Ecrit à la clôture des marchés européens le mercredi 17 avril.
Le CAC est en baisse pour la 4e journée consécutive, abandonnant aujourd’hui 2.35%. La correction a commencé mi-mars et ramène l’indice des actions françaises en territoire légèrement négatif depuis le début d’année.
L’année avait pourtant démarré en fanfare, portée par un fort optimisme des investisseurs.
** Que s’est-il passé pour que le bel optimisme de début d’année s’efface ainsi ?**
Aux Etats-Unis, les dernières statistiques économiques ont montré des progrès moins importants que prévu sur le marché de l’immobilier ainsi que sur la croissance.
En Europe, des nouvelles négatives font régulièrement la une depuis mi-février : incertitudes politiques en Italie, traitement questionnable du dossier chypriote, difficultés économiques de la France… Le marché s’inquiète même aujourd’hui d’une dégradation de la note de l’Allemagne, pourtant considéré comme le pilier le plus solide de l’Europe !
Comment cela impacte-t-il nos anticipations ?
L’Europe est en pleine crise économique : l’Europe sera encore en récession cette année, la France probablement également. Quant à l’Allemagne, après avoir longtemps tenu bon, son rythme semble également se ralentir. Mais il faut regarder de l’avant : les entreprises restent solides, des premiers signes d’amélioration – encore fragiles – sont visibles en Espagne ou au Portugal et le commerce mondial semble repartir sous l’impulsion de l’Asie.
Et la crise financière aigüe qui battait son plein encore l’année dernière est maintenant derrière nous grâce à l’action de la Banque Centrale Européenne. Malgré les nouvelles mentionnées plus haut, France ou Allemagne peuvent s’endetter à des niveaux historiquement bas ; Italie et Espagne à des niveaux nettement inférieurs à ceux de l’été dernier.
Les valorisations des actions sont encore attrayantes. Même avec une croissance faible et irrégulière, le potentiel semble toujours présent.
Aux Etats-Unis, il faut également noter le changement majeur que constitue l’indépendance énergétique du pays. Cela favorise la ré-industrialisation du pays. Le marché immobilier, qui est crucial dans cette région, est largement stabilisé. Là encore, la croissance ne devrait être que modérée à court terme et avec des soubresauts mais le pays a clairement une bonne longueur d’avance sur l’Europe dans la sortie de la crise.
Les pays émergents constituent davantage une interrogation. La Chine est en transition dans son style de croissance, favorisant davantage la croissance interne plutôt que la croissance par les exportations. Le Japon a également adopté une nouvelle politique économique et monétaire très agressive qui pourrait remettre en cause certains équilibres dans les échanges mondiaux.
** Que tirer comme conclusions pour les portefeuilles ?**
Il faut reconnaître que la période est assez délicate. Nous restons constructifs à moyen et long terme mais les nouvelles récentes challengent régulièrement notre vision. Malgré notre relatif optimisme, nous savons que l’environnement est particulièrement compliqué et qu’il est impossible d’éviter des soubresauts à court terme.
Nous sommes bien sûrs extrêmement attentifs à tous les récents développements et réévaluons en permanence l’opportunité de conserver le niveau de risque actuel des portefeuilles, notamment à travers l’exposition actions.
A l’heure actuelle, nous estimons que les portefeuilles restent solides pour affronter l’environnement. Malgré la baisse récente des profils les plus risqués, une bonne diversification leur a permis d’afficher des performances satisfaisantes par rapport aux indices depuis le début de l’année.
Nous continuerons évidemment à vous tenir au courant des nouveaux développements et d’éventuels changements sur les portefeuilles.
Cordialement
L’équipe Morningstar.