Ce gérant est « raisonnablement optimiste » après le décrochage des marchés fin 2018…
Publié le 22 Janvier 2019
Le millésime 2018 a été bon et « différenciant » pour Varenne Capital Partners. En démontrant sa capacité à tirer parti de chaque phase de marché, avec une équipe au faible turnover et particulièrement disciplinée dans l’investissement, la société continue de collecter à un bon rythme d’après nos sources.
L’équipe de Varenne était largement représentée, avec les gérants des quatre stratégies déployées dans les fonds – long, short, situations spéciales et Couvertures Macroéconomiques -, menée par Giuseppe Perrone, co-fondateur et Gérant, Marco Sormani, co-fondateur et Gérant, David Mellul, Directeur général, et Franck Hervé, Directeur du Développement.
Constance dans la stratégie, l’organisation, les équipes et les process
Un objectif :
« Délivrer une performance d’excellence, dans la durée, avec un minimum de prise de risque nécessaire »
Des moyens importants : depuis l’origine, les fondateurs ont eu à cœur de développer une recherche entièrement internalisée. La société investit beaucoup dans les moyens techniques qui méritent d’être détaillés tant c’est assez rare dans les entreprises de cette taille : Bloomberg, Actes, Markit, Market Map, 2iQ, Mlex, Lombard Street, CFRA, GLG, Capital IQ et ClariFI (S&P).
Aujourd’hui, l’équipe comprend 8 analystes-gérants qu’animent Giuseppe Perrone, Marco Sormani et David Mellul. La société se réjouit d’avoir des analystes qui ont pratiquement fait toute leur carrière chez Varenne Capital Partners, gage de solidité et de force dans la culture d’entreprise.
L’ancienneté dans l’entreprise est peu soulignée dans les sociétés de gestion en France, mais on constate qu’elle est un élément essentiel dans les sociétés de gestion américaines performantes, dans les gestions cotées comme non cotées. C’est une différenciation intéressante qui permet d’attirer les talents et de rassurer les investisseurs.
Bilan 2018 : les 4 stratégies se sont relayées
Voici les contributions à la performance de chaque stratégie dans Varenne Valeur, le fonds amiral de la gamme :
Long equity : -2,1%
Short equity : -0,4%
Arbitrage de fusions acquisitions : +0,7%
Couverture des risques extrĂŞmes : +0,8%
(NDLR : la couverture des risques extrêmes vise à protéger le portefeuille de mouvement de marchés dépassant 20%.)
En détail, le T3 2018 a profité des performances Long et Situations Spéciales, tandis que le T4 bénéficia avant tout des shorts, des couvertures macro Hedge et des situations spéciales.
Processus d’investissement robuste soutenu par une recherche quantitative très poussée
A première vue, la grille de notation de la qualité économique des entreprises peut paraitre théorique. Elle trouve pourtant des conséquences bien pratiques.
Pour illustrer leurs propos ; les gérants ont précisé que pour les sociétés notées A - le meilleur -, ils acceptent de payer des multiples jusqu’à 17/18. Pour des sociétés notées B, l’investissement portera sur des titres valorisés moins de 10 fois.
Le tableau des 17 valeurs en portefeuilles notées A, B et GR (sous catégorie de B, profil spécifique de la croissance) fait ressortir des caractéristiques distinctives :
Retour sur capitaux propres (après impôts) à 27,2%
Croissance des BPA de 20%,
Croissance du dividende de 12,2% et,
Décote sur valeur estimée de 76%. Cette décote s’est nettement creusée depuis le dernier trimestre 2018, incitant les gérants à être particulièrement confiants dans le potentiel du portefeuille.
Cette liste compte LDC, LVMH, Wirecard, Givaudan, Gregg’s (chaîne britannique de boulangeries petit format en forte croissance), Novo Nordisk ou encore Ulta Beauty (concurrent de Sephora aux Etats-Unis qui couvre en revanche le haut et l’entrée de gamme).
Les shorts sont revenus en portefeuille depuis avril 2018, après avoir été absents depuis 2016
Les gérants estimaient le marché trop cher et ont jugé le timing adéquat pour constituer une poche de positions short.
Rappelons que la stratégie dans ce domaine est dénommée « shorts chirurgicaux ». Elle est très ciblée, avec une conviction centrale : chaque titre doit avoir une probabilité supérieure à 50% de se trouver en manque de trésorerie à 18/24 mois. Ce qui poussera l’entreprise à procéder à une augmentation de capital ou émettre de la dette.
Le panier des 49 shorts constitué pour les fonds de Varenne a des caractéristiques peu enviables :
Dette nette/capitaux propres Ă 47%
Rentabilité des actifs (ROA) à 0,55%
Rentabilité des capitaux investis (ROIC) à 1,7%
Free cash flows négatifs : -8,8%/an !!
Sans surprise, 21 sociétés sur 49 ne versent pas de dividendes. Ce panier représente 6-7% des portefeuilles selon les fonds.
Perspectives Ă 3 mois
Les gérants anticipent d’arbitrer certains paniers en faveur de titres individuels. Les niveaux de valorisation atteints après la correction des derniers mois offrent de nouveau un éventail de valeurs au profil risque/rendement très attractif.
Tandis que les paniers « long equity » permettaient d’exposer le portefeuille à des thématiques porteuses mais à upside limité, le marché aujourd’hui a radicalement changé permettant à l’investisseur de sélectionner des titres au rendement potentiel sensiblement plus attractif que les paniers.