Les voitures électriques et hybrides pourraient représenter la majorité des ventes dans dix ans
Selon la dernière étude du BCG sur le sujet, les véhicules électriques et hybrides totaliseront 51 % des ventes mondiales de voitures en 2030. La baisse continue du coût des batteries devrait tirer le marché à partir de 2023.
Par Lionel Steinmann
Publié le 3 janv. 2020 à 6h41 dans les échos
Mis à jour le 3 janv. 2020 à 11h51
La montée en puissance des motorisations électriques et hybrides dans les ventes de voitures pourrait s’effectuer plus rapidement que prévu . C’est ce que prédit le Boston Consulting Group (BCG), qui a présenté ce jeudi ses prévisions à 10 ans sur l’évolution du marché.
Dans une précédente étude publiée en 2017, le cabinet de conseil en stratégie tablait sur une part de véhicules électrifiés dans les ventes mondiales de 25 % en 2025, et de près de 50 % en 2030. Le BCG a révisé ces chiffres à la hausse, et estime désormais que l’électrique pèsera un tiers du marché dans 5 ans, et 51 % dans 10 ans.
18 % de voitures électriques en 2030
Dans le détail, la part des véhicules à batteries 100 % électriques devrait passer à 7 % en 2025, contre 2 % aujourd’hui, puis à 18 % en 2030. Les différentes familles de moteurs hybrides (rechargeables, non rechargeables…) atteindraient, au total, 33 % du marché à cette date. A l’inverse, la part du diesel passerait de 12 % à 4 % dans 10 ans, pendant que les moteurs à essence tomberaient de 78 % à 44 % dans le même temps.
Cette accélération de la diffusion de l’électrique est d’ores et déjà à l’oeuvre : 2,8 millions de voitures 100 % électriques et hybrides rechargeables ont été produites l’an dernier dans le monde, soit 800.000 de plus que ce que les experts prévoyaient il y a deux ans.
S’adapter aux normes plus contraignantes
Plusieurs facteurs sont à l’oeuvre, avec en premier lieu un durcissement des normes d’émissions dans différentes régions du globe, notamment en Europe pour les rejets de CO2. Cela pousse les constructeurs à investir massivement afin d’augmenter leurs offres et la performance de leurs voitures électrifiées.
De même, le nombre de villes ayant décidé de bannir graduellement les moteurs thermiques ne cesse d’augmenter. A Barcelone, par exemple, les véhicules diesel immatriculés avant 2006 en Espagne et les essences avant 2000 ne peuvent plus circuler depuis le premier janvier, sauf exception. Ce qui contribue à orienter le marché vers des motorisations plus propres.
Une baisse de coût plus rapide que prévu
Par ailleurs, si le prix d’une voiture électrique reste nettement plus élevé à l’achat, le coût calculé sur l’ensemble de la durée de vie du véhicule (TCO) est appelé à se réduire plus rapidement que ne l’anticipaient les experts du BCG il y a deux ans. Ils tablent désormais sur une forte baisse du prix des batteries, un des plus gros postes de coûts.
Le cabinet a calculé que le coût d’un pack de batterie passerait sous les 100 dollars par kWh à l’horizon 2030. Il valait 540 dollars en 2014. « Certains observateurs et constructeurs, comme VW et Tesla, prédisent une baisse encore plus prononcée », indique l’étude.
Cette baisse du TCO devrait, à elle seule, suffire à tirer le marché à partir de 2023. Mais avant cela, « des incitations financières et non-financières resteront critiques pour soutenir l’accélération des ventes », avance le BCG. Un soutien qui doit provenir des pouvoirs publics, que ce soit par des bonus à l’achat, ou la possibilité d’utiliser des voies réservées dans les agglomérations.
A l’inverse, une flambée du prix des carburants (ou au contraire une baisse rapide) ne devrait pas affecter la tendance de fond. L’étude n’évoque pas, en revanche, la nécessité d’étoffer les réseaux de bornes de recharge, ce qui reste (sur le marché tricolore en tout cas) un frein à l’achat.
À NOTER
Selon le BCG, la France figurera parmi les pays européens en pointe dans cette conversion de leur parc : les véhicules 100 % électriques et hybrides rechargeables devraient représenter 39 % des ventes en 2030, soit quasiment autant que les motorisations classiques (40 %).
Lionel Steinmann