Les taux en vigueur à partir du 1er août 2023
Livret A : 3% pendant 1 an et demi, jusqu’en janvier 2025 (net de tout impôt)
Livret de développement durable et solidaire (LDDS) : 3% (net)
Livret Bleu du Crédit Mutuel : 3% (net)
Livret d’épargne populaire (LEP) : 6% (net)
Compte d’épargne logement (CEL) : 2% (brut, intérêts soumis aux cotisations sociales mais aussi à l’impôt sur le revenu sur les CEL ouverts depuis 2018)
Ces taux doivent être officialisés via un avis au Journal officiel d’ici la fin du mois de juillet.
LEP, Livret A, assurance vie… quels produits d’épargne vont rapporter le plus au 1er août ?
Vous vous demandez sur quel produit d’épargne miser pour la deuxième partie d’année ? Voici en détail les rendements des différents produits d’épargne à capital garanti, à partir du 1er août 2023.
Par Quentin Bas Lorant
L’annonce des nouveaux taux d’intérêt des livrets réglementés par Bruno Le Maire était attendue avec impatience. Dans un contexte d’inflation, leur rendement est redevenu intéressant après plusieurs années de vaches maigres. Pour cette raison, ils accueillent massivement l’épargne des Français depuis un an et demi. Selon le rapport annuel sur l’épargne réglementée de la Banque de France, les livrets bancaires ont reçu 21% des bas de laine des ménages l’année dernière. Parmi les autres placements qui vous garantissent de récupérer votre épargne, l’assurance vie en fonds euros continue toutefois de tirer son épingle du jeu, en concentrant un quart de l’épargne des Français. Mais quelle solution sera la plus intéressante pour vos économies à partir du 1er août, date d’entrée en vigueur des nouveaux taux des Livrets A, Livrets de développement durable et solidaire (LDDS) ou encore Livrets d’épargne populaire (LEP) ?
Livret d’épargne populaire (LEP) : 6%
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, l’a reconnu lors de la présentation du rapport annuel sur l’épargne réglementée : “Le Livret d’épargne populaire (LEP) n’a pas été assez développé jusqu’ici.” Pour garantir son attrait, son taux sera maintenu à un niveau élevé le 1er août : il passera de 6,1% à 6%, soit un coup de pouce de 0,4 point par rapport au taux de 5,6% obtenu avec la formule de calcul. Avec un tel rendement, ce produit réservé aux épargnants modestes restera la meilleure arme anti-inflation de la seconde partie d’année. D’autant plus que son plafond va être relevé : il passera d’ici à cet automne de 7.700 euros à 10.000 euros.
À l’heure actuelle, la moitié des près de 10 millions de détenteurs d’un LEP ont déjà atteint le plafond de 7.700 euros, qui rapportera, à partir du 1er août, des intérêts annuels de 462 euros. Pour les épargnants qui pourront atteindre le nouveau seuil de 10.000 euros, le gain à l’année sera de 138 euros, avec une rémunération annualisée de 600 euros. D’après les dernières données de la Banque de France, l’encours moyen du LEP n’est pas très loin de l’actuel plafond : 5.700 euros. À ce niveau d’épargne, le rendement annuel est de 342 euros, et les intérêts mensuels de 28,50 euros.
Livret A : 3%
Le placement préféré des Français en nombre de souscripteurs (55 millions) n’a pas bénéficié du même coup de pouce que le LEP. Alors que les épargnants pouvaient espérer une revalorisation à 3,5% voire 4%, le taux d’intérêt du Livret A restera à 3%. Il va donc décrocher face à l’inflation constatée en juin sur un an (4,5%). Toutefois, et c’est une première, ce taux de 3% sera maintenu pour une période d’un an et demi à partir du 1er août, soit jusqu’au 31 janvier 2025. Une annonce qui offre de la visibilité aux détenteurs sur leur rémunération à moyen terme.
Pour les épargnants qui ont économisé au niveau de l’encours moyen (6.351 euros), les intérêts s’élèvent à 190,5 euros sur un an. Pour la période allant du 1er août 2023 au 31 janvier 2025, ces épargnants sont assurés de toucher 288,86 euros d’intérêts, soit 16,05 euros par mois. Les grands gagnants de ce blocage du taux seront les particuliers qui ont atteint le plafond de 22.950 euros, avec une rémunération assurée de 1.043 euros sur 18 mois.
Livret de développement durable et solidaire (LDDS) : 3%
Indexé au taux du Livret A, le rendement du LDDS sera, lui aussi, bloqué pour une période de 18 mois. Ce produit d’épargne proposé par toutes les banques, qui permet de contribuer au financement des PME ainsi qu’à l’économie sociale et solidaire, a toutefois un plafond plus bas que son jumeau : 12.000 euros. À un taux de 3%, les épargnants qui ont économisé à cette hauteur empocheront 360 euros d’intérêts par an. Entre le 1er août 2023 et le 31 décembre 2025, la rémunération sera de 545,79 euros au niveau du plafond. Pour l’encours moyen, aux alentours des 5.500 euros, le rendement s’élèvera à 165 euros par an, et à 250,15 euros sur la période de 18 mois qui débutera le 1er août 2023. Pour les plus petits épargnants, 1.000 euros déposés sur un LDDS rapporteront 2,5 euros par mois et 30 euros par an sur cette même durée.
Compte épargne logement (CEL) : 2%
Autre produit d’épargne réglementée, destiné à faciliter l’obtention d’un prêt immobilier, le Compte épargne logement (CEL) n’a pas été évoqué par le ministre de l’Économie lors de son allocution télévisée. Mais son taux d’intérêt s’obtient assez facilement, puisqu’il correspond aux deux tiers de celui du Livret A. Il a donc, lui aussi, connu une revalorisation depuis un an et demi, en passant de 0,25% en janvier 2022 à 2% aujourd’hui. À partir du 1er août, ce taux ne devrait donc pas non plus bouger pour un an et demi.
Les épargnants avec un projet immobilier pourront compter sur une rémunération de 306 euros par an et de 630,04 euros sur 18 mois s’ils atteignent le plafond de 15.300 euros. Pour le solde minimum de 300 euros, les intérêts annuels ne seront en revanche que de 6 euros par an. Attention toutefois, contrairement aux LEP, Livret A et LDDS, les intérêts sont soumis aux prélèvements sociaux. La fiscalité (barème de l’impôt sur le revenu) s’applique également si le CEL a été ouvert après 2018.
Plan d’épargne logement (PEL) : 2%
Longtemps plébiscités par les jeunes épargnants soucieux de se constituer un apport pour l’achat de leur futur logement, le PEL a perdu de son attrait en 2022. Avec un rendement brut de seulement 1%, il a logiquement cédé du terrain face aux autres livrets réglementés, qui offrent plus de liquidité, c’est-à-dire la possibilité de retirer facilement ses économies, et une rémunération supérieure. Les intérêts du PEL sont par ailleurs soumis aux prélèvements sociaux et à la fiscalité à la sortie. Toutefois, le PEL bénéficie d’un avantage par rapport aux autres produits d’épargne réglementée, avec un plafond élevé (61.200 euros). Au niveau de l’encours moyen de 25.580 euros, un PEL offre des intérêts de 511,60 euros par an.
L’assurance vie en fonds euros : entre 2% et 2,5%
Autre produit d’épargne cher aux Français, les assurances vie, et plus spécifiquement les fonds euros (des supports dont le capital est garanti), représentent un encours total de 1.400 milliards d’euros. Plus que tous les autres produits d’épargne réglementée cumulés (874 milliards d’euros d’encours totaux, d’après les derniers chiffres de la Banque de France). Néanmoins, face à la remontée des taux d’intérêt des livrets sécurisés, le rendement des fonds euros fait pâle figure depuis deux ans. Après avoir touché un plus bas historique en 2021, à 1,28%, le taux moyen servi s’est élevé à seulement 2% en 2022, d’après France Assureurs. Et encore, cette rémunération est nette de frais de gestion, mais avant prélèvements sociaux et fiscalité éventuelle ! Elle devrait toutefois encore remonter en 2023. Progressivement, les assureurs renouvellent en effet leurs supports avec des obligations mieux rémunérées. Selon Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du site Good Value for Money, le taux moyen des fonds euros devrait atteindre 2,50 % à la fin de l’année.
Les taux de l’épargne réglementée au 1er août 2023
Livret A : 3% (net d’impôt)
Livret Bleu du Crédit Mutuel : 3% (net)
Livret Développement Durable et Solidaire (LLDS) : 3% (net)
LEP : 6% (net)
Livret d’épargne-entreprise : 2,25% (net
Compte d’épargne logement (CEL) : 2% (brut, intérêts soumis aux cotisations sociales mais aussi à l’impôt sur le revenu sur les CEL ouverts depuis 2018)
Livret A, PEL, assurance vie… Avec 1 000 euros, quel placement vous a le plus rapporté en 2022 ?
Par Paul ANTHONIOZ
Classement des placements les plus rentables en 2022
Alors que 2022 touche à sa fin, la rédaction de MoneyVox revient sur les performances de vos placements préférés. Si vous aviez investi 1 000 euros au 1er janvier sur le Livret A, les SCPI ou sur le CAC 40, combien auriez-vous gagné cette année ?
Les années se suivent. Mais elles ne se ressemblent pas. En 2021, les spéculateurs s’étaient frotté les mains, avec un CAC 40 à plus de 7 200 points et un bitcoin au-dessus des 67 000 dollars. Minée par les taux bas, l’épargne réglementée avait, en revanche, perdu une partie de son attractivité aux yeux des Français.
Douze mois plus tard, c’est le scénario inverse qui se dessine. Sous l’aiguillon de l’inflation, les banques centrales ont commencé à relever leurs taux directeurs. Du pain béni pour les produits à taux comme le Livret A, dont la rémunération a plus que doublé depuis le début de l’année. Les marchés financiers et les cryptomonnaies, par contraste, sont à la peine.
Alors que l’année touche à sa fin, voici venue l’heure du bilan : avez-vous fait les bons choix pour votre épargne en 2022 ? Combien d’argent tous ces placements vous auraient-ils rapporté sur l’année 2022 si vous aviez déposé 1 000 euros au 1er janvier ?
- Le LEP : 31 euros
La loi prévoit que le taux du Livret d’épargne populaire (LEP) ne peut pas être inférieur à la moyenne sur 6 mois de l’inflation annuelle hors tabac, afin de protéger l’épargne populaire contre la hausse des prix. Résultat ? Face à l’inflation galopante, le rendement, net d’impôts, du LEP est passé de 1% en début d’année à 2,2% au 1er février, puis à 4,6% au 1er août.
Une aubaine pour les 7 millions de Français qui détiennent un LEP. Concrètement ? Si vous aviez placé 1 000 euros sur votre livret au 1er janvier et que vous n’y touchez pas jusqu’au 31 décembre, vous devriez recevoir 31 euros d’intérêts en début d’année prochaine, ce qui place le LEP en tête de ce classement des placements les plus rentables de 2022.
- Les SCPI : 23,76 euros
Encore une belle année pour la pierre-papier. Sur les 9 premiers mois de 2022, le taux de distribution (TD) moyen annualisé des Sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) a atteint 4,26%, selon les chiffres de France SCPI. Soit une légère augmentation par rapport à la même période en 2021 (4,2%).
Le rendement moyen des SCPI pourrait même dépasser 4,5% en 2022. Car « les gérants de SCPI ont (…) pris pour habitude de servir un dividende modeste à chaque trimestre et réajuster à la hausse le dernier versement » lorsque l’année s’est bien passée, explique France SCPI.
Pour 1 000 euros placés sur une SCPI, vos gains bruts de fiscalité atteindraient 45 euros en moyenne. Toutefois, les SCPI sont assujetties au barème progressif de l’impôt sur le revenu (30% dans cet exemple) et aux prélèvements sociaux (17,2%). Soit 23,76 euros de gains après prise en compte de la fiscalité.
- Livret A : 13,75 euros
Début 2022, le Livret A était au plus bas. Le produit d’épargne préféré des Français était rémunéré à 0,5%, soit le taux plancher prévu par les textes officiels. Mais depuis, l’inflation et les hausses de taux de la Banque centrale européenne (BCE) ont conduit le gouvernement à revaloriser le taux du Livret A.
Les intérêts servis ont doublé une première fois en février dernier, pour passer à 1%, puis de nouveau en août, pour augmenter à 2%. Pour rappel, cette rémunération n’est pas imposable. Le rendement du Livret A, net de fiscalité, pour 1 000 euros placés sur toute l’année 2022 atteint donc 13,75 euros. C’est peu, mais cela reste davantage qu’en 2021, où la même somme placée pendant 12 mois vous aurait rapporté… 5 euros.
- Les fonds euros de l’assurance vie : 10,60 euros
Le rendement moyen des fonds euros de l’assurance vie n’est pas encore connu en 2022. Cela dit, il devrait se situer dans une fourchette proche des 1,28% de rendement moyen servis en 2021.
Depuis plusieurs années, le rendement des fonds euros s’érode à vue d’œil. La tendance pourrait toutefois s’inverser en 2023. Le plus souvent, les sommes placées sur ce support garanti en capital sont en effet investies dans des obligations, c’est-à-dire des titres de créance émis par des Etats, des entreprises ou des collectivités territoriales.
Or, après plusieurs années de taux bas, les rendements des obligations remontent eux aussi pour s’aligner sur les nouveaux taux directeurs des banques centrales. Ces revalorisations devraient, à terme, profiter aux fonds euros. Mais ce placement étant soumis à une forte inertie, rien ne garantit que la hausse sera visible dès janvier 2023.
Si les rendements se maintiennent au niveau actuel, pour 1 000 euros placés en 2022 vous devriez toucher 12,80 euros avant prise en compte des prélèvements sociaux (17,2%), voire de l’impôt (12,8%) si vous effectuez un rachat sur un contrat ouvert il y a moins de 8 ans. Soit 10,60 euros pour un contrat de plus de 8 ans et 8,96 euros en cas de rachat sur un contrat de moins de 8 ans.
- Le Plan épargne logement : 7 euros
Il avait été délaissé par les épargnants depuis plusieurs années. Et on peut le comprendre : avec un rendement à 1% brut de fiscalité, le plan d’épargne logement (PEL) vous aurait rapporté 7 euros nets d’impôts pour 1 000 euros placés en 2022.
Sans compter que les PEL ouverts depuis le 1er août 2016 permettent d’obtenir un crédit à un taux de 2,20%, ce qui n’était pas si avantageux… Du moins jusqu’à récemment. Car la roue tourne pour le PEL. Le crédit auquel ce placement vous ouvre droit redevient attractif à mesure que les banques augmentent les taux auxquels elles acceptent de vous prêter de l’argent. Et la rémunération de ce placement devrait augmenter dès le 1er janvier 2023.
Le nouveau taux du PEL sera communiqué par la Banque de France au plus tard le 5 décembre. Si la réévaluation se faisait aujourd’hui, le nouveau taux serait de 2%, avant flat tax, soit 1,40% net après imposition.
- La gestion pilotée de l’assurance vie : -65,50 euros
Par souci de simplicité, ou dans l’espoir de meilleures performances, certains épargnants décident de confier la gestion de leur épargne à un professionnel. Un pari rentable certaines années, mais pas en 2022. Après une très belle année 2021, les contrats d’assurance vie sous gestion pilotée affichent des performances dans le rouge, plombées par la baisse des marchés financiers.
Seuls une poignée d’assureurs font preuve de transparence sur les performances de leurs profils sur l’année en cours. Parmi eux : Yomoni et MASCF. Du 31 décembre 2021 au 18 novembre 2022, le premier affiche des performances qui vont de -4,7% pour un profil défensif à -15,2% sur un profil intermédiaire.
MASCF s’en sort un peu mieux, avec des performances de -0,53% sur son profil sécurité, -6,55% sur le profil équilibre et -11,02% sur son profil dynamique. Si vous aviez placé 1 000 euros, avec un niveau de risque intermédiaire, vous auriez donc perdu 65,50 euros chez MASCF et 152 euros chez Yomoni, avant prise en compte de la fiscalité et des frais de gestion.
- Le CAC40 : -85 euros
« Au troisième trimestre 2022, environ 485 000 investisseurs particuliers ont acheté des actions, contre 599 000 au deuxième trimestre et 526 000 un an auparavant. C’est le niveau le plus bas depuis 2 ans, dans un contexte de baisse des marchés », constate l’Autorité des marchés financiers (AMF).
Et pour cause : depuis le début de l’année, les marchés sont en proie à une forte volatilité, sur fonds de guerre en Ukraine, de crise énergétique et de poussée inflationniste. Dans le détail, le CAC 40 a abandonné 530 points depuis le 1er janvier, en baisse de 7%. Même son de cloche outre-Atlantique, où l’indice S&P 500 affiche 16% de pertes.
Si vous aviez investi 1 000 euros via un compte-titres ou un Plan d’épargne en actions (PEA) dans un tracker (ETF) qui reproduit les performances du CAC40, vous auriez donc perdu 80 euros, auxquels viennent s’ajouter 0,5% de frais de courtage, soit 5 euros de pertes supplémentaires.
- Les cryptomonnaies : -635 euros
Lanterne rouge de ce classement, les cryptomonnaies ne sont décidement pas à la fête en 2022. Le marché des actifs numériques a été ébranlé par plusieurs scandales, comme l’effondrement de l’écosystème LUNA, la faillite du fonds Three Arrows Capital ou, plus récemment, la disparition de FTX, la deuxième plus grosse plateforme d’échange crypto du monde.
La remontée des taux directeurs des banques centrales est également peu propice à l’essor des actifs risqués. Résultat : le bitcoin, la reine des cryptomonnaies, s’échange actuellement autour de 15 500 euros, contre 41 976 euros au 1er janvier, soit 63% de baisse.
Même son de cloche du côté de l’ethereum, la deuxième cryptomonnaie la plus importante en termes de valorisation. Le prix de son jeton, l’ETH, a débuté l’année à 3 313 euros et oscille maintenant autour de 1 130 euros, soit 65% de baisse.
Si vous aviez investi 1 000 euros dans les cryptos au 1er janvier, répartis à 50% entre le bitcoin et l’ethereum, vous auriez par conséquent réalisé une moins-value de 635 euros sur cette classe d’actifs en 2022.
Pas de quoi effrayer les crypto-enthousiastes, habitués à la forte volatilité des jetons numériques. Le bitcoin a déjà perdu jusqu’à 85% de sa valeur par le passé, avant de s’envoler vers de nouveaux records de valorisation quelques mois plus tard.
Ce qu’il faut retenir :
Pour résumer, les placements les plus rentables de l’année 2022 sont, dans l’ordre :
LEP : 31 euros
SCPI : 23,76 euros
Livret A : 13,75 euros
Fonds euros de l’assurance vie : 10,60 euros
PEL : 7 euros
Gestion pilotée de l’assurance-vie : -65,50 euros
Bourse : -85 euros
Cryptomonnaies : -635 euros
Si 2021 avait été une excellente année pour les marchés financiers et les cryptomonnaies, 2022 a profité aux produits d’épargne réglementée. Dans un contexte de guerre en Ukraine et de tensions économiques mondiales sur fonds de forte inflation, les épargnants ont fait le choix de la sécurité. Toutefois, les niveaux de prix bas actuels sur certains actifs risqués, comme les actions et les cryptomonnaies, pourraient constituer un point d’entrée intéressant pour les investisseurs qui souhaitent dynamiser leur épargne, avant une éventuelle reprise en 2023.
LIVRET A, ASSURANCE-VIE, PEL… SUR QUOI MISENT LES FRANÇAIS AVEC LEUR ÉPARGNE FINANCIÈRE?
Le 01/12/2022 à 18:38 BFM
Malgré des rendements en berne, les ménages misent toujours autant sur l’assurance vie. Mais les livrets réglementés signent un retour en grâce.
Le patrimoine financier des Français reste largement investi en assurance vie, loin devant l’épargne réglementée de type Livret A malgré un rendement plus intéressant cette année, sans oublier les centaines de millions d’euros dormant sur les comptes courants.
Proche des 6.000 milliards d’euros
Le patrimoine financier des ménages en France s’élève fin juin à 5.726 milliards d’euros, selon les derniers chiffres disponibles de la Banque de France. Ils sont répartis dans de multiples supports: assurance vie, actions cotées, organismes de placement collectif (OPC), livrets réglementés, dépôts à vue…
Difficile à se représenter, cette somme est près de deux fois supérieure à la dette publique, et près de trois fois supérieure à l’ensemble de la capitalisation boursière des entreprises du CAC40.
Elle est aussi en hausse de 54% par rapport à fin 2010 mais moindre qu’en fin décembre 2021, où elle a culminé juste au-dessus des 6.000 milliards d’euros, selon la banque centrale qui réalise un pointage tous les trimestres.
L’assurance vie toujours loin devant
L’assurance vie reste le placement qui capte le plus d’épargne en France. Selon les données de la fédération professionnelle France Assureurs publiés jeudi, l’encours s’élevait à 1827 milliards d’euros à fin octobre.
Quelque 18 millions de personnes disposent d’une assurance vie, soit un capital d’environ 100.000 euros par souscripteurs, souvent investi dans plusieurs contrats.
Les sommes sont réparties en deux grandes catégories: les fonds euros, dont le capital est garanti et le rendement fixé chaque année par l’assureur, et les unités de compte (UC), des placements plus risqués qui n’offrent pas de garantie en capital pour l’assuré mais qui peuvent, les bonnes années, rapporter davantage.
L’assurance vie tremble sur son piédestal cette année, prise en étau par la concurrence de l’épargne réglementée et la piètre performance des marchés. Selon la Banque de France, son encours en valeur de marché a baissé de 220 milliards d’euros au premier semestre 2022, principalement sur les fonds euros.
Le retour en force de l’épargne réglementée
Le livret A, souvent présenté comme le placement préféré des Français puisque 55 millions en ont un, est loin derrière.
Avec 368,5 milliards d’euros à fin octobre selon le dernier pointage de la Caisse des Dépôts, son encours est en effet cinq fois inférieur à celui de l’assurance vie. En cause? Un plafond fixé à 22.950 euros, répondent ses détracteurs.
En réalité seuls 4,3 millions de personnes (7,8%) avaient, du fait des intérêts capitalisés, dépassé ce plafond fin 2021, selon le rapport annuel de l’Epargne réglementée de la Banque de France. Les livrets A ne sont remplis en moyenne que de 5.800 euros à fin 2021, soit seulement le quart de leur capacité.
Ce produit, garanti, défiscalisé et qui permet de récupérer ses fonds très facilement, est regardé en coin par les banques puisque la rémunération qu’elles doivent servir - 2% depuis le 1er août, et plus à venir en février prochain - pèse sur leurs marges. Ce rendement est aussi désormais meilleur que nombre de fonds euros de l’assurance vie.
Il existe d’autres produits d’épargne réglementés, comme le plan d’épargne logement (PEL, pensé pour permettre un projet immobilier), le Livret d’Epargne populaire (LEP, soumis à des conditions de ressources) ou encore le Livret de développement durable et solidaire (LDDS, dédié à l’économie sociale et solidaire, ainsi qu’aux économies d’énergie dans les logements).
Les dépôts à vue, loin d’être marginaux
S’il existe une grande variété de produits financiers en dehors de l’assurance vie et de l’épargne réglementée, une partie de l’argent des ménages n’est pas investie ou placée.
La réserve qui dort sur ces comptes courants est même supérieure à celle déposée sur les livrets A et les LDDS réunis: près de 700 milliards d’euros à fin juin, selon la Banque de France.
Cet argent, pas ou extrêmement peu rémunéré, subit plus encore que les autres placements l’impact de l’inflation, mesurée à 6,2% sur un an au mois de novembre, selon une première estimation de l’Insee mercredi.
JLD avec AFP
Livret A, LEP, LDDS : les taux d’intérêt à venir au 1er février 2023
Les rendements des livrets d’épargne réglementée vont grimper l’an prochain. Une conséquence directe de la hausse des prix, qui ne s’essouffle pas, fin 2022.
Par Thibaut LAMY capital
Journaliste placements, patrimoine
Publié le 05/12/2022 à 17h29 & mis à jour le 06/12/2022 à 11h52
Inflation oblige, la rémunération de l’épargne réglementée va continuer sur sa lancée en 2023. Les rendements du Livret A, du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) et du Livret d’épargne populaire (LEP) vont de nouveau augmenter au 1er février prochain. Une troisième revalorisation consécutive, après celles survenues le 1er février 2022 puis le 1er août de la même année, lorsque le taux du Livret A a été doublé par deux fois, pour passer de 0,5% - son plus bas niveau historique - à 1%, puis à 2%. Dans le même temps, le LEP a vu sa rémunération suivre une trajectoire exponentielle, grimpant de 1% à 2,2% le 1er février 2022, puis à 4,6% au 1er août. S’il est encore impossible de s’avancer avec certitude sur les taux de ces produits d’épargne au 1er février prochain, l’inflation provisoire pour le mois de novembre communiquée par l’Insee permet déjà d’anticiper leurs niveaux assez finement.
Vers un rendement de 3,30% pour le Livret A et le LDDS
Car la rémunération du Livret A est en partie basée sur la hausse des prix à la consommation. Plus précisément sur la moyenne de l’inflation annuelle hors tabac des six derniers mois. Le taux du Livret A devant être annoncé par Bercy, sur recommandation de la Banque de France, aux environs du 15 janvier, l’inflation prise en compte dans la formule de calcul est celle observée entre les mois de juillet et décembre 2022. Après 6,2% en juillet, 6% en août, 5,7% en septembre puis 6,3% en octobre, la hausse des prix a atteint 6,2% en novembre. Une donnée encore provisoire qui doit être confirmée le 15 décembre. Soit une moyenne de 6,08%. Autre élément entrant dans la formule de calcul : la moyenne des taux interbancaires (€STR) sur la même période - de juillet à décembre -, de 0,36% à la date du 2 décembre. Ascendante au gré des relèvements de taux orchestrés par la Banque centrale européenne, elle devrait atteindre environ 0,50% sur la période.
En tablant sur une inflation hors tabac à 6,1% sur le deuxième semestre 2022, le taux du Livret A - qui n’est autre que la moyenne de ces deux variables - pourrait ainsi grimper à 3,3% ((6,1 + 0,5) / 2) au 1er février 2023. Un plus haut depuis plus de 13 ans. La rémunération du LDDS serait identique, puisque calquée sur celle du Livret A.
Plus de 6% d’intérêts sur le LEP
Du mieux pour les détenteurs d’un Livret A ou d’un LDDS, mais bien plus encore pour les titulaires d’un Livret d’épargne populaire. Car le taux du LEP correspond à celui du Livret A relevé d’un demi-point ou à l’inflation si elle lui est supérieure. Autant dire que le rendement de ce produit réservé aux contribuables disposant de revenus limités (20.297 euros de revenu fiscal de référence 2020 pour un célibataire qui l’ouvre en 2022) devrait culminer à 6,1%. Un plus haut depuis 1985.
Epargne : les placements gagnants et perdants de 2022
Après deux années hors-norme, crise sanitaire oblige, les placements financiers des Français devraient nettement baisser en 2022, de l’ordre de 36%. Voici les produits qui, dans ce contexte, vont tirer leur épingle du jeu et les autres.
Coup de frein attendu sur les placements financiers des ménages français ! Après deux années 2020 et 2021 exceptionnelles, dans tous les sens du terme, le taux d’épargne, c’est-à-dire la part du revenu disponible brut que les ménages n’utilisent pas pour consommer, devrait continuer à reculer en 2022. Le déclenchement de la crise sanitaire, en 2020, l’avait vu dépasser les 21%, du jamais vu. Il est retombé à 17% fin 2021 et « devrait se rapprocher de la normale, à 14,9% », anticipe le macroéconomiste Cyril Blesson, associé au sein du cabinet spécialisé PAIR Conseil (1) qui nous dévoile ses projections.
Conséquence : les flux de placements financiers des épargnants français devraient se situer en net recul, passant de 172 milliards d’euros en 2021 (après 191 milliards en 2020) à 110 milliards d’euros en 2022. Soit une baisse de 36% environ. A condition, bien sûr, qu’il n’y ait pas de nouveaux confinements.
Quels sont les placements qui pâtiront de ce recul attendu ? L’épargne liquide et sécurisée (comptes de dépôts, livrets bancaires, Livret A, etc) continuera-t-elle à se tailler la part du lion ? L’assurance vie va-t-elle poursuivre sur sa lancée de 2021 ? Voici des éléments de réponse.
Les dépôts à vue vont-ils rester les grands gagnants ?
56 milliards d’euros : c’est, selon l’estimation de PAIR Conseil, les flux vers les dépôts à vue l’an passé. Pour l’essentiel, des salaires qui s’accumulent sur les comptes courants, à défaut d’être dépensés ou placés. Le phénomène n’est pas nouveau. Il est symptomatique de la baisse d’appétence des épargnants pour des placements certes rémunérés, mais de plus en plus faiblement. Mais il a encore été accentué par la crise sanitaire, qui a freiné les dépenses de consommation.
De ce point de vue, 2022, si de nouveaux confinements ne viennent pas interrompre brutalement la reprise de la consommation, devrait marquer un début de retour à la normale. PAIR Conseil table sur un flux de 34 milliards d’euros vers les dépôts à vue, en baisse de près de 40% contre 36% en moyenne pour tous les placements financiers.
Les livrets bancaires rémunérés, y compris l’épargne réglementée, devraient mieux résister. Toujours selon les projections de PAIR Conseil, les Français y déposeront cette année quelque 41 milliards d’euros, contre 51,6 milliards en 2021, soit une baisse de 20%. Ce notamment grâce à la bonne tenue de l’épargne réglementée.
Epargne réglementée : l’année du LEP ?
Il n’y a plus vraiment de suspense. Vendredi prochain, jour d’officialisation par l’Insee du chiffre de l’inflation pour décembre 2021, le gouverneur de la Banque de France devrait recommander au gouvernement d’appliquer la formule de calcul du taux du Livret A, et donc de remonter son rendement annuel net de 0,5 à 0,8% au 1er février. Ce n’est pas tout, selon Cyril Blesson : ce taux devrait logiquement être relevé une seconde fois et dépasser 1% le 1er août prochain, afin de suivre l’inflation du 1er semestre 2022 qui promet de rester à des niveaux élevés, au-dessus de 2,5% en moyenne sur un an selon l’Insee.
Cette hausse va-t-elle changer la donne pour l’épargne réglementée ? Cyril Blesson le pense. Le Livret A devrait être l’unique exception à la baisse générale des flux de placements, passant d’une collecte de 16,5 milliards l’an passé à 18 milliards l’an prochain en intégrant les intérêts capitalisés. Ce malgré un rendement réel, c’est-à-dire corrigé de l’inflation, qui restera largement négatif.
Il sera également intéressant d’observer le Livret d’épargne populaire (LEP). Mal connu, mal aimé, le LEP va, pour la première fois, sortir du sillage du Livret A pour aligner sa rémunération sur l’inflation du 2e semestre 2021. Soit 2,20% net, sous réserve de confirmation par le gouvernement vendredi. Avec ce taux imbattable pour un produit liquide et sécurisé, les 8 millions de Français éligibles, sur critères de revenus, mais pas encore équipés pourraient revoir leurs arbitrages. A condition, bien sûr, que les banques jouent le jeu. « Nous anticipons une collecte en hausse sur le LEP, d’autant que la volonté des pouvoirs publics est d’en faire le nouveau symbole de l’épargne populaire, à la place du Livret A », anticipe Cyril Blesson. « Il faudra toutefois regarder la réaction des réseaux bancaires, car la clientèle éligible au LEP n’est pas forcément leur clientèle cible. »
Voici le seul livret qui vous protègera de l’inflation en 2022
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L’assurance vie sur sa lancée
Dans la lancée de 2021 (32,2 milliards d’euros captés selon PAIR Conseil), l’assurance vie devrait encore réussir une bonne année 2022, tirée par les unités de compte qui représentent désormais près de 40% de la collecte brute. Encore faut-il que les marchés ne soient pas trop chahutés : on y reviendra. PAIR Conseil anticipe une baisse de la collecte limitée à 25%, passant de 32,2 milliards d’euros en 2021 à 24,2 milliards en 2022.
Côté fonds euros, Cyril Blesson ne partage pas le pessimisme ambiant et estime que la baisse des rémunérations 2021 sera « moins prononcée qu’annoncé par certains ». Ce que semble confirmer les premiers taux dévoilés.
Deux raisons principales à cela, estime l’économiste : la hausse du Livret A et le maintien de l’inflation à un niveau relativement élevé : « Il y a un risque de réputation pour les fonds euros si le rendement moyen baisse trop fortement par rapport au Livret A et à l’inflation. Certes, les assureurs cherchent plutôt à limiter la collecte sur les fonds euros, mais ils savent aussi qu’ils restent un outil essentiel pour vendre des unités de compte. Ils vont donc être prudents. » De quoi convaincre les épargnants de continuer à abonder leurs contrats.
Bourse : de nombreuses incertitudes
Les Français et la bourse : une relation qui n’est jamais allé de soi. Au pays du Livret A, les épargnants ont historiquement eu beaucoup plus de mal qu’ailleurs (les pays anglo-saxons notamment) à investir dans des supports comportant un risque sur le capital. Et lorsqu’ils s’y aventurent, ils ont tendance à être « pro-cycliques », c’est-à-dire à acheter quand les cours montent et à vendre quand ils baissent. Résultat : rares sont les investisseurs particuliers qui gagnent de l’argent en bourse.
Certains observateurs espèrent toutefois une évolution des mentalités. Exemple : contrairement à ce qui s’était encore passé en 2018, les Français n’ont pas retirer massivement leurs billes lorsque les indices ont plongé en mars 2020, suite au premier confinement. Au contraire : une nouvelle génération d’investisseurs a sauté sur l’occasion pour faire ses premiers investissements, espérant profiter du rebond. Bien leur en a prix : le CAC 40 a progressé de près de 30% en 2021.
Comment se comporteront les marchés financiers en 2022 ? Répondre à cette question n’est pas évident. Les incertitudes sont en effet nombreuses : sur l’évolution de la pandémie, la croissance mondiale, l’inflation… « 2022 sera une année marquée par plus de volatilité sur les marchés financiers », expliquait récemment à MoneyVox Nicolas Chéron, stratégiste chez Zonebourse, qui s’attend à « une année en dents de scie », avec des oscillations de plus ou moins 10%. Cyril Blesson estime également que les marchés financiers vont être chahutés en 2022 et reste très prudent : pas de pronostic mais une hypothèse de travail, celle d’une stabilité des principaux indices boursiers en 2022.
Une chose est donc certaine : en 2022, les investisseurs vont devoir faire preuve de sang froid. Selon la Banque de France, dans son rapport semestriel sur les risques financiers publié le lundi 5 janvier; le risque d’une crise boursière est « très élevé ».
Sage décision…
Dans les finances et investissement, il est bon d’avoir des convictions mais il est important aussi de ne pas être aveuglé par ses convictions et garder pied sur terre. Si non, cela s’apparente plus à la spéculation que l’investissement.
On a le droit d’être persuadé que le Bitcoin a les mêmes propriétés que l’or en mieux et investir dans ce sens mais c’est un peu juste pour l’affirmer… du moins de nos jours jours.
On peut souhaiter ou même être persuadé que dans une situation économique, politique, militaire, financière, alimentaire, énergétique, climatique… très difficile et grave, le Bitcoin sera la solution révolutionnaire pour nous sauver ou sera tout simplement le rempart contre l’inflation. On a le droit d’être persuadé que dans une crise pareille, plus la crise s’approfondira, plus les gens se tourneront vers le Bitcoin et plus ils lui feront confiance. On peut avoir aussi d’autres croyances dans la vie.
Mon âge m’a appris qu’être intimement convaincu et avoir la confiance totale ne sont pas toujours de bons conseils dans la vie.
Il ne faut pas confondre l’investissement financier et l’investissement dans l’économie réelle, même s’il y a beaucoup de passerelles et liens entre les deux.
Après, il n’est évidemment pas interdit d’y investir avec une mise plus ou moins importante tout en restant conscient que c’est un actif risqué, volatil et virtuel tant qu’il n’a pas détrôné le dollar, l’euro, le sterling, le yuan, l’or etc et n’est pas devenu une monnaie de réserve pour les états.
Ma réaction à cette crise qui s’annonce, ne me rapproche pas pour l’instant au bitcoin.
Les ETF Bitcoins sont disponibles depuis des années en Europe : WisdomTress (depuis 2019), VanEck, 21Shares et d’autres.
Vous avez le choix en compte titres, tout comme pour l’ETH, Solana et tous les autres.
Il y a même des ETF indiciels sur des paniers de crypto.
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Epargne : plus d’un Français sur deux désormais prêt à perdre pour gagner plus
La crise sanitaire a-t-elle bousculé les habitudes des Français en matière de placements ? Peut-être… D’une part quelques centaines de milliers de nouveaux boursicoteurs ont « passé le cap » suite au premier confinement. D’autre part l’AMF constate que la proportion de Français acceptant de prendre des risques devient majoritaire. Une première.
Etude après étude, année après année, le gendarme boursier constate - et regrette - qu’une nette majorité de Français sont « risquophobes », appeurés par toute prise de risque financière, ou a minima réticents à cette idée. L’Autorité des marchés financiers (AMF) a publié mardi 7 décembre son baromètre de l’épargne et de l’investissement 2021, réalisé avec l’aide d’Audirep (1) auprès d’un panel de 2 000 Français.
Y apparaît une évolution franche concernant l’acceptation du risque en matière d’épargne. Ou plutôt concernant ces Français totalement réticents à l’idée de placer une partie de leur argent sur un support risqué. Plus précisément ceux qui se reconnaissent à la ligne « Vous refusez tout risque sur vos placements tout en sachant que la rémunération restera faible » étaient majoritaires jusqu’à présent : jusqu’à 54% en 2019, encore 50% en 2020 et… « seulement » 43% en 2021 !
Attention : cette évolution franche ne signifie pas pour autant que tous les Français vont d’un coup se jeter sur les sites boursiers ou confier leur argent à un robot de trading. Le nombre d’indécis (13% « ne savent pas » s’ils acceptent une part de risque) reste importante. Et seuls 5% acceptent une « grande part de risque dans l’espoir d’avoir la meilleure rémunération possible ». En bref : être prêt à perdre beaucoup pour gagner beaucoup reste l’apanage d’une poignée de boursicoteurs.
Mais 39% (contre 34% ces quatre dernières années) de personnes interrogées se disent effectivement ouverts à « un peu de risque dans l’espoir d’avoir une meilleure rémunération ». Plus concrètement : une part de supports en unités de compte (UC) sur une assurance vie, quelques deniers sur un Plan d’épargne en actions à côté de placements classiques et sécurisés (Livret A, PEL, etc.), voire peut-être se laisser tenter - avec modération - par une mise sur les crypto-actifs ou encore sur une plateforme d’investissement en crowdfunding.
La bourse est-elle réservée aux riches ?
Plus généralement, l’AMF relève une évolution de la perception des placements en actions. Les jeunes se penchent sur le sujet, et près d’un tiers des Français (29%, plus souvent des hommes jeunes) a déjà entendu parler des néo-brockers, ces plateformes en ligne qui cassent les prix de l’investissement en bourse.
« Une majorité de Français continue de penser que les placements en actions sont réservés à ceux qui s’y connaissent suffisamment, qu’il est nécessaire d’y consacrer beaucoup de temps ou qu’ils sont trop risqués », analyse l’AMF, avant de souligner cette double évolution récente : la part de Français estimant que la bourse est réservée aux riches est tombée de 58% à 49% en l’espace de 4 ans, et la part de Français considérant que les actions « ne rapportent rien au final » est passée de 30 à 20%.
Épargne : la hausse du taux du Livret A sera-t-elle automatique ?
L’inflation est de retour, et avec elle le taux du Livret A va être amené à évoluer, comme l’a confirmé Bruno Le Maire le 13 décembre. Quels sont les scénarios possibles ? La rémunération pourrait-elle être limitée, ou au contraire boostée, par le gouvernement ?
Le Livret A est le produit star des placements sans risques. Pourtant, sa rémunération, actuellement fixée à 0,5%, n’incite pas les épargnants à y déposer leurs économies. D’ailleurs, nombreux sont les Français qui ont fait le choix de laisser les économies réalisées depuis le premier confinement sur leur compte courant. La hausse du taux d’intérêt du Livret A va changer la donne : le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a en effet « pris l’engagement » que la rémunération du Livret A sera bien revalorisée début 2022. Mais à quelle hauteur ? Suspense.
Pourquoi la question du taux du Livret A est sur la table ?
Le taux du Livret A est déterminé par une formule de calcul, que Bruno Le Maire a lui-même qualifié de « complexe », et est révisé chaque semestre. Parmi les données utilisées pour le déterminer, le niveau d’inflation est pris en compte. Or, la hausse des prix s’est fortement accélérée, atteignant +2,8 % sur un an au mois de novembre 2021. Le Livret A, auparavant présenté comme étant un rempart contre l’inflation, ne joue donc plus son rôle avec un taux d’intérêt de seulement 0,5 % net. Résultat : le rendement réel (le rendement après inflation) de ce placement est négatif, à -2,3 %.
Pourquoi son taux ne suit-il pas l’envolée de l’inflation ? Car un autre paramètre entre en ligne de compte dans le calcul du taux du Livret A. La méthode inclut également la moyenne semestrielle de l’Ester, un indicateur bancaire. Or l’Ester navigue à sous la barre de zéro !
Malgré cette formule de calcul empêchant de coller à l’envolée de l’inflation, le retour sévère de la hausse des prix contraint le gouvernement à réagir. Mi-janvier 2022, la Banque de France déterminera le taux théorique du Livret A. Le gouverneur de la Banque de France pourra alors émettre une recommandation destinée au gouvernement, qui sera in fine le décideur. Dans les faits, Bercy pourrait donc tout à fait conserver le taux actuel de 0,50 % net, choisir le taux recommandé, voire un taux plus élevé.
Quel pourrait être le taux d’intérêt du Livret A en 2022 ?
Au vu du niveau d’inflation actuel, le taux théorique du Livret A devrait se situer aux alentours des 0,80 %, soit une hausse de 0,3 point pour les épargnants. Si cette hausse semble faible eu égard à la hausse des prix, elle représente toutefois un coût conséquent pour les banques : 460 millions d’euros pour une augmentation à 0,75 % et 920 millions pour une augmentation de 1 % selon l’agence de notation Fitch Ratings. Cet argument cumulé à d’autres, par exemple la volonté d’inciter les épargnants à prendre plus de risques dans leurs placements, pourrait amener le gouvernement à limiter la hausse du taux du Livret A au strict minimum, en optant par exemple pour un taux de 0,6 %, le taux du Livret A pouvant désormais être modulé par palier de 0,10 point, contre 0,25 auparavant.
Politiquement, opter pour une hausse limitée au strict minimum peut être difficile à tenir, en particulier en période de campagne électorale. Il est donc tout à fait envisageable que le gouvernement explore certaines alternatives. Une autre option s’offre au gouvernement : mettre l’accent sur un autre livret d’épargne réglementé, le Livret d’épargne populaire. La seule contrainte pour pouvoir prétendre au LEP est de respecter un plafond de revenus, et de se limiter à la somme de 7 700 euros d’économies. Le LEP est un produit encore trop peu utilisé par le grand public. Pourtant, il bénéficie d’une meilleure rémunération avec un taux d’intérêt actuel de 1 % net. Or le LEP est lui censé suivre l’inflation en cas de révision du taux. Sa rémunération pourrait être portée à 2% ou plus, ce qui compenserait une augmentation limitée du taux du Livret A. Un coup de pouce qui serait le bienvenu pour les ménages les plus modestes.
L’épargne est-elle keynésienne ou schumpétérienne ?
Livret A et assurance-vie ont battu des records cette année. Selon Jean-Hervé Lorenzi, poser la question de la structure et de l’origine du phénomène est fondamental pour s’assurer que l’épargne est bien suffisamment orientée vers des investissements risqués, conformément aux enjeux sociétaux et aux souhaits des entrepreneurs.
L’épargne, on le sait, est aujourd’hui abondante et devrait le rester, en raison du vieillissement des populations. Mais le vrai débat est celui de l’excès d’épargne, que la crise de 2020 n’a fait que renforcer. Dans ce contexte et avec la baisse généralisée des taux d’intérêt, les entreprises se déterminent d’abord en fonction des risques qu’elles estiment courir suivant les types d’investissement à faire.
D’une manière générale, les investissements d’expansion, d’accroissement des capacités de production, sont plus risqués que les investissements de rationalisation. Cet arbitrage dépend du climat des affaires, de l’optimisme ou du pessimisme des agents économiques. Dans les crises, l’arbitrage est orienté vers les investissements de rationalisation, moins risqués. Les décisions des entrepreneurs vont dépendre de l’interaction avec les investisseurs, auprès de qui ils empruntent et pour lesquels rendement et risque sont inséparables.
Les investisseurs sont, chacun le sait, sensibles à la prime de risque présente sur les marchés financiers. Quel appétit ont les investisseurs pour le risque ? C’est un déterminant essentiel pour des investissements risqués. Il diffère selon la culture du pays, le climat des affaires… et l’âge des investisseurs. En effet, l’avancée en âge rend généralement prudent et averse au risque, ce qui n’est pas sans poser de questions à nos sociétés vieillissantes.
Comment assurer l’adéquation, a priori difficile, entre les projets d’investissement des entrepreneurs et ceux des investisseurs ? C’est le rôle des marchés financiers, qui assurent l’intermédiation entre eux et les épargnants en redistribuant l’épargne, notamment selon les risques pris. L’État, qui joue là un rôle de régulateur des produits financiers, peut garantir certains emprunts faits par les entreprises ou limiter l’ampleur des risques pris.
Il existe deux difficultés principales, renforcées par les évolutions de ces dernières décennies. La première est liée aux exigences de rentabilité des actionnaires sur des marchés financiers mondialisés, qui pousse l’ensemble des agents économiques à prendre toujours plus de risques. La deuxième est liée au vieillissement de la population, les seniors possèdent la majorité des actifs immobiliers et financiers. Comme l’appétit au risque diminue avec l’âge, des exigences de rentabilité élevée conduisent à privilégier des investissements de rationalisation au détriment d’investissements innovants, hypothéquant la croissance à long terme.
D’autres risques sont liés à des investissements intangibles, comme la R&D. L’objectif d’une innovation de rupture est évidemment plus risqué que celui d’une innovation incrémentale. Il met en jeu tout l’écosystème de l’innovation : recherche publique, entrepreneurs, relations entreprises-universités. L’État a ici un rôle clé à jouer, comme le montrent les États-Unis où, contrairement aux idées reçues, l’Etat est très interventionniste.
Cette répartition met au cœur de la croissance économique le couple rendement-risque. Alors que la prise de risque n’a pas connu de limites dans le secteur financier, elle doit être renforcée à l’avenir dans le secteur productif. Miser sur les innovations destinées à de nouveaux produits et services reste une des clés de la croissance de long terme. L’État a ici aussi un rôle primordial à jouer pour élaborer et mettre en place les bonnes incitations.
Finalement, on peut penser que l’épargne abondante dans les décennies à venir ne permettra pas de financer les investissements nécessaires à la croissance souhaitable. Seul l’État peut donc venir stimuler et inciter les épargnants à financer des actifs risqués et, surtout, prendre sa part pour atteindre l’objectif. L’État revient au cœur de la croissance.
Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes
Épargne et placement : comment se jeter à l’eau sans risquer la noyade ?
C’est ce qui arrive parfois au bout de plusieurs années de travail, ou suite à un tournant dans sa vie professionnelle : nous sommes mutés, promus, récompensés, augmentés. Nous nous retrouvons soudainement ou progressivement en possession d’un capital différent, plus conséquent. Et la question se pose : comment gérer mon argent ? Cela survient aussi au moment d’une succession. Au-delà de la charge émotionnelle qu’un décès peut susciter, la charge mentale et fiscale peut être aussi lourde à porter, surtout lorsqu’on n’est pas habitué à gérer une épargne devenue soudainement plus pesante. Certains sites comme jepargneenligne.com vous aident à placer votre argent. Du moins, ils vous donnent quelques pistes de réflexion pour faire les bons choix.
Dites-moi qui vous êtes et je vous dirai comment placer votre argent
Il faut garder à l’esprit que votre investissement dure dans le temps. Cela signifie qu’il va vous accompagner sur une durée que vous pouvez déterminer en amont, mais qui peut être relativement importante. En d’autres termes, votre placement va devenir un élément constitutif de votre quotidien. Certaines personnes n’ont aucun problème avec cela, pragmatiques et décidées qu’elles sont. Toutefois, épargnez-vous les maux de tête si la prise de risque est une chose qui vous fait peur. En fonction de votre tempérament, votre placement devra être plus ou moins risqué. Histoire de vous… épargner quelques cheveux blancs.
Tendez vers l’investissement sur-mesure
Vous pourrez donc choisir entre différentes approches : de la plus défensive à la plus offensive. Dans le premier cas, vous êtes dans une situation où le gain est quasi-certain, mais peu élevé, le tout avec des risques de perte quasi-nuls. Dans le deuxième cas, vous miserez plus gros, quitte à remporter le pactole, en contrepartie d’un risque plus élevé de perdre de l’argent.
Outre votre personnalité, votre situation est bien sûr à prendre en compte : jeune ou futur(e) retraité(e), jeune parent(e), etc. Pensez à investir utile, en fonction de vos besoins immédiats, à courts, moyens ou longs termes.
Essayez d’avoir un coup d’avance, ou au minimum un filet de sécurité
N’ayez crainte : il ne faut pas forcément être expert(e) en la matière pour investir. Où placer son argent ? Des conseillers sont là pour vous aider. En tout état de cause, quelle que soit la direction que vous prenez, il convient de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Optez toujours pour une épargne de précaution, qui vous permettra d’assurer vos arrières. Quoi qu’il arrive, vous ne devrez jamais faire face à des difficultés insurmontables ou à une tirelire vide.
Une fois que vous aurez pris vos précautions, vous pourrez vous lancer dans différents types d’investissement : placement en Bourse, assurance-vie, investissement immobilier, Plan épargne retraite.
Les Français continuent d’épargner sans vraiment diminuer les placements les plus liquides
130 milliards de placements financiers supplémentaires en 2 ans d’après les estimations de BPCE, dont une grande partie dort sur les comptes bancaires.
Alors que le surplus d’épargne des Français était calculé à 111 milliards d’euros par la Banque de France en 2020 et est estimé à environ 60 milliards supplémentaires pour 2021, les économistes du groupe bancaire BPCE constatent que le taux d’épargne des ménages est aujourd’hui encore loin de revenir aux niveaux qui prévalaient avant la crise sanitaire.
Incertitudes permanentes
« On reste sur des plus hauts historiques en capacité d’épargne, c’est à la fois une volonté des Français et une réalité », analyse Alain Tourdjman, directeur des études économiques du groupe BPCE. Cette volonté d’épargner s’explique en effet depuis près de deux ans et le début de la crise sanitaire par un « contexte de crise permanente qui conduit les ménages à réajuster leurs perspectives à long terme, notamment en matière de retraite », selon Alain Tourdjman. D’autant qu’on évolue aujourd’hui « dans une incertitude sur le pouvoir d’achat qui est marquée par la remontée de l’inflation et par le coût du logement ».
Une épargne très peu consommée
Après deux années exceptionnelles (respectivement 21,4% en 2020 et 19,3% en 2021), ce taux d’épargne ne devrait se rapprocher de son niveau d’avant crise qu’en 2022, tout en lui restant supérieur. « Nous assistons à une normalisation lente du taux d’épargne, autour de 17% actuellement, apprès un pic de 28% début 2020 », ajoute Eric Buffandeau, directeur adjoint Etudes et Prospectives de BPCE. Les économistes du groupe bancaire estiment ainsi que le taux d’épargne devrait encore se situer à 15,7% du revenu disponible en 2022 alors qu’il ne dépassait pas 15% en 2019. « Cela signifie qu’il ne paraît pas envisageable à ce stade que la sur-épargne accumulée durant la crise alimente la croissance par un surcroît de consommation dans les mois à venir », souligne BPCE.
Les motivations d’épargne se multiplient d’ailleurs avec la hausse des prix ou la montée de la dette publique qui préoccupe beaucoup de Français. L’anticipation de poursuite de la hausse des prix de l’immobilier joue aussi alors que les banques exigent désormais un apport conséquent. Par ailleurs, le rebond récent du taux d’épargne est surtout attribué aux ménages aisés, dont la propension à consommer est naturellement plus réduite que la moyenne.
130 milliards de placements financiers supplémentaires en 2 ans
Ce comportement toujours prudent continue donc à alimenter les placements financiers qui pourraient atteindre un peu plus de 110 milliards d’euros cette année d’après les projections de BPCE, après 141 milliards en 2020 et 74,4 milliards en 2019, soit un surplus cumulé supérieur à 130 milliards sur deux ans, en comparaison d’une situation normale. Par rapport à 2020, les dépôts à vue ont diminué même si les Français gardent sur leurs comptes courants des montant historiquement élevés : près de 56 milliards à fin 2021 contre près de 74 milliards fin 2020 mais seulement 36 milliards fin 2019. Globalement, ces placements restent massivement orientés vers la sécurité et la liquidité même si l’assurance vie a retrouvé des couleurs cette année et que l’épargne-retraite a profité du succès des nouveaux PER.
Livret A
Au sujet du support d’épargne de précaution préféré des Français, le Livret A, les économistes de BPCE estiment qu’une hausse du taux de rémunération à 0,8% en février prochain, ce qui est théoriquement probable compte tenu de l’accélération de l’inflation (qui rentre dans la formule de calcul du taux), entraînerait surtout une décollecte de l’assurance vie en euros plutôt qu’une baisse des dépôts à vue. Mais comme le rappelle Eric Buffandeau, cette décision de relever ou pas le taux du Livret A, reste « éminemment politique ».
A SAVOIR
Si on s’en tient à la formule de calcul du taux de rémunération du livret A, avec une moyenne semestrielle de l’inflation pouvant dépasser 2% en décembre 2021 et un taux interbancaire de référence restant autour de -0,5%, il pourrait passer d’un taux plancher actuel de 0,5% à 0,8% au 1er février 2022.
La rémunération du Livret A est révisée deux fois par an, en février et en août, sur proposition du gouverneur de la Banque de France qui doit être acceptée par le ministre de l’Economie.
Ce projet de nouveau livret d’épargne qui évite de piocher dans le Livret A pour financer l’armée
Par Benoît LETY Publié le samedi 24 février 2024
Piocher dans le Livret A pour financer les entreprises de la défense ? L’idée ne plaît pas, y compris aux plus hauts étages de Bercy. Alors une proposition de loi PS vise à trouver une solution consensus : le livret d’épargne défense souveraineté (LEDS)…
Parmi les milliers de propositions de loi déposées ou étudiées au Parlement (côté Assemblée nationale, plus de 2 000 ont été déposées depuis les élections législatives 2022), bien peu sortent des placards pour effectivement s’imposer comme des lois en bonne et due forme. Rappelons qu’à la différence des projets de loi, portés par le gouvernement, les propositions de loi sont déposées par les députés ou sénateurs.
Le livret d’épargne défense souveraineté (LEDS) a-t-il une chance de voir le jour ? C’est une proposition de loi portée par le sénateur PS du Val d’Oise Rachid Temal et par huit autres sénateurs socialistes qui met cette idée de LEDS sur la table. Nul ne sait quelle sera l’issue de cette proposition de loi enregistrée le 20 février 2024 au Sénat mais elle a le mérite de tenter de trouver une issue à un sujet mal embarqué : le financement des PME de l’industrie de la défense en piochant (pour emprunter à ces PME) dans les fonds du Livret A et du LDDS.
Reprenons la polémique, en avance rapide : « L’argent de votre Livret A va-t-il servir à financer la défense ? », titrait MoneyVox le 8 novembre dernier, puisqu’un amendement permettant le fléchage d’une petite partie de l’épargne du Livret A vers les prêts aux PME de la défense avait été intégré dans le 49.3. Mais la mesure a été médiatisée, n’a pas plu… et le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire s’y est opposé.
Bruno Le Maire : « Je préfère qu’il y ait un produit d’épargne dédié à la défense nationale »
« Je préfère qu’il y ait un produit d’épargne dédié à la défense nationale, plutôt qu’on fasse dévier le Livret A de son objectif, même chose pour le LDDS », déclarait alors Bruno Le Maire. Finalement, cet amendement a été censuré par le Conseil constitutionnel, non pas par opposition sur le fond mais parce que cette mesure n’avait rien à faire dans une loi de finances.
Rendement, plafond… ? A définir par décret et arrêté
Rachid Temal et les sénateurs semblent avoir pris le ministre au mot. Voici donc le livret d’épargne défense souveraineté (LEDS), du moins le projet de LEDS, car cet hypothétique produit d’épargne n’en est qu’au stade de la proposition législative…
Il s’agirait donc d’un nouveau livret d’épargne réglementée, aux côtés du Livret A, du LDDS ou du LEP. Comme ces livrets, chaque particulier ne pourrait détenir qu’un seul LEDS, dont le plafond de dépôt serait à définir par arrêté et un décret en Conseil d’Etat fixerait les modalités pratiques (fixation du taux de rémunération, conditions d’ouverture, etc.). Et les versements seraient affectés à l’acquisition de titres financiers contribuant au financement de l’industrie de défense française.
Dans la série « Livret A(rmée) », après de multiples rebondissements ces derniers mois, voici l’épisode de la tentative de cohabitation de deux livrets… Dans le même temps, le sénateur LR Pascal Allizard et une soixantaine de sénateurs ont eux déposé une proposition de loi fléchant une part de l’épargne du Livret A vers les PME de la défense. Et le député Horizons Christophe Plassard et une douzaine de députés ont fait de même à l’Assemblée nationale. Suite au prochain épisode.
Je pense que ce serait un livret pour financer notre armée nationale pas pour financer des guerres en Europe et ailleurs
ÉPARGNE ET PETIT BUDGET: C’EST QUOI CETTE RÈGLE DU 50/30/20?
Julie Cohen-Heurton
Le 09/03/2024 à 8:32
Pour flécher votre épargne et gérer votre budget, il existe une « règle » qui est souvent recommandée pour réussir à économiser. Une préconisation qui veut que vous consacriez au maximum 50% de votre salaire à vos dépenses incompressibles. Explications.
Sur le papier, elle a tout pour plaire. La « règle » du 50/30/20 est un modèle budgétaire théorique qui consiste à aiguiller votre épargne pour vous permettre de mieux répartir vos dépenses mensuelles et vous donner, in fine, la possibilité de vous constituer une épargne de précaution.
Une règle qui implique de consacrer 50% de votre salaire à vos dépenses incompressibles (prêt immobilier, loyer, courses, transports ou encore facture d’électricité), 30% à vos loisirs et 20% à votre épargne.
Smic, épargne et inflation
Mais cette règle, si lisible soit-elle, n’est pas toujours simple à appliquer. Si vous faites partie des 20% de Français rémunérés au Smic (environ 1.400 euros nets par mois), placer 20% de ce montant (280 euros chaque mois) ne constitue pas le même effort que lorsque vous disposez de revenus plus conséquents.
Un pourcentage d’épargne d’autant plus difficile à atteindre en période d’inflation puisque la part liée aux dépenses incompressibles (50% de votre salaire) peut être amenée à augmenter du fait de la hausse des prix (courses alimentaires et électricité principalement).
La régularité avant tout
Les spécialistes de l’épargne s’accordent toutefois sur un point. La règle du 50/30/20 est avant tout théorique. Ce qui compte, ce n’est pas tant de respecter cet équilibre mais bien davantage de parvenir à mettre de côté de façon régulière. Placer 20, 60, ou encore 100 euros par mois dans la durée constitue aujourd’hui le meilleur moyen de se constituer une épargne de précaution sans pour autant rogner sur vos loisirs.
Ici l’idée tient au fait de ne pas se fixer d’objectifs trop ambitieux. Le risque étant de devoir piocher de nouveau en fin de mois dans l’épargne mise de côté.
Privilégier les livrets et les enveloppes à long terme
Pour atteindre un filet de sécurité financier suffisant, les experts recommandent le plus souvent de réussir à mettre de côté de 3 à 6 mois de salaire. Des fintechs qui permettent d’arrondir vos dépenses à chaque achat pour investir fleurissent actuellement sur le marché de l’épargne et se révèlent utiles pour se constituer un apport sans que cela ne représente un effort trop important.
A plus long terme, tabler sur des livrets réglementés (A, LEP, LDDS) est une option à considérer de près. D’autant que le LEP affiche actuellement un rendement de 5%.
Des supports moins liquides mais qui vous permettent de bloquer votre épargne à plus long terme afin, par exemple, de réussir à mettre de côté en vue de souscrire un prêt immobilier peuvent constituer une autre option d’épargne. A commencer par l’assurance-vie et le PER.
Dans le cas de l’assurance-vie, il est recommandé de ne pas retirer le capital constitué avant 8 ans afin de pouvoir bénéficier d’un régime d’imposition sur les gains plus attractif passé cette échéance.
Pour ce qui est du PER, votre épargne est techniquement bloquée jusqu’à la retraite, mais celle-ci peut être débloquée dans certains cas, par exemple si vous achetez votre résidence principale.
Julie Cohen-Heurton
https://twitter.com/juliecohen84
Journaliste & cheffe d’édition BFM Patrimoine
Epargne : 6 idées de placements pour protéger ses économies de l’inflation
Si, par rapport à 2023, l’inflation s’annonce moins forte cette année, la hausse des prix devrait tout de même atteindre, voire dépasser, les 2,5 %. Quels sont les placements à privilégier pour protéger son argent ?
En période d’inflation, les placements qui ne sont pas suffisamment rémunérés grignotent progressivement le patrimoine financier des épargnants. Heureusement, pour éviter ce phénomène, il est possible d’orienter ses économies vers des produits d’épargne suffisamment rémunérateurs. Face à des prévisions d’inflation pour 2024 de l’ordre de 2,5 % selon la Banque de France, quels sont les placements à privilégier pour se prémunir des effets négatifs de la hausse des prix ? Découvrez 6 idées à envisager.
Idée n° 1 : ouvrir un livret d’épargne réglementé
Livret A , LDDS, Livret Jeune, LEP… les livrets d’épargne réglementés offrent une solution de placement simple, accessible gratuitement, entièrement sécurisée et disponible à tout moment. Mieux encore : leur rémunération, nette d’impôt et de prélèvements sociaux, peut permettre de faire rempart contre l’inflation.
C’est le cas du Livret A et du LDDS, rémunérés à hauteur de 3 %, mais également du Livret Jeune pour les personnes ayant entre 12 et 25 ans, dont la rémunération est au minima de 3 %, mais peut atteindre les 4 % selon les banques, ainsi que du LEP, dont le taux actuel, 6 %, va descendre à 5 % à compter du 1er février.
Idée n° 2 : étudier l’alternative des fonds à formules
Les fonds à formules, ou produits structurés, sont des produits financiers qui peuvent permettre d’atteindre les 5 à 12 % de rendement par an. Mieux encore : « Les produits structurés offrent à l’épargnant une garantie en capital, qui peut être totale ou partielle, selon les cas » explique Stéphane van Huffel, cofondateur de la plateforme Netinvestissement. Attention : selon l’évolution de l’indice sous-jacent, il est tout de même possible de perdre tout ou partie de sa mise de départ.
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Idée n° 3 : souscrire des obligations indexées sur l’inflation
Les obligations indexées sur l’inflation, ou OII, sont des titres de créance dont la rémunération évolue en fonction du niveau d’inflation. Autrement dit : plus la hausse des prix est importante, plus le rendement servi est élevé.
En période d’inflation, il peut donc être intéressant de se tourner vers des obligations assimilables du Trésor indexées sur l’Indice des prix à la consommation, soit en France (OATi), soit en Europe (OAT€i). L’économiste Philippe Crevel prévient néanmoins : « En l’absence de hausse des prix significative, les obligations indexées sur l’inflation rapportent moins qu’une obligation classique ».
Idée n° 4 : envisager d’acheter de l’or
2 135 dollars l’once : le 4 décembre 2023, l’or a battu son propre record. Pour comparaison, en 2022, son cours était descendu à 1 600 dollars l’once, soit une progression de plus de 33 %. Attention cependant : l’évolution du cours de l’or n’est pas uniquement liée à l’inflation. D’autres facteurs géopolitiques et économiques peuvent faire grimper ou baisser son cours.
Idée n° 5 : miser sur le capital-investissement et l’equity crowdfunding
Auparavant très confidentiel, le private equity, ou capital-investissement, s’est largement démocratisé au cours de ces dernières années. Le principe ? Investir dans des entreprises non cotées dans l’objectif de réaliser une plus-value en revendant les titres quelques années plus tard.
Pour réaliser ce type d’opération, il est possible de se tourner vers certains contrats d’assurance-vie, ou de passer par une plateforme d’equity crowdfunding, qui met en relation les entreprises ayant des besoins d’investissement et les épargnants. Il est néanmoins nécessaire d’agir avec la plus grande prudence, comme le rappelle Claude Calmon, le fondateur du cabinet Calmon Partners : « Près de 90 % des startups font faillite, dont 10% dès la première année ».
Idée n° 6 : investir indirectement dans l’immobilier locatif
7 % chez Iroko Zen ou 7,5 % chez Remake Live : les rendements attendus en 2024 chez certains gestionnaires de SCPI ont de quoi attirer l’attention des épargnants. Ce type de placement consiste en l’achat de parts de Sociétés civiles de placement immobilier, qui elles-mêmes détiennent et gèrent un ensemble de biens immobiliers en location, très souvent des bureaux ou des commerces. Aussi appelé « pierre-papier », ce type de support a toutefois connu quelques turbulences en 2023, sur fond de tensions sur le marché de l’immobilier et de la construction.
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