[ 01/07/10 - 03H00 ]
Parmi les motivations des souscripteurs d’une assurance-vie figure la constitution d’une épargne en vue de la retraite, révèle un sondage réalisé pour la FFSA et le GEMA
A quoi sert l’assurance-vie ? A se constituer un pécule en vue de sa retraite, répondent majoritairement les Français. C’est le principal enseignement d’un sondage réalisé par CSA pour la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) et le Groupement des entreprises mutuelles d’assurances (Gema). Pour 56 % des détenteurs « actifs » d’un contrat, c’est une motivation « déterminante » dans l’acte de souscription. Ils sont même 43 % à en faire leur objectif numéro un. « Faire un placement » n’est que la deuxième motivation des sondés (37 %), devant la volonté de « protéger ses proches en cas de décès » (28 %) ou de « transmettre un capital après son décès » (24 %). Les sommes versées chaque année sur les contrats à « objectif retraite » s’élèvent à 3.000 euros en moyenne contre 4.300 euros pour l’ensemble des contrats actifs. Cette étude apporte de l’eau au moulin de la FFSA, qui suggère de rendre possible la transformation d’une assurance-vie « classique » souscrite depuis plus de huit ans en « assurance-vie retraite » avec sortie en rentes versées à partir de l’âge de la retraite.
L’enjeu du financement des vieux jours dépasse toutefois les frontières de l’assurance-vie. Paris Europlace, l’organisme de promotion de la place, a présenté hier un rapport du groupe de travail sur le développement de l’épargne longue. Les professionnels ont compris que la partie n’était pas aisée depuis le temps qu’ils appellent de leurs voeux un tel projet. Ainsi, la France n’a toujours pas de fonds de pension. De plus, le gouvernement, soucieux de réduire ses déficits, a décidé, dans le cadre de la réforme des retraites, d’alourdir la fiscalité sur les valeurs mobilières et, du coup, a accru les déséquilibres avec une épargne à court terme peu fiscalisée.
Actuellement, les actifs financiers représentent plus de 3.200 milliards d’euros, soit un tiers du patrimoine des ménages. L’assurance-vie en assure le socle, avec 1.250 milliards. Actions et obligations ne constituent par contre qu’un tiers de ce patrimoine financier. Le groupe de travail de Paris Europlace présidé par Yves Perrier (Amundi), a donc émis six recommandations pour accroître cette épargne longue, recommandations qui seront étudiées par le Haut Comité de place et Christine Lagarde, ministre de l’Economie. Il n’a cependant pas cherché à faire une révolution : « On part de l’existant et on l’améliore », pose en préambule Yves Perrier. Tout d’abord, les professionnels aimeraient que la future collecte soit orientée vers les produits de long terme. Le Perco, notamment, qui est peu utilisé. Ensuite, il faudrait modifier la structure des encours en faveur de produits à horizon long. « Cela pourrait passer par une exonération de prélèvements sociaux pour une assurance-vie détenue entre douze et quinze ans ou un blocage des sommes jusqu’à la retraite », préconise le rapporteur.
Sensibiliser à l’épargne financière
Les professionnels plaident aussi pour un rééquilibrage de la fiscalité entre le court et le long terme, à volume de prélèvements inchangé. De surcroît, ils cherchent à renforcer la place de la gestion professionnelle, mieux à même selon eux de gérer le couple rendement-risque et les horizons de placement. Enfin, ils souhaitent sensibiliser et former les ménages aux enjeux de l’épargne financière. Au final, « si un certain nombre de ses actions peuvent se concrétiser, on peut modifier le flux de la collecte et des encours pour apporter 100 milliards d’euros des produits court terme à l’épargne long terme », avance Yves Perrier.
S. L. P. ET L. T