Les News des marchés

LES MARCHES FINANCIERS - NOVEMBRE 2014

Des marchés … sur des terrains glissants

La faiblesse de la croissance européenne et les tensions géopolitiques (notamment la crise ukrainienne et les problèmes en Irak et Syrie) mettent les marchés financiers sous pression.

« Les mauvais chiffres économiques de la zone euro ont dominé l’actualité du 3ème trimestre. Montée du chômage, inflation basse, croissance qui ne redémarre pas… Même l’économie allemande a fini par montrer des signes d’essoufflement.», résumait Europerformance dans son analyse de fin octobre 2014.


Un manque de visibilité en Europe

En l’espace d’un an, les indices CAC 40 et Euro Stoxx 50 n’ont pas évolué. Au contraire, ils ont même légèrement baissé.

  • L’indice français CAC 40 était à 4292 points le 15 novembre 2013 et à 4202 points le 14 novembre 2014.
  • L’indice européen Euro Stoxx 50 était à 3081 points le 18 novembre 2013 et à 3059 points le 14 novembre 2014.
    Mais le plus surprenant, c’est qu’aucun des deux indices n’a pu quitter sa zone de « yoyo » laquelle s’est située pour le CAC 40, sur un an glissant (mi -novembre 2013 à mi -novembre 2014), entre 3918 et 4595 points. Pour l’indice Euro Stoxx 50, le « yoyo » a varié entre 2874 et 3314 points. Pour chacun de ces deux indices la zone de turbulence fait environ 500 points.

L’exposé des motifs du projet de loi de finances pour 2015 donnait déjà le ton en septembre et il était précurseur des baisses des marchés financiers fin septembre et première quinzaine d’octobre 2014. Cet exposé faisait état d’un « contexte économique fragile, marqué par un redémarrage très progressif de la croissance en Europe et une faible inflation ».

L’inflation : seul bon élève de la BCE

Dans l’ensemble de la zone euro, l’inflation est peu élevée et se situe très en dessous de l’objectif que s’est fixé la BCE. « L’inflation s’élèverait à + 0,6 % en moyenne annuelle en 2014, après + 0,9 % en 2013. En 2015, l’inflation accélèrerait (+ 0,9 % en moyenne annuelle), mais resterait encore très modérée. …/… L’évolution des prix de l’énergie et des produits alimentaires frais expliquerait l’essentiel de la hausse de l’inflation d’ici 2015 » (exposé des motifs du projet de loi de finances pour 2015).

** Retour vers un contexte favorable ?**

« À court terme, je pense que les marchés conserveront un certain appétit pour le risque jusqu'à la fin de l'année » résume Chris Iggo, directeur des investissements obligataires chez AXA IM (le point de vue des marchés obligataires, 10 novembre). Pour lui « L’économie américaine a le vent en poupe et les indicateurs mettent en évidence une reprise de la croissance des salaires qui devrait soutenir les dépenses des ménages. Les élections de mi-mandat, même si elles débouchent sur 2 ans d’impasse, devraient assurer que Washington ne peut rien faire de négatif. La Fed ne va pas procéder à un resserrement cette année, pas plus que la Banque d'Angleterre. Quant à la BCE, elle doit au moins maintenir l'illusion de la relance monétaire. C’est une bonne nouvelle pour les obligations à haut rendement et les actions, et cela signifie que les rendements des obligations des pays les mieux notés progresseront encore.»

Les perspectives de Lazard Frères Gestion sont positives : « Selon notre scénario, le marché actions va s’apprécier et les obligations convertibles vont en bénéficier, notamment en Europe. Le marché du crédit va continuer sur le même trend, particulièrement porté par le High Yield (obligations d’entreprises à haut rendement). La volatilité implicite, qui n’est plus arbitrée, ne constitue plus un facteur déterminant mais elle devrait augmenter et contribuer positivement », résume Arnaud Brillois, Directeur de la gestion des obligations convertibles dans la lettre de Lazard « Nos analyses et nos choix ».

Quant au Japon, mieux vaut l’éviter, sauf ceux qui ont une excellente connaissance de son économie et de ses institutions financières et politiques.

** En ordre : Asie émergente, puis Amérique et enfin Europe**

D’un point de vue général, l’enquête Investisseurs Institutionnels de Pyramis Global Advisors  (une société de Fidelity Investments) révèle que les institutionnels perçoivent à moyen-terme les plus forts potentiels de croissance en Asie émergente (34%), suivis par l’Amérique du Nord (30%), puis l’Europe (20%). Dont acte.

LES MARCHES FINANCIERS - JANVIER 2015

Cette année, il faudra tenir le bon cap

Dans le brouillard que faisaient les marins avant l’invention du radar ?

Ils naviguaient à la corne de brume.
C’est un peu ce que devront faire les gérants en 2015. Certes, les gestionnaires du 21 ème siècle sont mieux équipés que les « terre neuvas » du 19 ème siècle, mais l’exercice qu’ils devront accomplir, s’il est moins fatigant que celui des marins, risque d’être intellectuellement plus éprouvant.


Voyons rapidement quelles sont les forces en présence :

• Des taux courts et des taux longs très bas.

• Une inflation faible dans les pays développés et contenue dans les autres zones.

• Une croissance molle, surtout dans les pays développés. Après une croissance de 0,4% en 2014, l’INSEE anticipe pour la France une croissance de 0,3% aux 1er et 2ème  trimestres 2015.

• Les prix du baril de pétrole en dessous des 60 $ et avec des planchers à moins de 50 dollars, une situation inconnue depuis 6 ans. Mais, en l’absence de carnets de commande remplis, les industriels n’en profitent pas pour le moment. Les sociétés pétrolières pourraient, en contrepartie, voir leurs profits diminuer.

• Le Japon se dirige à nouveau vers la récession.


Alors que peut-on attendre des marchés en 2015 ?


Côté obligations

Préférez les obligations d’entreprises à haut rendement

Chris Iggo, Directeur des investissements obligataires et responsable de la gestion obligataire Europe et Asie chez AXA IM, estime que : « Les meilleures performances devraient provenir des marchés de titres à haut rendement américains et européens, ainsi que de la dette des États européens périphériques et de la dette en devises fortes des marchés émergents. »

Pour sa part, Swiss life Asset Management (Perspectives - Allocation d’actifs) préfè́re la sécurité « des taux sans risque (Bund allemand, T- Note américain, Gilt britannique) aux dettes périphériques.»


Côté actions


Choisissez les actions des pays émergents

« Dans sa globalité, mais de façon hétérogène, nous restons positifs sur les marchés actions émergents. L’Asie ex-Japon devrait tirer son épingle du jeu par rapport aux autres zones émergentes. Nous restons toujours très optimistes sur la Chine. Les marchés ont en effet accepté le ralentissement contrôlé de la croissance. Le pays a également pris des mesures d’ouverture de ses capitaux aux étrangers (rapprochement entre les bourses de Shanghai et de Hong-Kong).» résume CPR AM (Nos Convictions, Bulletin mensuel).
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Optez aussi pour les valeurs de rendement et défensives[/b]

Amundi Asset Management recommande « les actions d’entreprises qui payent des dividendes, qui sont sensibles au – bas – niveau des taux d’intérêt ainsi qu’au cours de change (la dépréciation de l’euro est un des éléments clef de notre scénario central), et qui pourraient faire l’objet d’opérations de fusions acquisitions » (Cross Asset Investment Strategy d’Amundi AM).

Chez Invesco (Tendance et Allocation Janvier 2015) on nous prédit « Un début d’année 2015 sous le signe de la nervosité ». Bernard Aybran, directeur de la multigestion, après avoir constaté l’engouement des investisseurs mondiaux pour les obligations, rappelle, tout de même que « Avec des dividendes bien souvent supérieurs au rendement des emprunts d’état, les actions présentent un réel attrait pour l’ensemble des investisseurs à la recherche de rendement, partout dans le monde ».

« Nous continuons de favoriser les actions tout en étant très attentifs. Nos analyses nous indiquent de surpondérer les stratégies défensives », indique Swiss life Asset Management (Perspectives - Allocation d’actifs).


Et qu’en sera- t- il de la relance en zone euro ?

Laissons le mot de la fin à Fidelity : « Dans les mois qui viennent, l’inflation sera le principal risque pour l’environnement économique. Si elle reste faible, elle pourrait être déterminante pour la reprise économique. Dans le cas inverse, elle serait à même de l’annihiler.»
(L’allocation mensuelle de Fidelity).


Points forts:

1. Des potentialités pour les actions européennes qui pourraient profiter d’une inflation très faible, d’une baisse de l’euro et des prix contenus des matières premières, notamment d’un pétrole peu cher.

2. Une croissance retrouvée dans certains pays émergents, notamment dans la zone asiatique.