La voiture électrique

Voiture électrique : Tesla, Dacia, Nissan… 5 modèles à la loupe

La plus vendue en France : Tesla Model Y

Le constructeur américain spécialisé dans l’électrique et dirigé par Elon Musk a immatriculé 37127 (+212,2%) Model Y lors de l’année 2023. La petite Dacia Spring du groupe Renaut occupe la deuxième place avec 29761 unités (+62,4%), le podium étant complété par la Tesla Model 3, 24539 (+44,3%). La Peugeot e-208, 22700 (+24,08%) tombe au cinquième rang, devancée par une concurrente du groupe Stellantis, la populaire Fiat e-500 (24.120/+38,93%). La Chine pointe sa calandre en sixième position avec la MG4 (18201), devant l’excellente Megane e-Tech (15981). À noter la position de la Tesla Model Y sur l’ensemble du marché des véhicules neuf, en huitième position.

La moins chère du marché : Dacia Spring

La petite roumaine poursuit vaillamment son chemin avec un argument…cher à la marque : le prix. La Spring, sérieusement retouchée l’été dernier a beaucoup augmenté depuis ses débuts mais ne coûte que 21300 euros et permet de viser une autonomie de 230 kilomètres. Le Chinois BYD propose sa Dolphin Active à 28990 euros.

La plus chère : Automobili Pininfarina B 95

Pas de toit, pas de pare-brise mais un prix de vente de 4,4 millions d’euros ! L’électrique la plus chère ne la planète est aussi une rareté puisque sa production ne prévoit que dix exemplaires. Sa batterie en forme de T alimente quatre moteurs pour une puissance totale de 1400 kW (comptez 1900 chevaux!) et elle bénéficie, vous vous en doutez d’une accélération phénoménale puisqu’elle peut passer de 0 à 100 km/h en moins de deux secondes ! Elle grimpe assez largement au-dessus de nos limitations de vitesse puisqu’elle passe la barre des 300 km/h.

La meilleure autonomie : Mercedes EQS 450+

Malgré les discours commerciaux et les promesses alléchantes des services de marketing, les véhicules électriques souffrent toujours d’une autonomie limitée. En attendant peut-être l’arrivée de la Californienne Lucid Air Dream Edition R qui se vante de vous conduire à 685 kilomètres de votre point de départ sans la moindre recharge, sachez que l’EQS 450+ du constructeur allemand apparu à l’automne 2021 autorise un trajet de 640 bornes. Un chiffre très proche de la réalité, ce n’est pas toujours le cas.

Le meilleur rapport prix/autonomie : Nissan Leaf S

Le constructeur japonais a été un des premiers à avancer concrètement sur le défi électrique. Avec sa Leaf dont la première génération a été commercialisée aux Etats-Unis et au Japon dès 2010, Nissan propose une autonomie d’environ 340 kilomètres (il faut toujours prendre les chiffres avec prudence le bilan étant lié à de nombreux paramètres et d’abord celui de la température extérieure…) pour un prix de base autour de 36000 euros.

La voiture électrique recule en Europe,

En janvier, les électriques représentaient moins de 11 % du marché auto en Europe, contre 14,6 % l’an passé.

Autre signal inquiétant : elles ont vu leurs immatriculations baisser de 2,4 % en Europe en 2023, alors que le marché total des voitures neuves a progressé de 13,7 %, à 12,85 millions d’unités

Le coup de frein est notamment dû à l’arrêt brutal fin 2023 des bonus pour les électriques en Allemagne, le premier marché européen en termes de ventes de véhicules zéro émission.

D’autant que la tendance allemande se déploie ailleurs en Europe.

En France, le gouvernement vient aussi de réduire de 1 000 euros les bonus et supprimé les aides à l’achat de voitures dites zéro émission par les entreprises.

Pour des raisons budgétaires, comme en Allemagne. La Norvège a également diminué le montant de ses aides, la Grande-Bretagne les a supprimées et l’Italie planche sur des primes à la casse qui ne concerneraient pas que les électriques…

LA CHARGE DES CHINOIS EN EUROPE

Fortes ventes, lancements en rafale : les constructeurs de véhicules électriques MG, BYD ou Geely sont ultracompétitifs

. Le match est lancé avec les occidentaux. Tous les bonus ont une fin ? MG reprend la main. » Le slogan publicitaire de la marque chinoise est clair… Avec 7 000 euros de rabais à la clé ! Garantie sept ans, la berline compacte MG4 électrique se retrouve à 22 990 euros dans sa version de base. Contre 30 000 (bonus déduit) pour sa rivale française, la Renault Megane E-Tech.

En réservant le leasing social et le bonus (4 000 euros) aux voitures produites en Europe, le gouvernement français comptait freiner les constructeurs chinois. Mais ils ont de la ressource. Leurs coûts de production sont en effet « inférieurs de 20 à 25 % à ceux de l’usine slovaque de Stellantis et de 30 % par rapport à celle de Renault Douai », souligne la société de consulting C-Ways

MG, le plus offensif, a dépassé ses objectifs l’an dernier avec 34 440 immatriculations en France, soit pratiquement les scores de Nissan ou Skoda. Il mise beaucoup sur la nouvelle citadine hybride MG3, qui arrivera en juin à 20 000 euros. Contre 23 800 pour une Renault Clio E-Tech comparable, mais avec 50 chevaux de moins.

Derrière cet ambitieux challenger, BYD, champion mondial des voitures électriques, démarre son offensive sur le Vieux Continent

Au total, la Chine fabrique deux fois plus de véhicules que l’Union européenne, 1,6 fois plus que les Etats-Unis.

Elle a assemblé près de 6,5 millions de véhicules zéro émission en 2023.

A fond les batteries

Chaque année les moteurs à combustion des véhicules automobiles produisent environ 15 % des émissions de dioxyde de carbone. Les supprimer nécessitera d’électrifier les transports, ce qui exigera la production d’une quantité sans précédent de batteries.
En 2024 les grandes lignes de la future infrastructure mondiale de production de batteries commenceront à se dessiner en Chine, en Europe et aux Etats-Unis. Cela devrait se traduire par la mise en place d’un réseau d’usines capables de produire des batteries en quantité suffisante pour stocker l’énergie nécessaire pour faire rouler la flotte mondiale de véhicules.

La majorité des usines de batteries en activité ou en projet sont localisées en Chine. Beaucoup de celles qui sont construites en Europe le sont par des entreprises chinoises. Le cabinet d’analystes Benchmark Mineral Intelligence indique qu’en 2030 la Chine ne représentera plus que 69 % de la capacité mondiale de production de batteries, alors qu’elle en représentait 78 % en 2022, mais que cela restera suffisant pour lui permettre d’installer des batteries sur 90 millions de véhicules chaque année.

L’Europe et l’Amérique, en revanche, ne devraient assurer que 14 % de la capacité mondiale d’ici à 2030, soit de quoi équiper chacun 19 millions de véhicules. Si la Chine est en pole position dans ce domaine, c’est en partie parce que son gouvernement soutient depuis plus longtemps la production et l’adoption des véhicules électriques (VE).
Des réductions d’impôts pour l’acquisition d’un VE ont été instaurées dès le début des années 2010, et en 2022 le gouvernement chinois avait consacré environ 30 milliards de dollars pour soutenir ce marché au travers des seules mesures d’incitation à la consommation. Simultanément les fabricants de VE recevaient des aides de la part des autorités locales.

Ces subventions ont généré de la concurrence entre les nombreuses entreprises qui s’étaient lancées dans la production de VE. La plupart ont fait faillite depuis, ce qui a permis aux gagnants comme BYD et CATL d’acquérir une position solide. Les atouts dont la Chine s’était auparavant dotée dans la chaîne d’approvisionnement des composants électroniques ont également favorisé les fabricants de VE.

En 2010 la Chine comptait déjà plus de 100 millions de vélos électriques suite à l’interdiction officielle des motos à essence dans les centres villes. L’Europe et les Etats-Unis n’ont commencé que récemment à rattraper leur retard. OutreAtlantique l’Inflation ReductionAct (IRA) assure aux fabricants de VE un crédit d’impôt qui couvre environ un tiers des coûts de production. En tout, Benchmark estime que les fabricants automobiles américains percevront quelque 140 milliards de dollars de subventions au cours de la prochaine décennie

.Au début de 2023 l’Union européenne a proposé une mesure similaire, le Plan industriel du pacte vert, qui prévoit certains financements européens et offre la possibilité pour les Etats membres de subventionner leurs industries nationales
Grâce à ces mesures de soutien, il semble désormais envisageable de voir l’Europe et les Etats-Unis atteindre une capacité de production de batteries suffisante pour couvrir leur demande domestique de VE en 2030.

La Chine s’apprête à acquérir une capacité de production trois fois supérieure à ce dont elle a besoin pour alimenter son marché intérieur.Au début de 2024 la Chine devrait devenir pour la première fois le premier exportateur mondial de voitures. Et quels que soient les montants que l’Europe et les Etats-Unis dépenseront pour essayer de la rattraper, la domination chinoise dans le secteur des batteries se prolongera dans l’avenir prévisible

La Chine projette une capacité de production de batteries trois fois supérieure aux besoins de son marché intérieur

Challenges

Véhicules électriques, le problème du marché de l’occasion

Tant que le marché de la voiture électrique à batteries d’occasion restera embryonnaire, il sera difficile de remplacer une grande partie du parc de véhicules à moteur thermique. En France et même partout en Europe, les ventes de véhicules électriques d’occasion décollent très lentement. Cela tient a des raisons à la fois économiques (le coût reste élevé), techniques (les véhicules sont rapidement obsolètes) et psychologiques (les craintes sur la durabilité des batteries et le coût des réparations éventuelles).

Pour que les véhicules électriques à batteries se substituent réellement aux véhicules à moteur thermique, il est indispensable qu’ils occupent une part grandissante du marché de l’occasion. Pour une bonne et simple raison, il se vend beaucoup plus de véhicules d’occasion que de véhicules neufs. Le neuf n’est tout simplement pas accessible à une bonne partie des automobilistes. Oui mais voilà, les progrès rapides des véhicules électriques en termes d’autonomie, de rapidité de recharge, de facilité d’usage et par ailleurs l’usure des batteries lithium-ion qui représentent l’essentiel de la valeur d’un véhicule électrique, font que le marché de l’occasion est presque inexistant.

Les véhicules 100% électriques représentent 1,7% du marché de l’occasion en France
En France, il s’est vendu 5,24 millions de véhicules d’occasion l’an dernier. Et sur ce total, 1,7% étaient des électriques, soit seulement 88.567 véhicules. Un chiffre dérisoire. Et pourtant dans le marché du neuf, l’électrique a représenté un niveau record de 16,8% du total des immatriculations en 2023 (1,77 million). Certes, il y a un laps de temps incompressible entre le décollage du neuf et l’arrivée des véhicules sur le marché de l’occasion, mais pour autant il existe des obstacles économiques, techniques et psychologiques à l’achat de véhicules électriques d’occasion.

Il y a d’abord et évidemment la question du prix et des aides et subventions qui n’existent plus dans l’occasion