Le FMI tire la sonnette d’alarme face à la flambée des prix de l’immobilier !
(Boursier.com) — Six ans après la crise des crédits “subprimes”, le risque d’une nouvelle bulle immobilière menace déjà le monde ! C’est en tout cas l’avis du Fonds monétaire international (FMI), qui s’inquiète d’une nouvelle flambée des prix immobiliers dans le monde. Dans un rapport, le FMI estime que dans de très nombreux pays, dont le Canada, l’Australie, la Belgique, la Suède, mais aussi la France et la Grande-Bretagne ou encore Israël, les prix sont fortement surévalués par rapport à leur tendance historique. En France, les prix seraient ainsi surévalués de 25% à 30%, en Belgique et au Canada ils seraient trop chers de plus de 50%, et en Australie de 40%…
En termes de prix rapportés aux revenus des ménages, les prix sont surévalués d’environ 50% en Belgique, de plus de 30% au Canada et en Australie, de l’ordre de 25% en France et de 27% au Royaume-Uni. Par contraste, en Allemagne, les prix seraient sous-évalués d’environ 17% et au Japon de 41% selon ce critère de prix/revenu.
Une surévaluation de 30% pour la France
Si l’on mesure les prix selon un autre critère, le rendement locatif rapporté aux prix des logements, le marché paraît surévalué de plus de 87% au Canada, de près de 70% en Norvège, de l’ordre de 60% en Belgique, 50% en Australie et 38% au Royaume-Uni. En France, la surévaluation est proche de 30%, selon ce critère. Une fois encore, l’Allemagne et le Japon sont sous-évalués d’environ 15% et 38% respectivement
Aux Etats-Unis, où les prix des logements avaient été laminés par la crise des “subprimes” entre 2007 et 2010, la remontée des prix est bien engagée, mais le marché américain reste sous-évalué par rapport à ses moyennes historiques, de 13% environ en termes de pouvoir d’achat immobilier. Il est proche de l’équilibre (surévalué de 2,6%) en termes de rendement/prix.
Menace majeure ?
En moyenne dans le monde, les prix de l’immobilier n’ont cessé de grimper depuis sept trimestres consécutifs, avec des hausses particulièrement fortes dans certains pays émergents (Philippines, Chine, Brésil…), au point de constituer une menace majeure à leur stabilité économique. Le directeur général adjoint du FMI, Min Zhu, a appelé les pays concernés à agir rapidement pour lutter contre ces bulles. Même si les outils pour les limiter sont encore « en phase de développement », cela ne devait pas être « une excuse pour rester inactifs » a-t-il martelé. Le FMI préconise de combiner une batterie de mesures, parmi lesquelles une limitation des crédits immobiliers en regard des revenus des ménages et de leurs actifs immobiliers, un relèvement des obligations de capitalisation des banques ayant des crédits risqués à leurs bilans, et une hausse des taxes et frais pour les acheteurs étrangers.
A noter que Min Zhu a prononcé son discours le mercredi 4 juin à la Bundesbank à Francfort, mais que le texte n’a été publié qu’hier en raison des interférences possibles avec la réunion du 5 juin de la BCE, qui a abaissé ses taux directeurs une nouvelle fois. Or, Min Zhu faisait remarquer la veille que « dans le sillage de la récession de 2008-2009, les banquiers centraux ont ramené leurs taux à des niveaux historiquement bas, ce qui a porté les prix des logements à un niveau que le FMI considère comme un risque significatif pour des économies aussi diverses que Hong Kong ou Israël ».