Energies renouvelables et environnement

extrait de Articles de Michel Gay sur Contrepoints

1 novembre 2020

Electricité : la France rallume le charbon !

Le choix d’arrĂȘter des rĂ©acteurs nuclĂ©aires oblige la France Ă  se tourner vers une production d’électricitĂ© polluante et Ă©mettrice de CO2, au charbon !
Par Michel Gay.
C’était prĂ©visible, la France a rallumĂ© en septembre et en octobre ses quatre centrales Ă  charbon fortement Ă©mettrices de CO2, et d’une puissance presque identique aux deux rĂ©acteurs nuclĂ©aires de Fessenheim fermĂ©s en dĂ©but d’annĂ©e 2020 qui n’émettaient pas de gaz Ă  effet de serre

Demain, elle construira des centrales au gaz importĂ© de Russie et des États-Unis pour compenser les 14 fermetures de rĂ©acteurs nuclĂ©aires prĂ©vues par la dĂ©lirante Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE)
Le retour des centrales Ă  charbon !
Le choix paradoxal d’arrĂȘter des rĂ©acteurs nuclĂ©aires oblige la France et l’Europe Ă  se tourner vers une production d’électricitĂ© polluante et Ă©mettrice de CO2,au charbon ou au gaz, lorsque le vent faiblit et que le soleil brille peu ou
 pas du tout la nuit. PilotĂ©s par les dieux Eole et HĂ©lios, ces productions n’ont aucune raison de correspondre aux moments oĂč les hommes en ont besoin.

Et les insurmontables difficultĂ©s techniques ainsi que le coĂ»t astronomique du stockage d’énergie, y compris par inertie dans des volants en bĂ©ton, pour compenser les productions intermittentes des Ă©oliennes et des panneaux photovoltaĂŻques (PV) sont passĂ©s sous silence pour mieux prĂ©senter ce leurre.
Pourtant, le nuclĂ©aire a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© « bon pour le climat » par l’État français dans le plan de relance de l’économie publiĂ© le 3 septembre 2020.
Une centrale Ă  charbon d’une puissance de 1000 MW utilisĂ©e la moitiĂ© de l’annĂ©e (environ 5000 heures) rejette chaque annĂ©e 5 millions de tonnes (Mt) de gaz carbonique dans l’atmosphĂšre (chaque kilowattheure produit Ă©met presque 1 kilogramme de CO2), et produit des cendres contenant des mĂ©taux lourds (cadmium, nickel, mercure, plomb
) et autres produits toxiques (antimoine, arsenic, bĂ©ryllium, fluor
), ainsi que plusieurs tonnes d’uranium et de thorium avec ses descendants radioactifs : radium, radon, polonium
. qui ne sont pas gĂ©rĂ©s contrairement Ă  ceux produits dans le cycle nuclĂ©aire.
Pendant ce temps, une campagne de dĂ©nigrement est menĂ©e contre le transport aĂ©rien dont les vols intĂ©rieurs (y compris Outre-mer) Ă©mettent moins de 5 Mt de CO2. Et l’ensemble des vols ne comptent que pour 3 % des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre en France (qui elle-mĂȘme n’émet que 1 % des Ă©missions mondiales
).
Les autres 17,9 Mt sont imputĂ©s au transport aĂ©rien international
 qui ne peut pas ĂȘtre remplacĂ© par le train.
Charbon et politique antinucléaire coûteuse
Le 14 septembre 2020 EDF a achetĂ© cher (jusqu’à 4 fois le prix habituel du marchĂ© soit 120 euros par mĂ©gawattheure) de l’électricitĂ© presque totalement produite ce jour-lĂ  par du charbon et du gaz en Allemagne pour faire face Ă  la demande, alors que la production EDF est presque entiĂšrement dĂ©carbonĂ©e.

Ces tensions ont une nouvelle fois montrĂ© Ă  l’Europe et au monde entier que la consommation des Ă©nergies fossiles (charbon et surtout gaz), n’est pas prĂȘte de diminuer en Europe et dans le monde.
La consommation de charbon stagne en Allemagne et en Pologne. Elle est mĂȘme en augmentation dans le monde (Inde, Chine
).
Les recommandations du Groupement International d’Experts sur le Climat (GIEC) de dĂ©velopper le nuclĂ©aire ne semblent toujours pas prises en compte
 Ce rapport a clairement montrĂ© que l’Europe doit saisir l’opportunitĂ© du nuclĂ©aire pour rĂ©duire sensiblement l’utilisation des combustibles fossiles.
Se mettre la tĂȘte dans le sable ne servira Ă  rien, sinon Ă  cacher l’évidence : le charbon, le gaz « naturel » ou de schiste et le nuclĂ©aire ont un grand avenir en Europe et dans le monde !
Autant prendre en compte la réalité du futur et la gérer au mieux

Retour du nucléaire
Les États de l’Union europĂ©enne actuellement les plus dĂ©pendants du charbon comme la Pologne, l’Allemagne et la RĂ©publique TchĂšque (qui ne possĂšde ni le vent de l’Allemagne du nord, ni le soleil de l’Espagne) ne pourront pas passer Ă  des sources d’énergie moins Ă©mettrices de CO2, et Ă©conomiquement soutenables, sans le nuclĂ©aire.
Les compĂ©tences tchĂšques dans le domaine de l’énergie nuclĂ©aire sont solides depuis longtemps. Le pays a dĂ©jĂ  dĂ©veloppĂ© son industrie et sa propre chaĂźne d’approvisionnement. L’élimination du charbon et son remplacement par le nuclĂ©aire font partie de la politique Ă©nergĂ©tique tchĂšque depuis 2015. Les centrales nuclĂ©aires Ă  Dukovany et Temelin fournissent actuellement plus du tiers de l’électricitĂ© du pays et cette part devrait atteindre 50 % en 2040.
Les pays du groupe de Visegråd (Hongrie, Pologne, République TchÚque et Slovaquie) soutiennent le nucléaire, ce qui agace
 les Allemands.
La Pologne, qui dĂ©pend actuellement Ă  80 % du charbon pour ses besoins en Ă©lectricitĂ©, souhaite disposer de sa premiĂšre centrale nuclĂ©aire d’ici 2033.
Les prévisions pour 2040 indiquent que 32 % de son énergie sera produite à partir du charbon et 18 % à partir du nucléaire.
Quel systĂšme de stockage choisir
L’hydraulique a presque atteint ses limites techniques, environnementales et sociales en France et l’hydrogĂšne n’est pas une solution viable car sa production consomme trois fois plus d’électricitĂ© que celle restituĂ©e au rĂ©seau.
Physiquement, économiquement et écologiquement, un systÚme photovoltaïque et éolien autonome est impossible à mettre en place à grande échelle, quel que soit le moyen de stockage envisagé en parallÚle.
Depuis deux ans RTE assure que « la sĂ©curitĂ© d’approvisionnement sera assurĂ©e« . RTE a simplement oubliĂ© de prĂ©ciser que ce serait avec les centrales Ă  charbon restantes
 Que fera RTE pour faire face Ă  une demande d’électricitĂ© soutenue lors d’un hiver rigoureux avec peu de vent dans toute l’Europe durant deux semaines et peu d’ensoleillement (donc aucun la nuit) ?
Une mouvance verte voudrait faire croire que les Ă©nergies renouvelables du vent et du soleil pourraient ĂȘtre « autonomes ». C’est tout simplement une escroquerie intellectuelle de plus.
Des promoteurs Ă©oliens ne se gĂȘnent plus pour cracher sur la dĂ©mocratie Ă  chaque partie perdue devant des consultations populaires. Et ils se trouvent toujours des Verts pour voler au secours de ces promoteurs Ă©oliens et solaires irresponsables.
Divers lobbies verts et industriels ont dĂ©montrĂ© leur capacitĂ© Ă  nuire Ă  la cohĂ©sion sociale pour servir leurs intĂ©rĂȘts de promoteurs peu soucieux du respect de la dĂ©mocratie et des droits humains.
C’est à vomir.
La plus grosse erreur Ă  faire pour ceux qui veulent « sauver le climat » serait de voter pour les Verts antinuclĂ©aires car leur programme est Ă  l’opposĂ© de ce qu’il serait urgent de faire.
Pour les autres partis, un immense travail d’information semble nĂ©cessaire afin de leur Ă©viter de construire eux aussi des scĂ©narios bidons fondĂ©s sur les Ă©nergies renouvelables (hors hydraulique) pour verdir bĂȘtement leur programme
 contre les lois de la physique et de l’économie.
Et tous les partis politiques feraient bien de prendre conscience que, Ă  ce jeu dĂ©testable de surenchĂšre du plus gros mensonge vert ruineux, la dĂ©mocratie est davantage en danger que la planĂšte, car ce comportement contribue Ă  nuire Ă  leur image dans l’opinion publique.
Par Michel Gay

Michel Gay
vive-le-nucleaire-he

Citoyen ordinaire, abonnĂ© EDF et contribuable, Michel Gay a Ă©tĂ© pilote de chasse dans une vie antĂ©rieure. Il est l’auteur du livre « Vive le nuclĂ©aire heureux Â» et anime le site internet http://www.vive-le-nucleaire-heureux.com. Il a reçu en dĂ©cembre 2016 le prix Yves Chelet dĂ©cernĂ© par la SociĂ©tĂ© Française d’Énergie NuclĂ©aire (SFEN / PACA).

Merci pour le partage, rien de nouveau cela dit hélas

Ce passage est dĂ©licieusement ironique par contre, on commence par traiter d’un sujet qui concerne tout le monde puis on glisse l’air de rien sur une sous-thĂ©matique qui n’a rien Ă  voir pour sa pomme (elle aurait pu ĂȘtre dĂ©fendable d’une certaine maniĂšre si contextualisĂ©e, mais ce n’est pas le cas).
Cela ne dĂ©crĂ©dibilise pas le reste du texte mais tout de mĂȘme un peu l’auteur.

Bonjour,

Oui le nucléaire est la meilleure solution actuelle pour produire une énergie de maniÚre réguliÚre et sans CO2.
La menace urgente pour la planùte c’est le CO2. Et pour ça on n’a pas 50 ans devant nous pour agir.

Pour gĂ©rer les dĂ©chets nuclĂ©aires tant qu’on ne sait pas les traiter, il n’y a pas urgence.
Pour Ă©liminer les rejets de CO2 lĂ  il y a extrĂȘme urgence.

Et pendant ce temps tout le monde nous bassine avec les Ă©nergies renouvelables qui sont toutes (Ă  l’exception des barrages hydrauliques) intermittentes et ruineuses.
La hausse des factures d’électricitĂ© ces derniĂšres annĂ©es est essentiellement due Ă  ça
 pour flatter l’électorat Ă©cologiste ou pseudo Ă©cologiste qui se ballade en SUV


Outre-Rhin, prĂšs de 40 % de l’électricitĂ© est produite grĂące au charbon. Une nouvelle feuille de route Ă©laborĂ©e par des experts a Ă©tĂ© soumise Ă  Angela Merkel: elle prĂ©voit de sortir dĂ©finitivement du charbon Ă  l’horizon de 2038. Pour de nombreux observateurs, il s’agit surtout d’un vƓu pieux: prĂšs de 150 centrales sont rĂ©parties sur l’ensemble du territoire et depuis l’annonce en 2011 d’un retrait progressif du nuclĂ©aire, le charbon s’est imposĂ© comme l’indispensable partenaire des Ă©nergies renouvelables.

Tout comme l’Allemagne, plusieurs pays ont dĂ©jĂ  programmĂ© leur abandon de la houille et du lignite. La France prĂ©voit de fermer sa derniĂšre poignĂ©e de centrales en 2022. Ce sera 2025 pour le Royaume-Uni et l’Italie, puis 2030 pour les Pays-Bas, Ă  la condition bien sĂ»r que les grands Ă©quilibres d’approvisionnement soient respectĂ©s. Pour l’instant, cela n’est pas encore garanti: cet hiver en France, la souplesse des tranches charbon se rĂ©vĂšle un outil prĂ©cieux pour passer les pĂ©riodes de consommation de pointe.

La Chine est le plus gros consommateur (48% des volumes mondiaux) de cette source Ă©nergie. Bon marchĂ©, abondante et Ă©galement rĂ©partie dans le monde, elle reprĂ©sente la deuxiĂšme source d’énergie derriĂšre le pĂ©trole, avec 27% de l’énergie primaire consommĂ©e dans le monde et 38% de l’électricitĂ©. En dĂ©pit du dĂ©veloppement exponentiel des Ă©nergies renouvelables, de l’abondance de gaz de schiste amĂ©ricain et des initiatives engagĂ©es pour des raisons climatiques, cette proportion n’a pas bougĂ© d’un iota en 30 ans. Mais la Chine s’est lancĂ©e dans un plan visant Ă  limiter les effets du charbon sur la santĂ© publique, et l’Agence internationale de l’énergie prĂ©voit une baisse de 1% par an dans les cinq prochaines annĂ©es.

Mais c’est en Inde (aujourd’hui 12% de la consommation mondiale) que la hausse est Ă  la plus sensible. Une croissance Ă©conomique de 8% par an d’ici Ă  2023 et de la demande en Ă©lectricitĂ© de 5% devraient gĂ©nĂ©rer une consommation de charbon en augmentation de +3,9% chaque annĂ©e. Autres pays oĂč la demande augmente d’annĂ©e en annĂ©e : l’IndonĂ©sie, les Philippines, le Vietnam, le Bangladesh et le Pakistan.

Je ne peux terminer sans évoquer le bilan C02 des voitures électriques .
Je ne prends en compte uniquement que l’impact Ă©lectricitĂ© en oubliant tout le reste .
Un pays qui produirait , son électricité uniquement à base de charbon , aurait un bilan carbone négatif .
La Chine elle , se situe Ă  l’équilibre 

Enfin , si l’on compare le bilan carbone des Ă©missions de CO2 du mĂȘme vĂ©hicule Ă©lectrique entre la France et l’Allemagne , cette derniĂšre Ă©met deux fois plus de C02 Ă  cause de ces centrales au lignite

Je ne veux pas polluer ce topic dans lequel Sun rĂšgne en MaĂźtre .

Toutefois , la discussion ouverte par arrot , puis argumentĂ©e par gilles 35 , mĂ©rite qu’on s’y intĂ©resse 


Aussi , je vous donne RDV sur le topic C02 , pour vous expliquer comment on peut faire réagir le gaz carbonique , qui a toute sa place dans la rubrique matiÚre premiÚre

Un partage intelligent de l’énergie solaire

Sur l’üle d’Yeu , en VendĂ©e , cinq maisons Ă©quipĂ©es de panneaux solaires mettent en commun l’électricitĂ© produite pour faire bĂ©nĂ©ficier 18 autres logements . Une expĂ©rience d’autoconsommation sans violation de la vie privĂ©e.

Au lieu de revendre l’électricitĂ© au rĂ©seau de distribution d’Enedis , ces producteurs partagent les bĂ©nĂ©fices avec leurs voisins .

Depuis les débuts du développement du photovoltaïque , 400 000 ménages se sont équipés de panneaux solaires avec à la clé des contrats sur 20 ans .
A cĂŽtĂ© de leur compteur Linky , un autre compteur Enedis , va calculer toutes les 5 minutes le flux d’énergie entre les panneaux et les 23 maisons du programme.

Entre mars et juin 2020 , il a Ă©tĂ© calculĂ© que 96 % de l’énergie produite avait Ă©tĂ© consommĂ© localement .

72 000 personnes ont choisi l’autoconsommation depuis que la rĂ©glementation le permet en 2017 et dĂ©sormais , les installateurs ne proposent plus que cette solution en raison de la forte baisse des aides Ă  la vente de l’énergie photovoltaĂŻque

Les professionnels de l’énergie estiment que l’autoconsommation a de beaux jours devant elle 
. Bien qu’elle soit brimĂ©e. . la rĂ©glementation impose en effet que les « partageurs » se trouvent dans un rayon d’un Km les uns des autres et la puissance est bridĂ©e.

Extrait de Science et Avenir . Septembre 2020

Les investisseurs se bousculent pour miser sur les énergies renouvelables

Les actions des entreprises cotĂ©es flambent depuis le dĂ©but de l’annĂ©e. Assureurs, banques et fonds de pension sont Ă  l’affĂ»t pour acquĂ©rir directement des parcs Ă©oliens et solaires.
GUILLAUME GUICHARD

ÉNERGIE L’écart ne fait que grandir, en Bourse, entre les stars d’hier, les pĂ©troliĂšres, et celles du jour, qui ont pariĂ© sur les Ă©nergies renouvelables. Au dĂ©but de l’automne, le gĂ©ant ExxonMobil et son concurrent Chevron se sont tous deux laissĂ©s dĂ©passer par le discret gĂ©ant de l’éolien outre-Atlantique, NextEra (lire ci-dessous). Plus largement, les valeurs boursiĂšres des Ă©nergies traditionnelles, surtout celles portĂ©es sur l’or noir, chutent depuis le dĂ©but de l’annĂ©e, quand celles ayant de fortes positions dans l’éolien et le solaire, voire l’hydraulique, ne cessent de grimper.

«Certains titres connaissent une croissance boursiĂšre invraisemblable : regardez Orsted, l’ancien pĂ©trolier danois reconverti dans l’éolien depuis plusieurs annĂ©es, qui cote Ă  50 fois son rĂ©sultat net ! », pointe un analyste. RWE, acteur allemand historique du charbon qui a pris le virage des Ă©nergies renouvelables (ENR), tout comme l’électricien portugais EDP Renewables, connaissent des parcours en Bourse dignes des nouvelles stars du numĂ©rique, comme Shopify ou Zoom. « Au-delĂ  de la prĂ©occupation des investisseurs en termes d’investissement socialement responsable (ESR), la raretĂ© des actifs cotĂ©s dans les renouvelables tire tout le monde vers le haut », poursuit le financier. À tel point qu’EDF, plombĂ© par sa dette, envisage de crĂ©er une filiale cotĂ©e dans les renouvelables pour lever plus facilement des fonds et accĂ©lĂ©rer son dĂ©veloppement.

Pour faire face Ă  la crise du coronavirus, les gouvernements europĂ©ens ont aussi lancĂ© des plans de relance comportant tous des volets « verts », qui devraient doper un secteur dĂ©jĂ  en forte croissance. Les spĂ©cialistes tablent, d’ici Ă  2040, sur une multiplication par dix des capacitĂ©s installĂ©es du photovoltaĂŻque dans le monde et par cinq dans l’éolien. « Nous voyons arriver une Ăšre de transformation des Ă©lectriciens europĂ©ens, alors que le potentiel du solaire et de l’éolien, Ă©nergies propres, devient de plus en plus Ă©vident en matiĂšre de compĂ©titivitĂ©-coĂ»t » (lire ci-dessous), prĂ©voient dans une note les analystes d’UBS.

Des assureurs trĂšs actifs
Le succĂšs des titres estampillĂ©s renouvelables n’est que la partie visible de l’appĂ©tit insatiable des investisseurs pour le secteur. Les institutionnels, assureurs, banques et fonds de pensions, cherchent plus que jamais Ă  racheter directement des parcs d’éoliennes ou solaires. Predica (CrĂ©dit agricole), Allianz, Axa, Mirova (Natixis) ou CNP sont trĂšs actifs sur le secteur. Nombre d’entre eux ont montĂ© des Ă©quipes spĂ©cialisĂ©es. « Ils frappent rĂ©guliĂšrement Ă  notre porte pour savoir si nous n’avons pas un actif Ă  leur cĂ©der », tĂ©moigne le dirigeant d’une ETI du secteur. Ce placement est d’autant plus attractif que les rendements des obligations d’État sont au plancher.

«Les parcs ENR sont devenus une classe d’actif Ă  part entiĂšre, du mĂȘme ordre que les aĂ©roports ou les concessions autoroutiĂšres
 avec un gros plus : leur dimension verte », explique Xavier Barbaro, directeur gĂ©nĂ©ral de Neoen. Mieux encore : au contraire d’autres actifs rĂ©els, les ENR demandent peu de gestion opĂ©rationnelle. Les contrats de rachat d’électricitĂ© de chaque parc, signĂ©s par l’État ou par de grandes entreprises comme Google, portent sur vingt ans Ă  un tarif fixe. En somme, c’est de l’immobilier, mais en mieux : un rendement certes faible mais garanti durant deux dĂ©cennies, sans risque d’impayĂ©s.

S’il y a des acheteurs, il y a aussi des vendeurs. Le marchĂ©, qui s’est dĂ©jĂ  consolidĂ© en partie, compte de nombreux acteurs de taille moyenne qui, comme le britannique Res, n’ont pas les Ă©paules pour conserver Ă  leur bilan les champs d’éoliennes ou de panneaux solaires qu’ils ont construits. Un parc se finance Ă  80 % par de la dette. « Placer les produits des actifs pendant vingt ans, ce n’est pas notre modĂšle mais celui des assureurs ou des fonds de pension, justifie le directeur offshore France de l’allemand wpd, Vincent BalĂšs. Nous, nous avons besoin des capitaux pour rĂ©investir dans d’autres projets. »

Les financiers ne sont pas les seuls Ă  raffoler d’éoliennes et de panneaux photovoltaĂŻques. Les majors pĂ©troliĂšres et les grands Ă©nergĂ©ticiens, aprĂšs quelques investissements marquant ces derniĂšres annĂ©es, se bousculent de nouveau sur le marchĂ© depuis le dĂ©but de l’annĂ©e. « Ceux-lĂ  font de la pĂȘche au gros », commente un professionnel. « Depuis le dĂ©but de l’annĂ©e, les Ă©chelles de temps se sont rĂ©duites, c’est devenu une course contre la montre », analyse un banquier d’affaires. Racheter des portefeuilles de projets en cours d’instruction, c’est encore le moyen le plus rapide d’afficher de fort taux de croissance pour des Ă©nergĂ©ticiens en pleine reconversion.

« En France, il faut huit ans en moyenne pour dĂ©velopper un parc Ă©olien (contre cinq ans Ă  l’étranger), prĂ©cise Gwenaelle Avice-Huet, directrice gĂ©nĂ©rale adjointe en charge des renouvelables chez Engie. Nous mettons davantage d’effectifs sur le terrain, mais nous ne verrons le rĂ©sultat de cet investissement que dans cinq ou huit ans. D’oĂč l’intĂ©rĂȘt, en complĂ©ment, de pouvoir acheter des projets en dĂ©veloppement pour accĂ©lĂ©rer la croissance organique sur le plus court terme. » Au vu de la concurrence entre acheteurs, « les prix s’envolent », observe un intermĂ©diaire. Autre preuve de ce grand rush : les investisseurs revoient Ă  la baisse leurs exigences de rendements et de sĂ©curitĂ©. « Eux qui n’entraient auparavant que sur des parcs installĂ©s, sont tellement demandeurs qu’ils cherchent mĂȘme des projets en cours de dĂ©veloppement, comportant encore des risques sur les permis de construire ou de recours en justice », observe François Daumard, prĂ©sident de Valeco.

« Les prix s’envolent »
Forte demande, risques en hausse
 Faut-il craindre la constitution d’une bulle ? Certes, les perspectives de croissance sont inĂ©dites. Mais les Ă©oliennes ne montent pas jusqu’au ciel. « Il y a parfois de quoi se demander si les niveaux de valorisation en Bourse sont totalement rationnels, reconnaĂźt un analyste. MĂȘme si cela ­reflĂšte le dĂ©sĂ©quilibre entre le peu d’offre et des investisseurs dĂ©sespĂ©rĂ©s d’investir dans le vert et de se dĂ©sengager du gris (pĂ©trole, gaz). » Comme lors de toute ­phase de boom Ă©conomique, l’enjeu pour les investisseurs est de faire la diffĂ©rence entre les entreprises sĂ©rieuses et les autres. Entre celles qui font dĂ©jĂ  tourner des ­éoliennes et celles qui affichent des carnets de projets plĂ©thoriques, mais pas toujours dĂ©nuĂ©s de risques. ­Beaucoup d’acteurs ­espagnols se sont ainsi lancĂ©s dans la course aux ENR ces deux derniĂšres annĂ©es en affichant de grandes ambitions. Toutes ne survivront peut-ĂȘtre pas.

Le Figaro - mardi 10 novembre 2020

L’appĂ©tit d’ogre d’Amarenco, petite pĂ©pite du photovoltaĂŻque

La jeune sociĂ©tĂ© franco-irlandaise lĂšve 150 millions d’euros pour accĂ©lĂ©rer la construction ou le rachat de parcs.
LAURENT MARCAILLOU

ÉNERGIE Les investissements se multiplient dans l’énergie solaire. Le jeune dĂ©veloppeur franco-irlandais Amarenco vient de boucler une levĂ©e de fonds de 150 millions d’euros souscrite majoritairement par Tikehau Capital, accompagnĂ© par Idia Capital (CrĂ©dit agricole) qui avait dĂ©jĂ  investi 15 millions en avril, et les fondateurs.

Amarenco va installer des centrales solaires pour 1 gigawatt sur la pĂ©ninsule ibĂ©rique, en Irlande, en ThaĂŻlande, au Japon et au sultanat d’Oman. Il prĂ©voit mĂȘme d’atteindre 3 gigawatts en 2023 en Europe, au Moyen-Orient et dans la zone Asie-Pacifique, en investissant 3 milliards d’euros dans des projets identifiĂ©s ou en faisant des acquisitions pour aller plus vite.

L’objectif est ambitieux pour ce jeune dĂ©veloppeur d’énergie photovoltaĂŻque qui exploite 250 mĂ©gawatts en France, oĂč il intervient principalement sur les toitures et les parkings. Créée en 2013 Ă  Cork ­(Irlande) par des spĂ©cialistes irlandais et français de l’énergie, Amarenco a rachetĂ© en 2017 le bureau d’études Groupe CarrĂ© Ă  Lagrave (Tarn) oĂč il a installĂ© son centre opĂ©rationnel. Il dĂ©veloppe ou achĂšte des centrales solaires en toiture et au sol dans l’agriculture, l’immobilier, l’industrie, pour les parkings, les collectivitĂ©s, etc. Une fois les centrales raccordĂ©es au rĂ©seau, il vend 49 % des parts.

Stockage de l’énergie

En forte croissance, Amarenco a rachetĂ© 25 sociĂ©tĂ©s depuis sa crĂ©ation. Il a rĂ©alisĂ© un chiffre d’affaires de 42 millions d’euros en 2019 et emploie 150 salariĂ©s, dont une centaine en France et 10 en Irlande. Il prĂ©voit de recruter 50 personnes en trois ans. AprĂšs avoir dĂ©butĂ© dans l’Hexagone, la PME dĂ©veloppe des centrales plus importantes, au sol ou flottantes, dans le monde entier. Elle installera Ă  partir de 2022 une gigantesque centrale au sol de 1 gigawatt au port de Sohar au sultanat d’Oman. Au Japon et Ă  TaĂŻwan, elle conçoit des centrales agri-photovoltaĂŻques pour protĂ©ger les cultures des intempĂ©ries. « C’est dans l’agriculture qu’on aura le plus de centrales Ă  construire, car les pays recherchent la souverainetĂ© alimentaire et les panneaux solaires protĂšgent du soleil, de la grĂȘle et des insectes en posant des filets », explique Alain ­Desvigne, prĂ©sident d’Amarenco.

Les grands projets solaires se multiplient aussi pour rĂ©duire la facture Ă©nergĂ©tique des pays et l’empreinte carbone des industriels. « Les centrales au sol n’ont plus besoin de subventions aujourd’hui pour ĂȘtre rentables, souligne le dirigeant. Le prix d’achat de l’électricitĂ© solaire en France a Ă©tĂ© divisĂ© par dix depuis 2010. »

La sociĂ©tĂ© se lance aussi dans le stockage de l’énergie. Elle a remportĂ© un appel d’offres de RTE pour installer un centre de batteries au lithium-ion de 90 mĂ©gawatheures prĂšs de Bordeaux en 2022, et a d’autres projets sur la pĂ©ninsule ibĂ©rique. « Le prix de l’électricitĂ© est plus faible Ă  midi, poursuit-il. L’enjeu est de la revendre le soir, quand le prix est plus Ă©levĂ©. »

Le Figaro - jeudi 12 novembre 2020

                                   La transition Ă©cologique prend l’avion

Je vous propose quelques passages d’un article de 3 pages de Science et Avenir du mois de septembre
L’intĂ©gralitĂ© de l’article est disponible sur demande par MP

Si l’Etat français a versĂ© ce printemps 15 milliards Ă  la filiĂšre pour sauver 300 000 emplois , il a en effet assorti cette aide d’une compensation drastique : dĂ©velopper un avion moyen-courrier dont le rayon d’action est d’environ 5 000 Km – sans Ă©mission de C02 en 2035 et atteindre le « zĂ©ro carbone » en 2050

L’aviation civile Ă©met 1,1 milliard de tonne de CO2 , par an , soit 2, 6 % des 37 milliards de tonnes relĂąchĂ©es par les Ă©nergies fossiles

Safran mise sur une rupture technologique pour rĂ©duire de 30 % la consommation et descendre bien en dessous de 2 litres de kĂ©rosĂšne par passager pour 100 Km contre 2, 3 litres aujourd’hui

Pour ĂȘtre plus efficace , il va falloir changer les carburants . Et lĂ  
 les solutions sont peu nombreuses.

La plus évidente est celle des agro carburants

Il y a aussi l’hydrogĂšne , difficile Ă  manier . Il faut le liquĂ©fier , opĂ©ration qui impose de descendre Ă  – 253 ° C
L’hydrogĂšne est dons envisagĂ© pour un horizon lointain , bien au-delĂ  des 15 an imposĂ©s

On peut aussi ouvrir un compte PEA chez un bon broker ou une banque en ligne pour investir sur les actions françaises et europĂ©ennes, il n’y a pas de minimum d’investissement, pas les frais de l’assureur et la fiscalitĂ© est plus douce et risque moins d’ĂȘtre remise en cause par un prochain gouvernement.

Web conférence sur le thÚme de l environnement
H24 Finance : Actions environnement : la surchauffe ?

Énergies renouvelables : cinq actions dans l’air du temps

À l’occasion du rĂ©cent Sommet des dirigeants sur le climat, Joe Biden a promis de rĂ©duire les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre de la premiĂšre Ă©conomie mondiale de 50 Ă  52% d’ici 2030 (par rapport Ă  2005). (© AFP)
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BOURSE
Par Hubert Couëdic
Publié le 30/04/2021 à 07:02 - Mis à jour le 30/04/2021 à 07:02

La production d’énergie non carbonĂ©e va connaĂźtre une accĂ©lĂ©ration avec l’apparition de normes financiĂšres favorables au dĂ©veloppement durable. Des valeurs vont surfer sur la vague.
Il y a urgence. 2020 a Ă©tĂ© l’une des trois annĂ©es les plus chaudes jamais observĂ©es, alerte l’Organisation mĂ©tĂ©orologique mondiale (OMM) dans son dernier rapport.

Entente internationale

En cause, les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre. «Ce rapport montre que nous n’avons pas de temps Ă  perdre. Les pays doivent s’engager Ă  parvenir Ă  des Ă©missions nettes Ă©gales Ă  zĂ©ro d’ici 2050. Ils doivent prĂ©senter, bien avant la COP26, d’ambitieux plans nationaux sur le climat qui permettront ensemble, d’ici 2030, de rĂ©duire de 45% les Ă©missions mondiales par rapport aux niveaux de 2010.» plaide Petteri Taalas, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’OMM.
Un appel entendu par plusieurs leaders mondiaux et en particulier par Joe Biden, organisateur du sommet sur le climat qui s’est tenu les 22 et 23 avril. À cette occasion, les États-Unis ont marquĂ© leur retour dans l’Accord de Paris par la promesse de rĂ©duire de 50 Ă  52% par rapport Ă  2005 leurs Ă©missions de gaz Ă  effet de serre Ă  l’horizon 2030.
Le Canada vise une rĂ©duction comprise entre 40 et 45% sur la mĂȘme pĂ©riode de temps, tandis que le Japon souhaite couper ses Ă©missions de 46% par rapport Ă  2013.
Quelques jours plus tĂŽt, les États membres de l’Union europĂ©enne et le Parlement europĂ©en ont trouvĂ© un accord pour abaisser leurs Ă©missions nettes d’au moins 55% d’ici Ă  2030, par rapport au niveau de 1990.

Besoins financiers

Si la volonté politique de lutter contre le dérÚglement climatique semble désormais partagée par les grands dirigeants de la planÚte, y compris Xi Jinping et Vladimir Poutine, reste à savoir désormais comment y parvenir et avec quels moyens. «Les besoins de financement pour verdir notre économie sont considérables», a récemment souligné Janet Yellen.
La secrĂ©taire au TrĂ©sor des États-Unis a averti que les fonds publics dĂ©bloquĂ©s par le prĂ©sident Biden ne suffiront pas Ă  rĂ©gler la facture des investissements nĂ©cessaires au pays pour atteindre ses objectifs sur les dix prochaines annĂ©es. Elle compte sur le secteur privĂ© pour apporter les 2.500 milliards de dollars manquants. Un vĂ©ritable challenge.
MĂȘme si les entreprises privĂ©es affichent dans l’ensemble une grande mobilisation en faveur du dĂ©veloppement durable, le risque climatique n’est pas encore reconnu comme un risque financier fondamental. Bien sĂ»r, les catastrophes naturelles liĂ©es Ă  la dĂ©tĂ©rioration du climat (montĂ©es des eaux, incendies
) sont dĂ©jĂ  bien visibles.
En revanche, la pĂ©riode de transition vers une Ă©conomie non carbonĂ©e pourrait faire apparaĂźtre dans les bilans des entreprises des actifs qui ne sont pas correctement Ă©valuĂ©s. Comme le rappelle Janet Yellen, le systĂšme actuel d’information financiĂšre ne produit pas les informations fiables, cohĂ©rentes, dont les investisseurs ont besoin pour comparer les risques et les opportunitĂ©s liĂ©s au climat.
Pour les autoritĂ©s, l’enjeu est donc d’inciter les entreprises Ă  divulguer cette information indispensable.
Dans ce contexte, la Commission europĂ©enne a rĂ©cemment dĂ©voilĂ© un ensemble de mesures visant Ă  mieux orienter les flux de capitaux vers des activitĂ©s durables dans l’ensemble de l’Union europĂ©enne. Au cƓur du dispositif, la prĂ©paration d’une directive sur la publication d’informations en matiĂšre de durabilitĂ© par les entreprises.
«Cette proposition harmonisera la publication d’informations sur la durabilitĂ© par les entreprises, ce qui permettra aux sociĂ©tĂ©s financiĂšres, aux investisseurs et au grand public de disposer d’informations comparables et fiables en la matiĂšre», prĂ©cise la Commission en Ă©cho aux propos de Janet Yellen.
1.000 milliards sur 10 ans
À n’en pas douter, les nouvelles mesures prises de part et d’autre de l’Atlantique vont encore accroĂźtre les flux financiers vers les Ă©nergies renouvelables, Ă  l’image de la banque JPMorgan Chase, qui vient de fixer un objectif mondial de 2.500 milliards de dollars sur 10 ans, dont 1.000 milliards pour l’énergie renouvelable et les cleantechs.
En Bourse, les énergies vertes devraient encore profiter de cette lame de fonds.


EDF : un besoin de financement massif

Fort d’un bouquet Ă©nergĂ©tique composĂ© Ă  76,5% de nuclĂ©aire, 9,8% d’hydraulique, 3,8% d’autres Ă©nergies renouvelables, 8,4% de gaz, 1% de fioul et 0,4% de charbon, EDF est aujourd’hui le plus important producteur d’énergies renouvelables en Europe, avec une production de 68,7 TWh d’électricitĂ© et de 8,6 TWh de chaleur renouvelable en 2020.
D’ici 2030, les dirigeants veulent doubler la capacitĂ© de production renouvelable nette installĂ©e par rapport Ă  2015, pour atteindre 60 GW. Cette Ă©volution de la rĂ©partition de son parc de production permet Ă  EDF de rĂ©duire son intensitĂ© carbone. Celle-ci est passĂ©e de 82 grammes de CO2 par kilowattheure produit en 2017 Ă  51 en 2020.
Le nucléaire en question
Pour mener de front son dĂ©veloppement dans les Ă©nergies renouvelables tout en essayant de promouvoir la filiĂšre nuclĂ©aire en France et Ă  l’international, EDF a des besoins de financement importants.
En 2020, les investissements opĂ©rationnels bruts se sont Ă©levĂ©s Ă  16,5 milliards d’euros. Dans le contexte actuel, le groupe a besoin d’amĂ©liorer ses profits et d’attirer Ă  lui des financements verts Ă  faibles coĂ»ts.
L’exclusion par la Commission europĂ©enne du nuclĂ©aire, Ă©nergie pourtant dĂ©carbonĂ©e, de la taxonomie du dĂ©veloppement durable serait une mauvaise nouvelle pour le groupe et ses actionnaires. Mais l’espoir est permis.
Achetez. [EDF] Objectif : 14 €. Profil : spĂ©culatif.
Prochain rendez-vous : assemblée générale, le 6 mai.
Cours (variation sur un an) (1) : 11,40 euros (+70%)
Capitalisation boursiùre (1) : 35,3 milliards d’euros
Chiffre d’affaires 2020 : 69 milliards d’euros
VE/Ebitda (2) 2021: 5,2
BNA 2021 (3) : 0,79 euro
Rendement 2021 (4) : 3,1%
(1) Cours et variation au 26 avril 2021. (2) Valeur d’entreprise sur excĂ©dent brut d’exploitation. (3) BĂ©nĂ©fice net par action anticipĂ© en 2021. (4) Rendement du dividende versĂ© en 2021 au titre de l’exercice 2020. Source : Factset.


Engie : verdir Ă  tout prix

Pour le groupe dirigé par Jean-Pierre Clamadieu, la morsure de la décision stratégique de 2011, marquée par le rachat du britannique International Power, est encore douloureuse.
Fin 2012, 21% de la production Ă©lectrique du groupe (calculĂ©e en quote-part) provenait des centrales Ă  charbon, contre 12% deux ans plus tĂŽt. Aujourd’hui, la part du charbon est tombĂ©e Ă  5% aprĂšs un nettoyage des actifs qui aura Ă©tĂ© fort coĂ»teux.
Et ce n’est pas fini, car Engie n’a guĂšre d’autre choix que celui de programmer une sortie complĂšte de cette activitĂ©.
Mais pas avant 2027. La sortie du charbon est complexe. Certains pays dépendent encore de cette source énergie pour faire face à leurs besoins tandis que les financements en faveur de ces installations se tarissent en raison de la lutte contre le réchauffement climatique.
Un long chemin
Pour Engie, l’équation verte ne se rĂ©duit malheureusement pas au charbon. La production d’électricitĂ© avec du gaz naturel Ă©met aussi des gaz Ă  effet de serre. Et le gaz vendu aux particuliers pour le chauffage, la cuisson et l’eau chaude sanitaire entre aussi dans le dĂ©compte au sens large (scope 3) des Ă©missions du groupe.
Engie doit donc encore accĂ©lĂ©rer sa transformation vers le biogaz tout en progressant dans la production d’électricitĂ© Ă  partir d’énergies renouvelables, dont la part dĂ©tenue en propre s’élĂšve aujourd’hui Ă  24%.
Conservez. [ENGI] Objectif : 13,50 €. Profil : dynamique.
Prochain rendez-vous : résultats du 1er trimestre, le 18 mai.
Cours (variation sur un an) (1) : 12,36 euros (+33,7%)
Capitalisation boursiùre (1) : 30,1 milliards d’euros
Chiffre d’affaires 2020 : 55,7 milliards d’euros
VE/Ebitda (2) 2021 : 6,2
BNA 2021 (3) : 0,99 euro
Rendement 2021 (4) : 5,8%
(1) Cours et variation au 26 avril 2021. (2) Valeur d’entreprise sur excĂ©dent brut d’exploitation. (3) BĂ©nĂ©fice net par action anticipĂ© en 2021. (4) Rendement du dividende versĂ© en 2021 au titre de l’exercice 2020. Source : Factset.


Neoen : un profil boursier trÚs apprécié

Créé en 2008, Neoen est un producteur d’électricitĂ© Ă  base de sources d’énergies renouvelables dont le profil de pure player rĂ©pond parfaitement aux attentes des investisseurs en quĂȘte de valeurs de dĂ©veloppement durable.
L’entreprise disposait fin 2020 d’un parc d’une capacitĂ© opĂ©rationnelle de 2,6 GW et de 1,4 GW en cours de construction, composĂ© d’installations solaires, Ă©oliennes, ainsi que d’unitĂ©s de stockage d’énergie.
Neoen vise un objectif d’au moins 10 GW d’actifs en opĂ©ration ou en construction fin 2025, soit plus du double de ses capacitĂ©s actuelles. Pour atteindre ses ambitions, le groupe estime qu’il devra investir 5,3 milliards d’euros sur la pĂ©riode 2021-2025.
Forte croissance
Cet important besoin de financement a conduit l’entreprise Ă  lancer avec succĂšs une augmentation de capital avec maintien du droit prĂ©fĂ©rentiel de souscription d’un montant de 600 millions d’euros au dĂ©but du mois d’avril.
GrĂące Ă  l’effet de levier, ces fonds propres serviront Ă  financer les futurs projets, dans le cadre d’un premier cycle d’investissement allant au moins jusqu’à la fin de l’annĂ©e 2022.
En Bourse, la valeur d’entreprise reprĂ©sente plus de 20 fois l’anticipation d’excĂ©dent brut d’exploitation Ă  fin 2021. Mais la raretĂ© du profil de Neoen justifie sans doute cette valorisation un peu trop Ă©levĂ©e.
Achetez. [NEOEN] Objectif : 47 €. Profil : dynamique.
Prochain rendez-vous : résultats du 1er trimestre, le 11 mai.
Cours (variation sur un an) (1) : 40,08 euros (+32,4%)
Capitalisation boursiùre (1) : 4,3 milliards d’euros
Chiffre d’affaires 2020 : 299 millions d’euros
VE/Ebitda (2) 2021 : 20,2
BNA 2021 (3) : 0,41 euro
Rendement 2021 (4) : 0%
(1) Cours et variation au 26 avril 2021. (2) Valeur d’entreprise sur excĂ©dent brut d’exploitation. (3) BĂ©nĂ©fice net par action anticipĂ© en 2021. (4) Rendement du dividende versĂ© en 2021 au titre de l’exercice 2020. Source : Factset.


Albioma : en cours de conversion verte

La sociĂ©tĂ© n’est pas encore une «valeur verte», mais elle est en train de le devenir. En 2020, son bouquet Ă©nergĂ©tique comprenait encore 32% de combustibles fossiles, partagĂ© entre charbon et fuel.
Mais les investissements engagĂ©s pour adapter les centrales thermiques afin de remplacer le charbon par de nouvelles formes de biomasse durable, ainsi que le dĂ©veloppement des installations solaires, et plus rĂ©cemment dans la gĂ©othermie, ont permis au groupe d’inscrire sa trajectoire de croissance en phase avec les exigences de la transition Ă©nergĂ©tique.
Les dirigeants espùrent ainsi porter à plus de 80% la part de la production du groupe issue de sources renouvelables d’ici 2023 et à au moins 95% en 2030.
Financement sous conditions
Les investissements programmĂ©s par Albioma pour convertir ses installations thermiques sĂ©duisent les investisseurs qui cherchent eux aussi Ă  verdir leurs engagements. En dĂ©cembre dernier, le groupe a ainsi empruntĂ© 100 millions d’euros en deux tranches de 7 et 8 ans. Les taux d’intĂ©rĂȘt de ces deux obligations seront ajustĂ©s en fonction de l’atteinte ou non des objectifs prĂ©alablement dĂ©finis.
En Bourse, la valeur d’entreprise (capitalisation plus dette nette) correspond seulement Ă  9,9 fois l’anticipation d’excĂ©dent brut d’exploitation 2021, un multiple Ă  peu prĂšs en ligne avec sa moyenne ces cinq derniĂšres annĂ©es.
Achetez. [ABIO] Objectif : 45 €. Profil : dynamique.
Prochain rendez-vous : assemblée générale, le 25 mai.
Cours (variation sur un an) (1) : 38,72 euros (+33,5%)
Capitalisation boursiùre (1) : 1,2 milliard d’euros
Chiffre d’affaires 2020 : 507 millions d’euros
VE/Ebitda (2) 2021 : 9,9
BNA 2021 (3) : 1,78 euro
Rendement 2021 (4) : 2,25%
(1) Cours et variation au 26 avril 2021. (2) Valeur d’entreprise sur excĂ©dent brut d’exploitation. (3) BĂ©nĂ©fice net par action anticipĂ© en 2021. (4) Rendement du dividende versĂ© en 2021 au titre de l’exercice 2020. Source : Factset.


Voltalia : vers davantage de solaire

FondĂ©e en 2005, Voltalia est un pure player de l’énergie renouvelable. La sociĂ©tĂ© dĂ©veloppe, construit et exploite des installations de production d’énergie renouvelable pour son compte propre ou pour des clients tiers.
Elle tire ses revenus de la vente d’énergie et des services qu’elle fournit Ă  ses clients. Fin mars, elle disposait d’une capacitĂ© installĂ©e de 1,07 GW, essentiellement situĂ©e au BrĂ©sil (748 MW) et en France (190 MW).
Au premier trimestre, son chiffre d’affaires a grimpĂ© de 34%. La progression aurait pu ĂȘtre plus vive (+62%) sans l’impact nĂ©gatif des taux de change en lien avec la dĂ©prĂ©ciation du rĂ©al brĂ©silien.
Croissance des capacités
Encore trĂšs ou trop exposĂ© au BrĂ©sil et Ă  l’énergie Ă©olienne, Voltalia tente depuis plusieurs annĂ©es de diversifier son bouquet Ă©nergĂ©tique et d’accroĂźtre son empreinte internationale. AprĂšs avoir fait ses premiers pas en Guyane et au BrĂ©sil, le groupe est dĂ©sormais prĂ©sent dans une dizaine de pays et dĂ©veloppe d’importantes capacitĂ©s solaires.
Fin 2023, les dirigeants prĂ©voient d’atteindre une capacitĂ© de 2,6 GW en exploitation ou en construction. À cet horizon, l’excĂ©dent brut d’exploitation pourrait ĂȘtre compris entre 275 et 300 millions d’euros.
En Bourse, la valeur d’entreprise reprĂ©sente 10,7 fois le bas de cette fourchette. Rien d’excessif pour cette sociĂ©tĂ© dont la rentabilitĂ© devrait encore s’amĂ©liorer.
Achetez. [VLTSA] Objectif : 28 €. Profil : dynamique.
Prochain rendez-vous : assemblée générale, le 19 mai.
Cours (variation sur un an) (1) : 23,70 euros (+69%)
Capitalisation boursiùre (1) : 2,2 milliards d’euros
Chiffre d’affaires 2020 : 233 millions d’euros
VE/Ebitda (2) 2021 : 17,7
BNA 2021 (3) : 0,38 euro
Rendement 2021 (4) : 0%

Le revenu

« Neoen : un profil boursier trĂšs apprĂ©ciĂ© Â»

Le titre a tout de mĂȘme fait -46% depuis le 7 janvier


Les investisseurs dans les Ă©nergies propres savaient que la marĂ©e avait tournĂ© lorsque le prĂ©sident amĂ©ricain Joe Biden a rejoint l’Accord de Paris et annulĂ© le controversĂ© pipeline Keystone XL lors de son premier jour de fonction.

Les plans de Biden peuvent sembler trop ambitieux Ă  certains. Bill Gates, par exemple, a dĂ©clarĂ© au Guardian dans une rĂ©cente interview qu’atteindre la neutralitĂ© carbone en une dĂ©cennie Ă©tait un conte de fĂ©es. NĂ©anmoins, il est difficile pour les investisseurs de rĂ©sister aux opportunitĂ©s offertes par un budget promis de 2 milliards de dollars pour les dĂ©penses vertes.

Le gestionnaire de portefeuille d’EdenTree, David Osfield, a dĂ©clarĂ© que la signalisation politique Ă©tait essentielle, car vous pourriez affirmer que la technologie et la finance s’alignent dĂ©jĂ  sur les efforts visant Ă  lutter contre le changement climatique.

Il pense Ă©galement que les objectifs de Biden de dĂ©carboner le secteur Ă©lectrique amĂ©ricain, d’électrifier la flotte de transport et de dĂ©velopper des capacitĂ©s de recherche et de dĂ©veloppement de pointe en matiĂšre d’énergie propre sont appropriĂ©s.

Le 27 janvier, la JournĂ©e du climat autoproclamĂ©e de Biden a vu un dĂ©cret signĂ© appelant Ă  utiliser tout le pouvoir du gouvernement fĂ©dĂ©ral pour se procurer de l’énergie propre et des vĂ©hicules zĂ©ro Ă©mission. Les ministĂšres du gouvernement ont 90 jours pour Ă©laborer un plan de rĂ©ponse », a dĂ©clarĂ© Osfield.

Les plans de Biden ont un autre alliĂ© inattendu: des conditions mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes.

Martina Turner , qui dirige le fonds Quaero Capital Accessible Clean Energy , le plus performant , est convaincue que la tempĂȘte de neige du Texas, qui a entraĂźnĂ© des pannes d’électricitĂ© dans tout l’État en fĂ©vrier de cette annĂ©e, pourrait crĂ©er un soutien encore plus bipartisan pour la facture d’énergie propre et d’infrastructure.

«Le rĂ©seau amĂ©ricain est obsolĂšte, le Texas en est un exemple. Le pays a besoin d’une nouvelle infrastructure Ă©nergĂ©tique, il est temps pour les nouvelles technologies de dire: «passez au-dessus des dinosaures, nous prendrons le relais maintenant», a-t-elle dĂ©clarĂ©.

TRAJECTOIRE US GREEN TECH
La question reste de savoir si les États-Unis peuvent rattraper les dĂ©veloppements des technologies vertes de leurs pairs europĂ©ens, et mĂȘme chinois.

En comparant les capacitĂ©s vertes aux États-Unis et en Europe, Turner a dĂ©clarĂ© que les États-Unis avaient des grappes technologiques, en particulier dans la Silicon Valley, qui bĂ©nĂ©ficient d’un soutien financier Ă©norme, de l’expĂ©rience et d’un appĂ©tit pour le risque. Selon elle, la motivation derriĂšre l’innovation dans l’UE est plus dispersĂ©e.

«Le rĂ©seau de l’UE est efficace et robuste. Il n’est pas surprenant que le fondateur d’Enphase Energy, l’un de nos plus gros fonds et essentiellement un acteur du logiciel, soit français mais basĂ© en Californie », a dĂ©clarĂ© Turner.

Tim Bachmann , le gestionnaire de fonds notĂ© AAA du fonds DWS Invest ESG Climate Tech , a dĂ©clarĂ© que l’Europe avait quelques annĂ©es d’avance sur les États-Unis en matiĂšre de recherche et dĂ©veloppement de technologies vertes.

Cependant, il pense que l’écart pourrait se rĂ©duire dans les cinq Ă  dix prochaines annĂ©es.

Deux noms amĂ©ricains de la technologie verte qu’il prĂ©fĂšre sont Enphase Energy et SolarEdge, tous deux bien positionnĂ©s sur le marchĂ© solaire rĂ©sidentiel.

Selon lui, les citoyens amĂ©ricains ont commencĂ© Ă  reconnaĂźtre que l’énergie solaire a des avantages au-delĂ  de la simple rĂ©duction des Ă©missions de carbone.

`` Il assure l’indĂ©pendance Ă©nergĂ©tique, ce qui est important en pĂ©riode de coupures d’électricitĂ© dues Ă  des blizzards ou des incendies de forĂȘt, ainsi que des factures mensuelles considĂ©rablement plus faibles.

« Nous nous attendons Ă  ce que d’autres États suivent l’exemple de la Californie une fois qu’il y aura un niveau de rĂ©duction de CO2 juridiquement contraignant fixĂ© au niveau national Â», a-t-il dĂ©clarĂ©.

Alors qu’en est-il des noms qui offrent encore plus de promesses? Une entreprise que Bachmann et son Ă©quipe suivent de plus prĂšs est Quantumscape, qui est soutenue par Bill Gates et Volkswagen.

«Les recherches de la sociĂ©tĂ© sur les batteries Ă  l’état solide pourraient fournir le prochain saut quantique dans la science des matĂ©riaux des batteries, en raison d’une densitĂ© d’énergie plus Ă©levĂ©e, ainsi que de coĂ»ts rĂ©duits en raison d’une moindre utilisation de minĂ©raux de terres rares», a-t-il dĂ©clarĂ©.

Pendant ce temps, le responsable des actions mondiales de Mirabaud, Anu Narula , trouve des opportunités dans un espace technologique plus conventionnel.

ANU NARULA
Mirabaud

Son Ă©quipe investit dans Microsoft, qui participe Ă  des opportunitĂ©s d’efficacitĂ© des ressources de technologie verte via sa plate-forme technologique d’intelligence artificielle. Narula a dĂ©clarĂ© que l’un des partenariats de Microsoft Ă©tait avec le dĂ©veloppeur Ă©olien offshore Orsted pour surveiller la vitesse du vent et optimiser le transfert d’énergie dans le rĂ©seau.

Il a ajoutĂ© que la technologie verte et l’énergie verte sont trĂšs dĂ©pendantes de la politique et des initiatives gouvernementales qui soutiennent la croissance de l’ensemble du marchĂ© adressable. C’est pourquoi vous voyez de fortes avancĂ©es technologiques vertes en Chine dans le cadre de sa politique de neutralitĂ© carbone 2060.

«Le fait de prendre du retard par rapport Ă  d’autres zones gĂ©ographiques en matiĂšre d’initiatives en matiĂšre d’énergie propre, que ce soit la Chine ou l’Europe, rend plus difficile pour les entreprises amĂ©ricaines de technologie verte de diriger au niveau mondial.

«Le marché intérieur adressable total est plus limité. Par conséquent, le programme climatique de Biden est susceptible de stimuler la croissance de la technologie verte au cours des quatre prochaines années », a déclaré Narula.

LA VOIE DE L’INNOVATION
Toute discussion sur les dĂ©penses et la technologie d’énergie propre aux États-Unis doit tenir compte de l’ambition du pays de devenir un chef de file dans la fabrication et le dĂ©ploiement de vĂ©hicules Ă©lectriques. Parmi de nombreux autres objectifs, Biden vise Ă  introduire 500 000 bornes de recharge publiques pour vĂ©hicules Ă©lectriques.

La poussĂ©e en faveur de l’adoption des voitures Ă©lectriques pourrait mĂȘme adoucir l’ambiance dans certains États rĂ©publicains. Narula a fait rĂ©fĂ©rence au fait que Tesla a annoncĂ© l’ouverture d’une nouvelle usine dans le bastion rĂ©publicain traditionnel du Texas.

«Cela signifie que nous pourrions voir des sĂ©nateurs du Texas soutenir des parties du programme de Biden qui soutiennent la croissance des emplois dans les vĂ©hicules Ă©lectriques [vĂ©hicules Ă©lectriques]. Il s’agit notamment d’investir dans un demi-million de bornes de recharge pour vĂ©hicules Ă©lectriques, de l’achat de batteries et de vĂ©hicules Ă©lectriques par le gouvernement fĂ©dĂ©ral, ainsi que de crĂ©dits d’impĂŽt pour vĂ©hicules Ă©lectriques », a-t-il dĂ©clarĂ©.

DAVID OSFIELD
EdenTree

Bien que les jeux directs liĂ©s aux fabricants de VE soient l’opportunitĂ© d’investissement la plus Ă©vidente, il existe d’autres dĂ©veloppements connexes qui influenceront probablement les futures dĂ©penses gouvernementales.

L’hydrogĂšne vert, qui alimente souvent les vĂ©hicules Ă©lectriques, est l’un des grands thĂšmes qu’attendent les investisseurs. La tendance a Ă©tĂ© Ă©voquĂ©e par Narula, Turner et le responsable mondial des actions de Sarasin, Jerry Thomas, qui dirige le fonds Sarasin Responsible Global Equity .

Narula a dĂ©clarĂ© que les piles Ă  hydrogĂšne dans les transports devraient atteindre 360 ​​milliards de dollars (297 milliards d’euros) de ventes annuelles d’ici 2050, la production d’électrolyseurs atteignant 215 milliards de dollars de ventes annuelles la mĂȘme annĂ©e.

« Si une forte pĂ©nĂ©tration du marchĂ© commence Ă  Ă©merger, les entreprises pure play du secteur bĂ©nĂ©ficieront de barriĂšres Ă  l’entrĂ©e Ă©levĂ©es et de marges Ă©levĂ©es Â», a-t-il ajoutĂ©.

Les investisseurs s’intĂ©ressent Ă©galement Ă  d’autres domaines d’innovation. L’une des actions que Turner de Quaero dĂ©tient dans son portefeuille est le dĂ©veloppeur de piles Ă  hydrogĂšne Plug Power.

Elle a dĂ©clarĂ© que l’entreprise Ă©tait une survivante avec une expĂ©rience Ă©prouvĂ©e et qu’elle Ă©tait actuellement sur son produit de quatriĂšme gĂ©nĂ©ration. Plug Power a Ă©galement rĂ©ussi Ă  attirer des partenaires gĂ©ants pour l’aider Ă  atteindre une Ă©chelle, tels que Weichai, Amazon, Home Depot et Walmart.

Turner a ajoutĂ© qu’au cours des deux derniĂšres annĂ©es, l’entreprise a recrutĂ© des cadres judicieux. Un exemple typique est le chef de la stratĂ©gie Sanjay Shrestha, qui peut expliquer comment l’entreprise gagnerait plus de marge grĂące Ă  l’intĂ©gration verticale et Ă  l’énorme opportunitĂ© commerciale Ă  venir.

Un autre nouveau venu est Ole Hoefelmann, un gros frappeur dans le monde de l’électrolyse et ancien PDG d’Air Liquide Iberia. Hoefelmann a 30 ans d’expĂ©rience dans la construction de partenariats internationaux.

« L’entreprise a dĂ©jĂ  remportĂ© des contrats avec SK, Renault et Acciona, et un autre est en magasin cette annĂ©e. Â»

Cependant, Turner pense qu’Albemarle, le plus grand fournisseur de lithium au monde, est l’investissement le plus controversĂ© de son fonds. Elle pense que cette participation lui donne un avantage en ce qui concerne les piles et les thĂšmes d’adoption des vĂ©hicules Ă©lectriques.

«La production de VE Ă©tant dĂ©cevante ces derniĂšres annĂ©es, l’offre de lithium a dĂ©passĂ© la demande. Cependant, cette dynamique changera au cours des prochaines annĂ©es.

«La demande unitaire de lithium s’accĂ©lĂšre et absorbera l’offre excĂ©dentaire, tandis que des prix plus Ă©levĂ©s se traduiront par de meilleurs flux de trĂ©sorerie. Nous avons commencĂ© Ă  acheter l’automne dernier lorsque le titre semblait bon marchĂ© », a-t-elle dĂ©clarĂ©.

Cependant, l’industrie des vĂ©hicules Ă©lectriques est confrontĂ©e Ă  de nombreux dĂ©fis. Osfield d’EdenTree a dĂ©clarĂ© qu’il y avait des questions sur l’objectif d’électrification de la flotte fĂ©dĂ©rale.

`` Les achats fĂ©dĂ©raux se situent en moyenne entre 50000 et 70000 vĂ©hicules par an, donc conformĂ©ment Ă  cette moyenne sur cinq ans et en supposant que 100% des achats sont Ă©lectriques, ce qui semble irrĂ©aliste, il faudrait au moins 11 ans pour Ă©lectrifier l’ensemble du parc.

« Obama avait pour objectif d’électrifier la moitiĂ© des achats d’ici 2012, mais il est restĂ© bien en deçà. Â»

VENTS CONTRAIRES ENTRANTS
Bien que l’avenir de l’espace de l’énergie propre aux États-Unis semble beaucoup plus prometteur maintenant qu’il y a un an, des dĂ©fis demeurent.

Turner a dĂ©clarĂ© qu’une des façons dont le pĂ©trole et le gaz pouvaient repousser Ă©tait de surenchĂ©rir sur les dĂ©veloppeurs pour des projets d’énergie propre.

«Cela s’est dĂ©jĂ  produit Ă  New York et au Royaume-Uni. Elle tournera le soutien public contre l’énergie propre si la perception est que les futurs prix de l’électricitĂ© vont s’apprĂ©cier plutĂŽt que se dĂ©gonfler. Cela pourrait menacer le dĂ©ploiement des Green Deals », a-t-elle ajoutĂ©.

Thomas de Sarasin Ă©tait d’accord, d’autant plus que dans certains domaines de la production de gaz naturel aux États-Unis est considĂ©rĂ©e comme un avantage stratĂ©gique et Ă©conomique.

Thomas a dĂ©clarĂ© que les politiques climatiques dirigĂ©es par le gouvernement sont plus susceptibles d’ĂȘtre mises en Ɠuvre via des allĂ©gements fiscaux ou des subventions et par une rĂ©glementation limitant les investissements dans les combustibles fossiles, plutĂŽt que par des contributions fiscales directes.

«À long terme, les États-Unis doivent mettre en Ɠuvre une taxe sur le carbone; les affaires ont Ă©tĂ© un obstacle Ă  l’action ici dans le passĂ©, mais il y a des signes prĂ©curseurs que cette opposition s’attĂ©nue », a-t-il dĂ©clarĂ©.

Bien que les ambitions amĂ©ricaines en matiĂšre d’énergie verte soient susceptibles de se heurter Ă  des obstacles, les investisseurs semblent convenir que des intentions claires du gouvernement peuvent vous apporter un long chemin.

« Fondamentalement, il s’agit d’envoyer un signal fort aux constructeurs automobiles et Ă  d’autres industries que l’administration Biden est pleinement engagĂ©e dans son orientation climatique Â», a dĂ©clarĂ© Osfield d’EdenTree.

JERRY THOMAS
Sarasin

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Pourquoi les `` dĂ©bris spatiaux â€č  â€ș pourraient Ă©merger comme une nouvelle frontiĂšre pour les investisseurs ESG
Avec de plus en plus de satellites envoyĂ©s en orbite proche de la Terre, le dĂ©fi du nettoyage pourrait ĂȘtre la prochaine opportunitĂ© pour les investisseurs soucieux de l’environnement.

Chris Sloley
par CHRIS SLOLEY
Publié 5 MAI 2021
Pourquoi les `` dĂ©bris spatiaux â€č  â€ș pourraient Ă©merger comme une nouvelle frontiĂšre pour les investisseurs ESG
La course Ă  l’amĂ©lioration de l’interconnectivitĂ© mondiale se traduira finalement par l’envoi de plus en plus de satellites dans l’espace, mais que se passe-t-il lorsque ceux dĂ©jĂ  en orbite deviennent obsolĂštes ou cassĂ©s?

Selon Simon Drake, fondateur de Space Ventures Investors, le monde des `` dĂ©bris spatiaux â€č  â€ș - dĂ©chets artificiels ou objets laissĂ©s dans l’espace - pourrait Ă©merger comme une nouvelle frontiĂšre pour les investisseurs soucieux de l’environnement.

S’exprimant dans le cadre du dernier Ă©pisode de Future Thinking , Drake a dĂ©clarĂ© que les entreprises commençaient dĂ©jĂ  Ă  se positionner pour crĂ©er des solutions pour supprimer et potentiellement rĂ©utiliser ou recycler ce qu’elles parviennent Ă  rĂ©cupĂ©rer.

«Il y a des plans pour plus de satellites, plus d’essaims de satellites. Plans pour des essaims de satellites en orbite terrestre basse pour fournir Internet dans le monde entier. Je pense qu’il y a environ 2 000 satellites existants de diffĂ©rentes formes et tailles, certains sont en orbite gĂ©osynchrone.

«Donc, il y a un problĂšme croissant de dĂ©bris spatiaux, parce qu’une fois que vous avez une collision, et que ces choses voyagent, je pense, 20 000 kilomĂštres Ă  l’heure. Vous pouvez donc imaginer que deux d’entre eux ayant une collision crĂ©eront un Ă©norme jet de dĂ©bris, ce qui vous fera rĂ©agir en chaĂźne, et tout va partout. Les dĂ©bris spatiaux sont la prochaine mini-industrie spatiale, car d’une maniĂšre ou d’une autre, quelque chose devra ĂȘtre nettoyĂ©.

Drake a dĂ©clarĂ© que de nombreux pays et entreprises travaillaient sur l’attĂ©nuation ou la connaissance de la situation spatiale pour aider Ă  comprendre ce qu’il y a dans l’espace. Ceci est aidĂ© par l’US Air Force, qui fournit gratuitement des informations complĂštes sur ce problĂšme.

«[Les entreprises] essaient alors de modĂ©liser les collisions catastrophiques potentielles afin de les Ă©viter, et essaient de gĂ©rer le systĂšme, de sorte qu’il y ait de la place pour plus de satellites, vous savez, que ce soit des CubeSats ou des satellites d’observation de la Terre.

«L’exploration et la rĂ©cupĂ©ration spatiales sont mĂ»res pour l’expansion. De plus, la miniaturisation de la technologie, les coĂ»ts infĂ©rieurs pour envoyer votre petit siĂšge dans l’espace signifient que plus de gens veulent le faire. Ils veulent recueillir plus de donnĂ©es. Maintenant, il peut s’agir de communication liĂ©e Ă  l’Internet des objets. Ou il peut s’agir, vous savez, de la technologie utilisĂ©e pour capter les signaux radio pour dĂ©tecter la pĂȘche illĂ©gale ou des choses du genre.

«Donc, il y a toujours de la place pour grandir. C’est juste une question de gestion et je suis Ă  peu prĂšs sĂ»r que les organismes existants font du bon travail et continueront de faire du bon travail. Mais les dĂ©bris spatiaux sont toujours comme cet Ă©pouvantail qui se cache dans le coin. Quand va-t-il sortir?’

VEILLER À CE QUE NOS TECHNOLOGIES VERTES SOIENT RÉELLEMENT ÉCOLOGIQUES
10.05.2021
3 minutes

Les sociĂ©tĂ©s de gestion ont un rĂŽle essentiel Ă  jouer auprĂšs des groupes miniers Ă  l’heure de la transition Ă©nergĂ©tique en les aidant Ă  prendre le virage du dĂ©veloppement durable, explique Sandra Crowl, Stewardship Director chez Carmignac.

Pourquoi les groupes miniers sont-ils importants pour la transition Ă©nergĂ©tique alors qu’ils sont souvent critiquĂ©s pour leurs pratiques jugĂ©es peu respectueuses de l’environnement ?
Sandra Crowl: Il faut bien comprendre que sans les groupes miniers, on ne pourra pas atteindre les objectifs environnementaux de l’accord Paris1. On a besoin de leurs mĂ©taux pour rĂ©ussir la transition Ă©nergĂ©tique parce qu’ils sont utilisĂ©s dans les technologiques nĂ©cessaires Ă  la production d’énergies renouvelables ou aux mobilitĂ©s vertes. Le cuivre, le nickel, le cobalt, l’argent, l’aluminium, le lithium ou le nĂ©odyme sont des minerais qui sont utilisĂ©s dans les batteries des voitures et des vĂ©los Ă©lectriques, les cellules photovoltaĂŻques, ou les Ă©oliennes. La demande de ces mĂ©taux devrait fortement augmenter dans les annĂ©es Ă  venir, et ĂȘtre deux Ă  six fois supĂ©rieure Ă  celle d’aujourd’hui d’ici 2030, et davantage encore vers 2050.
Si vous ĂȘtes un investisseur de long terme, vous devez investir dans des entreprises qui agissent en faveur de la transition Ă©nergĂ©tique ; mais pas uniquement dans celles qui sont parfaitement vertueuses. Vous ne pouvez pas exclure d’office les sociĂ©tĂ©s qui facilitent elles aussi la transition Ă©nergĂ©tique Ă  cause de leurs niveaux d’émissions de CO2 plus Ă©levĂ©s ou de controverses passĂ©es. C’est irresponsable. Ce sont justement ces sociĂ©tĂ©s qui ont le plus besoin d’ĂȘtre accompagnĂ©es et aidĂ©es. Le secteur minier innove dĂ©jĂ  beaucoup pour allonger la durĂ©e de vie des produits en dĂ©veloppant des techniques de recyclage et la rĂ©utilisation des minerais rares par exemple. MalgrĂ© cela, il faut continuer de soutenir ces entreprises et rester trĂšs attentifs Ă  ces ressources.

Quel rĂŽle peut jouer une sociĂ©tĂ© de gestion d’actifs ?
SC: Il est du devoir des investisseurs de comprendre et de soutenir les industries qui permettent aux technologies vertes de prospĂ©rer. C’est en s’engageant aux cĂŽtĂ©s des sociĂ©tĂ©s miniĂšres que nous pouvons les aider Ă  prendre davantage conscience des problĂ©matiques liĂ©es au dĂ©veloppement durable et Ă  rĂ©pondre aux enjeux environnementaux et sociĂ©taux.
En tant qu’investisseur, vous ne pouvez pas vous contenter d’avoir une vision superficielle si vous voulez comprendre ces enjeux. Il faut adopter une vision plus globale. Dans le cas des technologies vertes, cela nous permettra de mieux Ă©valuer les impacts positifs et nĂ©gatifs sur l’environnement et veiller Ă  ce que nos technologies vertes soient rĂ©ellement Ă©cologiques. C’est particuliĂšrement important pour des sociĂ©tĂ©s de gestion d’actifs comme Carmignac qui s’efforcent de gĂ©rer l’argent de leurs clients en l’investissant au mieux en termes de rentabilitĂ© financiĂšre mais aussi pour l’avenir de la planĂšte et les gĂ©nĂ©rations futures.

Justement, que fait Carmignac en tant qu’investisseur en matiùre d’environnement ?
SC: L’intĂ©gralitĂ© des fonds gĂ©rĂ©s par Carmignac intĂšgrent une analyse environnementale, sociĂ©tale et de gouvernance (ESG). L’annĂ©e derniĂšre, nous avons dĂ©veloppĂ© une plateforme ESG appelĂ©e START (System for Tracking and Analysis of a Responsible Trajectory) qui utilise de multiples sources de donnĂ©es sur les entreprises. START fournit une analyse ESG prospective de chaque entreprise, une analyse sur laquelle notre Ă©quipe d’investissement s’appuie pour prendre des dĂ©cisions Ă©clairĂ©es et servir au mieux les intĂ©rĂȘts Ă  long terme de nos clients.
La sociĂ©tĂ© a Ă©tĂ© créée en 1989 et cela fait plus de trente ans que nous investissons de maniĂšre responsable. Les entreprises qui ne rĂ©duisent pas leurs risques en matiĂšre d’ESG vont voir leur avenir s’assombrir. La gestion des risques est depuis toujours au cƓur de l’approche de Carmignac, il en va de mĂȘme s’agissant d’ESG. En matiĂšre d’environnement, nous n’investissons pas, par exemple, dans des sociĂ©tĂ©s dont au moins 10 % de leur chiffre d’affaires est liĂ© Ă  l’extraction de charbon thermique. Nous avons un objectif de taux de participation de 100 % aux assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales des entreprises dans lesquelles nous investissons, et nous utilisons notre voix d’actionnaire pour encourager les entreprises Ă  amĂ©liorer leur empreinte carbone.

Le Grand Bond des Renouvelables en 2020

MalgrĂ© la crise, la puissance installĂ©e dans le monde en Ă©lectricitĂ© solaire et Ă©olienne a augmentĂ© de 45% l’an dernier. La Chine, en augmentant la capacitĂ© Ă©quivalente de 85 rĂ©acteurs nuclĂ©aires EPR, a conduit le mouvement.
ARMELLE BOHINEUST

ENVIRONNEMENT L’an dernier, les Ă©nergies renouvelables ont enregistrĂ© une augmentation spectaculaire. Environ 280 gigawatts (GW) de capacitĂ©s supplĂ©mentaires de production d’énergie renouvelable ont Ă©tĂ© installĂ©s en 2020. Cela reprĂ©sente une croissance de 45% par rapport Ă  2019. Du jamais vu depuis 1999, rapporte l’Agence internationale de l’énergie (AIE ). Une progression plus remarquable que l’épidĂ©mie de Covid-19 a engendrĂ© des problĂšmes d’approvisionnement et des dĂ©lais de construction, pointe l’Agence.

Les nouvelles installations reprĂ©sentent Ă  peu prĂšs la totalitĂ© de la capacitĂ© des dix pays d’Asie du Sud-Est rĂ©unis dans l’Asean, calcule l’AIE. C’est l’équivalent de la puissance de 175 rĂ©acteurs nuclĂ©aires EPR, les partisans de l’atome soulignant toujours la limite de la comparaison Ă  cause de l’intermittence de l’éolien et du solaire.

La performance de l’an dernier doit beaucoup Ă  l’éolien. Dans ce secteur, 114 GW ont Ă©tĂ© installĂ©s, soit prĂšs de deux fois plus qu’en 2019.

L’autre moteur est la Chine. PĂ©kin a gĂ©nĂ©rĂ© l’an dernier la moitiĂ© des nouvelles installations d’énergie renouvelable. Les investisseurs se sont ruĂ©s sur cette activitĂ© afin de profiter d’un programme de subventions qui prenait fin en dĂ©cembre 2020. En 2021, le rythme de ces installations devrait lĂ©gĂšrement ralentir avant de repartir en 2022. Mais ce freinage relatif en Chine sera compensĂ© par la nouvelle hausse des capacitĂ©s dans d’autres rĂ©gions du monde, Ă  commencer par l’Europe, s’attend Ă  l’AIE.

Le bond des Ă©nergies renouvelables est plus remarquable que les autres Ă©nergies ont peu progressĂ© en 2020. « La hausse des capacitĂ©s renouvelables a reprĂ©sentĂ© 90% de la croissance mondiale du secteur de la production d’énergie » , souligne Fatih Birol, directeur exĂ©cutif de l’AIE.

Le rythme de croissance enregistrĂ© en 2020 « est appelĂ© Ă  devenir la “nouvelle norme”, avec environ 270 GW de capacitĂ© renouvelable en voie d’ĂȘtre ajoutĂ©e en 2021 et prĂšs de 280 GW en 2022 », estime l’agence installĂ©e Ă  Paris.

La croissance de l’éolien ralentira un peu en 2021 et 2022 tandis que le solaire « va continuer de battre des records », avec des capacitĂ©s supplĂ©mentaires atteignant plus de 160 GW d’ici 2022. Cette Ă©nergie devrait conforter sa position de « nouveau roi » des marchĂ©s mondiaux de l’électricitĂ© grĂące Ă  la baisse de ses coĂ»ts. Celle-ci rend le solaire moins cher que les nouvelles centrales au charbon et au gaz.

La poursuite de l’épidĂ©mie de Covid-19 crĂ©e toutefois des incertitudes. En Inde, la croissance du renouvelable a Ă©tĂ© trĂšs ralentie l’an dernier par les mesures de confinement liĂ©es au Covid 19. La rĂ©surgence des contaminations pourrait continuer de limiter en 2021 les ­investissements du pays dans le secteur.

À l’inverse, les États-Unis devraient enregistrer une croissance plus importante qu’anticipĂ© si le plan d’investissement en infrastructures de Joe Biden est mis en place, prĂ©cise l’AIE. Ce plan prĂ©voit de consacrer plus de 600 milliards de dollars aux dĂ©penses d’énergie propre.

Comme toujours, l’AIE, qui conseille de nombreux gouvernements sur leur politique Ă©nergĂ©tique, les exhorte Ă  poursuivre cette « dynamique encourageante ». « Un dĂ©veloppement massif de l’électricitĂ© propre est essentiel pour donner au monde une chance d’atteindre ses objectifs de zĂ©ro Ă©mission nettes de CO2 », a-t-elle averti une nouvelle fois. Les gouvernements doivent encourager le solaire, l’éolien et les autres technologies renouvelables telles que la bioĂ©nergie et la ­gĂ©othermie. Ils doivent Ă©galement ­doper les investissements dans les infrastructures de rĂ©seaux sup­plĂ©mentaires nĂ©cessaires, insiste ­Fatih Birol. En attendant, l’AIE prĂ©voit une hausse des Ă©missions de CO2 en 2021 « Ă  cause d’une progression parallĂšle du recours au charbon ».

Le Figaro - mercredi 12 mai 2021

ARITHMÉTIQUE VERTE

L’énergie selon les (Ă©tranges) calculs de Yannick Jadot

Yannick Jadot a affirmĂ© sur France 2 que « 90% des investissements Ă©nergĂ©tiques dans le monde sont dans les Ă©nergies renouvelables Â». On en est pourtant trĂšs loin.

Atlantico : Dans l’émission Vous avez la parole sur France 2, Yannick Jadot a affirmĂ© que « 90% des investissements Ă©nergĂ©tiques dans le monde sont dans les Ă©nergies renouvelables Â». Cette dĂ©claration est-elle juste ?

ValĂ©rie Faudon : Les investissements dans les Ă©nergies renouvelables progressent heureusement, mais les investissements Ă©nergĂ©tiques dans le monde restent encore en 2020 dominĂ©es par les Ă©nergies fossiles. L’Agence Internationale de l’Energie de l’OCDE, l’organisation gouvernementale de rĂ©fĂ©rence sur ces sujets, estime que les dĂ©penses d’investissement dans les renouvelables Ă©taient de l’ordre de 300 milliards de dollars en 2020, soient environ de l’ordre de 20% seulement des dĂ©penses totales, estimĂ©es Ă  1500 milliards de dollars. Par comparaison les dĂ©penses d’investissement dans le pĂ©trole, le gaz et le charbon, que ce soit pour la recherche, l’extraction, le transport et aussi leur utilisation dans les centrales thermiques reprĂ©sentaient encore plus de 600 milliards de dollars, donc le double des investissements dans les renouvelables. L’affirmation de Yannick Jadot est non seulement erronĂ©e : elle est reprĂ©sentative d’un vrai problĂšme dans le dĂ©bat Ă©nergĂ©tique en France, qui est d’opposer systĂ©matiquement Ă©nergie nuclĂ©aire et Ă©nergies renouvelables, alors qu’elles sont toutes peu Ă©mettrices de CO2, et donc toutes bonnes pour le climat. Le vrai enjeu de la lutte contre le changement climatique, c’est de diminuer notre consommation de pĂ©trole, de gaz, de charbon, qui dominent encore notre consommation d’énergies et sont justement fortement Ă©mettrices de CO2. Opposer les solutions entre elles, c’est se tromper d’objectif, et perdre du temps.

Dans quelles circonstances devrions-nous nous trouver pour que le chiffre de 90% avancĂ© par Yannick Jadot puisse ĂȘtre vrai ? Est-on encore loin de ce scĂ©nario ?

Oui on est loin de ce scĂ©nario, comme on l’a vu sur les chiffres : nous sommes encore trĂšs dĂ©pendants du pĂ©trole, du gaz et du charbon. En France, plus de 90% de l’énergie utilisĂ©e dans les transports est le pĂ©trole. En Europe, le charbon et le gaz reprĂ©sentent encore plus de 35% de la production d’électricitĂ©. De nombreuses institutions travaillent aujourd’hui sur des scĂ©narios de « neutralitĂ© carbone » Ă  l’horizon 2050, c’est Ă  dire des scĂ©narios oĂč l’on arrive Ă  rĂ©duire de maniĂšre drastique nos Ă©missions de CO2, de telle maniĂšre que la concentration dans l’atmosphĂšre n’augmente plus. Toutes s’accordent toutes pour dire que nous sommes en situation d’urgence, et que pour diminuer notre dĂ©pendance aux Ă©nergies fossiles on aura besoin absolument toutes les solutions, l’éolien, le solaire, l’hydroĂ©lectrique, le nuclĂ©aire, et aussi de toute une liste d’autres solutions, certaines restant encore Ă  dĂ©velopper. Les scĂ©narios tablent sur une trĂšs forte croissance des Ă©nergies renouvelables, mais pas seulement : ainsi le scĂ©nario de rĂ©fĂ©rence de l’AIE table sur un doublement de la production nuclĂ©aire mondiale d’ici 2050. De nombreux pays affichent une stratĂ©gie qui combine Ă©nergies renouvelables et nuclĂ©aire : c’est le cas de la Chine, qui vient encore d’annoncer cette semaine la construction de cinq nouveaux rĂ©acteurs nuclĂ©aires, mais prĂ©voit de devenir, d’ici 2030, le premier exploitant mondial. Mais aussi, plus proche de nous, un pays comme la Pologne, trĂšs dĂ©pendante du charbon, prĂ©voit de construire six rĂ©acteurs nuclĂ©aires, en complĂ©ment d’investissements dans l’éolien en mer. L’énergie nuclĂ©aire, aux cĂŽtĂ©s des renouvelables, est un outil trĂšs efficace pour remplacer le charbon, car il produit de l’électricitĂ© de maniĂšre massive, 24h/24, de maniĂšre dĂ©carbonĂ©e. De plus de en plus d’écologistes ou de mouvements politiques, qui Ă©taient historiquement opposĂ©s au nuclĂ©aire, sont en train d’évoluer : c’est le cas en particulier du parti dĂ©mocrate aux Etats-Unis qui, pour la premiĂšre fois, avec Joe Biden, a mis le nuclĂ©aire dans son programme. L’opposition au nuclĂ©aire peut avoir des consĂ©quences graves pour le climat : ainsi en Belgique, le gouvernement, qui a une ministre issue du parti Ă©cologiste, prĂ©voit de fermer ses centrales nuclĂ©aires en 2025, et de les remplacer par des centrales Ă  gaz, fortement Ă©mettrices de CO2.

Il a Ă©galement soutenu « le nuclĂ©aire est aujourd’hui plus cher que l’éolien ou le photovoltaĂŻque et crĂ©e moins d’emplois Â». LĂ  encore, que disent vraiment les chiffres ?

L’éolien et le solaire ont connu ces derniĂšres annĂ©es de forts gains de compĂ©titivitĂ© et c’est trĂšs bien, car maintenant ils sont compĂ©titifs par rapport aux Ă©nergies fossiles. Mais le solaire et l’éolien ne produisent pas tout le temps, et nous avons besoin de sources de production dites pilotables, c’est-Ă -dire qui produisent Ă  la demande, 24 heures sur 24, pour assurer notre sĂ©curitĂ© d’approvisionnement Ă©lectrique. Ce qui comptera, ce n’est pas le coĂ»t du solaire et de l’éolien, mais le coĂ»t du systĂšme total. L’hydroĂ©lectricitĂ© et le nuclĂ©aire sont les seuls moyens qui soient Ă  la fois bas-carbone et pilotables, en attendant de pouvoir disposer de moyens de stockage de l’électricitĂ©, dont on ne sait encore si on pourra les dĂ©ployer Ă  grande Ă©chelle. Du cĂŽtĂ© du nuclĂ©aire, la France dispose avec son parc nuclĂ©aire actuel d’une des Ă©lectricitĂ©s les moins chĂšres d’Europe : un Allemand paye son Ă©lectricitĂ© 70% plus cher qu’un Français. Les retards de l’EPR de Flamanville, largement dus au fait que la France n’avait pas construit de nouveaux rĂ©acteurs pendant 15 ans, ont donnĂ© l’impression que le nuclĂ©aire Ă©tait devenu cher, mais il ne faut pas confondre le coĂ»t d’un prototype avec un coĂ»t de production en sĂ©rie, dans le cadre d’un programme industriel. Les Chinois et les Russes construisent aujourd’hui des rĂ©acteurs nuclĂ©aires de maniĂšre efficace et Ă  des coĂ»ts trĂšs compĂ©titifs. C’est pourquoi, dans le programme de renouvellement de notre parc nuclĂ©aire Ă  l’étude, il s’agit de lancer un vĂ©ritable programme de six rĂ©acteurs, qui permettre Ă  notre filiĂšre industrielle de s’organiser pour construire de maniĂšre efficace. Ce programme pourra contribuer de maniĂšre forte au plan de relance de l’économie française aprĂšs la pandĂ©mie : le nuclĂ©aire est la troisiĂšme filiĂšre industrielle française, avec 220,000 employĂ©s, trĂšs qualifiĂ©s, dans 3000 entreprises, sur tout le territoire. La filiĂšre embauche et accueille des apprentis qu’elle forme en particulier dans les mĂ©tiers techniques. Un euro dĂ©pensĂ© dans le nuclĂ©aire gĂ©nĂšre 2,5 euros dans le reste de l’économie, car la filiĂšre n’a jamais dĂ©localisĂ© ses usines.

Vontobel - Les composantes d’un futur super cycle de l’énergie propre
LES NEWS 21 MAI 2021
Le monde rĂ©duit progressivement sa dĂ©pendance au pĂ©trole, notamment car les voitures de sport Ă©lectriques sont plus cool que les SUV gourmands en carburant. Vous pouvez toujours mettre les gaz, mais le gazole va disparaĂźtre. MalgrĂ© les dĂ©clarations de l’envoyĂ© amĂ©ricain pour le climat, John Kerry, les technologies de transition Ă©cologique existent.

Si le pĂ©trole en tant que combustible fossile est en voie de disparition, il demeure une matiĂšre premiĂšre importante pour toute une sĂ©rie d’autres secteurs. Cela dit, le monde rĂ©duit peu Ă  peu sa dĂ©pendance Ă  l’or noir, notamment car les voitures de sport Ă©lectriques sont beaucoup plus cool que les SUV gourmands en carburant (une affirmation qui ne fait toutefois pas l’unanimitĂ©). Vous pouvez toujours mettre les gaz, mais le gazole va disparaĂźtre. MalgrĂ© ce que semblent penser certains experts, les technologies permettant la transition Ă©cologique existent (voir graphique 1).

2021-05-17_VP_CleanTeach_future-energy_FR_Figure1

Pour en savoir plus sur le thĂšme des super cycles de l’énergie, cliquez ici et ici (en allemand) :

Les solutions climatiques s’appuient sur le progrùs technologique

Les engagements de dĂ©carbonation du monde resteront lettre morte sans progrĂšs technologiques rapides. Et ceux-ci se concrĂ©tisent lentement mais sĂ»rement. La croissance exponentielle des Ă©nergies renouvelables, sous-tendue par les amĂ©liorations technologiques de la dĂ©cennie Ă©coulĂ©e, en constitue un bon exemple. Pour une nouvelle installation, le coĂ»t de l’électricitĂ© d’origine Ă©olienne ou solaire est dĂ©sormais moins Ă©levĂ© que celui du nuclĂ©aire et du charbon, et lĂ©gĂšrement infĂ©rieur Ă  celui du gaz naturel (voir graphique 2). PrĂšs de 90% de l’augmentation de la capacitĂ© Ă©lectrique mondiale enregistrĂ©e l’annĂ©e derniĂšre est ainsi attribuable Ă  la croissance des Ă©nergies Ă©olienne, solaire et hydraulique.

Pour en savoir plus sur les défis mondiaux comme le changement climatique, cliquez ici .

2021-05-17_VP_CleanTeach_future-energy_FR_Figure2

Les gouvernements débloquent des sommes considérables

Plusieurs gouvernements annoncent simultanĂ©ment des programmes d’investissement massifs dans les infrastructures vertes. Le Pacte vert pour l’Europe vise Ă  atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat et Ă  amener le bloc commercial Ă  la neutralitĂ© carbone d’ici 2050. Ce plan de 1.000 milliards d’euros financera notamment des projets destinĂ©s Ă  attĂ©nuer l’impact du changement climatique. Une lĂ©gislation et des politiques clĂ©s, notamment un systĂšme europĂ©en d’échange de quotas d’émission et des objectifs nationaux d’émission pour les transports, le bĂątiment et l’agriculture, ont Ă©galement Ă©tĂ© mises en place. ParallĂšlement, les Etats-Unis ont fait leur retour sur la scĂšne climatique internationale aprĂšs l’arrivĂ©e de Joe Biden Ă  la Maison Blanche. Les dĂ©mocrates ont prĂ©sentĂ© un projet de loi sur le climat de grande ampleur, qui vise Ă  dĂ©carboner entiĂšrement l’économie amĂ©ricaine d’ici 2050 et prĂ©voit des investissements qui se chiffrent en milliards de dollars dans des infrastructures respectueuses du climat.

La Chine, Ă  la fois premier pollueur mondial1 et grand installateur d’infrastructures d’énergie verte, ambitionne d’atteindre la neutralitĂ© carbone d’ici 2060. Selon Goldman Sachs, cet effort devrait s’appuyer sur les Ă©nergies renouvelables, l’« hydrogĂšne propre » et le captage du carbone et nĂ©cessiterait 16.000 milliards USD d’investissements2. La question de savoir si tous ces plans porteront leurs fruits fait dĂ©bat. Quoi qu’il en soit, les gouvernements vont dĂ©penser des sommes considĂ©rables.

Le nombre d’experts en matiĂšre de climat augmente au mĂȘme rythme que celui des gouvernements qui promettent de lutter contre le changement climatique. On peut notamment citer Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre aujourd’hui envoyĂ© spĂ©cial pour le financement de l’action climatique des Nations unies, ou l’ancien secrĂ©taire d’Etat amĂ©ricain John Kerry, actuellement envoyĂ© spĂ©cial de Joe Biden pour le climat. Les avis sur la question sont, eux aussi, de plus en plus nombreux. John Kerry a rĂ©cemment dĂ©clarĂ© que la moitiĂ© des rĂ©ductions d’émissions de carbone visĂ©es devraient provenir de technologies futures « qui n’existent pas encore » - une dĂ©claration qui a laissĂ© certains ingĂ©nieurs pantois. Nous sommes convaincus que l’investissement dans les technologies propres dĂ©jĂ  disponibles et leur utilisation permettront de faire un grand pas en avant.

Des moyens alternatifs pour alimenter votre moteur Ă  technologie propre

Il semble donc qu’un super cycle soit en train de se former, lequel devrait selon nous faire ressortir le meilleur des capacitĂ©s d’innovation des entreprises et doper les portefeuilles d’investissement. Pourtant, les investisseurs peuvent parfois se sentir un peu perdus face Ă  l’étendue de l’univers d’investissement potentiel. Ou, pour reprendre l’exemple citĂ© en introduction, il peut y avoir trop de concessionnaires automobiles vantant les qualitĂ©s « vertes » de leurs vĂ©hicules. Nous suivons depuis longtemps les allĂ©es et venues sur le vaste showroom des technologies propres et sommes heureux de pouvoir proposer ici quelques conseils. Pour ce faire, nous nous concentrons sur l’un de nos piliers d’impact, Ă  savoir les infrastructures d’énergie propre. Sous cette rubrique, nous ciblons les fabricants d’équipements Ă©lectriques, les fournisseurs de rĂ©seaux intelligents et de solutions de transmission, ainsi que les services aux collectivitĂ©s.

DĂ©couvrez notre approche de l’investissement d’impact ici .

Infrastructures d’énergie propre, y compris les « rĂ©seaux intelligents »

Au cours des trois prochaines dĂ©cennies, les investissements mondiaux cumulĂ©s dans les nouvelles capacitĂ©s Ă©nergĂ©tiques devraient dĂ©passer 15.000 milliards de dollars. Les deux tiers de cette somme seront consacrĂ©s aux infrastructures d’énergie solaire et Ă©olienne (voir graphique 3). Le problĂšme de ces deux sources d’énergie est qu’elles produisent un surplus d’énergie pendant une certaine pĂ©riode tandis que la production est nulle Ă  d’autres moments. Pour pallier ce manque, le monde a besoin de rĂ©seaux intelligents. Il s’agit de rĂ©seaux Ă©lectriques dĂ©centralisĂ©s capables d’intĂ©grer le comportement et les actions de tous les utilisateurs de maniĂšre rentable. Contrairement aux rĂ©seaux traditionnels, ils dĂ©passent les frontiĂšres nationales. Eventuellement bidirectionnels, les rĂ©seaux intelligents peuvent inclure des lignes de transmission courtes. Cette caractĂ©ristique favorise la production d’électricitĂ© Ă  petite Ă©chelle. Les propriĂ©taires immobiliers peuvent devenir des producteurs d’électricitĂ© actifs (par exemple en installant des panneaux solaires sur leur toit) qui revendent leur production excĂ©dentaire. Les rĂ©seaux intelligents ont ainsi le potentiel de rĂ©duire considĂ©rablement l’impact environnemental de l’ensemble du systĂšme d’approvisionnement en Ă©lectricitĂ©. L’entreprise amĂ©ricaine Itron, par exemple, opĂšre dans le secteur des rĂ©seaux intelligents. Ses compteurs intelligents, combinĂ©s Ă  une analyse avancĂ©e des donnĂ©es en temps rĂ©el, permettent de dĂ©tecter les fuites, les dĂ©faillances au niveau de l’infrastructure ainsi que leur localisation, ce qui Ă©vite les pertes et rĂ©duit le coĂ»t des rĂ©parations.

Les investisseurs qui s’intĂ©ressent aux marchĂ©s Ă©mergents pourraient envisager une participation dans Jiangsu Zhongtian Technologies (ZTT), un fabricant chinois de cĂąbles de transmission d’énergie, aussi bien pour les interconnexions Ă  haute tension entre rĂ©seaux que pour l’intĂ©gration de la production d’énergie renouvelable.

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Les transports Ă  faibles Ă©missions nĂ©cessitent des batteries - l’hydrogĂšne est-il une solution ?

Un autre de nos piliers d’impact est le transport Ă  faibles Ă©missions, ce qui nous amĂšne Ă  nous demander comment rendre les voyages ferroviaires et routiers plus efficaces. Dans ce domaine, les entreprises qui viennent Ă  l’esprit sont notamment la sociĂ©tĂ© japonaise Nidec, qui fabrique des moteurs Ă©lectriques et des composants Ă  haut rendement pour l’industrie automobile, ou encore la sociĂ©tĂ© allemande Continental, qui fournit des composants pour les vĂ©hicules hybrides et Ă©lectriques ainsi que des pneus Ă  faible rĂ©sistance au roulement.

Si le recours Ă  des batteries puissantes deviendra incontournable pour assurer des dĂ©placements Ă  faibles Ă©missions, leur capacitĂ© est actuellement limitĂ©e. L’utilisation de l’hydrogĂšne comme moyen de stockage de l’énergie pourrait ĂȘtre une solution, mais il est actuellement produit Ă  partir du gaz naturel, ce qui reprĂ©sente un problĂšme dĂšs lors qu’il s’agit d’une mĂ©thode de production certes bon marchĂ© mais polluante. L’extraction d’hydrogĂšne Ă  partir de sources renouvelables - Ă©lectrolyse de l’eau avec l’énergie provenant de panneaux solaires ou de parcs Ă©oliens - devrait devenir une option viable d’ici quelques annĂ©es. Une imposition Ă©levĂ©e des Ă©missions de carbone et/ou un systĂšme de subventions pourraient permettre d’accĂ©lĂ©rer le changement (voir graphique 4).

Parmi les entreprises que nous suivons dans ce secteur, le sud-corĂ©en Samsung SDI fabrique des produits utilisĂ©s dans les vĂ©hicules Ă©lectriques ainsi que des dispositifs de stockage Ă©lectrique, principalement en combinaison avec la gĂ©nĂ©ration d’énergie renouvelable. Enfin, en ce qui concerne l’hydrogĂšne, nous gardons un Ɠil sur la sociĂ©tĂ© française Air Liquide, qui exploite un certain nombre de stations de ravitaillement en hydrogĂšne pour les voitures, les camions et les bus.

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Pied au plancher sans mauvaise conscience

Les (trois) prochaines dĂ©cennies reprĂ©senteront probablement un « super cycle » pour les investissements dans les technologies propres. Les infrastructures d’énergie propre et les transports Ă  faibles Ă©missions sont deux des principaux secteurs Ă  intĂ©grer au sein d’un portefeuille axĂ© sur les dĂ©fis environnementaux. La mondialisation des politiques en faveur du climat et la volontĂ© affichĂ©e par les superpuissances d’atteindre l’objectif « zĂ©ro Ă©mission nette » entre 2050 et 2060 stimuleront les investissements dans les infrastructures vertes. Les mesures gouvernementales visant Ă  bĂątir une Ă©conomie plus Ă©cologique iront dans la mĂȘme direction. Nous anticipons, pour les trente prochaines annĂ©es, de nombreuses opportunitĂ©s pour les investisseurs Ă  long terme dans le secteur de l’énergie. Cela devrait enfin permettre aux conducteurs de mettre les gaz sans avoir mauvaise conscience.

Pascal Dudle, Head of Listed Impact, Portfolio Manager

Marco Lenfers, Client Portfolio Manager

L’hydrolien, l’énergie portĂ©e par les courants marins

GUILLAUME GUICHARD

Dans la course aux Ă©nergies dĂ©carbonĂ©es, la puissance des courants marins suscite un regain d’intĂ©rĂȘt de la part des industriels et des PME du secteur. Lundi, la start-up HydroQuest s’est alliĂ©e au dĂ©veloppeur Qair pour monter un projet de ferme commerciale pilote au large de la presqu’üle du Cotentin, sur une concession cĂ©dĂ©e par EDF Renouvelables. C’est lĂ , au Raz Blanchard, que se trouve le plus gros potentiel hydrolien français. À terme, il serait possible, sur un fond marin de 50 km2, de produire une petite dizaine de tĂ©rawattheures par an, soit autant qu’un rĂ©acteur nuclĂ©aire EPR.

La coentreprise, baptisĂ©e Flowatt Raz Blanchard, espĂšre obtenir d’ici Ă  2023 les autorisations administratives nĂ©cessaires Ă  l’installation de ses turbines sous-marines. « Le Raz Blanchard est un des meilleurs sites hydroliens au monde, il serait dommage de ne pas le mettre Ă  profit » , plaide-t-on chez Qair. En attendant d’y parvenir, Qair et HydroQuest entendent « les diffĂ©rents avantages de l’hydrolien mais Ă©galement franchir une nouvelle Ă©tape vers le dĂ©veloppement Ă  l’échelle commerciale de cette Ă©nergie en France » . Certes, l’hydrolien est une Ă©nergie intermittente - le courant marin n’est pas toujours Ă  son maximum - mais elle est extrĂȘmement prĂ©visible. « Cette prĂ©dictibilitĂ© a une valeur stratĂ©gique pour nous », explique-t-on chez Qair, qui exploite toute la gamme des Ă©nergies renouvelables Ă  la production plus incertaine dans le temps.

Effet d’échelle en question

Cette technologie en est encore Ă  ses balbutiements. Quelques fermes pilotes sont installĂ©es dans le monde pour tester et amĂ©liorer les techniques. HydroQuest a, pour sa part, developpĂ© un ensemble de quatre rotors en composites fixĂ© Ă  une structure simplement posĂ©e au fond de la mer,fabriquĂ© par les chantiers navals CMN . Ces hĂ©lices sous-marines tournent Ă  un rythme de 10 tours minute. L’entreprise a testĂ© avec succĂšs sa technologie au large de Paimpol.

La France possĂ©derait un potentiel de 3,5 gigawatts, d’aprĂšs les Ă©tudes (soit la puissance de deux EPR). À terme, Qair et HydroQuest veulent obtenir un objectif national d’un demi-gigawatt d’ici 2030, dans le cadre de la future feuille de route Ă©nergĂ©tique française qui devra ĂȘtre Ă©tablie en 2023. RTE table pour sa part prudemment sur un maximum de 1 gigawatt d’hydrolien dans ses scĂ©narios 2050. Bien plus volontariste, le Royaume-Uni concentre dĂ©jĂ  1 gigawatt de projets au large de ses caps et falaises. Il vise Ă  terme le cap des 10 gigawatts.

Aujourd’hui, la technologie est encore trĂšs coĂ»teuse, de l’ordre de 200 Ă  300 euros le mĂ©gawattheure. Les prix sur le marchĂ© de l’électricitĂ© s’établissent actuellement aux alentours de 55 euros. « Ce sont des chiffres similaires Ă  l’éolien flottant en dĂ©veloppement actuellement, et nous espĂ©rons faire baisser ce coĂ»t Ă  50 euros Ă  horizon 2030, suivant la mĂȘme trajectoire que ce qu’ont connu les autres Ă©nergies renouvelables », fait-on valoir chez Qair. Toutefois, l’éolien offshore ou le solaire ont pu bĂ©nĂ©ficier d’une massification phĂ©nomĂ©nale de leur production. L’hydrolien,Ă©nergie de niche, ne pourra pas bĂ©nĂ©ficier d’un effet d’échelle. Le secteur peut tout de mĂȘme espĂ©rer tirer son Ă©pingle du jeu. D’aprĂšs l’Agence internationale de l’énergie, pas moins de 40 % de la baisse des Ă©missions carbone d’ici Ă  2050 proviendra de technologies qui ne sont pas encore au point aujourd’hui. G. G.

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