Bourse : la baisse n’est pas finie selon BofA Securities
Les stratèges de la banque américaine anticipent une nouvelle contraction des multiples de valorisation. Ils privilégient des secteurs défensifs et des valeurs financières.
Des craquelures apparaissent dans le scénario favorable aux actions européennes, selon les stratèges de BofA Securities. Ils anticipent une baisse des cours supplémentaire de 10% sur les niveaux actuels, avec un objectif d’ici la fin d’année à 430 points sur l’indice Stoxx 600.
Le recul des Bourses depuis le début de l’année a été favorisé par la hausse des taux réels (taux nominaux moins inflation anticipée), entrainant une baisse des multiples de valorisation.
La banque prévoit d’ici à décembre prochain un nouveau recul du PER à douze mois des sociétés du Stoxx 600, de 15 à 14,5. Avec un risque d’une baisse supplémentaire sous la moyenne de long terme à 14 si la Fed accélérait son resserrement monétaire.
Les économistes de la banque prévoient au moins neuf hausses du taux directeur dans les trois ans à venir, alors que le marché en anticipe seulement sept.
La croissance ralentit
La croissance ralentit et de nouvelles incertitudes apparaissent dont les tensions entre la Russie et l’Ukraine. La Réserve Fédérale va réduire la taille de son bilan et son offre de liquidités et les indicateurs avancés PMI diminuent.
Les prévisions de bénéfices des entreprises à douze mois n’augmentent plus en Europe, après une hausse de 50% des anticipations depuis la mi-2020.
Elles devraient diminuer de 5% d’ici à la fin de l’année, estiment les experts de BofA Securities, pénalisées par une moindre croissance et la pression sur les marges.
Aux États-Unis, le PMI Composite a ainsi reculé de 6 points en janvier à 50,8 et l’indice de surprise économique s’enfonce en territoire négatif.
En zone euro, le PMI Composite des nouvelles commandes est passé d’un sommet de vingt ans à 60 en juillet dernier à 52,4 en janvier 2022.
Prudence sur les valeurs cycliques
Le ralentissement d’activité anticipé conduit la banque américaine à «sous-pondérer» les valeurs cycliques, au profit des titres plus défensifs, et la remontée des taux favorise les actions décotées («value») au détriment des valeurs de croissance («growth»).
BofA Securities privilégie des valeurs financières sensibles à la remontée des taux, mais devient plus prudent sur les biens d’équipement et l’automobile pénalisés par le ralentissement de la croissance.
Le secteur pétrolier et les mines sont sous-pondérés. Le luxe est privilégié, revenu à des niveaux de prix jugés attrayants. Parmi les secteurs défensifs, la banque préfère les utilities à la pharmacie, pénalisée par la hausse des taux.
L’établissement anticipe une baisse du pétrole et du cuivre, une hausse du dollar contre euro alimentée par le différentiel de taux.
La tribune