BL 06.07.09 Comparatif rendement obligataire et dividende action : les actions reprennent l’avantage, çà n’était plus arrivé depuis longtemps.
En date du 6 juillet, le rendement moyen à l’échéance des obligations de sociétés non-financières «investment grade» était de 4.31% pour une échéance moyenne de 5 ans et 4 mois. Le rendement des sociétés non financières de la zone euro (indice Datastream) était lui de 4,97%.
Plutôt que de souscrire à des emprunts type EDF, il est donc préférable de profiter des baisses de marchés pour investir sur les actions à fort dividende en lissant les investissement compte tenu de la volatilité actuelle.
Indice Merrill Lynch EMU Corporate Bond Index (corporate euro)
Cet indice permet de suivre l’évolution du rendement moyen à échéance d’environ 750 obligations en euros de sociétés non-financières «investment grade». Ces emprunts représentent un montant de près de 650 milliards d’euros, soit un peu moins de 50% du total des émissions de sociétés «investment grade» (la part des financières est par conséquent et sans surprise prépondérante) ou 10% de l’indice élargi (Merrill Lynch EMU Broad Index), qui comprend en outre les emprunts d’Etats. Les données pour cet indice sont disponibles depuis 1996 et peuvent être désagrégées selon les différentes sous-catégories.
En date du 6 juillet, le rendement moyen à l’échéance de ces obligations de sociétés non-financières «investment grade» était de 4.31% pour une échéance moyenne de 5 ans et 4 mois.
Indice EMU-DS Non-Financial Index (action euro)
L’historique du rendement moyen du dividende des actions de sociétés non-financières de la zone euro est obtenu à partir d’un indice calculé par Datastream. En date du 6 juillet, ce dernier comprend 1029 actions représentant une capitalisation boursière de 2.5 milliard d’euros avec un rendement moyen du dividende de 4.97%. Les indices Datastream offrent également l’avantage de pouvoir être désagrégés entre les différentes zones géographiques et/ou secteurs tout en fournissant des historiques sur des caractéristiques précises (P/E, dividend yield, price-to-book, etc).
Exemples de rendement du dividende de quelques titres défensifs offrant un bilan solide ainsi qu’une bonne visibilité sur la marche de leurs affaires: Danone 3.2%, Telefonica 6.3%, GDF 5.4%, E.ON 6.3%, ENI 7.4%
Le point sur l’investissement Corporate :
Au cours des six premiers mois de l’année, on a assisté à une véritable ruée sur les obligations de sociétés. Malgré une offre pléthorique durant cette période (USD 730 milliards de nouvelles émissions au 1er semestre, soit une progression de 25% par rapport à la même période de l’année passée), la demande n’a guère été rassasiée jusqu’à présent…
Pour preuve, la chute libre des rendements pour ce type d’investissement qui, après avoir été extrêmement attractifs en fin d’année dernière (presque 7% en moyenne en euros pour les obligations en euros de sociétés non-financières), sont déjà redescendus à des niveaux beaucoup moins intéressants (4.3% actuellement) par rapport aux risques encourus.
C’est notamment le cas sur la liquidité ou l’éventuelle faillite, dont la probabilité est certes «normalement» très faible pour ce type d’émetteur, mais est loin d’être nulle si l’on considère que nous ne sommes pas vraiment aujourd’hui dans un contexte «normal» et surtout avec des conséquences sous-estimées (assymétrie entre le gain et la perte potentiels sur une obligation).
Si l’on compare dans une perspective historique ce rendement à celui des dividendes des actions européennes non-financières, on s’aperçoit que c’est la première fois depuis fort longtemps que le rendement du dividende est supérieur à celui des obligations. En effet, depuis 1996, date à partir de laquelle l’on dispose de données sur les obligations de sociétés, on observait au contraire très logiquement un rendement du dividende inférieur à celui des obligations.
En conclusion, il pourrait bien y avoir beaucoup à récolter pour celles et ceux qui seraient prêts à vendre maintenant les obligations de sociétés en prenant d’ores et déjà leurs bénéfices et à (ré)investir graduellementet de manière sélective, une partie de leurs recettes dans les actions de rendement.
Certes beaucoup plus risquées à court terme, les actions offrent dorénavant un rendement sur dividende plus élevé que celui d’une obligation avec, en outre, un potentiel d’appréciation non-négligeable pour un investisseur prêt à patienter 3 à 5 ans, soit l’échéance moyenne de ces obligations…