Investir sur le secteur technologique

EST-IL TROP TARD POUR MISER EN BOURSE SUR LE SECTEUR TECHNOLOGIQUE?
samedi 8 mai 2021 Ă  07h00
Les géants de la tech devraient avoir encore un bel avenir boursier
(BFM Bourse) - Le parcours des géants du numérique n’est pas toujours un long fleuve tranquille. La polémique sur la confidentialité des données des clients d’Apple ou la pénurie de composants font l’actualité ces derniers mois - tandis que l’appréhension d’une normalisation monétaire resserre les multiples de valorisation. Pour autant, Carmignac reste convaincu qu’il faut continuer à s’exposer au secteur.

Ă€ LIRE AUSSI
APPLE : Lanterne rouge des GAFAM en Bourse cette année, Apple signe un trimestre quasi-record
APPLE : L’action Apple, un pari à bon prix sur l’automobile électrique ?
Un fait marquant pour le secteur a été récemment la mise à jour du mode de confidentialité par défaut des utilisateurs de produits d’Apple. Avec l’iOS 14, les utilisateurs doivent explicitement consentir à ce que les annonceurs et les applications de destination suivent leur habitudes sur internet grâce à l’identifiant à destination de la publicité (IDFA, Identifier for advertisers) de chaque appareil. Une mesure qui s’inscrit dans la droite ligne du durcissement progressif de la politique du géant américain vis-à-vis des publicités ciblées ces dernières années, et qui n’a pas manqué d’ulcérer un concurrent comme Facebook (qui ne vit que de sa capacité à pister les internautes).

Quoi qu’il en soit « l’histoire a montrĂ© que les changements de ce type ont tendance Ă  profiter aux acteurs plus importants disposant de plus de donnĂ©es first-party [et non pas ceux qui achètent l’accès Ă  ces donnĂ©es] Â» indique Nicholas Hancock, analyste en technologie, mĂ©dias et tĂ©lĂ©communications chez Carmignac.

La numérisation de l’économie, une tendance de long terme
Autre évènement majeur, la pénurie mondiale de semi-conducteurs. La pandémie a entraîné une augmentation de la demande de la part des consommateurs (en quête par exemple d’ordinateurs leur permettant de télétravailler dans de bonnes conditions ou de nouveaux appareils connectés), alors que dans le même temps la mise à l’arrêt de nombreux pans de l’économie a contraint les fournisseurs à réduire leurs capacités.

« De nombreux fabricants de semi-conducteurs ne voient pas la pĂ©nurie se rĂ©sorber avant un ou deux ans, et les investisseurs restent prudents face Ă  tout signe d’une Ă©ventuelle correction cyclique, observe Nicholas Hancock. La demande structurelle de semi-conducteurs reste toutefois importante, car l’utilisation de technologies comme l’IA, les vĂ©hicules autonomes et les services de cloud computing ne cesse de croĂ®tre Â».

Qu’on ne s’y trompe pas : la numĂ©risation de l’économie reste une tendance porteuse de long terme, que les investisseurs devraient chercher Ă  capter, note de son cĂ´tĂ© David Older, responsable des actions chez Carmignac. « Le volume de donnĂ©es gĂ©nĂ©rĂ©s Ă  l’échelle mondiale augmente Ă  un rythme effarant et nous n’en sommes qu’au dĂ©but des opportunitĂ©s offertes par ce phĂ©nomène pour les entreprises et les Ă©conomies qui entendent en tirer parti. On peut s’attendre Ă  ce que la part des dĂ©penses technologiques rapportĂ©e au PIB augmentent, et devraient mĂŞme doubler au cours de la prochaine dĂ©cennie, Ă  mesure que la transition s’opère vers une Ă©conomie numĂ©rique axĂ©e sur les donnĂ©es Â», insiste-t-il.

Le volume toujours plus important de données disponibles doit être stocké, structuré et analysé. Les investisseurs qui cherchent à tirer parti de cette situation peuvent donc se tourner vers les entreprises qui fournissent des infrastructures dématérialisés, de la puissance de calcul ou des logiciels, évoque-t-il.

Une publicité numérique qui continue de progresser
« L’avenir de la publicitĂ© est Ă©galement sous les feux des projecteurs après l’introduction de la mise Ă  jour de la confidentialitĂ© IDFA d’Apple. La publicitĂ© numĂ©rique a grignotĂ© des parts de marchĂ© grâce au dĂ©veloppement de la publicitĂ© ciblĂ©e et nous pensons que cette tendance va se poursuivre. Bien que la mise Ă  jour puisse peser sur les retours sur investissement pour les annonceurs numĂ©riques, ceux-ci restent largement supĂ©rieurs Ă  ceux des annonceurs non ciblĂ©s et, comme les magasins se tournent de plus en plus vers le commerce en ligne, ils peuvent investir Ă  un taux plus Ă©levĂ© dans leurs « vitrines numĂ©riques Â» grâce Ă  la publicitĂ© numĂ©rique qui remplace les coĂ»ts de location Â».

En ce qui concerne les consĂ©quences de la mise Ă  jour de l’IDFA pour les mĂ©ga-capitalisations technologiques, « Facebook et Google se sont empressĂ©es d’en minimiser les rĂ©percussions. Ă€ l’instar de ce que nous avions pu observer lors de l’introduction du RGPD, il y a des chances que les consommateurs voient un intĂ©rĂŞt Ă  transmettre des donnĂ©es Ă  certaines des grosses plateformes dont ils apprĂ©cient les services Â», nuance David Older.

La crise sanitaire liĂ©e Ă  la pandĂ©mie touchant Ă  sa fin, bon nombre des comportements numĂ©riques adoptĂ©s par les consommateurs soumis Ă  des mesures de confinement devraient perdurer. Par consĂ©quent, les mĂ©ga-capitalisations technologiques qui ont une fois de plus publiĂ© des rĂ©sultats supĂ©rieurs aux attentes cette semaine restent « des options de grande qualitĂ© pour les investisseurs Â», affirme pour sa part Nicholas Hancock.