[quote=« « Fredp » »]
Une boîte de lobbying (Better Finance), basée à Bruxelles si je ne me trompe pas a commandé une étude sur des fonds, et, oh surprise, plus de 1/6 fait en fait de la gestion par mimétisme par rapport à leurs index de référence. Résultat: L’épargnant est trompé: Il investi dans un fond qui, soit disant, fait de la gestion active, mais qui en fait reproduit des index (et donc se rapproche de la gestion passive).[/quote]
Le débat de la gestion active versus gestion passive des supports me semble pour ma part anecdotique.
Les véritables moteurs de performance se situent beaucoup plus dans :
la stratégie d’allocation du portefeuille. C.a.d., les choix à faire sur :
la diversification / saupoudrage du portefeuille, ou au contraire le resserrement sur des convictions très fortes (= les paris d’investissement, les convictions)
la part investie du portefeuille versus part non investie / fonds en euros
la gestion du risque du portefeuille
la stratégie d’intervention
market timing ou B&H / investissement progressif
gestion des positions (règles de renforcements ou allègements, selon que les positions sont en pertes ou en gains, etc…)
Sans parler des investissements hors bourse, des choix majeurs de vie, des dépenses quotidiennes inutiles que l’on pourrait réduire aussi… qui ont un impact bien plus grand que cette question des frais sur les supports. Mais là ça devient hors sujet…
En bon adepte de Pareto, la stratégie globale d’investissement, de gestion de portefeuille, de gestions positions sont les sujets majeurs sur lesquels il faut se focaliser, car c’est là-dessus que se fera toute la différence en terme de performance. Ce sont des sujets lourds qui demandent une profonde remise en question / introspection, et de sortir des idées prémachées / préconçues véhiculées en permanence (sur la diversification, l’investissement continu et progressif, l’expertise des professionnels…). La question des frais n’est que du réglage fin, qui permet de grappiller encore quelques dixième de perf., mais qui est finalement anecdotique et vient en bout de chaîne.
Les quelques minutes par mois vantées par les investisseurs passifs me font toujours sourire. Dans la pratique je ne connais aucun investisseur boursier qui ne scrute pas hyper fréquemment (tous les jours…) son portefeuille, passif ou pas.
Et quand on est un investisseur passif comme Epargnant 3.0 on s’ennuie tellement qu’on créé un blog sur la bourse pour s’occuper
Ou bien on échange sur les forums boursiers [win]
Nous pratiquons pour la majorité d’entre nous la bourse par passion, c’est très addictif. L’histoire de gagner du temps par l’investissement passif est un argument discutable.
De plus, la mise en place d’un portefeuille passif demande aussi beaucoup de temps de recherche, d’étude et d’ajustements. Il n’y a pas de recette miracle. Avant d’adopter une méthode d’investissement, on veut être convaincu de sa pertinence dans le temps, et acquérir cette conviction nécessaire demande beaucoup de travail et de l’expérience. On travaille beaucoup à vouloir être tranquille. C’est comme l’histoire des revenus passifs des bizness Internet, dans les faits ça n’existe pas vraiment, ou en tout cas ça demande un gros travail de mise en place initiale et des ajustements réguliers.
Comme dit Avvel les sources les plus importantes de rendement sont à trouver dans l’amélioration du timing d’investissement. Cela demande évidemment aussi un gros travail de mise en place initiale, certes. Mais ça m’a toujours paru un travail beaucoup plus intéressant à mener (dans le sens d’une amélioration significative possible du rendement) que de passer son temps à classer des fonds et des gérants (ce que beaucoup passent un temps fou à faire).
Il faut bien clarifier aussi que la gestion passive / active recouvre deux aspects :
la gestion passive ou active des supports (c’est à dire le débat entre choisir des fonds gérés ou des ETF)
la gestion passive ou active du portefeuille
Le sujet de la file semble surtout axé sur le premier point. Mais le deuxième point est un sujet bien plus important.
Sur le Nasdaq, j’ai sélectionné deux unités de compte qui battent systématiquement leur indice de référence. Fidelity Global Technology A-Dis-EUR (LU0099574567) et JPMorgan Funds - Us Technology Fund A (Acc) Eur (LU0159052710).
Je parlais bien du Xtrackers MSCI World Information Technology UCITS ETF 1C | XDWT que j’ai abrégé en MSCI World Information & Technology.
Peut-on sérieusement comparer les performances de deux instruments financiers dont l’un est libellé en USD et l’autre en EUR ?
De plus, le tracker n’a que3 ans d’existence à la différence de Fidelity Funds - Global Technology Fund A-DIST-EUR qui en compte plus de 10. Je m’abstiens de toute comparaison tant que l’historique est de moins cinq ans.
Last but not least, à quoi bon parler d’un tracker qui n’est pas disponible chez Linxea. On trouve dans des contrats hauts de gamme des OPCVM extrêmement performants mais les conditions d’accès à ces contrats sont à l’avenant.
Je me suis contenté ci-dessus de signaler deux unités de compte que je suis depuis longtemps, JPMORGAN FUNDS - US TECHNOLOGY FUND A (ACC) EUR et FIDELITY FUNDS - GLOBAL TECHNOLOGY FUND A-EUR car je les trouve performantes. Je ne m’attendais pas à des remerciements pour cette information et encore moins aux critiques qui ont été avancées par certains.
Ces deux OPCVM, orientées technologie, battent régulièrement sur cinq ans TOUS les ETF positionnés sur les Etats-Unis que l’on trouve sur l’ensemble des contrats Linxea. Elles sur-performent leurs rivales, quelque soit le sous-jacent de l’ETF. Elles battent Lyxor MSCI World Information Technology TR UCITS ETF - C-EUR TNOW et LYXOR NASDAQ-100 UCITS ETF - ACC (au 31 mars données Morningstar Allocator sur 5 ans).
De plus, ces deux unités de compte occupent systématiquement les premières places dans les performances sur cinq ans, nettes des frais de la société de gestion qu’il s’agisse d’OPCVM ou d’ETF.
Je suis entièrement d’accord avec vous sur le fait que la mise en place d’un portefeuille passif n’est pas forcément « simple » et demande un peu de temps, de recherche et de formation (à moins de s’en tenir à la simplicité extrême du « two/three funds portfolio » si cher aux bogleheads, j’encourage tout le monde à parcourir leur wiki qui est une mine d’informations à la valeur inestimable).
En ce qui concerne la gestion « active » de son portefeuille, intervenir, timer etc … oui c’est aussi un facteur clé, tout autant, et peut être même plus.
Toutes les études montrent que l’aspect « behavioural » des investisseurs est un élément majeur dans la performance sur le LT, et que ceux qui surperforment les autres sont ceux qui en font le moins, qui tradent le moins et qui agissent le moins. Bref, les true « buy & holders » sont ceux qui réussissent, c’est prouvé (et j’ai déjà donné des références pour cela).
C’est un des problème totalement contre intuitif de l’investissement : c’est justement quand il devient « boring » (en faire le moins possible, ne pas vendre dans la panique, ne pas se sur exposer dans les bull markets, stay the course etc …) qu’il devient le plus efficace. Et les meilleurs (et honnêtes) conseillers financiers vous le diront : leur plus gros travail est justement de dissuader leur clients de faire des choses.
Avec un bémol cependant, même les hedge funds qui interviennent sur plein d’actifs et de facteurs, devises, long/short etc … même eux ont une performance LT qui bien souvent est médiocre, car il est impossible de lire dans l’avenir pour timer les grandes tendances et surtout ils ont encore plus chargés en frais que les autres !
J’espère d’ailleurs qu’à ce sujet ce qui arrive actuellement aux fonds H2O aura servi de leçon à beaucoup (et pour certains, l’apprentissage a sans doute été très douloureux, malheureusement …).
Ne vous méprenez pas, il ne s’agit pas de distribuer des remerciements en encore moins des critiques.
Je ne me permettrais pas de critiquer les choix d’investissement des autres, les conseilleurs ne sont pas les payeurs.
Il s’agit juste d’apporter des éléments de réflexion et de « recul », et de sensibiliser à des vérités qui sont établies par d’innombrables études.
Au risque de me répéter:
il faut être très prudent quand quand on « compare » des fonds entre eux et avec des fonds indiciels (qu’ils soient ETF ou pas) : il faut en effet comparer la composition réelle des fonds qui bien souvent « mixent » différentes classes d’actifs et donc il faut considérer différents indices pour faire un becnhmark « honnête ».
5 ans, ce n’est absolument pas du « long terme » comme comparaison : soyez très prudent quand vous choisissez des fonds sur la base des performances passées récentes (et c’est ce que font beaucoup). De nombreuses études montrent que choisir de cette façon (c’est le biais du « winner choice ») n’apporte aucune garantie sur le long terme de superformer par rapport au choix des « loosers » sur la période précédente. C’est le fameux « reversion to the mean » qui une réalité implacable dans le monde de l’investissement. Et 5 ans, c’est une micro période dans la vie d’un investisseur.
Pour ceux qui s’intéressent au sujet du choix des fonds « actifs », je fouillais un peu dans mes archives et je suis tombé sur l’excellent speech qu’avait fait J Bogle au début des années 2000 intitulé « The Dream of A Perfect Pan ». Entre paretnhèses, si vous ne savez pas qui est John Bogle (dit « Jack »), je vous conseille, en toute bienveillance, de passer quelques semaines à vous documenter avant de vouloir affiner vos investissements.
Dans ce speech, il édicte 5 règles pour aider les investisseurs particuliers pour obtenir un bon plan d’investissement, à défaut d’obtenir le meilleur.
Voici la règle 5:
[i]
Rule 5: Beware of Past Performance to Predict Future Performance
For your dream of a perfect plan to be realized, you must select superior mutual funds. To an amazing extent, investors rely on past performance to make their selections. If you do so, I warn you, you are leaning on a weak reed. For there is simply no way of predicting a fund’s future success based on its past track record. Indeed, there is but one thing that appears certain about the future relative performance of successful funds: Their performance superiority will not be sustained. The profound tendency of yesterday’s top performing funds to become tomorrow’s below average funds is called “reversion to the mean”—a sort of law of gravity that seems to be almost universally applicable in the financial markets.
Mean reversion is not a statistical aberration. The returns of the top quartile funds during the 1960s fell from 5% above the stock market to below it in the 1970s. The top funds during the 1970s fell from 4.6% above the market to below it during the 1980s. And the top funds during the 1980s fell from 2.8% above the market to 1.6% below it during the 1990s. Reversion to the mean in fund performance seems not only consistent—a 4% to 5% reversion in each of those three cases—but almost preordained, frustrating the dreams of so many investors who invest on the basis of past returns.[/i]
Pour apporter quelques éléments supplémentaires à ceux qui « doutent » et qui voudraient en savoir un peu plus sur le sujet, je donne ci-dessous le lien vers le blog « TEBI » de Robin Powell au sujet de la dernière étude SPIVA:
La performance des fonds actifs est donnée sur les 6 dernières années avec le détail très intéressant de voir parmi les fonds ayant superformé leur indice pendant les 3 premières années (2013 / 2016), combien ont réussi à le faire pendant les 3 années suivantes (2016 / 2019). C’est le fameux critère de la « consistence » de la gestion active vs. passive, soit dans ce cas sur 6 ans consécutifs.
Large Caps US : 938 fonds analysés, 99 superforment de 2013 à 2016, 0 superforment de 2016 à 2019 soit 0.0% du total de départ.
Small Caps US : 524 fonds analysés, 35 superforment de 2013 à 2016, 4 superforment de 2016 à 2019 soit 0.7% du total de départ.
Large Caps Int : 259 fonds analysés, 126 superforment de 2013 à 2016, 0 superforment de 2016 à 2019 soit 0.0% du total de départ.
Small Caps Int : 58 fonds analysés, 19 superforment de 2013 à 2016, 2 superforment de 2016 à 2019 soit 3.4% du total de départ.
Emerging : 183 fonds analysés, 38 superforment de 2013 à 2016, 0 superforment de 2016 à 2019 soit 0.0% du total de départ.
Le secteur où la gestion active s’en tire « le mieux », Small Caps international : à peine 3% des fonds actifs battent leur indice sur 6 ans consécutifs.
Autant dire que sur 10 ans consécutifs, ce score est à 0% pour les small caps int, comme pour tous les autres secteurs.
Chacun en tirera les conséquences qu’il veut pour ses investissements.
Mais cette mise à jour de l’étude SPIVA est une nouvelle preuve d’un fait maintenant connu et admis : il est impossible de choisir à l’avance un fonds actif, et de changer en cours de route sur une longue période avec chaque fois le « bon » choix, et de penser que l’on va ainsi réussir à battre son indice de référence. C’est statistiquement impossible, et c’est mathématiquement impossible (de part les frais inhérents à la gestion active).
« Il suffirait de choisir le bon camp non ? ».
Il est bien là le problème : comment, sur quel critère, allez vous choisir à l’avance, et ce chaque année, le fonds actifs qui va réussir à surperformer ?
A moins de lire dans l’avenir, c’est impossible, et c’est bien pour cela que le choix des « bons » gérants est une illusion.
« There is no risk in the past » comme on dit souvent en investissement, et choisir ses fonds en fonction de la performance est une grossière erreur.
« dans un jeu dans lequel le total des gains et des pertes s’annulent à la fin, n’y a-t-il pas quand même des gagnants ? ».
Bien sûr qu’il a des gagnants !
Ce sont les gérants de fonds actifs qui se « gavent » grâce à leurs frais de gestion.
Ces mêmes frais qui font que, après leur prise en compte, le jeu à somme nulle devient négatif pour ceux qui utilisent ces fonds (car les frais, les gérants les ont touché ne vous en faite pas !).
Cela me semble tellement évident (mais j’ai mis du temps à le comprendre …).
Comme l’ont répété B. Malkiel et J. Bogle : « in investment, you get what you don’t pay for ».
L’investissement est un domaine où plus on paye (en frais), moins on obtient au final (à la différence d’autres services où la qualité se paye).
C’est juste mathématique !
Nous sommes bien d’accord que « fignoler » ses produits d’investissements est du deuxième ordre par rapport au trois paramètres essentiels qui conditionnent la puissance de notre épargne, à savoir :
le taux d’épargne
l’allocation sotcks / bonds.
la capacité à « stay the course » pour le buy & hold, étant entendu que le market timing ça ne marche pas pour la très majorité d’entre nous.
Une fois ces trois choses réglées, il faut tout de même garder à l’esprit que quelques dixième de pour-cent de différence de rendement sur une très longue période (40 ans et plus), ça peut faire de sacrés écarts au final. Et c’est là que l’on retombe sur le débat qui fait l’objet de la file.
J’espère que la plupart des gens qui interviennent sur ce forum ont au moins un horizon de placement supérieur à 15/20 ans …
Car c’est la durée historique minimale pour être à peu près sûr de ne pas être perdant en bouse dans un scénario du « pire ».
En dessous de 15/20 ans, le passé a déjà connu des périodes où l’investissement en actions était loin d’être rentable, inflation déduite.
Le paramètre le plus influent dans le rendement d’une épargne c’est le temps (puisque le nombre d’années est en exponentiel).
C’est une discussion que j’ai souvent avec des collègues de travail : je suis peut être un peu « brutal » à ce moment là, mais ma position est que passé 40 ans, il est déjà presque trop tard pour commencer à épargner pour obtenir quelque chose de « rentable » dans le sens de pouvoir vivre de sa rente.
Il n’est certes jamais trop tard pour bien faire, mais quelqu’un qui aura commencé à 30 ans, même modestement, aura bien plus au final quelqu’un qui s’y met passé la cinquantaine et ce même s’il se met à épargner beaucoup plus que celui qui s’y est mis 20 ans avant.
Quand on a un horizon de placement de 10 ans, il ne faut malheureusement pas s’attendre à des miracles, sauf à avoir de la chance, ou bien épargner 90% de ses revenus, ou bien prendre d’énormes risques … avec des placements de types H20 par exemple …
C’est la triste réalité mathématique des intérêts composés
Pour conclure, si vous vous voulez réellement vous exposer à cet indice, il me semble que Linxea Avenir propose le Lyxor TNOW.
Vous aurez ainsi un support passif bien plus performant sur le long terme que les 2 fonds actifs dont vous parliez.
Pour ma part, je ne pense pas que ça soit très sage comme stratégie, le MSCI World Info & Techn étant hyperconcentré, Apple et Microsoft représentant à eux seuls plus de 30% en capi weighted de l’index, ce qui est hyper concentré et donc viole un des principes de base de l’investissement, à savoir la diversification. Dans les bonnes années, comme en 2019 avec un change EUR/USD en faveur de cet ETF non hedgé, c’est le jackpot, dans les mauvaises années, vous vous faites « déchirer ».
S’en tenir au Nasdaq 100 par le biais de Lyxor UST (et encore, pour une portion limitée de votre P.F.) me semble bien plus raisonné …