L’industrie automobile française en perdition
La rédaction
8 février 2023
5 min (durée de lecture)
La production d’automobiles sur le sol français est en chute libre. L’année 2022 a été marquée par un record historique de déficit du commerce extérieur automobile du pays à 19,9 milliards d’euros. Et la crise énergétique n’y est pour rien. Depuis 2010, la dégringolade de la production automobile en France ne cesse de s’accélérer. Et nous n’avons pas encore tout vu avec la transition forcée en cours vers les véhicules électriques qui ouvre la voie à une déferlante à venir de voitures chinoises.
Les adversaires de l’automobile en France ont gagné. Leur travail de sape idéologique a détruit l’industrie automobile française plus précisément l’industrie automobile sur le sol français. Il ne faudrait pas maintenant qu’ils viennent se lamenter de l’effondrement industriel du pays. La part de l’industrie dans le PIB (Produit intérieur brut) est maintenant au niveau de la Grèce, à 9%… Avec des conséquences sociales qui sont catastrophiques, la perte irréversible d’emplois qualifiés et bien rémunérés et la désertification économique des petites villes et des zones périurbaines. En Allemagne, la part de l’industrie dans le PIB est de 19%, en Italie de 15% et en Espagne de 12%. L’année 2022 a été marquée en France par un record historique de déficit du commerce extérieur (-164 milliards d’euros) et un niveau tout aussi historique du déficit commercial automobile du pays à 19,9 milliards d’euros. Et dans ce dernier cas la crise énergétique n’y est pour rien.
Depuis 2010, la dégringolade de la production automobile en France ne cesse de s’accélérer. Et nous n’avons pas encore tout vu avec la transition forcée en cours vers les véhicules électriques qui ouvre la voie à une déferlante à venir de voitures chinoises. France Stratégie, organisme placé sous l’autorité du Premier ministre, ne cherche même plus à donner le change et écrivait l’an dernier: «l’automobile est à l’origine de près de la moitié de la dégradation du solde des produits manufacturés depuis 2000 et explique une large part de la désindustrialisation qu’a connue le pays».
La situation de l’automobile en France dissociée de celle des constructeurs nationaux
Les 19,9 milliards d’euros de déficit commercial automobile se décomposent de la façon suivante, 15,6 milliards pour les véhicules et 4,3 milliards pour les équipements. Autre illustration d’un déclin continu, l’automobile représentait 13,2% des exportations