a) Prix
Au premier trimestre 2015, le prix des logements anciens en France, rapporté au revenu par ménage, est supérieur de 70% à la tendance longue qu’il avait suivie sur la période 1965-2001 (graphique 2.1.). Ce dépassement a peu varié depuis 2008, ce qui constitue une spécificité française (graphique 2.2.). Il est très différencié géographiquement (graphique 2.4.).
En monnaie constante, le prix des logements est 65% plus élevé qu’en 2000, alors que le revenu disponible par ménage est inchangé (graphique 1.1.).
Les taux d’intérêt immobiliers sont au plus bas depuis 50 ans (graphique 3.3.), malgré l’augmentation de leur écart par rapport au taux de la dette publique (graphique 5.5.) qui lui-même est au plus bas depuis au moins deux siècles (graphique 5.1.).
Néanmoins, du point de vue d’un accédant à la propriété, le bas niveau des taux d’intérêt ne suffit pas à compenser le niveau élevé du prix des logements: le pouvoir d’achat immobilier est inférieur de 23% à ce qu’il était en 1965 ou 2000 (graphique 3.2.) et, pour acheter le même logement « toutes choses égales par ailleurs », un primo-accédant doit s’endetter sur 23 ans, contre 15 ans en 1965 ou 2000 (graphique 3.4.).
L’indice Insee des loyers, rapporté au revenu par ménage de l’ensemble des ménages, est en avril 2015 au même niveau qu’en 1973 (graphique 2.3.). Néanmoins, entretemps, les locataires se sont paupérisés par rapport à l’ensemble des ménages: cf. cette note sur l’évolution comparée des loyers et des revenus depuis 1970.
L’indice des loyers ayant beaucoup moins augmenté que l’indice du prix des logements, le rendement locatif net (loyer net de charges divisé par prix de cession) est aujourd’hui très faible. Néanmoins, il peut être supérieur dans certains cas au taux d’intérêt de la dette publique, en raison du très bas niveau de ce dernier.
Fin mai 2015, le prix des actions est inférieur à sa tendance longue bicentenaire de 2% aux Etats-Unis et de 17% en France (graphique 1.3.).
b) Volumes
NB: en février 2015, nous avons révisé les tendances longues auxquelles nous comparons le montant total et le nombre des transactions de logements anciens, comme décrit dans cette note.
Fin avril 2015, le nombre de ventes de logements anciens (maisons et appartements vendus à l’unité) cumulé sur 12 mois est de 702 000, alors qu’il était resté voisin de 800 000 de 2000 à 2011, hormis le décrochage de 2008 et 2009 (graphiques 4.1. et 6.2.). Il est inférieur de 30% à sa tendance longue (graphique 2.1.) et la vitesse de rotation du parc, à 2,4% par an, est revenue à son niveau de 1986-87 (graphique 4.2.). Le montant des ventes de logements anciens cumulé sur 12 mois est supérieur de 20% à la tendance longue (NB: révisée) qu’il avait suivie sur la période 1967-2000 (graphique 2.1.).
Fin avril 2015, 348 000 logements neufs ont été mis en chantier en cumul sur 12 mois (graphique 6.2.).
La dette immobilière des ménages représente 69% de leur revenu disponible, soit deux fois plus qu’en 1990 (graphiques 5.2. et 5.3.). La dette des promoteurs est stable en proportion du produit intérieur brut (graphique 5.4.).
c) En conclusion, si le montant total des transactions est peu supérieur à sa tendance longue, c’est par la conjonction de prix qui sont très supérieurs et de nombres de transactions qui sont très inférieurs à leurs tendances longues respectives.
Source: http://cgedd.cmail2.com/t/j-l-duatul-xljatlkl-r/