CO2

Les émissions de CO2 en faible hausse

Les rejets de dioxyde de carbone des centrales à charbon baissent en 2019, mais pas assez pour compenser la hausse liée au pétrole et au gaz.
MARC CHERKI

CLIMAT Alors que la COP25 a dĂ©marrĂ© cette semaine Ă  Madrid, c’est encore une mauvaise nouvelle pour le climat. En 2019, les Ă©missions de dioxyde de carbone augmentent encore, mais Ă  un rythme qui a beaucoup ralenti. La ­hausse de 0,6 % projetĂ©e pour cette annĂ©e, Ă  cause notamment de la Chine (+2,6 %), premier Ă©metteur mondial de CO2, et de l’Inde (+1,8 %), quatriĂšme contributeur aprĂšs les États-Unis (-1,7 %) et l’Europe (-1,7 %). Le CO2 est le principal gaz Ă  ­effet de serre responsable du rĂ©chauf­fement du climat.

Au total, les Ă©missions liĂ©es Ă  la combustion d’énergies fossiles, atteignent 36,8 milliards de tonnes de CO2. En tenant compte du changement d’affectation des terres, qui estime les feux de forĂȘts et les nouvelles surfaces pour les cultures agricoles, le bilan annuel serait autour de 43,2 milliards de tonnes de dioxyde de carbone selon les donnĂ©es du Global Carbon Project.

Ces rĂ©sultats sont publiĂ©s le 4 dĂ©cembre dans la revue Earth System Science Data. La tendance annuelle « est principalement due Ă  la croissance continue des Ă©missions liĂ©es Ă  la combustion de gaz, en hausse de 2,6 %, et de pĂ©trole, en progression de 0,9 % », explique Pierre Friedlingstein, premier signataire de l’étude, chercheur CNRS et professeur Ă  l’universitĂ© d’Exeter en Angleterre. Les rejets de CO2 issus des centrales au charbon « diminuent de 0,9 %, mais pas assez pour compenser les hausses liĂ©es au gaz et au pĂ©trole », ajoute le chercheur. En tant que premier auteur du Global Carbon Project, Pierre Friedlingstein succĂšde Ă  celle qui l’avait créé, la climatologue franco-canadienne Corinne Le QuĂ©rĂ©, par ailleurs prĂ©sidente du Haut Conseil pour le climat instaurĂ© en novembre 2018 par Emmanuel Macron pour commenter et influencer la poli­tique du gouvernement français.

RĂ©cemment, plusieurs rapports, rĂ©alisĂ©s ou approuvĂ©s par l’Unep (l’Agence des Nations unies pour l’environnement) ont soulignĂ© que d’importantes capacitĂ©s de production d’électricitĂ© Ă  partir de centrales au charbon ont encore Ă©tĂ© installĂ©es en Chine entre juin 2018 et juin 2019. HĂ©las, ces Ă©quipements sont faits pour durer plus de quarante ans. « La production d’électricitĂ© Ă  partir de charbon en Chine et en Inde, malgrĂ© le ralentissement Ă©conomique, explique la hausse des Ă©missions de ces deux pays et contribue Ă  la hausse des Ă©missions globales », constate Philippe Ciais, cosignataire de l’article et directeur de recherche au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE) du CNRS et du CEA Paris-Saclay. Il prĂ©cise : « Il y a toujours une forte demande de ciment et d’acier en Chine, des secteurs trĂšs Ă©nergivores en Ă©lectricitĂ©, produite principalement par des centrales Ă  charbon. »

Il est Ă  noter, par ailleurs, que la diminution des Ă©missions en Europe et aux États-Unis suit un rythme de baisse identique (-1,7 %) en 2019. Une diminution qui s’explique en grande partie par le remplacement de centrales au charbon par des installations brĂ»lant du gaz naturel. « Pour la mĂȘme quantitĂ© d’énergie produite, le charbon Ă©met environ deux fois plus de CO2 que le gaz naturel », rappelle le chercheur du LSCE. De nombreux pays europĂ©ens, Ă  l’exception notable de la Pologne, ont dĂ©jĂ  dĂ©cidĂ© d’arrĂȘter d’utiliser du charbon. Ce bilan est presque ironique pour les États-Unis, oĂč malgrĂ© les vellĂ©itĂ©s de Donald Trump de soutenir l’industrie du charbon, « le dĂ©veloppement d’énergies renouvelables se poursuit, notamment en Californie », prĂ©cise Philippe Ciais. Au niveau de la planĂšte : « Les Ă©nergies ­renouvelables augmentent en quantitĂ©, mais pas aussi rapidement que la de­mande Ă©nergĂ©tique mondiale. »

La production de CO2 en Chine par habitant (7 tonnes) est devenue bien supĂ©rieure Ă  celle d’un EuropĂ©en (6,7 t), mais elle reste loin derriĂšre celle d’un AmĂ©ricain (16,6 t). Les courbes entre le Vieux Continent et l’empire du Milieu se sont « croisĂ©es en 2014 », ajoute le ­chercheur français, et la tendance se confirme annĂ©e aprĂšs annĂ©e.

Le Global Carbon Project souligne que les Ă©missions mondiales de CO2 sont, en 2019, en hausse de 4 % par rapport au niveau de 2015, lors de l’accord de Paris. Or la tendance devrait ĂȘtre Ă  « une baisse d’environ 25 % en 2030, par rapport Ă  celles de 2015, pour limiter la hausse de la tempĂ©rature au-dessous de 2 °C », rappelle Philippe Ciais. Et cette annĂ©e, les Ă©missions mondiales de CO2 sont « 60 % plus Ă©levĂ©es qu’en 1990, annĂ©e de publication du premier rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, NDLR) », dĂ©plore Pierre Friedlingstein. Bref, selon les scientifiques on va dans le mur, d’autant que la hausse de la tempĂ©rature moyenne est dĂ©jĂ  com­prise en 1 °C et 1,2 °C Ă  la fin de 2019 par rapport Ă  l’ùre prĂ©industrielle.

Le Figaro - mercredi 4 décembre 2019

Salut zizou,
C’ est bien de nous proposer cet article à lire, mais tu en tire quoi comme preco d’ investissement ?
Qu’elle est ton analyse de cet article ?

Bonjour,

HonnĂȘtement des chiffres depuis 1750 je n’y crois pas. En plus pour tous les continents.
J’imagine mal des mesures en Afrique, AmĂ©rique du Sud, Chine dans une pĂ©riode aussi lointaine.

Bonjour,

Ces chiffres depuis 1750 (!!), quelle fiabilité leur accorder


Bonjour,

Et si la solution Ă©tait tout simplement de rapatrier en local un maximum de productions actuellement rĂ©alisĂ©es Ă  l’autre bout de la planĂšte ou de l’europe au seul motif de la moins disance sociale, fiscale et environnementale?

Le transport maritime, aérien et routier pollue énormément.

Evitons de nombreux transports qui nous permettent certes d’avoir de la main d’oeuvre quasi gratuite mais qui sur le long terme, vont tuer la planùte.

L’avenir est au nuclĂ©aire et Ă  l’hydrogĂšne.

Ca Macron l’a bien compris.

Dans ce seul domaine, il fait penser au général.

Bonjour,

De toute maniĂšre les mesures urgentes qui permettrait de rĂ©duire l’émission de CO2 ne sont pas prises.

Il faudrait diminuer drastiquement les transports aériens, routiers et maritimes.
Ca suppose déjà de relocaliser massivement des produits courants au plus prÚs des lieux de consommation.
Et il faudrait changer nos habitudes de consommation : l’eau en bouteille est-elle vraiment utile par rapport à l’eau du robinet


Beaucoup de gens ne savent pas par exemple qu’une quantitĂ© de papier toilette est importĂ©e de Chine !
(la main d’oeuvre pas chùre, les normes antipollutions souples
).

Aprùs faire du marketing autour des COP 25, 26, 60


Le concept est trĂšs intĂ©ressant et on ne peut qu’encourager ces initiatives et recherches. Quel sera le ou les concept(s) qui vont Ă©merger de toutes ces recherches et resteront viables Ă©conomiquement Ă  l’horizon de 2050? Qui vivra, verra

Il reste néanmoins beaucoup de défis à surmonter encore.
D’abord le cout: Pour l’instant chaque tonne de CO2 Ă©liminĂ©e coute 375$ (objectif 250$)
S’il n’y a pas de progrĂšs significatif d’ici 2050, 1 milliard de tonnes de CO2 traitĂ©s par la sociĂ©tĂ© coutera 375 milliards de $.
Ensuite, la consommation Ă©nergĂ©tique. Pour l’instant ils sont Ă  cĂŽtĂ© d’une centrale gĂ©othermique mais il faudra en construire beaucoup d’autres Ă  Ă©nergies renouvelables et propres. Les ventilateurs sont trĂšs Ă©nergivores et la filtration nĂ©cessite de rĂ©chauffer l’eau Ă  100°. C’est dĂ©jĂ  un grand dĂ©fi Ă  l’heure actuelle oĂč les centrales Ă  gaz et au charbon ont encore la cote et que nous entrons dans une Ăšre oĂč l’énergie se fera plus rare et couteux.
Quant Ă  la consommation d’eau, lĂ  aussi il faut se poser des questions. En Islande et Ă  petite Ă©chelle c’est faisable mais Ă  une plus grande Ă©chelle c’est une autre question s’il n’y a pas lĂ  encore des progrĂšs substantiels. Chaque tonne de CO2 injectĂ© dans le sous-sol nĂ©cessite 27 tonnes d’eau pour l’instant. A l’échelle de l’ambition affichĂ©e de 1 milliard de tonnes de CO2 en 2050, cela fait 27 milliards de tonnes d’eau.
Les 4000 tonnes de CO2 capturés annuellement correspondent à la consommation annuelle de 400 français (empreinte de 10 tonnes/personne/an).
Toutefois je suis bien d’accord qu’il faut commencer quelque part pour pouvoir faire des progrĂšs mais je suis convaincu que la plus grande rĂ©volution serait de modifier notre façon de vivre et de consommer. Diminuer les Ă©missions est surement plus rapide Ă  mettre en Ɠuvre, plus efficace Ă  cout terme et moins cher. La technologie suivra et complĂ©tera cette Ă©volution.
CO2, c’est le mĂȘme principe que le tri des dĂ©chets. Nous en produisons de plus en plus et dĂ©veloppons des technologies couteux et Ă©nergivores pour ne pouvoir ensuite les recycler que trĂšs partiellement.

je pense que pour avoir une vue plus équilibrée il faut aussi regarder le ratio tonnesCO2/hab des pays !

La capture du carbone, « inévitable » selon le GIEC

Sans capture du CO2, les objectifs de dĂ©carbonation des prochaines dĂ©cennies n’ont aucune chance d’ĂȘtre atteints. C’est ce qu’affirment aussi bien l’Agence internationale de l’énergie que le GIEC, le World Economic Forum, l’AcadĂ©mie amĂ©ricaine des technologies ou l’Imperial College de Londres. Pour autant, ses technologies sont loin d’ĂȘtre arrivĂ©es Ă  maturitĂ© et plus encore nĂ©gligĂ©es et mĂȘme dĂ©nigrĂ©es en Europe et notamment en France pour des raisons surtout idĂ©ologiques. Par Éric Leser. Article publiĂ© dans le numĂ©ro 19 du magazine Transitions & Energies.

La capture du carbone, qu’elle se fasse lors de processus industriels ou directement dans l’atmosphĂšre, est devenue la bouĂ©e de sauvetage de la transition Ă©nergĂ©tique. Elle doit permettre de compenser le fait que les technologies et les investissements disponibles d’un cĂŽtĂ© et les contraintes politiques et sociales de l’autre ne permettront pas de respecter les objectifs trĂšs ambitieux et souvent irrĂ©alistes de dĂ©carbonation des Ă©conomies au cours des prochaines dĂ©cennies. Elle est tout simplement indispensable pour compenser les trous bĂ©ants de stratĂ©gies de transition Ă  la fois incertaines et changeantes.

Les modĂšles de dĂ©carbonation de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) ou du World Economic Forum ne fonctionnent que si la capture du carbone et ensuite son stockage et/ou son utilisation deviennent une industrie planĂ©taire. Ce qui est encore loin d’ĂȘtre fait. Pour stabiliser le niveau de gaz Ă  effet de serre dans l’atmosphĂšre, il faut donc crĂ©er de toutes piĂšces et en quelques annĂ©es une industrie du carbone prĂ©sente un peu partout dans le monde.

Le sentiment d’urgence n’existe pas

Toutefois, Ă  la fois la comprĂ©hension de cette nĂ©cessitĂ© et le sentiment d’urgence n’existent pas ou Ă  peine. Politiques et mĂ©dias font, notamment en France, comme si ses technologies et leur dĂ©veloppement Ă©taient des questions qui allaient Ă©ventuellement se poser un jour
 Elles sont souvent dĂ©criĂ©es et considĂ©rĂ©es, parfois non sans raison, comme des alibis utilisĂ©s particuliĂšrement par les producteurs de pĂ©trole, de gaz et de charbon. Ce qui ne retire rien Ă  la nĂ©cessitĂ© de les dĂ©velopper.

Une Ă©tude rĂ©cente du Center for Climate and Energy Solutions dĂ©montre que la capture du carbone peut rĂ©duire les Ă©missions mondiales de gaz Ă  effet de serre de 14% d’ici Ă  2050. Le GIEC affirme sans ambiguĂŻtĂ© que ses technologies sont « inĂ©vitables » dans les stratĂ©gies de rĂ©duction des Ă©missions mondiales. Mais militants et mĂ©dias, quand ils se servent des rapports du GIEC, vont y chercher le plus spectaculaire et le plus catastrophiste.

Deux familles de technologies distinctes

La capture du CO2 recouvre deux procĂ©dĂ©s de nature trĂšs diffĂ©rente, Ă  savoir la capture et le stockage lors de processus industriels (CCS ou Carbon Capture and Storage) et la capture dite directe dans l’atmosphĂšre (DAC ou Direct Air Capture). Le CCS comme son nom l’indique capte dans les usines (cimenteries, hauts fourneaux, raffineries, centrales
) le carbone Ă©mis par la combustion des Ă©nergies fossiles ou par les procĂ©dĂ©s industriels avant qu’il ne se rĂ©pande dans l’atmosphĂšre. Il existe Ă©galement une variante du CCS dite CCUS (Carbon Capture, Utilisation and Storage) ; elle consiste Ă  utiliser pour la fabrication de matĂ©riaux tout ou partie du carbone capturĂ© lors des processus industriels.

Le DAC est d’une toute autre nature. Il consiste Ă  extraire le CO2 dĂ©jĂ  prĂ©sent dans l’air via de « grands ventilateurs » et des procĂ©dĂ©s chimiques. Ce CO2 dans l’atmosphĂšre est par nature trĂšs diffus – 420 parties par million, environ 0,04 % –, ce qui rend cette technique Ă  la fois Ă©nergivore et coĂ»teuse. Mais Ă  grande Ă©chelle, elle peut avoir un impact considĂ©rable sur le niveau de gaz Ă  effet de serre dans l’atmosphĂšre et le climat. Le DAC est aussi indispensable pour la fabrication d’électro-carburants synthĂ©tiques totalement dĂ©carbonĂ©s.

D’abord l’industrie lourde

Le CCS est amenĂ© Ă  se dĂ©velopper le plus rapidement, car il est souvent l’un des rares moyens permettant aujourd’hui de rĂ©duire trĂšs vite et significativement les Ă©missions liĂ©es Ă  des activitĂ©s industrielles pour lesquelles il y a peu ou pas de moyens de substitutions techniquement et Ă©conomiquement viables aux Ă©nergies fossiles. L’humanitĂ© ne peut pas se passer de ciment (bĂ©ton) et de fer (acier).

L’exemple du ciment est trĂšs significatif. Il s’en produit et s’en consomme 5 milliards de tonnes par an dans le monde. C’est tout simplement le matĂ©riau le plus utilisĂ© sur terre en dehors de l’eau. Sans lui, pas de bĂ©ton et l’arrĂȘt de quasiment toutes les activitĂ©s de bĂątiment

Il y a dĂ©sormais un consensus pour rĂ©duire les Ă©missions de CO2. Les climato sceptiques sont de moins en moins nombreux. Les partisans de la dĂ©croissance sont encore obligĂ©s d’affronter les techno-optimistes. L’Europe a dĂ©jĂ  rĂ©duit ses Ă©missions de 25% depuis 20 ans. Elle Ă©met 2,7 Gigatonnes de CO2 par an, soit le mĂȘme niveau que l’Inde, la moitiĂ© de l’AmĂ©rique du Nord et quatre fois moins que la Chine. A partir de ces chiffres on voit bien que la question climatique ne sera pas rĂ©solue par l’Europe mais surtout par les autres.

On cache le fait que l’on ne diminuera pas de 55% les Ă©missions de CO2 d’ici 2030. Pour atteindre l’objectif de limiter Ă  2° celsius

l’augmentation de la tempĂ©rature, il ne faudra pas que le monde Ă©mette plus de 900 Gigatonnes de carbone pour les 30 prochaines annĂ©es . Aujourd’hui on Ă©met 40 Gigatonnes chaque annĂ©e.

Le réchauffement climatique , je fais le point.
.
Un bref rappel de ce que j’ai postĂ© sur ce forum dans une autre file .

Le GIEC est l’organisme de rĂ©fĂ©rence ,composĂ© d’experts qui a obtenu le Prix Nobel sur l’évolution du climat

Pour limiter le rĂ©chauffement Ă  1, 5 ° C il faudrait d’ici la fin du siĂšcle ne pas Ă©mettre plus de 500 giga tonnes de CO2.
Or l’annĂ©e derniĂšre la planĂšte a Ă©mis plus de 36 giga tonnes de CO2 , ce qui rend impossible une limitation Ă  1, 5 °C

D’autre part , pour limiter le rĂ©chauffement climatique Ă  2 °C , il faudrait ne pas dĂ©passer 700 giga tonnes de CO2 , mĂȘme conclusion .

Quels que soient les scĂ©narios d’émission, le GIEC estime que le rĂ©chauffement de la planĂšte atteindra 1,5 °C dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 2030.

Limiter ce rĂ©chauffement Ă  1,5°C et 2 °C ne serait possible qu’en accĂ©lĂ©rant et en approfondissant dĂšs maintenant la baisse des Ă©missions pour :

-ramener les émissions mondiales nettes de CO2 à zéro ;

-réduire fortement les autres émissions de gaz à effet de serre comme le méthane 82 fois plus nocif , du moins les premiÚres années , que le gaz carbonique

-si les rĂ©serves de combustibles fossiles disponibles sont entiĂšrement utilisĂ©es, des rĂ©chauffements de l’ordre de +4 Ă  +5 °C seraient atteints en 2100, ce qui entraĂźnerait une poursuite de ce rĂ©chauffement au siĂšcle suivant jusqu’à +7 ou +8 °C ;
Le gouvernement français travaille sur cette hypothÚse

Pour bon nombre d’écologistes, les Ă©missions ont toujours Ă©tĂ© un prĂ©texte

La rédaction
29 novembre 2023

Les pires ennemis des Ă©cologistes les plus radicaux sont l’énergie nuclĂ©aire et la capture et le stockage du CO2. Deux technologies qui sont les seules pouvant permettre d’atteindre en 2050 le fameux objectif de « Net Zero » Ă©missions. Mais elles sont considĂ©rĂ©es comme « dangereuses » pour l’avenir de l’humanitĂ© et des « manƓuvres des multinationales et autres producteurs de pĂ©trole ». Pour ces Ă©cologistes, la rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre n’a en fait jamais Ă©tĂ© la prioritĂ©. Il s’est toujours agi de dĂ©truire le systĂšme, de construire un homme nouveau et, comme Malthus le souhaitait dĂ©jĂ , de limiter le nombre d’ĂȘtres humains pouvant vivre sur terre. Par LĂ©on Thau. Article publiĂ© dans le numĂ©ro 18 du magazine Transitions & Energies.

La transition Ă©nergĂ©tique est une entreprise sans prĂ©cĂ©dent et d’une telle ampleur que pour avoir une chance d’ĂȘtre menĂ©e Ă  bien, elle doit ĂȘtre dĂ©finie de la façon la plus simple, la plus claire et la plus comprĂ©hensible par tous. En thĂ©orie, c’est facile, mĂȘme si les moyens pour le faire le sont moins. Il s’agit de rĂ©duire et d’éliminer les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre qui participent au rĂ©chauffement climatique. Donc, tout ce qui permet de rĂ©duire les Ă©missions et de les Ă©liminer est bon Ă  prendre. Mais pour bon nombre d’écologistes, ce n’est pas vraiment cela. Sinon pourquoi rejettent-ils avec tant d’animositĂ© et de rancƓur le nuclĂ©aire ou la capture et le stockage de CO2 ? Rappelons que le nuclĂ©aire est le moyen permettant de produire de l’électricitĂ© en Ă©mettant le moins de CO2 et que la capture et le stockage du CO2 sont considĂ©rĂ©s par toutes les institutions internationales comme sĂ©rieuses et indispensables Ă  la transition.
L’objectif premier des Ă©cologistes, reconnu d’ailleurs parfois par certains d’entre eux, n’est pas de lutter contre le rĂ©chauffement mais de dĂ©construire le systĂšme qui y a conduit et de crĂ©er pour cela un homme nouveau. On sait oĂč ont menĂ© les expĂ©rimentations qui dans l’histoire voulaient aussi crĂ©er un homme nouveau. En gĂ©nĂ©ral, elles se sont traduites par des dizaines de millions de morts, la fin justifiant alors toujours les moyens.

Des glissements sémantiques répétés

Aujourd’hui, nous n’en sommes pas encore lĂ  mais nous voyons cette idĂ©ologie totalisante et donc totalitaire au sens premier du terme, l’explication de tout par l’écologie, se rĂ©pandre par de subtils glissements sĂ©mantiques rĂ©pĂ©tĂ©s et diffusĂ©s en permanence, notamment via des mĂ©dias complaisants, afin de conditionner l’opinion publique. Cela est Ă  l’Ɠuvre depuis des annĂ©es et a fini par imposer des dogmes quasi religieux allant du catastrophisme et du millĂ©narisme en passant par la collapsologie sans oublier les nĂ©cessaires repentances, contritions et chĂątiments des pĂ©cheurs

Mais il n’y a pas que des logiques idĂ©ologiques qui sont Ă  l’Ɠuvre, il y a aussi des intĂ©rĂȘts Ă©conomiques bien compris. La transition Ă©nergĂ©tique, ce sont plusieurs milliers de dollars ou d’euros investis tous les ans dans les prochaines dĂ©cennies dont une partie importante d’argent public. On comprend mieux aussi la motivation derriĂšre la volontĂ© de dĂ©finir, d’orienter et de contrĂŽler le discours sur le climat

Répartition en % des émissions de CO2 depuis 1750

Par continent

Asie : 32
Europe : 31
UE : 17
Afrique : 3
Amérique du nord : 27
Amérique du sud : 2
Océanie : 1

Par pays

Chine : 14
Inde : 3
Japon 4
Arabie saoudite : 1

Russie : 7
RU : 4

Allemagne : 5
France : 2
Italie : 1
Espagne : 1
Pologne 2

Canada : 2
Mexique : 1
USA : 24

Brésil : 1
Australie : 1

Source : Global carbon budjet

Je n’ai pas trouvĂ© de rĂ©ponse Ă  ta question .

Je me suis penché dans le dossier : » Global carbon budjet ».

Il est extrĂȘmement riche d’informations , mais trop volumineux pour que je le consulte en entier

Je reprends ici la discussion dans le topic « énergie renouvelable » sur les émissions de C02

.Lutter contre le réchauffement climatique , oui , mais comment ?
On peut aussi stoker le CO2 , mais on peut aussi le faire réagir suivant 4 réactions :

1 -Dans la rĂ©action de Kolbe on fait rĂ©agir du CO2 pour prĂ©parer de l’aspirine .

2 - Le CO2 peut-ĂȘtre sĂ©questrĂ©, ou « piĂ©gĂ© » par exemple par la potasse. Dans ce cas il y aura production de bicarbonate de potassium, qui est un engrais majeur (besoin essentiel des plantes en N,P, K),

3 - On pourrait aussi fabriquer de l’acide acĂ©tique avec du mĂ©thyllithium .

4 – Probablement l’utilisation industrielle la plus prometteuse dans laquelle je suis impliquĂ© , Ă  la suite de la publication ( ci – dessous ) , avec l’usine de Boussens .
Direct synthesis of formic acid from carbon dioxide by hydrogenation in acidic media | Nature Communications

PubliĂ© par le laboratoire de chimie de l’UniversitĂ© Polytechnique de GenĂšve

Une baisse historique des émissions de CO2

MARC CHERKI

SI 2020 est une annĂ©e exceptionnelle Ă  cause du Covid-19, elle l’est aussi par ricochet pour les Ă©missions mondiales de gaz Ă  effet de serre. Le Global Carbon Project, une initiative d’une centaine de chercheurs soutenue par la Fondation BNP Paribas, prĂ©voit une baisse inĂ©dite de 2,4 milliards de tonnes des Ă©missions de dioxyde de carbone (CO2) liĂ©es aux activitĂ©s humaines, soit un repli de 6,7 % par rapport Ă  2019. Depuis le dĂ©but de l’ùre industrielle, une baisse d’une telle ampleur n’avait jamais Ă©tĂ© observĂ©e, mĂȘme lors des rĂ©cessions de 1981, 1992 et 2009 ou au sortir de la Seconde Guerre mondiale, en 1945 (- 0,9 milliard de tonnes de CO2).

Le retrait est gĂ©nĂ©ral. La baisse des Ă©missions est trĂšs sensible aux États-Unis (- 12 %), dans l’Europe des 27 (- 11 %), en Inde (- 9 %). Le repli est moins fort en Chine (- 1,7 %), oĂč les restrictions face Ă  la pandĂ©mie, prises en dĂ©but d’annĂ©e, ont Ă©tĂ© plus limitĂ©es dans le temps.

Ces prĂ©visions (il ne s’agit pas de mesures directes) sont la moyenne de quatre modĂšles, dont trois nouveaux proposĂ©s cette annĂ©e pour essayer d’apprĂ©cier les impacts du confinement sur les Ă©missions rĂ©elles. La premiĂšre mĂ©thode est issue de l’approche historique du Global Carbon Project qui effectue ses projections selon les prĂ©visions du PIB (produit intĂ©rieur brut) qui sont, pour 2020, trĂšs incertaines. Celle-ci est d’ailleurs la seule Ă  tabler sur une lĂ©gĂšre hausse des Ă©missions en Chine.

De -9 % Ă  -15 % en France

Corinne Le QuĂ©rĂ©, professeur Ă  l’universitĂ© East Anglia et prĂ©sidente du Haut Conseil pour le climat en France, a Ă©tĂ© la premiĂšre Ă  proposer une autre mĂ©thode pour tenir compte de l’intensitĂ© du confinement sur les diffĂ©rents secteurs polluants. Cette approche « a permis d’estimer des Ă©missions journaliĂšres », explique Philippe Ciais, directeur de recherche au LSCE (Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement). Ce dernier a lui-mĂȘme contribuĂ© avec des chercheurs chinois, notamment Zhu Liu, de l’universitĂ© Tsinghua Ă  PĂ©kin, Ă  une autre mĂ©thode « d’ingĂ©nieurs » qui se fondent sur des « activitĂ©s journaliĂšres pour chaque secteur Ă©conomique transformĂ©es en Ă©missions journaliĂšres avec des modĂšles calibrĂ©s sur les Ă©missions de 2019 pour prĂ©dire celles de 2020 ».

Enfin, la derniĂšre approche, proposĂ©e par le physicien Piers Forster, chercheur Ă  l’universitĂ© de Leeds, repose sur les indices de mobilitĂ© de Google et d’Apple pour dĂ©duire les tendances des Ă©missions de chaque pays. Car le taux d’usage des transports renseigne sur la sĂ©vĂ©ritĂ© des confinements dans la plupart des pays.

Pour la France, les prĂ©visions fluctuent, selon les modĂšles, entre une baisse comprise entre 9 % et 15 %. Mais pour atteindre les objectifs fixĂ©s par l’accord de Paris, il faudrait que la baisse des Ă©missions mondiales soit comprise entre 25 % et 55 % en 2030 par rapport Ă  2020, selon un rĂ©cent rapport du programme environnement des Nations unies. Soit une baisse comprise entre 4 % et 8 % par an, jusqu’à 2030.

Le Figaro - samedi 12 décembre 2020

Capter le CO2 dans l’atmosphùre, une technologie qui va devenir indispensable

Sans capture du CO2, les objectifs de dĂ©carbonation des trois prochaines dĂ©cennies n’ont aucune chance d’ĂȘtre atteints. C’est ce qu’affirment de trĂšs nombreuses institutions dont l’Agence internationale de l’énergie, le GIEC, le World Economic Forum, l’AcadĂ©mie des sciences amĂ©ricaine, l’Imperial College de Londres
. Il existe deux procĂ©dĂ©s diffĂ©rents de cette technologie. La capture et le stockage du CO2 (CCS) lors de processus industriels et le captage direct dans l’atmosphĂšre (DAC). Ce dernier en est encore Ă  un stade purement expĂ©rimental. Mais il devrait se dĂ©velopper rapidement Ă  la fois pour rĂ©duire la quantitĂ© de gaz Ă  effet de serre dans l’air et aussi pour permettre de fabriquer en masse des carburants synthĂ©tiques qui seront indispensables, notamment dans les transports lourds sur longue distance. L’AmĂ©rique du nord et l’Asie sont en pointe. La premiĂšre usine capable de produire un million de tonnes de CO2 par an doit devenir opĂ©rationnelle l’an prochain aux Etats-Unis. Une usine pouvant capter 500.000 tonnes de CO2 par an vient d’entrer en service dans la province chinoise de Jiangsu

RĂ©servĂ©es longtemps aux laboratoires et aux chercheurs, les technologies permettant de capter le CO2 dans l’atmosphĂšre vont devenir indispensables. A la fois Ă©videmment pour rĂ©duire la quantitĂ© de ce gaz Ă  effet de serre dans l’atmosphĂšre et aussi et surtout pour produire en masse des carburants synthĂ©tiques. La rĂ©volution attendue des carburants synthĂ©tiques, substituts parfaits aux carburants fossiles, ne peut se faire et n’a de sens que si les carburants en question sont dĂ©carbonĂ©s. Ils doivent donc ĂȘtre fabriquĂ©s avec de l’hydrogĂšne vert, produit par Ă©lectrolyse de l’eau avec de l’électricitĂ© bas carbone, et du carbone qui ne peut provenir que de l’atmosphĂšre pour que l’opĂ©ration soit neutre. AprĂšs combustion des carburants synthĂ©tiques, le CO2 retournera dans l’atmosphĂšre mais ne viendra pas s’ajouter aux quantitĂ©s existantes

La capture du CO2 reste une technique relativement mĂ©connue. Il ne faut pas confondre deux procĂ©dĂ©s de nature trĂšs diffĂ©rente, Ă  savoir la capture et le stockage lors de process industriels (CCS ou Carbon Capture and Storage) et la capture dite directe dans l’atmosphĂšre (DAC ou Direct Air Capture). Le CCS capte dans les usines (cimenteries, hauts fourneaux, centrales
) le carbone Ă©mis par la combustion des Ă©nergies fossiles ou par les procĂ©dĂ©s industriels avant qu’il ne se rĂ©pande dans l’atmosphĂšre. Le DAC extrait le CO2 dĂ©jĂ  prĂ©sent dans l’air, via de grands ventilateurs et des procĂ©dĂ©s chimiques. Ce CO2 dans l’atmosphĂšre est par nature trĂšs diffus -420 parties par million, environ 0,04%- ce qui rend cette technique Ă  la fois Ă©nergivore et coĂ»teuse.

Seulement 18 installations en fonctionnement dans le monde

Le CCS est amené à se développer rapidement car il est considéré par de trÚs nombreuses institutions (AIE, GIEC, World Economic Forum, Académie des sciences américaine, Imperial College de Londres
) et les groupes industriels

Capture du CO2 dans l’atmosphùre, cette fois c’est parti

Deux projets financĂ©s par le gouvernement amĂ©ricain pour plus d’un milliard de dollars devraient permettre en Louisiane et au Texas de capter dans l’atmosphĂšre et stocker ensuite deux millions de tonnes de CO2 par an. Cette technologie expĂ©rimentale baptisĂ©e DAC est Ă  la fois Ă©nergivore et coĂ»teuse car le CO2 dans l’atmosphĂšre est par nature trĂšs diffus – 420 parties par million, environ 0,04%. Mais pour qu’elle ait un impact sur le rĂ©chauffement climatique comme le prĂ©conisent de trĂšs nombreuses institutions dont l’Agence internationale de l’énergie, le GIEC, le World Economic Forum, l’AcadĂ©mie des sciences amĂ©ricaine, l’Imperial College de Londres
 il est essentiel qu’elle passe rapidement Ă  un stade industriel.

Les Etats-Unis ont annoncé la semaine derniĂšre investir 1,2 milliard de dollars dans deux projets de capture de CO2 directement dans l’atmosphère, soit selon le gouvernement américain le plus gros investissement jamais réalisé dans cette technologie. En fait, sans capture du CO2, les objectifs de dĂ©carbonation des trois prochaines dĂ©cennies n’ont aucune chance d’ĂȘtre atteints.

C’est ce qu’affirment de trĂšs nombreuses institutions dont l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le GIEC, le World Economic Forum, l’Agence internationale de l’énergie renouvelable (IRENA) l’AcadĂ©mie des sciences amĂ©ricaine, l’Imperial College de Londres
. Il existe deux procĂ©dĂ©s diffĂ©rents de cette technologie. La capture et le stockage du CO2 (CCUS) lors de processus industriels et le captage direct dans l’atmosphĂšre (DAC). Ce dernier en est encore Ă  un stade presque purement expĂ©rimental. Le DAC extrait le CO2 dĂ©jĂ  prĂ©sent dans l’air, via de grands ventilateurs et des procĂ©dĂ©s chimiques. Ce CO2 dans l’atmosphĂšre est par nature trĂšs diffus – 420 parties par million, environ 0,04% – ce qui rend cette technique Ă  la fois Ă©nergivore et coĂ»teuse. Mais il est essentiel qu’elle se dĂ©veloppe rapidement.
C’est en tout cas le pari fait par l’administration Biden. « Réduire nos émissions seul ne renversera pas les conséquences grandissantes du changement climatique; nous avons aussi besoin de retirer le CO2 que nous avons déjà émis dans l’atmosphère », a expliquĂ© Jennifer Granholm, la ministre américaine de l’Energie. Il s’agit du « plus gros investissement dans l’élimination technologique du carbone de l’Histoire », a-t-elle ajoutĂ©.

Démonstration à une échelle industrielle

Pour l’AIE, « la dĂ©monstration Ă  grande Ă©chelle de la technologie DAC doit ĂȘtre faite le plus tĂŽt possible afin de rĂ©duire les incertitudes concernant son potentiel de dĂ©ploiement et les coĂ»ts futurs, et de s’assurer que ces technologies seront disponibles pour soutenir la transition
 À court terme, la dĂ©monstration Ă  grande Ă©chelle des technologies DAC nĂ©cessitera un soutien ciblĂ© des pouvoirs publics, notamment par le biais de subventions, de crĂ©dits d’impĂŽt

Commentaire personnel

Stoker 2 millions de tonnes de CO2 par an est à comparer aux 40, 6 milliards de tonnes de CO2 émises en 2022.

Moi je préfÚre les ambitions de Climworks en Islande :

‱ Climworks ambitionne de capturer à l’horizon 2050 , un milliard de tonnes de C02 par an
‱ D’ici le milieu du siĂšcle on devra Ă©liminer de d’ordre de 10 milliards de tonnes de C02

Le nuclĂ©aire peut-il aider Ă  capturer le CO2 de l’atmosphĂšre ?

Pour soutenir notre lutte contre le changement climatique, de plus en plus de projets de capture de dioxyde de carbone sont mis en Ɠuvre. Mais pour capturer le CO2 de l’atmosphĂšre, en particulier, il faut de l’énergie. Une Ă©nergie forcĂ©ment bas-carbone. Comme l’énergie nuclĂ©aire ?

Dans son dernier rapport, le GIEC est formel : nous ne sommes dĂ©sormais plus en position de pouvoir limiter le rĂ©chauffement climatique Ă  1,5 °C, sauf Ă  recourir Ă  des solutions de capture du CO2. Il en existe dĂ©jĂ . Et les scientifiques continuent d’en dĂ©velopper d’autres. De plus en plus innovantes et efficaces, pour capturer le CO2 dans les fumĂ©es des usines notamment. Surtout de celles pour lesquelles la dĂ©carbonation est compliquĂ©e.
Capturer le CO2 directement dans l’atmosphĂšre, c’est encore une autre histoire. Parce que les concentrations ne sont pas les mĂȘmes. Mais des projets se dĂ©veloppent Ă©galement. Au-delĂ  de la faisabilitĂ© technique, la question qui se pose, c’est celle de la viabilitĂ© Ă©conomique. Il en coĂ»te aujourd’hui jusqu’à 10 fois plus cher de capturer du CO2 directement dans l’atmosphĂšre qu’en sortie de cheminĂ©e.
L’autre problĂšme, c’est que ces technologies sont consommatrices d’énergie. Et pour bien faire, elles devront donc ĂȘtre alimentĂ©es par des Ă©nergies bas-carbone. En Islande, une usine de captage de CO2 a ouvert ses portes en septembre 2021. ReliĂ©e Ă  une centrale gĂ©othermique. Le dĂ©partement amĂ©ricain de l’énergie (DOE), de son cĂŽtĂ©, Ă©tudie l’idĂ©e d’utiliser l’énergie nuclĂ©aire pour Ă©liminer le CO2 de l’atmosphĂšre. Il vient d’attribuer son soutien Ă  deux projets.

Des projets à base de nucléaire pour éliminer le CO2

Le premier est portĂ© par GE Vernova, la division Ă©nergie du gĂ©ant amĂ©ricain General Electric. L’idĂ©e : Ă©tudier la faisabilitĂ© d’un centre de capture de CO2 dans l’atmosphĂšre du cĂŽtĂ© de Houston, au Texas. Un centre qui serait alimentĂ© par les Ă©nergies renouvelables disponibles, mais aussi par un petit rĂ©acteur nuclĂ©aire modulaire, le BWRX-300 de GE Hitachi. L’ambition est de rĂ©ussir Ă  Ă©liminer jusqu’à un million de tonnes de CO2 par an. C’est colossal. Pour comparaison, l’usine islandaise Ă©voquĂ©e plus haut, et qui Ă©tait alors la plus grande au monde, visait le captage de seulement 4 000 tonnes de CO2 par an. Pour atteindre l’objectif ambitieux de dĂ©ployer une solution commercialement viable d’ici la fin de la dĂ©cennie, 3,3 millions de dollars ont Ă©tĂ© mis sur la table.
L’autre projet soutenu par le DOE, c’est celui dĂ©veloppĂ© par l’universitĂ© Northwestern. Un projet visant le Midwest, la seconde rĂ©gion la plus Ă©mettrice de CO2 des États-Unis. Les chercheurs vont y tester la faisabilitĂ© du dĂ©ploiement de nouvelles technologies de capture de CO2. Toutes alimentĂ©es par l’énergie nuclĂ©aire, une Ă©nergie qu’ils ont choisie pour son cĂŽtĂ© « fiable et Ă  faible teneur en carbone ». Ce sont cette fois 3,9 millions de dollars qui seront investis.
L’ambition du DOE est de lancer, le plus rapidement possible, un rĂ©seau national de sites de capture de CO2 dans l’atmosphĂšre pour venir en soutien des efforts de rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre.

A PROPOS DE L’AUTEUR

Nathalie MAYER

Nathalie est physicienne de formation. Depuis plus de 20 ans, elle exerce comme journaliste et rédactrice scientifique indépendante.