Marchés Emergents Gemway Asset

2022, une année plus glorieuse pour les émergents après le « carnage » de 2021 ? :thinking:
Publié le jeudi 27 janvier 2022
Bruno Vanier de Gemway Assets espère une meilleure année à venir pour les émergents. « Mais ce n’est pas gagné » selon lui. Eléments d’explications.

Le début d’un nouveau cycle ?

Après une très bonne année 2020, le gérant qualifie 2021 de « carnage » pour les pays émergents. Il veut croire en leur retour en grâce. La forte sous-performance des pays émergents depuis 2010 par rapport aux pays développés a été exacerbée en 2021 et a complètement effacé le grand bull market des émergents de 2003 à 2010. Le gérant estime que la bonne performance des marchés développés, notamment depuis le début de la crise sanitaire, est fortement corrélée à l’afflux de liquidités des banques centrales. Et inversement pour les pays émergents, à l’instar de la Chine. Un cycle plus restrictif sur les pays développés pourrait donc être bénéfique pour le monde émergent. C’est encore plus probable pour la Chine qui assouplit sa politique monétaire.

2 risques identifiés viennent tempérer l’optimisme de Bruno Vanier :

Le Variant Omicron mais l’impact économique n’est finalement pas aussi fort qu’anticipé, selon lui.

Le resserrement monétaire américain mais quelques grands pays émergents ont déjà remonté leur taux et sont dans une situation monétaire favorable pour ne pas souffrir de la hausse des taux américains.

Une « feuille de route relativement différenciée selon les régions » pour 2022

Chine : La gestion conserve son optimisme pour la Chine mais plutôt en deuxième partie d’année. Il constate que les investisseurs restent encore dans l’expectative concernant le pays, probablement échaudés par le durcissement réglementaire en 2021. Le pays devrait néanmoins retrouver des couleurs, porté par l’assouplissement monétaire mais également par des soutiens ciblés sur certains secteurs (transition énergétique, automatisation).

Inde : En fin d’année, l’équipe de gestion annonçait un début d’allègement dans les portefeuilles. Elle est dorénavant moins pessimiste. Certes les valorisations sont élevées, mais le marché indien continue de bien performer. Par ailleurs, la gestion s’attend à une croissance du PIB en 2022 de 8%. Elle constate que le secteur de la construction, toujours précurseur en phase de croissance, se comporte bien.

Russie : Le discours de Gemway change également sur la Russie. A l’automne 2021, la gestion estimait que les risques géopolitiques (notamment avec l’Ukraine) étaient suffisamment documentés pour garder une surpondération sur le pays dans les portefeuilles. Dorénavant, elle repasse en sous-pondération : bien que la détente des tensions soit le scénario le plus probable, l’incertitude incite maintenant la gestion à la prudence.

Brésil : les fondamentaux ne sont pas simples dans ce pays selon Bruno Vanier. Le pic d’inflation est attendu courant 2022. Mais le pays a déjà monté ses taux et devrait continuer sur 2022. Le marché a déjà pricé les mauvaises nouvelles et les valorisations sont au plus bas depuis 20 ans. C’est surtout l’environnement politique qui freine le gérant. « On paie pour voir » pour le moment.

Gemequity débute donc l’année avec une préférence pour la Chine (37% du fonds contre 32% pour l’indice) et l’Inde (13% contre 12%) ainsi qu’une attitude prudente sur la Russie (3.1% contre 3.6%) et le Brésil (3.4% contre 4%). Le fonds reste toujours à l’écart de la Turquie.

« Le marché chinois est survendu » selon Bruno Vanier (Président de Gemway Assets)…
Publié le jeudi 12 mai 2022
Reprise épidémique en Chine, conflit russo-ukrainien, tensions sur les matières premières, Inflation et ralentissement économique… Globalement, les marchés émergents n’échappent pas à la baisse depuis le début de l’année. Au point de douter ! Certains investisseurs se demandent si ce n’était pas trop tôt de revenir, notamment sur la Chine. Lors de son point de gestion mensuel, l’équipe de Gemway est revenue sur la question.

Était-ce trop tôt pour revenir sur la Chine ?

A l’automne 2021, Bruno Vanier, gérant chez Gemway, estimait que nous étions à un point d’inflexion sur l’économie chinoise après le tour de vis réglementaire de 2021 qui avait notamment affecté les valeurs technologiques et l’immobilier. C’était sans compter la vague Omicron qui s’abat sur la Chine depuis deux mois. Dorénavant, l’équipe de gestion estime une accélération de la croissance sur le second semestre. Pourquoi ?

Un objectif de croissance de 5.5% à tenir : comme le rappelle Elena Kosheleva, « la Chine n’a jamais raté ses objectifs ». Il n’y a qu’en 2020 que le pays n’avait pas donné d’objectif et pour cause, nous entrions dans la crise sanitaire qui allait paralyser le monde entier. L’objectif pour 2022 (5.5%) est ambitieux compte tenu de le la situation sanitaire mais la gérante estime que le stimulus fiscal et monétaire pourrait s’accélérer au second semestre pour l’atteindre. Par ailleurs, les dépenses d’infrastructures continuent d’augmenter : +9% sur le premier trimestre.

Des valorisations (bientôt ?) au plus bas : la gestion est d’accord pour dire que les niveaux de valorisation des entreprises sont probablement au plus bas. Les price-to-book sont à des niveaux historiquement bas depuis 10 ans (0.85). Les P/E, eux, pourraient encore chuter : les résultats du second trimestre vont probablement être affectés par l’environnement délétère.

Et les autres pays émergents ?

Inde

La situation est plutôt rassurante selon la gestion de Gemway : la reprise est très forte. L’inflation est toujours présente (6%) mais les taux montent également (taux 10 ans à 7.4%). La devise se tient. Les résultats des entreprises sont bien orientés avec une croissance des chiffres d’affaires en volume et en prix. Les marchés sont chers mais les flux domestiques se maintiennent grâce à une épargne importante. Seul point de vigilance : la hausse du prix du pétrole. Mais Gemway se veut rassurant : le poids des importations de pétrole est beaucoup moins important qu’auparavant en Inde. Par ailleurs, les gérants rappellent que le pays ne subventionne plus les prix du pétrole comme avant. Ainsi, le déficit est bien moindre.

Brésil

La question du pic sur l’inflation et sur les taux demeure. Même s’il est probable que la hausse des taux ne soit pas encore finie, Elena Kosheleva estime que l’essentiel est fait. Si l’inflation reste forte, elle commence à « s’infuser dans les salaires » selon la gérante. Par ailleurs, le taux de chômage, encore fort, tend à baisser. De quoi stimuler la consommation du pays et sa croissance sur le second semestre.

Arabie Saoudite

La gestion s’intéresse à cette zone sur le secteur énergie mais aussi sur le secteur des financières. La politique monétaire du royaume est très corrélée à celle des États-Unis. Les banques représentent 52% de la cote saoudienne.

Sur la gamme de fonds, Michel Audeban, Directeur général de Gemway, admet que le flagship GemEquity souffre. « Ce n’est pas la première fois mais c’est la première fois que c’est si long et si violent ». La gestion s’est donc adaptée : neutre sur la Chine (en ligne avec l’indice), surpondération sur le Brésil, l’Arabie Saoudite et l’Inde.

Et l’Asie du Sud-Est ? Les indices en Thaïlande, à Singapour et en Indonésie ne souffrent pas autant qu’ailleurs.