Taxe foncière : une addition de plus en plus salée pour les propriétaires
Par Rédaction Mieux Vivre
Publié le 19/10/2021 à 08h55 • Mis à jour le 20/10/2021 à 10h18
Ces dix dernières années, cet impôt local s’est envolé de 27,9%, d’après l’Union nationale des propriétaires immobiliers.
C’est un courrier annuel (de plus en plus) redouté. L’avis de taxe foncière que reçoivent de nombreux contribuables à la rentrée a un montant en constante augmentation. En effet, d’après le 15e Observatoire national des taxes foncières de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), cette taxe qui revient aux propriétaires de biens a augmenté de 27,9 % entre 2010 et 2020. Rien que ça. Une flambée imputable tant à la revalorisation annuelle nationale des bases locatives qu’aux hausses de taux décidées par les élus locaux.
Mais derrière les chiffres, des différences d’échelle. En y regardant de plus près, c’est la ville de Nantes qui a été la plus impactée par l’augmentation sur les dix dernières années (+ 37,5 %). Angers conserve néanmoins sa place de leader de la ville de France où les taux cumulés de taxe foncière sont les plus élevés (56,42 %). Sur le podium également, Amiens (55,87 %) et Grenoble (54,72 %). Dans la préfecture de l’Isère, ce sont ainsi « 3,5 mois de loyers », qui constituent la taxe foncière pointe pour Le Parisien Pierre Hautus, directeur général de l’UNPI. La moyenne nationale, elle, est plutôt de 2,3 mois. Sur 2021, la plus forte augmentation a été enregistrée à Orléans (+ 9 %), même si la hausse a en partie été compensée par une baisse de taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM). La hausse parvient pourtant à se réguler pour n’être que de 1% dans les 50 villes les plus peuplées de France, profitant d’un taux de revalorisation des bases locatives relativement bas, possible grâce à une inflation relativement peu importante le jour du vote de la dernière loi de finances.
Une facture impactée par des taxes annexes
Mais pourquoi la facture est aussi lourde ? « Ce n’est plus forcément la taxe foncière en tant que telle qui augmente, mais toutes les taxes satellites », explique Pierre Hautus. On peut par exemple évoquer la progression de la TEOM, la taxe générale sur les activités polluantes, prélevée par l’État sur l’enfouissement et l’incinération des déchets ou la taxe spéciale d’équipement (TSE) dans deux tiers des communes françaises. Des taxes (encore) additionnelles spécifiques aux territoires peuvent également s’additionner sur la facture. Pour les habitants d’Île-de-France par exemple, on peut penser TSE qui sert à la société du Grand Paris ou à la taxe additionnelle spéciale annuelle (Tasa) qui permet de financer les transports en commun.
Autant d’éléments qui, une fois additionnés salent la facture de la taxe foncière encore davantage. Et, de facto, le taux du produit de la taxe foncière a pris 50% en dix ans pour atteindre 35,3 milliards d’euros en 2020 (soit un total de 32,7 millions d’avis d’imposition distribués). Mais il faut rester positif. La disparition progressive de la taxe d’habitation pour une majorité de Français (80%) permet une économie moyenne de 600 euros annuels. La frange restante verra cette facture s’alléger année après année, au gré des dégrèvements successifs. À la seule condition d’être un propriétaire occupant ou un locataire !