Pourquoi il n’y aura pas de coupure de courant cet hiver
• Reprenons donc le contexte du 12 décembre… La consommation française s’est élevée durant ce pic de froid à 82,4GW à 19h.
• . A cette heure, le soleil étant couché, le parc photovoltaïque ne délivrait rien. 0GW.
• Le climat anticyclonique à l’origine de cette vague de froid entraînait un vent faible, mais le pays disposait toutefois d’une production éolienne de 5,5GW à cet instant.
• Le nucléaire a lui commencé la remontée promise par EDF. Il délivrait ainsi 41,1GW contre 30GW début novembre. C’est mieux, mais toujours très loin de son potentiel maximum (supérieur à 61GW).
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• Et bien, malgré tout, la situation est restée sous contrôle tout au long de la journée. Alors certes, nous avons utilisé beaucoup de gaz (9,5GW) et d’hydraulique (16,4GW), mais aussi notre charbon à son maximum (1,8GW) et nos centrales fioul qui n’entrent en service qu’en dernier recours.
• Plus important, nous avons sollicité nos voisins jusqu’à hauteur de 11GW d’importations d’électricité pour nous soutenir.
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• Voici ce qu’on ne vous dit pas
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Le 12 décembre on avait sous le coude 15 GW de disponible
Nous avons vendu 3 GW à l’Angleterre
Nous pouvions utiliser 4 GW à partir de nos centrales à gaz et enfin les barrages auraient pu fournir 8 GW.
Ce jour la température était de 6 degré en dessous des normales
La baisse de 1 degré demande un surplus de consommation de 2, 5 GW
Donc on aurait pu supporter 15/2, 5 de plus soit une baisse des températures
de- 12
Aujourd’hui on se doit d’ajouter en plus les réacteurs qui se sont mis à fonctionner depuis le 12 décembre , mais je ne suis pas en mesure de le préciser
C’est une bonne nouvelle en soi même si je pense qu’il ne faut pas crier victoire trop tôt.
Nous dépendons de trop de paramètres que nous ne maîtrisons pas forcément comme la météo ou la situation dans les autres pays européens.
La France n’est effectivement pas le plus mal placé avec le nucléaire et c’est tant mieux. Néanmoins, beaucoup de nos voisins restent encore très dépendants du gaz+charbon. La « solidarité » fonctionne dans les 2 sens jusqu’au jour où vous n’en avez plus suffisamment pour vous. Alors c’est vite chacun pour soi…
La baisse de la consommation en France qui a été d’environ 9-10% est certes « bienvenue » mais quand on regarde dans les détails, c’est 7% pour les particuliers et 12% pour l’industrie.
On peut considérer que la baisse de la consommation des particuliers est essentiellement liée à 3 facteurs: une météo clémente, l’inflation et la diminution du pouvoir d’achat et solidarité citoyenne. On ne pourra que difficilement baisser plus la demande à moins d’enlever le bouclier tarifaire.
Par contre, en ce qui concerne la baisse de la demande de l’industrie, elle est due essentiellement à la baisse ou l’arrêt de la production du fait de l’augmentation du coût de l’électricité qui prendra un coup de fouet à partir de 2023. Je pense que cette baisse de la consommation n’est pas si réjouissante qu’elle ne paraît. Et là, il y a encore beaucoup de marge surtout en cas de récession…
Pour les particuliers, j’aurais préféré des coupures organisées ou un bouclier réservé à une partie de la population pour pouvoir mieux soutenir la production. De toute façon, nous risquons d’avoir le retour du bâton sous forme de récession, d’inflation et de chômage.
Ou bien, il fallait arrêter ce système européen cher aux allemands et tout aussi délirant d’indexation du prix de l’électricité à celui du gaz. Ou encore, faire comme l’Espagne et sortir du système pour protéger notre industrie et garder l’inflation sous contrôle.
Je pense que le problème n° 1 actuel de la France n’est pas la manque de l’électricité ou seulement de façon passagère et ponctuelle.
ma grand mère disait aprés un temps il en vient un autre !
Nous avons payé trés cher nos importations d’électricité en novembre decembre.
désormais, le solde des échanges devrait être durablement exportateur surtout si l’hiver n’est pas trop froid.
la désindexation du prix de l’électricité sur celle du gaz traine en longueur …trop!
Dans la période qui vient, avec une forte contribution de la production nucléaire je vois mal comment le gouvernement pourrait valider une augmentation des prix de 15%
Les mécanismes sont trop comliqués pour madame Michu.
le maintien artificiel de la concurrence doit être stoppé.
Les officines concernées qui n’ont que des bureaux dans le quartier de la défenses doivent faire autre chose et ne pas être maintenues sur le dos du client domestique - citoyens !
Voici quelques précisions, plus digestes pour certains , que je me suis procurées à joindre à mon intervention initiale
Nous attendons encore trois redémarrages, , permettant de disposer d’un peu plus de 45 GW disponibles au premier janvier. Et ce paramètre a une importance cruciale.
En effet, la thermosensibilité du réseau électrique français (c’est-à-dire sa sensibilité à l’aléa thermique, principalement du fait du chauffage) est la plus importante d’Europe.
Et un degré de moins par rapport à la moyenne saisonnière en hiver, c’est 2,4 GW de consommation supplémentaire en règle générale.
Disposer de 5GW de plus que le scénario dégradé permet de facto de supporter une vague de froid 2 degrés inférieure à celle planifiée avant d’anticiper le moindre délestage. Et 2 degrés, c’est une baisse majeure.
Il est donc aujourd’hui acquis que le risque de coupure de courant s’éloigne progressivement, et, qu’aujourd’hui, si ce scénario ne peut pas être exclu, sa probabilité s’affaiblit de jour en jour.
La France peut toujours être amenée à faire face début janvier à une vague de froid exceptionnelle qui pourrait contraindre à des délestages tournants, le réseau restant lourdement handicapé dans ses capacités de production.
. Et il y a fort à parier que, malgré la panique insufflée par certains, formidable moteur politique et journalistique, l’on arrive à passer l’hiver malgré tout sans la moindre coupure.