĂ©renciĂ©e, principalement en fonction de l’univers d’investissement. Le cƓur de notre gamme, les fonds dont l’univers est constituĂ© d’obligations internationales et de change ont perdu entre 6 mois et 18 mois de performance. Ce qu’illustrent des fonds comme H2O Largo (– 2 % depuis le dĂ©but de l’annĂ©e et + 1,7 % par an depuis sa crĂ©ation en 2018), H2O Adagio (– 3,5% en 2020 et +3,47 % en annualisĂ© sur 10 ans) et H2O Multibonds (– 27 % en 2020 et + 14,4 % par an sur 10 ans). Le fonds H2O MultiAggregate est, quant Ă  lui, dĂ©jĂ  au pair sur 2020 et affiche 9,3% par an sur 4 ans.

A chaque fonds correspond un horizon de placement. Plus celui-ci est Ă©loignĂ©, plus le risque pris pour dĂ©livrer de la performance – qui est notre seul et unique but – peut ĂȘtre Ă©levĂ©. Comme notre gamme avait enregistrĂ© d’exceptionnelles performances pendant 10 ans, les investisseurs, les observateurs et les mĂ©dias n’ont regardĂ© que la partie la plus risquĂ©e de notre offre. Fin 2019, nos fonds Ă©taient Ă  leur plus-haut historique. Nos stratĂ©gies ont maintenant beaucoup de potentiel. Les prix des actifs vont se normaliser car ils sont le miroir de l’intelligence humaine qui est nĂ©guentropique.

La remontĂ©e prendra du temps pour nos fonds les plus touchĂ©s, mais elle aura lieu. Le marchĂ© rendra la performance qu’il a aspirĂ©e. MalgrĂ© le drawdown de cette annĂ©e, nous restons convaincus que notre approche – que trĂšs peu de gĂ©rants pratiquent dans le monde – a de la valeur car elle est performante sur le long terme et rare.

  • Vos moteurs de performance ne sont-ils pas grippĂ©s ?
    Bruno Crastes : A la lumiĂšre de nos performances passĂ©es, notre processus d’investissement dĂ©livre des rendements exceptionnels sur le long terme mais il est sensible aux pĂ©riodes de dislocation des prix des actifs. Ces pĂ©riodes de dĂ©sordre ont pour consĂ©quence que nos fonds rendent une partie des performances passĂ©es. Mais ils ont toujours recouvert ces contre- performances.

Il est important d’insister sur le fait qu’au-delĂ  d’ajustements nĂ©cessaires Ă  venir, le moteur de performance historique reste intact. 2020 (qui n’est d’ailleurs pas finie) ne serait que la quatriĂšme annĂ©e de performance nĂ©gative de notre Ă©quipe de gestion sur les 26 derniĂšres. Il faut remettre les choses en perspective et bien tenir compte des horizons d’investissement de nos fonds, qui ne se mesurent pas en mois mais en annĂ©es.

  • Votre scenario ?
    Bruno Crastes : Il y a un dĂ©calage aujourd’hui important entre la situation rĂ©elle de l’économie et les remĂšdes, appliquĂ©s par les gouvernements et les banques centrales, sous la forme de politiques monĂ©taires et fiscales d’une envergure jusqu’ici inĂ©galĂ©e. En d’autres termes, nous assistons Ă  une reprise en V, alors que les institutions n’ont pas d’autres choix que de mettre place des mesures fiscales et monĂ©taires comme si la reprise n’avait pas commencĂ©, comme si la trajectoire des Ă©conomies Ă©tait en L.

Les consĂ©quences Ă  court terme sont que les actifs vont se normaliser et resteront soutenus. A moyen terme, l’inflation, notamment dans les pays les plus dynamiques comme les USA, devrait repartir. On a rarement vu une combinaison de recettes « friedmanienne » et « keynesisienne » de cette ampleur, dont les consĂ©quences seront importantes Ă  moyen terme.

  • Est-il gĂȘnant d’ĂȘtre accusĂ© de faire de la gestion alternative alors que vous gĂ©rez des fonds qui s’adressent a priori Ă  tous les investisseurs ?
    Bruno Crastes : Non. Nous faisons effectivement de la gestion alternative ! Nous sommes alternatifs aux benchmarks et prĂ©tendons pouvoir apporter de la performance sur nos horizons de placement quelle que soit l’orientation des marchĂ©s financiers. Chez H2O AM, nous ne voulons pas ĂȘtre prisonniers de la direction des marchĂ©s. Nous n’avons donc en gĂ©nĂ©ral pas de benchmark.

C’est exactement le sens du terme « alternatif » tel qu’il existe dans notre industrie depuis les annĂ©es 90. La gestion traditionnelle consiste Ă  investir sur des produits « benchmarkĂ©s » ou, aujourd’hui, thĂ©matiques. La performance est essentiellement liĂ©e au thĂšme ou Ă  la classe d’actifs sous-jacente. Chez nous, vous achetez le savoir-faire de la sociĂ©tĂ© de gestion.

Nous n’avons jamais d’excuses si notre performance est mauvaise. Nous sommes une sociĂ©tĂ© de gestion qui a toujours ƓuvrĂ© pour Ă©viter que la gestion passive devienne la norme absolue. A nous de dĂ©montrer, une nouvelle fois, que nous avons notre place dans les allocations d’actifs de nos clients. Certes, quand vous sous-performez, vous essuyez des critiques qui peuvent ĂȘtre trĂšs vives, car vous ĂȘtes le seul responsable. Mais la performance dĂ©corrĂ©lĂ©e est une ressource rare et personne ne peut nier notre track record depuis 10 ans chez H2O AM et depuis 26 ans pour l’équipe de gestion.

  • Avez-vous mal Ă©valuĂ© les risques liĂ©s Ă  la dette privĂ©e ?
    Bruno Crastes : S’il est difficile d’apprĂ©cier sa propre conduite, il faut accepter que l’amplification des incertitudes de valorisation ait provoquĂ© une suspension. Nous avons dĂ©jĂ  dĂ©prĂ©ciĂ© les titres. Nous allons les cĂ©der, aussi vite que possible, mais aussi lentement que nĂ©cessaire, dans l’intĂ©rĂȘt de nos investisseurs. Dans le futur, nous n’achĂšterons plus de dettes privĂ©es dans des fonds UCITS, et ce quel qu’en soit le rendement. Pour nous, « privĂ© » devrait ĂȘtre synonyme de « confidentiel ».

Or, aujourd’hui, ce n’est plus le cas pour nous. Si subir la critique sur notre gestion liquide n’a pas d’effets sur les actifs sous-jacents, cela n’a pas Ă©tĂ© le cas sur les obligations dites « privĂ©es », mĂȘme si la plupart d’entre elles Ă©taient cotĂ©es sur un marchĂ©.

  • Comment le cantonnement annoncĂ© se traduit-il ?
    Bruno Crastes : AprĂšs scission, au lieu d’avoir un seul support d’investissement, les porteurs en auront deux : un FCP-« miroir », parfaitement liquide, oĂč notre expertise global-macro sera pleinement reprĂ©sentĂ©e, et un fonds SP (side pocket), oĂč les instruments illiquides ou trĂšs peu liquides du groupe Tennor seront mis de cĂŽtĂ© jusqu’à ce que nous les liquidions. Le contrat (appelĂ© « Evergreen ») qui dĂ©finit le calendrier des cessions dispose de deux Ă©tapes et arrivera Ă  Ă©chĂ©ance en juin 2021.

Nous envisageons de pouvoir faire des remboursements en cash en fonction de la rĂ©alisation des cessions. L’importance du travail juridique et opĂ©rationnel a un peu retardĂ© la rĂ©ouverture des fonds, qui est a finalement Ă©tĂ© fixĂ©e au 13 octobre. Nous avons continuĂ© Ă  gĂ©rer pendant la pĂ©riode de suspension et avons publiĂ© chaque jour des valeurs liquidatives estimatives. Celles-ci se sont bien tenues depuis fin aoĂ»t. La somme des deux valeurs liquidatives devrait donc ĂȘtre proche de celle du fonds initial (voire supĂ©rieure Ă  celle-ci) avant sa fermeture temporaire. Selon nous, sortir Ă  partir de la mi-octobre ou dans les semaines qui suivent, si on n’y est pas contraint, relĂšverait d’un mauvais timing.

Il ne faut pas se laisser guider par l’émotion. De toute façon, compte tenu du mĂ©canisme de swing pricing que nous avons adoptĂ© (les coĂ»ts de rachat sont supportĂ©s par les sortants), les porteurs qui resteront ne seront pas affectĂ©s par les rachats.

  • Pourquoi avez-vous durci votre tarification retail ?
    Bruno Crastes : Nous avons eu une Ă©norme demande et notre capacitĂ© en termes d’actifs sous gestion n’était pas sans limite. Quand un produit est rare et trĂšs demandĂ©, il est logique d’en augmenter le prix. Nous l’avons fait sur certaines classes de part (SR, pour super retail), dans l’intĂ©rĂȘt de nos investisseurs et pour protĂ©ger la performance. Cela a Ă©tĂ© trĂšs bien compris par nos partenaires et par nos clients.

  • Votre objectif n° 1 aujourd’hui ?
    Bruno Crastes : Notre objectif n’est pas de faire croĂźtre nos encours, mais de dĂ©montrer une nouvelle fois notre capacitĂ© de rebond. Nous allons aussi promouvoir des fonds de crĂ©ation rĂ©cente (convertibles, dette souveraine europĂ©enne, « systĂ©matique », volatilité ) et en ouvrir d’autres, comme un fonds de fonds sur notre gamme historique. Nous prĂ©fĂ©rons l’excellence Ă  la taille. Notre challenge est donc de montrer de nouveau ĂĄ nos investisseurs notre utilitĂ© dans leurs allocations d’actifs.

Pour info, clients AXA

Axa communique sur le traitement des fonds H2O AM suite Ă  l’opĂ©ration de scission

Publié le 19 Octobre 2020

Extrait de la communication d’Axa Wealth Management à ses partenaires :

Comme vous le savez sĂ»rement, la sociĂ©tĂ© de gestion H2O AM, dans ses communications du 22 septembre 2020 et du 9 octobre 2020, a confirmĂ© la finalisation de l’opĂ©ration de scission des 7 fonds suspendus en aoĂ»t 2020, ayant pour consĂ©quence la crĂ©ation d’un cantonnement des actifs illiquides.

Ainsi, suite Ă  ce cantonnement, vos clients disposeront :

d’un fonds « miroir/liquide » dont la reprise des cotations a eu lieu dĂšs le 14 octobre 2020,
et d’un fonds SP (« Side Pocket ») dans lesquels les instruments « privĂ©s » illiquides du groupe Tennor ont Ă©tĂ© logĂ©s. Ces fonds SP feront ainsi l’objet d’une gestion « extinctive » dont l’échĂ©ance actuelle est estimĂ©e Ă  juin 2021, c’est-Ă -dire que des remboursements pĂ©riodiques en numĂ©raire sur votre contrat pourront avoir lieu au grĂ© des opĂ©rations de vente rĂ©alisĂ©es par H2O jusqu’à cette date.

Concernant le fonds H2O Fidelio, nous ne disposons, Ă  ce stade, d’aucune information sur la reprise de sa cotation mais celui-ci ne fera pas, en tout Ă©tat de cause, l’objet d’un cantonnement des instruments « privĂ©s », s’agissant d’un fonds de droit irlandais. Dans l’attente d’élĂ©ments complĂ©mentaires, aucune demande d’opĂ©ration impliquant un investissement ou un dĂ©sinvestissement ne pourra ĂȘtre traitĂ©e.

(
) Compte tenu de ces éléments, les opérations possibles sur nos contrats seront différentes en fonction des parts.

Opérations sur les fonds « liquides »

Les fonds accueillant les instruments liquides ou « Fonds FCP » sont les suivants : H2O Allegro FCP, H2O MultiBonds FCP, H2O MultiStrategies FCP, H2O Adagio FCP, H2O Moderato FCP, H2O MultiEquities FCP ainsi que H2O Vivace FCP.

Leurs cotations ont repris depuis le 14 octobre ; nĂ©anmoins, ces supports restent inaccessibles Ă  l’investissement dans nos contrats. Il s’agit d’une position prudentielle prise par la compagnie, nous permettant de mesurer les impacts de cette suspension sur les diffĂ©rents fonds « impactĂ©s ». La rĂ©intĂ©gration des fonds dans la liste des supports ouverts Ă  l’investissement sera rĂ©examinĂ©e Ă  l’issue d’une pĂ©riode d’observation pouvant s’étendre sur plusieurs mois.

Ces fonds « liquides » peuvent, en revanche, faire l’objet de demandes de dĂ©sinvestissement depuis le 13 octobre (avec une date de valeur au plus tĂŽt au 14 octobre selon nos conditions gĂ©nĂ©rales).

Concernant les allocations en Gestion sous mandat Collective, les sociĂ©tĂ©s de gestion disposent d’une pĂ©riode d’un mois pour sortir les fonds H2O de leur allocation (soit jusqu’au 10 novembre).

Concernant les autres opérations en cours sur les contrats, voici les différentes situations auxquelles vous pourriez faire face :

Les options financiĂšres (EcrĂȘtage, Stop Loss et Stop Loss Max) mises en place sur les supports avant scission sont rĂ©siliĂ©es,
Les investissements progressifs ayant pour support cible un de ces fonds sont annulĂ©s (comme cela a Ă©tĂ© le cas pour les Ă©chĂ©ances de septembre et d’octobre) et devront faire l’objet d’une nouvelle allocation,
Les rachats partiels programmés impliquant ces supports sont maintenus,
Enfin, les versements libres programmĂ©s continuent Ă  ĂȘtre investis automatiquement pour l’ensemble de l’allocation hors fonds H2O et vers le support de trĂ©sorerie du contrat pour la partie affectĂ©e aux supports H2O.

Opérations sur les « Side Pockets »

Les « Fonds SP » ou « Side Pockets » qui regroupent les investissements « privés » sont les suivants : H2O Allegro SP, H2O MultiBonds SP, H2O MultiStrategies SP, H2O Adagio SP, H2O Moderato SP, H2O MultiEquities SP ainsi que H2O Vivace SP ;

Ces fonds, de par leur nature illiquide, ne pourront faire l’objet d’aucune opĂ©ration sur les contrats c’est-Ă -dire d’aucun acte de versement ou d’arbitrage.

Les valeurs publiées par la société de gestion sont estimatives (
). Celles-ci ne constituent en aucun cas une valeur transactionnelle.

Ainsi, la valorisation retenue dans nos contrats d’assurance vie sera de 0,00001€ par part. Cela ne reflĂšte nĂ©anmoins pas la valeur des actifs dĂ©tenus dans la « Side Pocket ».

Par ailleurs, les « Side Pockets » H2O ne feront l’objet, d’aucun frais de gestion pour vos clients, et par consĂ©quent d’aucun commissionnement. De la mĂȘme maniĂšre, l’assureur ne percevra pas de rĂ©trocessions sur ces parts.

En cas de dĂ©cĂšs ou de rachat sur ces parts, nous proposerons un rĂšglement en titres (les rĂ©fĂ©rences d’un compte-titre seront nĂ©cessaires). Il est Ă©galement possible d’adresser une demande de rachat partiel portant sur la totalitĂ© des fonds liquides en lieu et place d’un rachat total (ce qui permet de maintenir les droits des souscripteurs sur les « Side Pockets » au sein de leurs contrats d’assurance jusqu’à leur liquidation).

Enfin, pour l’instant, les « Fonds SP » ne seront pas visibles dans le dĂ©tail de l’épargne des contrats concernĂ©s sur l’Extranet Partenaires et sur AXA Connective Software.

Dans les jours qui viennent, vos clients recevront un courrier les informant de cette situation. Ces communications vous seront préalablement envoyées. (
)

Point d’entrĂ©e (ou pas) sur les fonds H2O

Publié le 10 Juin 2019

Lundi de PentecÎte : 2 fonds star de la gamme H2O sont derniers du palmarÚs H24 des fonds diversifiés / flexibles.

Difficile de faire cette news pour un autre asset manager.

Mais pour H2O c’est pratiquement de la publicitĂ© puisque trĂšs souvent le rebond a Ă©tĂ© impressionnant.

Sur H24 vous ĂȘtes tous des professionnels, Ă  vous de voir si quelques fonds de la gamme H2O correspondent au profil de risque de vos clients.

Attention, il y a des frais d’entrĂ©e sur H2O Multistrategies ! Voici la solution proposĂ©e par H2O AM lors d’une des derniĂšres confĂ©rences :

Mehdi Rachedi : « Un investisseur qui aime H2O Multistrategies, il va oĂč maintenant que le fonds est fermĂ© ? »
Bruno Crastes : « Je vais vous dire ce qu’est H2O Multistrategies. C’est 75% de H2O Multibonds, 75% de H2O Multiequities. Achetez les deux et vous aurez juste 100% au lieu de 150%.»

Bonjour Linxie, pouvez-vous nous le confirmer???

H2O AM facilite les souscriptions dans ses fonds


Publié le 24 Juin 2019

Il y a quelques mois, H2O AM avait mis en place d’important frais d’entrĂ©e afin de freiner l’augmentation de la collecte.

La sociĂ©tĂ© a depuis dĂ©passĂ© les 33 milliards € d’encours.

Suite aux Ă©vĂ©nements de ces derniers jours, elle pourrait repasser sous les 30 milliards € sous gestion.

Elle a donc dĂ©cidĂ© d’autoriser de nouveau les souscriptions sans droit d’entrĂ©e.

Pour combien de temps ?

A noter par ailleurs que H2O AM a mis en place en 2017 des rÚgles de swing pricing. Elles sont destinées à protéger les porteurs de parts restant dans les fonds des coûts liés aux sorties, qui sont donc supportés par les investisseurs demandant le rachat de parts. Les VL de jeudi sont pour partie dégradées via ce phénomÚne.

Faut-il conserver ou non les fonds de la gamme H2O AM ?
Publié le 25 Juin 2019

Nous avons demandé à EOS Allocations de nous communiquer son analyse

Actualités des fonds H2O Asset Management

Il nous a semblĂ© important de faire un point sur la situation des fonds H2O aprĂšs l’article paru sur un blog liĂ© au Financial Times. Natixis, qui possĂšde 50,01% de la sociĂ©tĂ© H2O, a perdu plus de -11% en bourse jeudi 20 juin sur la nouvelle. En parallĂšle, la sociĂ©tĂ© de notation de fonds Morningstar a suspendu les notes de certains fonds H2O.

Que dit l’article ?

Il met clairement en doute la probitĂ© de la sociĂ©tĂ© H2O sur des positions prises sur des obligations illiquides, c’est-Ă -dire des obligations qui ne cotent pas ou peu. Voici les Ă©lĂ©ments importants citĂ©s par l’article : Le point bas du marchĂ© a Ă©tĂ© touchĂ© lors de la derniĂšre semaine de 2018. Il y a donc un effet calendaire indĂ©niable.

La sociĂ©tĂ© H2O a achetĂ© pour le compte de ses fonds des obligations liĂ©es au sulfureux financier allemand Lars Windhorst pour un total de 1,4 milliard d’Euros. Ces positions reprĂ©sentent 0 Ă  3% de l’actif total de certains fonds H2O. Plus largement les positions illiquides reprĂ©sentent 5 Ă  10% selon les fonds.
Sur ces obligations liĂ©es Ă  Lars Windhorst, le poids d’H2O dans le montant total de l’émission peut aller jusqu’à 70%. Un chiffre si important qu’il fait poser des questions au journaliste.
Bruno Crastes est rentrĂ© derniĂšrement au conseil consultatif de la sociĂ©tĂ© de Lars Windhorst. Le journaliste pointe un potentiel conflit d’intĂ©rĂȘts.
Le journaliste fait un lien entre H2O et un fonds de GAM (sociĂ©tĂ© de gestion suisse) qui a dĂ» fermer. Ce fonds ne pouvait pas faire face aux sorties de fonds Ă  cause d’actifs illiquides.

Quelles réponses apporte H2O ?

Les positions ont toujours été publiques.
Les positions illiquides sont une diversification qui apporte du rendement.
Il n’y a pas de conflit d’intĂ©rĂȘts. Bruno Crastes est rentrĂ© au conseil consultatif pour justement surveiller d’encore plus prĂšs les intĂ©rĂȘts de ses investisseurs.
Le poids d’H2O dans ces Ă©missions obligataires est important pour justement avoir plus de poids dans les nĂ©gociations et dans la prĂ©servation des intĂ©rĂȘts des investisseurs.

Qu’est-ce que nous en pensons ?

Le poids des actifs illiquides mĂȘme s’il intrigue n’est pas si important. 90% du portefeuille est positionnĂ© sur les marchĂ©s les plus liquides (devises, dĂ©rivĂ©s) soit bien mieux que de nombreux actifs dĂ©tenus en gestion de patrimoine. En prenant le scĂ©nario improbable oĂč les actifs illiquides perdraient 100% de leur valeur, les fonds les plus agressifs perdraient -10%, soit une variation relativement classique pour des Multibonds, Allegro ou autres MultistratĂ©gies.
La vraie problĂ©matique est celle de l’effet panique et des flux affĂ©rents. Si des flux sortants massifs venaient Ă  se concrĂ©tiser dans les jours Ă  venir (effet panique), l’impact sur les fonds pourrait se faire sentir d’autant plus qu’avec l’effet de levier important dans les fonds le travail de l’équipe de gestion pour gĂ©rer les sorties serait complexe. De plus, les gĂ©rants seraient obligĂ©s de liquider les actifs liquides et de garder les actifs non liquides (invendables lorsque tout le marchĂ© sait qu’H2O est exposĂ© et en difficultĂ©). Le poids des actifs illiquides dans les portefeuilles pourrait ainsi grimper.
Cela Ă©tant dit, les conditions de marchĂ© sont favorables (pas de stress dans le marchĂ©), l’impact serait donc limitĂ©.
Certains investisseurs doutent de la performance des fonds H2O par mĂ©connaissance. « Si je ne comprends pas, cela doit ĂȘtre louche ». Cependant, les performances stellaires des 5 derniĂšres annĂ©es sont relativement faciles Ă  comprendre : des paris macro-Ă©conomiques gagnants (le dollar va monter contre un panier de monnaies, la zone Euro ne va pas exploser, les taux vont monter aux US
) couplĂ©s Ă  un fort effet de levier. Attention, cet effet de levier est source de performance mais aussi source de risque, en cas de paris perdants, la contreperformance est amplifiĂ©e.
Les fonds H2O ont toujours Ă©tĂ© des fonds risquĂ©s (surtout les vĂ©hicules les plus exposĂ©s comme Allegro, Multibonds, MultistratĂ©gies
). On ne peut pas gagner quasiment 200% en 5 ans (H2O Multibonds) sans s’exposer Ă  de sĂ©vĂšres baisses. Forte performance espĂ©rĂ©e = fort risque.

MAIS des questions subsistent :

Nous sommes Ă©tonnĂ©s qu’H2O soit allĂ© chercher des titres aussi controversĂ©s pour des contributions au rendement relativement marginales.
Depuis le dĂ©but de l’aventure H2O, Bruno Crastes n’a eu de cesse de dire aux investisseurs que la liquiditĂ© Ă©tait clef dans un environnement obligataire de plus en plus illiquide. Pourquoi faire l’inverse mĂȘme pour une faible quote part des portefeuilles ?

SYNTHESE

MĂȘme si nous avons du mal Ă  comprendre ce que Bruno Crastes « allait faire dans cette galĂšre », les positions sont relativement contenues et l’environnement de marchĂ© favorable. Le vrai risque est un effet panique avec des ventes massives. Le moment de vĂ©ritĂ© sera dans les prochains jours. L’équipe de Bruno Crastes a su nous prouver que malgrĂ© la volatilitĂ©, la performance Ă©tait au rendez-vous. Elle va devoir maintenant prouver qu’elle sait gĂ©rer des sorties brutales d’encours et qu’elle sait gĂ©rer la liquiditĂ© des fonds. Un nouveau dĂ©fi de taille pour H2O mais dont ils peuvent sortir grandis.

Nous conseillons de maintenir les positions dans les portefeuilles, tout en soulignant que nous n’avons cessĂ© de conseiller d’allĂ©ger les positions (Ă©crĂȘtage des plus-values) afin de maintenir des expositions raisonnables.

La diversification reste le maitre mot dans la construction de portefeuille. Les fonds H2O sont performants mais risqués. Des expositions au-delà de 10-12% nous paraissent déraisonnables ou réservées à des investisseurs trÚs agressifs.

L’équipe EOS Allocations

H2O Asset Management, le succÚs du hedge fund à la française

La sociĂ©tĂ© de gestion française a su adapter au climat de l’Europe des produits nĂ©s outre-Atlantique Ă  la rĂ©putation souvent sulfureuse.

Par AgnĂšs Lambert PubliĂ© aujourd’hui Ă  06h00

« L’eau, c’est la performance, mais aussi la liquiditĂ© et la transparence », assure Vincent Chailley, le directeur des investissements et cofondateur d’H2O Asset Management avec Bruno Crastes, son directeur gĂ©nĂ©ral.
« L’eau, c’est la performance, mais aussi la liquiditĂ© et la transparence », assure Vincent Chailley, le directeur des investissements et cofondateur d’H2O Asset Management avec Bruno Crastes, son directeur gĂ©nĂ©ral. Guy Bouchet / Photononstop
La valeur n’attend point le nombre des annĂ©es. Créé il y a neuf ans, le fonds d’investissement spĂ©culatif H2O Asset Management joue dans la cour des grands, avec un actif sous gestion de 28,3 milliards d’euros, et se distingue cette annĂ©e avec un trophĂ©e Fundclass pour la rĂ©gularitĂ© de ses performances sur sept ans. Son nom n’a pas Ă©tĂ© choisi au hasard : « L’eau, c’est la performance, mais aussi la liquiditĂ© et la transparence », assure Vincent Chailley, le directeur des investissements et cofondateur d’H2O Asset Management avec Bruno Crastes, son directeur gĂ©nĂ©ral. Ces qualitĂ©s se dĂ©clinent dans la gestion des hedge funds.

Ce fonds d’investissement spĂ©culatif garantit une liquiditĂ© quotidienne et une grande transparence sur la composition des portefeuilles.

Les produits d’H2O Asset Management sont loin des boĂźtes noires que sont parfois les hedge funds, ces fonds hautement spĂ©culatifs qui font appel Ă  des techniques de marchĂ© aussi sophistiquĂ©es qu’obscures. La sociĂ©tĂ© de gestion a principalement dĂ©clinĂ© sa gamme dans le cadre rĂ©glementaire europĂ©en des Undertakings for Collective Investment in Transferable Securities (Ucits), qui garantit une liquiditĂ© quotidienne et une grande transparence sur la composition des portefeuilles.

« Notre philosophie de gestion repose sur une grande diversification : nous travaillons toutes les classes d’actifs, ainsi que leurs interactions », rĂ©sume Vincent Chailley. L’équipe compte une vingtaine de professionnels de l’investissement, parmi lesquels sept ingĂ©nieurs quantitatifs chargĂ©s de brasser des milliers de donnĂ©es. « Nous nous appuyons sur des modĂšles quantitatifs, mais l’équipe de gestion reste au cƓur du processus d’investissement. Ce ne sont jamais les chiffres qui dĂ©cident », ajoute-t-il en comparant ses fonds Ă  des avions de ligne bourrĂ©s d’électronique mais dont le pilote reste seul maĂźtre Ă  bord.

Principal fonds de la gamme avec un encours de 7 milliards d’euros, H2O Adagio a pour objectif de servir une performance de 3 % au-dessus du marchĂ© monĂ©taire. Mission accomplie, puisqu’il gagne 5,98 % sur un an Ă  fin janvier, contre − 0,37 % pour l’indice Eonia, le taux de rĂ©fĂ©rence interbancaire de la zone euro. « Notre gestion est dynamique. Nous avons besoin de maĂźtriser les encours sous gestion pour prĂ©server la performance. C’est pourquoi nous avons limitĂ© la collecte sur certains produits depuis juin 2018 », prĂ©cise Vincent Chailley. Ainsi, des frais d’entrĂ©e dissuasifs sont appliquĂ©s sur deux fonds depuis l’étĂ© dernier et sur cinq nouveaux produits, dont H2O Adagio depuis le 11 fĂ©vrier. La rançon du succĂšs.

CĂŽtĂ© distribution, H2O Asset Management est dĂ©jĂ  largement prĂ©sent Ă  l’international. L’Europe continentale reprĂ©sente 71 % des encours collectĂ©s, auxquels s’ajoutent 5 % pour le Royaume-Uni, le solde provenant d’Asie, du Moyen-Orient et des Etats-Unis. En France, les particuliers peuvent accĂ©der Ă  certains produits de la gamme par le biais de leur contrat d’assurance-vie sur des plates-formes comme Axa, Generali ou Swiss Life. Mais la trĂšs grande majoritĂ© des clients sont des investisseurs institutionnels. H2O Asset Management s’appuie, depuis son lancement en 2010, sur son actionnaire de rĂ©fĂ©rence, Natixis Investment Managers, qui dĂ©tient 50,01 % du capital. « Ce modĂšle est rassurant pour les clients institutionnels, qui ont besoin de partenaires solides. Il nous permet d’accĂ©der aux services d’un grand groupe tout en nous laissant une libertĂ© totale de gestion et de bĂ©nĂ©ficier d’une plate-forme de distribution internationale », dĂ©taille Vincent Chailley.

Autre particularitĂ© d’H2O Asset Management, le hedge fund Ă  la française est installé  Ă  Londres, depuis sa crĂ©ation. Un bureau parisien ouvrira cependant ses portes en mars, avant la date fatidique de l’entrĂ©e en vigueur du Brexit, le 29 mars. « Le cƓur de la gestion devrait rester Ă  Londres, mais nous souhaitons avoir un pied en France pour dĂ©velopper aussi de nouvelles activitĂ©s », commente Vincent Chailley.

AgnĂšs Lambert

H2O AM annonce des rendements qui devraient ĂȘtre « explosifs Â»â€Š
Publié le 21 Mars 2019

Extrait de la note de marché rédigée par H2O AM envoyée à ses partenaires hier

Les actifs risquĂ©s europĂ©ens bĂ©nĂ©ficient d’un alignement des planĂštes qui a rarement Ă©tĂ© aussi favorable, Ă  l’exception, peut-ĂȘtre, de la fin des annĂ©es 1990.

Leurs valorisations se situent Ă  des niveaux extrĂȘmes.

Le positionnement du marché est incroyablement baissier, et les anticipations concernant les risques politiques et économiques atteignent des sommets.

Plus important encore, ils ont quasiment disparu des écrans-radar de la plupart des opérateurs de marché.

Leur piĂštre performance au cours de l’annĂ©e Ă©coulĂ©e a Ă©tĂ© si dommageable pour les investisseurs de long terme que la dĂ©ception gĂ©nĂ©rale s’est muĂ©e en aversion collective.

Au-delĂ  de toutes les bonnes raisons manifestes dĂ©jĂ  mentionnĂ©es, une telle aversion collective Ă  l’égard de ces actifs constitue probablement l’argument le plus convaincant en leur faveur.

C’est la raison pour laquelle leurs rendements devraient vraisemblablement ĂȘtre aussi explosifs qu’ils le furent Ă  la fin des annĂ©es 1998 et 1999.

Les signes précurseurs sont, en effet, trÚs similaires.

H2O : une ambition internationale

Publié le 3 Avril 2019

H2O AM, prĂ©sidĂ©e par Bruno Crastes, gĂšre aujourd’hui plus de 30 milliards d’euros avec sa Dream Team de 80 personnes.

Mise en place de délégations de gestion sur certains fonds H2O AM

Forte d’une croissance importante de ses activitĂ©s sur les derniĂšres annĂ©es et souhaitant se donner les moyens de poursuivre son dĂ©veloppement, H2O AM LLP, implantĂ©e historiquement Ă  Londres, a dĂ©cidĂ© d’accroĂźtre sa prĂ©sence internationale avec la crĂ©ation de nouvelles filiales de gestion.

Ces nouvelles sociétés ont pour vocation de permettre à H2O AM LLP de mieux couvrir les différents marchés et instruments sur lesquels elle intervient.

Ces nouvelles filiales sont au nombre de trois et sont basées :

Ă  Paris : H2O AM EUROPE
Monaco : H2O MONACO SAM
et Singapour : H2O AM ASIA PTE LTD

En conséquence, H2O AM LLP a décidé de déléguer certains axes de gestion (ou appelés aussi « overlays ») à ses nouvelles filiales comme décrit ci-aprÚs :

H2O AM EUROPE : Gestion de la volatilitĂ© sur les marchĂ©s d’actions
H2O MONACO SAM: Trading tactique
H2O AM ASIA PTE LTD : Gestion obligataire asiatique/opportunitĂ©s liĂ©es Ă  des plages horaires Ă©largies par rapport Ă  l’Europe.

NĂ©anmoins, en sa qualitĂ© de principal centre de gestion de H2O AM, H2O AM LLP reste au cƓur du dispositif de gestion financiĂšre de vos fonds en matiĂšre d’allocation stratĂ©gique.

Dans ce contexte, H2O AM LLP, en sa qualitĂ© de sociĂ©tĂ© de gestion de tĂȘte, dĂ©lĂ©guera une partie de la gestion financiĂšre des fonds aux autres sociĂ©tĂ©s de gestion du groupe H2O AM telles que :

Ces délégations entreront en vigueur le 1er avril 2019.

Ces changements n’entraĂźnent aucune consĂ©quence ni sur la gestion, ni sur le profil de risque/rendement des OPC, ni sur le fonctionnement de ces derniers.

Les nouveaux prospectus sont disponibles :

au siÚge social de H2O AM LLP : 10 Old Burlington Street, London W1S 3AG. Ils vous seront adressés dans un délai de huit jours ouvrés sur demande écrite.
et à l’adresse internet suivante : www.h2o-am.com.

Entretiens téléphoniques H2O #3 - 17/01/2014
Matthieu Genessay, Client Servicing H2O AM - Bruno Crastes, CEO H2O AM

Bilan 2013 et perspectives 2014.

Ah


La force relative du meilleur des indices europĂ©ens est toujours en tendance baissiĂšre face Ă  n’importe quel indice US (S&P, DJIA, Nasdaq ou Russell), dans toutes les unitĂ©s de temps du mensuel au daily, depuis des annĂ©es. (hormis quelques rares petits rallyes de surperformance de courte durĂ©e) . Et cette sous-performance en excluant mĂȘme le taux de change. Si on inclut le change, les indices europĂ©ens font encore moins bien


Qu’on nous dise que les indices europĂ©ens sont sous-valorisĂ©s je veux bien, mais tant qu’il n’y a pas un retournement durable de la force relative en faveur des indices europĂ©ens miser dessus pour autre choses qu’un swing de quelques semaines sera a priori toujours moins rĂ©munĂ©rateur que de miser sur les US.

Quel dommage tout cette quantitĂ© de temps et ce travail dĂ©ployĂ© par certains Ă  essayer d’entrer dans la tĂȘte de Bruno Crastes et Ă  tenter de comprendre ses stratĂ©gies et positions, dans ces produits H2O qui restent des boĂźtes noires
 Quand on pourrait passer ce temps Ă  Ă©tudier directement et soi-mĂȘme les diffĂ©rents marchĂ©s, construire son allocation, prendre du levier Ă©ventuellement
 Mais, soi-mĂȘme, analyser, construire ses stratĂ©gies et gĂ©rer son risque. Ce n’est pas si insurmontable.

En fait leur gestion du risque face au rĂ©fĂ©rendum c’était pile ou face

C’est la fin de H2O Ă  mon avis. Niveau crĂ©dibilitĂ© ils ne s’en remettront jamais.