Carmignac

«Nous arrivons dans une phase de ralentissement»

PubliĂ© Ă  13:40 ‱ ÉditĂ© Ă  14:55

Selon Gergely Majoros, le momentum des mois à venir sera moins bon que celui des mois passés.

Pour l’analyste Gergely Majoros, membre du comitĂ© d’investissement de Carmignac, nous entrons dans une phase de ralentissement du cycle Ă©conomique global. Une toile de fond sur laquelle les valeurs de croissance sont Ă  privilĂ©gier.

«AprĂšs un trĂšs fort rebond Ă©conomique de sortie de crise, nous arrivons dans une phase de ralentissement du cycle Ă©conomique global», pose comme constat Gergely Majoros. Pour qui, si les taux de croissance restent bons, «le momentum des mois Ă  venir sera moins bon que celui des mois passĂ©s». En soulignant qu’au sein des trois rĂ©gions Ă©conomiquement importantes dans le monde, des divergences majeures en termes de croissance et d’inflation sont Ă  prendre en considĂ©ration.

Pour la Chine, il s’attend Ă  une croissance de l’ordre de 8,2% en 2021, puis de 5,3% les deux annĂ©es suivantes. «La Chine est sortie de crise avant les autres et est entrĂ©e la premiĂšre dans cette phase de ralentissement. Un ralentissement trĂšs relatif. Notamment parce qu’elle a fait moins d’accommodations fiscales et monĂ©taires qu’en Europe et qu’aux États-Unis. C’était un choix politique et elle a en plus bĂ©nĂ©ficiĂ© de nos plans de relance pour sortir plus rapidement de la crise.»

Du cĂŽtĂ© des États-Unis, le rebond a Ă©tĂ© portĂ© par des politiques fiscales et monĂ©taires trĂšs accommodantes. Avec, Ă  la clĂ©, une prĂ©vision de croissance pour 2021 de 5,7%. Mais le pays entre Ă©galement dans une phase de ralentissement. La croissance pour 2022 est estimĂ©e Ă  4%, et celle de 2023 Ă  2,3%.

Quant Ă  l’Europe, qui est sortie de crise la derniĂšre, Gergely Majoros l’estime encore en phase de rattrapage. La croissance, cette annĂ©e, est estimĂ©e Ă  4,5%, et Ă  4,1% l’annĂ©e prochaine.

La grande diffĂ©rence avec les États-Unis, c’est qu’en Europe, en ayant moins fait sur le plan des stimulus fiscaux, la question de l’inflation sera moins prĂ©sente qu’outre-Atlantique oĂč il y a des risques de surchauffe avec, comme consĂ©quence, le fait que l’inflation ne redescendra pas avec le cycle comme en Europe, mais sera plus durable. «En 2022, l’inflation aux États-Unis pourrait ĂȘtre durablement plus Ă©levĂ©e que ce que la Fed et le marchĂ© attendent.»

Priorité aux valeurs de croissance
Le dĂ©cor posĂ©, Carmignac continue de privilĂ©gier les actions en se refocalisant sur les valeurs de croissance (santĂ©, technologie, consommation
) afin de bĂ©nĂ©ficier d’une croissance organique relativement indĂ©pendamment du cycle.

Sur les marchĂ©s de taux, la sĂ©lectivitĂ©, comme la prudence, est de mise. «Il est trop tĂŽt pour se positionner sur les taux cƓurs – les bons du TrĂ©sor amĂ©ricain ou allemand, principalement – car leur rendement dĂ©pend de l’évolution incertaine de facteurs comme l’inflation ou l’orientation des politiques des banques centrales. Gergely Majoros privilĂ©gie les produits de «spreads» – «tout ce qui est crĂ©dit, marchĂ©s Ă©mergents, pĂ©riphĂ©rie en Europe» – qui offrent une prime de risque attractive. Pour lui, Jerome Powell, Ă  Jackson Hole, a fait passer le message selon lequel seront dissociĂ©es les dĂ©cisions de «tapering» et de remontĂ©e des taux. Dans la tĂȘte des investisseurs, les deux sont liĂ©s: qui dit «tapering» implique mĂ©caniquement une hausse des taux derriĂšre. Ce ne sera pas le cas. «Pour moi, nous allons vers une normalisation trĂšs lente qui permettra aux dĂ©tenteurs de produits Ă  ‘spreads’ d’avoir plus de temps pour encaisser leurs coupons.»

Le risque politique chinois est un risque politique dans le sens réglementaire.
Gergely Majoros
Gergely Majoros, membre du comitĂ© d’investissement, Carmignac

Et la Chine? Les perspectives semblent brouillĂ©es par le risque politique. «Le risque politique chinois est un risque politique dans le sens rĂ©glementaire», nuance Gergely Majoros. «L’intervention rĂ©glementaire rĂ©cente visant en particulier certains segments de la nouvelle Ă©conomie chinoise est sensiblement plus sĂ©vĂšre que les fois prĂ©cĂ©dentes, en 2015 et 2018. Elle s’est attaquĂ©e Ă  plusieurs sous-secteurs de la nouvelle Ă©conomie en peu de temps, et elle a pour objectif de corriger un certain nombre d’excĂšs de façon durable (positions dominantes, inĂ©galitĂ©s sociales
). L’impact sur les valorisations a Ă©tĂ© significatif. Faut-il pour autant anticiper qu’au nom de l’objectif de prospĂ©ritĂ© commune ou au nom de la rivalitĂ© stratĂ©gique amĂ©ricano-chinoise dans la tech, les autoritĂ©s de PĂ©kin affaiblissent durablement les grandes sociĂ©tĂ©s internet, s’attaquent Ă  la propriĂ©tĂ© privĂ©e et aux structures lĂ©gales créées pour permettre les cotations Ă©trangĂšres de sociĂ©tĂ©s chinoises? Nous sommes convaincus que non.»

Pour l’analyste, «la Chine reste un marchĂ© dans lequel on peut parfaitement continuer d’investir», sous rĂ©serve de se montrer trĂšs sĂ©lectif. «Nous maintenons ainsi nos convictions sur une sĂ©lection de valeurs de la nouvelle Ă©conomie chinoise. Notre approche reste fondĂ©e sur l’identification de sociĂ©tĂ©s Ă  fort potentiel de croissance, bien gĂ©rĂ©es et avec des bilans sains, bĂ©nĂ©ficiant de tendances longues et visibles. Enfin, vu la rapiditĂ© et l’évolution rĂ©cente des annonces, il nous semble de plus en plus plausible de penser que la visibilitĂ© sur le nouvel environnement rĂ©glementaire devrait s’amĂ©liorer progressivement. Cela permettra aux investisseurs de commencer Ă  intĂ©grer les nouvelles informations dans les valorisations et de juger par eux-mĂȘmes de l’attractivitĂ© Ă©levĂ©e de ces sociĂ©tĂ©s.»

Saint-Georges de Carmignac tire sa révérence avec un appel au ralliement pour les paris chinois
Le pilier du comitĂ© d’investissement montre comment le marchĂ© a Ă©voluĂ© et changĂ©, mais pourquoi les risques valent la peine d’ĂȘtre pris.

Chris Sloley
par CHRIS SLOLEY
PubliĂ© 28 SEPTEMBRE 2021 À 07:00
Saint-Georges de Carmignac tire sa révérence avec un appel au ralliement pour les paris chinois
La Chine perd de son Ă©lan. Les changements rĂ©glementaires Ă©branlent la confiance Ă  court terme et nous nous approchons d’une nouvelle guerre froide. Mais cela ne fait pas obstacle au vĂ©ritable potentiel Ă  long terme de la Chine en tant que marchĂ© d’investissement, selon le directeur gĂ©nĂ©ral sortant de Carmignac, Didier Saint-Georges.

Saint-Georges a fait ces remarques dans son commentaire final pour la sociĂ©tĂ© parisienne, qu’il quitte aprĂšs 14 ans.

Dans la missive « La Chine est-elle toujours investissable ? », le membre du comitĂ© d’investissement a soulignĂ© Ă  quel point les gros titres rĂ©cents Ă©taient centrĂ©s sur les ventes massives, la rĂ©pression et les querelles politiques. Mais, dit-il, ce n’est que la moitiĂ© de l’histoire.

"Certes, il y a lieu de s’inquiĂ©ter de la rĂ©cente vague de dĂ©cisions unilatĂ©rales d’un gouvernement central qui a ouvert le feu sur de grandes entreprises pour avoir abusĂ© de leur position dominante sur le marchĂ©, sur des sociĂ©tĂ©s de technologie financiĂšre pour avoir enfreint les rĂšgles de protection des donnĂ©es personnelles, sur des fabricants de jeux vidĂ©o pour nuire Ă  la santĂ© mentale des enfants, et plus encore.

«Ce qui rend le tableau encore plus sombre, c’est que PĂ©kin a dans le mĂȘme temps adoptĂ© une politique monĂ©taire trĂšs restrictive – en contraste frappant avec l’approche accommodante poursuivie par les banques centrales occidentales. Et pour couronner le tout, la Chine a introduit des conditions d’emprunt plus strictes qui sont diamĂ©tralement opposĂ©es aux conditions sans prĂ©cĂ©dent offertes en Europe et aux États-Unis aujourd’hui.

« Du strict point de vue du marchĂ© boursier, on peut supposer que les investisseurs, qui ont clairement pris note de cet assaut de mauvaises nouvelles, en ont dĂ©jĂ  intĂ©grĂ© une grande partie. S’ils l’ont fait, c’est-Ă -dire s’ils sont fondamentalement fini d’avaler une pilule si amĂšre - alors il est peut-ĂȘtre temps de commencer Ă  « acheter la trempette Â».

Saint-Georges a ajoutĂ© que bon nombre des critiques adressĂ©es aux problĂšmes en Chine - tels que les nouvelles rĂ©glementations strictes et les problĂšmes de donnĂ©es personnelles - ne sont pas des problĂšmes pour la Chine seule. Il a dit que cela n’a Ă©tĂ© mis en lumiĂšre que parce que le gouvernement chinois agit si rapidement sur ces questions que cela semble ĂȘtre une rupture par rapport Ă  la norme.

« Le prĂ©sident Xi Jinping, le dirigeant chinois le plus puissant depuis le prĂ©sident Mao Zedong (Xi est peut-ĂȘtre devenu dirigeant Ă  vie Ă  la suite des amendements constitutionnels adoptĂ©s en 2018), a l’intention de freiner de tels excĂšs.

« D’une part, la lĂ©gitimitĂ© du Parti communiste est en jeu. D’autre part, la montĂ©e des inĂ©galitĂ©s est un obstacle Ă  l’ambition stratĂ©gique globale du gouvernement de rendre l’économie chinoise moins dĂ©pendante des investissements et plus axĂ©e sur la consommation.

«La faible propension Ă  dĂ©penser manifestĂ©e par les citoyens aisĂ©s explique en grande partie pourquoi les niveaux d’épargne restent si excessivement Ă©levĂ©s. Ces considĂ©rations macroĂ©conomiques sous-tendent Ă©galement l’objectif dĂ©clarĂ© du gouvernement – ​​appelĂ© « prospĂ©ritĂ© commune » – de rééquilibrer les richesses en faveur des classes moyennes.’

Les perspectives positives de Saint-Georges – qui surviennent au milieu des retombĂ©es d’Evergrande et de George Soros attaquant les plans d’expansion de BlackRock – Ă©taient considĂ©rĂ©es comme reflĂ©tant un nouveau moyen de gouvernance, plutĂŽt qu’une imposition dictatoriale d’une idĂ©e occidentale de la façon dont les marchĂ©s devraient fonctionner.

"Il est donc impĂ©ratif que les investisseurs gardent Ă  l’esprit cette tendance compensatoire, car ce sera dĂ©sormais la nouvelle norme de l’ùre Xi. Mais tant qu’ils le font, ils peuvent parfaitement continuer Ă  investir en Chine, car la RPC n’a aucune envie de saper un actif stratĂ©gique comme ses principales entreprises technologiques, et ses dirigeants ne veulent pas non plus passer Ă  cĂŽtĂ© de la manne des investissements Ă©trangers.

« Leur ambition idĂ©ologique est de dĂ©montrer que le systĂšme politique chinois a des « caractĂ©ristiques Â» qui lui permettent de rĂ©colter les bĂ©nĂ©fices de l’économie capitaliste tout en Ă©vitant ses caractĂ©ristiques les plus flagrantes Â», a-t-il ajoutĂ©.

Une prĂ©occupation persistante, a dĂ©clarĂ© Saint-Georges, est de savoir comment le pays peut efficacement livrer dans les zones sous pression. Il n’a pas nommĂ© Evergrande exactement, mais la fureur entourant la sociĂ©tĂ© immobiliĂšre a suscitĂ© des inquiĂ©tudes quant Ă  la contagion et Ă  la capacitĂ© des dirigeants Ă  stabiliser correctement son marchĂ©.

« DĂ©sendetter une Ă©conomie chinoise dĂ©jĂ  en perte de vitesse sans bouleverser le systĂšme financier national sera certainement un formidable dĂ©fi. Il est donc au moins comprĂ©hensible que la prĂ©fĂ©rence des États-Unis pour une nouvelle inflation des prix des actifs financiers renforce l’attrait Ă  court terme des États-Unis pour les investisseurs.

«Mais si la Chine relĂšve le dĂ©fi avec succĂšs, la perception globale des risques relatifs pour la stabilitĂ© financiĂšre de la Chine par rapport Ă  l’Occident pourrait Ă©ventuellement subir un changement considĂ©rable. Cette question est suffisamment importante pour appeler un examen trĂšs attentif de la part des investisseurs de long terme. Si la Chine y parvient, non seulement il y aura des raisons supplĂ©mentaires pour que les cours des actions de ses grandes entreprises de haute qualitĂ© augmentent, mais le renminbi et les obligations souveraines du pays devraient Ă©galement en bĂ©nĂ©ficier.’

L’implacable rĂ©alitĂ© du cycle Ă©conomique
Auteur(s)
Kevin Thozet
Publié
12 Juillet 2021
Longueur
4 minute(s) de lecture

AprĂšs en avoir profitĂ© depuis prĂšs d’un un, les marchĂ©s financiers vont devoir anticiper les effets d’un retrait progressif des mesures de soutien et des plans de relance destinĂ©s initialement Ă  faire face Ă  la crise, explique Kevin Thozet, membre du comitĂ© d’investissement de Carmignac.

Comment analysez-vous la situation actuelle des marchĂ©s financiers et de l’économie mondiale ?

Kevin Thozet : Depuis prĂšs d’un an, les marchĂ©s financiers ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une reprise sous stĂ©roĂŻdes grĂące aux mesures exceptionnelles prises Ă  la fois par les gouvernements pour relancer l’économie de leur pays, mais aussi par les banques centrales. Maintenant que la reprise de la croissance ne constitue plus le principal enjeu des autoritĂ©s, les plans d’urgence ayant permis de ramener l’économie mondiale sur une trajectoire plus engageante, la rĂ©alitĂ© du cycle Ă©conomique reprend ses droits vis-Ă -vis de ces mesures mises en place pour faire face Ă  la crise.

Comment cela ?

K.T. : Les banques centrales, dont les dĂ©cisions permettent de rĂ©guler l’activitĂ© Ă©conomique, se font moins prĂ©sentes. Elles se focalisent davantage sur la stabilitĂ© des prix et celle du systĂšme financier que sur la croissance Ă©conomique. En parallĂšle, de nombreuses mesures ou annonces de soutien se font moins prĂ©gnantes de la part des gouvernements, la croissance Ă©conomique Ă©tant de plus en plus autonome. Toutefois, cela n’est pas sans soulever plusieurs questions ; ce d’autant plus au regard de l’importance prise par les mesures de soutien en cette pĂ©riode si singuliĂšre.

Lesquelles ?

K.T. : Que se passera-t-il quand les stimulants vont disparaĂźtre ? Comment les marchĂ©s financiers vont-ils rĂ©agir dans un environnement plus « normal » ? Le risque est-il de les voir chuter ? Seront-ils rattrapĂ©s par la gravitĂ© ou reprendront-ils la trajectoire qu’ils ont tendance Ă  suivre sur le long terme ?

Et concrĂštement comment cela se traduit-il?

K.T. : Nous l’avons dĂ©jĂ  soulignĂ© Ă  plusieurs reprises ces derniers mois, les Etats-Unis font, une nouvelle fois, figure de modĂšle dans le pendant et l’aprĂšs de cette crise. Et aux Etats-Unis, on est tout proche d’un point d’inflexion. Surveillant attentivement l’évolution des prix, la banque centrale amĂ©ricaine a fait Ă©voluer sa communication. Elle pourrait ralentir dans les mois qui viennent le rythme des achats d’actifs financiers qu’elle opĂšre rĂ©guliĂšrement sur les marchĂ©s financiers pour soutenir l’économie amĂ©ricaine - possiblement dĂšs cet automne - si les statistiques Ă©conomiques restent bien orientĂ©es. Ce changement de braquet devrait ĂȘtre trĂšs progressif et la perspective de voir la RĂ©serve FĂ©dĂ©rale agir de façon plus conventionnelle visiblement rassure Ă  en juger la rĂ©action des marchĂ©s financiers et la bonne tenue des actifs dits « risquĂ©s ».

Doit-on comprendre qu’il n’y aurait aucun problùme en vue aux Etats-Unis ?

K.T. : Absolument pas. Il y a d’ailleurs quelques problĂšmes qui pourraient remonter Ă  la surface. Tout d’abord, l’attention semble se porter de plus en plus sur la situation du marchĂ© de l’emploi. La dĂ©pendance accrue vis-Ă -vis des statistiques sur l’emploi tend Ă  constituer une source de volatilitĂ© pour les marchĂ©s financiers, ces publications Ă©tant elles-mĂȘmes volatiles, sujettes Ă  rĂ©vision et Ă  des ajustements saisonniers. Le risque est ici de voir la banque centrale amĂ©ricaine contrainte de remonter ses propres taux d’intĂ©rĂȘt dans un contexte de marchĂ© de l’emploi particuliĂšrement vigoureux.

[Divider] [Management report] Architecture
En quoi cela serait-il un problĂšme ?

K.T. : Cela peut sembler paradoxal car la perspective d’un marchĂ© de l’emploi en pleine forme constitue une bonne nouvelle a priori. Seulement, nous ne sommes pas dans une situation normale, le niveau d’endettement actuel de l’économie mondiale Ă©tant considĂ©rablement Ă©levĂ©, le systĂšme financier ne pourrait pas supporter une hausse des taux d’intĂ©rĂȘt - et donc du coĂ»t du crĂ©dit - auxquels il est dĂ©sormais devenu extrĂȘmement sensible.

Quel autre problĂšme pourrait remonter Ă  la surface ?

K.T. : Qu’adviendra-t-il lorsque la banque centrale amĂ©ricaine et d’autres, qui l’envisagent Ă©galement, rĂ©duiront leurs mesures de soutien exceptionnelles auxquelles les marchĂ©s financiers se sont habituĂ©s ? A n’en pas douter, un tel changement induirait Ă  terme une croissance Ă©conomique mondiale moins vigoureuse. Jusqu’ici, les discours des autoritĂ©s semblent plutĂŽt avoir Ă©tĂ© bien accueillis. Il faut toutefois se prĂ©parer Ă  l’éventualitĂ© de conditions financiĂšres moins favorables et Ă  ses consĂ©quences sur les marchĂ©s financiers. MĂȘme si les choses devraient se faire progressivement et graduellement.

Vous parlez beaucoup des banques centrales. Qu’en est-il de l’action des gouvernements ?

K.T. : Si l’on ne s’attend pas Ă  ce que les gouvernements retirent d’ici la fin de l’annĂ©e les mesures prises depuis 18 mois, le temps d’un retrait progressif viendra Ă©galement. Les diffĂ©rents plans d’urgence ont permis de prĂ©server de nombreux emplois, de maintenir la confiance dans la solvabilitĂ© financiĂšre des entreprises et des mĂ©nages, et d’éviter Ă©galement plusieurs faillites. Le risque existe donc qu’un retrait de certaines mesures de soutien puisse s’accompagner d’une recrudescence des faillites et des dĂ©fauts de paiement Ă  terme.

La réalité économique pourrait rattraper de nombreuses entreprises


K.T. : Exactement. De plus, aux Etats-Unis, les ambitions du gouvernement amĂ©ricain devront, selon toute vraisemblance, ĂȘtre revues Ă  la baisse dans un contexte de nĂ©gociations difficiles compte tenu de la majoritĂ© fragile dont « bĂ©nĂ©ficie » le parti DĂ©mocrate. Aussi le risque est-il de voir l’économie mondiale profiter cette annĂ©e de mesures gouvernementales moins fortes qu’initialement anticipĂ©, et mĂȘme d’observer un recul des montants allouĂ©s dĂšs l’annĂ©e prochaine.

Faut-il s’attendre Ă  un retournement brutal de l’économie mondiale ?

K.T. : Non. Au cours des prochains trimestres, les Ă©conomies amĂ©ricaines et europĂ©ennes devraient enregistrer une croissance Ă  deux chiffres en rythme annualisĂ© grĂące, notamment, Ă  la consommation des mĂ©nages, au commerce mondial et Ă  la reprise du tourisme. Mais un ralentissement est attendu par la suite. De son cĂŽtĂ©, l’économie chinoise, qui avait commencĂ© Ă  rebondir avant les autres, Ă©volue dĂ©jĂ  Ă  un rythme attĂ©nuĂ© ; et sans intervention de PĂ©kin, sa croissance devrait ĂȘtre infĂ©rieure Ă  son potentiel d’ici la fin de l’annĂ©e. Cette situation aura Ă©galement des consĂ©quences pour l’Europe, particuliĂšrement sensible Ă  la croissance chinoise.

Comment gérez-vous cette situation ?

K.T. : S’aventurer Ă  prĂ©voir le point haut d’un cycle Ă©conomique est toujours un exercice dĂ©licat. Toutefois, lors des pĂ©riodes prĂ©cĂ©dentes c’est bien l’inflexion des mesures de soutien des banques centrales qui a marquĂ© le dĂ©but du retournement du cycle Ă©conomique. De telles inflexions influent logiquement sur la performance des valeurs en Bourse. Le contexte dans lequel nous Ă©voluons aujourd’hui est donc favorable aux valeurs dont la croissance des bĂ©nĂ©fices est moins dĂ©pendante du cycle Ă©conomique. Ce sont de telles valeurs que l’on retrouve aujourd’hui dans nos portefeuilles et qui constituent la colonne vertĂ©brale de nos investissements actuels.

« Les marchĂ©s pourraient devenir plus volatils Â», estime Carmignac
« Les marchĂ©s pourraient devenir plus volatils Â», estime Carmignac
Pixabay
Publié le 08/07/2021 à 17h07
(AOF) - Selon Carmignac, nous approchons du moment oĂč les marchĂ©s pourraient devenir plus volatils Ă  mesure qu’approche un point d’inflexion dans le cycle Ă©conomique. « Sur le marchĂ© obligataire, entre ralentissement dĂ©flationniste et tensions durable de l’inflation sous-jacente, une gestion active de la duration des portefeuilles sera impĂ©rative Â», Ă©crit Didier Saint-Georges, membre du comitĂ© d’investissement stratĂ©gique de Carmignac.

« Du cĂŽtĂ© des actions, compte tenu des perspectives de croissance qui pourraient ĂȘtre un peu rĂ©duites et de la relative persistance de l’inflation, le potentiel de performance rĂ©siduelle est faible pour les secteurs trĂšs cycliques comme les banques Â», poursuit-il.

Selon Didier Saint-Georges, le thĂšme de la " croissance dĂ©fensive ", qui signifie souvent aujourd’hui valeurs technologiques et pharmaceutiques de qualitĂ©, devrait donc se remettre Ă  surperformer, aprĂšs avoir logiquement sous-performĂ© dans la phase prĂ©cĂ©dente du cycle Ă©conomique.

Cette croissance Ă  un prix raisonnable se situe en grande partie aux Etats-Unis et en Chine, mais l’Europe peut Ă©galement y participer avec certains secteurs de la consommation offrant une trĂšs bonne visibilitĂ© comme le Luxe.

© AOF

Face à l’inflation, de l’audace et de l’optimisme !
Publié
23 Mai 2022
Carmignac
FrĂ©dĂ©ric Leroux, membre du comitĂ© d’investissement stratĂ©gique de Carmignac, prĂ©sente trois voies Ă  explorer en Europe face au retour de l’inflation.

L’inflation reste au cƓur des prĂ©occupations actuelles. Quel est votre point de vue sur ce sujet ?

FrĂ©dĂ©ric Leroux: L’inflation devrait refluer sensiblement en Europe Ă  partir du mois de septembre. Faudrait-il pour autant anticiper un retour rapide et durable Ă  la situation qui prĂ©valait avant la pandĂ©mie ? Probablement pas. AprĂšs avoir Ă©tĂ© niĂ© puis minimisĂ© puis considĂ©rĂ© sans avenir, le retour de la hausse des prix est dĂ©sormais une rĂ©alitĂ© qui s’impose Ă  nous et va nous accompagner longtemps.

N’y a-t-il aucune solution face Ă  cette rĂ©alitĂ© ?

F.L.: Croire que l’on peut refouler cette inflation sans casse majeure est certainement une illusion compte tenu des forces structurelles qui lui redonnent vie (dĂ©mographie moins favorable Ă  l’épargne et Ă  l’investissement, commerce mondial plafonnant, transition Ă©nergĂ©tique
). Face Ă  ce nouvel environnement qui s’installe malgrĂ© nous, trois voies mĂ©riteraient d’ĂȘtre explorĂ©es en Europe : une hausse des rĂ©munĂ©rations rĂ©elles (i.e. des rĂ©munĂ©rations ajustĂ©es de l’inflation), une rĂ©industrialisation pour rĂ©duire les dĂ©pendances Ă©nergĂ©tiques et industrielles de l’Europe, et une conciliation entre Ă©thique et efficacitĂ© Ă©conomiques.

Pour commencer, il faudrait donc augmenter les revenus


F.L.: Aux Etats-Unis, les salaires sont en hausse moyenne de 6 % alors que l’inflation semble devoir bientĂŽt ralentir aprĂšs avoir atteint Ă  8,5 %. Ce ralentissement attendu de l’augmentation des prix permet d’envisager une croissance bienvenue des salaires rĂ©els outre-Atlantique, oĂč le salariĂ© retrouve une position de nĂ©gociation favorable.

Qu’en est-il en Europe ?

F.L.: En Europe, les salaires ne progressent que de 1,5 % quand les prix augmentent de prĂšs de 7,5 %. Si cet Ă©cart est en partie comblĂ© par des aides diverses - chĂšque Ă©nergie, « ristourne Ă  la pompe », avant peut-ĂȘtre des chĂšques alimentaires pour les moins favorisĂ©s d’entre nous -, ces solutions ne peuvent ĂȘtre que temporaires. Elles pĂšsent sur les comptes publics, augmentent la dĂ©pendance des mĂ©nages Ă  l’égard de l’Etat, et empĂȘchent les ajustements naturels en masquant la rĂ©alitĂ© des prix.

Quel est le risque d’une telle situation ?

F.L.: Si les gouvernements ne prennent pas des mesures permettant aux mĂ©nages de rĂ©duire en partie au moins l’écart de la croissance de leurs revenus avec l’inflation, le risque est clair : voir descendre dans la rue les populations europĂ©ennes.

Il est donc urgent d’agir


F.L.: Le sujet devrait ĂȘtre rapidement prĂ©emptĂ© par les gouvernements, qui doivent faciliter les hausses de salaires par les entreprises et changer leur approche Ă©conomique des derniĂšres dĂ©cennies fondĂ©e sur la stabilitĂ© des prix. Ne pas en changer nous condamnerait Ă  une rĂ©cession profonde, ce qui risquerait fort de ne pas conduire Ă  une stabilisation durable des prix et de creuser la dette. Une triple peine !

Vous Ă©voquiez une rĂ©industrialisation de l’Europe


F.L.: Il est nĂ©cessaire pour l’Europe de traiter ses dĂ©pendances, industrielle, militaire et Ă©nergĂ©tique que les crises successives - Covid-19 et Ukraine - ont brutalement rĂ©vĂ©lĂ©es. Cette nĂ©cessitĂ© constitue une opportunitĂ© de rĂ©industrialiser les pays europĂ©ens oĂč cela s’avĂšre nĂ©cessaire. La France est un candidat Ă©vident, d’autant que son outil nuclĂ©aire lui fournit un avantage compĂ©titif majeur, surtout s’il est modernisĂ© et dĂ©veloppĂ©. PrĂ©tendre devenir ou rester une nation industrielle sans maĂźtriser son approvisionnement Ă©nergĂ©tique n’est plus une option.

Quels seraient les avantages d’une telle rĂ©industrialisation ?

F.L.: Les emplois industriels sont bien payĂ©s grĂące aux qualifications requises et Ă  la productivitĂ© croissante des entreprises industrielles. Les petits boulots des activitĂ©s de services comme la livraison Ă  domicile ont leur incontestable vertu mais montrent aussi leurs limites. La rĂ©industrialisation pourrait aussi constituer une raison de rĂ©orienter l’épargne des mĂ©nages vers des actifs qui alignent leurs intĂ©rĂȘts sur ceux de l’Etat car potentiellement profitables mĂȘme en pĂ©riode d’inflation.

L’actionnariat salariĂ© ne pourrait-il pas ĂȘtre Ă©galement une piste ?

F.L.: Favoriser simultanĂ©ment la participation des salariĂ©s aux rĂ©sultats de leurs entreprises grĂące Ă  des dispositifs intĂ©grant un minimum d’incitation et de protection serait un moyen, complĂ©mentaire et vertueux, d’indexer leurs revenus Ă  l’inflation. Plusieurs grandes sociĂ©tĂ©s viennent d’ailleurs d’annoncer de nouveaux programmes visant Ă  encourager l’actionnariat salariĂ©.

S’agissant de la troisiĂšme voie, comment concilier Ă©thique et efficacitĂ© Ă©conomiques ?

F.L.: Cette troisiĂšme voie est complĂ©mentaire des deux autres. Encore faut-il retrouver un esprit Ă©conomique, qui rappelle que le dĂ©sir d’une Ă©conomie plus morale ne peut pas longtemps nous abstraire du principe de rĂ©alitĂ©. En la matiĂšre, il en va de la gĂ©opolitique comme des contraintes Ă©nergĂ©tiques.

C’est-à-dire ?

F.L.: La disponibilitĂ© Ă©nergĂ©tique rĂ©pond Ă  des facteurs physiques que nous ne pouvons ignorer. L’environnement prĂ©sent montre clairement que le rythme choisi pour la transition Ă©nergĂ©tique est trop rapide, qu’il contribue Ă  l’inflation et crĂ©e un risque d’inadĂ©quation entre l’offre et la demande d’énergie. Si le principe de rĂ©alitĂ© orientait de nouveau les dĂ©cisions politiques et Ă©conomiques les plus « impactantes », la pĂ©riode actuelle pourrait devenir propice, avec un peu d’imagination et d’audace Ă  l’entrĂ©e dans une pĂ©riode de prospĂ©ritĂ© plus largement partagĂ©e.

Comme de nouvelles Trente Glorieuses ?

F.L.: La pĂ©riode qui s’ouvre peut avoir en effet quelques similitudes avec nos chĂšres Trente Glorieuses qui se sont dĂ©veloppĂ©es entre 1950 et 1980 : environnement tendanciellement inflationniste, reconstruction Ă  travers la rĂ©industrialisation, soutien d’une classe moyenne permettant de favoriser une dynamique Ă©conomique positive


Quelles seraient les conséquences de tout cela pour les investisseurs ?

F.L.: Le retour de l’inflation va avoir de profonds impacts sur la gestion d’actifs. Ce retour pourrait Ă©galement annoncer celui d’une Ă©conomie marquĂ©e par des cycles de hausse et de baisse du PIB (Produit intĂ©rieur brut) aprĂšs une parenthĂšse de 12 ans. Un tel environnement est propice aux alternances de performances des diffĂ©rents actifs financiers (actions et obligations, dollar et or, etc.). De quoi rendre ses lettres de noblesse Ă  la gestion active par la possibilitĂ© qu’elle se donne d’identifier rapidement les inflexions du cycle Ă©conomique.

[quote=Bruno769223c9]

Les 4 paris de Carmignac pour continuer de performer avec les actions

Publié le mardi 4 mai 2021
Si aprĂšs une annĂ©e 2020 spectaculaire, l’élan des valeurs technologiques s’essouffle, les convictions de Carmignac Investissement restent intactes. Les prix rĂ©dhibitoires et la rĂ©ouverture des Ă©conomies a, en effet, favorisĂ© la « value » cyclique.

Face à ce défi, Axelle Pinon (Equity Product Specialist Manager chez Carmignac Investissement) nous explique pourquoi et comment Carmignac Investissement compte tenir ses paris sur ces « leaders de demain ».

Tout d’abord, ce ne sont pas que pas que des Google ou des Amazon dont on parle mais « toutes les entreprises qui ont pu provoquer, conduire, ou mĂȘme s’adapter Ă  ces changements sĂ©culaires », selon Axelle Pinon. Elles offrent donc plus de visibilitĂ© sur la croissance de leurs revenus. La gestion croit aujourd’hui en leur fort potentiel de hausse « quelles que soient les conditions Ă©conomiques », y compris ces sujets d’inflation et de hausse de taux qui, actuellement, terrifient les investisseurs et agitent les marchĂ©s.

Le portefeuille va se construire sur 4 grandes tendances séculaires :

Le nouveau consommateur (37%)

Le e-commerce gagne d’ores et dĂ©jĂ  du terrain dans nos modes de consommation, mais reste Ă  un taux de pĂ©nĂ©tration trĂšs faible. Une fois que l’écosystĂšme gagnera en maturitĂ©, la monĂ©tisation des plateformes permettra enfin une hausse notable des marges. L’éducation numĂ©rique est un autre thĂšme phare, dont les dĂ©buts couronnĂ©s de succĂšs permettront d’enrichir et amĂ©liorer les contenus Ă  l’avenir. Le consommateur est Ă©galement Ă  la recherche d’authenticitĂ©. Quelques marques ont su se rĂ©inventer pour rĂ©pondre Ă  ce besoin en utilisant notamment la rĂ©alitĂ© augmentĂ©e pour amĂ©liorer l’expĂ©rience des clients et les attirer en magasin. Enfin, les marques de luxe qui sauront prĂ©server et capitaliser sur la raretĂ© de leur produits (HermĂšs) semblent avoir un avenir prometteur.

L’économie du digital (30%)
5% du PIB provient aujourd’hui des dĂ©penses de technologie par les entreprises, ce chiffre va au moins doubler sur les 10 prochaines annĂ©es. Les applications du Cloud deviennent incontournables (RH, finance
), mais le taux de pĂ©nĂ©tration est lĂ  encore toujours faible. La Data est aujourd’hui le Saint Graal des entreprises, l’exemple de Netflix l’illustre bien. L’entreprise a su exploiter les donnĂ©es des utilisateurs pour offrir un contenu « ultra-personnalisĂ© » et cibler ses investissements.

La santé du futur (16.3%)
Le vieillissement de la population est une tendance sĂ©culaire qui transforme profondĂ©ment le secteur de la santĂ© faisant naĂźtre de nouveaux besoins (ex : soins Ă  domicile), mis en lumiĂšre par la pandĂ©mie. La gestion identifie Ă©galement la Chine comme un vivier riche d’opportunitĂ©s. En retard par rapport aux pays dĂ©veloppĂ©s, des avancĂ©es notables s’y font ressentir : 95% de la population a accĂšs Ă  une couverture de base (vs 3% dans les annĂ©es 2000s !). Enfin, le 3Ăšme vecteur est le dĂ©veloppement de solutions mĂ©dicales innovantes sur une multitude de sujets (thĂ©rapie gĂ©nique, chirurgie robotique
).

Le changement climatique (6%)
Sur ce sujet, la gestion reste sur sa garde pour deux raisons : l’exubĂ©rance des valorisations et le risque liĂ© aux « pure players » (vendu NIO aprĂšs une envolĂ©e de 600% depuis son entrĂ©e en portefeuille). En plus des Ă©nergies renouvelables, la gestion s’intĂ©resse particuliĂšrement Ă  la mobilitĂ© Ă©lectrique qui a su asseoir son positionnement au-delĂ  de son intĂ©rĂȘt Ă©cologique. L’argumentaire est simple: « le game changer, c’est qu’on est passĂ© de produits qui ne font pas rĂȘver Ă  des vĂ©hicules plus attractifs que les automobiles traditionnelles
 Et pour cela, on peut remercier Tesla ».

Mais le serpent de mer redoutĂ© des gĂ©rants « growth » revient 
 Quid de la rotation sectorielle ?

Le mandat des gĂ©rants ne les empĂȘche pas de gĂ©rer ni la taille de leurs positions ni la cyclicitĂ© de leur portefeuille : prises de bĂ©nĂ©fices, et liquidation de tout ce qui peut souffrir d’une hausse des taux. En parallĂšle, 30% du portefeuille est Ă  ce jour exposĂ© Ă  « des titres de croissance sĂ©culaire directement liĂ©s Ă  la rĂ©ouverture des Ă©conomies » selon Axelle Pinon.

Les fonds sont donc réalloués dans :

Le luxe et la consommation discrĂ©tionnaire (HermĂšs, Volswagen, Puma) : favorisĂ©e par des niveaux d’épargne « forcĂ©s » et Ă©levĂ©s, qui n’attendent que d’ĂȘtre dĂ©boursĂ©s

La mobilitĂ© et le tourisme (Booking, Ryannair, Uber) : profitant des aides de l’état (dont certaines structures endettĂ©es mais qui voient le bout du tunnel) et les rĂ©ouvertures

Les financiÚres (Capital One, Worldline) : en dehors des bancaires qui souffrent de problÚmes structurels (réglementation, concurrence des Fintechs
)

Pour conclure, il est vrai que la reprise cyclique a entravĂ© la trajectoire du style croissance, celui-ci est amenĂ© Ă  sous-performer « temporairement » selon la Axelle Pinon. Cependant, Carmignac Investissement s’est agilement positionnĂ© pour capturer de la valeur, Ă  travers un savant mĂ©lange entre des titres sensibles Ă  la reprise Ă©conomique, et d’autres naviguant avec prestesse les grandes mutations sĂ©culaires.

Le fonds a en effet surperformé 82% de ses pairs depuis sa prise en charge par David Older.

Pour en savoir plus sur Carmignac Investissement (+7,12% YTD aprĂšs +33,65% en 2020 et +24,75% en 2019) et les fonds Carmignac, cliquez ici.

Article rédigé par H24 Finance. Tous droits réservés

TrÚs instructif, il serait juste intéressant de résumer un peu plus.