L'actu des marchés - par LinXie

Encore des marchés qui naviguent selon les politiques monétaires …

Des marchés qui ont bien performé, mais qui ont décroché en fin d’année, voici ce qu’on devrait retenir de l’année boursière 2013. La fête se renouvellera -t- elle en 2014 ?
Une partie de la hausse future est liée aux annonces des politiques monétaires : La Banque Centrale Européenne et la Réserve Fédérale Américaine feront encore la pluie et le beau temps.


Aux portes de la déflation…

Si l’inflation est un risque important pour les économies, il ne faut pas sous -estimer le risque de déflation. Or ce risque est bien réel. « Le risque de déflation est aujourd’hui « objectivement » élevé, voire matérialisé pour l’Espagne, le Portugal et la Grèce », reconnaît Christophe Morel, chef Economiste chez Groupama Asset Management. Rappelons que la déflation est une période où les prix diminuent, mais aussi où la consommation baisse. Pour l’équipe Recherche & Stratégie d’Investissement d’AXA Investment Managers la vision de l’économie mondiale pour l’année prochaine est néanmoins positive : « L’économie mondiale va accélérer nettement en 2014, tirée par les États-Unis, avec l’Europe portée par le commerce mondial et la Chine comme protection contre la baisse. En Europe, la croissance s’améliorera, alimentée par une plus forte demande extérieure et une demande intérieure stable », avec un léger bémol cependant : « Redoutant le risque de déflation, la Banque Centrale Européenne continuera à soutenir la croissance ».

Les liquidités devraient épauler les marchés
C’est un point sur lequel tous les gérants sont d’accord : « Les liquidités demeurent abondantes à l’échelle mondiale », constate Franklin Templeton Investments dans son dernier point sur les marchés émergents, qui aussitôt précise que « Nous pensons que les fondamentaux demeurent plus favorables dans les marchés émergents que dans les marchés développés ». Reste, que pour AXA Investment Managers « La sélectivité sera le maître-mot pour les émergents ». Il faudra donc y aller avec plus de modération que par le passé. Si Primonial Asset Management (Point Mensuel Marchés, décembre 2013) rappelle « que la croissance économique mondiale recèle des fragilités », cette même société clame qu’ « il y a des opportunités pour les marchés actions. En effet, la croissance économique mondiale reste compatible avec une hausse des actions ».

« La santé économique de la zone Euro a beaucoup à envier à la situation outre Atlantique, où la reprise de la croissance est en bonne voie et le chômage est revenu à 7%. Une asymétrie des politiques monétaires commence à se manifester de part et d’autre de l’Atlantique, avec d’un côté la Réserve Fédérale américaine qui envisage sérieusement le début d’un resserrement monétaire, après cinq années de soutien inconditionnel aux marchés, et de l’autre, la Banque Centrale Européenne qui réitère au contraire sa volonté de garder les taux à des niveaux bas pour longtemps », explique Michaël Lévy, Associé - Gérant de FLEX 360- Responsable de la multigestion chez 360 Asset Managers.

Sélectivité nécessaire
Les indices européens continuent de corriger en cette fin d’année 2013. « Après onze mois d’un rally quasi -ininterrompu, les marchés sont entrés dans une phase de consolidation ». Fabrice Cousté, Directeur Général de CMC Markets France s’interroge dans une chronique postée le 13 décembre 2013 « Ce coup d’arrêt, qui a déjà rogné un tiers des performances annuelles du CAC 40 en à peine deux semaines, peut-il renvoyer les indices du Vieux Continent à des niveaux bien plus bas ? ». Mais pour lui, il n’y a rien d’inquiétant, juste quelques interrogations temporaires « Toutefois la séquence actuelle ressemble surtout à une période de transition où les prises de bénéfices et les repositionnements à l’achat, sur des points d’entrée plus attractifs en Europe, se multiplient ».

Les actions : en avant toute ?
« Dans nos allocations pour démarrer l’année 2014, nous considérons toujours les actions comme le principal moteur de performance de nos portefeuilles », indiquent les équipes de gestion d’Amilton Asset Management.
Pour sa part, Natixis Asset Management reste neutre sur les actions européennes du moins à court terme, car « les valorisations des actions européennes nous semblent avoir atteint des niveaux proches de la « fair value » (autrement dit, leur « juste valeur »).
Pour AXA Investment Managers « « Côté actions, l’Europe devrait être en tête avec une croissance des bénéfices satisfaisante, et les Etats-Unis sous-performer en raison de valorisations un peu chères et d’une moindre croissance des bénéfices ».
Les risques sur les actions sont bien présents, même si ce ne sont pas des risques majeurs. « Il est à craindre qu’en 2014, au moment même où les autorités monétaires feront le grand saut dans l’inconnu avec (peut-être) un début de « tapering » (NDRL : réduction des injections monétaires de la Réserve Fédérale) aux Etats-Unis, les investisseurs – particuliers en tête – ne se décident alors d’accroître leur exposition aux actions, avec le risque de rentrer sur les marchés lorsque ces derniers seront plus volatils », commente Jocelyn Jovène, éditorialiste de Morningstar France. Et de renchérir aussitôt : « L’argument central pour acheter des actions en 2014 est celui d’un rebond des résultats des entreprises. Le problème est que cela fait trois ans ou presque que les brokers espèrent un redémarrage des profits qui ne s’est toujours pas produit ».


Côté obligations

« Le marché obligataire devrait être pénalisé par la probable remontée des taux longs », redoute Primonial Asset Management. Lorsque les taux d’intérêts augmentent, la valeur des obligations anciennes émises à des taux d’intérêts plus faibles diminue. Heureusement, pour Natixis Asset Management « Le risque haussier sur les rendements obligataires paraît néanmoins limité ». On respire. En effet, une hausse des taux obligataires est aussi redoutable qu’une baisse.
Pour Michaël Lévy, associé - gérant de FLEX 360 - responsable de la multigestion chez 360 Asset Managers « Les obligations ne produiront pas les mêmes performances que ces dernières années, car les rendements sont historiquement bas. De plus, elles évoluent depuis quelques mois dans le même sens que les actions (corrélation positive), ce qui engendre davantage de volatilité pour les portefeuilles diversifiés ». En résumé, peu d’espoir du côté des rendements obligataires !