Instaurés en 2008, les OPCI grand public ont connu une progression très importante sur 2014, de l’ordre de 287 %, avec un niveau de collecte record à 813 M€ selon le cabinet d’études IEIF. Une évolution qui vient de la nature même de ce produit financier et qui devrait se confirmer au cours des prochaines années.
Après des débuts difficiles, les OPCI grand public semblent avoir trouvé leur public. Mis en place en 2008, ces organismes de placement collectif immobilier font partie des solutions de placement « pierre-papier », c’est-à-dire des produits d’épargne comprenant une part en immobilier. Alternatives à l’achat d’un bien en direct, chaque détenteur vient ici acquérir des parts ou actions de sociétés qui investissent dans la construction. Ce procédé n’est pas nouveau, matérialisé jusque-là principalement par les SCPI.
À la différence de ceux-ci, les OPCI, eux, proposent une plus grande souplesse, notamment en sortie. Ils sont aussi accessibles avec un montant de départ peu élevé, ne dépassant pas la centaine d’euros. Ils sont aujourd’hui le plus souvent intégrés à des contrats d’assurance vie et de fait facilement accessibles à tous les investisseurs particuliers. « C’est un produit qui s’inscrit très bien dans le panel des solutions d’épargne d’aujourd’hui », précise Pierre Schoeffler, senior advisor chez IEIF.
Les clés du succès des OPCI grand public
2014 représente une année clé pour ce placement. Selon l’étude du cabinet IEIF, ce sont 813 M€ qui ont été investis en 1 an sur les OPCI grand public, faisant progresser la collecte de 287 %. Plus globalement le montant de la capitalisation était de 2 Md€ à fin 2014. Ce succès est pourtant nouveau, après 6 ans d’existence.
« Les OPCI grand public sont des produits qui ont été plutôt lents à démarrer », rappelle Pierre Schoeffler : « Leur grand développement date de ces deux dernières années ». Une évolution qui s’accompagne aussi d’un niveau de performance élevé et en progression sur plusieurs années. Ainsi, le taux annuel des OPCI grand public s’est élevé à 4,9 % en 2014. Il représente en moyenne un rendement de 5,3 % sur 3 ans et 6,8 % sur 5 ans.
Selon IEIF, 9 OPCI grand public possèdent à eux seuls quelque 98 % de l’ensemble de la collecte. Ceux-ci appartiennent principalement aux réseaux bancaires et d’assurance qui ont choisi de pousser ces produits depuis peu, liés aux contrats d’assurance vie.
Une évolution à prévoir à la hausse
Les OPCI grand public sont voués à conserver leurs bons taux de rendement durant encore plusieurs années, se montrant même plus résistants que l’assurance vie classique en fonds euros ou en unités de compte grâce aux 60 % investis en immobilier.
Pour les 40 % restants, Pierre Schoeffler distingue différents produits : « Il y a ceux qui ont choisi une exposition immobilière totale, où les 40 % sont investis essentiellement en foncière cotée, c’est-à-dire de l’immobilier mais sous une autre forme. Et il y a ceux qui ont décidé d’investir dans des produits plus diversifiés pour avoir un niveau de risque plus bas ». Résultat, avec l’explosion actuelle de la bourse, les OPCI qui ont choisi l’option cotée connaissent des gains en capitaux élevés. À l’inverse, ceux aux actions obligataires font face à un taux de rendement faible.
Une distinction donc entre les produits OPCI grand public. Toutefois, ce placement représente aujourd’hui, dans les deux cas, un investissement gagnant au regard des autres placements, dans le cadre de l’assurance vie.