"Fonds obligataires : un incontournable en 2024
Tous les signaux sont au vert pour les marchés obligataires. « Les politiques monétaires restrictives touchent à leur fin, ce qui permet d’offrir un très bon point d’entrée », confirme Emmanuel Petit, managing director et responsable de la gestion obligataire chez Rothschild & Co Asset Management. La plupart des professionnels de la gestion se montrant très prudents pour le début de l’année 2024, ils ont tendance à augmenter leur allocation en obligations. « Notre fonds phare Carmignac Patrimoine dont l’allocation est flexible détient actuellement seulement 35% d’actions, contre plus de 50% d’obligation et du cash pour le solde », précise Kévin Thozet, membre du comité d’investissement de Carmignac. Une position qu’il est possible de reproduire si vous avez un tempérament prudent. Même pour les investisseurs plus offensifs, nous vous conseillons de détenir au moins 40% d’obligation dans votre portefeuille en ce moment, compte tenu du niveau de rémunération attractif.
Impossible toutefois d’investir en direct sur cette classe d’actifs, mais vous avez à disposition des milliers de fonds actifs ou même d’ETF dans lesquels vous pouvez souscrire. Attention, cette classe d’actifs est bien plus techniques que les actions. Sachez d’abord reconnaître les différentes catégories de fonds obligataires.
Assez schématiquement, vous avez le choix entre des fonds qui investissent dans de la dette souveraine, dans des emprunts d’entreprises ou qui mixent les deux. Ils peuvent investir dans des obligations à maturité courte, moyenne ou long terme, c’est-à-dire dont le remboursement intervient d’ici deux ans, cinq ans, dix ans …. Ils ont aussi la possibilité d’opter pour une zone géographique particulière (zone euro, Etats-Unis, Asie…) ou un secteur particulier (comme les subordonnées financières). La plupart des sicav qui vous seront proposés sélectionne de la dette libellée en euro.
Attention au risque de change.
Par exemple, si vous investissez dans des bons du trésor américain, une partie de votre performance dépendra de l’évolution du cours de l’euro face au dollar.
Deuxième particularité : certains fonds se cantonnent à investir dans les émetteurs de très bonne qualité de la catégorie dite « investment grade » donc très bien notés, (AAA à BBB-) ou, tandis que d’autres se tournent vers des émetteurs plus fragiles financièrement dans le segment du high yield ou haut rendement. Ce dernier rapporte certes un peu plus ( 8% sur les onze premiers mois de 2023, contre 5% pour les fonds investment grade) mais leurs perspectives pourraient s’assombrir. « Le taux de défaut des émetteurs reste aujourd’hui limité à 3%, mais il devrait augmenter en 2024, en raison notamment du contexte économique plus difficile et atteindre jusqu’à 8%, commente Emmanuel Petit.
Le risque se concentre surtout en Europe sur les entreprises issues des secteurs de l’immobilier, des services, de la consommation… » Dans ces conditions, la plupart des gérants privilégient actuellement les obligations d’entreprises européennes de bonne qualité. Ce segment a montré sa résistance. « Lors des cycles précédents de hausse des taux, les obligations les mieux notées ont réalisé des performances comprises entre 12 et 15% », ajoute Emmanuel Petit.
Les obligations souveraines, émises souvent sur plus longue période, restent aujourd’hui bien moins attractives sauf à prendre plus de risque dans les pays émergents. Dernière recommandation : les fonds actifs semblent mieux s’en sortir que des ETF. La sélectivité des émetteurs les plus solides reste actuellement de rigueur."
Les échos
P.S Je trouve que le taux de défaut des émetteurs qui pourrait atteindre 8 % rend ce placement très risqué . Qu’en pensez vous ?