2010 Voeu pieux?
2009 tire sa révérence sur une sortie de récession en fanfare tels qu’en témoignent les chiffres macro-économiques sur les deux rivages de l’Atlantique.
L’année passée aura d’abord étécaractérisée jusqu’au mois de mars, par l’expression de craintes majeures sur la pérennité d’un système financier devenu fou et capable d’aligner des prises de risques sans aucune retenue ni limite raisonnable.
Elle aura certainement connu la fin d’une ère d’hyperconsommation par le surendettement excessif des ménages notamment américains. Elle aura surtout, mis en exergue la puissance montante sur la planète économique de grands pays émergents et expliciter au monde, le rôle que ceux-ci aspiraient à y jouer et la place grandissante qu’ils souhaitaient prendre aux cotés des pays développés dans la gouvernance internationale.
En cela, l’année 2009 aura marqué également un véritable tournant dans l’histoire macro-économique: le partage du leadership économique, jusque là exclusivement américain, avec d’autres zones, d’autres pays, devenus riches grâce au commerce mondial et puissants grâce à leur réserves de change et au bras de levier qu’ils exercent sur le pays de l’Oncle Sam, par le contrôle de la dette américaine.
Enfin, 2009 aura étél’année du rebond des marchés financiers. Dès le mois de mars, l’anticipation d’une forte reprise technique a suscité un violent engouement chez les investisseurs et les a pousséà un retour vers les marchés d’actions et d’obligations privées. Alors que 2010 débute, nous pourrions émettre le voeu que cette reprise tant espérée perdure.
Sommes nous dans le voeu pieux?
Ce n’est pas jouer les Cassandre que d’analyser froidement, sans émotivité ou intérêt commercial particulier, les risques qui sont face à nous en ce début d’année. Tout d’abord, la reprise.
Elle est aujourd’hui certaine, mais fragile car le fruit des vigoureuses politiques de relance et de l’injection «énormissime»de liquidités par les banques centrales, à commencer par la première d’entre elle: la Réserve Fédérale.
Le challenge de 2010 sera donc en premier lieu de transformer une reprise technique en une reprise durable.
Pour cela, favoriser un retour de la confiance par la stabilisation et la baisse du chômage qui frappe les grands pays et activer ainsi vigoureusement le moteur de la consommation des ménages.
Accélérer la croissance, c’est aussi favoriser la relance de l’investissement des entreprises qui s’inquiètent régulièrement de leurs débouchés dans un monde fortement perturbé par la volatilitédes changes et qui n’utilisent pas à ce jour, l’intégralité de leur capacité de production.
C’est aussi, et notamment pour les plus petites d’entre elles, leur donner la facultéde se procurer des financements auprès d’un système bancaire toujours tétanisé par le choc subi et les craintes d’un durcissement des réglementations sur sa solvabilité.
Transformer la reprise technique en reprise durable, c’est également réussir les politiques monétaires de sortie de crise pour les banques centrales.
Ne pas se tromper dans l’analyse du cycle, ne pas rater sa communication vers les marchés, maintenir la synchronisation mondiale des décisions de politique monétaire pour éviter les effets ravageurs de bascule sur les changes. Faire croître et embellir la reprise timide que nous connaissons c’est éviter de reproduire les erreurs du passénotamment en matière de surendettement.
la suite dans le pdf