Investir dans des fonds ISR

Label ISR : Investir dans des fonds ISR pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique
PARTENAIRE•29/04/2021 à 10:30
(Crédits photo : Pexels - Markus Spiske )
(Crédits photo : Pexels - Markus Spiske )

Une tribune rédigée par le Label ISR

A l’heure où le réchauffement climatique est un enjeu crucial pour l’avenir de nos sociétés et de notre planète, mobiliser davantage l’épargne des Français vers des fonds ISR constitue une impérieuse nécessité pour permettre le développement d’une économie plus durable et plus respectueuse de l’environnement.

Cinq ans après la signature de l’Accord de Paris, la lutte contre le réchauffement climatique demeure plus que jamais un enjeu majeur pour nos sociétés et pour l’avenir de notre planète. L’urgence climatique a atteint un tel paroxysme qu’un nombre croissant de gouvernements et d’institutions internationales ont placé ce sujet en tête de leurs préoccupations. Depuis quelques semaines, au sein de l’Assemblée Nationale, les députés débattent ainsi sur le projet de loi « Climat » dont l’ambition est de lutter contre le dérèglement climatique. Ce texte s’inscrit dans une démarche plus globale au niveau de l’Union européenne. En effet, dès 2018, la Commission européenne a initié un vaste plan d’action pour la finance durable. L’objectif est de construire une finance au service du développement durable. Avec une ambition : atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Mobiliser l’épargne vers des fonds ISR
Pour parvenir à cet objectif, les investisseurs et les épargnants ont un rôle crucial à jouer. Et pour cause : les besoins d’investissements sont estimés à environ 200 milliards d’euros en rythme annuel à l’échelle de l’Europe(1). Toute la mission du secteur financier consiste donc à flécher le plus efficacement possible l’épargne des Européens vers les entreprises les plus vertueuses sur le plan environnemental.

A cet égard, le Label ISR, créé en 2016 par le Ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance, constitue un excellent outil pour orienter l’épargne des Français vers les placements financiers ayant un impact positif fort sur la protection de l’environnement et la transition écologique et environnementale. De fait, l’investissement socialement responsable (ISR) est une approche qui consiste à appliquer des principes de développement durable dans la gestion des produits d’épargne en prenant en compte, au-delà des facteurs purement financiers, des critères liés à l’impact des entreprises sur l’environnement, la société et les enjeux de gouvernance, dits aussi critères ESG. La raison d’être du label ISR est donc de se positionner comme un repère reconnaissable et fiable pour rendre plus visibles les placements responsables et durables à tous les épargnants qui souhaitent investir tout en participant à une économie plus respectueuse de l’environnement.

Transparence environnementale
Pour obtenir cette labellisation, les fonds candidats au label ISR doivent faire preuve de la plus grande transparence en matière de performances environnementales. Ils doivent, par exemple, fournir des informations détaillées en matière de mesure « carbone » du portefeuille d’investissement ou encore d’émissions de gaz à effet de serre. De la sorte, l’épargne placée dans des fonds socialement responsables ou des fonds verts contribue grandement à la lutte contre le réchauffement climatique. La plupart des fonds ISR sont en effet conçus pour avoir une « empreinte carbone » plus faible que les fonds classiques. Par ailleurs, au sein de ces fonds, les entreprises sont analysées et sélectionnées notamment sur ce critère environnemental avec une attention toute particulière sur cette fameuse « empreinte carbone ».

Dans le cadre de cette analyse des entreprises, certaines sociétés de gestion ont mis en place des approches dites sectorielles qui prennent en compte une analyse purement environnementale. Ces politiques sectorielles encadrent alors les investissements dans les secteurs d’activités considérés comme les plus nocifs pour l’environnement (extraction minière, charbon, pétrole) en prenant justement en compte les risques environnementaux spécifiques attachés à ces secteurs et, parfois, excluant les entreprises les plus exposées. Concrètement, ce type d’analyse conduit d’une part à réduire les investissements dans les activités les plus consommatrices de carbone ou les plus génératrices de gaz à effet de serre et, de l’autre, à privilégier les activités favorisant la transition énergétique et environnementale. Une telle analyse permet également de mettre en avant des fonds immobiliers qui s’attachent à rénover des bâtiments ou des immeubles considérés comme des passoires thermiques.

Fonds thématiques et engagement actionnarial
En parallèle, ces dernières années, les sociétés de gestion ont développé des fonds d’investissement plus spécifiquement axés sur le financement de la transition énergétique et écologique. Ces fonds dits « thématiques » peuvent ainsi avoir un objectif large tel que l’environnement en général ou un champ plus ciblé comme l’eau, la gestion des déchets ou encore la lutte contre le changement climatique.

Enfin, investir dans un fonds labellisé ISR permet d’accompagner les entreprises dans l’amélioration de leurs pratiques, notamment environnementales. Cet engagement actionnarial permet d’exercer une influence positive auprès des dirigeants d’entreprises en faveur d’une transition durable. Dans ce cadre, les investisseurs ont différents outils à leur disposition pour influer sur les pratiques environnementales des entreprises. Ils peuvent notamment avoir une participation proactive lors des assemblées générales des entreprises, par exemple en présentant une résolution d’actionnaire parlant de problématique environnementale. Ainsi, en 2020, des investisseurs ont déposé une résolution « climat » lors de l’Assemblée générale d’une grande entreprise française. Même si cette résolution n’a pas été adoptée, elle témoigne malgré tout de l’engagement des investisseurs en matière de lutte contre le réchauffement climatique et trace le chemin pour les années à venir.

Investir dans un fonds labellisé ISR constitue donc une manière simple et concrète de mettre l’épargne au profit de la lutte contre le réchauffement climatique et, ainsi, de contribuer à la mise en place d’un cercle vertueux via une économie plus respectueuse de l’environnement.

L’ISR devient incontournable
Du côté des sociétés de gestion comme des distributeurs, l’investissement socialement responsable est rentré dans les pratiques. Mais l’essor de l’offre n’est pas simple à gérer pour les intermédiaires, d’autant que ces derniers possèdent un niveau de connaissances inégal sur le sujet.
L’année 2020 a été charnière pour l’investissement socialement responsable (ISR). Longtemps réservé aux investisseurs institutionnels, l’ISR s’est largement démocratisé ces dernières années, avec une accélération sur les derniers mois. Ainsi, lors de l’édition 2020 du baromètre de l’investissement responsable de CPR AM et Insight AM, les trois quarts des épargnants ont indiqué vouloir combiner la performance de leurs placements à la génération d’un impact social ou environnemental positif. Sur le terrain, toutefois, le constat est un peu plus mitigé. « La demande spontanée d’ISR est minoritaire chez nos clients car la plupart ne savent pas que cela existe. En revanche, lorsqu’on leur en parle, l’intérêt est beaucoup plus marqué maintenant », nuance Pascale Baussant, gérante de Baussant Conseil. Mus par cette évolution, les conseillers en gestion de patrimoine (CGP) aussi ont fini par prendre le virage de l’ISR. L’Observatoire Quantalys-BFM Business de la gestion de patrimoine montre son intérêt croissant pour les offres responsables. Dans l’édition 2020, 69% des répondants considèrent que les approches ESG et la gestion ISR auront une place significative dans leurs conseilsen2021,alors qu’ils n’étaient que 29% deux ans plus tôt. « Les CGP ont besoin de pouvoir répondre à leurs clients sur ce sujet, qui est un axe de différenciation notamment par rapport à la banque privée. On remarque d’ailleurs de plus en plus de cabinets qui font de l’ISR leur spécialité et qui ont la volonté de proposer une offre 100% ISR », constate Coline Pavot, responsable de la recherche investissement responsable à La Financière de l’Echiquier.

L’offre de fonds en nette croissance
Pour répondre à cette attente, l’offre est au rendez-vous. Selon le cabinet de conseil SeaBird, « c’est une véritable vague verte qui déferle sur les marchés avec aujourd’hui plus de 2 000 fonds ISR distribués, représentant plus de 1 000 milliards d’euros – contre 600 milliards en 2018 – dont un quart est labellisé ISR sur le label français ». Cela représente plus de 600 produits labellisés actuellement. SeaBird indique par ailleurs que 40% des fonds créés en 2020 étaient ISR. Au sein de l’assurance vie, cet essor est favorisé par la loi Pacte qui impose aux au moins un support ayant obtenu le label ISR ou assureurs, depuis le 1er janvier 2020, de référencer le label Greenfin ou investissant en partie dans la finance solidaire. A compter du 1er janvier 2022, dans chacune de ces trois catégories. De nombreux ils devront proposer au moins une unité de compte assureurs avaient anticipé cette obligation. Résultat, ces UC affichent des progressions records: fin 2019 elles pesaient 25 milliards d’euros, contre seulement 7 milliards d’euros un an auparavant. Si la croissance est forte, les valeurs en absolue restent mesurées puisque les encours d’assurance vie en unités de compte représentaient 397 milliards d’euros fi 2019. Un constat partagé par Nortia, qui note une nette accélération du mouvement. « L’ISR avait atteint c’est 10%. Et la dynamique de collecte est plus importante, ce qui nous permet de nous fier comme objectif d’atteindre 20% des encours d’ici deux ans, sachant que les CGP se dirigent essentiellement vers des supports dynamiques. Nous sommes loin d’avoir atteint un plateau, d’autant que la thématique touche toutes les classes d’actifs. La création du label ISR pour les SCPI par exemple, va contribuer à dynamiser le marché », souligne Stéphanie Gagnier, directrice de l’offre chez Nortia. La création du label ISR pour les SCPI par exemple, va contribuer à dynamiser le marché », souligne Stéphanie Gagnier, directrice de l’offre chez Nortia. Un développement de l’offre tous azimuts qui n’est cependant pas sans poser de problèmes, comme le souligne Pascale Baussant. « Actuellement, la difficulté n’est plus de trouver des fonds mais plutôt de faire un choix. D’autant que le label n’est pas un critère suffisant car ce n’est pas une forte barrière à l’entrée avec une exclusion de seulement 20% de l’univers d’investissement. On le voit d’ailleurs avec la hausse spectaculaire du nombre de produits labellisés», estime la conseillère. Chez certains CGP, cette multiplication des produits suscite même une certaine suspicion. « Tous les fonds basculent dans l’ISR, ce qui donne le sentiment qu’il n’y a plus de différenciation. Qu’est-ce qu’on appelle ISR ? Ce terme est totalement galvaudé. Derrière l’habillage marketing, le marché va devoir trouver plus de lisibilité pour l’investisseur final », commente ainsi Jean-Olivier Ousset, dirigeant du Centre du patrimoine

Un besoin accru de formation
Certaines sociétés de gestion ont mis en place des formations dédiées aux CGP pour les aider ày voir clair, comme Candriam avec son Academy ou La Financière de l’Echiquier et son Ecole de l’ISR, qui a accueilli plus de 1 500 personnes depuis son lancement fin 2019. « L’inflation de produits vient avec une réglementation très dense! Ces dernières visent une meilleure discrimination des fonds. Il faut aussi prendre le temps de poser des questions aux sociétés de gestion. C’est un point que nous avons intégré dans notre formation avec une méthodologie de sélection de fonds que nous avons appelée “Maturité ISR by LFDE ’’ », relate Coline Pavot. Au niveau du régulateur aussi, l’enjeu a été identifié. « Afin de créer un socle commun de connaissances en matière de finance durable pour la Place financière de Paris, indispensable à la bonne compréhension de ces sujets et à la qualité du conseil aux clients, l’AMF a choisi d’augmenter significativement le volet consacré à ce thème dans le questionnaire de l’examen AMF », a annoncé l’autorité courant février. En outre, une nouvelle certification spécifique à la finance durable, optionnelle, va voir le jour d’ici la fin de l’année. « Les conseillers vont devoir maîtriser le sujet puisqu’un pilier dans la réglementation M1F à venir concerne les préférences ESG des clients », rappelle Coline Pavot. En attendant, les sociétés de gestion développent des offres de portefeuille clé en main. « Certains CGP ne sont pas encore à l’aise pour choisir et expliquer à leurs clients des produits qu’ils ne maîtrisent pas bien. C’est pourquoi nous avons créé des gestions pilotées en architecture ouverte 100% ISR et sommes de plus en plus sollicités sur ce sujet-là », indique Coline Pavot. Nortia a d’ailleurs lancé l’été dernier un mandat de gestion avec La Financière de l’Echiquier, référencé dans quatre de ses contrats. « Pour les CGP qui apprécient de faire du stock-picking, nous avons sélectionné dans nos contrats 30 fonds ISR recouvrant diverses approches, dont 20 possèdent le label ISR, 5 le label luxembourgeois et 5 le label Greenfin. Pour les autres, le mandat est un moyen simple, efficace et sûr de faire une allocation responsable. C’est aussi la garantie d’assurer l’équité des contrats qui est une obligation réglementaire des CGP », souligne Stéphanie Gagnier.