Les marchés boursiers ont poursuivi leur mouvement de progression à la faveur de bonnes statistiques des deux côtés de l’Atlantique. En 5 séances, l’indice CAC 40 a progressé de 2,14 % pour terminer vendredi à 3.693,14 points
Les marchés boursiers connaissent un bel été (CHAT « Sur quelles valeurs faut-il parier pour profiter du rebond actuel ? » Emmanuel Morano, responsable de la gestion Actions à la Française des Placements répondra à vos questions vendredi 4 septembre de 11h à 12h. Posez-les dès à présent en cliquant sur ce lien). Et encore la semaine écoulée, grâce à une avalanche de statistiques plutôt favorables sinon encourageantes : rebond lundi des commandes industrielles en zone euro, nouvelle hausse du baromètre de confiance allemand IFO mercredi, chiffres moins médiocres qu’attendu sur le marché immobilier aux Etats-Unis. De quoi permettre aux actions de poursuivre leur remontée et de renouer avec des niveaux de valorisation plus élevés. Bilan, en 5 séances, l’indice CAC 40 a progressé de 2,14 %, pour terminer vendredi à 3.693,14 points, en passant même la barre des 3.700 points en cours de journée et ce, pour la première fois depuis la mi-octobre 2008. La confiance revient progressivement et les investisseurs sont prêts à reprendre davantage de risques.
Les marchés ne sont pas sortis d’affaire pour autant mais l’étau s’est nettement desserré. Face aux signes tangibles de reprise et d’amélioration, ils ne croient plus à un scénario d’enlisement généralisé des économies. Seulement, ils espèrent maintenant que, près de deux ans après le déclenchement de la tornade des crédits " subprime ", le bout du tunnel soit en vue. La semaine qui s’ouvre apportera quelques éléments de réponse supplémentaires. EIle sera très chargée en statistiques : croissance du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro au deuxième trimestre, rapport sur l’emploi américain en août et commandes à l’industrie… La Banque centrale européenne (BCE), qui se réunit jeudi, devrait maintenir son taux de refinancement inchangé à 1 %. Le marché ne voit pas la BCE intervenir de nouveau sur les taux d’intérêt avant la fin de l’année. Reflétant en partie cette stabilité, le rendement de l’obligation assimilable du Trésor à 10 ans a peu évolué la semaine passée, en reculant légèrement de 3,56 % à 3,52 %, tandis que l’euro restait stable par rapport au billet vert, à 1,4330 dollar.
La Fed moins pessimiste
De l’autre côté de l’Atlantique, c’est le compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale (Fed) des 11 et 12 août dernier, qui sera livré à la sagacité des opérateurs. La Fed avait paru moins pessimiste, ce qu’avaient confirmé les déclarations ultérieures de son gouverneur, Ben Bernanke, renouvelé dans ses fonctions par le président Obama. Les marchés ont besoin de stabilité dans les conjonctures difficiles. Ils ont aussi besoin d’être guidés et encadrés dans leurs anticipations.
En effet, dans les récessions, les prévisions économiques s’avèrent beaucoup plus délicates à effectuer. Et ce, d’autant plus qu’elles sont accompagnées, comme dans la crise actuelle, d’une dimension systémique et financière majeure. Les économistes sont à la peine, le consensus plus dispersé et les marchés désorientés. Ce qui accroît la volatilité. Ainsi, selon une étude de trois économistes de la Banque centrale européenne (1), la dispersion entre les prévisions des variables économiques (PIB, consommation, investissement et emploi) augmente de près de 40 % lors des récessions. En Europe, ce n’est qu’à partir de la fin 2008, après la faillite de Lehman Brothers, que le consensus est devenu beaucoup plus dispersé. Cela s’est produit beaucoup plus tôt outre-Atlantique, dès l’été 2007. Déjà de grands doutes taraudaient les prévisionnistes quant à l’évolution future de la première économie mondiale. Il semble que, dans la plupart des pays du G7, les divergences du consensus des prévisionnistes ont atteint un sommet début 2009 pour diminuer ensuite jusqu’à la fin du premier trimestre. Cela a coïncidé avec le début d’un très fort rebond des marchés boursiers et d’une certaine modération de la volatilité.
NESSIM AÏT-KACIMI