Energies renouvelables et environnement

Une nouvelle usine au Texas va produire du carburant de synthĂšse Ă  2 euros le litre

Les carburants synthĂ©tiques font l’objet Ă  la fois d’un intĂ©rĂȘt grandissant et de critiques nourries depuis que l’Allemagne a contraint les institutions europĂ©ennes Ă  accorder un sursis aprĂšs 2035 aux vĂ©hicules neufs Ă  moteur thermique s’ils les utilisent. Cela a provoquĂ© une levĂ©e de boucliers des gouvernements, des organisations Ă©cologistes et de bon nombre de constructeurs automobile, qui ont fait de la fin des vĂ©hicules Ă  moteur Ă  combustion interne l’Alpha et l’Omega de leur politique de dĂ©carbonation des transports. Ils se rassurent en expliquant que les carburants de synthĂšses resteront coĂ»teux, marginaux et difficiles Ă  produire en quantitĂ©. Ils pourraient bien se tromper une fois encore
 en nĂ©gligeant un argument essentiel en termes d’empreinte carbone, de coĂ»t Ă©conomique et d’acceptabilitĂ© sociale. Les carburants de synthĂšse peuvent permettent d’utiliser une partie des Ă©quipements (vĂ©hicules) et des infrastructures existants. Cela fait une Ă©norme diffĂ©rence.

Les carburants synthĂ©tiques n’ont pas bonne presse. Depuis que l’Allemagne les a soudain sortis de son chapeau pour faire plier les institutions europĂ©ennes et obtenir une prolongation de la durĂ©e de vie des vĂ©hicules Ă  moteur thermique. Il sera en thĂ©orie encore possible d’en acheter des neufs aprĂšs 2035 s’ils fonctionnent avec des carburants synthĂ©tiques dĂ©carbonĂ©es. Les gouvernements et les organisations Ă©cologistes, qui ont fait de la fin des vĂ©hicules Ă  moteur Ă  combustion interne l’Alpha et l’Omega de leur politique de dĂ©carbonation des transports et les constructeurs automobiles qui ont investi, contraints et forcĂ©s, des centaines de milliards d’euros et de dollars dans l’électrique Ă  batteries, sont furieux.

Les politiques et les technocrates doivent définir les objectifs de décarbonation, surtout pas imposer les technologies

Ils se rassurent en expliquant que de toute façon les carburants de synthĂšses resteront coĂ»teux, marginaux et difficiles Ă  produire en quantitĂ©. Ils pourraient bien se tromper car ils nĂ©gligent sciemment un argument majeur en termes d’empreinte carbone, de coĂ»t Ă©conomique et d’acceptabilitĂ© sociale et politique. Les carburants de synthĂšse peuvent permettre d’utiliser une bonne partie des Ă©quipements (les vĂ©hicules) et des infrastructures existants de stockage, de transport et de distribution des carburants, ce qui fait une diffĂ©rence considĂ©rable.
Il deviendrait ainsi possible de continuer Ă  utiliser une partie du milliard et demi de vĂ©hicules Ă  moteur thermique en circulation dans le monde aujourd’hui et les infrastructures de transport et distribution des carburants fossiles. Cela dĂ©montrerait une fois encore que les politiques et les technocrates ne doivent surtout pas dicter les technologies Ă  utiliser. Ils doivent fixer des objectifs de dĂ©carbonation et laisser industriels et consommateurs trouver le chemin. Sinon cela mĂšne en gĂ©nĂ©ral Ă  la catastrophe


Issu d’hydrogĂšne vert bas carbone et de CO2 capturĂ© dans l’atmosphĂšre

PremiĂšre question, qu’est-ce qu’un carburant de synthĂšse ? C’est un carburant né de l’assemblage de molécules qui composent un hydrocarbure mais produites à partir de sources neutres en termes d’émissions de gaz Ă  effet de serre. Nous en utilisons d’ores et dĂ©jĂ  quotidiennement puisque ceux issus de la biomasse sont ajoutĂ©s presque systĂ©matiquement aux carburants vendus Ă  la pompe. Et ils sont mĂȘme largement majoritaire pour ce qui est du fameux SuperĂ©thanol-E85. Il a vu sa consommation s’envoler l’an dernier. Les ventes de ce carburant fabriquĂ© avec un mĂ©lange d’alcool d’origine agricole et d’essence ont ainsi augmentĂ© de 83% en 2022 avec 854 millions de litres Ă©coulĂ©s. En raison Ă©videmment d’un faible niveau de taxe, en moyenne de l’ordre de 11,83 centimes par litre contre 68,29 centimes pour le SP95. Au point que ses prix, tout en restant compĂ©titifs, se sont envolĂ©s faute notamment de quantitĂ©s.

Combien de panneaux solaires Lidl faut-il pour égaler un réacteur nucléaire ?

Le premier kit solaire de balcon estampillĂ© « Parkside », la marque d’outils Ă  bas coĂ»ts lancĂ©e par Lidl, dĂ©barque le 17 mai dans les magasins allemands. S’il s’arrache dĂ©jĂ  en magasin, quel impact peut-il rĂ©ellement avoir sur le rĂ©seau Ă©lectrique et la rĂ©duction des Ă©missions de CO₂ ?

Ce mercredi matin, dans le magasin Lidl de Goldscheuer (Allemagne) non loin de Strasbourg, il ne restait aucun kit solaire « de balcon », Cette petite ruĂ©e vers la mini centrale photovoltaĂŻque Lidl, vendue au prix trĂšs concurrentiel de 199 €, peut-elle avoir un effet bĂ©nĂ©fique sur le rĂ©seau Ă©lectrique et sur les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre ? Combien de panneaux solaires Lidl faut-il installer pour Ă©galer la production d’un rĂ©acteur nuclĂ©aire de type EPR ?
Pour avoir une premiĂšre estimation « Ă  la louche », nous avons sorti la calculette. Si la quantitĂ© de kits solaires commercialisĂ©s par Lidl est inconnue, nous avons considĂ©rĂ© arbitrairement un volume de 10 000 unitĂ©s. Chaque kit doit produire 100 kWh annuellement selon la marque, ce qui est tout Ă  fait rĂ©aliste pour ce genre d’installation souvent mal exposĂ©e au soleil, le facteur de charge s’élevant Ă  7,6 % (contre 11 % globalement en Allemagne et 13 % en France). Avec une puissance cumulĂ©e de 1,5 MWc, nos 10 000 kits Ă©quivalent Ă  une centrale solaire de 8 300 mÂČ, comme il est possible d’en trouver sur des toitures de petits bĂątiments industriels.

Un réacteur nucléaire ou 108 millions de panneaux solaires ?

L’impact des 10 000 panneaux solaires de balcon Lidl est donc loin d’ĂȘtre considĂ©rable. S’ils peuvent rĂ©duire Ă  leur hauteur les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre, ils ne bouleverseront Ă©videmment pas le rĂ©seau Ă©lectrique allemand. Mais qu’en serait-il si la cĂ©lĂšbre chaĂźne de supermarchĂ©s hard discount dĂ©cidait de commercialiser Ă  trĂšs grande Ă©chelle de son kit solaire ? Combien de kits devrait-elle Ă©couler pour Ă©galer la production d’un rĂ©acteur nuclĂ©aire de type EPR ?
En se basant sur les 10,87 milliards de kWh produits en 2021 par le rĂ©acteur EPR Taishan II en Chine, il faudrait dĂ©ployer pas moins de
 108,7 millions de kits solaires Lidl, soit 1,3 kit par allemand ! À 150 Wc de puissance unitaire, ces panneaux injecteraient potentiellement jusqu’à 16 GW Ă  midi dans le rĂ©seau. Une puissance colossale qu’il serait indispensable de lisser via un solide rĂ©seau de stockage par stations de transfert d’énergie par pompage turbinage (STEP). Difficilement envisageable. Ce n’est de toute façon pas la vocation de ces petits kits solaires prĂȘts-Ă -brancher, qui restent pertinents pour effacer la consommation de fond d’un logement : ces quelques centaines de watts absorbĂ©s par la box internet, le rĂ©frigĂ©rateur et les appareils en veille, qui ont leur petit effet sur la facture d’électricitĂ©.

L’essor des renouvelables ne rĂ©duit en rien la domination des Ă©nergies fossiles

Énergies renouvelables

Comment éviter les arnaques

PIÈGE N° 1 ‱ SE TROMPER DANS LE CHOIX DE SON ÉQUIPEMENT

De la patience, du courage et beaucoup de recherches sont nĂ©cessaires lorsque l’on se lance dans un projet d’énergies renouvelables. Cela commence dĂšs le choix de l’équipement, car le premier piĂšge Ă  Ă©viter est de se tromper de matĂ©riel. Il convient en effet de trouver le plus adaptĂ© et le plus efficace, puis de dĂ©nicher l’artisan qualifiĂ© qui mĂšnera le projet Ă  bon port. Le modĂšle retenu doit, par ailleurs, ĂȘtre Ă©ligible aux subventions, car mĂȘme si votre motivation premiĂšre ne rĂ©side pas dans les aides, cela serait dommage de ne pas en profiter !
Pour bien choisir, il est Ă©galement primordial de cibler ses objectifs. Qu’attendez-vous de votre installation ? Sera-t-elle votre seul mode de chauffage ou servira-t-elle d’appoint ? Par exemple, si vous optez pour un insert ou un foyer fermĂ©, il est fort probable que vous deviez le complĂ©ter par une autre source de chaleur. Une pompe Ă  chaleur peut, en revanche, suffire pour une maison, mais elle consomme de l’électricité  il faut donc prĂ©voir la facture qui va avec. Idem pour les panneaux solaires : produirez-vous de l’eau chaude sanitaire, ou bien de l’électricitĂ© que vous revendrez ? Clarifier ses objectifs Ă©vite les dĂ©ceptions.
L’isolation, un point capital
DĂ©nominateur commun de toutes les installations proposĂ©es : leurs performances sont liĂ©es Ă  l’isolation du domicile. « Une fois le logement isolĂ© de façon efficace, c’est-Ă -dire de maniĂšre globale, les besoins en chauffage sont moindres et l’équipement choisi peut ĂȘtre adaptĂ© en consĂ©quence », insiste Vincent Legrand, directeur gĂ©nĂ©ral de DorĂ©mi, une entreprise sociale et solidaire qui accompagne les mĂ©nages dans leurs travaux. Un poĂȘle Ă  bois constituera, par exemple, le mode principal de chauffage d’une maison si celle-ci est peu Ă©nergivore. MĂȘme chose pour une pompe Ă  chaleur.
En dĂ©pit d’un nombre importants de dĂ©convenues, le marchĂ© des pompes Ă  chaleur est en pleine croissance.
Attention, ĂȘtre tentĂ© par une installation ne signifie pas pour autant qu’elle sera adaptĂ©e Ă  votre logement. Prenons les panneaux solaires : ils ne seront intĂ©ressants que sur des toitures bien exposĂ©es, qui ne sont pas masquĂ©es par des arbres ou par d’autres bĂątiments. Par ailleurs, mettre un poĂȘle Ă  pellets dans une demeure qui n’est pas dĂ©jĂ  pourvue d’un conduit de cheminĂ©e nĂ©cessite de reprendre la toiture, avec les grands coĂ»ts associĂ©s. Quant aux pompes Ă  chaleur (PAC), un climat trĂšs rude en hiver peut perturber leur fonctionnement. Dans certaines rĂ©gions, cet Ă©quipement constituera donc plutĂŽt un chauffage d’appoint.

Divers équipements disponibles

Les poĂȘles Ă  bois, les inserts de cheminĂ©e ou les foyers fermĂ©s (construits en mĂȘme temps que la cheminĂ©e). Ces derniers sont utilisables en appoint ou font partie d’une installation complĂšte de chauffage central. Ils sont alimentĂ©s par des bĂ»ches, des granulĂ©s (pellets) ou encore des plaquettes, qui permettent notamment de valoriser les dĂ©chets de bois issus de l’industrie. Certains modĂšles sont mixtes, et peuvent fonctionner indiffĂ©remment avec des bĂ»ches ou des pellets.
Les pompes Ă  chaleur (PAC). Elles produisent de la chaleur en puisant des calories dans le sol, les eaux souterraines ou l’air, et la restituent dans le logement. Ce marchĂ© est en pleine croissance, portĂ© par l’émergence d’une conscience Ă©cologique et la hausse des prix de l’énergie. « Plus d’un million d’appareils sont en fonctionnement, avec une forte augmentation (+ 53 % en un an) pour les PAC air/eau, c’est-Ă -dire celles qui utilisent les calories de l’air pour chauffer l’eau du rĂ©seau de chauffage du logement », prĂ©cise le Service des donnĂ©es et Ă©tudes statistiques (Sdes) du ministĂšre de la Transition Ă©cologique.

Le solaire. Des panneaux thermiques, gĂ©nĂ©ralement posĂ©s sur la toiture, peuvent chauffer de l’eau pour le chauffage ou produire de l’eau chaude sanitaire. Les systĂšmes solaires combinĂ©s font parfois les deux. Les panneaux photovoltaĂŻques, quant Ă  eux, captent l’énergie gratuite du soleil et produisent de l’électricitĂ© employĂ©e en autoconsommation pour les besoins du logement ou vendue dans le rĂ©seau. Il est Ă©galement possible d’associer les deux, c’est-Ă -dire de consommer une partie et de vendre le surplus. La filiĂšre photovoltaĂŻque est en pleine expansion, avec entre autre une hausse de 12,6 % pour l’autoconsommation depuis 2020, selon le Sdes.
Les rĂ©seaux de chaleur. Les mĂ©nages ont enfin la possibilitĂ© de se raccorder Ă  l’un des 833 rĂ©seaux de chaleur en service en France. Il s’agit d’un systĂšme de distribution de chaleur produite de façon centralisĂ©e, qui permet de desservir plusieurs usagers. SituĂ©s essentiellement en milieu urbain, ces rĂ©seaux utilisent au moins 50 % d’énergies renouvelables pour fonctionner. Ils rĂ©cupĂšrent, par exemple, la chaleur dĂ©gagĂ©e par l’incinĂ©ration des ordures mĂ©nagĂšres. La plupart des grandes mĂ©tropoles en sont dotĂ©es. Pour savoir si un tel dispositif existe prĂšs de chez vous, vous pouvez consulter le site Observatoire-des-reseaux.fr. « Ils restent mal connus, pourtant il en existe beaucoup plus qu’on ne le croit ! Ils reprĂ©sentent l’un des moyens les plus efficaces pour passer aux Ă©nergies renouvelables lorsque l’on est copropriĂ©taire, car les immeubles sont facilement raccordables », insiste Florence LĂ©vy, chargĂ©e de mission transition Ă©nergĂ©tique chez France chaleur urbaine, organisme visant Ă  promouvoir les rĂ©seaux de chaleur.

PIÈGE N° 2 ‱ IMAGINER QUE LES AIDES SERONT FACILES À OBTENIR

PiĂšce maĂźtresse de l’État dans son combat pour un habitat sain et sobre, MaPrimeRĂ©nov’ est accessible aux propriĂ©taires selon leurs ressources. Promue Ă  grand renfort de publicitĂ© dans les mĂ©dias, cette aide publique se souscrit en ligne sur la plateforme Maprimerenov.gouv.fr. Selon les revenus du mĂ©nage, les subventions vont :
‱ de 400 Ă  1 200 € pour le raccordement Ă  un rĂ©seau de chaleur ;
‱ de 800 Ă  2 500 € pour un foyer fermĂ© et un insert Ă  bĂ»ches ou Ă  granulĂ©s ;
‱ de 4 000 à 10 000 € pour une chaudiùre à bois à alimentation automatique ;
‱ de 4 000 Ă  10 000 € pour une pompe Ă  chaleur lorsqu’il s’agit d’un modĂšle Ă  chaleur gĂ©othermique ou solarothermique (qui combine l’énergie solaire thermique et la pompe Ă  chaleur air/eau classique). Les aides disponibles sont du mĂȘme ordre pour les Ă©quipements solaires.
Plus les installations sont complexes et coĂ»teuses, plus elles sont subventionnĂ©es. Mais les montants allouĂ©s varient en fonction des ressources. Et ils sont rĂ©servĂ©s en prioritĂ© aux propriĂ©taires les plus modestes. Ainsi, les couples sans enfants dont les revenus sont supĂ©rieurs Ă  56 130 € par an en Île-de-France et 42 848 € en rĂ©gion ne devront pas compter sur MaPrimeÂŹRĂ©nov’ pour financer en partie leurs travaux. Petite consolation, ils pourront obtenir une dĂ©duction sur leur facture au titre des certificats d’économie d’énergie (CEE), mais l’aide sera moins importante. Rappelons qu’acheter des CEE aux mĂ©nages qui font des travaux permet aux grands distributeurs d’énergie d’atteindre leurs objectifs de rĂ©duction des gaz Ă  effet de serre.

Pour connaĂźtre les aides, contactez France-renov.gouv.fr.
De nombreuses conditions
Toutefois, ne vous rĂ©jouissez pas trop vite ! MĂȘme si vous ĂȘtes Ă©ligible Ă  MaPrimeRĂ©nov’, vous n’ĂȘtes pas au bout de vos peines, tant les conditions Ă  rĂ©unir pour toucher la prime sont nombreuses :
‱ l’artisan comme son sous-traitant sont tenus d’arborer le label Reconnu garant de l’environnement (RGE) ;
‱ les Ă©quipements choisis doivent respecter des caractĂ©ristiques techniques pas toujours claires ;
‱ enfin, les devis sont Ă  transmettre en ligne, bien en amont des travaux, pour ĂȘtre validĂ©s par l’Agence nationale de l’habitat (Anah).
Une fois toutes ces Ă©tapes franchies et le versement de la prime actĂ©, l’attente n’est cependant pas terminĂ©e. « Nos clients patientent parfois six mois avant de percevoir l’argent », regrette David Bonnet, prĂ©sident de l’Association française des pompes Ă  chaleur (Afpac). Fin fĂ©vrier, l’Anah s’est d’ailleurs engagĂ©e Ă  accĂ©lĂ©rer le processus, mais dans certaines rĂ©gions le retard n’est pas encore rĂ©sorbĂ©. Sachez donc qu’il est prĂ©fĂ©rable de ne pas trop dĂ©pendre de cette aide financiĂšre pour mener vos travaux
 Comme on s’en doute, cette situation n’incite guĂšre les mĂ©nages modestes Ă  franchir le pas.

PIÈGE N° 3 ‱ CROIRE QUE LA MISE EN ƒUVRE DU PROJET SERA AISÉE

Autre prĂ©cision avant de vous lancer : mieux vaut ne pas souffrir de phobie administrative ! Prenons l’exemple des panneaux solaires photovoltaĂŻques. Pour que vous puissiez vendre le courant au rĂ©seau, il faut qu’ils soient raccordĂ©s. Premier obstacle : ce raccordement est effectuĂ© par Enedis (principal gestionnaire du rĂ©seau public de distribution d’électricitĂ© en France), mais le courant est achetĂ© par EDF Obligation d’achat (EDF OA) ; c’est cette derniĂšre entitĂ© qui rĂ©dige le contrat. Les particuliers dĂ©pendent donc de ces deux entreprises
 qui ne sont pas toujours rĂ©actives. Le client est frĂ©quemment renvoyĂ© de l’une Ă  l’autre et n’obtient parfois aucune rĂ©ponse. De quoi enrager ! « Nous avons installĂ© des panneaux sur notre toiture pour une autoconsommation et une revente du surplus il y a quelques mois. Les travaux se sont bien passĂ©s, nous utilisons une partie de la production pour notre domicile. Mais nous n’avons aucune nouvelle du raccordement pour la revente du surplus, et il y a peu de chance que tout soit rĂ©glĂ© avant l’étĂ©. Outre la perte de revenus, mĂȘme modeste, l’énergie s’en va dans la nature », regrette Sylvain Maenhout, de Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne).
Ne pas hésiter à relancer
InterrogĂ© sur ces difficultĂ©s, Enedis rĂ©pond que rĂ©duire les dĂ©lais reste sa prioritĂ©, notamment en automatisant les Ă©tapes. De six mois en moyenne, les raccordements sont passĂ©s Ă  trois mois environ. Si le domicile est Ă©quipĂ© d’un compteur Linky, indispensable pour l’installation, Enedis estime que les dĂ©lais peuvent ĂȘtre encore rĂ©duits. Toutefois, les tĂ©moignages recueillis auprĂšs de nos lecteurs Ă  l’occasion de cette enquĂȘte semblent ne pas confirmer ces progrĂšs. Un seul conseil si vous vous lancez : prenez votre mal en patience, et n’hĂ©sitez pas Ă  relancer rĂ©guliĂšrement. Les difficultĂ©s administratives touchent Ă©galement les autorisations nĂ©cessaires Ă  remplir auprĂšs de la mairie pour l’installation des panneaux en toiture. « Nous avons dĂ» refaire entiĂšrement notre dossier, car celui que nous avions dĂ©posĂ© s’est perdu entre l’installateur et la mairie. Il faut ĂȘtre rĂ©actif et veiller Ă  tout », rĂ©sume Jean-Luc Bougueleret, qui habite aux ChĂąteliers (79).
Recourir à un artisan disposant du label Reconnu garant de l’environnement (RGE) est une condition incontournable.

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PIÈGE N° 4 ‱ TOMBER SUR DES « ÉCO-DÉLINQUANTS »

DĂ©marchages au tĂ©lĂ©phone, ventes lors de salons ou pendant des foires : mĂ©fiez-vous ! Des entreprises sans scrupule profitent de l’effet d’aubaine des aides de l’État et misent sur l’intĂ©rĂȘt des mĂ©nages pour les Ă©nergies renouvelables. Afin de limiter cette « Ă©co-ÂŹdĂ©linquance », les pouvoirs publics ont interdit le dĂ©marchage tĂ©lĂ©phonique dans le secteur de la rĂ©novation Ă©nergĂ©tique (loi du 24 juillet 2020). La rĂ©pression des fraudes rappelle que cette interdiction s’applique mĂȘme si le consommateur n’est pas inscrit sur la liste d’opposition au dĂ©marchage tĂ©lĂ©phonique, Bloctel, ou qu’il a donnĂ© son consentement pour ĂȘtre contactĂ© par tĂ©lĂ©phone. Si vous ĂȘtes quand mĂȘme appelĂ© : raccrochez ! Il s’agit forcĂ©ment d’un Ă©co-dĂ©linquant. Enfin, si vous avez rĂ©ussi Ă  glaner des informations sur l’entreprise, vous pouvez signaler la contrevenante sur le site Signal.conso.gouv.fr.

Conseils Ă  suivre

« Nous luttons, mais il faut reconnaĂźtre que l’installation des PAC est encore un domaine oĂč les Ă©co-dĂ©linquants agissent. Nous avons mĂȘme mis en place des conseils pratiques Ă  destination de nos clients sur notre site Afpac.org pour Ă©viter les arnaques », admet David Bonnet. Il est ainsi recommandĂ© de faire rĂ©aliser plusieurs devis et d’exiger que les artisans viennent sur place. Demander l’étude technique pour le dimensionnement de l’installation de la PAC qui a servi Ă  l’établissement du devis est aussi indispensable, car si la pompe est mal dimensionnĂ©e, elle dysfonctionnera. Avec, Ă  la clĂ©, une facture d’électricitĂ© qui peut grimper en flĂšche ! En outre, le matĂ©riel doit ĂȘtre certifiĂ© NF PAC ou HP-Keymark. On n’oubliera pas non plus de veiller Ă  ce que la rĂ©ception des travaux, la mise en service et la prise en main soient comprises dans l’offre, tout comme un contrat d’entretien.
Enfin, quel que soit le type d’équipement, il faut vĂ©rifier que dans les mails envoyĂ©s par l’entreprise, l’adresse se situe bien en France – sinon, on ne donne pas suite. Et on s’assure, auprĂšs de la plateforme France RĂ©nov’, que l’entreprise a bien pignon sur rue. Si ce n’est pas une garantie absolue de sĂ©rieux, c’est dĂ©jĂ  un premier filtre. Rappelons que le dĂ©lai de rĂ©tractation – 14 jours aprĂšs l’achat – n’existe pas si la commande est passĂ©e pendant une foire ou un salon, d’oĂč l’importance de ne pas s’engager sur place.

Que choisir Ed. abonné

sur l’eolien en mer


MĂȘme la cour EuropĂ©enne s’y met

230919 Eoliennes en mer la cour des comptes européenne alerte sur un dilemme écologique

230920 Gros temps pour les éoliennes

Bonjour,

J’imagine l’état des Ă©oliennes en mer aprĂšs une grosse tempĂȘte comme celle de dĂ©cembre 1999 que tout le monde a oubliĂ©e


Les Ă©oliennes sont Ă©quipĂ©es depuis toujours pour remĂ©dier Ă  la tempĂȘte.

A partir d’une certaine vitesse du vent ,les pales sont Ă  l’arrĂȘt

Bonjour,

Oui, oui ça c’est la thĂ©orie que je connaissais dĂ©jĂ . Mais la rĂ©alitĂ© est autre. Ce sont les pĂąles mĂȘme arrĂȘtĂ©es qui se plient, ou l’éolienne mĂȘme

Il y a dĂ©jĂ  plusieurs cas sur terre et sans vents aussi forts qu’en mer. A titre d’exemple je ne vous mets que trois cas car il y en a plus.

Cas 1
"« AprĂšs inspection prĂ©alable du site et de l’éolienne, une intervention a eu lieu jeudi 28 octobre pour dĂ©poser au sol la partie de la pale qui s’était rompue », indique WPD, la sociĂ©tĂ© gestionnaire du parc Ă©olien d’Auchay-sur-VendĂ©e.

Une des neuf Ă©oliennes qui compose ce parc du sud VendĂ©e, Ă  proximitĂ© de Fontenay-le-Comte (VendĂ©e) avait en effet subit les effets de la tempĂȘte Aurore dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 octobre 2021."

Cas 2
"Le site internet du journal LaSemaine (dans le Boulonnais) a fait Ă©tat jeudi d’un incident peu banal, en mettant en avant une Ă©olienne implantĂ©e Ă  proximitĂ© de l’autoroute A16, dont les pales ont Ă©tĂ© complĂštement « dĂ©chiquetĂ©es Â» par les rafales de vent dans la nuit de mercredi Ă  jeudi.

Cas 3
Une Ă©olienne qui se plie en deux et casse brutalement est un accident extrĂȘmement rare. C’est cependant ce qui vient de se produire dans un parc Ă©olien de la rĂ©gion de Rostock en Allemagne en raison de puissantes rafales de vent qui soufflaient ce lundi. L’éolienne mesurait 65 mĂštres de haut.

Bonjour,

Railcoop ne cesse de rĂ©clamer de l’argent depuis plusieurs annĂ©es


Mon avis :
Quand on fait circuler un train de FRET sur seulement 120km avec transbordement au dĂ©part et Ă  l’arrivĂ©e, ça montre bien qu’on est loin du concret ferroviaire. C’est un surcout monumental par rapport Ă  la route et une perte de temps fabuleuse sur un trajet si court. Avec cette idĂ©e mirobolante, ils ont englouti l’essentiel des fonds.
Quant au trajet voyageurs proposĂ© au dĂ©part (Lyon-Bordeaux), une Ă©tude sĂ©rieuse aurait montrĂ© qu’autrefois seuls les retraitĂ©s SNCF qui ne payaient pas et les militaires appelĂ©s effectuaient ce genre de pĂ©riple interminable. Les trajets partiels de cette relation sont dĂ©jĂ  existants par les TER des rĂ©gions.
Railcoop ne dispose que d’une lettre d’engagement Ă  hauteur de 25% des besoins. Publier la lettre d’engagement (sans indiquer de qui elle Ă©mane) donnerait un minimum de crĂ©dibilitĂ© Ă  ce niĂšme appel de fonds. On verrait ainsi les conditions suspensives de cette lettre d’engagement.

Un projet bien plus réaliste est celui porté par LE TRAIN avec des capitaux bien plus importants.

Et dans les liens que vous avez mis, il manque celui-ci 


Les pùles sont en carbone, donc elles ne plient pas, ça casse direct

Les pales sont orientables: elles peuvent se mettre dans le vent pour offrir une faible rĂ©sistance au vent. Cela s’appelle la portance et c’est le principe des ailes d’un avion: du fait de la forme de l’aile (ou de la pale qui a un profilĂ© similaire) et selon l’angle avec l’écoulement de l’air, celui-ci n’a pas la mĂȘme vitesse Ă  l’intrados et Ă  l’extrados ce qui crĂ©e une force qui maintient l’avion en l’air (ou fait tourner l’éolienne)
 avec le bon angle on peut (presque) annuler cette force. Outre l’orientation de l’éolienne dans sa globalitĂ©, chacune des pales dispose d’un moteur Ă  sa base (au centre de l’éolienne) qui permet de l’orienter en fonction de la force du vent, afin de ne pas casser


@sun7

railcoop a fait de nombreuses erreurs de dĂ©butants : la ligne fret de 120km avec transbordement au dĂ©part et Ă  l’arrivĂ©e

l’embauchage rapide de 30 personnes, ils ne sont plus que 11.
Railcoop a cru que sur les voies ferrĂ©es c’était comme sur la route, on arrive avec un girophare bleu et hop les TER des rĂ©gions laissent le crĂ©neau horaire qui leur Ă©tait rĂ©servĂ©.
Lisez leur page facebook avec les commentaires




La faillite est proche c’est clair

Inutile de racoller pour envoyer des donateurs droits dans le mur.

Bonjour Gilles et SUN 7
Je vous mets un lien qui retrace l’historique de rail coop. Les pages 50 et au delĂ  sont les plus rĂ©centes. Difficile d’ĂȘtre optimiste
https://www.cheminots.net/topic/46616-railcoop/

Bonjour,
Je profite de ce fil de discussion puisque la thĂ©matique est « Ă©nergies renouvelables et environnement ». Je me pose pas mal de questions et j’avoue ne pas comprendre la situation. Il y a une conscience qui Ă©merge sur la nĂ©cessitĂ© de procĂ©der Ă  la transition Ă©nergĂ©tique sans plus tarder pour limiter l’impact de la catastrophe environnementale que nous commençons Ă  vivre et pour autant les ETF sur le sujet des Ă©nergies nouvelles sont en chute libre depuis quelques temps:

  • ETF Lyxor MSCI new energy ESG filtered (FR0010524777): -23.7% YTD, -28.4% sur 1 an, -15.9% sur 3 ans
  • ETF iShares global clean energy (IE000U58J0M1): -27.2% YTD, -28.1% sur 1 an, -13.7% sur 3 ans
    L’indice associĂ© fait la mĂȘme chose


Est-ce que cela ne devrait pas ĂȘtre un secteur porteur plutĂŽt? Vu les politiques actuelles, on comprends que cela ait du mal Ă  dĂ©coller mais une chute Ă  ce point, je ne comprends pas. Si quelqu’un a une connaissance rĂ©elle du secteur et du pourquoi cette Ă©volution alors que les Ă©nergies propres et renouvelables devraient se dĂ©velopper, cela m’intĂ©resse grandement !
Merci
A.

Les fonds mentionnĂ©s ont surperformĂ© jusqu’à prĂ©sent, donc en partie un rĂ©equilibrage. mais le secteur solaire est aussi trĂšs impactĂ© par la hausse des taux d’intĂ©rĂȘts (beaucoup de projets sont financĂ©s par de la dette bancaire, beaucoup d’acteurs sont endettes et auront du mal a se refinancer). La hausse du cours de certaines matiĂšres premiĂšres l’an dernier a aussi pesĂ©.

Concernant l’éolien, plusieurs acteurs dont siemens et vestas ont eu des problĂšmes de conception sur leurs Ă©oliennes, entrainant des surcouts en Milliards d’euros.

Le lithium a aussi pĂąti d’une baisse des prix en parti liĂ© Ă  un ralentissement de la pĂ©nĂ©ration de la voiture Ă©lectrique sur les marchĂ©s occidentaux.

Quand aux valeurs hydrogene, elles sont impactĂ©es par la fin d’un effet de mode et la rĂ©alisation que l’hydrogĂšne sera probablement une solution de niche et sans doute couteuse au moins a moyen terme.

Le nucleaire et l’uranium en revanche ont rĂ©cemment explosĂ©!

DĂ©cisions ubuesques, concurrence du nuclĂ©aire
 pourquoi l’énergie solaire prend du retard en France

Par Nicolas Stiel Challenges Ed. abonné

Changement de rĂ©glementation, dĂ©fauts de procĂ©dure: la transition Ă©nergĂ©tique prend du retard. Si la France porte un bonnet d’ñne en matiĂšre d’énergies renouvelables, le tableau est particuliĂšrement sombre dans le solaire. Explications.

En matiĂšre d’énergies renouvelables, la France porte le bonnet d’ñne. Elle est le seul pays de l’Union europĂ©enne Ă  ne pas avoir respectĂ© ses engagements. Dans le solaire, le tableau est encore plus sombre. Alors que la guerre en Ukraine et la crise Ă©nergĂ©tique auraient dĂ» nous inciter Ă  mettre les bouchĂ©es doubles sur cette ressource, les capacitĂ©s photovoltaĂŻques dĂ©ployĂ©es l’an dernier (2,7 gigawatts) ont Ă©tĂ© infĂ©rieures Ă  celles de 2021. Cette annĂ©e, elles devraient pĂ©niblement franchir la barre des 3 GW. Insuffisant. Pour atteindre la neutralitĂ© carbone, « le rythme annuel minimal devrait ĂȘtre de 4 GW, le rythme souhaitable de 7 GW Â», estime RTE, le gestionnaire du rĂ©seau de transport d’électricitĂ©.

« Il arrive que le solaire se prenne des balles perdues Â»

Difficile de dĂ©velopper du solaire dans un pays imprĂ©gnĂ© de culture nuclĂ©aire. Au cours des derniers mois, deux appels d’offres ont Ă©tĂ© annulĂ©s. La raison? « Une version Excel qui n’avait pas Ă©tĂ© mise Ă  jour, indique Xavier Daval, responsable de la commission solaire au Syndicat des Ă©nergies renouvelables . Pour Ă©viter d’éventuels recours, la Commission de rĂ©gulation de l’énergie a prĂ©fĂ©rĂ© remettre Ă  plat la procĂ©dure. Â» A cela s’ajoute un changement rĂ©glementaire. Il est dĂ©sormais interdit de dĂ©boiser pour placer des panneaux solaires. Une mesure prise dans le cadre du projet de loi relatif à
 l’accĂ©lĂ©ration de la production de renouvelables.
« Cette dĂ©cision ubuesque s’explique par la situation politique, dit un observateur. Pour obtenir une majoritĂ© au Parlement, le gouvernement fait des concessions tous azimuts. Les amendements concernent en gĂ©nĂ©ral l’éolien. Mais il arrive que le solaire se prenne des balles perdues. Â» ConsĂ©quence de ces guerres picrocholines, la transition Ă©nergĂ©tique prend du retard. Selon RTE, les capacitĂ©s solaires devraient atteindre 90 GW en 2035. Aujourd’hui, on est seulement Ă  18 GW.

@aa58

Oui railflop c’est fini. L’image de Railcoop au dĂ©part c’était un peu le style : vous allez voir, nous on sait faire du train, on va desservir la France bien mieux que la SNCF
 Ils ont ramassĂ© de l’argent de certaines collectivitĂ©s et mĂȘme 200 000€ de la mutuelle d’en train qui vit des cotisations des cheminots mdr.

TrĂšs similaire Ă  Ekwateur pour l’électricitĂ© dont le PDG Ă©tait prĂ©sent dans de nombreux mĂ©dias il y a quelques annĂ©es alors qu’ils vivent essentiellement sur le dos d’EDF avec l’ARENH et son nuclĂ©aire reverdi par certificats bons marchĂ©s car dĂ©corrĂ©lĂ©s des KW verts.

voici un extrait de https://www.ville-rail-transports.com/ferroviaire/railcoop-devrait-se-placer-sous-la-protection-du-tribunal-de-commerce-dici-quelques-jours/

AsphyxiĂ©e financiĂšrement avec un dĂ©ficit de 4,7 millions d’euros sur l’annĂ©e 2022 et une dette qui s’accroĂźt de mois en mois, Railcoop devrait ĂȘtre ĂȘtre contrainte de se placer dans les tout prochains jours sous la protection du tribunal de commerce. C’est, selon nos informations, ce que la coopĂ©rative a indiquĂ© Ă  ses sociĂ©taires suite au conseil d’administration qu’elle a tenu le 2 octobre. Autrement dit, soit, dans le meilleur des cas, elle sera placĂ©e en redressement judiciaire, soit en liquidation, traduit un sociĂ©taire. C’est la suite logique, aprĂšs son Ă©chec de lever 500 000 euros au 30 septembre. Une somme a minima nĂ©cessaire pour assainir sa trĂ©sorerie et payer ses charges.

Comme nous l’indiquions il y a quelques jours, la coopĂ©rative, qui voulait lancer des trains entre Bordeaux et Lyon (une liaison abandonnĂ©e par la SNCF), n’a rĂ©ussi Ă  lever que 383 500 euros. Elle va toutefois lancer un ultime appel auprĂšs de ses sociĂ©taires pour trouver les quelque 116 000 euros manquants. Dans une lettre qu’elle leur envoyĂ©e le 4 octobre et que nous nous sommes procurĂ©, elle leur demande via un sondage en ligne de « dire, Ă  titre indicatif, s’ils souhaitent contribuer Ă  la recapitalisation« . En l’absence « d’évolution de la situation financiĂšre de l’entreprise d’ici une semaine, nous serons contraints de nous placer sous la protection du Tribunal de Commerce« , indique la sociĂ©tĂ© dans cette lettre. Une tentative de la derniĂšre chance Ă  laquelle rares sont ceux qui y croient encore.

Par ailleurs, la Commission d’éthique et de mĂ©diation (CEM), qui a Ă©tĂ© créée en 2021 au sein de Railcoop, s’est auto-saisie pour « tirer le signal d’alarme ». Dans un message adressĂ© le 2 octobre aux sociĂ©taires, elle pointe une « dĂ©rive » dans « l’application des valeurs coopĂ©ratives« , aprĂšs plusieurs entretiens avec des administrateurs (actuels ou anciens), d’employĂ©s, et d’anciens prĂ©sidents. La CEM se pose notamment des questions sur « la fiabilitĂ© et la transparence des informations transmises« , sur « le partage des pouvoirs dans les prises de dĂ©cisions » et sur « la gestion des ressources financiĂšres et humaines« .

Challenge 19/10/2023

L’ambition de Railcoop sur le marchĂ© ferroviaire dĂ©raille

Avec les reports de l’ouverture de la ligne Bordeaux-Lyon et l’échec dans
le fret, la coopérative cumule les pertes. Et cherche un plan pour éviter la
faillite.

Cela fait trois ans que le rail français est ouvert à la concurrence, et
hormis deux acteurs étrangers (Trenitalia et Renfe sur la grande
vitesse), personne n’est parvenu Ă  s’y faire une place », pestait en septembre
Nicolas Debaisieux, le prĂ©sident de Railcoop. Car le rĂȘve de cette coopĂ©rative
ferroviaire, basée à Figeac (Lot), de rouvrir la ligne Bordeaux-Lyon, est en
passe de s’envoler. MĂȘme si ses 16 000 sociĂ©taires ont votĂ© le 7 octobre pour la
poursuite des nĂ©gociations avec le fonds d’investissement espagnol Serena
Industrial Partners, le temps presse pour éviter une mise en redressement
judiciaire, voire la liquidation. Railcoop n’a plus les moyens de faire face à ses
échéances financiÚres : il lui manque 120 000 euros pour payer ses
fournisseurs et ses salariés.

Cet échec illustre-t-il la difficulté à libéraliser le rail en France, alors que
d’autres pro jets, tels les TGV intrarĂ©gionaux des compagnies Kevin Speed et
Le Train, ne verront pas le jour avant 2026 ou 2027? « L’exploitation d’une
ligne fermée depuis plusieurs années est un objectif particuliÚrement
ambitieux, estime Arnaud Aymé, du cabinet Sia Partners. Outre la difficulté de
trouver du matériel roulant [huit rames TER à rénover, fournies par la SNCF
grĂące Ă  l’intervention de la rĂ©gion Auvergne-RhĂŽne-Alpes] et d’obtenir des
crédits bancaires sans bénéficier de subventions publiques, il fallait négocier
avec SNCF Réseau des créneaux de circulation et la remise en état de
l’infrastructure sans faire exploser en contrepartie le coĂ»t des pĂ©ages. »
D’autant que le service Ă©tait limitĂ© au dĂ©part Ă  un aller-retour quotidien entre
Bordeaux et Lyon, via Périgueux, Limoges, Montluçon et Roanne. Résultat :
l’ouverture n’a cessĂ© d’ĂȘtre repoussĂ©e, de fin 2022 Ă  2023, puis Ă  fin 2024.

A cela s’est ajoutĂ©e la dĂ©cision de lancer un train de marchandises en 2021
entre Figeac (Lot) et Saint-Jory (Haute-Garonne), qui, faute de temps pour
faire ses preuves, n’a fait qu’aggraver les pertes, qui atteignent 4,7 millions
d’euros. Le service de fret a Ă©tĂ© stoppĂ© en avril. « Ils ont voulu courir deux
liĂšvres Ă  la fois, alors qu’ils avaient dĂ©jĂ  des difficultĂ©s Ă  mener leur premier
projet », regrette un sociĂ©taire. Le budget de Railcoop, de 8,5 millions d’euros,
s’avĂšre surtout trĂšs loin du montant avancĂ© en 2020, de l’ordre de 40 Ă  50
millions d’euros. « On a pĂ©chĂ© par excĂšs d’optimisme », admettait en dĂ©but
d’annĂ©e, l’ex-directrice gĂ©nĂ©rale dĂ©lĂ©guĂ©e, Alexandra Debaisieux. Comme
une ultime tentative, un courrier a été envoyé au président de la République
Emmanuel Macron pour solliciter une entrĂ©e de l’Etat au capital.

Les panneaux solaires, fer de lance de la transition ou casse-tĂȘte pour le recyclage? Le vrai du faux

La rédaction
27 octobre 2023
7 min (durée de lecture)

Plaidoyer en faveur des panneaux photovoltaĂŻques qui certes ont un impact environnemental bien rĂ©el liĂ© Ă  leur fabrication et leur recyclage, mais il est sans commune mesure avec la plupart des autres sources d’énergie.
Le panneau solaire, moins vertueux que le bidon d’essence pour l’environnement et la santĂ© humaine ? Les panneaux photovoltaĂŻques, souvent considĂ©rĂ©s comme une solution propre et durable pour la production d’énergie, sont entourĂ©s de lĂ©gendes urbaines, selon lesquelles ils gĂ©nĂ©reraient de larges quantitĂ©s de dĂ©chets toxiques difficiles Ă  recycler. Ces fausses informations ont la fĂącheuse tendance Ă  semer la confusion chez le public, en crĂ©ant des doutes sur la viabilitĂ© des Ă©nergies renouvelables.
Pour autant, les panneaux solaires ne sont pas entiĂšrement exempts d’impacts environnementaux. Alors, sont-ils vraiment supĂ©rieurs Ă  ceux des sources d’énergie fossile ? Pour le savoir, plusieurs chercheurs amĂ©ricains se sont penchĂ©s, dans un commentaire publiĂ© par la revue Nature Physics sur quelques-uns des mythes tenaces qui entourent les panneaux solaires. Par exemple, le coĂ»t environnemental de leur production, le dĂ©luge supposĂ© de dĂ©chets Ă©lectroniques ou encore la toxicitĂ© des matĂ©riaux pour la santĂ© humaine et environnementale.

Les vrais chiffres des déchets du photovoltaïque

Combien de dĂ©chets la filiĂšre du photovoltaĂŻque gĂ©nĂšre-t-elle ? En 2016, l’IRENA, l’Agence internationale pour les Ă©nergies renouvelables (International Renewable Energy Agency), publiait un rapport trĂšs commentĂ©, qui attirait l’attention sur le problĂšme que peuvent poser les dĂ©chets photovoltaĂŻques. Le rapport estime que le monde pourrait accumuler de 54 (scĂ©nario bas) Ă  160 millions de tonnes (scĂ©nario haut) de dĂ©chets provenant de panneaux solaires d’ici 2050.
Est-ce beaucoup ? Pour le savoir, on peut comparer Ă  quelques autres chiffres de l’industrie des dĂ©chets. A titre de comparaison, plus de 12 000 millions de tonnes de dĂ©chets plastiques auront Ă©tĂ© produits d’ici 2050, pour plus de 1800 millions de tonnes de dĂ©chets Ă©lectroniques. L’industrie fossile, elle, aura produit d’ici 2050 plus de 45 000 millions de tonnes de cendres de charbon et 249 millions de tonnes de boues huileuses – sans mĂȘme parler des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre. Comprendre : mĂȘme dans l’hypothĂšse la plus pessimiste, les dĂ©chets issus de panneaux solaires ne reprĂ©sentent qu’une fraction du poids de ceux issus de l’industrie fossile.

Des panneaux solaires plus efficaces
 et plus verts

La fabrication des panneaux solaires consomme des ressources, telles que le silicium, l’argent, l’aluminium, ou encore tellure de cadmium. Elle nĂ©cessite aussi de l’énergie, en particulier si les matĂ©riaux sont fabriquĂ©s Ă  l’étranger et doivent ĂȘtre expĂ©diĂ©s sur de longues distances. Certains fabricants de panneaux solaires dĂ©localisent leur production Ă  l’étranger. Or, certains pays producteurs appliquent des normes environnementales moins strictes. L’empreinte carbone de l’aluminium, du lithium ou du silicium produit en Europe est ainsi largement infĂ©rieure Ă  la moyenne mondiale, selon une Ă©tude menĂ©e en 2022 par KU Leuven.
Des avancĂ©es technologiques significatives ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es pour augmenter l’efficacitĂ© des panneaux solaires au cours des derniĂšres annĂ©es. Celles-ci permettent de produire plus d’énergie avec moins de matĂ©riaux, ce qui rĂ©duit le coĂ»t par watt installĂ© et le poids des panneaux solaires. Elles permettent aussi de limiter la dĂ©pendance Ă  certains matĂ©riaux critiques, comme le silicium, le cuivre ou l’argent.
‱ Les panneaux solaires traditionnels, basĂ©s sur des cellules solaires en silicium monocristallin ou polycristallin, exigeaient une quantitĂ© substantielle de silicium pur. Cependant, de nouvelles technologies ont Ă©mergĂ©, comme lescellules solaires Ă  couche mince (amorphes, en couches minces de cuivre, d’indium, de gallium et de sĂ©lĂ©nium – CIGS), qui nĂ©cessitent beaucoup moins de matĂ©riaux rares.
‱ DesprocĂ©dĂ©s de fabrication plus efficaces ont permis de rĂ©duire le besoin d’intrants tels que le cuivre, l’argent, le silicium, etc. En parallĂšle, la miniaturisation des composants Ă©lectriques et Ă©lectroniques des panneaux solaires contribue aussi Ă  rĂ©duire la quantitĂ© de cuivre et d’autres mĂ©taux utilisĂ©s dans les cĂąblages et les connexions.
‱ De nouvelles technologies telles que les cellules solaires Ă pĂ©rovskite promettent d’augmenter considĂ©rablement les rendements.
‱ De nouveaux matĂ©riaux, comme des polymĂšres conducteurs utilisĂ©s pour capter la lumiĂšre solaire dans lescellules solaires organiques, limitent le besoin en mĂ©taux rares.
‱ Les avancĂ©es en matiĂšre de conception de panneaux, de revĂȘtements anti-reflets et de structures de cellules ontcontribuĂ© Ă  cette amĂ©lioration.
‱ Enfin, les suiveurs photovoltaĂŻques, ou « trackers solaires » ont Ă©galement permis d’amĂ©liorer l’efficacitĂ© des appareils. Il s’agit de dispositifs mĂ©caniques qui ajustent constamment l’angle et la direction des panneaux solaires pour suivre la trajectoire du soleil tout au long de la journĂ©e. De quoi capturer la lumiĂšre solaire de maniĂšre optimale tout au long de la journĂ©e, et gĂ©nĂ©rer jusqu’à55 % plus d’électricitĂ© qu’un panneau solaire fixe.
‱
L’enjeu du recyclage

Le recyclage en fin de vie joue bien entendu un rĂŽle important pour limiter l’empreinte environnementale des panneaux solaires. Car les mĂ©taux qu’ils contiennent peuvent ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ©s grĂące au recyclage, rĂ©duisant ainsi la nĂ©cessitĂ© d’extraire de nouvelles ressources. Les panneaux solaires photovoltaĂŻques d’aujourd’hui sont conçus pour avoir une durĂ©e de vie moyenne d’environ 25 Ă  30 ans, cependant l’industrie se dirige Ă  terme vers une espĂ©rance de vie allant jusqu’à 50 ans. Allonger cette durĂ©e de vie permet ainsi de limiter la quantitĂ© de dĂ©chets produits chaque annĂ©e.
En ce qui concerne la France seule, les besoins en recyclage sont estimĂ©s Ă  150 000 tonnes d’ici 2030 par Soren, l’éco-organisme chargĂ© du recyclage des panneaux solaires en France. Contrairement Ă  une idĂ©e reçue, on peut recycler un panneau Ă  prĂšs de 99 %. On ne pousse cependant pas toujours le recyclage au maximum, parce que cela reviendrait trop cher. De ce fait, le « point mort » Ă©conomique – ou seuil de rentabilitĂ© – se situe aujourd’hui aux environs de 95 % de matĂ©riaux recyclĂ©s.

La toxicité en question

Parmi les arguments invoquĂ©s contre le solaire, on retrouve l’idĂ©e selon laquelle certains matĂ©riaux utilisĂ©s dans les modules photovoltaĂŻques s’accumuleraient dans l’environnement puis causeraient des dommages Ă  la santĂ© humaine. Le cadmium, en particulier, utilisĂ© pour certaines technologies solaires, est considĂ©rĂ© comme un cancĂ©rogĂšne certain pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Les cancers associĂ©s sont ceux des voies respiratoires, notamment du poumon. Le cadmium est Ă©galement suspectĂ© d’ĂȘtre cancĂ©rogĂšne pour le cancer de la prostate et le cancer du rein.
Cela dit, la toxicitĂ© des matĂ©riaux est une chose, le risque d’exposition en est une autre. Quels sont les risques d’exposition pour ces produits, par rapport aux appareils Ă©lectroniques du quotidien ? Selon un article publiĂ© dans la Renewable and Sustainable Energy Review, les risques concrets pour la santĂ© humaine suite Ă  la pollution des panneaux solaires dans l’environnement – par exemple suite Ă  des fuites en cas de pluie – restent nĂ©gligeables. Selon une autre Ă©tude, il existe un risque pour la santĂ© humaine lorsque l’arsenic et le bĂ©ryllium sont aĂ©roportĂ©s. Toutefois, les mĂ©thodes de production modernes ont Ă©liminĂ© ce risque.
Par ailleurs, la grande majoritĂ© des modules photovoltaĂŻques sont fabriquĂ©s Ă  base de silicium cristallin, qui ne pose aucun risque sanitaire pour l’utilisateur final. Par ailleurs, les risques liĂ©s au process de fabrication ont Ă©tĂ© largement rĂ©duits au cours des derniĂšres annĂ©es. Ce type de technologie est de loin le plus frĂ©quent, avec 95 % de part de marchĂ© mondial en 2022.

Et s’il fallait rejouer le match solaire vs. Fossile

Revenons-en Ă  notre comparaison entre les dĂ©chets du photovolaĂŻque et ceux de l’industrie fossile. Sur le plan de la toxicitĂ©, les cendres de charbon sont bien plus problĂ©matiques. Elles sont considĂ©rĂ©es comme hautement toxiques et carcinogĂšnes pour l’homme, car elles contiennent une variĂ©tĂ© de mĂ©taux lourds, tels que le plomb, le cadmium, l’arsenic, le chrome, le nickel, et d’autres. Ces mĂ©taux lourds sont toxiques pour les cellules humaines, dont ils perturbent le fonctionnement.
Lorsqu’elles sont libĂ©rĂ©es dans l’atmosphĂšre, elles se transforment aussi en particules fines qui peuvent ĂȘtre inhalĂ©es profondĂ©ment dans les poumons. Ces particules fines sont associĂ©es Ă  des problĂšmes respiratoires graves et sont Ă©galement liĂ©es Ă  un risque accru de cancer du poumon.
Tout au long de leur cycle de vie, les modules photovoltaĂŻques polluent donc beaucoup moins que le pĂ©trole ou le charbon. Leur adoption Ă  large Ă©chelle pour rĂ©duire les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre et lutter contre le changement climatique s’impose sur le plan Ă©conomique, comme sur le plan de la santĂ© humaine.

Serge Besanger Professeur à l’ESCE International Business School, INSEEC U Research Center, ESCE International Business School

Cet article est republiĂ© Ă  partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original sur The Conversation.