SCPI, OPCI, SCI : repli général de la collecte au 1er semestre
Par Barbara Vacher
L’année 2022 éclatante pour la pierre papier a laissé place à l’attentisme : remontée des taux d’intérêt et baisse de la valorisation des actifs ont entraîné un décrochage notoire de la collecte des placements immobiliers.
SCPI, OPCI, SCI : repli général de la collecte au 1er semestre
La période n’est plus à l’euphorie pour les fonds d’investissement immobiliers. Entre remontée express des taux d’intérêt, baisse des prix et inquiétudes relatives à certaines catégories d’actifs, la collecte des SCPI, OPCI et SCI a marqué le pas au 1er semestre 2023 : à +4,1 milliards d’euros de flux nets, d’après les données de l’Aspim et de l’IEIF*, cette collecte affiche une baisse de 53% par rapport à la même période l’année dernière, base de comparaison toutefois défavorable puisque le 1er semestre 2022 avait atteint +8,1 Md€, à son plus haut niveau depuis le 2e trimestre 2019.
Plongée des OPCI
Sur la première partie de cette année, les OPCI grand public et les sociétés civiles ont connu la désaffection la plus importante, faisant face à une hausse des demandes de rachats : 977 millions d’euros de décollecte pour les OPCI, dans le rouge pour le 3e trimestre consécutif, et un milliard de collecte nette pour les SCI, en baisse de 66% par rapport au 1er semestre 2022.
Cette tendance aux rachats a également concerné les SCPI, mais de façon moins marquée : sa collecte nette a atteint 4,1 Md€ de au 1er semestre 2023, en repli de 23% par rapport au S1/2022, repli qui s’est prononcé au 2e trimestre avec une collecte limitée à 1,7 Md€, à -35% par rapport au T2/2022.
SCPI : une collecte toujours tirée par les bureaux
Dans le détail, 44% de la collecte des SCPI au premier semestre a concerné les fonds spécialisés dans les actifs de bureaux, 29% ceux orientés vers la santé et l’éducation, et 15% les SCPI à prépondérance commerciale. Le secteur résidentiel et celui de l’hôtellerie-tourisme n’ont drainé pour leur part que 3% et 2% des flux.
Dans le contexte économique actuel, les investisseurs font davantage preuve d’attentisme vis-à-vis des placements immobiliers, avec un phénomène de réajustement à la baisse des prix des actifs en Europe, note l’Aspim. Toutes les classes ne sont toutefois pas impactées de façon homogène et les évolutions sont plus ou moins marquées selon les typologies et les localisations.
Sur le segment des bureaux, en particulier, la valeur des portefeuilles des SCPI subirait une décote moyenne de 2%, d’après les estimations de La Boutique des Placements, qui a identifié plusieurs supports susceptibles de baisser le prix de leurs parts cette année. A l’inverse, l’hôtellerie, qui avait particulièrement souffert de la période de confinements, enregistrerait une revalorisation de 2,77% en moyenne.
Des valorisations en baisse
Pas de quoi paniquer pour Jean-Marc Coly, président de l’Aspim, qui rappelle que « les épargnants doivent garder à l’esprit que les fonds immobiliers non cotés restent avant tout des produits de placement de long terme permettant de lisser les cycles baissiers sur la durée. Le réajustement des prix en immobilier commercial devrait offrir de nouvelles opportunités d’investissement aux fonds immobiliers, qui pourront acheter à des taux de rendement plus élevé. En outre, il appartiendra à chaque gérant de SCPI, en tout transparence, de tenir compte des évolutions actuelles pour ajuster, si nécessaire, les prix de parts. »