Interview gérants H2O

La parole à H2O AM : Qu’ont-ils appris de 2020 ? Où en est-on aujourd’hui ?
Publié le vendredi 17 septembre 2021
« Il n’y a aucune raison de changer notre façon de gérer » explique H2O AM.

Nortia a échangé avec les équipes d’H2O AM. Ci-dessous une synthèse de ces échanges.

Qu’avez-vous appris de 2020 ?

Nous avions abordé 2020 en pensant que les différentes trajectoires de croissance dans le monde allaient perdurer et que notre style de gestion fait d’arbitrages démontrerait à nouveau sa pertinence. Du fait de la bipolarisation entre actifs-refuge et actifs risqués, la diversification, notre principale source d’alpha, s’est quasiment volatilisée l’espace de quelques semaines. Il n’y a cependant aucune raison de changer notre façon de gérer, car celle-ci s’est avérée très pertinente dans les périodes, prépondérantes, d’appétit pour le risque depuis près de 30 ans.

Autre aspect : un des principes de notre gestion des risques était que nous ne connaîtrions plus de crise financière type 2008 de notre vivant : ce postulat a été balayé. 2020 a montré que le fait sanitaire pouvait déclencher une crise de marché. Nous ne nous attendions pas à un choc de cette violence, sur l’ensemble des actifs, en moins de trois semaines. C’est trois fois plus fort et trois fois plus rapide qu’en 2008.

Même pour des gestions aussi actives que les nôtres, nous n’avons pas eu le temps de réagir et d’ajuster nos portefeuilles aussi vite que nous le souhaitions, d’autant que la liquidité s’était évaporée. Si les germes de la crise étaient déjà bien présents, c’est sa violence qui est l’élément nouveau.

Le spectre de la causalité des crises s’est ainsi élargi et nous devons en tenir compte dans notre gestion des risques. Avant, elles ne venaient que de la sphère financière ou économique, aujourd’hui cela peut venir de n’importe où. Nous revisitons donc notre gestion des risques en faisant des stress tests qui tiennent compte de ce nouveau monde. L’objectif : continuer à performer en limitant l’ampleur des baisses.

Une des conséquences de cette crise a été la création des fonds Side Pocket. Où en est-on aujourd’hui ?

Pour rappel, la négociation du mois de mai dernier intervient à la suite du contrat « Evergreen », signé en avril 2020, qui prévoyait un protocole de cession de ces actifs devenus illiquides d’ici à juin 2021. Ce contrat accusait des retards d’exécution, le contexte de 2020 n’ayant pas permis de tenir la perspective de la cession totale des actifs telle que prévue.

Nous avons indiqué le 25 mai dernier que le processus de cession des actifs a été réorganisé.

En synthèse : une obligation (« FSSSN », First Super Senior Secured Note) d’échéance 2022 a été émise. Elle prévoit des remboursements partiels intermédiaires. La négociation a donc acté ce point. L’objectif est une liquidité progressive (rembourser donc les SP) dans les meilleurs délais.

Cette réorganisation a également permis de simplifier la structure de détention des actifs, et de renforcer notre rang de crédit. Cela nous permettra donc d’étudier d’autres pistes si les engagements ne sont pas respectés.

Nous mobilisons tous nos moyens pour restituer les liquidités aux clients le plus rapidement possible et sur les meilleurs niveaux ; nous avons déployé de nombreuses ressources juridiques et financières en ce sens pour organiser la liquidité de ces actifs.

Revenons-en aux marchés ? Quelles sont vos vues ?

Depuis l’an dernier, les injections massives et conjointes de liquidités des banques centrales ont amorcé la première phase de sortie de crise. Cette première phase, la plus rapide, a permis d’entamer le redressement de nos performances, essentiellement au travers de nos positions sur la dette italienne, la courbe américaine et la vente de dollar US. Dans une deuxième phase, que l’on peut dater entre l’automne dernier et ce début d’année, à mesure que la reprise économique se matérialise, les investisseurs se tournent vers l’étranger et sur des actifs plus risqués. Les performances se différencient alors d’une classe d’actifs à l’autre, d’un segment de marché à l’autre, d’une zone géographique à l’autre, favorisant la gestion d’arbitrages à la gestion directionnelle et traditionnelle.

Les investisseurs sont entrés dans une troisième phase au cours de laquelle les taux montent, reflétant davantage de croissance et potentiellement plus d’inflation. Dans des marchés obligataires qui risquent globalement de souffrir dans les prochains trimestres, notre but est d’extraire de la valeur opportunément. L’essentiel de notre performance ne se trouve pas là, mais plutôt, comme à chaque fois que les taux se sont tendus, du côté des devises. En particulier, des devises émergentes qui sont encore loin de refléter la nouvelle réalité qui apparaît pour ces zones. Par ailleurs, et comme le montre la performance de nos fonds disposant du moteur actions, nos stratégies actions poursuivent leur normalisation qui s’est accélérée depuis novembre dernier.

Un environnement qui serait donc plus favorable à votre style de gestion ?

Nous sommes effectivement bien équipés pour performer dans un environnement qui correspond davantage à notre style de gestion et reprendre ainsi notre trajectoire historique. Il est important de conserver à l’esprit quelques fondamentaux sur notre philosophie de gestion et notre approche des marchés, clés pour mieux appréhender le potentiel de performance à venir :

Notre unique objectif est de créer de la valeur à des horizons long terme

Une gestion active et discrétionnaire : nous portons des convictions

Un style unique d’arbitrages : tirer parti des écarts de prix sera clé pour continuer de performer quelles que soient les valorisations des marchés

25 ans d’expertise, toujours développée par les mêmes gérants

Quel est, selon vous, le risque majeur à considérer ?

Cette crise a fait réapparaître un risque que l’on croyait disparu depuis 30 ans, celui de l’inflation et donc d’une remontée des taux d’intérêt.

Les banques centrales et les États ont injecté des montants considérables de liquidités.

Cette question du retour de l’inflation, déjà rampante avant la crise, fait clairement débat aujourd’hui. Le fait de poser la question ouvre pour les investisseurs un nouveau monde, qui change complètement la façon de construire les portefeuilles. Le problème n’est pas tant de savoir qui aura raison sur l’inflation mais bien de comprendre qu’il ne faut pas attendre que le débat soit tranché car il sera alors trop tard pour réagir.

C’est une phase dangereuse car d’un côté, il y a de la croissance, et de l’autre, des actifs chers, très détenus et donc fragilisés. Cela signifie beaucoup de volatilité et de chahut, mais aussi beaucoup d’opportunités pour les gestions les plus flexibles et globales.

Le risque est réel, il faut donc s’y préparer.

Toute la logique de la construction de nos portefeuilles est de trouver de la performance sans être trop secoué par ces mouvements de taux d’intérêts, toujours très difficiles à appréhender, et sources de forte volatilité.

Comment vous préparez-vous face à ce risque ?

Les crises de marché diffèrent au premier acte, mais les deux suivants, à savoir l’acte 2 de la normalisation et l’acte 3 de la reprise, ont tendance à se décliner de la même façon. Nous n’étions pas prêts pour le premier acte, mais nous avons bien repris les choses en main pour bien assurer les deux suivants. Notre seul et unique objectif : agir dans l’intérêt de nos clients en restant très actifs dans la gestion de leurs portefeuilles.

Quels fonds privilégier au sein de votre gamme ?

Au sein de notre gamme, tous nos OPCVM sont construits à partir du même scenario. Les deux questions que l’investisseur doit se poser avant de se positionner :

quel est l’horizon de placement dont je dispose ?

quelles secousses suis-je capable de supporter au cours de mon investissement ?

En effet, ces deux éléments conditionneront le choix du fonds, et donc la performance attendue au terme de l’investissement.

[b]Lars Windhorst le sparadrad qui colle bien fort à H20 AM !

Octobre 2022[/b]

Nouveau retard pour le remboursement des parts de fonds illiquides d’H20 AM en raison de poursuites à Berlin à l’encontre de Lars Windhorst qui a exercé l’activité de banquier sans en avoir les licences nécessaires. Il risque 5 ans de prison

Ce dernier - qui fait régulièrement parler de lui au plan judiciaire - a été récemment soupçonné d’avoir orchestré l’éviction de Werner Gegenbauer, le président d’Hertha Berlin (club de foot) dont il est l’actionnaire majoritaire. Il aurait fait appel à des espions d’une société privée israélienne de renseignements, Shibumi Strategy.

Mais s’il revient une fois de plus sur le devant de la scène mi-octobre, c’est parce qu’il serait toujours accusé par le Parquet de Berlin d’avoir exercé des activités bancaires sans avoir obtenu les licences nécessaires. Un acte criminel pour la loi allemande, qui peut entraîner une peine de prison allant jusqu’à cinq ans.

En novembre 2021, l’homme d’affaires âgé de 45 ans avait indiqué avoir déjà remboursé les 132,5 millions de prêts qui auraient, selon la Bafin (l’autorité de supervision des marchés et des établissements financiers), nécessité une licence.

Les procureurs de Berlin ont précisé que l’enquête en cours, distincte de celle de la Bafin, se poursuivait.

L’enquête allemande viserait Evergreen Funding. Ce véhicule d’investissement créé par Lars Windhorst était censé offrir une porte de sortie à H2O AM, en permettant à l’homme d’affaires sulfureux de racheter au gestionnaire ses propres actifs.

Pour cela Evergreen a émis une obligation de 1,25 milliard d’euros en 2020.

Or la BaFin a soupçonné cette structure d’avoir exercé des activités bancaires (collecte de dépôts, octroi de prêts) sans disposer des autorisations nécessaires. Elle a gelé les comptes bancaires de la société et alerté les procureurs de Berlin.

Lars Windhorst a fondé à 16 ans sa propre entreprise, mais il a fait faillite avec l’éclatement de la bulle Internet et a été condamné au fil du temps pour 27 affaires de tromperies.

En 2009, il a fait de nouveau faillite et a été condamné pour escroquerie. Il a plaidé coupable et écopé d’une amende de 3,5 millions d’euros et d’un an de prison avec sursis. La même année, il a été accusé par un fonds américain d’avoir manipulé le cours de l’une de ses sociétés.

[b]L’Association Collectif Porteurs H2O, qui défend les investisseurs qui s’estiment lésés par l’affaire H2O AM/Windhorst, se prépare à un potentiel procès. Gérard Maurin, son fondateur, qui est aussi un gérant de patrimoine indépendant du cabinet Mesnil Finance, ancien gérant du Crédit Agricole d’un fonds équivalent à H20 Multibonds, qui y a croisé Bruno Crastes, s’est demandé comment H20 AM en était arrivé à se retrouver avec 30% d’actifs bloqués.

En se documentant, il a compris qu’il ne s’agissait pas d’une simple matérialisation d’un risque de crédit, mais d’une faute moins avouable.

Parmi les fonds d’H20, les performances notamment d’Allegro sont bonne et il pense honnêtement que ce sont de bons gérants en global macro. Il apprécie notamment le travail de Vincent Chailley.

Il conseille à ses confrères d’inscrire leurs clients à l’association et craint que ceux qui ne s’occupent pas du sujet aient du mal à expliquer peut être un jour à leurs clients, pourquoi ils n’auront pas été indemnisés.

« Notre ambition est que nos membres soient indemnisés des pertes qu’ils ont subies » précise-t-il. Le montant des préjudices est toutefois difficile à estimer. "Nous verrons ce qui ressort de l’expertise menée par Eric Pinon, dont le compte-rendu est attendu le 21 décembre prochain.

Cette expertise doit permettre notamment de connaître les prix d’achats, de possibles ventes, la moins-value enregistrée et le manque à gagner avec l’argent qui dort depuis tout ce temps.

« Nous restons toutefois ouverts à une procédure à l’amiable. Mais s’il y a bien une faute caractérisée et aucune négociation, nous ferons nos calculs et démarreront une procédure judiciaire au premier trimestre 2023 »

« Par ailleurs, nous allons clore les adhésions à l’association au 15 décembre afin d’éviter les effets d’aubaines »[/b] ajoute-t-il

[b]L’association vient de signer un partenariat avec Deminor, un fonds de litigation finance. Ce sont des spécialistes des litiges financiers et ils ont notamment défendu des investisseurs dans l’affaire Madoff. Ils possèdent une double expertise de financement des procédures et de gestion de l’administratif. Ils vont ainsi gérer le suivi des 1.200 personnes adhérant à l’association.

Deminor finance les frais d’avocats, d’expertise, des frais annexes, et le suivi administratif. En cas de succès à l’amiable ou au pénal, ils conserveront 25% hors taxe de la somme récupérée.

Je ne suis pas sûr que ce soit si avantageux, Deminor n’a pas souvent de résultats excellents notamment avec les modestes indemnisations de la justice française et il prend au final comme presque toujours pas mal de frais !
[/b]
D’après les informations que je peux avoir, je comprends que Lars Windhorst a pour partie un style « joueur de poker » et qu’il n’a pas les talents de gestionnaire que certains lui ont donné et dont il s’est servi, mais pour autant tous ses actifs ne valent pas que des cacahuètes, au moins dans un certain laps de temps.

Il me semble que Bruno Castres (qui était auparavant et y compris sur la durée un plutôt bon gestionnaire, c’était le cas à ses débuts notamment pour des fonds obligataires Indosuez, CAAM oblig internationales etc) a comme entre autres Edouard Carmignac en son temps, fini par un peu survoler son job par trop de confiance ou perte de motivation au fil du temps (çà arrive dans ce secteur assez usant notamment), et sans doute aussi lui et des membres de son équipe ont eut un copinage pas très sérieux avec Lars Windhorst qui de plus « embobine » assez facilement certains.

Je n’ai que très peu de parts de H20 car je ne me suis jamais emballé par aucun gestionnaire (ayant eu en plus a en conseiller au plan scientifique et il y a eu des fois où il fallait les ramener sur Terre !), comme certains l’ont fait avec H20, Carmignac et d’autres, donc je regarde çà d’assez loin mais la communication d’H20 déjà quasi nulle va être encore moins transparente avec la procédure en cours. Il y a des entreprises de gestion qui communiquent de façon beaucoup plus honnête et complète et même si çà ne leur rapporte pas toujours autant qu’ils le mériteraient, c’est très appréciable quand c’est le cas.

En bref, Deminor et procès ou pas, çà va demander encore un certain temps afin que cette affaire soit complètement réglée et la communication d’H20 n’étant pas bonne, beaucoup de clients sont partis, donc çà gêne d’autant plus le redressement plus rapide de cette situation.

En effet H20 n’ose pas dire la vérité ce qui tend à prouver qu’il est allé trop loin et qu’il ne peut pas être complètement transparent sur ce dossier. C’est un peu comme Poutine qui a fait une belle bourde en voulant envahir l’Ukraine trop grosse pour la Russie et au lieu de reconnaître ses erreurs et corriger le tir il en rajoute des couches. Il a cité l’exemple du rat qu’il avait connu coincé dans un recoin et qui lui a sauté dessus et il se prend pour le rat mais Poutine pouvait également faire l’analyse qu’il faut être abruti pour coincer un rat dans un recoin !

[b]Le remboursement des parts d’obligations des fonds H20 AM concernés a été repoussé une nouvelle fois. Le groupe Tennor a déclaré récemment qu’il allait verser quelques 550 millions d’euros, mais ils ne sont pas dans une bonne situation financière. La partie adverse est consciente que son dossier n’est pas bon, que les investissements dans ces titres n’ont pas été réalisés pour des raisons rationnelles et économiques. Elle promet des avancées pour sauver les meubles et faire preuve de bonne volonté.

Si vous investissez directement en bourse dans des titres, il faut relever que Lars Windhorst est devenu courant 2022, via l’une de ses sociétés, actionnaire à 67% d’Amatheon Agri Holding N.V. groupe agro-industriel et agricole coté sur Euronext (ISIN NL0010273694, Symbole MLAAH) présent en Afrique. [/b]

Il n’y a rien à signaler de répréhensible concernant ce groupe agricole Amatheon Agri Holding, sauf noter qu’il a lancé en janvier 2021 - ce qui est une opération courante comme en abuse par exemple Europlasma qui lessive ses actionnaires pas assez avertis des pratiques financières en les diluant avec ce procédé légal pour soutenir les entreprises qui doivent beaucoup investir et ne trouvent pas de soutiens bancaires suffisants, mais que je trouve excessif dans plusieurs cas et Europlasma dont le secteur nucléaire comme celui des canons Caesar a besoin est un cas d’école, même si Dolfines, Navya, Vergnet et bien d’autres font usage de ces OCA et OCABSA - une offre d’obligations convertibles de premier rang non garanties d’un montant principal total maximum de 20 000 000 €.

Au 31 décembre 2021, des obligations convertibles pour un montant de 10 150 000 € ont été émises. Les obligations sont convertibles en actions nominatives ordinaires nouvelles et/ou existantes sans valeur nominale de la Société.

Les droits de préemption des actionnaires sont exclus. L’obligation est divisée en titres d’une valeur nominale de 50 000 € chacun qui sont émis à 100% de leur montant principal. Sauf conversion, remboursement, rachat ou annulation préalable, la date d’échéance des obligations sera le 22 janvier 2025. Les obligations sont émises avec un coupon de 5 % par an, payable semestriellement à terme échu.

Le prix de conversion initial sera fixé à 0,10 € par action ajusté de temps à autres.

Cette société voit actuellement ses cours monter, piège éventuel habituel qui peut signifier qu’une tranche d’obligations va être convertie en un nombre important d’actions à un cours avantageux et donc diluer les porteurs actuels donc entraîner une rechute.

Ce n’est pas ici Lars Windhorst qui est à l’origine de cette pratique que je rappelle tout à fait légale mais une société à Singapour qui avait racheté des vignobles en France, portait un nom de vignobles français et détenait la majorité dans Agri Holding N.V. avant de vendre ses part à Lars Windhorst et pour celles où ceux qui par hasard en détiendrait des titres je tenais à le préciser car si en plus vous avez des fonds H20 AM çà peut faire beaucoup pour vos économies !

Loupi trouvait que c’était risqué de ma part d’investir sur un ETF Russie volontairement quasiment au plus bas lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022. Vus les prix moyens très bas que j’ai pu obtenir et la tenue de la bourse russe et alors que les banques et assureurs en Europe ne prennent dans ce cas pas de frais de garde, et pour avoir spéculé sur la Russie de manière amplement bénéficiaire depuis que Poutine est au pouvoir car je l’ai toujours trouvé très manipulateur et cinglé et je pressentais qu’il déraperait comme beaucoup de dictateurs vieillissant, je suis mieux loti que beaucoup de détenteurs de parts SP de fonds H20 et théoriquement Poutine sera sur le départ ou mort avant moi !

[b]Pendant que vous attendez d’être remboursés de vos parts SP de fonds H20, Lars Windhorst lui investit en Ouganda, Zambie etc et s’il écope de 5 ans de prison, reste à savoir quand H20 régularisera définitivement sa situation !

Aventure à suivre ![/b]

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28.11.22 - Le collège de l’Autorité des marchés financiers (AMF) a proposé de sanctionner lourdement H20 AM pour des obligations illiquides associées au financier allemand Lars Windhorst.

Le régulateur français a recommandé plus de 75 millions d’euros d’amendes contre H2O.

Le fondateur, Bruno Crastes, encourt lui une amende de 15 millions d’euros et une interdiction de 10 ans du secteur européen de l’investissement.

H20 a riposté et déclaré que les allégations étaient « injustes et disproportionnées », mais a établi une réserve pour couvrir tous les coûts potentiels, en attendant la décision finale du régulateur.

L’action fait suite à l’effondrement de fonds d’une valeur de 1 milliard d’euros il y a deux ans à la suite d’investissements non autorisés dans des obligations illiquides associées à Windhorst.

Le comité d’application du régulateur a recommandé une amende supplémentaire de 3 millions d’euros pour le CIO Vincent Chailley suite à de « graves lacunes » dans le processus d’investissement du gestionnaire d’actifs.

Le régulateur a fait valoir que H20 AM n’était pas autorisé à investir dans des obligations illiquides via des fonds ouverts aux retraits quotidiens.

H20 a contesté les allégations selon lesquelles le choix effectué n’était pas conforme aux règles d’investissement entourant les transactions liées au groupe Tennor de Lars Windhorst et qu’il n’aurait pas suivi les règles concernant les opérations d’achat et de revente liées à la holding de Windhorst.

Il a déclaré que ses responsables avaient « contesté fermement et factuellement les deux premières allégations portées dans cette affaire », affirmant qu’il s’agissait « essentiellement de questions techniques ».

Il regrette la sévérité des sanctions demandées par le collège de l’AMF et les juge disproportionnées

Il souligne que les griefs portent sur des faits antérieurs à février 2020. Par conséquent, ceux-ci ne concernent pas les fonds FCP actuels agréés par l’AMF en octobre 2020 qui poursuivent leur progression

Le gestionnaire d’actifs n’a pas contesté les allégations de dépassement d’un ratio d’investissement.

Une réserve pour couvrir la pénalité maximale prévue a été créée mais H2O a déclaré que cela n’aurait pas d’impact sur la capacité de l’entreprise à fonctionner et attend actuellement la décision formelle du régulateur français.

Il a déjà annoncé son intention de cesser d’investir dans des titres privés.

En 2020, H2O a été contraint d’arrêter temporairement les rachats sur ses fonds de base après que l’AMF a soulevé des inquiétudes concernant ses investissements liés au financier.** Deux ans plus tard, l’argent des investisseurs est toujours coincé dans les « side pockets » H2O mises en place pour abriter 1,6 milliard d’euros de ces actifs difficiles à vendre. **

Auparavant H20 était un gestionnaire de fonds très respecté qui supervisait 30 milliards d’euros d’actifs. Il lui faudra quelques temps pour retrouver sa notoriété, même si beaucoup d’investisseurs lui ont conservé leur confiance, à en juger par les capitaux encore gérés par H20 qui réalise toujours des performances honorables

Le régulateur a également visé une série de transactions « d’achat et de revente » auxquelles H2O s’est engagé, qui a modifié son exposition aux obligations gênantes. Le responsable de l’AMF a fait valoir que ces types de transactions – parfois appelées transactions de «reverse repo» – ne peuvent être effectuées que sur des titres très liquides et que les valorisations sous-tendant les transactions n’étaient pas fiables.

La somme que l’AMF demande à H2O dépasserait toutes les amendes qu’elle a déjà infligées, éclipsant la sanction de 32 millions d’euros infligée au gestionnaire d’investissement Amundi l’année dernière. L’ampleur des amendes éclipserait également les provisions que H2O a jusqu’à présent divulguées pour l’affaire. Dans ses comptes 2021, la société a révélé qu’elle avait enregistré l’année dernière une provision de 890 000 £ en relation avec l’une de ses enquêtes réglementaires.

Les recommandations ont été faites à la commission des sanctions de l’AMF, collège indépendant de juges et de professionnels de l’investissement.

[b]Bruno Crastes a déclaré au comité que « tout a été fait dans l’intérêt des investisseurs » et a noté qu’il avait également investi une part importante de sa richesse personnelle dans les fonds de H2O.

L’AMF devrait rendre les sanctions définitives dans les prochaines semaines.[/b]

[b]H2O fait également l’objet d’une enquête de la Financial Conduct Authority du Royaume-Uni. La société a révélé dans ses comptes 2021 qu’elle n’avait pas encore constitué de provision en lien avec une enquête de la FCA pour « non-respect présumé » de plusieurs principes du régulateur.

Par ailleurs les autorités allemandes sont en train d’enquêter pour savoir si Windhorst a enfreint la loi bancaire du pays lorsqu’il a tenté de lever des fonds pour rembourser H2O via un nouveau véhicule d’investissement en 2020. Windhorst nie tout acte répréhensible.[/b]

[b]Nouvelles favorables :

  • les sorties des fonds H2O ralentissent même si les problèmes d’illiquidité persistent

  • les performances des fonds sont dans l’ensemble correctes

  • Cette procédure n’a aucun lien avec la liquidation des side-pockets, et n’affecte en rien l’ engagement de H20 au remboursement de celles-ci le plus rapidement possible et dans le meilleur intérêt des porteurs
    [/b]

Sources : Financial Times, Funds Europe et H20

https://www.h2o-am.com/fr/h2o-communication-fr-28-11-2022/

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[b]29.07.22

H2O AM annonce avoir pour objectif « d’amorcer » la liquidation de ses fonds - jusqu’ici illiquides (parts SP) - à travers des remboursements cette année 2022, en s’appuyant aussi bien sur les actifs du Groupe Tennor (jusqu’à présent en majorité bloqués et pour partie d’entre-eux échangés contre de nouvelles émissions afin notamment de simplifier la situation des comptes en vue des cessions), que sur ceux en dehors de ce dernier, dont certains redevenus profitables (ADS & Gett)
[/b]
https://www.h2o-am.com/fr/h2o-communication-fr-29-07-2022-2/

La valeur des parts concernées ne change que très peu à la hausse comme à la baisse depuis leur dévalorisation de fin 2021

https://www.h2o-am.com/fr/

Il faudra vérifier que les différents contrats (assurance-vie, compte-titre etc) remboursent bien les lignes et nombre de titres concernés

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Et surtout pas un mot sur les parts SP…

L’amende de H2O ravive les problèmes de liquidité des fonds communs de placement, selon Fitch
L’amende record pour la boutique d’obligations met en évidence les défis liés à l’utilisation d’actifs privés dans les stratégies de négociation quotidiennes, prévient l’agence de notation.

Chris Sloley
par CHRIS SLOLEY
Posté 30 NOVEMBRE 2022 À 10:25
L’amende de H2O ravive les problèmes de liquidité des fonds communs de placement, selon Fitch
L’ amende historique infligée à H2O Asset Management relance le débat sur les avoirs illiquides dans des fonds supposément liquides, selon l’agence de notation Fitch.

Fitch avait surveillé de près le groupe des titres à revenu fixe au cours de l’été 2020 , lorsqu’il a déclaré que le plan de `` poche latérale ‹  › de H2O – qui a vu l’entreprise se séparer des actifs illiquides dans de nouveaux portefeuilles – soulevait des questions importantes sur les niveaux de liquidité et l’utilisation d’instruments complexes dans les fonds à négociation quotidienne.

À la suite de l’Autorité des marchés financiers (AMF) frappant H2O d’une charge de 75 millions d’euros, qui impliquait également des amendes individuelles pour Bruno Crastes et Vincent Chailley , Fitch a déclaré qu’il serait important de revenir sur les préoccupations persistantes concernant le fonctionnement des fonds liquides.

Dans des commentaires envoyés par e-mail à Citywire Selector , Sara Malinowsky, analyste senior chez Fitch Ratings, a déclaré: "Les marchés volatils continuent d’exposer les problèmes de liquidité de longue date de certains fonds de négociation quotidienne qui investissent dans des titres illiquides et la surveillance réglementaire est susceptible d’être renforcée compte tenu de l’évolution marchés.’

Lorsqu’on lui a demandé directement si les gestionnaires d’actifs et les fonds communs de placement auraient besoin d’examiner de plus près leur liquidité et leur exposition à des marchés moins liquides, Malinowsky a déclaré: "Cette amende et cette interdiction potentielles ravivent le débat sur les fonds de négociation quotidienne investis dans des classes d’actifs illiquides, et peut servir d’avertissement aux gestionnaires d’actifs pour qu’ils revoient leurs processus de gestion des risques et de décision d’investissement.

H2O AM a repoussé l’amende recommandée par l’AMF, qui comprend également une interdiction d’investissement de 10 ans pour Crastes.

La société, qui a déménagé son siège social à Paris depuis que les problèmes de liquidité de 2019 ont été soulevés pour la première fois, a déclaré qu’elle accepterait d’avoir dépassé certains ratios d’investissement, mais a nié avoir enfreint les règles d’investissement concernant l’exposition au groupe Tennor et l’achat et la revente de ces titres. .

L’AMF devrait rendre ses sanctions définitives dans les prochaines semaines.
Citywire

Le groupe de campagne salue la sanction H2O « historiquement sévère »
L’Association Collectif Porteurs H2O affirme que la recommandation du régulateur français pour un record de 93 millions d’euros d’amendes est justifiée par la « gravité sans précédent » des manquements des gestionnaires d’actifs.

par IAN HEATH , ARIANE KHOSROVCHAHI
Posté 29 NOVEMBRE 2022 citywire
Le groupe de campagne salue la sanction H2O « historiquement sévère »
Un appel à une action « historiquement sévère » contre H2O Asset Management a été bien accueilli par l’association représentant les investisseurs laissés de côté par la maison de fonds.

H2O AM a comparu le 25 novembre devant la commission des sanctions de l’Autorité des marchés financiers (AMF), le régulateur français réclamant une amende record de 75 M€ et un blâme à l’encontre de la société parisienne pour manquements liés à la faillite de plusieurs de ses filiales . fonds en 2020 .

L’AMF a également recommandé une amende maximale de 15 millions d’euros et une interdiction de l’industrie de 10 ans en Europe pour le fondateur Bruno Crastes (photo), tandis que le CIO Vincent Chailley encourt une amende de 3 millions d’euros. La décision complète sur les recommandations est attendue dans les prochaines semaines.

En août 2020, sept des fonds de H2O ont été suspendus et « encaissés », en raison d’incertitudes quant à l’évaluation de titres spécifiques et d’accusations selon lesquelles la société avait investi dans des actifs illiquides, notamment le groupe Tennor dirigé par l’homme d’affaires allemand controversé Lars Windhorst . Cela a conduit les investisseurs à retirer des milliards d’euros.

L’appel de l’AMF à des amendes record a été accueilli favorablement par l’Association Collectif Porteurs H2O, qui demande une indemnisation pour les investisseurs.

« Nous saluons le courage du collège de l’AMF, dont les réquisitions historiquement sévères répondent à des manquements d’une gravité sans précédent en France », a déclaré le président de l’association, Gérard Maurin.

« Nous avons été particulièrement sensibles au lien fait par le conseil d’administration avec la démarche de l’Association Collectif Porteurs H2O et nous faisons entièrement confiance à la commission des sanctions pour prendre la décision qui s’impose. »

Maurin a également soulevé des questions sur les liens de H2O avec Windhorst.

"Nous sommes convaincus et nous nous efforcerons de démontrer qu’il y a eu des contreparties importantes de la part de Lars Windhorst au profit des dirigeants de H2O AM et sommes particulièrement surpris que la défense ait pu affirmer qu’il n’y avait aucun aspect volontaire à leurs manquements, dit Maurin.

« Les dommages évalués par nous sont bien supérieurs à la valeur des poches latérales et nous sommes confiants dans notre capacité à démontrer la gravité singulière des circonstances de l’affaire. »

Dans une note publiée le 28 novembre, H2O a contesté toutes les accusations portées contre elle par l’AMF sauf une , admettant avoir dépassé les ratios d’investissement dans certains de ses fonds.

Les représentants de la société ont toutefois déclaré que les accusations selon lesquelles elle n’avait pas respecté les règles d’investissement relatives aux titres émis par Tennor Group, ainsi que les règles relatives aux opérations d’achat et de revente de ces titres, n’étaient pas exactes.

H2O AM a constitué une réserve pour couvrir le maximum d’amendes possibles. Selon la firme, les sanctions financières n’impacteraient pas leurs activités.

Bruno Crastes (H2O AM) fête les 30 ans…
… du process de gestion qu’il a développé avec ses équipes.

A cette occasion, le gérant a exposé la vision des marchés et le positionnement de la société de gestion. Avant de démarrer, Bruno Crastes est revenu sur la structure capitalistique du groupe qui est désormais 76,6% H2O Asset Management (40 actionnaires dont une bonne partie des salariés) et 23,4% Natixis (devant totalement sortir d’ici 2026).

Concernant les marchés, Bruno Crastes revient sur la gestion de la crise ukrainienne par son équipe.

La position sur le rouble a été construite depuis octobre 2020 car elle faisait partie d’un panier de « devises matières premières » et avait des fondamentaux solides. La gestion a évidemment souffert sur la forte baisse du rouble mais cette dégringolade a été analysée par la gestion comme un des biais comportementaux dont l’étude est chère à H2O. De manière froide et factuelle, les sanctions ne pouvaient que faire s’apprécier le rouble : plus d’entrées de capitaux avec la hausse du prix des hydrocarbures et moins de sorties.

« Si dans les cabinets ministériels, ils avaient eu des experts de change, ils n’auraient jamais communiqué comme ils l’ont fait ».

In fine, cette position a créé de la valeur. Elle a été quasiment totalement sortie car elle semble désormais correctement valorisée.

Pour l’équipe de gestion, le monde change et l’allocation d’actifs devra suivre le mouvement. Bruno Crastes souligne notamment qu’on va passer d’un monde qui injecte des liquidités à un monde qui va retirer des liquidités et d’un monde en déflation à un monde en inflation. De manière contrariante, Bruno Crastes souligne qu’il n’y a pas vraiment de choc de taux. Les taux ont certes monté mais ils restent très en deçà de l’inflation donc des taux réels encore très négatifs. Sans choc de taux, pas de récession. H2O ne prévoit donc pas de récession surtout compte tenu du faible endettement des ménages et du taux d’épargne élevé. Attention, il y a tout de même un ralentissement de la croissance, c’est certain. La Chine ralentit en raison des restrictions du Covid et les États-Unis en raison des effets négatifs des sanctions contre la Russie.

L’inflation n’est pas forcément une mauvaise nouvelle puisqu’avec des taux réels négatifs, cela permet aux Etats de voir leur ratio Dette/PIB (nominal) baisser. En revanche cela crée des risques politiques (fragilité des démocraties) et si l’on ajoute à cela les risques géopolitiques, il est clair pour le gérant que les primes de risques seront plus élevées.

Quid des banques centrales ?

Selon Bruno Crastes, elles ne peuvent se permettre de perdre la confiance des marchés, elles vont donc augmenter les taux et ce n’est pas forcément intégré dans les taux longs. Les taux devraient continuer à monter même si une grande partie du chemin a été faite.

Qui dit hausse de taux, dit mouvements sur les devises. Quid du dollar ? « La valorisation fonctionne quand elle est extrême ». Sur le change, c’est la même chose. H2O regarde la parité de pouvoir d’achat. Les économies US et zone Euro étant tellement intégrées, lorsque les devises divergent trop, il y a des forces de rappel. Or l’EUR/USD est proche d’un point bas extrême. Même si le point bas exact est plutôt vers 0.9, il faut déjà construire la position.

« Le dollar va se retourner, c’est certain » pour Bruno Crastes.

A priori, dès que l’économie US ralentira, on devrait voir le retournement se matérialiser.

Toujours sur le front des devises, celles des pays émergents devraient encore s’apprécier.

Côté obligations, la gestion est toujours positive sur les obligations souveraines émergentes qui offrent un taux de rendement réel positif. A l’inverse, la gestion est largement vendeuse de duration des pays G4.

En conclusion, deux thèmes sont à retenir :

Des primes de risque plus élevées en réaction à un changement de paradigme (injection à sortie de liquidités, déflation à inflation…).

Et une convergence des primes de risque (i.e. moins de dispersion entre les P/E). La gestion investit cette idée en étant long du style value et short du style croissance puisque c’est bien un écartement des P/E historiques.

H2O Multibonds : +10,91% YTD

H2O Moderato : -2,83% YTD

H2O Adagio : -2,68% YTD

La volatilité est un mauvais indicateur de notre travail, dit Chailley de H2O
Le directeur des investissements de la boutique se penche sur les réflexions les plus récentes sur le marché et sur la façon dont l’entreprise a changé.

par AUGUSTE GRIGNON DUMOULIN , JÉRÉMIE GATIGNOL
Posté 23 JUIN 2022
La volatilité est un mauvais indicateur de notre travail, dit Chailley de H2O
H2O Asset Management a été frappé par une volée de critiques il y a presque exactement trois ans au sujet de ses titres de créance illiquides. Mais qu’est-ce qui a changé depuis, comment les portefeuilles sont-ils positionnés et dans quels secteurs du marché s’attendent-ils à générer des rendements futurs ? Vincent Chailley , directeur des investissements du groupe, s’est confié au site soeur de Citywire Selector, Citywire France .

Comment se portent vos portefeuilles depuis le début de la guerre en Ukraine ?

Vincent Chailley : Après quelques semaines de volatilité, nos portefeuilles se sont redressés lorsque le marché a pris la mesure des événements. A titre d’exemple, notre fonds H2O Multibonds est en hausse d’environ 7,38% depuis le début de l’année, tandis que H2O Adagio est en hausse d’environ 0,93%.

Notre processus de gestion nous permet d’être exposés et de bénéficier de la hausse des taux d’intérêt. Pour ce faire, nous couvrons la duration de nos fonds à l’aide de dérivés obligataires cotés. Notre duration est même négative sur certaines stratégies.

H2O AM est connu pour ses positions parfois contradictoires sur les devises étrangères. Pouvez-vous nous expliquer votre stratégie, notamment sur le rouble ?

Les devises ont toujours été un moteur de performance important dans notre gestion mais aussi un très bon moyen de diversifier nos portefeuilles. Le marché des changes est donc au cœur de notre gestion des risques.

Notre stratégie actuelle repose sur un constat simple : nous vivons désormais dans un nouveau monde. Un monde d’inflation et de croissance élevées, où les gagnants des 10 dernières années vont souffrir. Notre attention se tourne donc désormais vers les marchés émergents et leurs devises, alors que nous avions pendant des années préféré le dollar.

Nous avons donc investi en début d’année sur un panier de devises émergentes : peso mexicain, réal brésilien et plus récemment Europe de l’Est dont le rouble. En prenant ce type d’exposition, nous nous attendions à avoir de la volatilité, cela va avec notre style de gestion.

Nos positions ayant des horizons souvent supérieurs à un an, nous nous assurons de pouvoir les détenir en couvrant en partie ce risque avec des dérivés. Ce qui est crucial, c’est le moment et l’équilibre entre la protection et les condamnations. Avant le déclenchement de la guerre, notre exposition au rouble constituait entre un quart et un tiers de notre panier de devises émergentes.

Si ces positions ont d’abord été impactées par les réactions géopolitiques à l’invasion, elles se sont ensuite très fortement redressées du fait de la hausse des taux d’intérêt en Russie et des flux de capitaux unilatéraux. Notre scénario a donc fait ses preuves et nous avons réduit nos positions sur le rouble au cours des dernières semaines, même si cela ne se reflète pas totalement en termes d’exposition au sein de nos portefeuilles en raison de la très forte appréciation du rouble face au dollar.

Les devises émergentes peuvent-elles résister à la hausse des taux de la Fed ?

Il ne faut pas oublier que l’exception concerne les 10 dernières années. Le marché considère souvent, comme en 2013, qu’une remontée des taux directeurs pénalisera les devises émergentes. Mais en resserrant, on revient au monde d’avant.

Désormais, les économies émergentes sont suffisamment fortes pour se permettre elles aussi de remonter leurs taux afin de limiter la fuite des capitaux. Ils sont donc en mesure de faire face à la hausse des taux de la Fed. Notre intérêt pour les actifs cycliques nous conduit donc à nous positionner sur les devises émergentes, d’autant plus que celles-ci offrent des taux réels positifs.

Quelle est votre vision du marché et pour les six prochains mois ?

Il est clair que l’inflation est aujourd’hui l’ennemi numéro un. Mais il faut distinguer l’inflation de l’offre, qui est transitoire, de celle qui est conjoncturelle, résultant de la hausse de la demande. La seconde est plus lente à apparaître, plus persistante et plus compliquée à combattre. Selon nous, une hausse des taux d’intérêt ne suffira pas à résoudre ce problème. Les banques centrales seront obligées de relever leurs taux plus que prévu actuellement.

D’autant que les économies accumulées pendant la crise sanitaire n’ont pas encore été consommées et peuvent continuer à alimenter la demande. À cela s’ajoutent un marché du travail tendu, des salaires en hausse et des entreprises capables d’augmenter les prix. En fin de compte, nous pensons que la croissance restera solide et que les pressions inflationnistes persisteront plus longtemps que prévu par le marché. Par conséquent, nous ne prévoyons pas de récession au cours des 12 à 18 prochains mois.

Quels sont les secteurs/classes d’actifs que vous avez ou allez renforcer ?

La pression directionnelle des marchés et du crédit devrait progressivement s’atténuer. Cela nous conduira à réduire nos protections. Nous entendons également continuer à renforcer les actifs cycliques et en particulier les pays émergents – via les devises, la dette ou les marchés actions.

A titre d’exemple, nous nous sommes positionnés sur le secteur automobile, moins impacté que d’autres par la hausse des taux d’intérêt, bénéficiant d’un carnet de commandes bien rempli, accompagnement conjoncturel du passage à l’électrique. Le secteur bancaire en Europe est également intéressant.

Et ceux que vous avez ou allez alléger ? Nous avons commencé à réduire certaines positions dans notre panier de devises émergentes et entendons continuer. Sinon, nous vendons, voire vendons à découvert, les gagnants des dix dernières années, qui sont mal positionnés pour affronter le nouvel environnement. Par exemple, nous avons pris des bénéfices dans le secteur de la technologie, notamment en Europe.

Globalement, depuis les temps compliqués qu’a connus H2O AM, quel bilan faites-vous de votre management ?

C’est plutôt bien : la volatilité est pour nous un vecteur de performance, mais c’est un mauvais indicateur de notre gestion, car elle fausse la perception des risques associés à nos fonds.

En réalité, nous sommes moins risqués que ce que l’on pourrait entendre, à condition de respecter la durée de détention recommandée. Ceci est lié à notre style de gestion qui nous pousse à regarder au-delà de la volatilité actuelle, sur un ou deux ans, voire plus pour les fonds les plus agressifs.

Notre gestion est fondamentale. Il s’appuie sur la valeur intrinsèque des actifs et les perspectives économiques à moyen terme, sans se laisser distraire par la volatilité au jour le jour.

Cet article a été traduit de citywire.fr en anglais. Reportage supplémentaire de Chris Sloley.

Bruno Castres et Vincent Chaillet ont de bons résultats actuellement sur Multibonds et je trouve incroyable qu’on les empêche de les gérer.