Epargner petit à petit, sans effort, c’est possible !
Par Laura Makary
Publié le 02/12/2020 à 15h04 • Mis à jour le 03/12/2020 à 15h19
Se créer un petit pécule et le faire fructifier, voilà la promesse de plusieurs start-up dédiées à la micro-épargne. Que valent leurs offres ? Notre tour d’horizon.
Depuis environ deux ans, plusieurs nouveaux acteurs se sont lancés sur le marché émergent de la micro-épargne en France. L’idée : permettre aux utilisateurs de mettre de l’argent de côté, petit à petit, afin de se constituer ou de renforcer une épargne. Trois principales offres coexistent aujourd’hui, visant chacune un public un peu différent, avec des services qui plairont à certains mais ne conviendront pas forcément à tous.
Yeeld, pour ceux qui n’ont jamais épargné
Quel est le principe ?
Selon un baromètre Ifop publié en septembre 2020, 17 % des Français ne disposent d’aucun produit d’épargne. C’est justement ces personnes que Yeeld cible. « Notre proposition de valeur est de permettre à des gens, qui n’avaient aucune épargne, qui étaient à la merci des désagréments, de n’importe quel imprévu pouvant les mettre dans le rouge, de mettre de l’argent de côté », explique Nagib Beydoun, le fondateur de l’appli. Son ambition : aider ses utilisateurs à disposer d’au moins 1 000 euros de côté.
L’utilisateur peut donc créer des « capsules », sortes de sous-comptes, visant des projets dédiés, et les alimenter par exemple via un arrondi de toutes les dépenses à l’euro supérieur. Pour une boisson chaude payée 1,70 euro par exemple, il paiera trente centimes de plus, qui seront épargnés. « En moyenne, les gens mettent 90 euros de côté mensuellement et cassent leur cagnotte au bout de cinq mois, avec 400 à 500 euros. Notre appli est donc utile à ceux qui visent des projets de court et de moyen terme », précise le dirigeant. Il est possible d’obtenir une carte Mastercard, pour effectuer des retraits.
Combien ça coûte/ça rapporte ?
Deux principaux abonnements existent : avec le premier, tout retrait d’argent coûte deux euros. Et pour les utilisateurs plus réguliers, l’appli propose un abonnement à 4,99 euros par mois. L’épargne n’est pas rémunérée. En revanche, Yeeld a signé un partenariat avec Amazon, offrant un « bonus d’achat » de 1 à 4 %, à condition que les fonds soient dépensés sur la plate-forme.
Notre avis : à recommander principalement aux primo-épargnants, en particulier ceux qui envisagent un achat à moyen terme, en particulier via Amazon. Les économes aguerris privilégieront, eux, des services et placements rémunérant leur épargne.
Deux tiers des Français épargnent en cas de difficultés, pas pour consommer
Cashbee, pour apprendre à développer son épargne
Quel est le principe ?
Cashbee vise un profil plus expérimenté, déjà habitué à mettre fréquemment de l’argent de côté. « Nos utilisateurs ont une capacité d’épargne, mais n’ont souvent pas le temps de s’en préoccuper et ressentent de la crainte face à l’opacité du monde financier », explique Marc Tempelman, le fondateur. Pour l’utilisateur, cela passe par la création d’un compte via Cashbee, qu’il peut alimenter simplement et dont l’épargne est rémunérée. Comme pour un livret A, l’argent reste disponible à tout moment et le capital est garanti. Mais contrairement aux livrets réglementés, le plafond est très élevé : jusqu’à un million d’euros. Depuis peu, Cashbee a aussi créé un service complémentaire : une assurance vie 100 % digitale.
Combien ça coûte/rapporte ?
Cashbee revendique un taux de 2 % les deux premiers mois, puis 0,6 %. Le service est gratuit pour l’utilisateur.
Notre avis : avec son taux légèrement supérieur (mais imposable) et surtout son haut plafond, ce compte est intéressant pour ceux qui veulent une alternative au livret A. A tester !
Moka, pour mettre facilement de côté
Quel est le principe ?
Cette nouvelle appli venue du Canada vise les jeunes, en leur proposant d’épargner en arrondissant à l’euro supérieur chacune de leurs dépenses (ou en effectuant des dépôts plus classiques). « L’appli est ludique et paramétrable, il est simple de s’y inscrire et de se créer des objectifs qui correspondent à la concrétisation de ses projets », détaille Maxime Le Maître, responsable du marché français du service. L’argent peut être utilisé au bout de quelques mois pour un achat de court/moyen terme, ou placé. « La partie investissement est en cours de finalisation, mais nous souhaitons proposer trois niveaux de risques différents, avec des portfolios plus ou moins conservateurs, ou risqués et dynamiques ». Moka ne propose, en revanche, pas de carte de paiement.
Combien ça coûte/rapporte ?
L’appli est payante : 2,99 euros par mois. Le service n’a pas encore communiqué sur les rendements de sa partie investissement.
Notre avis : au vu de son succès et des nombreux services proposés outre-Atlantique, Moka se place comme un solide challenger sur ce marché. Il faut être néanmoins certain d’utiliser fréquemment l’appli, compte tenu de son coût.
• Et Bruno ?
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L’appli, qui avait pourtant acquis une certaine renommée en France avec 100 000 utilisateurs, a annoncé début novembre qu’elle cessait son activité le 31 décembre 2020.
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