Bulle immo française

« Le risque d’une bulle immobilière est indéniable »
[i]

Clément Schaff et Mahdi Ben Jelloul sont économistes au Centre d’analyse stratégique (CAS), organisme rattaché à Matignon et chargé d’éclairer le gouvernement dans « la définition et la mise en oeuvre de ses orientations stratégiques en matière économique [et] sociale », notamment. Ils ont récemment participé à la rédaction d’une note d’analyse sur « L’évolution des prix du logement en France sur 25 ans », dans laquelle ils jugent possible l’existence d’une bulle immobilière en France.

(LaVieImmo.com) - Quelques jours après la publication de votre note, Jean-Philippe Cotis, directeur général de l’Insee contestait l’existence d’une bulle immobilière française…

Clément Schaff : Nous avons analysé l’évolution des prix des logements au cours des vingt-cinq dernières années et sommes arrivés à la conclusion que les facteurs de long terme, comme les évolutions démographiques ou les phénomènes de concentration territoriale, ne permettaient pas d’expliquer à eux seuls l’envolée qu’on observe en France depuis la fin des années 1990. En revanche, il semble acquis qu’en anticipant une poursuite de la hausse des prix, les ménages ont progressivement et artificiellement alimenté cette progression notamment les ménages déjà propriétaires qui sont en quelque sorte immunisés contre la hausse des prix – ce qui tendrait à accréditer le scénario d’une bulle. Lors de la présentation de la dernière étude de l’Insee sur les prix des logements*, Jean-Philippe Cotis a rappelé que la France, contrairement aux Etats-Unis ou l’Espagne de la fin des années 2000, ne souffre pas d’un excès d’investissement dans l’immobilier. C’est un fait, et à aucun moment notre étude n’affirme le contraire. Attention cependant, une bulle peut très bien se former sans spéculation ni investisseurs…

Parmi les facteurs de hausse des prix dont vous minimisez l’impact, le manque de logements disponible est l’un des plus fréquemment avancé pour expliquer la forte progression des dernières années…

Mahdi Ben Jelloul : Le fait que les loyers aient progressé beaucoup moins rapidement que les prix des logements anciens sur la période couverte par notre étude infirme l’hypothèse, pourtant intuitive, d’une pénurie généralisée de logements. Ce qui a un impact sur le niveau des prix, en revanche, c’est la rareté du foncier, que ce soit dans les zones les plus demandées où là où les règles d’urbanisme sont les plus contraignantes.

Est-ce à dire que les prix ne peuvent pas baisser dans les grandes villes, où le foncier est le plus rare ?

Clément Schaff : Non. Comme nous l’avons montré, les facteurs de long terme, dont la rareté du foncier fait partie, ont un impact sur le niveau des prix, mais ils n’expliquent que partiellement l’évolution constatée au cours des dix dernières années. L’exemple de Paris dans les années 1990 montre qu’une baisse est possible même dans des zones où la demande est forte et le foncier rare, dès lors que le niveau des prix s’éloigne trop fortement des « fondamentaux ». Aucun marché n’est réellement fermé…

Mahdi Ben Jelloul : Nous ne sommes pas en train de dire qu’une bulle s’est formée, ni qu’elle va nécessairement éclater. Il est d’ailleurs peu probable, si le scénario d’une bulle immobilière française venait à se vérifier, que les prix chuteraient de manière rapide. Même dans les années 1990, le mouvement de correction s’est étalé sur plusieurs années (baisse de 40% en termes réels entre 1991 et 1998). Cela dit, même s’il est indéniable que le risque existe, il est par essence impossible de prouver l’existence d’une bulle tant qu’elle n’a pas commencé à se dégonfler… [/i]

Le CAS persiste et signe.

bonsoir a tous

merci nico pour tes postes tres interesant. MEDITATION ET ENCORE MEDITATION.pour tout personnes prevoyant une baisse.

werner

Bonsoir,

2 sources informant de la baisse des transactions :

  • dans le neuf ;
  • dans l’IDF.

http://votreargent.lexpress.fr/immobilier/logements-neufs-les-ventes-en-baisse-l-offre-en-hausse_158529.html?xtor=EPR-55

http://www.directgestion.com/sinformer/filactu/10623-immobilier-que-cache-la-baisse-des-volumes-de-transactions

Par ailleurs, j’ai vu que le dernier MVVA (Mieux vivre votre argent) contenait un dossier immo au ton résolument baissier :slight_smile:

Bonjour Nico, bonjour tous

Je n’ai pas la même lecture que toi sur le ton résolument baissier.
Dans son édito Jean-François Filliatre semble plus indécis

.

[quote="et en parlant du PTZ il "]

Ce qui revient en pratique à encourager la hausse des prix à court terme. Et à retarder leur inévitable baisse.[/quote]

Je te rassure, comme toi je pense que l’immobilier est très cher… trop cher. mais ce n’est pas au travers de cet édito que je peux me faire une idée sur l’évolution du marché immobilier dans les mois à venir.

Bonjour,

Oui le terme « résolument » est de trop.
Disons qu’il n’est clairement pas haussier!

La conclusion de l’édition est quand même : « A retarder leur inévitable baisse ».
Le PTZ+ a effectivement alimenté les prix à la hausse.

Combien de milliards l’Etat voudra t’il dilapider pour empêcher l’éclatement de la bulle ?
La situation des finances publiques est catastrophique.

Bonjour à tous…
bulle immo je veux bien, mais les avis sont contradictoires, notamment l’INSEE et le CAS (centre d’analyses stratégiques)…
de plus, en passant hier devant l’agence immo la foret: 500 embauches sont prévues …?!
dans tous les cas, wait and see: je reste loin des fonds immos dans mes portefeuilles!

La fin de la récréation a sonné les amis :

09/06 | 14:35 | mis à jour à 14:42 | Martine Denoune

Immobilier : les prix à nouveau négociables
Le marché de l’immobilier résidentiel devient disparate selon les régions, estime le réseau d’agences immobilières Laforêt. Les négociations de prix pourraient s’intensifier dans les prochains mois.

«En raison des différences locales, on ne peut pas parler d’un marché immobilier unique au niveau national avertit Elix Rizkallah, président du réseau d’agences immobilières Laforêt Franchise (750 points de vente). Dans ces conditions, les prix moyens établis pour la France entière ou la province, ne sont guère significatifs ». Cette position tranche quelque peu avec celle d’un autre réseau de franchisés, Guy Hoquet(500 agences en France), qui communiquait hier sur des prix moyens pour toute la province. Et surtout reste très optimiste sur le marché de l’immobilier résidentiel en ne s’attendant à aucune baisse de prix cette année.

Ce n’est pas vraiment l’avis de Laforêt : sur les vingt deux régions françaises, neuf affichent malgré tout un léger recul des prix. Son calcul des prix s’appuie sur deux sources issues du terrain. D’une part, les ventes réalisées par le réseau, soit les 8.000 avant contrats signés par son intermédiaire entre le 1er janvier 2011 et le 30 avril 2011. D’autre part, les biens pour lesquels ces agences ont reçu un mandat non exclusif et qui ont été vendus par d’autres, soit quasiment 22.000 transactions. Nous le voyons, son calcul est établi sur le premier quadrimestre, alors que Guy Hoquet arrête ses statistiques au premier trimestre 2011.

Sur les neuf régions enregistrant un repli des prix moyens des appartements anciens, figurent l’Auvergne avec un score de -2,05% pour un prix moyen de 1.430 euros/m2, la Lorraine avec un recul de -1,76% pour un prix moyen de 1.728 euros/m2 et la Picardie avec une baisse de 1,70% pour un prix moyen de 2.425 euros/m2.Certes ces variations sur quatre mois ne sont pas catastrophiques. Mais si elles venaient à se renouveler périodiquement, le cap de 10% de recul pourrait être atteint d’ici la fin de l’année.
Jusqu’à 20 % de marge de négociation

Justement pour les prochains mois, les agences de ce réseau s’attendent à un marché plus difficile.** « Le renchérissement des prêts immobiliers, la disparition de la déductibilité des intérêts d’emprunt, le niveau des prix contribuent à la désolvabilisation des acquéreurs potentiels » reconnaissent en choeur ces professionnels.** A Paris, par exemple où le seuil de 8.100 euros le mètre carré vient d’être franchi, les clients se font plus exigeants. « Le standing de l’immeuble devient un critère essentiel constate Laurent Da Costa, installé dans le XI° et dans le XII° arrondissement. A la différence d’un appartement où ils peuvent effectuer des travaux d’amélioration, les particuliers deviennent très vigilants sur l’état des parties communes ».

A Paris ou en province, ces professionnels s’attendent que les négociations s’accentuent d’ici la rentrée. Un vendeur a généralement besoin d’un délai de trois mois pour lâcher du lest. A ce terme, de sérieuses révisions de prix pourraient s’imposer pour qu’une affaire se signe. **Comprenez des valeurs minorées de 15 à 20% par rapport aux prix affichés dans les agences. **D’autant que l’incertitude liée à l’échéance présidentielle a des chances de provoquer un certain attentisme. Avis donc aux acquéreurs potentiels.

Source: Les Echos

Bien!

Et un autre article dans le même ton :

Immobilier : Baisse de prix en vue en province

La baisse des prix de l’immobilier en province devrait se généraliser au cours du troisième trimestre, selon une enquête réalisée auprès des notaires pour le site Immonot.com. Les professionnels anticipent également une contraction des volumes de vente.

Les études notariales de province ne croient plus à la hausse des prix. La dernière enquête de conjoncture immobilière publiée par le site Immonot.com* révèle qu’« une majorité [d’entre eux] considèrent qu’à partir du troisième trimestre, la baisse des prix des compromis [de vente] devrait probablement se généraliser ». Si aucun chiffre ne vient l’étayer, cette affirmation confirme le retournement de tendance observé au mois de mars, quand l’étude d’Immonot laissait entrevoir, pour la première fois, « une baisse des prix à court terme ». Elle rappelle également la « multiplication du nombre de marchés en baisse » prédite fin avril par le Conseil supérieur du notariat (CSN), dans les zones « gagné[e]s par une certaine morosité en raison de la baisse du pouvoir d’achat » des acquéreurs. On se souvient notamment que les données tirées des avant-contrats de vente signés au premier trimestre montraient des prix en baisse dans des villes aussi importantes que Lille (-6 % pour les maisons), Orléans, Bordeaux, ou même Marseille (-1 % environ pour les appartements dans les trois villes).

Vendre avant de racheter

Cette généralisation annoncée de la baisse des prix devrait s’accompagner d’une contraction des volumes de vente. Le quart (25 %) des notaires interrogés dans le cadre de l’enquête ont observé une baisse du nombre de compromis signés au cours des deux derniers mois, contre un cinquième (21 %) une hausse. Ces chiffres, inchangés depuis la dernière étude, laissent penser que « la tendance est plutôt à la baisse des volumes pour juin et juillet », estime Immonot. Dans ce contexte, les notaires interrogées recommandent majoritairement, cette fois encore, de vendre avant d’envisager tout rachat d’un bien immobilier.

*Tendance du marché immobilier, étude bimestrielle réalisée par le professeur Bernard Thion, président du Centre de recherche en finance et immobilier (Cerefi), sur la base d’un questionnaire envoyé à 4 541 études notariales de province, hors agglomération parisienne.

Bonne nouvelle :
La Banque centrale européenne (BCE) a laissé entendre qu’elle opérerait une hausse de son taux directeur en juillet.

Et pendant ce temps, le gouvernement continue d’alimenter la bulle !
http://www.infos-immobilier.fr/2011/06/nouveau-coup-de-pouce-a-laccession-a-la-propriete.html

[i]Nouveau coup de pouce à l’accession à la propriété

Le Président de la République, Nicolas Sarkozy prônait une « France de propriétaires ». Après la mise en place du PTZ+, le Gouvernement poursuit ses actions en ce sens. Il vient en effet de décider une hausse significative du budget dédié au Prêt Social Location-Accession, le fameux PSLA.

Dans un contexte où les prix de l’immobilier ont atteint des sommets et les taux d’emprunt immobilier dessinent une courbe ascendante depuis le début de l’année, le Gouvernement a décidé de prendre le taureau par les cornes. Afin de favoriser l’accession sociale à la propriété, et permettre ainsi à davantage de ménages modestes de devenir propriétaires de leur logement, le secrétaire d’Etat au Logement, Benoist Apparu, vient d’annoncer « une montée en puissance » du PSLA en augmentant de 40 % le budget dédié à ce dispositif mis en place par l’Etat. Son enveloppe passe ainsi pour 2011, de 210 millions d’euros à 300 millions d’euros. Une hausse qui devrait ouvrir l’accession sociale à la propriété à quelques 10 000 ménages.

…[/i]

**MAYWAY, la hausse des taux a désolvabilisé des ménages, il faut les renflouer pour qu’ils accèdent au rêve **:o

Et en commentaire de l’article, des gens aussi solides que ça vont pouvoir acheter :

nos locataires sont acheteurs de la maison ancienne rénovée que nous leur louons depuis un an
c’est un premier achat,mais ils ont de faibles revenus
ils sont pensionnés et sous tutelles,avec des revenus d’allocations logement,4 enfants à charge
comment peut’ont procéder pour qu’ils obtiennent un pret
merci de votre réponse
Cordialement

http://www.leparisien.fr/economie/immobilier/la-banque-de-france-craint-les-effets-d-une-bulle-immobiliere-15-06-2011-1494245.php

La Banque de France craint les effets d’une bulle immobilière
[i]
Un rapport annuel de la vénérable institution met en garde l’Etat contre les conséquences de la hausse des prix de l’immobilier. Elle redoute un décrochage du marché.

«La hausse continue du prix des logements […] crée un risque pour la stabilité financière si un ajustement brutal devait intervenir dans l’avenir. » La phrase a été lâchée hier par le président de la Banque de France, Christian Noyer, dans le rapport qu’il adresse tous les ans au président de la République sur l’état des lieux économique de la France.

En clair, celui qui dirige la plus haute institution financière du pays tire la sonnette d’alarme et accrédite la thèse que les prix de l’immobilier sont, depuis plusieurs années, en train de constituer une bulle qui risque d’éclater d’un moment à l’autre.

Cette fois, ce ne sont pas quelques économistes qui, ici et là, jouent les Cassandre, prédisant une sévère baisse des prix après plus de douze années de hausse quasi ininterrompue. Effectivement, depuis la fin des années 1990 et jusqu’au début de cette décennie, la valeur du mètre carré n’a cessé de grimper inexorablement, à l’exception du trou d’air de l’hiver 2008-2009, après la crise financière.

Le rôle des taux d’intérêt

Plus précisément, les prix de l’immobilier dans l’ancien ont plus que doublé, avec un bond de 141% entre 1998 et 2010, selon les statistiques de l’Insee. Dans le même temps, et toujours selon l’Insee, la progression des revenus n’a été en moyenne que de 43%. Un écart que l’économiste Marc Touati (lire ci-contre) qualifie « d’historique » et qui, selon cet expert, justifie qu’on emploie le terme de « bulle ».

Quant à savoir si celle-ci éclatera, ce spécialiste est plus circonspect. Comme beaucoup d’observateurs le font remarquer, l’ampleur de la baisse des prix dépendra de celle de la hausse des taux d’intérêt. Si la situation économique de la France est si mauvaise qu’une agence de notation dégrade sa note financière, les taux grimperont fortement. Mais la plupart des professionnels de l’immobilier parient plutôt sur une hausse contenue des taux, avec une correction modérée des prix.

« Le marché corrige ses excès, assure Laurent Vimont, président du réseau Century 21. Si l’on excepte Paris, qui est un marché à part, quand les prix augmentent trop vite, les transactions ralentissent. Et elles repartent dès qu’ils sont redevenus raisonnables. »

« Les prix se dégonfleront tout seuls, estime Jérôme Quentin-Mauroy, président du promoteur Tagerim, car on est actuellement sur un sommet, dans le neuf comme dans l’ancien ».[/i]

Bonjour à tous.

Je ne sais pas poster des images, alors je vous renvoie vers un graph intéressant sur un autre topic du forum :smiley:
http://forum.linxea.com/Default.aspx?g=posts&m=14232&#14232

Voir le post de ce jour.

Connaissez-vous un produit financier pour shorter l’immo français ?

Je connais ces trackers :
Lyxor ETF MSCI Europe Real Estate (FR0010833558)
Lyxor ETF MSCI USA real Estate (FR0010833566)
Lyxor ETF MSCI Asia ex-Japan Real Estate (FR0010833541)
Lyxor ETF MSCI World Real Estate (FR0010833574)

Au SRD, mais aucun ne vise la France en particulier :confused:

Sinon, une VAD d’une boîte telle que BOUYGUES ?
Mais cela ne me satisfait pas non plus.

BCE : les taux directeurs relevés d’un quart de point.

Bien…

Bonjour a tous

augementation du prix de l immobilier depuis l annee derniere 14.3 prozent. le dernier trimestre 4.3 prozent. En ce qui concerne les ventes elles ont baisse de pres de 10 prozent… SOURCE
*
Notaires francilien.

CONCLUSION les ventes baissent , mais les prix de l immo continuent leur chemin vers le haut. Malgre les taux d emprunt plus eleve.

werner

Le marché immo est visqueux.
Il y a toujours un décalage entre la baisse des volumes et la baisse des prix.

Et puis la hausse des prix est calculée entre S1 2010 et S1 2011.
On ignore encore quelle est la véritable hausse 2011.
Il semblerait que la hausse ne concerne plus que Paris et de rares villes de Province.

Wait&see…

Mouais…

http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0201502110544-paris-n-est-plus-que-la-27-e-ville-la-plus-chere-du-monde-192756.php

[quote=« falagar »]

Mouais…

http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0201502110544-paris-n-est-plus-que-la-27-e-ville-la-plus-chere-du-monde-192756.php[/quote]

J’aimerais bien voir les critères retenus pour leur classement.
Ça me parait bien farfelu.
Il vise un public d’expatriés. C’est sur que si l’expat’ doit se payer 2 gardes du corps en Afrique et importer tous ses produits, sa vie sera plus chère qu’à Paris…

Etude du CREDOC.
je ne vous mets que la conclusion du rapport ( 60 pages quand même).
http://www.credoc.fr/pdf/Rapp/R273.pdf

[i]Jusqu’à récemment, la crise du logement a principalement été analysée sous l’angle du
poids de ces dépenses dans le budget des ménages, ou en lien avec la qualité des
conditions de logement de la population. Cette étude cherche à mettre en lumière les
répercussions des dysfonctionnements du marché du logement sur l’emploi et le
chômage. Huit principales conclusions se dégagent des travaux qui ont été menés sur le
sujet :

  1. L’augmentation des dépenses liées logement pénalise les autres secteurs de la
    consommation des ménages : en premier lieu l’alimentation, l’habillement et
    l’équipement du foyer (leur poids dans le budget des ménages diminue
    régulièrement depuis les années 1960) et, dans une moindre mesure, les
    transports, les communications, les dépenses de loisirs, de culture, la restauration
    et l’hôtellerie (qui voient leur part dans la consommation stagner ou diminuer ces
    dernières années, alors que ces postes avaient tendance à croître depuis 40 ans).
    Or, rien n’indique que le contenu en emplois des dépenses dans le secteur du
    logement est plus riche que celui des dépenses dans les autres secteurs. Les
    dépenses des ménages en matière de logement représentent 19,7% du PIB, alors
    que le secteur de la construction, des activités immobilières et des services
    financiers ne totalisent que 11,8% des emplois en France.

  2. Une part croissante de l’épargne des particuliers s’oriente vers les achats de
    logement et alimente moins les autres circuits de l’investissement productif —
    dont le financement direct des entreprises à travers les placements financiers.
    Certes, les acquisitions de logements neufs génèrent des externalités positives en
    créant des emplois et de la valeur ajoutée, mais les transactions sur le marché
    des logements anciens sont peu créatrices d’emplois. Or, les deux tiers des
    transactions concernent les achats de logement anciens (170 milliards d’euros
    sont mobilisés sur ce marché, contre 82,3 milliards consacrés à la construction
    d’habitations neuves). C’est en outre sur ce marché que la hausse des prix est la
    plus forte. Corrélativement, depuis 15 ans, le nombre de ménages qui détiennent
    un portefeuille d’actions a tendance à diminuer.

  3. Depuis 1995, les épargnants privilégient l’accumulation patrimoniale dans le
    secteur immobilier et se détournent des valeurs mobilières, qui contribuent
    pourtant au financement direct des entreprises, un ressort important de leurs
    investissements et des créations d’emploi. La part des valeurs mobilières dans le 53
    patrimoine des ménages a diminué de 13,6% à 7,3% en quinze ans et, dans le
    même temps, la proportion d’individus détenant un portefeuille d’actions a
    diminué de 21% à 14%.

  4. La volatilité des prix de l’immobilier fait courir des risques systémiques à
    l’ensemble de l’économie. Rappelons que la crise des sub-primes s’est nourrie de
    l’envolée des prix des logements aux Etats-Unis. Les enjeux financiers croissants
    dans le secteur du logement exposent de plus en plus les agents économiques au
    risque de défaut de paiement. Certes, les règles prudentielles du système
    bancaire français sont moins laxistes qu’elles ne l’ont été aux Etats-Unis jusqu’en

  5. Mais il convient de surveiller la croissance du taux d’endettement des
    ménages, qui atteint aujourd’hui des records historiques (75% du Revenu
    disponible brut).

  6. La crise du logement plombe le moral des ménages, à la fois en réduisant le
    pouvoir d’achat des consommateurs (le coût du logement augmente plus vite que
    les revenus), mais également en générant — chez les classes moyennes en
    particulier — un sentiment de déclassement lié à l’impossibilité d’accéder à la
    propriété. Or, ces frustrations contribuent à entretenir la défiance de la population
    à l’égard de l’économie de marché, des pouvoirs publics et des institutions. La
    défiance grippe les relations entre les agents économiques et le moral en berne
    des ménages se traduit par une moindre appétence à consommer ou à investir.

  7. La hausse des coûts du logement entrave la mobilité résidentielle de la population.
    Cette mobilité a tendance à diminuer depuis la fin des années 1990 (11,1% des
    ménages ont déménagé depuis moins d’un an en 1998, contre 9,7% en 2006).
    Or, la mobilité résidentielle est un élément important de la fluidité du marché de
    l’emploi : les pays où la mobilité est élevée sont aussi ceux dans lesquels les
    chômeurs retrouvent le plus rapidement un emploi. Les études montrent, en
    outre, que la probabilité d’obtenir une promotion est plus élevée chez les salariés
    mobiles : la diminution de la mobilité résidentielle grippe l’ascenseur social.

  8. Le développement de l’accession à la propriété freine la mobilité résidentielle pour
    deux raisons : les propriétaires déménagent beaucoup moins souvent que les
    locataires du secteur libre (le taux annuel de mobilité est de 1,5% chez les
    propriétaires, contre 15,9% chez les locataires du parc privé) et le patrimoine que
    constitue le logement est utilisé à la manière d’une assurance chômage, ce qui a
    pour conséquence de retarder le retour à l’emploi des chômeurs propriétaires.

  9. La question du logement est particulièrement préoccupante chez les jeunes : par
    rapport à leurs aînés, ils consacrent un budget plus important aux charges de
    logement (36%) et vivent dans des habitations de moins bonne qualité. L’accès
    au logement, qui devrait être une première étape de l’autonomisation des jeunes
    et un tremplin pour leur insertion professionnelle, se transforme en parcours du
    combattant. A tel point qu’il pèse sur leurs choix professionnels : certains — en
    particulier les apprentis qui ne peuvent pas toujours faire face aux frais de double
    résidence — sont découragés d’entreprendre la formation qui correspond à leurs
    aspirations et le risque est grand que les jeunes diplômés se détournent des
    régions où les tensions immobilières sont trop prégnantes : à terme, c’est le
    dynamisme économique de ces régions qui est remis en cause.

Cette première série d’investigations montre que le logement est de plus en plus souvent
au cœur des décisions micro-économiques des ménages : le poids croissant du logement
dans leur budget et les difficultés à trouver une habitation adaptée à leur situation
personnelle ou familiale conduisent de plus en plus souvent nos concitoyens à effectuer
des arbitrages en défaveur de la sphère professionnelle. Le risque, si la situation perdure,
est celui d’une rigidification du marché du travail et d’une économie moins efficiente,
moins créatrice d’emploi.

La deuxième partie de l’étude cherchera à évaluer plus précisément l’ampleur et la
nature des rigidités induites par le logement. Cette investigation reposera sur l’analyse
des questions insérées à la demande du MEDEF dans la vague de début 2011 de
l’enquête « Conditions de vie et aspirations des Français » du CRÉDOC. Combien de
personnes ont déjà renoncé à un emploi meilleur que le leur parce que cela aurait
nécessité de déménager en occasionnant un coût de logement plus élevé ? Combien de
chômeurs ont déjà refusé un emploi pour des raisons liées au logement ? Quel est le
poids du logement dans les arbitrages professionnels des salariés ? Inversement, quel est
le poids du travail dans les critères de choix résidentiels ? Quelle est l’importance
respective que les Français accordent au travail, au logement, à la famille ? [/i]

C’est triste et désespérant.
La France se suicide à l’immo.
Le dernier Friggit publié avec les chiffres actualisés au T1 2011 montre que Paris s’envole encore. La Province stagne.
Pays de cons.

bonsoir a tous

l immo ca ressemble de plus en plus a l or. valeur de refuge par exellence.

werner

si Paris s envole,c est en raison de l offre et la demande.Pensez vous que les vendeurs parisiens appartiennent au pays de cons en mettant la barre aussi haut?les faits sont têtus même si on peut le regretter.