Moneta Multi Caps : le bilan 2018 et la stratégie pour l’année prochaine…
Publié le 12 Décembre 2018
A l’occasion d’une conférence organisée par Moneta, nous avons rencontré Grégoire Uettwiller, analyste gérant (spécialisé sur les secteurs automobile, santé, promotion immobilière et semi-conducteurs) sur le fonds Moneta Multi Caps.
L’analyste Grégoire Uettwiller est revenu sur la performance décevante de Moneta Multi Caps par rapport aux actions françaises.
Deux raisons principales expliquent la contre-performance
Tout d’abord, le fonds était peu positionné sur le secteur du Luxe. Or le luxe, malgré la consolidation, reste un des meilleurs secteurs sur l’année et la cote parisienne est fortement pondérée avec des poids lourds comme LVMH, Kering ou Hermès. C’est notamment pour cette raison que le CAC40 est un des indices les plus performants en Europe cette année et un des plus durs à battre.
Deuxième raison : le positionnement même partiel sur les petites et moyennes capitalisations. Ce segment a fortement souffert depuis le début de l’année et Moneta Multi Caps a 9% de petites capitalisations et 23% de moyennes capitalisation. Ces pourcentages avaient été abaissés depuis le début d’année, la gestion prenant ses profits sur des dossiers et ne trouvant pas de dossiers attractifs pour ré investir. Globalement la pondération sur les petites et moyennes capitalisations avait été réduite de 10% avant la baisse. La baisse aurait donc pu être plus forte.
Dès lors, le gérant va-t-il revenir sur cet univers (SMID Europe) après une telle baisse ? Pas pour l’instant. Bien sûr, la thématique est surveillée de près mais les valorisations ne sont pas encore très attractives. De plus, les flux sont encore négatifs et sur une classe d’actifs aussi illiquide, les flux font la performance.
Quelles actions ont la faveur des gérants de Moneta ?
Ils se sont dernièrement concentrés sur les valeurs aux bilans de qualité et liquides. Ce n’est pas un hasard si Sanofi est devenue la première ligne avec 7% du portefeuille.
Dans leur analyse, les gérants se concentrent sur les bilans et particulièrement sur l’endettement. Le jour où les taux remonteront, s’ils remontent, les sociétés endettées vont souffrir. Par exemple Danone a été vendue car fortement endettée après une acquisition en 2016. Le message de la gestion est clair : attention aux entreprises « leveragées ».
Les gérants ont profité des baisses mais restent extrêmement sélectifs, ce n’est pas le moment de tout acheter. Le marché reste nerveux après une période de publications au T3 « mouvementée ». Les sociétés ont fait beaucoup de « profit warnings » durant cette période. Les marges sont en effet attaquées avec la hausse des matières premières et l’inflation salariale (elle est tangible aux US mais aussi en France dans certains secteurs). Par ailleurs, le secteur automobile a été particulièrement source de révisions à la baisse après les changements de normes qui ont fortement perturbé le secteur.
On le sait Moneta n’a pas de vue macro ou de vue de marché. Toutefois le niveau de cash élevé (10% versus 5% en moyenne) montre la prudence de la gestion. Il n’y a pas encore assez de dossiers intéressants. Rigueur et sélectivité sont de mise… comme toujours.