Epargne

Je pense que la réponse est à rechercher plutôt ici:

  • « … 65 % ont été contraints de réduire leurs dépenses de consommation et 27 % ont puisé dans leur épargne »
  • « La baisse est encore plus marquée chez ceux qui rencontrent des problèmes de pouvoir d’achat »
    Et comme vous dites, « ils n’ont aucune visibilité sur leur horizon de temps ».
    Quand on n’a plus de visibilité et surtout qu’on est de plus en plus en difficulté pour boucler les fins de mois, il devient de plus en plus difficile de penser à l’argent que vous n’avez pas mais que vous devriez tout de même placer sur les marchés financiers pour votre retraite que vous voyez de plus en plus de s’éloigner de vous.
    Gardons à l’esprit qu’une partie loin d’être négligeable de la population n’a même pas accès à ce forum car ils n’ont pas forcément de quoi épargner.

Vos remarques sont valables pour le 50% qui épargne déjà en priorité (48%) dans sa résidence principale et s’il lui reste encore quelque chose à épargner, dans une assurance vie et PER (18% + 14%).

Epargne : les Français sur la défensive…
Publié le vendredi 5 janvier 2024

La tribune de Didier KLING (Président du Groupe CNCEF) et Stéphane FANTUZ (Président CNCEF Patrimoine)

Les Français sont plus fourmis que cigales. Ils ont épargné 33,2 milliards d’euros lors du second trimestre 2023. Cette épargne de précaution déjà amorcée pendant la pandémie s’installe comme une tendance durable dans le paysage financier. Ce mouvement de précaution est la traduction de fortes inquiétudes tant envers la conjoncture nationale qu’internationale. Un climat peu serein incite 73% de nos concitoyens à orienter une partie de leurs revenus en direction des produits réglementés.

On estimait d’ailleurs au début de l’automne que les livrets A et LDDS thésaurisaient 547,5 milliards d’euros à eux deux. Un chiffre record qui traduit un manque de confiance en l’avenir alors que la rémunération de cette épargne est inférieure à l’inflation. Sociologiquement, tous les niveaux de revenus remplissent le bas de laine. Les plus aisés placent jusqu’à 500 euros par mois. 10,5 millions de ménages modestes ont ouvert un Livret d’Epargne Populaire.

Cette position défensive est dictée par l’évolution des prix de l’immobilier, l’inflation et les conflits sur la scène internationale. La décollecte n’est donc pas pour demain à plus forte raison que ces différentes réserves bénéficient de la hausse des taux des produits réglementés. Les rendements sécurisés confortent donc les épargnants dans leur choix si bien d’ailleurs qu’ils profitent de la diversité des placements possibles. Outre les livrets classiques, ils ont une appétence plus marquée pour l’assurance-vie et les placements en bourse. Des orientations qui se font au détriment du marché de l’immobilier où 38% des projets sont reportés ou annulés.

Un équilibre difficile à trouver

Le Plan d’Epargne Logement, rémunéré à hauteur de 2,25%, demeure peu attrayant pour redonner une dynamique au financement du Logement. S’il permet d’obtenir plus facilement un prêt pour un achat immobilier ou des travaux, sa période de détention minimale de 4 ans ne peut répondre aux enjeux présents. Par ailleurs, il aurait fallu l’indexer sur l’inflation comme nous en avions fait la proposition pour le rendre attractif.

Les Français font bien plus qu’anticiper les coups durs et les impondérables… Ils doutent fortement de l’avenir, y compris de leur propre situation professionnelle. L’attentisme que nous traversons s’explique donc pour partie, par une diminution des liquidités en circulation conjuguée à une baisse de la consommation.

Pour autant, cette épargne sécuritaire n’a que faiblement réduit la pression sur les prix et l’inflation. Un véritable casse-tête pour les pouvoirs publics et les banques centrales qui cherchent un équilibre entre une épargne assurant le financement de l’économie et de l’autre, une croissance robuste.

Comment se projeter en 2024 ? Hélas, la propension des Français à épargner va se confirmer. Outre les aléas conjoncturels, ils citent la réforme des retraites. Promulguée récemment, elle est mal appréciée et source de replis. C’est pourquoi, ils préfèrent placer leur argent dans cette perspective et renoncer à d’autres investissements immédiats.

Enfin, les récentes annonces du Gouvernement dans le cadre du Projet de Loi de Finances pour 2024 ne modifieront pas les réflexes sécuritaires des épargnants pour l’année à venir. Ceci même alors que le taux du livret A sera plafonné à 3% jusqu’en 2025. En revanche, les Français sont partagés sur le fait de financer avec ce dernier, les entreprises du secteur de l’armement. Cumulé au Livret de développement durable et solidaire, les deux produits représentent 200 milliards d’euros potentiellement disponibles.

Un fort besoin de confiance

Alors que la transition écologique n’a cessé d’être promue comme une nécessité absolue par tous les acteurs politiques et financiers, les impératifs budgétaires de la Défense placent les établissements bancaires et les épargnants face à un dilemme éthique. C’est-à-dire d’un côté, les 200.000 emplois directs générés par l’industrie de l’armement qui pèse 8 milliards d’euros dans la balance commerciale et de l’autre, les enjeux colossaux du climat et la montée en puissance de l’investissement socialement responsable. Une ambivalence que l’Etat devra régler au plus vite, à plus forte raison que la COP 28 a marqué de nouvelles avancées en direction d’une économie mondiale moins polluante, moins carbonée, moins dépendante des énergies fossiles.

Dans cette période d’incertitudes, le besoin de confiance des Français n’a jamais été aussi fort. Cela nécessite une certaine forme de courage politique pour y parvenir. Particulièrement pour flécher et réorienter l’épargne vers l’économie réelle. La seule qui est au service des hommes, qui contribuent à leur mieux-être, à la prospérité des entreprises, aux projets du pays, à la justice sociale et à l’exigence climatique.

Assurance vie, livret bancaire… Combien faut-il investir pour gagner 1 000 euros d’intérêts ?
Par Paul ANTHONIOZ
Combien faut-il investir pour gagner 1 000 euros ?

Tous les produits d’épargne ne se valent pas. Et si vous cherchez à gagner 1 000 euros nets sur un an, certains placements vous demanderont un capital de départ beaucoup moins important que d’autres.
Lorsqu’il est question de votre épargne, le diable est dans les détails. Quelques dixièmes d’écart sur le rendement, les frais ou la fiscalité peuvent se traduire par un effort d’épargne de plusieurs dizaines de milliers d’euros supplémentaires pour un gain strictement identique.

Afin de générer un bénéfice de 1 000 euros nets sur 1 an, vous devrez par exemple investir 40 000 euros sur une assurance vie si vous optez pour un fonds euros « moyen », contre « seulement » 22 222 euros si vous sélectionnez l’un des contrats les plus performant.

La somme à investir pour obtenir vos 1 000 euros dépendra également du niveau de risque que vous êtes prêt à prendre et de la liquidité des placements pour lesquels vous optez. En général, plus un placement est risqué, ou moins il est liquide, plus son rendement potentiel sera élevé.

Investissez dans l’immobilier dès 1 000 €. Notre palmarès des meilleures SCPI
Les livrets bancaires : 42 644 euros
Au cours des 16 derniers mois, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux à 10 reprises consécutives pour tenter d’enrayer l’inflation. Une mauvaise nouvelle pour les taux des crédits immobiliers. Mais une excellente nouvelle pour certains produits d’épargne.

À commencer par les livrets bancaires qui redeviennent attractifs. Ces livrets présentent plusieurs avantages : vos fonds sont protégés par le FGDR à hauteur de 100 000 euros, vous n’avez pas de risque de perte en capital, et votre argent est accessible à tout moment.

Côté fiscalité, les intérêts des super livrets sont assujettis à une flat tax de 30%. Les taux de ces livrets peuvent aujourd’hui atteindre 2,5% voire 3%. Et certaines enseignes proposent des taux boostés allant jusqu’à 5,5% sur quelques mois.

En ce moment, le Livret Zesto de Renault Banque propose par exemple un taux boosté à 4,5% pendant 3 mois puis 2,9% au-delà. Pour obtenir 1 000 euros d’intérêt nets d’impôts avec ce placement, vous devrez investir 43 029 euros.

Autre exemple : si vous souhaitez générer 1 000 euros d’intérêt sur 1 an avec le livret d’épargne de la plateforme d’épargne en ligne Cashbee, rémunéré à 4% pendant 4 mois puis 3% au-delà, vous devrez investir 42 644 euros. Dans les deux cas, il s’agit d’un calcul indicatif car le taux des livrets bancaires est régulièrement réévalué pour tenir des conditions de marché.

Les comptes à terme : 36 166 euros
La rémunération des comptes à terme (CAT) est fixée lors de la souscription. Et cette dernière varie en fonction de la durée pendant laquelle vous acceptez d’immobiliser vos fonds. Plus votre argent est bloqué pendant longtemps, plus les rendements servis sont attractifs.

Ce placement oublié a récemment retrouvé toute sa superbe grâce à la remontée des taux directeurs de la BCE. Tout comme les livrets, les comptes à terme ont l’avantage d’être un placement sans risque, car votre capital est garanti par le FGDR à hauteur de 100 000 euros.

Les CAT ont également l’avantage de conserver un certain degré de liquidité, puisqu’en cas d’urgence, vos fonds peuvent être débloqués sous quelques semaines. Toutefois, si vous retirez vos fonds avant échéance, vous subirez une pénalité.

Là encore, les intérêts sont soumis à la flat tax. Soit 12,8% d’impôts et 17,2% de prélèvements sociaux. Le CAT sur 1 an de BoursoBank est rémunéré à 3%. Si vous souhaitez empocher 1 000 euros nets avec ce placement, vous devrez par conséquent déposer 47 619 euros.

Toutefois, certains acteurs proposent des taux encore plus attractifs. C’est notamment le cas de Raisin, qui propose un CAT distribué par Klarna Bank. Ce dernier rapporte 3,95% sur 12 mois. Pour gagner 1 000 euros d’intérêts, vous devez investir 36 166 euros.

Le plan d’épargne en actions : 14 405 euros
Le plan d’épargne en actions (PEA) vous permet d’investir sur les marchés financiers avec une fiscalité allégée. Si vous conservez votre PEA pendant 5 ans, vos gains sont exonérés d’impôts. Vous restez toutefois redevable des prélèvements sociaux (17,2%).

Ce placement est nettement plus risqué que les précédents : si vous investissez dans un ETF, c’est-à-dire un fonds indiciel, ou dans un panier d’actions sélectionnées par vos soins, et que le prix de ces actifs baisse, vous pouvez perdre tout ou partie de votre mise de départ.

En contrepartie, les rendements potentiels sont plus élevés. Par exemple : le CAC40 GR, qui correspond à l’indice vedette de la place parisienne mais en prenant en compte les dividendes versés aux actionnaires, a progressé de 8,4% par an sur la période 2011-2021.

Les performances passées ne présagent en rien des performances futures, mais si vous placez un ordre de 14 449 euros sur un PEA BoursoBank de plus de 5 ans avec des frais de courtage de 0,5%, sur un ETF CAC40 GR qui rapporte 8,4% par an, vous pourriez empocher 1 000 euros.

Mieux encore : si vous investissez via un PEA ouvert chez Fortuneo, vos frais de courtage seront plus faibles (0,2%). Dans ce cas de figure, une mise 14 405 euros pourrait vous suffire pour générer un gain de 1 000 euros nets de fiscalité sur 1 an.

Les SCPI : 26 903 euros
Autre option : les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). Le principe ? Vous achetez des parts dans un fonds immobilier. Ce dernier investit dans des biens immobiliers, les met en location, puis vous reverse une partie des loyers perçus.

Ces derniers mois, les SCPI ont fait couler beaucoup d’encre. Le secteur immobilier traverse en effet une zone de turbulence suite à la remontée fulgurante des taux d’intérêts. Toutefois, les SCPI restent une option intéressante pour un investissement à long terme.

Au cours du premier semestre 2023, les rendements servis par les SCPI s’élèvent ainsi à 4,33% en moyenne, selon les estimations de France SCPI. Et certaines SCPI, comme Iroko Zen, pourraient tirer leur épingle du jeu, avec des rendements annoncés à 7%.

Sur le plan fiscal, les rendements générés par vos SCPI sont soumis à l’impôt sur le revenu, à quoi viennent s’ajouter les prélèvements sociaux (17,2%). Si vous êtes dans la tranche des 30%, vos gains seront donc taxés à 47,2%. Sauf si vous bénéficiez du régime microfoncier.

Dans ces conditions, il vous faudra investir 43 739 euros pour obtenir un bénéfice annuel de 1 000 euros si votre SCPI vous rapporte 4,33%, et 26 903 euros si votre SCPI sert un rendement de 7,04%, comme Iroko Zen l’an passé.

Les fonds euros : 22 222 euros
Les fonds euros retrouvent eux aussi des couleurs avec la remontée des taux. Le rendement moyen de ce placement est attendu autour de 2,5% en 2023. Et les fonds les plus performants pourraient servir jusqu’à 4,5% nets de frais.

Autre point fort des fonds euros : le capital investi sur ces supports est garanti à 100%. Autrement dit, vous êtes certain de ne pas perdre votre mise de départ. Sans oublier que la fiscalité de ce placement est très attrayante.

De fait, si vous détenez un contrat ouvert depuis plus de 8 ans et que le total de vos primes ne dépasse pas 150 000 euros, vos gains sont soumis à un prélèvement forfaitaire de 7,5%, auxquels viennent s’ajouter 17,2% de prélèvements sociaux.

En cas de rachat, vous bénéficiez en outre d’un abattement de 4 600 euros pour une personne seule ou 9 200 euros si vous êtes en couple. Résultat ? Si vous souhaitez gagner 1 000 euros nets, vous devrez investir 40 000 euros sur un fonds rémunéré à 2,5%, et 22 222 euros si votre contrat sert un rendement de 4,5%.

En résumé
Dans les exemples cités, pour obtenir un rendement de 1 000 euros nets sur 1 an, vous devez investir :

42 644 euros sur les livrets bancaires – Ce placement est le moins rentable, mais c’est aussi le plus liquide et le moins risqué.
36 166 euros sur les comptes à terme – Autre placement sans risque, plus rentable que les livrets, mais vos fonds sont moins disponibles.
26 903 euros sur les SCPI – Ce placement présente un risque de perte en capital, et un faible niveau de liquidité, mais c’est l’un des plus rentables.
22 222 euros sur les fonds euros – Un placement sans risque, assez liquide, qui bénéficie d’une fiscalité attractive pour les contrats de plus de 8 ans.
14 804 euros sur le PEA – C’est de loin le placement le plus risqué, mais c’est aussi celui qui peut vous offrir les meilleurs rendements.

Epargne : près d’un Français sur deux arrive à mettre 260 euros de côté chaque mois en moyenne
information fournie parBOURSORAMA AVEC NEWSGENE•27/11/2023 à 13:01
Pour ces derniers, ce sont en moyenne 260 euros qui sont ainsi épargnés chaque mois, soit 3 120 euros par an.

Les Français qui parviennent à épargner mettent en moyenne 260 euros de côté chaque mois. Un chiffre qui varie selon les âges et dont les usages diffèrent.
L’inflation n’empêche pas les Français d’épargner. C’est ce que révèle une enquête* de Tudigo et Madeinvote. Sur les 1 000 personnes interrogées, 86 % ont indiqué mettre de l’argent de côté au moins une fois par an. Pour 35 % c’est plusieurs fois par an, et même tous les mois pour 46 % des sondés, relaye BFM Business .

Pour ces derniers, ce sont en moyenne 260 euros qui sont ainsi épargnés chaque mois, soit 3 120 euros par an. « Ce sont les plus hauts revenus qui arrivent à mettre davantage de côté chaque mois avec 600 euros et plus (8 % de ceux qui épargnent chaque mois) » , indique l’enquête. Les 50-64 ans ont l’épargne la plus modeste, avec une moyenne de 229 euros. Les moins de 35 ans arrivent à mettre davantage de côté, en moyenne 270 euros chaque mois.

Des placements peu risqués
Les objectifs diffèrent : pour 54 % des interrogés, cela permet d’augmenter leurs revenus. Les sondés de 65 ans et plus utilisent cet argent pour le financement des vacances ou assurer une certaine sécurité financière au moment de la retraite. Mais pour les plus jeunes, les motivations sont autres? « Pour 20 % d’entre eux, l’épargne vise l’acquisition de biens coûteux, tandis que 7 % l’utilisent pour initier un projet professionnel » , souligne l’enquête.

En ce qui concerne le placement, pas de grands risques : pour 65 %, l’argent est gardé sur des produits bancaires classiques, des livrets ou assurance-vie. 73 % des sondés privilégient la sécurité au rendement. Seuls 20 % investissent en immobilier et 18 % dans des entreprises cotées en bourse.

  • échantillon de 1 000 Français(e)s représentatifs de la population en termes de sexe, âge, CSP et régions qui ont été interrogés du 13 octobre au 17 octobre 2023.

© Boursorama avec Newsgene

Malgré la baisse de leur pouvoir d’achat, les ménages devraient continuer à épargner fortement

Face à une inflation galopante et un contexte géopolitique anxiogène, les Français gèrent leurs finances avec retenue et prudence. Leur taux d’épargne devrait rester élevé en 2022. Publié par Barbara Vacher aujourd’hui à 15:01 boursier.com

C’est une situation paradoxale qui s’observe dans des périodes exceptionnelles : en dépit d’une perte de leur pouvoir d’achat, les ménages ne puisent pas dans leur épargne pour consommer, mais continuent au contraire d’alimenter leurs bas de laine en limitant leurs dépenses…

Alors que normalement, l’évolution de la capacité d’épargne suit celle du niveau de vie, « on constate une décorrélation entre ces deux variables pendant les périodes de crise. Ce phénomène a été observé en 2008 avec celle des subprimes et lors de la crise sanitaire », retrace Alain Tourdjman, le directeur des études et de la prospective du groupe BPCE, qui vient de publier une enquête sur le comportement des épargnants dans un environnement inflationniste.

Singulière – en raison de son caractère sanitaire et des épisodes de confinement – la crise du coronavirus a en effet mené les Français à épargner comme jamais. Par précaution face aux incertitudes de l’évolution de la situation, mais aussi par contrainte, les ménages aisés se retrouvant avec une épargne « forcée » sur les bras alors que l’activité économique fut des semaines à l’arrêt (hôtellerie-restauration, tourisme, commerces de détail…).

170 milliards d’euros épargnés « en plus » en 2021
Au niveau national, le surplus d’épargne – c’est-à-dire le montant supplémentaire d’argent placé par les ménages par rapport à la moyenne observée en 2018-2019 – a atteint des records historiques avec 111 milliards d’euros cumulés en 2020, puis 170 Md€ cumulés estimés en 2021 (Banque de France).

Principalement concentrée entre les mains des 20% des ménages les plus aisés, cette sur-épargne a demeuré pour l’essentiel sur les comptes courants (49,2 Md€ en 2021) et sur les livrets défiscalisés (livret A, LDDS, LEP… à hauteur de 46,1 Md€ en 2021).

Dans une moindre mesure, elle a aussi été conservée en cash, et placée sur les supports en unités de comptes des contrats d’assurance vie, qui ont profité des faibles rémunérations servies par les fonds en euros.

Une sortie de crise heurtée par le retour de l’inflation
Avec la campagne vaccinale et la reprise de l’activité économique toutefois, une « phase de normalisation » des comportements d’épargne s’est amorcée l’été dernier. Après un rebondissement des dépenses de consommation en mai, et plus timidement les mois suivants, un peu moins d’argent a été mis de côté par les Français. Entre septembre et décembre, les flux vers les supports réglementés ont ainsi été négatifs, les dépôts sur les livrets A et les LDDS ayant été inférieurs aux montants des retraits.

Mais cette « normalisation » a été tuée dans l’œuf. La hausse rapide des prix à la consommation, très visible pour les ménages car concentrée sur ceux de l’énergie (essence, factures de gaz et d’électricité…), les a incités à conserver leurs réflexes anti-crise.

« Avec la remontée de l’inflation, la donne a changé », rapporte Alain Tourdjman. « Le relâchement de l’effort d’épargne a été rapidement remis en cause par la hausse des prix à la consommation, qui a pesé sur le pouvoir d’achat des Français ainsi que sur leurs perspectives de revenus futurs ».

Passée de 2,8% en décembre à 3,6% en février, l’inflation a alimenté ce besoin de conserver une épargne de précaution avant l’éclatement de la guerre en Ukraine, relève une enquête du pôle études et prospective de BPCE menée en février : la part des sondés considérant ne pas disposer d’assez d’argent de côté pour faire face à la crise (46%) enregistre une progression de trois points sur un trimestre, alors que celle-ci était stable depuis un an.

La confiance des ménages chute avec la guerre
L’arrivée du conflit russo-ukrainien a porté un coup au moral des ménages, un important moteur de la consommation. « En mars 2022, la confiance des ménages mesurée par l’Insee s’érode de six points, mais surtout les perspectives futures subissent un choc violent, en particulier la perception de leur niveau de vie futur et de l’évolution de l’inflation », souligne la dernière note de conjoncture de BPCE.

« Ce sentiment de crainte des ménages vis-à-vis de l’inflation n’a jamais été aussi important. Il est à son niveau le plus élevé depuis le début de la série de l’Insee en 1972 », souligne Eric Buffandeau, directeur adjoint des études et de la prospective du groupe BPCE.

Dans ce contexte, tout indique que les Français fassent encore preuve de retenue dans leurs dépenses et continuent d’alimenter leur bas de laine. « Le taux d’épargne va décroitre beaucoup plus lentement que prévu avant le conflit », anticipe Eric Buffandeau.

Celui-ci devrait se maintenir cette année aux alentours de 16,6%, selon les prévisions de BPCE, à un niveau inférieur aux deux années précédentes (21,4% en 2020 et 19,5% en 2021), mais qui restera au-dessus de la moyenne enregistrée avant la crise (à 15%).

Se préparer à un avenir incertain, motivation n°1 des épargnants
La confiance en berne et les craintes de l’avenir devraient guider les Français vers des placements très prudents et très liquides. Les comptes-courants et les livrets A devraient encore être fortement alimentés dans les prochains mois, anticipent les spécialistes.

Car c’est bien la peur du lendemain qui domine aujourd’hui le besoin d’épargner. Près des deux tiers des ménages citent la nécessité d’être prévoyant face à un futur incertain comme raison d’épargner, devant l’augmentation du coût de la vie (28%), à égalité avec celle de financer un projet important (immobilier, voiture), selon l’enquête de BPCE.

Le soutien financier aux enfants et petits-enfants, ainsi que se constituer un capital pour la retraite, sont aussi des motivations citées par environ un quart des sondés.

Encore faut-il avoir cependant les moyens d’économiser. Si la grande majorité aspire à épargner (88%), une minorité – les plus modestes - a de plus en plus de difficultés à mettre de l’argent de côté. En dépit de la crise du pouvoir d’achat, qui les impacte particulièrement (part des budgets alimentation et transport plus importante, proportion forte d’habitations énergivores…), 46% des ménages gagnant moins de 1.500€ mensuels considèrent qu’il leur sera possible d’épargner dans les six prochains mois, contre 67% des Français.

Livret A, PEL, assurance vie… le classement des placements préférés des Français
Thibaut LAMY - Il y a 4 h

Livret A, PEL, assurance vie… le classement des placements préférés des Français
Dans sa dernière étude, l’Insee fait le point sur les placements les plus populaires en France. Les épargnants plébiscitent le Livret A et l’assurance vie, dont la détention a augmenté depuis 2010. A l’inverse du plan épargne logement (PEL), fiscalisé depuis 2018.
La composition du patrimoine des ménages a-t-elle évolué avec la crise sanitaire ? Pas de manière spectaculaire au vu de la dernière enquête “Patrimoine” dévoilée par l’Insee, ce mardi 3 mai. Ainsi, à début 2021, 61,2% des ménages français détenaient un bien immobilier, contre 62% en 2018 et 61,7% en 2010. Et sans surprise, 57,5% des Français étaient propriétaires de leur résidence principale, contre 57,6% en 2010. Rien d’étonnant, donc, la France étant - c’est bien connu - un pays de propriétaires.

Le Livret A : près de trois Français sur quatre
Même constat pour le patrimoine financier des Français, qui n’a pas connu de bouleversement notable. Le Livret A reste ainsi leur placement préféré, puisque détenu par 73,5% des ménages en 2021, contre 68,5% en 2010. Et ce, malgré un taux d’intérêt tombé à son plus bas historique de 0,50% le 1er février 2020. Mais la surépargne provoquée par la crise du Covid-19 a probablement contrebalancé la baisse de la rémunération du Livret A, indique l’Insee : “Il est possible que le surcroît d’épargne de 2020 ait soutenu la stabilité du taux de détention de ces livrets, malgré des taux d’intérêt restés très bas sur la période.”

Une hypothèse qui tient également pour le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), l’ex-Codevi - dont la rémunération est identique à celle du Livret A - trouvant grâce auprès de 35,9% des ménages en 2021, contre 35,2% en 2018. A noter tout de même que le désintérêt relatif des Français à l’égard de ce produit défiscalisé apparaît clairement, puisqu’il était encore détenu par 39,7% des ménages en 2010.

L’assurance vie : plus de deux Français sur cinq
Preuve que le rendement ne joue pas forcément sur la popularité d’un produit d’épargne, l’assurance vie, et sa rémunération sur le fonds euros (le support à capital garanti) en constant recul (1,30% brut en 2021), continue de toucher chaque année davantage d’épargnants. Son taux de détention, de 35% en 2010, est ainsi passé à 37,4% en 2015, 39,2% en 2018 pour atteindre un pic de 40,5% en 2021.

Une évolution que l’Insee et France Assureurs (ex-Fédération française de l’assurance) attribuent à l’attrait croissant des contrats d’assurance vie multisupports qui permettent d’investir sur des actifs risqués (unités de compte) avec une espérance de gain supérieure à celle du fonds euros. “Depuis 2015, les contrats multisupports portent l’augmentation du taux de détention (…). La part des ménages qui en détiennent passe de 13,3% à 16,8%, et ces produits représentent 40,9% des (flux sur les) contrats d’assurance vie en 2021 contre 33,6% en 2015”, pointe l’institut. A l’inverse, les contrats monosupports, qui se cantonnent au fonds euros, sont progressivement délaissés par les épargnants, avec un taux de détention de 27,4% en 2021, contre 28% en 2015.

“Cette évolution vers davantage de risque peut s’expliquer par la baisse marquée des rendements garantis des fonds euros ; estimés en moyenne entre 1,0% et 1,3% en 2020, ils sont en repli continu depuis 2015 (2,5%)”, analyse l’Insee. Une évolution qu’accompagnent volontiers les assureurs qui, il convient de le rappeler, imposent depuis plusieurs années aux souscripteurs un pourcentage minimum d’unités de compte pour pouvoir accéder au fonds euros.

Le plan d’épargne logement : moins d’un Français sur quatre
Alors qu’un plan d’épargne logement (PEL) rapportait 2,50% en 2010, ce produit n’offre plus que 1% d’intérêts en 2021. Une statistique qui n’a pourtant pas empêché le taux de détention du PEL de grimper de 22,9% en 2010 à 27,5% en 2018. Mais depuis le 1er janvier 2018, c’est une tout autre histoire : les intérêts générés sur ce produit étant soumis dès la première année à la “flat tax” de 30% (dont 17,2% de prélèvements sociaux), ou au barème de l’impôt sur le revenu (plus les 17,2% de prélèvements sociaux) sur option, le plan d’épargne logement a perdu de sa superbe.

Ainsi, “depuis 2018, l’ouverture de nouveaux contrats, qui font désormais l’objet d’une fiscalisation, diminue. En témoigne la forte diminution de la détention d’épargne logement des plus jeunes depuis 2018, en baisse de 9,6 points pour les ménages dont la personne de référence a moins de 30 ans”, détaille l’Insee. Et au global, en 2021, seuls 24,7% des Français détiennent un PEL.

A noter que le compte épargne logement, encore détenu par 16,8% des ménages en 2010, ne l’est plus que par 12,5% des Français en 2021. Soit exactement un foyer sur huit. Plusieurs explications : le taux du CEL, de seulement 0,25% entre février 2020 et janvier 2022, et la fiscalisation des intérêts, identique à celle en vigueur sur le PEL depuis 2018.

Le Livret d’épargne populaire : un Français sur six
Le LEP, pour Livret d’épargne populaire, constitue là encore la preuve irréfutable que le rendement ne fait pas tout dans la diffusion d’un produit d’épargne. De 23,4% en 2010, le pourcentage de ménages détenant ce placement réservé aux contribuables déclarant des revenus modestes (20.297 euros maximum de revenu fiscal de référence 2020 pour ouvrir un LEP en 2022) est tombé à 16,4% en 2021. Une explication possible : le recul du rendement de ce placement à 1% en 2020, contre encore 2,75% net en 2013. Soit le double, tout de même, que la rémunération du Livret A à la même date.

Mais cette statistique pourrait être amenée à décoller dans les prochains mois. Tout d’abord parce que le taux du LEP est remonté à 2,2% le 1er février 2022. Mais surtout parce qu’il devrait exploser au 1er août pour atteindre au moins 4%.

Actions, obligations… : un Français sur six
Parmi les grandes catégories de placements étudiées par l’Insee, les valeurs mobilières sont elles aussi seulement détenues par un Français sur six. De 19,7% en 2010, le pourcentage de Français possédant des actions, des obligations, des parts de sociétés d’investissement à capital variable (Sicav) ou de fonds communs de placement (FCP) a reculé à 16,7% en 2021. Une proportion toutefois repartie à la hausse depuis 2018, lorsque le taux de détention était de 16%, et qui devrait se confirmer dans les années à venir, les opportunités nées de la crise du Covid-19 ayant créé des vocations chez de nombreux jeunes épargnants désireux de profiter de la rentabilité des marchés boursiers. Et à raison puisque l’indice CAC 40 a délivré une performance de 28,85% en 2021.

Immobilier, placements… Comment a évolué la composition du patrimoine des Français depuis 2018
Il y a 4 h

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Le surplus d’épargne accumulé pendant la crise sanitaire n’aura pas vraiment fait bouger les lignes. Entre 2018 (année sur laquelle portait la dernière enquête patrimoine) et 2021, la composition du patrimoine des Français est restée relativement stable, selon une enquête de l’Insee parue ce mardi. Dans le détail, 89,2% des ménages détenaient des produits financiers (hors compte chèques), 61,2% possédaient un bien immobilier et 16,2% des actifs professionnels (machines, terres, bâtiments, stocks…).

61,2% des ménages Français sont propriétaires
© Philippe Huguen - AFP
61,2% des ménages Français sont propriétaires
Au total, 93,3% des ménages possédaient au moins un actif financier, immobilier ou professionnel en 2021, tandis que 12,6% détenaient les trois à la fois et 57,6% avaient un patrimoine financier et immobilier.

Plus de six ménages sur dix propriétaires
Avec 61,2% de propriétaires en 2021, la proportion de Français possédant un bien immobilier a légèrement diminué par rapport à 2018 (-0,8 point). Dans le détail, ils étaient l’an passé 57,5% à être propriétaires de leur résidence principale, en baisse de 0,5 point en trois ans. En revanche, la part des ménages détenant un autre logement (résidence secondaire, investissement locatif…) a progressé, passant de 18,3% à 19,2%.

Sans surprise, la détention de patrimoine immobilier augmente avec l’âge. Alors que moins d’un jeune de moins de 30 ans sur cinq était propriétaire d’un logement en 2021, c’était le cas de près des trois quarts des ménages de 70 ans et plus.

L’accès à la propriété semble cependant de plus en plus difficile pour les jeunes. Au sein de la population des moins de 30 ans, la part de propriétaires a baissé de 2,4 points depuis 2018 et de 3,8 points pour les trentenaires, tandis « qu’elle est plutôt stable chez les ménages plus âgés », relève l’Insee.

A noter par ailleurs que, si l’on exclut les retraités, les propriétaires d’un bien immobilier sont les plus nombreux chez les agriculteurs (91,4%), les professions libérales (85,7%) et les cadres (75,9%). Elle est en revanche la plus faible chez les inactifs n’ayant jamais travaillé (17,7%), les ouvriers non qualifiés (32,2%) et les employés (40,7%).

Les livrets défiscalisés plebiscités
Si près de 90% des Français disposent d’actifs financiers, il s’agit majoritairement de livrets d’épargne. En 2021, 83,9% des ménages en possédaient au moins un. Non risqués, les livrets défiscalisés sont plébiscités par toutes les catégories d’âge, notamment le livret A détenu par 73,5% des ménages. Une proportion stable depuis 2018. Ils sont également 35,9% à posséder un livret de développement durable et solidaire (LDDS), 16,4% un livret d’épargne populaire (LEP) et 10,9% un livret jeune.

Deuxième placement préféré des Français hors immobilier (en nombre de personnes concernées mais premier en termes d’encours), l’assurance-vie séduit quant à elle 40,5% des ménages. C’est 1,3 point de plus qu’en 2018.

« Depuis 2015, les contrats multisupports portent l’augmentation du taux de détention: ces contrats permettent des investissements sur des supports en unités de compte qui présentent un risque de perte en capital: la part des ménages qui en détiennent passe de 13,3% à 16,8%, et ces produits représentent 40,9% des contrats d’assurance-vie en 2021 contre 33,6% en 2015 », souligne l’Insee.
En outre, « bénéficiant d’une fiscalité attractive, l’assurance-vie permet non seulement d’accumuler un patrimoine au cours de la vie, mais également de le transmettre en succession dans des conditions intéressantes ». Ce qui explique aussi que la proportion de détenteurs d’assurance-vie augmente avec l’âge.

L’épargne logement en recul
Contrairement à l’assurance-vie, l’épargne logement perd en popularité. En 2021, 30,4% des ménages détenaient un produit d’épargne logement (-2,8 points). Plus précisément, 25% étaient titulaires d’un PEL (-2,8 points depuis 2018) et 12,5% d’un CEL (-1,1 point). L’Insee explique ces évolutions par « la faible rémunération du CEL (0,50 % en 2015 puis 0,75 % depuis 2018) » ainsi que la fiscalisation de ceux ouverts depuis 2018.

Si la rémunération des PEL reste plus intéressante, les nouveaux contrats font eux aussi l’objet d’une fiscalisation moins favorable depuis 2018, ce qui diminue le nombre d’ouvertures. C’est particulièrement flagrant chez les jeunes alors que le taux de détention d’épargne logement a chuté depuis 2018 « de 9,6 points pour les ménages dont la personne de référence a moins e 30 ans », à 26,4%.

L’an passé, 16,4% des ménages détenaient également une épargne retraite. Une proportion en hausse de 0,9 point par rapport à 2018. Dans le détail, 5,7% des ménages détenaient un Plan épargne retraite (PER) et 6,9% un produit de retraite surcomplémentaire.

Enfin, 16,7% des Français détenaient des valeurs mobilières en 2021. Une proportion stable depuis 2015. Les agriculteurs (44,3%), les cadres (31,5%) et les professions libérales (29%) sont les catégories qui en possèdent le plus souvent alors qu’ils sont moins de 10% chez ouvriers ou employés.

Livret A, PEL, assurance vie : combien d’années pour doubler votre épargne sans risque ?

Sauf en cas de surprise politique ou économique, le taux du Livret A va rester à 1% pendant toute l’année 2022. Une aubaine ? Pas si sûr. A ce rythme, il faut tout de même 70 ans pour doubler votre capital… Un délai raccourci à seulement 32 ans pour le LEP ! Et avec les autres placements sans risque ?
Doubler son épargne en le déposant sur un placement vous garantissant de récupérer votre mise à tout moment ? Un mirage, en 2022, même si le rebond des taux du Livret A et consorts raccourcit évidemment le délai. Alors, pourquoi regarder le nombre d’années nécessaires pour doubler votre capital, dans un très théorique scénario de maintien des taux à leur niveau actuel ? Ce « calcul fiction » permet de comparer les performances de façon plus concrète qu’avec de biens faibles pourcentages. Simulation, en comparant les 5 produits détenus par la plus large frange de la population : le Livret A, l’assurance vie, le LDDS, le Plan d’épargne logement et le Livret d’épargne populaire.

Livret A et LDDS : décollage septuagénaire
1%, c’est mieux que 0,5%. C’est même le double ! De fait, le rebond du taux du Livret A - et automatiquement celui du LDDS, qui affiche un taux identique - est une bonne nouvelle pour les Français, qui plébiscitent ces livrets pour leur épargne de précaution. Mais ils ne permettent pas de faire fructifier votre argent au même rythme que l’envolée des prix à la consommation, puisque l’inflation était de 2,8% fin 2021 et que l’Insee prévoit désormais un pic à 3,4% en juin 2022.

Sur un Livret A ou un LDDS, le taux de rémunération de 1% est exonéré de toute imposition. Malgré la hausse récente, en prenant en compte la capitalisation des intérêts - la rémunération annuelle s’ajoute chaque année au capital, qui génère de nouveaux intérêts – il vous faudra tout de même 70 ans pour doubler l’épargne déposée sur un Livret A au taux actuel. Aussi long que le règne – en cours – d’Élisabeth II ! Mais cela reste tout de même beaucoup mieux que l’an passé : MoneyVox avait alors calculé un délai de 139 ans pour doubler votre pécule avec l’ancien taux à 0,5%.

Livret A rémunéré à 1% Capital
Au départ 10 000 €
Au bout de 5 ans 10 510 €
… 10 ans 11 046 €
… 20 ans 12 202 €
… 70 ans 20 067 €
… 100 ans 27 048 €
La simulation détaillée dans le tableau ci-dessus repose sur le principe suivant : 10 000 euros déposés à 1%, en laissant ensuite « travailler » cette épargne sans rien retirer ni déposer. Et en partant d’une hypothèse totalement théorique d’un maintien du taux à 1% pendant quasi un siècle…

Son point faible : support adapté à l’épargne de précaution (2 à 3 mois de revenus), le Livret A – tout comme le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) - ne vous permet en revanche pas de faire fructifier un capital sur le long terme.

1 000 euros sur un Livret A, ça fait combien d’intérêts en 1, 2, 5, 10 et 20 ans ?

Plus de 1 000 ans pour les livrets bancaires !
La rémunération du Livret A vous paraît faiblarde ? Comparée aux 0,09% moyens des livrets bancaires « classiques », le taux du Livret A est une aubaine ! En prenant en compte la fiscalité (prélèvement forfaitaire unique, ou flat tax, à 30%), il vous faudrait plus de 1 111 ans pour doubler votre épargne sur un livret bancaire « classique » rémunéré à 0,09% brut…

Et encore, ce taux moyen de 0,09% calculé par la Banque de France prend en compte les taux promos… Hors bonifications ponctuelles, les livrets bancaires classiques rapportent en moyenne 0,05% brut, soit 0,035% après flat tax. A ce rythme, il vous faudra très précisément 2 000 ans pour doubler votre épargne !

Assurance vie : 66 ans sur un fonds en euros
Par définition, impossible de connaître les rendements des fonds en euros lors des années à venir, et encore moins sur les décennies à venir ! Prenons le dernier taux de référence : le rendement moyen calculé par le régulateur de l’assurance, l’ACPR, 1,28% pour l’année 2020, en sachant que les rendements sont globalement stables en 2021. Il faut retrancher les cotisations sociales (actuellement à 17,2%), prélevées chaque année sur les intérêts des fonds euros.

A ce rythme, il faudrait plus d’un demi-siècle pour doubler votre patrimoine ! 66 ans, plus exactement : plus de temps qu’il en a fallu aux sondes Voyager 1 et 2 pour quitter le système solaire…

Fonds euros au taux moyen * Capital
Au bout de 5 ans 10 541 €
… 10 ans 11 112 €
… 20 ans 12 347 €
… 30 ans 13 720 €
… 66 ans 20 053 €

  • 1,28% après frais de gestion, selon l’ACPR, en 2020, environ 1,06% net après cotisations sociales annuelles (17,2%)

Son point faible : le fonds en euros de l’assurance vie est irrémédiablement sur une pente déclinante. Jusqu’à quand ? Impossible d’y répondre. Même si les rendements 2021 sont moins « mauvais » qu’attendu, il est aujourd’hui difficile d’obtenir de « bonnes » performances à long terme sans miser en partie sur les unités de compte.

Le palmarès des taux 2021 de l’assurance vie

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PEL : 40 ans pour les anciens, 100 ans pour les nouveaux
Vous faites partie des chanceux qui ont ouvert un Plan épargne logement avant mars 2011 ? Double jackpot ! D’une part votre PEL fait partie de l’ancienne génération de plans, sans durée de vie maximale (15 ans maximum depuis mars 2011). D’autre part le taux contractuel de 2,5% est garanti pour toute la durée de vie du produit.

Certes, les cotisations sociales – prélevées chaque année à partir du 10e anniversaire du PEL – rognent ces 2,5%. Et les intérêts sont aussi soumis à l’impôt sur le revenu (par défaut à hauteur de la flat tax, soit 30% cotisations sociales inclues) à partir du 12e anniversaire. Mais même en réglant impôt sur le revenu et cotisations sociales chaque année, le taux net ressort à 1,75%. Imbattable actuellement pour un placement sans risque. Résultat : le capital est doublé en « seulement » 40 ans (1).

Vieux PEL rémunéré à 2,5% brut * Capital
Au bout de 5 ans 10 906 €
… 10 ans 11 894 €
… 20 ans 14 148 €
… 30 ans 16 828 €
… 40 ans 20 016 €

  • En appliquant la flat tax de 30%

Son point faible : seuls les détenteurs d’un PEL ouvert avant mars 2011 peuvent profiter d’un tel taux ad vitam aeternam… Ouvrir un PEL en 2021 offre un taux garanti de 1% (à condition de respecter les versements réguliers), les intérêts étant soumis à la flat tax (cotisations sociales et impôt sur le revenu). Autrement dit : 0,7% net d’impôt par an. A ce rythme, il faut 100 ans pour doubler un capital… soit près de 7 fois la durée de vie maximale d’un « nouveau » PEL (15 ans).

Mon PEL a 10 ans : va-t-il être clôturé ?

LEP : 32 ans mais… 2 fois plus rapide que le Livret A et l’assurance vie
Sur un Livret d’épargne populaire, impossible de démarrer avec 10 000 euros : le plafond de versements est de 7 700 euros. Partons avec 5 000 euros, rémunérés à 2,2% net de tout impôt. Résultat : dans les conditions actuelles, il faudrait 32 ans pour doubler votre épargne et dépasser le cap des 10 000 euros grâce à la capitalisation des intérêts.

Encore plus fort : avec ce taux de 2,2%, au bout de 64 ans, donc avant que l’assurance vie ou le Livret A n’aient doublé la mise de départ, le LEP l’aura multiplié par quatre !

LEP rémunéré à 2,2% Capital
A l’ouverture 5 000 €
Au bout de 5 ans 5 575 €
… 10 ans 6 216 €
… 20 ans 7 560 €
… 32 ans 10 032 €
… 64 ans 20 129 €
Son point faible : pour les ménages éligibles, le LEP est un meilleur support d’épargne de précaution que le Livret A puisque la rémunération va du simple au double. Le développement du LEP a récemment été freiné, entre autres, par la nécessité pour les détenteurs d’envoyer chaque année leurs justificatifs de ressources. Cette corvée a disparu : les justificatifs ne doivent désormais être présentés qu’à l’ouverture, puis la vérification annuelle auprès du fisc est automatisée. Dans certaines banques, il n’est même déjà plus nécessaire d’envoyer votre feuille d’impôt à l’ouverture si vous êtes éligible.

Livret A, LEP, PEL… Quel est le meilleur produit d’épargne réglementée pour vous ?

La « règle d’Einstein »
Vous vous demandez en combien d’années tel ou tel placement va vous permettre de doubler votre capital ? Il existe une formule pour y répondre, la « règle d’Einstein », ensuite simplifiée par le Dr. Albert Bartlett comme l’explique La Finance pour tous dans un article pédagogique : divisez 70 par le chiffre de votre pourcentage et vous obtiendrez le nombre d’années nécessaires pour doubler le capital. Cette formule offre un résultat arrondi mais qui permet de se faire une idée rapidement.

Un exemple. Pour un placement rémunéré à 2%, divisez 70 par 2 = 35. Le capital double en 35 ans.

Quelles alternatives à long terme, en acceptant une part de risque ?
Ces calculs sont déjà totalement théoriques pour les produits sans risque. Une telle simulation serait sans fondement pour les produits plus risqués car, par définition, les performances sont vouées à évoluer bien plus fortement d’une année à l’autre. Le symbole le plus évident étant les dernières performances annuelles du CAC40 : une envolée de 26,37% en 2019 suivie d’une baisse de 7,14% en 2020 et d’une année record à près de 29% en 2021.

Il n’empêche, si votre objectif est de faire fructifier votre épargne sur le long terme, il est actuellement difficile de faire autrement qu’en prenant des risques, mêmes mesurés. L’IEIF (2) estime chaque année les rendements de différentes familles de placement sur plusieurs décennies. Dans sa dernière édition (1980-2020), l’immobilier et les actions ressortent une nouvelle fois comme les investissements les plus rentables à long terme, malgré les soubresauts des marchés. La performance annuelle avoisine les 8% sur les 10 dernières années pour les actions et les 6% pour les SCPI. Mais attention : il est évidemment impossible de prédire les rendements futurs…

(1) Scénario retenu pour le PEL à 2,5% brut : un plan pour lequel les intérêts annuels sont soumis à la flat tax (12,8% d’impôt sur le revenu et 17,2% de cotisations sociales). Donc un plan de plus de 12 ans, pour un capital théorique de 10 000 euros au départ du scénario. Ce PEL étant « échu », aucun nouveau versement n’est effectué : l’épargne est doublée en 40 ans – avec la fiscalité applicable en 2022 - uniquement grâce à la capitalisation des intérêts.

crise quelle conséquences pour les épargnants

Epargne : avec l’inflation, les Français ont perdu 43 milliards d’euros de pouvoir d’achat

Avec la montée en flèche de l’inflation, l’argent mis de côté peut faire perdre beaucoup de pouvoir d’achat.

Alors que l’inflation atteint de nouveaux records, 1,6 % sur l’ensemble de l’année 2021, les rendements de certains placements ne cessent de chuter. C’est le cas de la majorité des fonds euros de l’assurance-vie , qui ne suffisent plus à couvrir la hausse des prix à la consommation. L’argent placé sur ces supports se dévalue donc, et les épargnants perdent progressivement du pouvoir d’achat.

Le rendement des fonds euros de l’assurance-vie au plus bas
Lorsque le niveau d’inflation dépasse le rendement d’un contrat, les épargnants voient leur argent se déprécier, entraînant une perte de pouvoir d’achat. Et c’est ce qu’il s’est passé sur l’année 2021 : l’inflation moyenne a été de 1,6 %, avec des pics dépassant les 2,5 % au cours des derniers mois de l’année. Or, les taux d’intérêt servis par les placements n’ont pas suivi. C’est notamment le cas de l’assurance-vie, et plus précisément des fonds euros à capital garanti. La Fédération des associations indépendantes de défense des épargnants pour la retraite (Faider) dénonce cette situation : selon ses estimations, ce seraient 43 milliards d’euros qui auraient été perdus l’année dernière.

Pour arriver à ces conclusions, la Faider a mis en perspective le taux d’inflation et le rendement moyen prévisionnel des fonds euros sur les contrats d’assurance-vie. Un taux qui devrait se situer aux alentours des 1 %, insuffisant donc pour compenser la hausse des prix. Et pour les années à venir ? Le niveau d’inflation devrait encore progresser selon l’Insee pour dépasser les 2 %, et les rendements des fonds euros restent incertains. Il est donc tout à fait possible que cette situation soit amenée à perdurer.

Avec la fiscalité, c’est la double peine pour les épargnants
En plus d’un rendement insuffisant, les détenteurs de fonds euros sont aussi pénalisés d’un point de vue fiscal. En effet, les gains générés sont soumis aux prélèvements sociaux de 17,2 %, et ce même si cette rémunération est insuffisante pour compenser l’inflation. La Faider milite ainsi pour que soit pris en compte le rendement réel de ces supports, inflation déduite, ce qui permettrait d’éviter un surcoût qui représente tout de même 3 milliards d’euros sur les 43 milliards de pertes estimées. Une addition salée à laquelle il faut ajouter l’éventuelle imposition sur les revenus en fonction de la tranche marginale d’imposition du foyer fiscal.

À sa décharge, l’assurance-vie n’est pas le seul placement à poser la question du rendement réel… C’est notamment le cas du Livret A. Auparavant qualifié de « rempart contre l’inflation », il a laissé ce rôle de côté pour servir principalement de tiroir en cas de pépin financier. En 2021, son taux était alors de 0,50 % net d’impôt, bien en dessous des 1,6 % d’inflation, et la récente hausse de son taux d’intérêt à 1 % ne sera pas non plus suffisante pour compenser la hausse des prix à la consommation. À l’heure actuelle, le seul véritable rempart entièrement sécurisé est le Livret d’Epargne Populaire, ou LEP. Ce placement s’adresse aux foyers modestes, avec un plafond de revenu maximal pour pouvoir y prétendre, mais permet d’obtenir un taux d’intérêt de 2,2 % net depuis le 1e février 2022.

Tribune libre
“Ne comparez pas les performances de placements qui n’ont rien à voir les uns avec les autres”

Il est toujours possible de trouver un placement qui a rapporté plus que le sien une année donnée, de se dire qu’on aurait pu faire mieux autrement. Mais gardez-vous des comparaisons hasardeuses, avertit Albert d’Anthoüard, directeur de la clientèle privée chez Nalo, pour qui la bonne recette reste une épargne diversifiée calibrée pour vos objectifs.

Chaque année, c’est la même rengaine. Certains épargnants fulminent quand ils se penchent sur les performances de leurs placements. Au départ pourtant, ils ont choisi une allocation prudente parce qu’ils ne supportaient pas l’idée de voir leur capital varier conjoncturellement à la baisse de 10 ou 20%. Mais l’année où la Bourse s’envole, ils se disent que s’ils avaient tout investi en actions… A l’inverse, quand les indices s’affolent et perdent 15% en quelques mois, les mêmes regardent avec envie les performances de l’immobilier. La finance peut faire perdre leurs repères aux plus sages !

Comparer les performances de placements qui n’ont pas le même ADN est dangereux. Les meilleures une année le sont rarement la suivante. Les Français ne raisonnent pas assez comme des investisseurs de long terme, ils pensent trop comme des spéculateurs à la recherche du produit du moment.

Tenter de faire du “Market Timing”, voilà le meilleur moyen de s’appauvrir
Arrêtez les comparaisons hasardeuses ! Mettre sur le même plan les performances d’une allocation d’actifs équilibrée et d’un fonds de Private Equity, plus risqué, est un raisonnement biaisé. L’épargnant ne regarde que ce qu’il a envie de voir, l’endroit de la médaille et non l’envers. Faire des comparaisons entre des produits qui ne présentent pas le même degré de risque ne mène à rien.

Même en Bourse, on compare parfois des choux et des carottes. La sagesse consiste à miser sur plusieurs indices différents représentant toutes les régions du monde, Eurostoxx 600, S&P 500, Nikkei 225, MSCI emerging market ou Russel 2000. Car chaque indice a ses spécificités : les valeurs du luxe représentent 17% de la capitalisation du CAC 40 alors que le S&P 500 a une coloration tech bien plus affirmée, Apple, Microsoft, Amazon et Alphabet pèsent 30% dans l’indice américain.

Beaucoup comparent les performances des marchés financiers et celles de l’immobilier. Souvent, ce match immobilier/Bourse est faussé par une grossière erreur : l’épargnant compare les performances des marchés actions, qui sont nettes de frais à celles de biens immobiliers qui ne le sont pas. Ceux qui ont investi dans un appartement locatif le savent bien, un achat immobilier génère de nombreux frais (frais de transaction, charges de gestion, de copropriété, taxe foncière, assurance…). Et puis, le temps de l’immobilier n’est pas celui des actions. Gardez-vous des comparaisons à court terme. La Bourse est bien plus volatile que la pierre. Pour que la comparaison entre marché immobilier et actions soit juste, il faut la faire sur 20 ans, pas sur 5 ans !

Une épargne est une recette personnalisée. L’important est d’utiliser suffisamment d’ingrédients et dans les bonnes proportions. Tout miser sur l’immobilier ou sur les actions françaises ferait prendre un risque excessif. La potion risque d’être amère un jour ou l’autre.

Il faut absolument comprendre ce dans quoi on investit et savoir pourquoi on le fait. Ce qui doit guider les particuliers, leur boussole, ce sont leurs projets, leurs objectifs. Pas question d’en changer comme une girouette. En fonction du moment où ils veulent récupérer leur épargne, de leurs projets - acheter une maison, financer les études de leurs enfants, préparer leur retraite -, les investissements ne seront pas dosés de la même manière. Les comparaisons simplistes risquent de vous faire perdre cette boussole.

“Ah si j’avais investi de telle manière, j’aurais gagné plus.” Oubliez ce réflexe, car c’est le meilleur moyen de ne pas atteindre vos objectifs.

Certains se comportent comme de grands enfants face à l’argent, enviant ce qui se trouve dans l’assiette du voisin, regrettant de ne pas avoir fait ceci ou cela. Il faut se méfier de soi-même. Voici 3 principes pour vous y aider :

  • Dans l’assiette du voisin, tu ne regarderas pas. Si Marie et Pierre ont le même projet immobilier que vous, ils n’ont pas forcément le même patrimoine, leur allocation d’actifs sera différente de la vôtre. Leur assiette est peut-être plus épicée, ils ont pris plus de risques et cela a pu être gagnant, comme en 2021 sur les actions. Mais cela peut aussi plomber la performance quelques mois plus tard, comme c’est le cas depuis début 2022. Eux sont peut-être prêts à supporter ces cahots, vous peut-être pas.

  • Pour la santé de ton patrimoine, une assiette équilibrée tu composeras. Pour cela, il vous faut au moins 3 couleurs : ne pas être investi sur une seule zone géographique ou une seule classe d’actifs, être diversifié au maximum. Le corps ne sera pas en bonne santé sans 5 fruits et légumes par jour. Votre patrimoine non plus sans une diversification suffisante.

  • De comparaisons trop faciles, tu te garderas. Soyez honnête avec vous-mêmes en vous rappelant la raison qui vous a poussé à investir comme vous l’avez fait. La bonne recette, c’est celle qui donne une performance cohérente avec une volatilité gérée. Revoir ses choix tous les trois mois à la quête du “coup de l’année” est la meilleure façon de perdre de l’argent.

Comment protéger son épargne?
Avec les crises qui se succèdent, la flambée des prix pèse sur toutes les classes d’actifs. Et l’épargne des Français ne dort plus, elle rapetisse. Assurance-vie, pierre-papier, Bourse… Les pistes pour trouver un surcroît de rendement.
D’une crise à l’autre. Tel pourrait être le refrain des épargnants durant ces deux dernières années: après la plus grande crise sanitaire depuis un siècle, qui a mis l’économie mondiale à l’arrêt puis au ralenti pendant de nombreux mois, ils croyaient enfin voir le bout du tunnel. Sans trop de casse grâce aux politiques très accommodantes des Etats et des banques centrales qui ont soutenu les économies nationales pendant qu’elles étaient sous cloche. Mais c’est la géopolitique qui vient maintenant menacer la croissance mondiale, avec le conflit en Ukraine et l’explosion des prix qui en découle. La guerre aux portes de l’Europe, en plus des conséquences humaines dramatiques pour les Ukrainiens, a déjà et continuera d’avoir un impact sur le patrimoine des épargnants français.

Une dynamique perturbée
Depuis plusieurs mois, l’inflation a fait son retour dans l’actualité, avec des niveaux jamais vus depuis des décennies: aux Etats-Unis, elle a atteint en février 7,9% sur un an, un pic inédit depuis… janvier 1982! En Europe, c’est moins fort, mais à peine, puisque selon Eurostat les prix ont tout de même grimpé de 6,2% en glissement annuel. La guerre en Ukraine a accentué cette situation, avec l’envolée des prix de l’énergie (pétrole et gaz), ce qui risque de perturber la dynamique de reprise mondiale post-Covid. « Le sujet à surveiller dans ce conflit - au moins autant que les négociations diplomatiques et l’avancement des combats - ce sont les prix du pétrole qui rognent le pouvoir d’achat des ménages (et donc la consommation) et “taxent” les entreprises! » analyse Jean-Jacques Friedman, directeur des investissements à Natixis Wealth Management.

Trésor de guerre
Pas vraiment de quoi inciter les particuliers à investir les 170 milliards d’euros qu’ils ont épargnés durant la crise sanitaire, selon les données de la Banque de France. Un « trésor de guerre » dont une bonne partie dort sur les comptes courants ou sur les livrets d’épargne réglementés. Mais avec l’inflation, cette épargne ne dort plus, elle rapetisse. C’est pour cette raison que Bruno Le Maire a annoncé mi-décembre une remontée du taux du livret A, une grande première depuis onze ans. « Protéger les Français contre la hausse des prix est ma priorité absolue, car je suis lucide sur l’inflation », expliquait alors le ministre de l’Economie. Depuis le 1er février, le taux du livret A - et celui du livret de développement durable et solidaire (LDDS) - est passé de 0,5% à 1%, au lieu de 0,8% comme cela aurait dû être le cas si la formule de calcul du taux avait été appliquée à la lettre. Un cadeau à double tranchant pour les 50 millions de Français détenteurs d’un livret A ou d’un LDDS: face à un niveau d’inflation estimé à 3,6%, le livret affiche toujours un rendement réel négatif. Il ne faudra donc y déposer qu’un petit volant d’épargne de précaution et investir ailleurs le reste de ses économies.

Garantir les rendements
Le problème, c’est que les épargnants se retrouvent partout confrontés au phénomène de l’inflation. A commencer par l’autre produit d’épargne préféré des Français, l’assurance-vie (plus de 1.800 milliards d’euros d’encours), dont le fonds en euros - au capital garanti - continue sa décrue: son rendement moyen devrait tourner autour de 1,2% cette année, soit moins de 1%, après impôts. « Il faut prendre des mesures fortes pour garantir la sécurité et les rendements des fonds en euros », affirme Gérard Bekerman, président de l’Afer, qui a maintenu le taux de son fonds euros à 1,7%, un des meilleurs cette année. D’autres assureurs incitent depuis plusieurs années leurs clients à augmenter la part d’unités de compte (non garanties en capital) pour améliorer le rendement global. Ou proposent des alternatives: des fonds euro croissance, qui ne garantissent le capital qu’à une date fixe définie lors de la souscription en échange d’un rendement amélioré, ou des supports très diversifiés qui cherchent le meilleur couple rendement-risque, comme le fonds Harmony Prime de BNP Paribas qui intègre du non-coté et de la dette privée. Les épargnants peuvent donc penser aux investissements non cotés, de plus en plus facilement accessibles, mais aussi à la Bourse, qui offre des profits plus élevés malgré le retour de la volatilité.

L’or retrouve son éclat
Le 8 mars dernier, l’once d’or a repassé la barre symbolique des 2.000 dollars, à 2.070 dollars, en hausse de plus de 13,5% depuis le début de l’année. Le métal jaune se rapprochait même de son record absolu de 2.075 dollars, un niveau atteint le 7 août 2020, alors que le monde était en pleine pandémie de Covid-19 avant l’annonce de la découverte d’un vaccin. Le cours est retombé sous le seuil des 2.000 dollars mais l’or reste très recherché.

Est-il trop tard pour investir dans le métal jaune à ces niveaux? « On se pose la question à chaque record, mais force est de constater que le cours monte toujours plus: 1.000 dollars en 2008, 1.350 dollars après le Brexit. Et dans une optique de moyen terme, avec les chocs énergétiques à venir et l’inflation, ça reste une bonne protection », estime Jean-François Faure, président du site aucoffre.com, qui conseille d’investir régulièrement dans le métal jaune plutôt qu’en une fois. Et pas besoin de rouler sur l’or: si un lingot coûte actuellement autour de 60.000 euros, on peut acheter de l’or physique à partir de 1 gramme (pour environ 60 euros). Ceux qui ne veulent pas s’embarrasser des soucis de stockage et des frais de conservation ni gérer une fiscalité complexe peuvent aussi passer par des ETF sur leur compte titres, comme le Gold Bullion Securities ou le SPDR Gold Trust. Ces fonds répliquent en temps réel le cours de l’once et sont très liquides.

Attrait pour la pierre
Dans le contexte actuel, l’amour immodéré des épargnants français pour l’immobilier ne se dément pas et se transmet de génération en génération. « On constate un appétit de nos jeunes entrepreneurs pour la pierre: ils aiment l’immobilier classique, mais aussi les forêts ou les vignes », note Nicolas Otton, directeur de BNP Paribas Banque Privée. De plus, les loyers ont un gros atout: ils sont indexés sur l’inflation. Alors qu’on craignait un fléchissement des SCPI de bureaux ou de commerces pendant la crise sanitaire, à cause des confinements successifs et du télétravail, il n’en a rien été: les sociétés de gestion spécialisées ont publié des taux de rendement pour 2021 de près de 4,5%, selon les chiffres de l’Aspim et de l’IEIF.

Enfin, les campagnes présidentielles françaises font habituellement trembler ou vibrer les épargnants, au fil des annonces des candidats sur la fiscalité: suppression de certaines niches ou dispositifs avantageux, alourdissement ou allègement des impôts. Cette année, les principaux sujets d’actualité sont l’impôt sur la fortune (ISF) et la possible réforme des droits de succession. Concernant l’ISF - que le président Emmanuel Macron a remplacé en 2017 par l’impôt sur la fortune immobilière, moins lourd et concernant moins de contribuables -, son retour est souhaité par les principaux candidats de gauche (Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel, Anne Hidalgo et Yannick Jadot).

Héritage en question
Autre sujet, abordé cette fois à gauche comme à droite: la réforme des droits de succession, avec un allègement en vue pour la majorité des Français. Le seuil d’abattement pour les successions en ligne directe passerait de 100.000 euros aujourd’hui à 150.000 euros avec Emmanuel Macron, à 200.000 avec Valérie Pécresse tandis que Marine Le Pen souhaite exonérer les biens immobiliers jusqu’à 300.000 euros. A gauche, les candidats souhaitent plutôt alléger la fiscalité pour les petits patrimoines, mais l’alourdir pour les plus fortunés, avec notamment un « héritage maximal » fixé à 12 millions d’euros par Jean-Luc Mélenchon. Pour affronter cet environnement pétri d’incertitudes, Challenges propose des conseils pour amortir les chocs présents et futurs sur les différentes classes d’actifs.

Les avis des experts

« Les marchés actions devraient continuer à être soutenus par des taux d’intérêt réels négatifs. Cela devrait favoriser les valeurs de croissance, qui ont la capacité de faire face à la hausse de leurs coûts en défendant leurs marges et d’être moins vulnérables à l’inévitable décélération de l’activité que nous anticipons cette année. » Edouard Carmignac, Président de Carmignac.

« Dans un contexte compliqué à court terme, il faut se projeter à long terme et diversifier les risques avec des classes d’actifs offrant des perspectives de rendements décorrélées des marchés boursiers: immobilier, non-coté… » Nicolas Otton, directeur de BNP Paribas Banque Privée.

« L’assurance-vie doit être préservée car c’est un contrat d’épargne citoyen. Ses 1 876 milliards d’euros d’encours, détenus par 18 millions de Français, financent les services publics, la transition écologique et la croissance de notre économie. » Gérard Bekerman, président de l’Afer.

Livret A, LEP, assurance vie : ces placements garantis battent-ils l’inflation ?

Alors que l’inflation devrait flirter avec les 4,5% en fin d’année, vos placements garantis soutiennent-ils la comparaison ? Et seront-ils rentables en 2024 ? Petite revue de la rémunération “réelle” de vos produits d’épargne.
Par Quentin Bas Lorant
Publié le 29/07/2023
La tendance est à la décélération. Dans sa dernière publication du vendredi 28 juillet, l’Insee fait état d’une hausse des prix de 4,3% sur un an au mois de juillet. En avril, l’inflation s’établissait à 5,9% sur un an, puis à 5,1% en mai et à 4,5% au mois de juin. En somme, les prix continuent d’augmenter, mais de moins en moins vite. La nécessité de placer son épargne à l’abri de l’inflation est donc toujours d’actualité.

D’autant plus que votre portefeuille continue à surchauffer pour les dépenses du quotidien : en juin, les prix de l’alimentaire ont encore augmenté de 12,6% sur un an, ce qui reste toutefois mieux qu’en mai (+13,7%). Heureusement, cette flambée est contrebalancée par des baisses qui s’accumulent sur d’autres postes de dépense, comme le coût de l’énergie, qui a chuté de 3,8% en juin, après un recul de 3% en mai. Tous postes confondus, c’est cette moyenne de 4,3% qui va servir d’indicateur pour évaluer l’efficacité de vos placements à vous protéger de l’inflation.

Livret A et LDDS : perdants en 2023, gagnants en 2024
Les premiers placements à regarder de près sont les livrets d’épargne réglementée : Livret A, Livret de développement durable et solidaire (LDDS) et Livret d’épargne populaire (LEP). En effet, leur rendement doit en principe suivre, au moins en partie, le niveau de l’inflation. Ainsi, si leur rémunération équivaut exactement à la hausse des prix, vous gagnez sur votre épargne ce que vous perdez en pouvoir d’achat avec votre compte courant. Ceci restera à l’état de théorie pour les prochains mois, car le ministère de l’Économie, suivant les recommandations de la Banque de France, a décidé de ne pas augmenter le taux du Livret A et du LDDS à partir du 1er août. Il restera donc à son niveau du 1er février : 3%, soit moins que le niveau de l’inflation prévu sur un an par l’Insee au mois de décembre (4,4%). Il en va de même pour le LDDS, dont le taux est identique à celui du Livret A.

Toutefois, et c’est une première, ces deux taux ont été gelés pour une période 18 mois, soit du 1er août 2023 au 31 janvier 2025. L’exécutif mise sur une baisse continue de l’inflation dans cet intervalle, pour que le Livret A et le LDDS soient rémunérés au-dessus de la hausse des prix dans le courant de l’année prochaine. Les prévisions vont pour l’instant en ce sens : la Banque de France anticipe toujours un retour à une inflation de 2,2% pour 2024 et un passage sous la barre des 2% pour 2025. À partir du 1er août, vous serez néanmoins perdant en attendant l’accalmie. En prenant en compte l’inflation anticipée ce mois-ci (4,3%), le rendement réel de votre Livret A ou LLDS à 3% est négatif : -1,3%. Ce qui devrait en revanche changer en 2024 puisque, avec un taux maintenu à 3%, un Livret A ou un LDDS fera mieux que l’inflation attendue à 2,2%. Si les anticipations de la Banque de France se confirment, le rendement réel de ses livrets passera donc à +0,8%.

LEP : imbattable jusqu’à la fin de l’année
Pour les mois à venir, la véritable arme anti-inflation restera le LEP. À partir du 1er août, il sera rémunéré deux fois plus que le Livret A et le LDDS, à 6%. Soit à peu près autant que depuis le 1er février dernier (6,1%), et donc bien au-dessus de l’inflation en cours. Face à l’inflation anticipée au mois de juillet (4,3%), le rendement réel de votre LEP est positif de 1,7%. Toutefois, son taux d’intérêt n’a, lui, pas été gelé pour un an et demi. Il risque ainsi d’être abaissé le 1er février prochain, s’il y a effectivement une retombée de l’inflation. Mais jusqu’à la fin de l’année, les 18,6 millions de Français éligibles au LEP seront les mieux armés pour mettre leurs économies à l’abri de la hausse des prix.

Assurance vie : perdante cette année sur les fonds euros
Reste le cas de l’assurance vie en fonds euros, dont le capital est garanti, comme les livrets réglementés, mais dont le rendement n’est pas fixé par les pouvoirs publics. La performance de votre contrat peut varier d’un assureur à l’autre. Pour l’heure, même si ce placement culmine à son plus haut niveau historique en termes d’encours (1.900 milliards d’euros en juin, d’après les tout derniers chiffres de France Assureurs), les fonds euros continuent de perdre du terrain face aux livrets réglementés, qui demeurent à date mieux rémunérés et plus liquides.

Fin 2022, le taux moyen servi sur les fonds euros se limitait à 1,91% selon les dernières données publiées par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). D’ici la fin de l’année, il pourrait atteindre les 2,50% selon certains professionnels. Ce qui restera encore près de deux fois en dessous du niveau actuel de l’inflation. Sans compter que cette rémunération ne prend pas en compte les prélèvements sociaux et la fiscalité éventuelle. Certes, dès aujourd’hui, certains assureurs peuvent proposer jusqu’à 3,50% de rendement, grâce à des offres à taux boostés, mais elles sont la plupart du temps conditionnées à la souscription d’unités de compte (supports mieux rémunérés, mais avec un risque de perte en capital). Une prise de risque qui n’empêchera pas votre fonds euros de faire nécessairement moins bien que l’inflation en 2023.

« Le taux du livret A peut-il être gelé 18 mois ? »… Le Conseil d’Etat va devoir trancher
Par Samuel AUFFRAY Publié le jeudi 3 août 2023
Le taux du Livret A va encore augmenter au 1er février 2023

Le taux du livret A a été maintenu à 3% par le gouvernement au 1er août par le gouvernement, contre un nouveau taux de 4,1% selon la formule de calcul. Une décision contestée par le professeur en droit public à l’Université Panthéon-Sorbonne Paul Cassia qui a déposé un recours devant le Conseil d’Etat. Une action qui a peu de chances d’aboutir selon l’expert Philippe Crevel.
Le taux du livret A a été maintenu à 3% au 1er août par le gouvernement. Pourtant, selon la formule de calcul basée en partie sur l’évolution de la moyenne de l’inflation hors tabac sur les six derniers mois, la rémunération du Livret A aurait dû passer à 4,1%. Mais le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a annoncé le 13 juillet que non seulement le taux du Livret A serait inchangé, mais qu’en plus il resterait fixé à ce niveau pour les 18 prochains mois, soit jusqu’en février 2025.

« Une promesse en faveur de l’épargnant »
Il s’agit d’« une promesse en faveur de l’épargnant » a soutenu le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. Selon lui, le blocage du taux du Livret A pourrait in fine être une bonne nouvelle pour les ménages car selon les prévisions de la Banque de France, l’inflation passerait de 5% en 2023 à 2,5% sur l’année 2024, puis « vers 2% d’ici 2025 », ce qui mécaniquement aurait fait baisser le taux du Livret A qui est révisé tous les 6 mois en temps normal. En bloquant le taux du Livret A, il s’agit selon la Banque de France d’éviter « de passer par une période de rendements volatils » du Livret A. La stabilité serait donc meilleure pour les épargnants.

De plus, une hausse du taux du Livret A au 1er août aurait été susceptible de freiner l’activité économique. « Le taux du livret A est un élément central du financement de l’économie française, particulièrement celui du logement social et de la politique de la ville, mais il joue aussi dans le coût de revient des crédits immobiliers et de ceux à destination des PME. Un taux trop élevé, alors que l’épargne réglementée n’a pas d’équivalent chez nos voisins européens, serait préjudiciable à notre activité économique et à la croissance », a souligné la Banque de France.

C’est dans ce contexte que la Banque de France et Bruno Le Maire ont estimé que des « circonstances exceptionnelles » justifiaient une dérogation avec le maintien à 3% de la rémunération du Livret A.

« C’est honteux »… Le taux du Livret A bloqué à 3% provoque la colère chez ces épargnants

Des arguments qui n’ont pas convaincu tout le monde. Le professeur en droit public à l’Université Panthéon-Sorbonne Paul Cassia, membre du Conseil d’administration d’Anticor, a déposé un recours devant le Conseil d’Etat où il est… maître des requêtes. Sur Twitter et sur TF1, il explique avoir demandé qu’une vérification soit faite sur les « circonstances exceptionnelles » invoquées et si le taux du Livret A peut être gelé pendant 18 mois.

« Une circonstance exceptionnelle doit être interprétée de manière stricte. Peut-elle être exceptionnelle si elle se répète ? », se demande-t-il. En effet, les autorités ont déjà invoqué des raisons exceptionnelles en janvier pour faire passer le taux du Livret A à 3% au lieu des 3,3% attendus par la formule de calcul.

« Je serai supris que le Conseil d’Etat suive »
« Soit on respecte l’arrêté, soit on le modifie, mais on ne fait pas ce qu’on veut », répond Paul Cassia. Sur la forme, Philippe Crevel, économiste et fin spécialiste du Livret A, comprend le recours du juriste. Mais sur le fond il ne croit pas à une remise en cause des annonces du gouvernement et de la Banque de France. « C’est dans l’air du temps de multiplier les recours juridiques, explique-t-il à MoneyVox. Je serai supris que le Conseil d’Etat suive. » L’institution bénéficie d’un délai d’un an pour se prononcer.

je dirais complémentaire au livret A et pas alternative puisque non garanti et risque de change puisque libellé en dollar et livre sterling attention !!!

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Epargne : placer son argent, est-ce vraiment suffisant pour se protéger de l’inflation ?
information fournie parMONEYVOX•25/08/2023

Cela ne vous a pas échappé : les prix grimpent depuis plusieurs mois. Résultat ? Malgré des rendements globalement en hausse, la majorité des placements font perdre de l’argent aux épargnants.

Bien que le niveau d’inflation semble ralentir depuis quelques mois, la hausse des prix devrait tout de même atteindre les 5 % sur l’année 2023 selon l’Insee. Dans le même temps, les taux d’intérêt affichés par de nombreux placements ont grimpé, à l’instar du Livret A et de sa rémunération de 3 % net depuis le 1er février. Mais, malgré cela, laisser de l’argent sur un compte épargne grignote lentement, mais sûrement, le pouvoir d’achat des ménages. Les explications.

Pourquoi épargner peut faire perdre du pouvoir d’achat ?
Fournir un apport pour un projet futur, anticiper les aléas de la vie, éviter de se retrouver dans le rouge à la fin du mois… L’épargne a de nombreuses vertus. Pour autant, il est important de souligner que placer son argent sur un contrat dédié ne permet pas nécessairement de gagner en pouvoir d’achat. Avec un niveau d’inflation élevé, cela peut même être l’inverse ! Et pour cause : le rendement d’un placement n’est pas toujours suffisant pour compenser la hausse des prix.

Sur l’année 2023, l’inflation, reflétée par l’Indice des prix à la consommation (IPC) de l’Insee, devrait atteindre les 5 %. Un niveau élevé en comparaison des dernières années, mais qui est en légère baisse, puisqu’en février 2023, la hausse des prix sur un an avait atteint les 6,3 %. Or, il est rare de trouver un support d’épargne rémunéré à 5 % ou plus afin de préserver son pouvoir d’achat, à moins d’accepter de prendre des risques, par exemple en bourse.

Concrètement, la plupart des placements actuels font donc perdre du pouvoir d’achat aux Français. Avec une inflation théorique à 5 % sur un an, un contrat d’épargne rémunéré, sur le papier, à 2 % affiche en réalité un rendement réel de -3 %. Pour obtenir ce chiffre, il suffit de déduire le niveau d’inflation, 5 %, du taux d’intérêt du contrat en question, ici 2 %.

Sur les 7 principaux placements existants, un seul affiche un rendement réel positif
Le Livret A et le LDDS attirent de plus en plus les épargnants, qui y ont respectivement déposé 24,5 et 7,87 milliards d’euros supplémentaires au cours des cinq premiers mois de l’année 2023. Au total, ce sont 542,1 milliards d’euros qui se sont accumulés sur ces livrets réglementés. Pourtant, le taux d’intérêt à 3 % net du Livret A et du LDDS, bien que revu à la hausse en février, est toujours inférieur à l’inflation, et le rendement réel de ces contrats est donc négatif.

En réalité, un seul livret d’épargne protège les épargnants de la hausse des prix : le Livret d’épargne populaire, ou LEP . En effet, sa rémunération a atteint les 6,1 % de février à juillet, et est désormais de 6 %, depuis le 1er août. En arrondissant, le rendement réel du LEP sur l’année 2023 est donc d’environ +1 %. Une performance qui semble timide, mais qui, comparée aux autres placements, fait office d’ovni.

En effet, le Livret A et le LDDS ne sont pas les seuls à afficher des rendements réels négatifs. Le site d’information financière MoneyVox a ainsi estimé que la performance d’un livret bancaire classique, déduction faite de l’inflation et en tenant compte de la fiscalité, était d’environ -4,55 %. Le PEL (-3,6 % pour un contrat récent), l’assurance-vie en fonds euros (-2,7 %), ainsi que le PER et l’épargne salariale (-2 %) font à peine mieux. Seules les SCPI arrivent proche de l’équilibre (-0,47 % avant impôts).

© Moneyvox

Epargne : cette absence de culture financière qui vous fait perdre jusqu’à 2 390 euros par an
Par Chloé FERRERERE

Un quart des Français manque de connaissances dans le secteur financier. Une réalité qui leur fait perdre près de 2 400 euros d’intérêts par an.
Un Français sur quatre (26%) « n’a pas le niveau de culture financière suffisant pour prendre des décisions éclairées en la matière », relate Allianz dans une étude publiée ce mercredi. Ce manque de connaissances les conduit à un potentiel manque à gagner pouvant aller jusqu’à 2 390 euros par an, par rapport aux investisseurs maîtrisant le sujet.

« Ce manque de connaissances peut fortement pénaliser les choix financiers des ménages »

« Un trop faible niveau de culture financière peut avoir de lourdes conséquences. En effet, sur de longues périodes d’investissement, à l’instar de l’épargne retraite, ce manque de connaissances peut fortement pénaliser les choix financiers des ménages » a déclaré Ludovic Subran, économiste en chef du groupe Allianz.

Près de 2400 euros de perte de rendement par an
Dans cette étude, Allianz met notamment en lumière les conséquences d’un faible niveau de connaissances sur les rendements des investissements choisis. Ainsi en France, le manque de culture financière coûterait « environ 2 390 euros par an à une personne ayant un faible niveau de culture financière, par rapport à une personne dotée d’un niveau moyen de connaissances en la matière ». Sur 10 ans, cette perte s’élèverait à 39 270 euros pour les personnes les moins bien informées sur le secteur financier.

Un épargnant français « bénéficiant d’une instruction financière élevée » peut ainsi générer 2 730 euros d’intérêts de plus par an qu’un épargnant dénué de culture financière, « soit presque l’équivalent du salaire mensuel moyen en France ».

PEL, assurance vie, PEP… Ces vieux placements qui valent de l’or

L’écart de niveau de connaissances est toujours présent entre les hommes et les femmes même s’il se réduit depuis 2020, explique encore Allianz. Ainsi près de la moitié des hommes (47%) se dit « confiant quant à sa situation financière personnelle » contre seulement 33% des femmes.

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« Comme le montre cette étude, sans devenir un spécialiste de la finance, il est important d’appréhender les notions économiques clés et de comprendre les bases des produits de placement, pour faire des choix de placement éclairés et optimiser au mieux ses investissements. Un épargnant disposant de quelques connaissances financières a plus de chances de faire des choix conformes à ses intérêts » explique Marion Dewagenaere, directrice d’Allianz Patrimoine et leader de l’écosystème mon avenir.

Comment compter le « coût » de l’absence de culture financière ?
La culture financière est mesurée selon des réponses à des questions sur les taux d’intérêt, l’inflation, la notion de risque et de rendement, ou encore la diversification. Ensuite, afin d’évaluer les « avantages financiers d’une bonne culture financière », Allianz a construit des « portefeuilles types idéaux en fonction du niveau de culture financière et calculé les rendements réels passés ».

« De manière générale, l’écart de rendement annuel moyen entre une personne dotée d’un faible niveau de culture financière et une personne dotée d’un niveau moyen de culture financière est particulièrement élevé, allant de 1,2% en France », lit-on dans cette étude, menée dans de nombreux pays, pas seulement en France.

Les Français plébiscitent l’épargne de précaution au détriment de l’épargne-retraite

Bien qu’ils y soient opposés, les Français estiment inévitable un nouveau relèvement de l’âge de départ à la retraite dans les prochaines années et sont inquiets sur leur niveau de vie à la retraite. Mais dans un contexte inflationniste et de tensions sociales, ils privilégient l’épargne de précaution au détriment de l’épargne-retraite.

Le Cercle de l’Épargne vient de publier les résultats d’une enquête menée du 20 au 23 février 2023 sur les Français, l’épargne et la retraite. Bien qu’ils soient opposés au report de l’âge légal de la retraite, les Français estiment inévitable un nouveau relèvement de cet âge dans les prochaines années et demeurent inquiets en ce qui concerne leur niveau de vie à la retraite. Mais dans un contexte inflationniste et de tensions sociales, les Français plébiscitent l’épargne de précaution et, en premier lieu, le Livret A, au détriment de l’épargne-retraite.

Comment les Français épargnent-ils en période d’inflation ?
En 2023, si une grande partie des Français (40 %) a conscience que la valeur de leur épargne a diminué en raison de l’inflation, ils sont près d’un tiers (31 %) à penser qu’elle n’a pas été modifiée et 14 % qu’elle a augmenté. Face à cette montée des prix, 22 % des Français interrogés déclarent avoir accru leur effort d’épargne, alors que 65 % ont été contraints de réduire leurs dépenses de consommation et 27 % ont puisé dans leur épargne.

En 2023, le Livret A arrive en tête des placements jugés les plus intéressants par les Français (65 %), devant l’immobilier locatif (60 %) et l’assurance vie (56 %). En effet, le Livret A est considéré comme un placement efficace pour lutter contre l’inflation, en raison principalement du relèvement récent de son taux à 3 %.

Les Français et la retraite
Les Français, surtout les femmes et les personnes aux revenus modestes, restent inquiets pour leur niveau de vie à la retraite : près des deux tiers d’entre eux (65 %) estiment que leurs pensions sont ou seront insuffisantes pour vivre correctement. Mais la priorité donnée à l’épargne de précaution nuit à l’épargne-retraite : alors qu’ils étaient 59 % à épargner pour leur retraite en 2019, les Français non retraités sont aujourd’hui seulement un peu plus de la moitié à le faire. La baisse est encore plus marquée chez ceux qui rencontrent des problèmes de pouvoir d’achat. L’achat la résidence principale reste le premier réflexe pour préparer sa retraite (48 %), devant l’assurance vie (18 %) à égalité avec l’investissement immobilier locatif. Les produits d’épargne retraite suivent en recueillant 14 % des suffrages.

Si 80 % des Français aimeraient partir à 62 ans voire avant, ils n’entendent pas pour autant partir avec une décote et sont 48 % à penser liquider leurs pensions seulement à partir du moment où ils rempliront les conditions pour avoir accès à une retraite à taux plein et seulement 26 % à accepter l’idée de partir avant avec une décote. Ainsi, ils sont 67 % à penser qu’ils ne partiront à la retraite qu’à 62 ans ou plus et ils sont même 43 % à penser ne pouvoir liquider leurs droits qu’après 64 ans.

Les Français se font peu d’illusion : bien qu’ils soient opposés au report de l’âge légal de la retraite, ils estiment inévitable un nouveau relèvement de cet âge dans les prochaines années et sont même 75 % à penser que l’âge légal pourrait être de 65 ans voire plus dans les prochaines années.

La plupart des Français (44 %) souhaite le maintien du système de retraite par répartition, mais sont tout de même 41 % à être favorables à la mise en place d’un système mixte répartition/capitalisation. Seulement 15 % se prononcent pour un système exclusivement par capitalisation.

Le portefeuille financier des Français leur rapporte en moyenne 2,06 % par an
information fournie parMINGZI•26/06/2023 à 11:42

L’Observatoire de l’Épargne Européenne (OEE) a publié la seconde mise à jour de son indice de performance de l’épargne financière des ménages Français. Sur 10 ans, la performance annuelle moyenne de l’indice s’est élevée à 2,06 %.

L’indice OEE
L’Observatoire de l’Épargne Européenne (OEE) a publié la seconde mise à jour de son indice de performance de l’épargne financière des ménages français. Cet indice se base sur la composition moyenne du portefeuille financier des ménages (donné par la Banque de France) et se décompose en sept catégories d’actifs financiers :

Les liquidités
Les obligations détenues directement et indirectement
Les fonds monétaires
Les contrats d’assurance-vie en euros
Les actions cotées détenues directement
Les autres fonds d’investissement (essentiellement fonds non-résidents et fonds immobiliers
Les contrats d’assurance-vie en unités de compte
Les actions non cotées et autres participations sont exclues du périmètre en raison du manque de méthode fiable pour suivre la valorisation de ces catégories d’actifs financiers et du fait que la détention de ces actifs s’apparente plus à la possession par les entrepreneurs de leur outil de travail qu’à de l’épargne financière.

À travers cet indice, l’OEE poursuit plusieurs objectifs :

Mieux comprendre les comportements d’épargne des ménages
Suivre la contribution de chaque classe d’actifs à la performance globale de l’épargne financière des ménages
Sensibiliser les acteurs sur l’importance de la constitution d’une épargne retraite complémentaire de long terme dans un contexte de vieillissement des populations et de réforme des retraites
Sensibiliser les épargnants sur l’importance de la diversification notamment dans un contexte de remontée de l’inflation et des taux.
La performance de l’indice OEE
Au premier trimestre 2023, l’indice OEE retrouve une performance positive à + 0,29 %, après trois trimestres de performance négative. La performance est portée quasi exclusivement par les produits de taux. Toutefois, sur un an, la performance de l’indice reste légèrement négative en nominal à - 0.8% (contre - 0.7% le trimestre précédent). La reprise observée sur les marchés d’actions et obligataires n’a pas encore produit son effet sur le portefeuille d’actifs financiers des ménages.

Sur 10 ans, la performance annuelle moyenne de l’indice s’est élevée à 2,06 %. Les produits de fonds propres ont contribué à près de la moitié de la performance (45 %) alors qu’ils ne représentent que 20 % en moyenne du portefeuille financier des ménages.

Il y a eu dix trimestres (du 2ième trimestre 2018 au 2ième trimestre 2019 et tous les trimestres depuis 2022) pendant lesquels la croissance annuelle de l’indice était inférieure à l’inflation, le niveau le plus bas étant atteint au premier trimestre 2023.

Les variations de poids des différentes classes d’actifs dans le portefeuille des ménages restent de faible ampleur et ont donc peu d’impact sur la performance globale de l’indice. Les produits de taux représentent 64 % des encours (assurance vie en euros : 25 %, livrets : 21 %, les dépôts à vue : 17 %), les produits de fonds propres 35 % (actions non cotée : 20 %, assurance vie en unités de compte : 8%) et les autres produits 1 %.

LIVRET A: LE PATRON DE LA CAISSE DES DÉPÔTS PLAIDE À NOUVEAU POUR LA « STABILITÉ » DU TAUX
M.D. avec AFP
Le 08/07/2023
Selon la formule de calcul prenant en compte d’une part la hausse des prix et d’autre part les taux interbancaires, le nouveau taux du Livret A pourrait se situer à 4% ou 4,1% - contre 3% aujourd’hui. Mais Eric Lombard défend un statu quo en la matière.
Le directeur général de la Caisse des dépôts, Eric Lombard, a plaidé à nouveau ce samedi pour la stabilité du taux de rémunération du Livret A, fixé pour l’instant à 3%, à quelques jours d’une décision très attendue par les épargnants.

Entre les divers produits d’épargne - assurance-vie, livrets réglementés… - « il y a une question de hiérarchie des rendements à laquelle on est attentif et qui serait déformée si le taux du Livret A continuait à monter », a assuré Eric Lombard dans un entretien accordé à l’AFP lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence.

« Ce ne serait pas logique que le taux du Livret A, qui est liquide, garanti et défiscalisé soit le plus élevé » parmi les produits d’épargne, dont certains sont nettement plus risqués, et donc traditionnellement mieux rémunérés.
La Caisse des dépôts gère 60% des montants déposés par les Français sur leur Livret A ou leur Livret de développement durable et solidaire (LDDS), qu’elle réinvestit notamment dans des prêts destinés à la construction de logements sociaux.

Depuis plusieurs mois, les Français plébiscitent ces livrets d’épargne réglementés, dont le taux de rémunération est devenu nettement plus attractif en répercussion d’une forte inflation.

Un taux autour de 4% selon la formule
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire doit annoncer dans les tout prochains jours le taux de rémunération du Livret A qui s’appliquera à compter du 1er août, après avoir reçu une proposition de taux du gouverneur de la Banque de France.

Selon la formule de calcul prenant en compte d’une part la hausse des prix et d’autre part les taux interbancaires, il pourrait se situer à 4% ou 4,1%, selon le directeur du Cercle de l’épargne Philippe Creve.

Mais « on plaide pour la stabilité du taux du Livret A », a réaffirmé samedi Eric Lombard.
L’impact d’une hausse du taux de rémunération, qui est un taux d’emprunt pour les acteurs du logement social, est « massif », a-t-il averti. « Ils nous empruntent 170 milliards d’euros, donc 1% de hausse, ça coûte 1,7 milliard au logement social à un moment où il faut construire », a détaillé le directeur général de la Caisse des dépôts.