Frais d’entrée, de gestion ou d’arbitrage : quels frais pénalisent le plus la performance de votre assurance-vie ?
Auteur: Rédaction meilleurtaux Placement Le 29 avril 2022
Choisir un contrat d’assurance-vie, c’est naviguer entre plusieurs centaines de produits disponibles avec des caractéristiques différentes. Parce que les épargnants cherchent avant tout un contrat performant, ils vont d’abord être attirés par les rendements (fonds en euros et autres supports) publiés. Les frais sont également un critère important même s’il n’est pas toujours simple d’estimer l’impact des différents frais sur la performance finale de son contrat.
Les frais d’entrée
Les frais sur versements, appelés aussi frais « commerciaux » ou « d’entrée », sont prélevés sur chaque nouveau versement du souscripteur.
Pourquoi on paye ?
Les frais d’entrée et de versement servent généralement à rémunérer le distributeur, également appelé « apporteur d’affaires » ou « intermédiaire en assurance » : le courtier, le banquier, ou le conseiller qui vous fait ouvrir le contrat et vous incite à faire des versements. Ils dépendent donc du distributeur et servent à rémunérer son conseil.
À combien s’élèvent-ils ?
Le montant des frais d’entrée est très variable d’un contrat à l’autre.
Il dépend tout d’abord du type de contrat. Sur un contrat bancaire, les frais d’entrée peuvent monter à 3% voire 5%. Il est cependant possible de négocier ces frais avec le distributeur : selon le montant versé, l’encours détenu chez lui ou encore l’historique que vous avez avec lui, votre intermédiaire peut vous concéder une ristourne. Cependant, il ne peut généralement pas baisser en dessous d’un certain seuil fixé par l’assureur.
Par contre, on trouve également des contrats sans frais d’entrée, notamment chez les courtiers en ligne.
Pourquoi ils pénalisent la performance
Payer 2, 3 voire 5% de frais à chaque versement est bien entendu très pénalisant, surtout pour les avoirs placés sur le fonds en euros, avec la baisse des rendements. Il y a plusieurs années, lorsque le rendement du fonds euros était à 3 ou 4%, il suffisait d’une seule année pour rembourser les frais d’entrée. Aujourd’hui avec des taux autour de 1%, il faut 3 ans, voire plus, pour rembourser les frais d’entrée et pour que l’épargne investie sur un fonds euros commence donc à vous faire gagner de l’argent…
Exemple concret
Monsieur Pigment verse 10 000 € dans un contrat d’assurance-vie avec 3% de frais d’entrée. Il choisit une répartition de fonds plutôt prudente (50% fonds euros et 50% unités de compte) qui lui apporte au bout de 20 ans une performance annuelle de 3,5%* (nets de frais de gestion).
Madame Tubot verse également 10 000 € dans un contrat d’assurance-vie sans frais d’entrée et choisit la même répartition qui lui apporte également une performance annuelle de 3,5%* (nets de frais de gestion) au bout de 20 ans.
Au bout de 20 ans, Monsieur Pigment détient un capital de 19 300 € alors que Madame Tubot a quant à elle 19 895 €, soit 595 € de plus. Monsieur Pigment a donc payé 5,97% de frais en plus sur 20 ans pour un contrat avec des frais d’entrée de 3%.
Pourquoi 5,97% et non 3% ? Car les 3% économisés la première année vont produire des intérêts (3,5% par an), ce qui augmente la performance du contrat et donc l’économie de frais. Au bout de 20 ans, au rythme de 3,5% par an, le poids des frais sur versements a pratiquement doublé !
Économie réalisée sur un contrat avec des frais d’entrée à 0% au lieu de 3% (dans le cas d’un rendement de 3,5% par an) :
3% économisés la première année;
3,56% économisés sur 5 ans;
4,23% économisés sur 10 ans;
5,97% économisés sur 20 ans.
L’impact des frais d’entrée est donc très élevé à court terme, mais reste quand même significatif sur le long terme. Il faut absolument privilégier les contrats sans frais d’entrée, d’autant qu’il existe des contrats sans frais d’entrée de grande qualité.