Bonjour,
J’ai toujours un peu de mal à saisir la problématique de l’immobilier en tant que placement. Certes pour qui veut se lancer dans la location à grande échelle, je comprends que le moment ait son importance. Mais pour qui veut simplement se loger, nottament en province, il me semble que l’achat reste une solution rentable (puisqu’on ne peut échapper au loyer), l’objectif étant de se constituer, au-delà d’un capital, un patrimoine à transmettre ? Si en plus ce patrimoine permet d’être au chaud en hiver, et apporter par là même une certain sécurité c’est encore mieux ?
Pour ces raisons, j’ai du mal à imaginer une vraie baisse de l’immo en France. Certes les maisons sont chères, mais la construction fait intervenir des corps de métier de plus en plus nombreux (diagnostics, certifications & cie), et les matières premières ne sont pas à la baisse. Donc imaginer une baisse importante de l’ancien me semble illusoire, hors zones spéculatives genre Paris ?
Enfin, au-delà de ces considérations, je crois qu’un bien immo s’achète autant par rapport à sa localisation (est-ce que dans 20 ans il sera toujours aussi bien situé ?) que par son état général. Et ça, nombreux sont ceux qui l’oublient : ça me rappele le « Votre Argent » de ce mois-ci : une maison bioclimatique dans une zone où les habitants continuent de croire que la pierre est un excellent matériau de construction (ça donne du cachet, et puisque c’est épais ça isole sans doute très bien) c’est pas forcément une bonne idée ?
La vidéo est intéressante, mais je crois surtout que c’est ta dernière remarque qui doit être gardée à l’esprit : pas n’importe quoi, pas n’importe où, et pas à n’importe quel prix. L’investissement doit apporter la sécurité, pas des soucis… Et à l’époque où nous avons acheté, il avait été très difficile de faire comprendre ça aux hordes de vole… Pardon, d’agents immobiliers que nous avions rencontré…
En plus, d’un point de vue technique, nous sommes dans un période de transition. Les logements « anciens » (= des années 80) ont souvent très bien tenu. Il s’agissait d’une époque où on construisait « solide » et pas si mal isolé : les chocs pétroliers étaient encore récents. Aujourd’hui nous construisons comme des cochons (qui n’a pas eu de malfaçon sur une construction de moins de 10 ans ?), on isole mal (merci la démocratisation des pompes à pogn… pardon, à chaleur !), et le tout pour des prix énormes avec des surfaces bien moins grandes qu’il y a 30 ans. Le prix de l’énergie va monter en flèche dans un futur tout proche. EDF et notre gouvernement nous envoient droit dans un mur avec le nucléaire et le tout-électrique. Lorsque les factures vont devenir énormes, il faudra surisoler. Ca va coûter très cher, et les constructions modernes, sans l’inertie des bâtisses des années 80, s’y prêtent pas. On va donc voir des maisons anciennes devenir, une fois rénovées, bien plus efficaces énergétiquement parlant que de la construction récente ne le sera jamais (tout en restant plus spacieuses !). Et les maisons bioclimatiques coûtent encore bien trop cher aujourd’hui… De quoi s’y perdre non ?
Faire construire aujourd’hui, honnêtement… Ce n’est pas du courage qu’il faut, c’est de la foi :-). Mais je m’égare…