Que faire en 2014?

L’interview de Philippe Delienne (Convictions AM): â€č En 2014, la croissance va s’accĂ©lĂ©rer aux Etats-Unis â€ș
Boursorama le 18/12/2013 Ă  18:15
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[Pour 2014, Philippe Delienne (Convictions AM) croßt à la poursuite de la hausse sur les marchés actions.]
Pour 2014, Philippe Delienne (Convictions AM) croßt à la poursuite de la hausse sur les marchés actions.

MalgrĂ© la reprise Ă©conomique et l’inĂ©vitable « tapering », les politiques monĂ©taires vont rester globalement accommodantes en 2014 en l’absence de menaces inflationnistes. Elles devraient continuer de soutenir les marchĂ©s actions selon Philippe Delienne, prĂ©sident de Convictions AM.

Comment abordez-vous 2014 ?

Philippe Delienne : Avec confiance. La politique accommodante de la Fed aux Etats-Unis a fonctionnĂ© et contribuĂ© Ă  enclencher une reprise lente mais rĂ©elle (environ +1,7% en 2013). La phase de remontĂ©e des taux longs qui a commencĂ© Ă  la mi-2013 va se poursuivre progressivement. C’est un processus normal qui ne devrait pas entraver la hausse des marchĂ©s actions l’an prochain.

Les politiques non conventionnelles des banques centrales, et de la Fed en particulier, restent toutefois au centre du jeu et la question du « tapering » (diminution progressive des achats d’actifs de la Fed) va occuper les investisseurs en 2014. Le rĂ©veil ne risque t-il pas d’ĂȘtre brutal ?

P.D : Janet Yellen, qui va bientĂŽt succĂ©der Ă  Ben Bernanke, a bien rĂ©sumĂ© sa feuille de route : « la meilleure façon de rĂ©duire les politiques non conventionnelles passe par la reprise Ă©conomique ». La nouvelle prĂ©sidente de la Fed ne prendra pas le risque de casser la reprise par une forte hausse des taux d’intĂ©rĂȘt ou par un ralentissement trop brutal des rachats d’actifs. En 2014, la reprise devrait s’accĂ©lĂ©rer (2-2,5% aux Etats-Unis) sans phĂ©nomĂšne inflationniste. Par consĂ©quent, la Fed ne relĂšvera pas ses taux directeurs avant fin 2015. La rĂ©duction du dĂ©ficit budgĂ©taire va Ă©galement diminuer et devrait entraĂźner une croissance encore plus forte en 2015.

Les actions américaines ont déjà beaucoup monté. Ne sont-elles pas à leur prix, voire trop chÚres ?

P.D : Nous sommes en phase d’expansion Ă©conomique et cette croissance est plus forte outre-Atlantique. Les actions amĂ©ricaines sont plus chĂšres car la croissance des profits y est plus forte, ne l’oublions pas. Sur les marchĂ©s actions, il y a des opportunitĂ©s Ă  saisir des deux cĂŽtĂ©s de l’Atlantique. On a d’ailleurs observĂ© qu’à l’occasion des premiĂšres craintes sur le « tapering » en milieu d’annĂ©e, ce sont surtout les actions Ă©mergentes qui ont baissĂ©, pĂ©nalisĂ©es par le rapatriement des flux des investisseurs anglo-saxons, pas les actions amĂ©ricaines.

Comment se présente 2014 pour la zone euro ?

P.D : Nous sommes sortis de la rĂ©cession mĂȘme si la croissance va rester faible. Si un accord sur l’union bancaire est trouvĂ© d’ici la fin de l’annĂ©e, nous aurons en Europe l’un des systĂšmes bancaires les plus sĂ»rs du monde sous l’égide de la BCE. Ce serait un facteur extrĂȘmement positif pour la zone euro


Quelles sont vos thĂ©matiques d’investissement pour l’an prochain ?

P.D : Nous apprĂ©cions les valeurs « value » comme Vinci, les banques françaises (BNP Paribas CrĂ©dit Agricole SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale) ou Allianz pour les assureurs. Pour la partie obligataire, nous restons sur des obligations privĂ©es de court terme. Nous apprĂ©cions Ă©galement les valeurs moyennes mais nous prĂ©fĂ©rons investir dans ce compartiment de marchĂ© via des fonds spĂ©cialisĂ©s. Enfin, pour protĂ©ger nos portefeuilles et le capital de nos clients, nous utilisons des outils de protection sur l’Eurostoxx, qui permettent d’amortir les baisses de marchĂ©.

Propos recueillis par Julien Gautier

2014: perspectives et stratĂ©gie d’investissement en Bourse
Pour bien dĂ©marrer l’annĂ©e 2014, nous avons regroupĂ© l’ensemble des analyses et contributions d’experts sur les diffĂ©rentes classes d’actifs.
Jocelyn JovĂšne | 01/01/2014
2014, l’annĂ©e du saut dans l’inconnu

S’ils divergent en matiĂšre d’allocation sectorielle ou gĂ©ographique, brokers et sociĂ©tĂ©s de gestion sont globalement optimistes pour les actions en 2014. Dans un environnement de reprise Ă©conomique modeste et de politiques monĂ©taires durablement accommodantes, les investisseurs continueront de privilĂ©gier les actifs risquĂ©s l’an prochain.

Les actions europĂ©ennes ressortent comme la classe d’actifs la moins bien valorisĂ©es, laquelle pourrait profiter d’un rebond des bĂ©nĂ©fices des entreprises l’an prochain, voire d’un complĂ©ment d’apprĂ©ciation des multiples de valorisation.

Peu d’intervenants Ă©voquent un risque de bulle ou de rechute de l’activitĂ© – des avis que l’on trouve plutĂŽt chez les observateurs dits « contrariants ».

La seule vĂ©ritable inconnue sera la maniĂšre dont les marchĂ©s digĂ©reront le « tapering » (qui ne signifie pas une rĂ©duction des injections de liquiditĂ©s). Pendant que la Fed gĂšrera la sortie progressive de sa politique non-conventionnelle, 2014 pourrait ĂȘtre l’annĂ©e oĂč la BCE en dĂ©marre une - une dĂ©cision sur ce point est anticipĂ©e, pour ne pas dire espĂ©rĂ©e par de nombreux professionnels.

Un certain nombre d’intervenants Ă©voquent une « normalisation » des politiques monĂ©taires – mais cette notion fait dĂ©bat (voir l’avis d’Amundi AM plus bas). Certains observateurs se demandent si le « tapering » n’aurait pas dĂ» intervenir plus tĂŽt, au regard de l’amĂ©lioration de la conjoncture aux Etats-Unis, notamment de la baisse rapide du chĂŽmage.

Au sein des allocations, les investisseurs terminent 2013 avec une exposition consĂ©quente aux actifs risquĂ©s, qui pourrait bien s’amplifier si l’économie va effectivement mieux l’an prochain.
Les vues des brokers

Rien de bien surprenant, mais l’ensemble des brokers font le pari
 d’une hausse de actions en 2014, en particulier en Europe, qui fait apparaĂźtre Ă  la fois un retard de valorisation et des niveaux de profits infĂ©rieurs Ă  ce qu’ils Ă©taient avant la crise (alors que la situation est diamĂ©tralement opposĂ©e outre-Atlantique).

HSBC : 10 risques potentiels Ă  surveiller en 2014

Barclays voit une hausse de 14% des actions en 2014

Citi voit le Stoxx 600 Ă  370 points fin 2014

La rotation vers les actions va se poursuivre en 2014 selon Merrill Lynch

Credit Suisse neutre sur les émergents

Morgan Stanley voit le MSCI Europe Ă  1.480 points fin 2014

SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale accroĂźt l’exposition au risque actions

Deutsche Bank voit le Stoxx 600 Ă  375 points fin 2014

JPMorgan voit une hausse de 10% des actions européennes en 2014

Goldman Sachs optimiste pour les actions européennes en 2014
StratĂ©gie d’investisssement des sociĂ©tĂ©s de gestion

La plupart des sociĂ©tĂ©s de gestion anticipent une lĂ©gĂšre accĂ©lĂ©ration de la croissance Ă©conomique mondiale, et voient un dĂ©but de divergence des politiques monĂ©taires. Cet environnement Ă©conomique devrait profiter aux actifs risquĂ©s, qui tirent la part belle des recommandations d’allocations pour 2014.

AXA IM : les marchés soutenus par la croissance, non plus par la liquidité

Pictet : 2014, année de la « monomanie » des actions

Rothschild & Cie : les actions européennes sont à privilégier en 2014

Amundi AM : l’ADN des banques centrales mute

SSgA : « 2.500 milliards de dollars dorment en trésorerie »

J.P.Morgan Asset Management : Quel avenir désormais pour le high yield

Neuflize OBC: 2014, annĂ©e de l’espoir

Nathalie Barazal (Lombard Odier): « La surcote sur les convertibles devrait se maintenir »
Les avis « contrariants »

Face Ă  un tel consensus en faveur des actifs risquĂ©s, les avis contrariants sont peu nombreux, et souvent le fait d’observateurs rĂ©putĂ©s pour leur pessimisme. D’autres observateurs (comme Howard Marks), sans parler de bulle, s’inquiĂštent d’une tolĂ©rance au risque qui pourrait prĂ©parer le terrain Ă  un emballement collectif incontrĂŽlĂ© sur les marchĂ©s


Une vue contrariante sur les actions

Attention ! L’aversion au risque diminue, avertit Howard Marks

RF Research : La fin du QE n’est pas pour demain

SLJ Macro : le « tapering » aurait dû débuter en septembre
Les analyses Morningstar

Pour les experts de Morningstar, le crĂ©dit offre peu de potentiel d’apprĂ©ciation en 2014, sur fond de hausse des taux longs qui approcheront les 4% aux Etats-Unis. Nous vous proposons Ă©galement une synthĂšse de vues de professionnels sur les devises et l’or, qui aura Ă©tĂ© le grand perdant de 2013.

Crédit : 2014 entre hausse des taux et spreads étroits

La hausse des taux longs semble inéluctable

Devises : 2014, année du dollar

Quelles perspectives pour l’or en 2014 ?

CAC 40, Nasdaq, S&P 500 : correction Ă  venir
09/04/2014
A Wall Street, la correction du S&P 500 et du Nasdaq menace au dire de Julien Nebenzahl (Day By Day) et elle entrainera fatalement celle du CAC 40
 Jusqu’oĂč ?

http://www.sicavonline.fr/index.cfm?action=m_actu&ida=522708-cac-40-nasdaq-s-p-500-correction-a-venir

Bonjour Polo et tous,

[quote=« Polo92 Â»]

comment voyez-vous l’évolution €/$ en 2014?[/quote]

Sur l’annĂ©e 2013, l’euro a fluctuĂ© dans un range compris entre 1,3820 et 1,2750. Le point mĂ©dian se situe autour de 1,3330.

Pour le moment l’EUR/USD a Ă©chouĂ© Ă  dĂ©passer la borne haute. Mais il reste dans un mouvement haussier depuis le 25 juillet 2012 qui correspond Ă  un retracement de la baisse entre dĂ©but mai 2011 et le 25/07/12. On en est aujourd’hui Ă  61,80% de retracement. Il me semble possible de retracer jusqu’à 78% (prochain niveau significatif de fibo), qui correspondrait Ă  1,4250. Ça serait mon point haut EUR/USD pour 2014. On pourrait aller titiller 1,45. Au-delĂ  l’euro serait vraiment fort et je pense que la BCE interviendrait.

Pour le point bas de 2014, ça serait un retour à la médiane vers 1,3330. Allez, et pourquoi pas en mai quand vont se dérouler les élections européennes qui devraient crisper les opérateurs.

Donc globalement haussier sur l’EUR/USD en 2014. Si dĂ©bordement de 1,3820, cible Ă  1,4250. Les niveaux ne sont pas exacts-exacts, mais c’est la philosophie que j’adopte. Une cassure de la borne haute est pour moi un signe d’achat de l’EUR/USD.

Maintenant, tout dĂ©pend des actions respectives de la FED et de la BCE. LĂ  dessus je n’ai pas de convictions. La FED peut faire du tapering comme augmenter son QE. La BCE peut se mettre Ă  faire marcher la planche Ă  billet.

Merci JoĂ«l. Cette interview est un peu en contradiction avec l’allocation Morningstar (pas d’US, un zest d’émergents et d’oblig, et le maximum sur l’Europe)

Bonsoir Joël,
Si je peux me permettre de faire un choix, je conserverais les US mais n’en reprendrais pas plus. L’Europe oui : Allemagne et Espagne. Emergents : non. Japon : oui, mais pas trop. Obligations : non, sauf un zest de HY. Et surtout des small caps europe.

Bonjour Joël,
Je reste Ă©tonnĂ© par le choix des invest individuels : dans une Ă©conomie molle, les matiĂšres premiĂšres prĂ©sentent peu d’intĂ©rĂȘt (Ă  moins que ce soit le mythe de l’or). Quant aux obligations souveraines !! Par contre le choix des experts finance est plus pertinent. Il aurait fallu distinguer small et big caps, valeurs value ou cycliques
 mais on ne peut tout avoir et ce document est dĂ©jĂ  trĂšs intĂ©ressant pour nous guider, c-Ă -d suivre les experts.
Bon dimanche

Bonjour Polo,

Le dollar index (face aux autres devises du panier dont € est le principal constituant du panier) est attendu en hausse, tapering devrait rentrer en ligne de compte puisque accord obtenu sur le relĂšvement du plafond de dette USGvt donnera le feu vert, amĂ©lioration des donnĂ©es macro USA T3 sauf erreur, de la conso USA des fĂȘtes, le chĂŽmage est encore et toujours le point faible.

Pas favorable aux Commos type Métaux précieux puisque USD fort probablement, ni aux marchés en général, car USD fort est frein et non accélérateur.
Pour S&P 500, un dollar fort vis Ă  vis de l’€ est un Ă©lĂ©ment de retournement et l’inverse en faveur d’une extension de hausse
on attendait €/USD au dessus de 1,38 pour valider la poursuite de la hausse et c’est l’inverse qui se produit actuellement
repli marchĂ©s actions (du Dow au Wilshire) USA en surchauffe signifie repli en Europe, comme NY est directeur.

en Asie, le Yen faible et le Dollar plus fort peuvent aller de paire, mais les devises asiatiques ont plafonné en 2013 et pourraient continuer (ADXY:ind sur Bloomberg), une tension entre Chine et Japon est aussi un facteur qui pourrait jouer un rÎle.

AprĂšs d’autres Ă©lĂ©ments comme hausse des taux attendue aux USA (facteur de soutien de la devise) pourrait aussi causer des soucis aux marchĂ©s de mĂȘme que
la rĂ©duction des liquiditĂ©s de la FED, le retour surprise de l’inflation si la remontĂ©e des taux se faisait de façon moins ordonnĂ©e pourrait ĂȘtre un facteur de soutien aux Commos mais a contrario, taux Ă©levĂ©s et USD fort ne favoriseront pas le GOLD qui semble devoir faire le gros dos, en attendant un trĂšs beau point d’entrĂ©e.

N’étant pas expert, je laisse un avis incomplet de ce que j’ai retenu aprĂšs lecture en diagonale
en espĂ©rant Ă©viter de dire des Ăąneries.

Bonne 2014!