Sale temps pour les SCPI

Sale temps pour les SCPI.

Ces fonds immobiliers, longtemps populaires auprès des épargnants pour leurs rendements, sont aujourd’hui dans la tourmente. La flambée des taux d’intérêt de ces derniers mois a fait chuter les prix de l’immobilier, et notamment ceux des bureaux dont les SCPI sont gorgées. Ce qui, par effet boule de neige, a entraîné une baisse des valeurs des parts (de 7 % à 17 % pour certains fonds)et une désaffection des épargnants.

Le mal est profond. Les souscriptions de parts ont dégringolé de 34 % en un an (7,7 milliards d’euros), selon les derniers chiffres de l’Association des sociétés de placement immobilier (Aspim).
Certains fonds particulièrement mal en point ont vu leur collecte réduite à peau de chagrin. Pire, certaines SCPI ont vu des milliers de souscripteurs reprendre leurs mises, notamment ceux qui pouvaient le faire en quelques clics au travers de l’assurance-vie.Le tout pour l’équivalent de près de 2 milliards d’euros, selon l’Aspim.

Les assureurs qui garantissent la liquidité ont remboursé les épargnants mais doivent eux-mêmes être remboursés par les sociétés de gestion, en charge de trouver des acquéreurs pour ces parts.Du jamais-vu depuis la crise des années 1990, la plus sanglante qu’ait connue le secteur

Les sociétés empêtrées dans ces tensions sur la liquidité, parmi lesquelles figurent des noms connus (Amundi, La Française, Primonial, Perial, Paref, Buroboutic…), doivent désormais trouver de l’argent frais.
La Française (Crédit mutuel Nord Europe), un des poids lourds du monde des SCPI avec un patrimoine de 12 milliards, vient d’annoncerun plan de cession d’actifs de 500 millions d’euros pour plusieurs de ses SCPI, sur six mois. C’est loin d’être la seule, même si les gérants de SCPI, d’habitude prolixes, sont peu enclins à évoquer ces plans de cession. « Certaines SCPI sont sorties du bois, d’autres pas, mais elles ont besoin de vendre », confirme Pierre-Édouard Boudot, directeur exécutif chez CBRE France, spécialiste de l’immobilier d’entreprise

Fin 2023, Primonial avait annoncé un vaste plan de cession de 2,2 milliards d’euros, pour son fonds immobilier Capimmo - une unité de compte immobilière. « Ce n’est que le début », fait valoir Pierre-Édouard Boudot.
D’autres plans sont dans les cartons. « La liquidité des SCPI est le sujet de 2024 », confirme Pierre Garin, directeur immobilier pour le courtier Linxea.

Des exemples de ventes récentes? Le 24 Hoche, une adresse prestigieuse à deux pas des Champs-Élysées, cédée début février 37 millions d’euros par La Française. Avec à la clé 17 millions d’euros de plus-value.
Près de l’Opéra, un bel immeuble en pierre de taille a été vendu 10 millions d’euros (soit 17 000 euros le mètre carré), par Sofidy (Tikehau), autre grande société de gestion, avec là aussi de belles plus-values à la clé

Mais quid des épargnants qui ont souscrit des parts et qui voient les plus beaux actifs de leurs fonds vendus à d’autres ?
Ces plans de cession sont de nature à redonner un peu d’air aux SCPI, qui peuvent ainsi rembourser les épargnant voulant sortir. Sachant que, pour l’instant, seules 2 % des parts sont concernées.

Les sujets d’inquiétude portent davantage sur la valeur des parts. Les SCPI peuvent décider, dans certaines limites réglementaires, de baisser leurs prix de parts afin d’avoir des sommes moins importantes à rembourser. Ou y être contraintes par le recul des prix de leurs actifs immobiliers. « D’autres baisses sont sans doute à attendre », indique Jonathan Dhiver, fondateur du courtier Meilleurscpi.com.

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Ce n 'était peut être pas nécessaire de créer une nouvelle file sur le malheur qui s 'abat sur les SCPI . Il y a déjà des files existantes sur le sujet …
Ca rend le forum moins lisible. …