[b]Du 17 juin au 10 juillet, les particuliers peuvent souscrire des obligations EDF. Un investissement intéressant surtout pour les contribuables faiblement fiscalisés. Ou pour ceux désirant compléter des revenus modestes.
Par Jean-François Filliatre[/b]
Ça y est, c’est parti ! Depuis le 17 juin et jusqu’au 10 juillet prochain, sauf clôture anticipée, les particuliers peuvent souscrire auprès de leur réseau bancaire des emprunts émis par EDF. Leur intermédiaire ne manquera d’ailleurs pas de le leur rappeler ! Car les opérations d’appel public à l’épargne populaire n’ont pas été nombreuses ces dernières années. Pour une raison simple : elles étaient jusqu’alors principalement constituées de privatisations ou d’ouvertures du capital de sociétés publiques. Or, l’Etat n’a plus grand-chose à vendre…
Soucieux de séduire le plus grand nombre, EDF a fait dans la simplicité. Et c’est tant mieux ! L’obligation, d’un nominal de 1.000 euros, affiche un taux d’intérêt de 4,5% et une durée de cinq ans. Traduction : si vous achetez un titre, vous débourserez 1.000 euros, les frais de l’opération étant pris en charge par EDF. Ensuite, tous les ans, pendant cinq ans, vous percevez 45 euros de coupon sur votre compte. Enfin, la cinquième année, EDF vous remboursera sur la base de 1.000 euros par titre.
L’opération est-elle intéressante ? Tout dépend pour qui ! Le titre proposé étant une obligation, il s’agit d’un placement distribuant des revenus. Pas vraiment utile si votre objectif est de vous constituer un pécule pour financer votre retraite. Beaucoup plus intéressant en revanche s’il s’agit de la compléter. Attention toutefois à votre situation fiscale : car les coupons perçus seront soumis à l’impôt sur le revenu et aux 12,1% de taxes sociales ou, sur option, à un prélèvement libératoire au taux de 30,1% tout compris. Inutile de vous faire un dessin : si vous êtes taxé à plus de 14% à l’impôt sur le revenu, la rentabilité du placement est sérieusement écornée.
Le taux, justement, parlons-en. A 4,50%, il doit en premier lieu être comparé au rendement des emprunts d’Etat de maturité correspondante. Soit 2,89% au jour du lancement de l’opération. Ce n’est donc pas si mal. Attention là aussi : la rentabilité réelle de votre placement sera moindre. Outre la fiscalité, il faudra en effet déduire les droits de garde annuels dus à votre intermédiaire. Interrogez-le donc sur le sujet avant de signer tout ordre d’achat !
Bilan des courses : l’emprunt EDF est surtout intéressant pour des retraités et des familles faiblement fiscalisés. Des épargnants disposant des faibles revenus et désireux de les compléter. Sachant que l’emprunt sera coté en Bourse, ils disposeront de la possibilité de le céder sur le marché s’ils ont besoin de récupérer leur mise. Auquel cas, il subiront toutefois un risque sur leur capital. Le cours des obligations varie en effet en fonction de l’évolution des taux. A la hausse quand ils baissent et vice versa…