Dans le contexte boursier actuel

Par Roland Laskine, Le Figaro, le 18 mars 2011 19h57

[…]L’énergie dépensée par les cabinets d’analyse pour tenter de calculer au centime prêt l’impact de la catastrophe de Fukushima sur la croissance mondiale à quelque chose de pathétique surtout à un moment où personne ne connaît l’étendue exacte des dégâts. Il est surtout possible d’affirmer avec le même aplomb deux thèses diamétralement opposées. D’un côté tout porte à croire que les pays émergents de toute la zone asiatique seront lourdement touchés par la paralysie actuelle du Japon, avec de lourdes conséquences sur l’ensemble des groupes exportateurs occidentaux.

De l’autre, rien n’interdit d’affirmer que l’effort de reconstruction de l’Archipel va finalement doper la croissance de ce pays qui s’était enfoncé dans une sorte de dépression chronique. A moyen terme, on pourrait même attendre un regain de croissance, avec de beaux contrats en perspective pour les spécialistes des biens d’équipements, ceux des grands travaux, mais aussi pour les aciéristes. Il faut reconstruire des ports, les ponts, des immeubles et toutes les infrastructures.[…]

Bonsoir Nalmor et Lumir,

D’abord merci à tous les deux et Nalmor a bien raison, la multiplication des files va finir par rendre le forum illisible: on ne saura bientôt plus où chercher un type d’information donné.

Sur le Japon on est bien sûr très loin 1) de savoir comment va se terminer l’affaire de la centrale 2) de chiffrer le coût global.
Par contre je me range à l’avis de ceux qui disent que l’impact hors Japon dépendra de la rapidité à laquelle on pourra remplacer les composants qui ne seront plus fabriqués au Japon. Sur ce point les fabricants doivent bien avoir une idée: ils connaissent leurs fournisseurs. Et les grosses mains doivent bien savoir aussi plus ou moins ce que les gros constructeurs de Corée, de Taiwan, de Chine… (sans parler de certains occidentaux) importent du Japon. Il serait étonnant que ces gros n’aient pas déjà réagi. Il ne serait finalement pas impossible que l’avenir des bourses dans les prochains mois soit commandé toujours par les mêmes fondamentaux qu’en début d’année, excepté certains secteurs (luxe, construction en Asie par exemple), et que l’impact sur les indices soit lissé.

Cimazur

Bonjour Lumir,
et Merci pour cet article :wink:
Toutefois, si nous pouvions tous insérer nos contributions sur des files déjà existantes, cela éviterait, à mon avis, une multiplication des sujets et un éparpillement des informations.
Enfin, à mon sens…
Qu’en pensez-vous ?
Nalmor

Sommes-nous entrés dans un « bear market » ?

L’incertitude sur l’état du cycle économique mondial explique en grande partie les mouvements brutaux des marchés financiers.
Jocelyn Jovène | 31/08/2015

Les marchés d’actions mondiaux ont-ils atteint leur plus haut le 21 mai et sont-ils désormais condamnés à baisser ? La réponse à cette question réside dans la façon dont on appréhende le cycle économique mondial.

Il n’y a rien de plus difficile, dangereux, voire inutile (selon Warren Buffett), que de chercher à prévoir les retournements du marché.

Toutefois, la récente correction boursière et les questions sous-jacentes sur l’état de l’économie mondiale doivent amener à réfléchir à la bonne adéquation de son allocation d’actifs dans un environnement économique et financier moins lisible.

Nous avons déjà évoqué les points importants de la façon dont un investisseur devrait réagir face à une correction boursière.

Le défi psychologique de tout investisseur est de garder son sang-froid, d’être capable de voir si des ajustements sont nécessaires dans son portefeuille et d’agir en conséquence.

Mais il est aussi nécessaire de se poser des questions plus importantes pour le long terme, notamment sur l’état du cycle économique, pour lesquelles les éléments de réponse sont malheureusement épars et parfois difficiles à rassembler (car cela prend simplement trop de temps).

L’autre gros défi est d’arriver à faire le tri entre le bruit du marché et entre ce qui compte réellement. Car comme d’habitude, on ne peut dire qu’il y a un krach que lorsque celui-ci est survenu.

Fin juin, nous avons souligné que le niveau de valorisation des marchés ne justifiait pas d’accroître son exposition aux actions, y compris au sein des actions européennes qui sont, avec les actions japonaises, les deux classes d’actifs les plus recherchées par les investisseurs en quête de risque.

Les marchés étaient d’ailleurs entrés depuis mi-avril dans une phase d’hésitation, qui n’a fait que s’amplifier avec la crise grecque. Mais cette première alerte a rapidement été effacée dès qu’un accord a été conclu entre le gouvernement grec et la Troika. Aujourd’hui, plus personne ne parle de la Grèce.

La Grèce a laissé la place au dossier chinois. La violente correction de lundi dernier a ainsi fait émerger plus d’opportunités qu’à l’accoutumée, mais les commentaires de certains observateurs (certes souvent considérés comme structurellement pessimistes) et la difficulté à « lire » le déroulement du cycle économique en Chine invitent malgré tout à une certaine prudence dans la construction d’une allocation qui ferait la part trop belle aux actions.

Dans une note datée du 28 août, Véronique Riches-Flores, présidente de RF Research, pose assez clairement les termes du débat : « soit la chute des marchés des quinze derniers jours est effectivement une réaction à la dévaluation chinoise ; il s’agirait dans ce cas d’une évidente surréaction à même d’être rapidement corrigée ; (…) soit la réaction à la dévaluation n’est qu’un prétexte dans un contexte de marchés surachetés et dorénavant baissiers, auquel cas les catalyseurs de nouvelles baisses à venir se multiplieront inexorablement… »

Dans le premier cas, elle estime qu’un indice boursier comme le CAC 40 pourrait remonter vers 5.500 points (contre 4.633 au moment de rédiger ces lignes) ou alors rechuter vers les 4.000 points.

La réponse à cette alternative réside dans l’évolution du cycle économique mondial où les économies émergentes joueront un rôle tout aussi crucial que les Etats-Unis ou la zone euro.

Or, beaucoup de questions restent en suspens : la reprise américaine, qui semble s’être accélérée au deuxième trimestre 2015, est-elle pérenne et supportera-t-elle un resserrement monétaire ? La zone euro est-elle enfin entrée dans une phase d’accélération ? La Chine a-t-elle les moyens d’endiguer un risque de récession ou va-t-elle exporter une nouvelle vague de déflation mondiale ? Les pouvoirs publics dans le monde développé et émergent ont-ils les moyens de faire face à une telle vague ?