L’édito d’Edouard Carmignac - 17/01/2011 «l’Europe se fera…»
[i]Madame, Monsieur,
Une fois n’est pas coutume, je me dois de féliciter Monsieur Trichet. Alors qu’une nouvelle crise menaçait l’euro début décembre, il a eu le courage et la clairvoyance de faire acquérir par la Banque Centrale Européenne la dette publique des pays européens en difficulté ainsi que d’aider largement les banques de ces pays à se refinancer.
Comme je l’indiquais dans ma dernière lettre ouverte, la fragilité de l’euro et la guerre des changes offrent à la BCE une opportunité historique pour élargir son mandat. Elle se doit d’aider les pays mis en posture délicate par un endettement trop lourd à préserver leur accès au marché, pourvu, naturellement, qu’ils aient mis en place des programmes crédibles de réduction des déficits publics.
[b]Heureux d’avoir été écouté sur ce propos majeur, j’espère également que le meilleur accueil sera réservé à la réflexion de place lancée par l’Efama, l’association des gérants d’actifs européens, que nous soutenons dans ses travaux sur la mise au point d’un compte d’épargne retraite individuel paneuropéen. Transférable d’un pays à l’autre et d’un gérant d’actifs à un autre, ce compte permettrait la constitution d’une retraite complémentaire dont l’abondement pourrait faire l’objet d’une déduction fiscale uniforme pour l’ensemble des pays européens, à la condition que les flux soient investis en obligations et actions européennes.
Ce véhicule d’épargne communautaire aurait le double objectif de contribuer à la résolution de l’épineux problème de la constitution de plans de retraite décents et au financement du renouveau de notre appareil productif vieillissant.[/b]
Pour Carmignac Gestion, appeler de ses vœux la création d’un compte de retraite européen s’inscrit dans un engagement plus vaste, celui d’accompagner les investissements de ses clients européens dans une perspective durable. Concepteurs, il y a plus de vingt ans, du premier fonds à objectif de performance absolue, nous avons contribué à favoriser les réflexes d’épargne de long terme nécessaires à l’anticipation de la retraite. Par les résultats de notre gestion active, étayée par des convictions durables, tout comme en soutenant le projet de l’Efama, nous entendons continuer à jouer un rôle pédagogique en matière financière.
Pour paraphraser Cavour, « Europa si farà, ma non si farà da sé »*. Merci, Monsieur Trichet, de l’avoir compris. Toutes les initiatives en vue de consolider notre fragile construction européenne doivent être saluées et faire l’objet d’un examen attentif.
Sur ce souhait chargé d’espérance, je me permets de vous présenter, Madame, Monsieur, mes meilleurs vœux de bonheur et de prospérité.
- « l’Europe se fera, mais elle ne se fera pas toute seule » Edouard Carmignac[/i]