Sujet de société: EHPAD et fin de vie

Pour poursuivre ici la discussion entamée sur la file « LES NEWS FICSCALITE »…

le souci est que lorsque tu as 95 ans , tes enfants peuvent avoir 75 ans et ne pas être , eux mêmes , en état de s’occuper de toi .

de même une personne de 75ans aura des enfants de 50ans qui ont déjà , eux , à subvenir aux besoins de leurs propres tanguys jeunes adultes sans emploi .

difficile dans ces conditions de leur jeter la pierre . du coup , et fort heureusement , c’est la société qui vient en aide des ces personnes âgées dépendantes . bien entendu on peut croire que la société , par le biais de EHPAD , n’apporte pas tout ce qu’une famille unie pourrait leur apporter et pourtant , il existe de nombreux cas de maltraitance intra-familiale . pas par perversion mais le plus souvent par l’usure psychologique des aidants . ( je ne souhaite à personne d’avoir un conjoint alzheimer )

on le voit les problèmes sont donc plus complexes qu’il n’y parait .

Une reflexion sur le sujet pour enchainer:

https://www.midilibre.fr/2018/08/28/jacqueline-74-ans-et-en-bonne-sante-explique-pourquoi-elle-a-prevu-son-suicide-assiste,4684363.php

Dans un passé pas si lointain
On disait aux femmes qu’il était légitime
Qu’elles enfantent dans la douleur
Et puis nous sommes passés à la péridurale
Aussi pourquoi voudriez-vous qu’en fin de vie
Nous ayons à souffrir cette logique d’un autre temps ?

Pour avoir perdu mon père il n’y a pas si longtemps
Et beaucoup de mes Ainés dans le cercle familial élargi
Je n’ai pas été convaincu par ce que j’ai vu
Maisons de retraite, Ephad, soins palliatifs
Et pourtant il s’agissait de la crème
Je n’ose imaginer les autres

Pour dire les choses franchement
J’ai été effaré du décalage existant
Entre l’idée qu’on s’en fait
Et la réalité
Il n’y a rien de paisible
Dans ces établissements
Aussi fleuri soit le jardin et luxueux le hall d’entrée
C’est un déracinement qui marque l’entrée dans une phase d’agonie
La dépendance étant déléguée à un personnel souvent dépassé
Et à des toubibs tout puissants
Vous voilà relégué à l’état de chose
En espérant que le calvaire prendra bientôt fin

Il me semble infiniment préférable
De demeurer à son domicile
Parmi les siens
Le plus longtemps possible
Quitte à procéder à des aménagements
Et faire venir le personnel médical à soi
Évaluer son espérance de vie
Et l’impact éventuel de la maladie
Pour mettre ses affaires en ordre
Et choisir sereinement comment partir
C’est selon moi le prix de la dignité
Que j’oppose au fatalisme
Du faites de moi ce que vous voulez.

Et bien moi ma chère
Mais j’avoue que le prix à payer
Sur sa vie personnelle
Est incommensurable

C’est exactement ce dont je parle
Les Suisses sont bien plus pragmatiques que nous

Comment ça se passe ?
En gros tu transmets ton dossier à une association dédiée
Elle statue sur ton cas dans un délai raisonnable
Les critères étant relativement souples
De la présentation à la finalisation
Cela pend environ 3 mois

Lorsque tu obtiens le feu vert
L’organisation revient à 15 K€
Tu n’as plus qu’à te rendre sur place
Avec éventuellement famille et amis
Charges en sus

Il est prévu que l’acte final
Se déroule dans la maison d’un membre de l’association
Tu bois un godet dont la dose est délivrée au cas par cas
Par une pharmacie suisse sur autorisation spécifique
Cela met entre 30 minutes à 1 heure à agir
Et tu t’endors définitivement

Enfin, ton corps fait le chemin retour

Il me semble souhaitable d’expliquer les choses
Dans son aspect le plus concret

Mon commentaire :
Je trouve regrettable pour ne pas dire autre chose
Que cette belle bande d’hypocrites qui nous gouverne
Ne soit pas foutue d’organiser la même chose en France
Non, chez nous, il faut boire le calice jusqu’à la lie
Crever à petit feu jusqu’au spasme final

Pas pour moi
Merci

Pour moi la liberté, c’est le choix
Et je trouve problématique
Que seuls les plus aisés et informés d’entre nous
Puissent avoir accès à ces modalités
Il est évident que si nous disposions des mêmes prérogatives chez nous
La facture n’aurait rien à voir
Car ces associations suisses n’ont rien de caritatif
Sans compter que les frais funéraires ne sont également pas donnés
Enfin, il est triste que les familles soient contrait de s’exporter
Hors de leur zone de confort

Je partage totalement le point de vue de Gilles. La liberté de décider de sa propre fin, et notamment d’écarter toute souffrance inutile, devrait appartenir à chaque individu, comme consubstantielle à lui-même, et non pas résulter des politiques. Qu’il y ait un encadrement, et des garde-fous, oui, certes, mais que la liberté soit laissée à chacun une fois ces règles posées.

Je pense qu’on est tous d’accord et qu’on a conscience qu’avec l’avenue de cette ère de population vieillissante et de développement d’une société de services appelée à prendre le relais de celle d’une surproduction et surconsommation effrénées, on va enfin pouvoir s’occuper correctement de nos aînés.

Dès lors que les limites ne sont pas faciles à déterminer pour le législateur, il ergote et refuse d’avancer pendant des temps infinis. Il est vrai que faire l’unité sur une décision est plus facile à obtenir dans un groupe ou un pays plus petit, lorsque tout le monde l’aura fait le législateur français se dira qu’il ne prend plus trop de risque et s’y mettra lui aussi.

Avoir le choix de partir, sinon entouré de l’amour des siens, au moins dans la dignité, semble assez naturel. Je pense qu’une grande partie de la déshumanisation actuelle de la fin de vie est due à l’éclatement de la famille et au fait que les enfants ne se sentent plus aucune obligation envers leurs ascendants, en dehors des plus moraux d’entre eux. Ca a commencé avec le début des entassements de petits vieux dans les maisons de retraite parce que les jeunes travaillent et ne peuvent pas les prendre en charge, et surtout n’en ont aucune envie.

Les infrastructures se sont adaptées à ce phénomène de société et ont développé les possibilités d’entasser vieux et vieux malades, puisque ça correspond à une demande et un besoin.

Combien d’enfants proposent à leurs parents âgés voire malades de vivre avec eux ? Combien le font ?

J’espère que le retour arrière sur cet aspect guère reluisant de notre modern society se fera bientôt, tout comme on recule gentiment dans tout un tas de domaines, consommation de produits chimiques, pollution, et autres joyeusetés de notre temps.

Ah bon sang quelle bonne idée, ça devient joyeux ici, on va enfin rigoler !

Et bonjour :slight_smile: