La FSA a fait passer des tests de résistance aux assureurs-vie britanniques

Par Yves-Marc Le Réour le 22/07/2009

Si la démarche s’inscrit dans une logique européenne, les paramètres utilisés par le régulateur donnent prise à la controverse

La Financial Services Authority (FSA) a annoncé qu’il avait soumis le bilan des groupes d’assurance-vie d’outre-Manche à des tests de résistance (stress tests) afin de déterminer si ces établissements pouvaient survivre à un type de récession proche de celle des années 80. Prenant pour hypothèse une baisse de 15 % du marché immobilier en 2009, le modèle retenu par le régulateur financier britannique est différent de celui utilisé pour le secteur bancaire qui se fondait sur une chute de moitié du prix de l’immobilier entre le plus haut et le plus bas du cycle. Les paramètres utilisés pour tester la solidité du bilan des assureurs britanniques tiennent également compte de taux d’intérêt et de spreads de crédit pouvant varier de 50 points de base, ainsi que sur un recul de 20 % des marchés boursiers. Contrairement au cas américain, « les résultats des tests s’appliquant à chaque assureur ne seront pas rendus publics », a précisé la FSA.

« Un repli de 15 % de la valeur de l’immobilier est déjà inadéquat », selon Tony Silverman, analyste chez Standard & Poor’s à Londres. De fait, le prix des logements britanniques a déjà baissé de 17 % depuis leur sommet de janvier 2008, indiquent les chiffres officiels du Land Registry, tandis que l’immobilier commercial a chuté de 43 % depuis son record de juin 2007. La FSA justifie sa démarche en précisant que ces tests de résistance « ne sont pas des prévisions faites à partir de ce que nous estimons vraisemblable ; leur objectif est de savoir si un assureur aurait des ressources financières adéquates dans des conditions considérées comme improbables au moment de la réalisation de ces tests ». L’Association des assureurs britanniques (ABI) a tenu à souligner de son côté qu’« en raison d’un modèle économique fondamentalement différent de la Banque et d’exigences en capital rigoureuses introduites voici plusieurs années, le secteur de l’assurance demeure dans une situation financière solide. »

Ces tests décidés par le régulateur britannique s’inscrivent dans le cadre de l’annonce faite en mai dernier par le comité européen de l’assurance (CEIOPS), qui veut soumettre l’année prochaine les trente premiers groupes européens d’assurances à un test de résistance obligatoire « sur la base de leurs résultats de 2009 ».

source AGEFI