« Comment investir le surplus d’épargne ? »

« Comment investir le surplus d’épargne ? »

Par Hervé Le Brusq, cofondateur d’Ismo

Conséquence inattendue de la crise sanitaire, les Français ont mis de côté un surplus d’épargne record. Entre la baisse des rendements des placements sans risque et l’euphorie boursière, où les ménages français sont-ils prêts à investir leur bas de laine ?
Le montant peut donner le tournis. D’après la Banque de France, les ménages ont cumulé un surplus d’épargne financière de 157 milliards d’euros depuis l’apparition de la Covid-19. Les restrictions prises pour lutter contre la circulation du virus et les craintes sur les répercussions économiques de la pandémie ont favorisé la constitution d’une épargne de précaution.
La vaccination massive des populations et la reprise de la croissance économique estimée à plus de 6 % par la Banque de France en 2021, laissent entrevoir le retour des « jours heureux ». Dès lors, que faire de cet argent accumulé en grande partie sur les comptes courants et les livrets d’épargne, liquides mais peu rémunérateurs ? Consommer d’abord, puis investir le capital sur divers placements pour le faire fructifier.
Dans le contexte actuel de taux bas, les épargnants semblent prêts à s’exposer à une plus grande prise de risque pour générer de la performance sur un horizon de moyen et long terme.

Profiter de l’euphorie des marchés actions

Après le spectaculaire plongeon des bourses mondiales en mars 2020 suite aux décisions gouvernementales de mettre les pays sous cloche pour enrayer la pandémie, les principaux indices mondiaux flirtent aujourd’hui avec leur plus haut historique. En France, le CAC 40 a frôlé récemment les 7 000 points. La remontée du principal indice de la bourse de Paris attire les boursicoteurs à la recherche de gains faciles. Or le retour de l’inflation pourrait accroître la volatilité sur les marchés boursiers, et les investisseurs en direct se risquent à constater des pertes en capital. Les marchés actions s’adressent aux épargnants avec un horizon d’investissement long de dix ans, vingt ans ou plus pour lisser les aléas des marchés financiers. Sur le long terme, les actions génèrent une performance supérieure aux autres classes d’actifs. Cependant, pour se faire, il est nécessaire d’être un investisseur averti en mesure de placer des sommes régulièrement et de diversifier ses investissements sur plusieurs secteurs d’activité et zones géographiques.
Moins risqué, l’investissement dans des OPCVM permet de profiter de la bonne tenue des marchés financiers en adaptant les choix d’investissement selon l’appétence au risque des épargnants. Il existe une grande variété de fonds avec des profils plus ou moins dynamiques. Certains sont éligibles en unités de compte dans un contrat d’assurance vie. Cette solution rencontre un vif succès auprès des épargnants avec une collecte de 22 milliards d’euros depuis le début de l’année, selon la Fédération française de l’assurance (FFA). Les unités de compte permettent de pallier la faiblesse des rendements des fonds euros, tout en profitant de l’enveloppe fiscale de l’assurance vie.

Soutenir la relance

L’exécutif ne le cache pas et s’intéresse de très près à l’excédent d’épargne des Français. Bercy incite les ménages à dépenser leur magot dans la consommation et à l’injecter dans les entreprises pour renforcer leurs fonds propres.
Le message est en partie entendu. D’après KPMG, les fonds de capital-investissement ont collecté 5,2 milliards d’euros sur le premier semestre pour soutenir la croissance des jeunes entreprises innovantes. L’investissement dans le non-coté n’est pas dénué de risques et reste une solution de diversification. Les parts de FCPR sont, en général, accessibles à partir de quelques centaines d’euros, mais nécessitent un horizon d’investissement à long terme avec un potentiel de performance élevée en contrepartie d’une prise de risque réelle et d’une très faible liquidité du placement.
La volonté de l’Etat de flécher l’épargne Covid vers le renforcement des fonds propres des PME-ETI se traduit par le lancement du label Relance. En quelques mois, près de 200 fonds (OPCVM, FCPR, fonds d’épargne salariale et d’autres) ont obtenu le sésame. Moins risqués que le capital-investissement, les fonds labellisés sont investis à 70 % dans des entreprises françaises, dont plus de la moitié sont des PME-ETI. Par ailleurs, plusieurs dizaines de ces fonds labellisés sont éligibles à l’assurance- ie et au PER.

Mieux Vivre votre argent

Bonjour,Il est écrit « profiter des marchés action »…

C’est trop tard, la bourse a atteint des niveaux délirants dus à l’injection massive de liquidités par les banques centrales et à l’euphorie post-pandémie. Mais tout ça va retomber d’ici environ 6 mois.
Donc il est, pour moi, urgent de ne plus investir en bourse afin de profiter de la « consolidation » à venir.

Bonjour,

Oui enfin quand on sent bien que la consolidation va venir (Evergrande, liquidités surabondantes…),
il est quand même préférable d’attendre que d’investir tout près d’un pic des marchés.
On ne profitera que plus vite de la remontée.
On approche de la fin de l’année où ça monte presque toujours pour diverses raisons.

Attendre le début de la chute (dès janvier je pense) n’est pas très long à moins de ne vraiment plus savoir quoi faire de son argent.
(Si LA et LDD d’attente débordent)

Bonjour,

A moins que cela soit tout le contraire…

Il y a tellement de mauvaises nouvelles actuellement et pourtant les marchés restent bien orientés, contre vent et marées. Il faudrait vraiment une catastrophe pour voir une réelle consolidation.
Les taux à 10 ans sont toujours bas et il y a peu de chance que cela change vu l’endettement phénoménal des états et les pouvoirs des banques centrales. L’inflation bienvenue va permettre de diminuer les dettes en douceur.
Et où irait l’argent, les obligations ne rapportant rien alors que les profits des entreprises sont au plus haut ?

Rester sur des livrets à 0,5% alors que l’inflation est à 2%, c’est risquer de voir son capital fondre.

Bonjour
Oui des baisses surviendront mais "le meilleur moment pour acheter est toujours maintenant" nous rappelle Warren Buffett qui estime que pour une réussite à long terme sur les marchés, « il ne s’agit pas du timing sur le marché, mais du temps passé sur les marchés ».