BNP PARIBAS Economic Research

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Conclusion : actions+dettes emergentes

Bonne lecture

StratĂ©gie : un vent d’optimisme souffle sur les actions europĂ©ennes
01/08/2013
Joost van Leender, investment specialist – allocation and strategy
La croissance devrait s’amĂ©liorer, mais la politique monĂ©taire reste accommodante
Fin de la rĂ©cession pour la zone euro mais aucune reprise vigoureuse Ă  l’horizon La politique des banques centrales favorise les actifs risquĂ©s Allocation d’actifs inchangĂ©e
Les banques centrales ont occupĂ© le devant de la scĂšne cette semaine. La BCE a assoupli ses conditions en matiĂšre de collatĂ©ral. De son cĂŽtĂ©, Ben Bernanke, le prĂ©sident de la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale, a rappelĂ© que l’allĂšgement de l’assouplissement quantitatif (QE) dĂ©pendrait des nouveaux chiffres publiĂ©s. Enfin, la Banque populaire de Chine (PBoC) a injectĂ© des liquiditĂ©s dans le systĂšme bancaire. La politique monĂ©taire demeure donc extrĂȘmement souple et continue selon nous Ă  soutenir les actifs risquĂ©s.

La zone euro tourne tout doucement le dos Ă  la rĂ©cession, tandis que l’économie amĂ©ricaine enregistre une croissance modeste. En Chine, la croissance continue Ă  ralentir mais d’autres pays Ă©mergents semblent remonter la pente. Le consensus prĂ©voit une amĂ©lioration de la croissance au second semestre. Nous partageons plus ou moins cette opinion. Le cycle Ă©conomique nous paraĂźt neutre pour les actions et les obligations.

Nous avons conservĂ© notre stratĂ©gie inchangĂ©e. Nous sommes globalement neutres sur les actions, une position qui reflĂšte notre vision neutre de l’économie mondiale par rapport au consensus. Nous sommes plus optimistes quant aux actions europĂ©ennes, qui bĂ©nĂ©ficient aussi de valorisations attractives dans une rĂ©gion oĂč le cycle Ă©conomique s’amĂ©liore. Pour l’heure, nous conservons nĂ©anmoins une position neutre par rapport aux États-Unis. Nous pensons que la politique monĂ©taire et la liquiditĂ© favorisent les actions, mais le niveau Ă©levĂ© des valorisations limite Ă  nos yeux leur potentiel haussier.

Nous surpondĂ©rons les actions Ă©mergentes par rapport aux actions dĂ©veloppĂ©es. L’ampleur de l’écart de croissance justifie cette surpondĂ©ration. L’inflation est stable depuis plus d’un an dans dix grands marchĂ©s Ă©mergents et les craintes de pressions salariales nous paraissent exagĂ©rĂ©es. Les rĂ©sultats des entreprises des marchĂ©s Ă©mergents semblent ĂȘtre sortis du creux de la vague et leurs taux de croissance ont convergĂ© vers ceux des rĂ©sultats sur les marchĂ©s dĂ©veloppĂ©s (qui continuent Ă  perdre du terrain). Nous estimons que les valorisations dans les marchĂ©s Ă©mergents sont favorables.

Nous continuons de privilĂ©gier la dette Ă©mergente libellĂ©e en devise forte. Le dĂ©gagement massif subi rĂ©cemment par les actifs risquĂ©s Ă©tait excessif, surtout que la qualitĂ© de signature de ces obligations tend Ă  s’amĂ©liorer.

SORTIE DE RECESSION POUR LA ZONE EURO

Les indices PMI des secteurs de la manufacture et des services ont opĂ©rĂ© une solide progression. L’indice PMI composite a atteint un sommet inĂ©dit depuis janvier 2012. L’amĂ©lioration de la confiance des consommateurs et des ventes au dĂ©tail malgrĂ© la hausse du chĂŽmage est encourageante. La faiblesse des tempĂ©ratures avait pesĂ© dans une certaine mesure sur la croissance du premier trimestre. Nous pourrions assister Ă  un rebond au deuxiĂšme trimestre.

L’impact nĂ©gatif de l’Espagne sur la croissance de la zone euro s’est attĂ©nuĂ© au deuxiĂšme trimestre. En outre, le prĂ©sident de la Bundesbank, Jens Weidmann, s’attend Ă  des chiffres de croissance trimestriels solides pour l’Allemagne. Cependant, nous n’anticipons pas de rebond pĂ©renne dans la zone euro. L’Italie et les Pays-Bas semblent Ă  la traĂźne en matiĂšre de reprise et le crĂ©dit bancaire se contracte toujours. Le durcissement des conditions de prĂȘt pourrait cesser au troisiĂšme trimestre, moment oĂč la demande de prĂȘts par les entreprises et les mĂ©nages est susceptible d’augmenter. La Banque europĂ©enne d’investissement (BEI) a relevĂ© son objectif de prĂȘts aux PME pour cette annĂ©e et la BCE a abaissĂ© ses conditions en matiĂšre de collatĂ©ral pour inclure les prĂȘts aux PME reconditionnĂ©s. Ces mesures devraient constituer un soutien marginal.

AMELIORATION DE LA CROISSANCE AMERICAINE AU SECOND SEMESTRE ?

La croissance du deuxiĂšme trimestre – Ă  1,7% en glissement trimestriel annualisĂ© – s’est avĂ©rĂ©e plus vigoureuse que prĂ©vu. Par contre, la croissance de la consommation a ralenti, les mĂ©nages ayant rĂ©agi avec un certain dĂ©calage Ă  l’augmentation des taxes intervenue en dĂ©but d’annĂ©e. Les investissements et les stocks des entreprises ont contribuĂ© Ă  la croissance.

Plusieurs facteurs donnent Ă  penser que la croissance devrait s’amĂ©liorer au second semestre. L’impact de l’augmentation des taxes devrait s’estomper. Le revenu rĂ©el disponible a connu une croissance plus rapide que la consommation entre fĂ©vrier et mai. Les chiffres de l’emploi ont progressĂ© d’avril Ă  juin et le marchĂ© du logement a bien rĂ©sistĂ© Ă  la hausse des taux hypothĂ©caires. Les commandes de biens d’équipement hors dĂ©fense et aviation signalent une hausse des investissements des entreprises.

La Fed pourrait commencer dĂšs maintenant Ă  ralentir ses achats d’actifs, mais nous pensons que les marchĂ©s ont dĂ©jĂ  intĂ©grĂ© cette possibilitĂ©. En rĂ©alitĂ©, la Fed pourrait conserver des taux directeurs bas mĂȘme si le taux de chĂŽmage atteint le seuil des 6,5%, au cas oĂč le taux de participation resterait historiquement faible.

Les risques qui pĂšsent sur l’économie amĂ©ricaine nous semblent principalement de nature budgĂ©taire. Une nouvelle vague de rĂ©duction des dĂ©penses s’annonce pour l’annĂ©e prochaine et le plafond de la dette sera sans doute atteint en octobre. Reste Ă  savoir quelles solutions seront trouvĂ©es Ă  ces difficultĂ©s.

DES DONNEES CONTRASTEES EN ASIE

En Chine, la croissance a ralenti Ă  7,5% en glissement annuel au deuxiĂšme trimestre. Jusqu’à prĂ©sent, les autoritĂ©s s’étaient montrĂ©es tolĂ©rantes face Ă  ce ralentissement, mais la PBoC a finalement dĂ©cidĂ© la semaine derniĂšre d’injecter des liquiditĂ©s dans le systĂšme bancaire. La transaction a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e Ă  un taux lĂ©gĂšrement plus Ă©levĂ© que prĂ©vu, signe de la prudence des dirigeants vis-Ă -vis d’une stimulation politique volontariste. La maigre enveloppe budgĂ©taire annoncĂ©e l’a confirmĂ©.

Au Japon, la baisse plus importante que prĂ©vu de la production industrielle, le ralentissement de la croissance des exportations et la diminution de l’indice PMI du secteur manufacturier en juillet ont coĂŻncidĂ© avec un recul du taux de chĂŽmage Ă  son niveau le plus bas en presque cinq ans et avec des gains au niveau des ventes au dĂ©tail et des revenus salariaux – ces derniers progressant modestement. L’inflation a signĂ© un repli moins marquĂ© que lors des derniers mois. Cette statistique est une arme Ă  double tranchant. Elle pourrait aider le Japon Ă  sortir de la spirale dette/dĂ©flation dans laquelle le pays est engagĂ© depuis des annĂ©es, mais les dĂ©penses de consommation pourraient aussi s’en trouver pĂ©nalisĂ©es. Pour l’heure, il est encore trop tĂŽt pour dire que l’économie repart Ă  la hausse.

PUBLICATION DES RESULTATS AUX ÉTATS-UNIS : SAISON DECEVANTE JUSQU’ICI

Si les rĂ©sultats publiĂ©s aux États-Unis pour le deuxiĂšme trimestre ont jusqu’à prĂ©sent augmentĂ© de 4,6%, et les ventes de 3,5%, par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode l’annĂ©e passĂ©e, c’est parce que l’excellente performance des valeurs financiĂšres a gonflĂ© les chiffres. En ne tenant pas compte de la performance de la finance, les rĂ©sultats ont chutĂ© de 2,1%. Vu que les attentes avaient Ă©tĂ© considĂ©rablement revues Ă  la baisse avant la saison de publication car de nombreuses entreprises avaient Ă©mis des prĂ©visions nĂ©gatives, il y avait peu d’obstacles aux bonnes surprises. Les prĂ©visions de croissance des bĂ©nĂ©fices pour l’ensemble de l’annĂ©e pourraient ĂȘtre difficiles Ă  rĂ©aliser.

En Europe, peu d’entreprises ont publiĂ© des rĂ©sultats meilleurs que prĂ©vu, mais la hausse significative du nombre d’entreprises ayant rĂ©servĂ© de bonnes surprises (d’environ 40% au trimestre prĂ©cĂ©dent Ă  plus de 55% pour le trimestre sous revue) est encourageante.

Bonsoir Ă  tous.

Concernant le mois de juillet je vous le mets pour ceux qui font des suivis.
Concernant Aout, allocation : immobilier américain et actions et obligations Emergents

Bonne soirée à tous

Bonsoir Ă  tous

StratĂ©gie : Les États-Unis et la zone euro se redressent, alors que les indices PMI des pays Ă©mergents déçoivent
08/08/2013
Joost van Leender, investment specialist – allocation and strategy
AprĂšs leur envolĂ©e, les taux obligataires en zone euro devraient s’orienter Ă  la baisse

Les taux directeurs devraient rester bas, dĂšs lors que le ralentissement par la Fed est Ă  prĂ©sent intĂ©grĂ© La BCE et la Banque d’Angleterre ont laissĂ© leur taux inchangĂ©, alors que la croissance s’accĂ©lĂšre. Allocation d’actifs inchangĂ©e L’actualitĂ© financiĂšre a Ă©tĂ© chargĂ©e la semaine derniĂšre : rĂ©unions sur la politique monĂ©taire de la banque centrale, confiance des producteurs et marchĂ© du travail amĂ©ricain ont fait les titres. Ces facteurs n’ont pas modifiĂ© sensiblement les perspectives. Les actions des pays dĂ©veloppĂ©s ont poursuivi leur ascension, pendant que les Bourses Ă©mergentes restaient Ă  la traĂźne, une situation qui ne devrait pas perdurer selon nous. Les actions dĂ©veloppĂ©es ont marquĂ© une pause cette semaine, faute de nouvelles Ă  se mettre sous la dent, alors que l’activitĂ© de marchĂ© reprenait son rythme estival.

Les rendements obligataires amĂ©ricains se sont stabilisĂ©s rĂ©cemment : la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine semble avoir convaincu les marchĂ©s que l’éventuel ralentissement des achats d’actifs dans le cadre du QE3 n’annoncerait aucun durcissement monĂ©taire imminent. Reste Ă  savoir si les taux resteront bas lorsque la Fed aura effectivement allĂ©gĂ© son soutien. Nous pensons nĂ©anmoins que la faiblesse de l’inflation et du taux des Fed Funds plafonnerait toute hausse. De plus, le relĂšvement des taux pourrait avoir un impact direct sur les secteurs sensibles aux taux d’intĂ©rĂȘt comme l’automobile et l’immobilier rĂ©sidentiel.

En Allemagne, les taux ont augmentĂ©, mais ce mouvement ne devrait pas perdurer. L’économie de la zone euro se porte de mieux en mieux mais elle n’est pas encore suffisamment dynamique pour gĂ©nĂ©rer des pressions inflationnistes. Les États s’attaquent Ă  leur endettement Ă©levĂ©, ce qui nuit Ă  la croissance, mais le secteur privĂ© aussi doit faire sa cure. Quant au secteur bancaire, il ne veut ou ne peut octroyer plus de crĂ©dits. Nous tablons sur un renversement de tendance au niveau des taux obligataires.

Nous sommes neutres sur l’économie mondiale. D’une part, la politique monĂ©taire et la liquiditĂ© sont favorables ; d’autre part, les valorisations Ă©levĂ©es devraient limiter le potentiel haussier des actions. Nous surpondĂ©rons les actions Ă©mergentes en raison de leur Ă©cart de croissance positif et de la stabilitĂ© de l’inflation. Les rĂ©sultats des entreprises sur les marchĂ©s Ă©mergents repartent Ă  la hausse et les taux de croissance se rapprochent de ceux observĂ©s au niveau des bĂ©nĂ©fices rĂ©alisĂ©s sur les marchĂ©s dĂ©veloppĂ©s. Nous estimons que les valorisations dans les marchĂ©s Ă©mergents sont favorables.
États-Unis : une premiĂšre rĂ©duction du QE3 en septembre ?

Le rapport sur le marchĂ© du travail aux États-Unis en juillet a globalement déçu les analystes : la croissance de l’emploi a ralenti par rapport Ă  il y a quelques mois et la semaine de travail moyenne a reculĂ© quelque peu. L’évolution du nombre d’heures travaillĂ©es illustre l’évolution de l’emploi : gĂ©nĂ©ralement, les entreprises augmentent d’abord la durĂ©e moyenne de travail hebdomadaire avant d’engager des travailleurs. La rĂ©munĂ©ration horaire moyenne n’a pas changĂ©. Point positif, le taux de chĂŽmage n’a jamais Ă©tĂ© aussi bas depuis dĂ©cembre 2008. BĂ©mol, le taux d’activitĂ© a reculĂ©.

Au vu de ces indicateurs, le marchĂ© du travail ne gĂ©nĂšre pas de hausse marquĂ©e des revenus des mĂ©nages. Les revenus subissent encore le contrecoup des hausses d’impĂŽt instaurĂ©es plus tĂŽt dans l’annĂ©e. Ils progressent certes Ă  un taux annualisĂ© Ă  trois mois de 1,0%, mais l’évolution rĂ©cente n’indique aucune amĂ©lioration sensible. Le rapport sur l’emploi dĂ©cevant ne devrait pas anĂ©antir les espoirs d’une croissance plus rapide au second semestre. D’autres indicateurs comme les nouvelles demandes d’allocation de chĂŽmage et les anticipations des consommateurs pour le marchĂ© du travail se sont Ă  nouveau amĂ©liorĂ©es.

De plus, la confiance des producteurs a bondi. L’indice ISM manufacturier est ressorti particuliĂšrement fort. Quant Ă  l’indice ISM non manufacturier, la seule fausse note est la diminution des intentions d’embauche, mĂȘme si cette composante reste largement supĂ©rieure Ă  50, indiquant une hausse de l’emploi. À premiĂšre vue, cet indicateur annonce une plus grande croissance du PIB. Nous nous gardons de toute euphorie, car nous avons dĂ©jĂ  observĂ© des niveaux comparables voire supĂ©rieurs lors des trois annĂ©es prĂ©cĂ©dentes.

De plus, la Fed a dĂ©jĂ  revu Ă  la baisse ses prĂ©visions de croissance de modĂ©rĂ©e Ă  faible. Outre le frein budgĂ©taire, l’institution amĂ©ricaine a soulignĂ© la hausse des taux hypothĂ©caires. Elle a expliquĂ© qu’une inflation infĂ©rieure Ă  2% prĂ©sente un risque, en prĂ©cisant toutefois que la faiblesse de ce taux est temporaire. Cet Ă©lĂ©ment pourrait repousser un Ă©ventuel ralentissement du QE3 au-delĂ  de septembre. Nous pensons que les marchĂ©s financiers ont Ă  prĂ©sent intĂ©grĂ© l’hypothĂšse d’un allĂšgement cette annĂ©e.

Les hausses de taux ne sont pas envisageables dans un avenir prĂ©visible selon nous. Le taux de chĂŽmage pourrait atteindre 6,5%, Ă  savoir le seuil au-dessus duquel la Fed considĂšre que les taux exceptionnellement bas des Fed Funds se justifient, seulement en avril 2014. Cet Ă©lĂ©ment pourrait poser problĂšme Ă©tant donnĂ© que la Fed a annoncĂ© son intention de dĂ©monter le QE3 d’ici le milieu de l’annĂ©e prochaine. Si la banque centrale amĂ©ricaine ne touche pas Ă  ses taux, alors que le chĂŽmage baisse sous les 6,5%, elle pourrait perdre sa crĂ©dibilitĂ©.
Zone euro : un horizon plus dégagé ?

Les ventes au dĂ©tail en zone euro ont dĂ©passĂ© les attentes. La confiance des consommateurs annonce une croissance modeste. La croissance du PIB italien au deuxiĂšme trimestre a agrĂ©ablement surpris et les risques liĂ©s Ă  la culpabilitĂ© de l’ancien Premier ministre Silvio Berlusconi semblent s’ĂȘtre estompĂ©s, dĂšs lors que son parti a maintenu sa prĂ©sence dans la coalition. En Allemagne, les commandes industrielles, l’indice Ifo et le PMI manufacturier s’inscrivent en hausse et le chĂŽmage recule.

La BCE n’a pas modifiĂ© ses taux. La perspective d’une baisse de taux a, selon nous, disparu aprĂšs l’amĂ©lioration modeste des indicateurs rĂ©cents. La BCE a indiquĂ© que les taux directeurs resteraient Ă  leurs niveaux actuels, voire plus bas, pour un laps de temps Ă©tendu. Quant Ă  la Banque d’Angleterre, elle a laissĂ© son taux Ă  0,5% et son programme d’achat d’actifs Ă  375 milliards de livres. L’économie britannique s’est redressĂ©e rĂ©cemment. L’indice PMI de la manufacture est de loin le plus Ă©levĂ© parmi les principales puissances Ă©conomiques europĂ©ennes. Sans surprise, la Banque d’Angleterre a donnĂ© des indications prĂ©visionnelles sur ses taux directeurs qui n’augmenteront pas tant que le chĂŽmage ne sera pas repassĂ© sous la barre des 7%. La « Vieille Dame » a toutefois assorti cette rĂ©solution de plusieurs conditions et a rappelĂ© que le taux de 7% est un seuil, et non un catalyseur, attĂ©nuant ainsi ses indications prĂ©visionnelles.
Les économies en voie de développement, pas uniquement vistimes de la politique japonaise

Plusieurs Ă©conomies Ă©mergentes, dont la CorĂ©e du Sud et TaĂŻwan, ont publiĂ© des indices PMI dĂ©cevants pour le secteur manufacturier. Ces Ă©conomies pourraient subir le contrecoup de la politique ‘Abenomics’ au Japon. En effet, la politique monĂ©taire ultra-accommodante combinĂ©e aux mesures budgĂ©taires a fait chuter le yen, ce qui rend l’économie japonaise plus compĂ©titive.

La mĂ©diocritĂ© des PMI ne s’explique pas uniquement par la politique japonaise. En Inde, l’indice PMI se maintient difficilement au-dessus de 50. De nombreuses devises Ă©mergentes ont perdu de la valeur par rapport au billet vert, une Ă©volution qui devrait doper les exportations aprĂšs le creux de ces derniers mois.

Les pays exportateurs de matiĂšres premiĂšres continuent de pĂątir du ralentissement chinois. La banque centrale australienne a rĂ©duit son taux d’intĂ©rĂȘt de rĂ©fĂ©rence Ă  un plus bas record de 2,5%. À cet Ă©gard, elle a invoquĂ© l’affaiblissement du dollar australien.

Bonjour Ă  tous

Stratégie : Position sur les actions européennes renforcée à surpondérée
19/08/2013
Joost van Leenders, investment specialist - allocation and strategy
Ouverture d’une position franchement longue sur l’immobilier amĂ©ricain

La zone euro sort la tĂȘte de l’eau Le calme estival tranquillise les marchĂ©s financiers La GrĂšce suscite Ă  nouveau l’inquiĂ©tude
ABSENCE DE DIRECTION CLAIRE DES MARCHES
Les marchĂ©s d’actions ont peu progressĂ© Ă  l’échelle mondiale depuis fin juillet. Le calme estival pourrait ĂȘtre la source de cette tranquillitĂ© mais nous observons aussi des forces divergentes. Les actions nipponnes (neutres) ont rencontrĂ© des difficultĂ©s aprĂšs les bons rĂ©sultats obtenus de novembre Ă  mai. Les acteurs du marchĂ© rĂ©alisent Ă  prĂ©sent que les mesures de relance budgĂ©taire et monĂ©taire ne suffiront pas Ă  rĂ©soudre les problĂšmes du Japon. Des rĂ©formes structurelles s’imposent, mais aucune initiative n’a encore Ă©tĂ© prise dans ce sens. Si la faiblesse du yen avait donnĂ© une impulsion aux bĂ©nĂ©fices des entreprises, sa rĂ©cente soliditĂ© devrait en balayer les effets positifs. Les chiffres publiĂ©s rĂ©cemment ont déçu et la TVA prĂ©vue pour l’annĂ©e prochaine sera probablement dĂ©favorable.

En mai et juin, les actions Ă©mergentes (surpondĂ©ration) ont subi leur deuxiĂšme vente massive de l’annĂ©e en raison des statistiques dĂ©cevantes en provenance de Chine et des inquiĂ©tudes du marchĂ© quant Ă  un atterrissage brutal de l’économie. De leur cĂŽtĂ©, les autres Ă©conomies ont Ă©galement ralenti. Selon nous, le ralentissement est maintenant intĂ©grĂ©. De plus, les exportations et la production industrielle en Chine et sur les autres marchĂ©s Ă©mergents ont cessĂ© de se replier et la croissance des bĂ©nĂ©fices s’est amĂ©liorĂ©e. Les valorisations sont devenues plus intĂ©ressantes, surtout par rapport aux actions dĂ©veloppĂ©es.

Les actions amĂ©ricaines (sous-pondĂ©ration par rapport Ă  l’Europe) se sont stabilisĂ©es aprĂšs avoir atteint des niveaux record. Les prix des actions, qui accusaient un retard sur le BPA en 2011 et 2012, se sont ressaisis grĂące au ralentissement de la croissance des bĂ©nĂ©fices et Ă  la hausse des prix. Nous estimons que les actions amĂ©ricaines sont surĂ©valuĂ©es. Une amĂ©lioration de la croissance au second semestre semble ĂȘtre intĂ©grĂ©e, mais la possibilitĂ© d’un allĂ©gement des achats d’actifs de la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale dans le cadre de la troisiĂšme vague d’assouplissement quantitatif (QE3) et les prĂ©occupations d’ordre budgĂ©taire (plafond de la dette et prochain budget) pourraient poser problĂšme.

Les marchĂ©s obligataires se sont apaisĂ©s. La volatilitĂ© des obligations d’État amĂ©ricaines a reculĂ©, mais reste plus Ă©levĂ©e que durant la majeure partie de 2012 et les premiers mois de 2013, ce qui ne rassure pas totalement les investisseurs obligataires. Nous pensons que les principales banques centrales veulent encore conserver des taux d’intĂ©rĂȘt et des rendements faibles. La BCE et la Banque d’Angleterre viennent de donner des indications prĂ©visionnelles sur la faiblesse des taux d’intĂ©rĂȘt. La Banque du Japon (BoJ) s’est engagĂ©e dans une politique d’assouplissement quantitatif de grande envergure. Pour l’heure, nous n’observons aucune pression inflationniste.

Nous privilĂ©gions la dette Ă©mergente. Selon nous, les obligations d’entreprises europĂ©ennes investment grade n’offrent pas une compensation suffisante aux investisseurs face aux dĂ©classements des agences de notation, aux conditions de prĂȘts bancaires strictes, aux perspectives Ă©conomiques toujours modestes de l’Europe et aux valorisations relativement Ă©levĂ©es. Nous sous-pondĂ©rons le crĂ©dit europĂ©en investment grade par rapport aux actions europĂ©ennes.
ALLOCATION D’ACTIFS : DEUX CHANGEMENTS
Les actions europĂ©ennes (Ă  prĂ©sent surpondĂ©rĂ©es par rapport aux amĂ©ricaines) ont continuĂ© leur progression. Les valorisations devraient ĂȘtre moins Ă©levĂ©es par rapport aux actions amĂ©ricaines, Ă©tant donnĂ© que les risques en Europe nous semblent plus grands et que la croissance du PIB sera plus faible. Cependant, nous pensons que la dĂ©cote actuelle est trop importante maintenant que l’économie est sortie de la rĂ©cession et que les risques d’un Ă©clatement de la zone euro ont diminuĂ©.

Nous sommes passĂ©s d’une position longue Ă  une position clairement longue sur l’immobilier amĂ©ricain par rapport aux actions amĂ©ricaines, car la demande des entreprises devrait augmenter, le taux d’inoccupation est Ă  prĂ©sent favorable et la nouvelle offre est limitĂ©e. Cependant, les rendements de l’immobilier ont perdu du terrain, surtout par rapport Ă  ceux du crĂ©dit. La classe d’actifs est donc moins intĂ©ressante dans le cadre de la quĂȘte de rendement, et ce aussi par rapport aux actions.
AMELIORATION DES STATISTIQUES ECONOMIQUES
La zone euro est sortie de la rĂ©cession au deuxiĂšme trimestre, mĂȘme si l’économie a continuĂ© Ă  se contracter en Italie, en Espagne et aux Pays-Bas, quoique plus lentement. Les solides gains de la France et de l’Allemagne ne cadrent pas avec les indicateurs avancĂ©s et pourraient ĂȘtre exagĂ©rĂ©s. La faiblesse des tempĂ©ratures a pĂ©nalisĂ© la croissance au premier trimestre, ce qui pourrait expliquer le rebond au deuxiĂšme trimestre.

La production industrielle a enregistrĂ© sa premiĂšre augmentation annuelle depuis octobre 2011. La croissance de la production a Ă©tĂ© robuste en Allemagne et s’est encore amĂ©liorĂ©e en Italie. La production industrielle devrait poursuivre son beau parcours. La compĂ©titivitĂ© des coĂ»ts s’inscrit en hausse dans la plupart des pays de la pĂ©riphĂ©rie et la croissance mondiale se stabilise, voire progresse. L’indice ZEW, un indicateur avancĂ© de la zone euro, a atteint un sommet depuis janvier 2010.

Les problĂšmes de la zone euro ne sont pas terminĂ©s. La GrĂšce peine Ă  respecter les objectifs de son programme d’ajustement et des fissures se font jour dans l’évolution du Portugal. Le FMI plaide pour une nouvelle restructuration de la dette souveraine grecque, mais il est peu probable qu’une telle dĂ©cision soit prise avant les Ă©lections du mois de septembre en Allemagne. Sur le plan politique, le dossier est Ă©pineux car il imposerait des pertes aux autres membres de la zone euro. Par contre, l’impact sur les marchĂ©s devrait ĂȘtre limitĂ© puisque le problĂšme est connu.

Aux États-Unis, la croissance des ventes au dĂ©tail a ralenti, signalant un essoufflement de la consommation plutĂŽt qu’une accĂ©lĂ©ration.

La croissance du PIB pour le deuxiĂšme trimestre devrait ĂȘtre sensiblement revue Ă  la hausse, les chiffres du commerce publiĂ©s rĂ©cemment s’étant rĂ©vĂ©lĂ©s meilleurs qu’annoncĂ© dans la premiĂšre estimation. Un dĂ©ficit commercial plus faible est favorable pour le PIB mais le recul des importations signale une demande intĂ©rieure modeste.

Le sentiment des petits entrepreneurs amĂ©ricains s’est amĂ©liorĂ© mais moins qu’espĂ©rĂ©. Il pourrait encore progresser si la politique budgĂ©taire ne suscite pas de tensions cette annĂ©e (comme en 2011 et 2012). Les intentions d’embauche ont augmentĂ©.

StratĂ©gie : Accentuation de la nervositĂ© des marchĂ©s face Ă  la reprise des discussions sur une rĂ©duction des rachats d’actifs de la Fed
22/08/2013
Joost van Leenders, investment specialist - allocation and strategy
Les actions et les devises Ă©mergentes sous pression

Actions : le ralentissement Ă  venir des rachats d’actifs de la Fed ne constitue pas le seul vent contraire Devises Ă©mergentes : une sous-Ă©valuation apparente aprĂšs le repli observĂ© depuis le dĂ©but de l’annĂ©e Allocation d’actifs inchangĂ©e ; maintien de la duration longue sur les emprunts d’État allemands (Bunds)
Les marchĂ©s d’actions ont Ă©tĂ© Ă  la peine derniĂšrement. Si les craintes Ă  l’égard d’un prochain ralentissement des rachats d’actifs de la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale (Fed) expliquent leur comportement, la publication de statistiques amĂ©ricaines dĂ©cevantes et les valorisations lĂ©gĂšrement Ă©levĂ©es en sont d’autres variables explicatives. Nous prĂ©fĂ©rons les actions europĂ©ennes et Ă©mergentes, en raison de leurs valorisations plus attrayantes et de l’arrivĂ©e au point d’inflexion du cycle Ă©conomique et des rĂ©sultats d’entreprises. Les valorisations sont relativement Ă©levĂ©es aux États-Unis, oĂč nous percevons le potentiel de dĂ©ception le plus important sur le plan du cycle Ă©conomique ou des rĂ©sultats d’entreprises.

Sur le front des obligations, nous avons conservĂ© une duration longue sur les Bunds allemands. Sur la base des fondamentaux (croissance, anticipations d’inflation, solde budgĂ©taire
), nous pensons que les taux sont actuellement trop Ă©levĂ©s et que l’écart par rapport Ă  leur juste valeur est devenu extrĂȘme. La poursuite de la pentification de la courbe des taux amĂ©ricains suppose un renforcement de la croissance Ă©conomique, ce qui semble peu probable actuellement.
REPLI DES ACTIONS : LA PERSPECTIVE D’UNE RÉDUCTION DES RACHATS D’ACTIFS DE LA FED N’EST PAS LE SEUL FACTEUR EXPLICATIF
Le dĂ©bat sur le ralentissement de la cadence des rachats d’actifs de la Fed a tenu les investisseurs en actions sur des charbons ardents. Les statistiques Ă©conomiques et les propos des membres de la Fed ont Ă©tĂ© dĂ©cortiquĂ©s. L’opinion rĂ©pandue est que la banque centrale annoncera sa dĂ©cision en septembre et commencera Ă  rĂ©duire ses rachats d’actifs peu de temps aprĂšs. La publication d’un faible rapport sur le marchĂ© du travail pourrait toutefois dĂ©caler cette annonce.

Quel que soit le calendrier, il est dĂ©sormais clair que la troisiĂšme vague d’assouplissement quantitatif de la Fed (QE3) prendra fin. Ce programme a considĂ©rablement soutenu les marchĂ©s : la dĂ©cĂ©lĂ©ration de la croissance amĂ©ricaine au second semestre 2012 (l’embellie est rĂ©cente) et les rĂ©sultats sans Ă©clat des entreprises ne les ont en effet pas empĂȘchĂ©s d’enregistrer des gains solides. L’effet positif de l’assouplissement quantitatif devrait diminuer. L’ampleur de l’impact sur les marchĂ©s ne sera connue que lorsque la Fed commencera Ă  ralentir ses rachats d’actifs.

Cela Ă©tant, nous pensons que d’autres facteurs expliquent la faiblesse rĂ©cente des actions, notamment la terne croissance des bĂ©nĂ©fices des entreprises amĂ©ricaines. La solide performance des sociĂ©tĂ©s financiĂšres a rendu plus flatteuse la croissance bĂ©nĂ©ficiaire rĂ©cente. L’économie devrait connaĂźtre une amĂ©lioration au second semestre, mais, compte tenu d’une progression encore modeste du PIB, d’une inflation faible et de marges historiquement Ă©levĂ©es, la croissance des bĂ©nĂ©fices pourrait se rĂ©vĂ©ler mĂ©diocre.
DES STATISTIQUES ÉCONOMIQUES DÉCEVANTES AUX ÉTATS-UNIS
Les indices de confiance des producteurs Empire et Philly Fed sont ressortis en deçà des attentes. Le moral des mĂ©nages a baissĂ©, touchant son plus bas niveau depuis quatre mois. L’optimisme des constructeurs immobiliers a continuĂ© de se renforcer, mais le rebond des permis de construire et des mises en chantier n’a pas Ă©tĂ© aussi significatif qu’escomptĂ©. La hausse des taux hypothĂ©caires semble avoir une incidence.

La production manufacturiĂšre a lĂ©gĂšrement flĂ©chi. La baisse du taux d’utilisation des capacitĂ©s dans l’industrie conforte le sentiment d’une absence de pressions inflationnistes actuellement. Alors que le secteur industriel amĂ©ricain a bĂ©nĂ©ficiĂ© du gaz de schiste bon marchĂ©, le taux de croissance annuel de la production industrielle est tombĂ© Ă  son plus bas niveau depuis janvier 2010, quand le secteur sortait d’une rĂ©cession sĂ©vĂšre.

La confiance des producteurs continue de signaler une croissance. Le moral des consommateurs reste supĂ©rieur aux niveaux observĂ©s sur chaque trimestre depuis le troisiĂšme trimestre 2007 (abstraction faite du deuxiĂšme trimestre 2013). Les ventes et les prix de logements existants ont continuĂ© de bien progresser. Toutefois, les derniĂšres statistiques suggĂšrent qu’il ne faut pas tenir pour acquise l’observation d’une solide reprise au second semestre, intĂ©grĂ©e dans une certaine mesure par les marchĂ©s selon nous. L’impact des coupes budgĂ©taires automatiques pourrait s’accentuer si les mesures temporaires devenaient permanentes.

Au sein de la zone euro, le ministre allemand des Finances, Wolfgang SchĂ€uble, a admis que la GrĂšce aurait besoin d’un soutien supplĂ©mentaire l’an prochain. La restructuration de la dette grecque est un aspect plus important. Le Fonds monĂ©taire international (FMI) la juge nĂ©cessaire, mais M. SchĂ€uble l’a une nouvelle fois Ă©cartĂ©e. Si le FMI considĂšre que le niveau de la dette grecque est insoutenable sans une restructuration, il ne participera pas Ă  une nouvelle aide financiĂšre.
LES DEVISES ÉMERGENTES SOUS PRESSION
Les devises Ă©mergentes ont reculĂ© face au dollar amĂ©ricain et Ă  l’euro depuis le dĂ©but de l’annĂ©e. Le repli a principalement touchĂ© les devises des pays qui prĂ©sentent un dĂ©ficit courant, tels que la Turquie, l’Inde, l’IndonĂ©sie et le BrĂ©sil. La dĂ©prĂ©ciation de la roupie indienne s’est accĂ©lĂ©rĂ©e dans le sillage de la dĂ©cision du gouvernement indien d’instaurer un contrĂŽle des capitaux. Le BrĂ©sil et l’Inde sont confrontĂ©s Ă  une inflation relativement Ă©levĂ©e et Ă  une croissance modeste. La CorĂ©e du Sud a dĂ» faire face Ă  la concurrence d’un yen (JPY) plus faible et Ă  l’incidence sur les exportations du ralentissement de la croissance en Chine.

Un certain nombre de devises Ă©mergentes nous semblent fortement sous-Ă©valuĂ©es actuellement. Compte tenu des valorisations observĂ©es, nous surpondĂ©rons les actions (et les devises) des pays Ă©mergents. Nous pensons par ailleurs que les comparaisons dressĂ©es avec la crise asiatique de 1997 sont excessives, car de nombreux pays ont accumulĂ© d’importantes rĂ©serves de change et les emprunts en monnaie locale ont augmentĂ©.

Bonsoir Ă  tous

Stratégie : Les nerfs des marchés soumis à une nouvelle épreuve
28/08/2013
Joost van Leenders, investment specialist - allocation and strategy
La reprise du marchĂ© immobilier amĂ©ricain semble s’essouffler

Tensions gĂ©opolitiques autour de la Syrie : l’impact sur les marchĂ©s devrait ĂȘtre, tout au plus, temporaire Pas de consensus entre les banquiers centraux sur la nĂ©cessitĂ© d’un lĂ©ger ajustement des taux MarchĂ©s Ă©mergents : fort pessimisme du consensus ; valorisations dĂ©sormais favorables
RÉSURGENCE DES RISQUES GÉOPOLITIQUES
Aussi tragiques qu’ils aient Ă©tĂ© jusqu’ici, les dĂ©veloppements de la guerre civile en Syrie n’ont pas eu d’impact sur les marchĂ©s financiers. Cependant, la situation a changĂ© cette semaine, l’usage prĂ©sumĂ© d’armes chimiques et la possibilitĂ© d’une intervention dirigĂ©e par les États-Unis ayant jetĂ© un froid sur les places financiĂšres. Les actions et les taux obligataires ont reculĂ©, tandis que les cours du pĂ©trole et de l’or ont augmentĂ©.

Nous pensons nĂ©anmoins que ce conflit ne pose pas de risque significatif pour les marchĂ©s financiers mondiaux, et ce, mĂȘme si les États-Unis (et leurs alliĂ©s) dĂ©cidaient d’intervenir. La Syrie n’est pas un grand producteur de pĂ©trole et les capacitĂ©s de production disponibles sont importantes.

Cela étant, les troubles au Moyen-Orient peuvent toujours provoquer des remous, en raison notamment des incertitudes qui entourent les perspectives de croissance et la politique monétaire.

LE MARCHÉ IMMOBILIER AMERICAIN PÂTIT-IL DE LA HAUSSE DES TAUX HYPOTHÉCAIRES ?
À la suite de l’annonce par la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale (Fed) d’un possible ralentissement du rythme de ses rachats d’actifs plus tard dans l’annĂ©e (85 milliards de dollars par mois actuellement), les taux hypothĂ©caires amĂ©ricains ont augmentĂ© de 65 pb, poursuivant leur trajectoire haussiĂšre (ils ont progressĂ© de 120 pb depuis le dĂ©but de l’annĂ©e). Cette hausse a-t-elle une incidence sur le marchĂ© immobilier qui a Ă©tĂ© l’un des principaux facteurs de soutien au sentiment des mĂ©nages et a contribuĂ© Ă  alimenter la reprise de l’économie amĂ©ricaine ?

L’impact le plus direct d’une remontĂ©e des taux hypothĂ©caires s’observe en gĂ©nĂ©ral sur les refinancements. Force est de constater que les demandes de refinancement de crĂ©dits hypothĂ©caires ont fortement baissĂ© jusqu’à la mi-mai. Les demandes de nouveaux prĂȘts hypothĂ©caires ont Ă©galement diminuĂ© au cours des deux derniers mois, ce qui indiquerait une moindre demande de logements. Par ailleurs, les ventes de logements ont Ă©tĂ© mitigĂ©es : les ventes de logements existants ont bondi, mais les promesses de ventes et les ventes de logements neufs ont chutĂ©. Les taux hypothĂ©caires ne sont pas encore assez Ă©levĂ©s pour avoir des consĂ©quences prĂ©judiciables, mais il convient d’y ĂȘtre attentif selon nous.

Les prix de l’immobilier ont poursuivi leur progression, amĂ©liorant ainsi la situation financiĂšre des mĂ©nages et, potentiellement, leur confiance. Le sentiment des constructeurs immobiliers a Ă©galement continuĂ© de se redresser, bien que des goulets d’étranglement puissent apparaĂźtre dans la construction de logements neufs (main d’Ɠuvre et terrains disponibles, par exemple). Dans l’ensemble, la reprise du marchĂ© immobilier semble se stabiliser Ă  un rythme plus lent.

HAUSSE DU MORAL DES MÉNAGES
La confiance des mĂ©nages suit une tendance haussiĂšre. Toutefois, elle n’atteint pas un niveau suffisant pour signaler une solide croissance de la consommation, surtout que la hausse des salaires reste modeste en termes nominaux et nĂ©gative en tenant compte de l’inflation.

Les commandes de biens durables sont ressorties franchement faibles, mĂȘme en excluant les commandes d’avions et de piĂšces dĂ©tachĂ©es. Nous observons un net ralentissement au dĂ©but du troisiĂšme trimestre. Les investissements des entreprises en Ă©quipements et en logiciels se sont redressĂ©s depuis leur effondrement en 2008-2009, mais leur croissance a ralenti sur les derniers trimestres. Les chiffres des commandes ne signalent pas d’amĂ©lioration imminente.

Notre conclusion de la semaine derniĂšre, selon laquelle les statistiques rĂ©centes indiquent la poursuite d’une croissance modeste plutĂŽt qu’une forte accĂ©lĂ©ration, est inchangĂ©e.

PAS DE CONSENSUS LORS DE LA CONFÉRENCE DE JACKSON HOLE (WYOMING)
La rĂ©union annuelle des banquiers centraux sur la politique Ă©conomique, organisĂ©e par la Fed de Kansas City, a traitĂ© des dimensions mondiales des politiques monĂ©taires non conventionnelles, mais il a Ă©tĂ© difficile de trouver un consensus. Le FMI a plaidĂ© pour une coopĂ©ration internationale et certains pays Ă©mergents espĂ©raient que la Fed tiendrait compte de l’impact international de sa dĂ©cision de ralentir son programme de rachats d’actifs (QE3). Ils ont toutefois essuyĂ© une rebuffade de la part des responsables de la Banque centrale amĂ©ricaine. L’évaluation de l’impact du QE3 (et de son retrait) sur l’économie amĂ©ricaine et sur les marchĂ©s Ă©tant dĂ©jĂ  complexe et assez incertaine, cette rĂ©action semble, dans une certaine mesure, logique.

Autre marque d’absence de consensus, certains prĂ©sidents des Fed rĂ©gionales ont plaidĂ© pour une amorce rapide de la rĂ©duction des rachats d’actifs, tandis que d’autres ont recommandĂ© la patience. Une annonce concernant le dĂ©but du ralentissement des rachats d’actifs le mois prochain semble toujours l’issue la plus probable. La Fed pourrait commencer par rĂ©duire lentement ses acquisitions de titres du TrĂ©sor, puis ralentir ses rachats de titres adossĂ©s Ă  des crĂ©ances hypothĂ©caires.

FORT PESSIMISME DU CONSENSUS À L’ÉGARD DES PAYS ÉMERGENTS
Hors des États-Unis, la rĂ©duction anticipĂ©e des rachats d’actifs de la Fed a principalement affectĂ© les pays Ă©mergents : plusieurs d’entre eux ont vu leur devise fortement chuter. En fait, la sous-performance rĂ©cente de l’indice MSCI Emerging Markets, qui est calculĂ© en dollars US, est en grande partie imputable Ă  la dĂ©prĂ©ciation des devises. En monnaie locale, les actions Ă©mergentes ont mieux rĂ©sistĂ©.

Les statistiques Ă©conomiques des pays Ă©mergents se sont lĂ©gĂšrement amĂ©liorĂ©es. Elles ne signalent plus de dĂ©tĂ©rioration, mais une solide reprise ne semble pas non plus en vue. En Chine, l’indice PMI flash a enregistrĂ© sa premiĂšre hausse depuis avril. La croissance des exportations dans les pays Ă©mergents a Ă©tĂ© globalement positive, ce qui est de bon augure pour la progression des bĂ©nĂ©fices. Nous percevons des signes de reprise.

Compte tenu de la décote de 25 % que les actions émergentes affichent par rapport aux actions des pays développés, nous jugeons leurs valorisations favorables à présent. La sous-évaluation des devises émergentes devrait constituer un autre facteur de soutien. Nous pensons par ailleurs que le consensus de marché sur les pays émergents est actuellement trÚs pessimiste.

Dans ce contexte, nous n’avons pas modifiĂ© notre allocation d’actifs. Nous avons maintenu notre surpondĂ©ration des actions Ă©mergentes et des actions europĂ©ennes. Pour le moment, nous conservons une duration longue sur les emprunts d’État allemands (Bunds), mais nous la clĂŽturerons si leur rendement dĂ©passe 2 %, un niveau qu’ils ont testĂ© la semaine derniĂšre mais sans s’y maintenir.

« Compte tenu de la dĂ©cote de 25 % que les actions Ă©mergentes affichent par rapport aux actions des pays dĂ©veloppĂ©s, nous jugeons leurs valorisations favorables Ă  prĂ©sent. La sous-Ă©valuation des devises Ă©mergentes devrait constituer un autre facteur de soutien. Nous pensons par ailleurs que le consensus de marchĂ© sur les pays Ă©mergents est actuellement trĂšs pessimiste Â»

merci Donzi 75 :wink:

Il s’en trouve donc qui sont optimistes ?

Bien Ă  toi,
N.

Bonsoir Ă  tous

StratĂ©gie : L’optimisme des directeurs d’achats signale une reprise au second semestre
05/09/2013
Joost van Leenders, investment specialist - allocation and strategy
Maintien de notre surpondération des actions émergentes, en dépit du pessimisme du marché à leur égard

La hausse des indices PMI mondiaux laisse entrevoir une amĂ©lioration de la croissance au second semestre Les marchĂ©s Ă©mergents ne sont pas tous fragiles et ne doivent donc pas susciter un pessimisme excessif Allocation d’actifs : les valorisations font partie des facteurs qui plaident en faveur des actions Ă©mergentes
Les statistiques encourageantes de la production manufacturiĂšre aux États-Unis ont orientĂ© les marchĂ©s d’actions et les taux obligataires Ă  la hausse, mais la prudence des investisseurs avant les rĂ©unions de plusieurs grandes banques centrales (5 septembre) et la publication des chiffres de l’emploi amĂ©ricain (6 septembre) a freinĂ© leur progression.

REGAIN D’OPTIMISME DES DIRECTEURS D’ACHATS AUX ÉTATS-UNIS
L’indice ISM manufacturier amĂ©ricain a enregistrĂ© une lĂ©gĂšre progression en aoĂ»t, alors que le marchĂ© tablait sur un recul. Sur la base des donnĂ©es des cinquante derniĂšres annĂ©es, son niveau actuel signale une croissance de prĂšs de 4 % du PIB sur un an. Cela semble improbable, mĂȘme si les composantes de l’indice ont Ă©tĂ© robustes. La composante des commandes intĂ©rieures s’est hissĂ©e Ă  son plus haut niveau depuis plus de deux ans et celle des commandes Ă  l’export a Ă©galement progressĂ©. Il s’agit globalement de bonnes nouvelles aprĂšs les faibles statistiques rĂ©centes. L’investissement des entreprises semble toujours avoir connu un lent dĂ©marrage au troisiĂšme trimestre, mais il pourrait s’amĂ©liorer plus tard dans l’annĂ©e.

Les chiffres de la consommation aux États-Unis ont Ă©tĂ© peu reluisants, ce qui n’est guĂšre surprenant sachant que la croissance de la consommation a dĂ©passĂ© celle des revenus au cours des douze derniers mois. MalgrĂ© l’amĂ©lioration de la situation financiĂšre des mĂ©nages et du taux d’épargne, nous ne pensons pas que les AmĂ©ricains s’acheminent vers une nouvelle phase d’endettement. La confiance des mĂ©nages reste relativement faible. Un accroissement modeste de la consommation nous semble toujours constituer le scĂ©nario le plus probable.

DES AMÉLIORATIONS EN ZONE EURO
L’indice PMI manufacturier dĂ©finitif de la zone euro est ressorti lĂ©gĂšrement plus Ă©levĂ© que l’estimation flash et les donnĂ©es propres aux diffĂ©rents pays ont Ă©tĂ© encourageantes. Actuellement, parmi les Ă©conomies les plus importantes de la zone euro, le secteur industriel nĂ©erlandais est celui qui enregistre le rythme de croissance le plus rapide. Il convient toutefois de rester prudent car cette Ă©volution fait suite Ă  des replis sur chacun des mois du premier semestre. Aux Pays-Bas, les prix de l’immobilier continuent de flĂ©chir et le gouvernement est en passe d’instaurer de nouvelles mesures d’austĂ©ritĂ©. NĂ©anmoins, la hausse de l’indice PMI et d’autres indicateurs de la confiance des producteurs est de bon augure, puisqu’elle indique un redressement de cette Ă©conomie du cƓur de la zone euro. Les indices PMI de l’Italie et de l’Espagne se sont Ă©galement amĂ©liorĂ©s.

L’indice de sentiment Ă©conomique (ESI) a progressĂ© pour le quatriĂšme mois consĂ©cutif et a Ă©galement signĂ© sa plus forte hausse mensuelle depuis aoĂ»t 2009. L’amĂ©lioration a Ă©tĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e, puisqu’elle a concernĂ© les pays du centre comme ceux de la pĂ©riphĂ©rie de la zone euro. La croissance du crĂ©dit s’amĂ©liore, mais reste faible. Les dĂ©pĂŽts bancaires suivent une tendance haussiĂšre dans les pays du centre et de la pĂ©riphĂ©rie. Les taux des prĂȘts demeurent plus Ă©levĂ©s dans les pays pĂ©riphĂ©riques, mais l’écart avec les pays du noyau dur s’est resserrĂ©. Les conditions d’octroi de crĂ©dit aux mĂ©nages et aux entreprises font l’objet d’un moindre durcissement.

Le cycle du crĂ©dit suit gĂ©nĂ©ralement le cycle Ă©conomique avec un dĂ©calage et, du fait de l’ampleur des liquiditĂ©s des entreprises, une reprise « sans crĂ©dit » est possible. Sachant que plusieurs banques se trouvent confrontĂ©es Ă  de nouvelles rĂ©glementations et exigences de fonds propres, une offre relativement restreinte de crĂ©dit pourrait encore freiner la croissance.

PESSIMISME EXCESSIF À L’ÉGARD DES MARCHÉS ÉMERGENTS
Le sentiment des investisseurs Ă  l’égard des marchĂ©s Ă©mergents est devenu clairement nĂ©gatif rĂ©cemment. Ce dĂ©veloppement intervient aprĂšs un recul de 10,9 % des actions Ă©mergentes depuis le dĂ©but de l’annĂ©e, contre une progression de 11,7 % pour les actions des pays dĂ©veloppĂ©s (performances en euros dans les deux cas). Il semble que les mĂ©dias soient devenus encore plus pessimistes en aoĂ»t, alors que les actions Ă©mergentes n’ont baissĂ© que de 1,3 %, contre un repli de 1,7 % pour leurs homologues des pays dĂ©veloppĂ©s.

Ce pessimisme nous semble excessif. Les indices PMI manufacturiers ont progressĂ© dans la quasi-totalitĂ© des pays, ce qui indique, selon nous, que les Ă©conomies Ă©mergentes ralentissent moins rapidement ou que leur croissance a mĂȘme commencĂ© Ă  s’accĂ©lĂ©rer.

Le repli a Ă©tĂ© concentrĂ© dans deux pays, dont les marchĂ©s boursiers et les devises ont Ă©tĂ© le plus durement touchĂ©s rĂ©cemment : l’Inde et l’IndonĂ©sie. En Inde, la croissance du PIB au deuxiĂšme trimestre a atteint son rythme le plus lent depuis le premier trimestre 2009 et la production industrielle a Ă©tĂ© faible. En IndonĂ©sie, la croissance a ralenti mais de maniĂšre moins abrupte qu’en Inde. Ces deux pays connaissent des dĂ©ficits courants relativement importants et une inflation persistante. En dĂ©pit du risque pesant sur la croissance, l’IndonĂ©sie a relevĂ© ses taux d’intĂ©rĂȘt pour soutenir sa devise.

Compte tenu de l’amĂ©lioration rĂ©cente des exportations des pays Ă©mergents, la pĂ©riode de sous-performance des bĂ©nĂ©fices et, partant, des marchĂ©s Ă©mergents, touche Ă  sa fin. Si les difficultĂ©s en Inde, en IndonĂ©sie et, dans une certaine mesure, en Turquie soulĂšvent un risque de contagion, nous ne pensons pas que les investisseurs se dĂ©tourneront de l’ensemble des actions Ă©mergentes. Ces derniĂšres ressortent relativement bon marchĂ© actuellement et les devises des pays Ă©mergents sont, en moyenne, sous-Ă©valuĂ©es. Dans ce contexte, nous continuons de surpondĂ©rer les actions Ă©mergentes.

Bonsoir Ă  tous allocation BNP pour septembre

Bonsoir Ă  tous et bonne lecture. BNP Convictions

StratĂ©gie : Soulagement des marchĂ©s aprĂšs la dĂ©cision de la Fed de ne pas rĂ©duire ses rachats d’actifs
19/09/2013
Joost van Leenders, investment specialist – allocation and strategy
La croissance américaine est actuellement modeste, mais une amélioration se profile
La Fed signale que les taux ne pourront pas augmenter tant que l’économie amĂ©ricaine ne se sera pas raffermie La croissance de la zone euro devrait s’amĂ©liorer mais Ă  un rythme lent Nous doutons d’une poursuite de la hausse des actions, mais le potentiel d’apprĂ©ciation des taux obligataires sera probablement limitĂ©
La RĂ©serve fĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine (Fed) a surpris les marchĂ©s en indiquant qu’elle continuerait Ă  racheter mensuellement 85 milliards de dollars d’actifs. À la lueur des derniĂšres statistiques Ă©conomiques, la banque centrale n’a pas ressenti l’urgence de ralentir son programme d’assouplissement quantitatif (QE3) qui vise Ă  stimuler la croissance et l’emploi. L’activitĂ© Ă©conomique a Ă©tĂ© modeste et l’inflation relativement faible. La hausse rĂ©cente des taux obligataires et hypothĂ©caires amĂ©ricains avait dĂ©jĂ  resserrĂ© les conditions de crĂ©dit.

La Fed a signalĂ© qu’elle n’était pas convaincue du potentiel d’accĂ©lĂ©ration de la croissance sans l’apport de son soutien actuel. Selon son prĂ©sident, Ben Bernanke, compte tenu de la faiblesse du taux de participation au marchĂ© du travail, le taux de chĂŽmage – actuellement Ă  7,3 % – sous-estime l’ampleur des ressources inutilisĂ©es dans l’économie, mĂȘme si le taux de participation connaĂźt effectivement un dĂ©clin structurel. Il a rĂ©affirmĂ© que le resserrement des conditions financiĂšres et le freinage budgĂ©taire constituaient des risques, mais a indiquĂ© qu’il lui avait semblĂ© opportun de commencer Ă  Ă©voquer un ralentissement des rachats d’actifs en mai et juin.

Les derniĂšres prĂ©visions de la Fed en matiĂšre de croissance, d’inflation et d’emploi ont Ă©tĂ© lĂ©gĂšrement revues Ă  la baisse. La projection mĂ©diane pour le taux des fonds fĂ©dĂ©raux ressort dĂ©sormais Ă  seulement 1 % Ă  fin 2015 et Ă  2 % Ă  fin 2016. Actuellement, ce taux s’établit lĂ©gĂšrement au-dessus de zĂ©ro.

Les marchĂ©s ont saluĂ© la dĂ©cision de la Fed. L’indice S&P 500 s’est hissĂ© Ă  un nouveau sommet historique. Les taux des obligations amĂ©ricaines Ă  dix ans ont baissĂ©. Cette Ă©volution conforte notre opinion selon laquelle les taux obligataires ne progresseront pas rapidement, si tant est qu’ils augmentent. S’agissant des actions, nous pensons que la politique monĂ©taire reste un soutien et pas uniquement grĂące aux rachats d’actifs de la Fed. Toutefois, les actions amĂ©ricaines nous semblent survalorisĂ©es, ce qui limite leur potentiel d’apprĂ©ciation.

Selon nous, deux questions importantes se posent actuellement :

LE REBOND RÉCENT DES ACTIONS A-T-IL VOCATION À SE POURSUIVRE ?

D’un point de vue tactique, nous en doutons. Les perspectives de croissance peuvent s’amĂ©liorer, mais ce facteur nous paraĂźt largement intĂ©grĂ© dans les cours. Notre scepticisme s’explique principalement par les valorisations, en particulier aux États-Unis. Le ratio PER corrigĂ© du cycle ressort historiquement Ă©levĂ© et les fondamentaux macroĂ©conomiques ne justifient pas son niveau selon nous. La dette publique amĂ©ricaine approche de son plafond lĂ©gal et il n’y pas d’accord sur un budget pour l’an prochain. Ces facteurs pourraient encore peser sur le sentiment des investisseurs Ă  l’égard des actions.

Le pessimisme vis-Ă -vis des actions Ă©mergentes nous semble excessif. Les valorisations sont attrayantes selon nous. La croissance a en fait bien rĂ©sistĂ© dans un contexte de ralentissement du commerce mondial. Nous reconnaissons que le crĂ©dit a connu une progression rapide dans certains pays, mais, compte tenu de l’amĂ©lioration des indicateurs avancĂ©s et des exportations, cette situation devrait ĂȘtre gĂ©rable. Les bĂ©nĂ©fices des entreprises ont en outre atteint un point d’inflexion et Ă©voluent Ă  prĂ©sent plus en phase avec ceux des sociĂ©tĂ©s des pays dĂ©veloppĂ©s.

En Europe, les valorisations sont Ă©galement favorables et les perspectives de croissance s’amĂ©liorent. En raison de l’augmentation des ressources inutilisĂ©es dans l’économie, la Banque centrale europĂ©enne (BCE) peut maintenir des taux bas pendant une pĂ©riode prolongĂ©e et les pressions inflationnistes sont encore plus inexistantes qu’aux États-Unis.

LES TAUX OBLIGATAIRES CONTINUERONT-ILS À REMONTER ?

Dans un environnement mondial en amĂ©lioration, les taux des emprunts d’État devaient augmenter, mais nous pensons que leur hausse s’opĂ©rera en douceur et s’observera davantage en 2014 que sur le restant de l’annĂ©e. En tenant compte des perspectives actuelles de croissance, de l’inflation, des taux officiels et des situations budgĂ©taires, nous estimons que les taux amĂ©ricains et allemands sont trop Ă©levĂ©s. Les courbes sont assez pentues, ce qui rend les obligations plus intĂ©ressantes du point de vue du portage. Toutefois, les incertitudes nous paraissent trop fortes Ă  ce stade pour prendre une position directionnelle sur la duration.

ÉTATS-UNIS : UNE CROISSANCE ACTUELLEMENT MODESTE, MAIS UNE AMÉLIORATION EN VUE

La progression de la consommation a Ă©tĂ© relativement modeste, en raison notamment des hausses d’impĂŽts en dĂ©but d’annĂ©e. Toutefois, Ă  mesure que cet impact fiscal diminuera, la croissance des revenus et de la consommation s’amĂ©liorera. L’augmentation des prix immobiliers et des cours des actions a certes soutenu le patrimoine des mĂ©nages, mais il est trop tĂŽt pour anticiper un rĂ©-endettement des mĂ©nages selon nous. Nous ne pensons pas que l’imminence d’un ralentissement des rachats d’actifs de la Fed ait pesĂ© sur le sentiment des consommateurs. Cependant, les mĂ©nages ont peut-ĂȘtre Ă©tĂ© déçus de la hausse sensible des taux hypothĂ©caires.

Les statistiques relatives au marchĂ© immobilier (important moteur d’une reprise Ă©conomique) ont Ă©tĂ© quelque peu mitigĂ©es. Le sentiment des constructeurs immobiliers a stagnĂ©, tout en restant encore solide. La demande de prĂȘts hypothĂ©caires a Ă©tĂ© moins favorable. Tous les mĂ©nages qui ont pu le faire ont verrouillĂ© des taux bas. La baisse de la demande de nouveaux prĂȘts hypothĂ©caires est plus prĂ©occupante. Le ralentissement semble persistant.

L’inflation n’empĂȘche pas non plus la poursuite d’une politique monĂ©taire accommodante. En dehors de l’immobilier, on note une quasi-absence de pressions inflationnistes.

La succession de Ben Bernanke constitue un autre aspect important pour la politique monĂ©taire. Nous n’attendons pas de changement radical d’un nouveau prĂ©sident Ă  la tĂȘte de la Fed. Les marchĂ©s ont bien accueilli le retrait de la candidature de Lawrence Summers, ancien SecrĂ©taire au TrĂ©sor et ex-conseiller Ă©conomique du PrĂ©sident Obama. L. Summers s’était montrĂ© sceptique quant Ă  l’impact du programme actuel d’assouplissement quantitatif. Il Ă©tait perçu comme Ă©tant plus favorable Ă  un ralentissement prĂ©maturĂ© et rapide des rachats d’actifs que Janet Yellen, l’autre principale candidate dans la course Ă  la prĂ©sidence de la Fed. Le retrait de L. Summers a entraĂźnĂ© une baisse des taux obligataires et du dollar et une hausse des actions en dĂ©but de semaine.

CROISSANCE DE LA ZONE EURO : ATTENTION À NE PAS EXTRAPOLER

La croissance du PIB de la zone euro s’est amĂ©liorĂ©e au deuxiĂšme trimestre, mais il existe encore des facteurs dĂ©favorables (dĂ©sendettement des secteurs publics et privĂ©s, rĂ©ticence des banques Ă  prĂȘter, etc.). Compte tenu de la faiblesse de la production industrielle, des ventes de dĂ©tail, de l’emploi et du pouvoir d’achat des mĂ©nages, le troisiĂšme trimestre a connu un faible dĂ©marrage.

Le commerce extĂ©rieur devrait constituer l’un des principaux moteurs d’amĂ©lioration de la performance de la zone euro. Le ralentissement de la croissance du PIB aux États-Unis et en Chine avait provoquĂ© une dĂ©cĂ©lĂ©ration de la croissance des exportations, mais, comme la croissance Ă©conomique a dĂ©sormais atteint son point bas dans les pays Ă©mergents et s’amĂ©liore aux États-Unis ainsi qu’au Royaume-Uni, la tendance devrait se redresser. Nous n’anticipons pas de forte hausse des importations cependant.

Comme aux États-Unis, l’inflation ne devrait pas poser de problĂšme. La BCE sera ainsi en mesure de maintenir son indication prĂ©visionnelle d’un maintien des taux directeurs Ă  un bas niveau. Sachant que l’inflation est susceptible de poursuivre sa dĂ©crue quand les hausses de TVA disparaĂźtront des chiffres effectifs, elle pourrait mĂȘme dĂ©cider d’apporter de nouvelles mesures de soutien. Jusqu’à prĂ©sent, ses indications prĂ©visionnelles n’ont pas empĂȘchĂ© les taux des obligations allemandes d’augmenter.

Bonjour Ă  tous. Bonne lecture

Stratégie : Préférence pour les actions européennes et émergentes
26/09/2013
Joost van Leenders, investment specialist - allocation and strategy
Acheter des actions (américaines) maintenant présente des risques
Le maintien par la Fed de sa politique accommodante ne justifie pas de surpondĂ©rer les actions Actions amĂ©ricaines : dĂ©conseillĂ©es Ă  la vente mais risquĂ©es Ă  l’achat
Jusqu’à prĂ©sent, la dĂ©cision de la Fed de ne pas ralentir les achats d’actifs a davantage profitĂ© aux obligations qu’aux actions. Les taux obligataires ont chutĂ© de 15 pb dans un premier temps, puis poursuivi leur descente Ă  un rythme plus lent. Les actions ont cĂ©dĂ© une partie des gains engrangĂ©s. Les actions amĂ©ricaines renouent Ă  prĂ©sent avec le niveau atteint avant le rebond Ă©phĂ©mĂšre dĂ©clenchĂ© par l’annonce de la Fed. Sur les marchĂ©s Ă©mergents, les Bourses sont parvenues Ă  prĂ©server la moitiĂ© de leurs gains. Ces Ă©vĂ©nements corroborent notre analyse : le potentiel haussier des actions amĂ©ricaines est limitĂ©, les actions Ă©mergentes devraient surperformer et les taux obligataires restent bas pour l’instant.

NE PAS LUTTER CONTRE LA FED

Un adage bien connu des investisseurs dit de ne pas lutter contre la Fed. En d’autres termes, si la politique monĂ©taire est accommodante, mieux vaut ne pas vendre des actions. Et nous ne vendrons pas. Mais nous n’irons pas non plus dans le sens de la Fed. La dĂ©cision tombĂ©e la semaine passĂ©e de maintenir le volume des achats d’obligations Ă  85 milliards de dollars par mois pour soutenir la croissance et l’emploi devrait doper les Bourses, mais acheter des actions (amĂ©ricaines) maintenant comportent des risques selon nous. Nous nous gardons donc de surpondĂ©rer franchement les actions.

Nous pensons que la Fed a instaurĂ© une incertitude inutile et a perdu un peu de sa crĂ©dibilitĂ©. Elle a manquĂ© une opportunitĂ© d’allĂ©ger son programme d’assouplissement quantitatif, alors que cette dĂ©cision Ă©tait largement attendue. Une des principales raisons invoquĂ©es pour justifier le statu quo Ă©tait l’état de santĂ© de l’économie, alors que les prĂ©visions Ă©conomiques de la Fed dĂ©gageaient un certain optimisme. Reporter la dĂ©cision Ă  la fin du mois d’octobre pourrait entrer en conflit avec les nĂ©gociations sur le budget du gouvernement en 2014 et sur le plafond de la dette, un report pourtant prĂ©sentĂ© comme un risque par le prĂ©sident de la Fed lui-mĂȘme. En dĂ©cembre, les liquiditĂ©s de marchĂ© s’assĂšchent gĂ©nĂ©ralement. Dans ces conditions, rĂ©duire les achats d’actifs pourrait avoir un impact majeur Ă  cette pĂ©riode. La croissance peine Ă  enclencher la vitesse supĂ©rieure. Les indicateurs avancĂ©s ont brossĂ© un tableau mitigĂ© la semaine derniĂšre : la confiance des consommateurs a reculĂ© et le rythme de croissance annuel des ventes de maisons existantes a quelque peu ralenti. Les rĂ©sultats des entreprises sont orientĂ©s Ă  la baisse depuis 12 mois. En consĂ©quence, les hausses de cours des actions ont augmentĂ© le ratio cours/bĂ©nĂ©fices Ă  un point tel que les actions nous paraissent surĂ©valuĂ©es. Les marges Ă©levĂ©es flirtent avec leurs records. Le risque est politique. Pour Ă©viter que le gouvernement ne mette la clĂ© sous le paillasson, les politiques doivent voter un budget avant fin septembre. Le temps presse. Le plafond de la dette sera probablement atteint en octobre. Pour l’instant, l’opposition rĂ©publicaine a imposĂ© des conditions Ă  un relĂšvement du plafond inacceptables pour le prĂ©sident Obama comme le retrait de son programme de soins de santĂ©.

SURPONDERATION DES ACTIONS EUROPEENNES

Les valorisations en Europe sont en moyenne infĂ©rieures Ă  celles outre-Atlantique. Le ratio cours/bĂ©nĂ©fices corrigĂ© des variations cycliques ressort Ă  15,8 pour l’Europe contre 20,4 aux États-Unis. Si l’Europe est bon marchĂ©, il y a une raison : son Ă©conomie ne respire pas la santĂ©, mĂȘme si la sortie de rĂ©cession est un soulagement. L’indice PMI composite de la zone euro a progressĂ© pour le sixiĂšme mois consĂ©cutif. Le PMI du secteur des services – cet indice est Ă©troitement liĂ© Ă  l’économie intĂ©rieure – a effectuĂ© un bond spectaculaire. En Allemagne, la composante liĂ©e aux attentes de l’indice IFO s’est amĂ©liorĂ©e. Quant aux rĂ©sultats des entreprises, le mouvement de dĂ©tĂ©rioration en Europe s’essouffle et, inversement, le taux de croissance aux Etats-Unis Ă©volue Ă  la baisse. Les rĂ©sultats d’entreprises en Europe sont loin derriĂšre les chiffres de 2008 (et mĂȘme de 2011). La marge de progression est donc importante. Le prĂ©sident de la BCE, Mario Draghi, a laissĂ© la porte ouverte Ă  de nouveaux prĂȘts bancaires Ă  long terme. L’institut de Francfort pourrait contrer la pression haussiĂšre sur les taux interbancaires en rĂ©duisant le taux de refinancement Ă©galement. Le message clĂ© pour les investisseurs ne change pas : la BCE continuera de soutenir l’économie, pour le plus grand soulagement des Bourses europĂ©ennes. Le chapitre des Ă©lections allemandes Ă©tant Ă  prĂ©sent clĂŽturĂ©, le processus d’ajustement en zone euro, qui avait Ă©tĂ© mis entre parenthĂšses pendant quelques mois, pourrait reprendre son cours. La voie semble donc rouverte pour prendre des dĂ©cisions sur la GrĂšce et le Portugal, deux pays qui pourraient nĂ©cessiter une aide supplĂ©mentaire, et pour avancer sur le chantier de l’union bancaire. La politique de l’Allemagne envers la zone euro ne devrait pas changer fondamentalement Ă  notre avis. Ceci dit, il n’est pas exclu que la bride de l’austĂ©ritĂ© soit quelque relĂąchĂ©e pour relancer la croissance.


 ET SURPONDERATION DES MARCHES EMERGENTS

Depuis la dĂ©cision de la Fed, les actions Ă©mergentes se sont mieux comportĂ©es que dans les autres rĂ©gions. Elles avaient le plus pĂąti de l’annonce du ralentissement du QE par la Fed. Logiquement, le report de la dĂ©cision devrait leur donner un coup de pouce. AprĂšs les relĂšvements de taux rĂ©cents en Inde et au BrĂ©sil, notre indicateur de politique monĂ©taire des pays BRIC s’est dĂ©tĂ©riorĂ©, mais pas encore suffisamment pour que nous considĂ©rions le cadre monĂ©taire comme nĂ©gatif pour les actions Ă©mergentes. L’inflation est gĂ©nĂ©ralement faible sur les principaux marchĂ©s Ă©mergents. Nous ne voyons donc aucune raison pour resserrer la vis monĂ©taire. Les Ă©conomies des pays Ă©mergents ont relativement bien rĂ©sistĂ© selon nous, compte tenu de la nette dĂ©cĂ©lĂ©ration des exportations. En moyenne, la production industrielle croĂźt de 4,5 points de pourcentage plus vite que celle des Ă©conomies dĂ©veloppĂ©es. La croissance des exportations en Chine, au BrĂ©sil, au Chili, en CorĂ©e du Sud et Ă  TaĂŻwan a accĂ©lĂ©rĂ©. Les indicateurs avancĂ©s se sont amĂ©liorĂ©s rĂ©cemment. AprĂšs avoir reculĂ© sur base annuelle depuis plus de douze mois, les rĂ©sultats d’entreprises sur les marchĂ©s Ă©mergents sont repartis Ă  la hausse rĂ©cemment, rĂ©duisant ainsi l’écart de croissance des bĂ©nĂ©fices avec les Ă©conomies dĂ©veloppĂ©es. Nous estimons que les actions Ă©mergentes ont suffisamment corrigĂ©. Les valorisations, mesurĂ©es par le ratio cours/bĂ©nĂ©fices ajustĂ© du cycle, sont de 25% infĂ©rieures Ă  celles sur les marchĂ©s dĂ©veloppĂ©s. Un tel Ă©cart nous semble excessif et non justifiĂ© dans la situation actuelle.

Bonsoir à tous. Un petit tour en Europe


Stratégie : Le bras de fer sur le budget américain pÚse sur les actions
03/10/2013
Joost van Leenders, investment specialist - allocation and strategy
Les rendements obligataires coincĂ©s entre la crainte d’un dĂ©faut amĂ©ricain et le statut de valeur refuge

États-Unis: l’impact du shutdown devrait ĂȘtre temporaire États-Unis: les querelles sur le plafond de la dette suscite des craintes d’un dĂ©faut de paiement Indices des directeurs d’achats: retour Ă  la croissance tendancielle des marchĂ©s Ă©mergents, lente amĂ©lioration des Ă©conomies dĂ©veloppĂ©es Allocation d’actifs inchangĂ©e
Le CongrĂšs amĂ©ricain n’est pas parvenu Ă  s’accorder sur le nouveau budget fĂ©dĂ©ral dans le dĂ©lai fixĂ© de cette semaine, mettant ainsi de nombreux fonctionnaires en chĂŽmage technique. Les querelles politiques sur le budget 2014 et le bras de fer attendu sur le relĂšvement du plafond de la dette pĂ©nalisent les actions. Nous ignorons combien de temps durera encore ce shutdown et jusqu’oĂč monteront les enchĂšres dans le dĂ©bat sur le plafond. Selon nous, les politiques trouveront un compromis Ă  temps, mais rien n’est sĂ»r dans l’immĂ©diat.

Les actions ont dĂ©crochĂ© de leur sommet rĂ©cent aprĂšs que la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine a surpris les marchĂ©s en dĂ©cidant de ne pas rĂ©duire le montant mensuel d’achats d’actifs, Ă  savoir 85 milliards de dollars amĂ©ricains en faveur de la croissance. Les actions subissent d’importantes forces contradictoires et nous prĂ©fĂ©rons rester neutres pour le moment. Le soutien de la Fed et de la Banque du Japon, de mĂȘme que la politique accommodante de la zone euro et du Royaume-Uni sont des Ă©lĂ©ments positifs. Cependant, nous estimons que les actions mondiales sont surĂ©valuĂ©es, notamment en raison des valorisations amĂ©ricaines Ă©levĂ©es. La baisse des valorisations dans la zone euro et les marchĂ©s Ă©mergents, parallĂšlement au redressement Ă©conomique de ces rĂ©gions, expliquent notre surpondĂ©ration. Nous sommes par contre neutres sur le Japon.

Les rendements obligataires pourraient augmenter si la probabilitĂ© d’un dĂ©faut des États-Unis devait se concrĂ©tiser en raison d’une impasse sur le plafond de la dette. Toutefois, les investisseurs continuent jusqu’à prĂ©sent Ă  considĂ©rer les obligations d’État comme une valeur refuge. Nous pensons que cette attitude primera pour l’instant. La Fed a clairement signifiĂ© son intention de maintenir des taux bas.

Les rendements amĂ©ricains et allemands demeurent selon nous trop Ă©levĂ©s. Les courbes de taux sont aussi particuliĂšrement pentues. Par consĂ©quent, les obligations sont de meilleures candidates aux opĂ©rations de portage vu que jouer sur la courbe des taux en fonction de l’échĂ©ance (rolling down the curve) est plus profitable Ă  la performance totale que dans le cas d’une courbe plus plate.
TENSIONS BUDGETAIRES AUX ÉTATS-UNIS
Nous avions Ă©tĂ© prĂ©venus que les politiques amĂ©ricains se battraient une fois de plus Ă  propos du budget et du plafond de la dette et c’est une des raisons pour lesquelles la Fed a reportĂ© la baisse de ses rachats d’actifs. Le shutdown du gouvernement touche directement l’économie vu qu’un grand nombre de fonctionnaires ne seront pas payĂ©s, mais cette situation ne devrait pas durer. L’incertitude et la perte de confiance – la confiance des consommateurs ayant chutĂ© derniĂšrement – pourrait aggraver la situation. Bien sĂ»r, plus il persiste, plus l’effet sera significatif. DerniĂšre consĂ©quence de ce shutdown: la publication de certaines donnĂ©es Ă©conomiques sera retardĂ©e.

Compte tenu des graves consĂ©quences de l’échec d’un accord sur le plafond de la dette, un compromis Ă  court terme terme semble probable. NĂ©anmoins, le climat politique trĂšs partisan et le fait que les rĂ©publicains aient conditionnĂ© les nĂ©gociations budgĂ©taires au nouveau systĂšme de santĂ© du PrĂ©sident Obama, ce genre de compromis ne devrait durer que quelques mois.

Il est intĂ©ressant de noter que la situation politique n’a pas minĂ© la confiance des producteurs. La croissance devrait ĂȘtre plus forte que les prĂ©cĂ©dents trimestres, grĂące au niveau historiquement Ă©levĂ© des nouvelles commandes et Ă  l’amĂ©lioration de l’emploi dans le dernier rapport ISM. La croissance des revenus ayant atteint un plancher et la valeur nette des mĂ©nages ayant continuĂ© de grimpĂ© au deuxiĂšme trimestre (donnĂ©es les plus rĂ©centes), la consommation devrait s’accĂ©lĂ©rer significativement.

AUCUN CHANGEMENT DU COTE DE LA BCE
Les perspectives Ă©conomiques de la zone euro s’amĂ©liorent. L’indice du climat Ă©conomique a atteint son plus haut niveau depuis aoĂ»t 2011 et la confiance est revenue dans le sud de l’Europe. En revanche, les Pays-Bas ont Ă©tĂ© les seuls Ă  envoyer des signaux contradictoires. MalgrĂ© le repli de l’indice, nous pensons que le principal secteur manufacturier bĂ©nĂ©ficie d’une demande extĂ©rieure plus soutenue. Cependant, les mĂ©nages sont confrontĂ©s Ă  une plus grande austĂ©ritĂ© et un marchĂ© immobilier apathique. Le chĂŽmage dans la zone euro s’est maintenu Ă  12%, mais il convient de noter que le nombre rĂ©el de chĂŽmeurs a chutĂ© au cours de ces trois derniers mois.

La BCE n’a pas touchĂ© Ă  ses taux, comme escomptĂ©. Bien qu’elle n’ait rien laissĂ© entendre, l’inflation faible et en baisse et la croissance modeste du crĂ©dit pourraient l’inciter Ă  intervenir plus tard dans l’annĂ©e.

SOUTIEN DES AUTRES REGIONS
Les États-Unis et la zone euro devraient ĂȘtre soutenus par d’autres rĂ©gions en raison de la reprise du commerce. Au Japon, l’indice avancĂ© trimestriel Tankan s’est hissĂ© Ă  un sommet depuis la crise financiĂšre. La croissance devrait Ă  prĂ©sent s’amĂ©liorer. Pour la suite, le relĂšvement de la TVA de 5% Ă  8% en avril prochain constitue un risque, notamment parce qu’une telle hausse en 1997 a entraĂźnĂ© une grĂšve de la consommation et une rĂ©cession. En attĂ©nuer l’impact Ă  l’aide de nouvelles mesures de relance ralentirait le redressement des finances publiques prĂ©caires du Japon.

Globalement, les indices PMI d’autres pays se sont amĂ©liorĂ©s. En Australie, les producteurs affichent enfin un bilan positif pour la premiĂšre fois depuis juin 2011, alors que ceux du Royaume-Uni sont restĂ©s les plus optimistes du monde. Il semble que les marchĂ©s Ă©mergents reviennent Ă  une croissance tendancielle et que la croissance dans les Ă©conomies dĂ©veloppĂ©es s’amĂ©liore lentement.

Bonsoir Ă  tous

StratĂ©gie : NervositĂ© des marchĂ©s face Ă  l’absence d’avancĂ©es des nĂ©gociations budgĂ©taires aux États-Unis et au manque de statistiques
10/10/2013
Joost van Leenders, investment specialist – allocation and strategy
Le FMI souligne une croissance moins dynamique

États-Unis : le bras de fer sur le budget 2014 se poursuit, alors que l’échĂ©ance du plafond de la dette se rapproche Mise Ă  jour des prĂ©visions du FMI : les Ă©conomies Ă©voluent Ă  plusieurs vitesses Allocation d’actifs : rĂ©duction de la position courte sur l’euro, compte tenu des pressions Ă  la baisse sur le dollar
AJUSTEMENT DE NOTRE POSITION COURTE SUR L’EURO
Nous avons ajustĂ© notre allocation d’actifs, en rĂ©duisant notre position courte sur l’euro liĂ©e Ă  notre surpondĂ©ration sans couverture de la dette Ă©mergente libellĂ©e en dollar US. Compte tenu de l’attitude toujours trĂšs accommodante de la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine (USD ↓) et de la rĂ©ticence de la Banque centrale europĂ©enne (BCE) Ă  s’atteler Ă  la baisse de l’inflation (EUR ↑), la politique monĂ©taire pĂšse globalement sur le dollar. Nous avons donc dĂ©cidĂ© de couvrir notre position sur la dette Ă©mergente en dollar US.

ACTIONS
La politique amĂ©ricaine (cf. ci-dessous) demeure le principal facteur de risque pour les actions Ă  court terme. La reprise nous semble intĂ©grĂ©e dans les cours, en particulier aux États-Unis, oĂč les valorisations ont augmentĂ© sans qu’il y ait d’importante progression des bĂ©nĂ©fices d’entreprises selon nous. La dĂ©cision de la Fed de ne pas rĂ©duire son soutien Ă  la croissance pour l’instant constitue un aspect positif, mais elle a eu pour effet d’accroĂźtre l’incertitude. Dans ce cadre, nous sous-pondĂ©rons les actions amĂ©ricaines. Nous sommes neutres sur les actions mondiales et japonaises et surpondĂ©rons les actions europĂ©ennes et Ă©mergentes.

OBLIGATIONS
L’impact sur les taux obligataires de l’impasse sur le budget 2014 et du bras de fer sur le relĂšvement du plafond de la dette aux États-Unis est difficile Ă  Ă©valuer. Le risque d’un dĂ©faut de paiement du pays pourrait tirer les rendements Ă  la hausse, mais le caractĂšre de valeur refuge dont bĂ©nĂ©ficient les bons du TrĂ©sor amĂ©ricain en pĂ©riodes d’incertitude devrait contribuer Ă  leur maintien Ă  un bas niveau. La Fed reste favorable Ă  de faibles taux obligataires. Sur la base des perspectives actuelles de croissance, de l’inflation, des taux officiels et des situations budgĂ©taires, nous pensons que les rendements amĂ©ricains et allemands sont trop Ă©levĂ©s.

IMMOBILIER
Nous sommes surpondĂ©rĂ©s sur l’immobilier mondial en raison de notre surpondĂ©ration de l’immobilier amĂ©ricain, dont nous jugeons les fondamentaux favorables (hausse de l’emploi, baisse du taux de vacance, faiblesse de l’activitĂ© de construction). Nous sommes neutres sur l’immobilier europĂ©en et asiatique. 1

LES MARCHÉS DANS L’ATTENTE D’UNE SORTIE DE L’IMPASSE BUDGÉTAIRE
Les marchĂ©s financiers sont dans l’expectative, la saison des rĂ©sultats du troisiĂšme trimestre devant s’ouvrir et le prolongement du « shutdown » retardant la publication de certains statistiques Ă©conomiques amĂ©ricaines. Le dĂ©bat acrimonieux au CongrĂšs autour du budget 2014 et du plafond de la dette est au centre de l’attention. L’absence de solution a accentuĂ© la nervositĂ© des marchĂ©s, mais les investisseurs sont loin de paniquer.

Nous voyons deux raisons Ă  cette agitation. PremiĂšrement, plus le « shutdown » se prolongera, plus les rĂ©percussions Ă©conomiques seront importantes. DeuxiĂšmement, les Ă©lus amĂ©ricains ne semblent guĂšre disposĂ©s Ă  trouver un compromis. AprĂšs un rebond de 16 % de l’indice S&P 500 depuis le dĂ©but de l’annĂ©e, nous pouvons comprendre que certains investisseurs restent Ă  l’écart. Nous avons dĂ©cidĂ© de ne pas jouer ces dĂ©veloppements Ă  court terme.

LE RIDEAU RESTE BAISSÉ AUX ÉTATS-UNIS
Comme nous l’avons indiquĂ©, la fin du « shutdown » ne se profile pas. ParallĂšlement, le plafond de la dette approche. Le gouvernement devrait disposer de suffisamment de fonds pour fonctionner sans faire dĂ©faut jusqu’à fin octobre, mais une cessation de paiement est plus probable Ă  ce moment-lĂ . Les consĂ©quences de cette situation pourraient ĂȘtre si dĂ©sastreuses qu’il nous semble fort improbable que les Ă©lus amĂ©ricains la laissent se dĂ©ployer. Dans l’intervalle, l’impact nĂ©gatif de cette impasse politique devient apparent : la confiance des mĂ©nages est en recul.

NOMINATION DE JANET YELLEN A LA TÊTE DE LA FED
Comme prĂ©vu, le PrĂ©sident Obama a finalement nommĂ© Janet Yellen Ă  la tĂȘte de la Fed, en remplacement de Ben Bernanke. Janet Yellen est principalement perçue comme « une colombe » parmi les membres de la Fed. Elle est assurĂ©ment partisane du maintien de l’assouplissement quantitatif et de taux bas, mais tant que l’inflation reste sous contrĂŽle. La rĂ©duction du programme de rachats d’actifs de la Fed pourrait intervenir plus tard ou s’opĂ©rer Ă  un rythme plus lent, mais nous n’attendons pas de changements importants par rapport Ă  l’intention de la Fed de commencer Ă  lever le pied cette annĂ©e.

FAIBLESSE DE L’INFLATION DANS LA ZONE EURO
La baisse de l’inflation peut favoriser le pouvoir d’achat des consommateurs, mais la dĂ©flation doit ĂȘtre Ă©vitĂ©e. Les indicateurs avancĂ©s signalent une amĂ©lioration et non pas une croissance robuste. En outre, le chĂŽmage Ă©levĂ©, la vigueur de l’euro, le ralentissement de la demande des pays Ă©mergents et la poursuite des ajustements dans les pays pĂ©riphĂ©riques sont des facteurs propices Ă  une persistance des forces dĂ©flationnistes. Dans ce contexte, la BCE pourrait prendre de nouvelles mesures. Une nouvelle sĂ©rie de prĂȘts au secteur bancaire nous semble probable.

LA DYNAMIQUE DE LA CROISSANCE MONDIALE ÉVOLUE, SELON LE FMI
Dans la derniĂšre mise Ă  jour de ses perspectives, le FMI a notĂ© que l’économie mondiale Ă  trois vitesses – Ă©conomies Ă©mergentes en tĂȘte, suivies des États-Unis et de l’Europe Ă  la traĂźne – avait laissĂ© place Ă  une Ă©conomie mondiale confrontĂ©e Ă  plusieurs transitions, avec un ralentissement probable des pays Ă©mergents qui doivent faire face au double dĂ©fi d’une dĂ©cĂ©lĂ©ration de la croissance et d’un durcissement des conditions financiĂšres.

La reprise de l’économie europĂ©enne a Ă©tĂ© essentiellement cyclique et n’a pas rĂ©sultĂ© des changements politiques rĂ©cents. Des rĂ©formes structurelles restent nĂ©cessaires pour « dynamiser les taux anĂ©miques de croissance potentielle »2. Selon nous, le rebond pourrait ĂȘtre lĂ©gĂšrement supĂ©rieur Ă  la prĂ©vision de +1 % du FMI et l’économie de la zone euro se rĂ©tablit, quoique de maniĂšre lente.

Nous sommes d’accord avec les projections de croissance du FMI pour l’économie amĂ©ricaine et les Ă©conomies Ă©mergentes en 2013 : +2,5 % et environ +5 % respectivement. La croissance du Japon pourrait ralentir en 2014, comme le prĂ©voit le FMI, en raison du relĂšvement de la taxe sur la consommation Ă  8 %. Enfin, reste Ă  savoir si les rĂ©formes structurelles seront mises en Ɠuvre.

Que faire ce moi ci

Stratégie : Les marchés secoués par le bras de fer sur le relÚvement du plafond de la dette américaine
17/10/2013
Joost van Leenders, investment specialist – allocation and strategy
Maintien de notre allocation d’actifs

États-Unis : le plafond de la dette pourrait ĂȘtre rehaussĂ© pour une courte durĂ©e Publications d’entreprises : des chiffres sans Ă©clat jusqu’ici Zone euro : les statistiques montrent une reprise inĂ©gale
Au cours de la semaine Ă©coulĂ©e, les dĂ©veloppements politiques aux États-Unis ont continuĂ© d’orienter le sentiment des marchĂ©s. L’ouverture de discussions entre les deux partis a quelque peu calmĂ© la nervositĂ© des investisseurs. L’indice allemand DAX a mĂȘme atteint un plus-haut historique, mais il convient de garder Ă  l’esprit qu’il s’agit d’un indice de performance qui intĂšgre les dividendes (sans leur prise en compte, le sommet ressort moins important). Avec l’ouverture du bal des publications d’entreprises, l’attention des acteurs du marchĂ© peut enfin se dĂ©tourner du dĂ©bat politique houleux aux États-Unis.

Nous restons neutres sur les actions mondiales. Nous identifions des poches de surĂ©valuation, surtout aux États-Unis. La politique monĂ©taire reste un facteur de soutien Ă  l’échelle mondiale, la Banque du Japon, la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine (Fed) et la Banque d’Angleterre continuant d’acquĂ©rir activement des actifs. Les taux d’intĂ©rĂȘt officiels devraient rester bas bien aprĂšs 2014. Nous privilĂ©gions les actions europĂ©ennes et Ă©mergentes, tandis que nous sous-pondĂ©rons les actions amĂ©ricaines. Les valorisations des actions europĂ©ennes et Ă©mergentes nous semblent plus intĂ©ressantes et le cycle Ă©conomique Ă©volue. Nous percevons un risque de forte croissance du crĂ©dit dans certains pays Ă©mergents. Nous sommes neutres sur les actions japonaises.

Nous avons une position courte sur l’euro face au dollar amĂ©ricain. Le billet vert est restĂ© relativement faible, en raison de la politique monĂ©taire ultra-accommodante de la Fed, mais cette derniĂšre ralentira ses rachats d’actifs Ă  un certain stade. L’euro est fort au vu de la situation de l’économie de la zone euro et, selon nous, sa dĂ©prĂ©ciation s’inscrira dans le cadre du processus d’ajustement menant Ă  une croissance plus vigoureuse. La bataille sur le relĂšvement du plafond de la dette des États-Unis et la menace d’un dĂ©classement par Fitch, une des trois grandes agences de notation, pourraient Ă©galement peser sur le dollar.
POSSIBLE ORIENTATION DES ÉLUS AMERICAINS VERS UN COMPROMIS
La semaine derniĂšre, l’information selon laquelle les Ă©lus dĂ©mocrates et rĂ©publicains avaient finalement entamĂ© des discussions sur un accord budgĂ©taire a conduit l’indice S&P 500 Ă  signer sa deuxiĂšme plus forte progression quotidienne de l’annĂ©e. Nous jugeons probable l’arrivĂ©e Ă  un compromis qui permettrait au gouvernement de se financer jusqu’à la mi-janvier 2014 et relĂšverait le plafond de la dette jusqu’au 7 fĂ©vrier. Dans la mesure oĂč les coupes automatiques actuelles dans les dĂ©penses resteront probablement en place, un facteur dĂ©favorable continuera de peser sur l’économie en 2014, mais il sera moins problĂ©matique que cette annĂ©e. Un relĂšvement pour une courte durĂ©e du plafond de la dette serait pour les marchĂ©s boursiers un autre obstacle Ă  franchir, mais pas le plus important.

CHERTÉ DES ACTIONS AMÉRICAINES
Nous avons d’autres raisons de sous-pondĂ©rer les actions amĂ©ricaines, la principale Ă©tant qu’elles nous semblent chĂšres comparĂ©es aux actions d’autres rĂ©gions, notamment celles d’Europe et des pays Ă©mergents. Les bĂ©nĂ©fices des entreprises stagnent depuis plusieurs trimestres, mais les indices boursiers ont continuĂ© de progresser. Bien entendu, la Fed rĂ©duira son programme d’assouplissement quantitatif Ă  un certain stade, mais l’évaluation de l’impact du dĂ©bat budgĂ©taire sur l’économie pourrait prendre un certain temps. Les responsables politiques ont fourni Ă  la banque centrale une bonne excuse pour mettre en attente son projet de commencer Ă  rĂ©duire ses rachats d’actifs d’ici Ă  la fin de l’annĂ©e.

LES STATISTIQUES REFLÈTENT LES INCERTITUDES POLITIQUES
L’impact des incertitudes politiques s’est reflĂ©tĂ© dans les rares statistiques amĂ©ricaines publiĂ©es. Le moral des mĂ©nages a atteint son deuxiĂšme niveau le plus bas de l’annĂ©e. La confiance des producteurs dans la rĂ©gion de New York a flĂ©chi Ă  un niveau suggĂ©rant Ă  peine la croissance. La saison des rĂ©sultats d’entreprises n’en est qu’à ses dĂ©buts, mais, jusqu’à prĂ©sent, nous avons constatĂ© que les activitĂ©s de crĂ©dits hypothĂ©caires des banques avaient souffert au troisiĂšme trimestre. L’activitĂ© de crĂ©dits Ă  la consommation a Ă©tĂ© plutĂŽt faible, mais les prĂȘts aux entreprises ont Ă©tĂ© mieux orientĂ©s. La croissance des bĂ©nĂ©fices d’une sĂ©lection de grandes entreprises axĂ©es sur la consommation a Ă©tĂ© positive.

Nous anticipons une saison de rĂ©sultats sans Ă©clat, mĂȘme si, en moyenne, les sociĂ©tĂ©s pourraient battre les prĂ©visions revues Ă  la baisse. Les anticipations d’un bond des rĂ©sultats au quatriĂšme trimestre sont peut-ĂȘtre trop optimistes.

LÉGÈRE AMÉLIORATION DE L’ÉCONOMIE DE LA ZONE EURO
L’amĂ©lioration de la confiance des mĂ©nages et des ventes au dĂ©tail dans la zone euro a Ă©tĂ© confirmĂ©e par une augmentation des ventes de voitures neuves. MalgrĂ© cette progression, le niveau des immatriculations de voitures neuves reste faible, ce qui suggĂšre un potentiel de poursuite de la croissance. Toutefois, en donnĂ©es corrigĂ©es du nombre de jours ouvrables, la production industrielle a baissĂ©. Globalement, ces statistiques indiquent une reprise inĂ©gale. Selon nous, l’économie de la zone euro devrait poursuivre son redressement, mais sa croissance n’a probablement Ă©tĂ© que lĂ©gĂšrement positive au troisiĂšme trimestre.

Le niveau relativement fort de l’euro et le ralentissement de la croissance Ă  l’étranger devraient entraver une reprise tirĂ©e par les exportations. Toutefois, l’impact maximal des plans d’austĂ©ritĂ© est probablement derriĂšre nous et nous n’excluons pas un nouveau soutien de la BCE. Compte tenu de la lente amĂ©lioration de l’économie, de l’attrait des valorisations et de la faiblesse des taux d’intĂ©rĂȘt dans un avenir prĂ©visible, nous surpondĂ©rons les actions europĂ©ennes.

Bonsoir Ă  tous. Bonne lecture

La faiblesse du rapport sur l’emploi amĂ©ricain pourrait contribuer au report de la rĂ©duction des rachats d’actifs de la Fed
24/10/2013
Joost van Leenders, investment specialist - allocation and strategy
L’attentisme de la Fed a offert un sursis aux marchĂ©s

La Fed patientera-t-elle jusqu’en 2014 pour ralentir le rythme de ses rachats d’obligations ? L’accĂ©lĂ©ration de la croissance de la Chine pourrait ĂȘtre passagĂšre ; le Japon risque de perdre de son Ă©lan Allocation d’actifs inchangĂ©e
Le projet de la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine (Fed) de commencer Ă  rĂ©duire ses rachats d’actifs cette annĂ©e est la principale victime du bras de fer rĂ©cent sur le budget 2014 et le relĂšvement du plafond de la dette des États-Unis. Les marchĂ©s ne semblent guĂšre s’en prĂ©occuper : l’indice S&P 500 a atteint un plus-haut historique, en dĂ©pit de la publication d’un rapport dĂ©cevant sur le marchĂ© du travail.

Nous restons neutres sur les actions en gĂ©nĂ©ral, la politique monĂ©taire accommodante Ă©tant contrebalancĂ©e par une certaine surĂ©valuation, en particulier aux États-Unis, oĂč nous pensons que la Fed ne sera pas en mesure de continuer Ă  soutenir des marchĂ©s caractĂ©risĂ©s par une croissance modeste des bĂ©nĂ©fices. Dans ce contexte, nous sous-pondĂ©rons les actions amĂ©ricaines. À ce jour, plus d’un tiers des entreprises du S&P 500 ont publiĂ© leurs chiffres du troisiĂšme trimestre et les rĂ©sultats ne diffĂšrent pas sensiblement de ceux du deuxiĂšme trimestre. Cela Ă©tant, la croissance totale des bĂ©nĂ©fices a Ă©tĂ© plus soutenue et mieux Ă©quilibrĂ©e entre les secteurs financier et non financiers.

Nous surpondĂ©rons les actions europĂ©ennes afin de tirer parti de leurs valorisations attrayantes sur fond d’amĂ©lioration de la croissance du PIB. Nous ne sommes pas trop optimistes Ă  l’égard de la croissance des marchĂ©s Ă©mergents, mais nous apprĂ©cions leurs valorisations.

Les obligations ont Ă©tĂ© les grandes bĂ©nĂ©ficiaires du report du ralentissement des rachats d’actifs de la Fed et de l’affaiblissement des statistiques amĂ©ricaines. Le taux des titres du TrĂ©sor amĂ©ricain a reculĂ© Ă  2,5 % aprĂšs avoir culminĂ© Ă  3 % quand les prĂ©visionnistes tablaient sur une annonce en septembre du dĂ©but de la rĂ©duction des rachats d’actifs de la Fed. Le taux des emprunts allemands est revenu Ă  1,8 %. Ces dĂ©veloppements cadrent avec notre anticipation d’un maintien des taux obligataires Ă  un bas niveau pour le moment. De nombreuses Ă©conomies peuvent difficilement rĂ©sister Ă  une augmentation des taux. Toutefois, en raison du risque de hausse des taux obligataires associĂ© Ă  un environnement Ă©conomique en amĂ©lioration, nous prĂ©fĂ©rons conserver une duration neutre Ă  ce stade.

QUAND LES MAUVAISES NOUVELLES DEVIENNENT DE BONNES NOUVELLES
Avec la fin du « shutdown » du gouvernement aux États-Unis, certaines statistiques dont la parution avait Ă©tĂ© retardĂ©e ont commencĂ© Ă  ĂȘtre communiquĂ©es. La publication la plus importante a Ă©tĂ© le rapport sur le marchĂ© du travail en septembre. Selon la premiĂšre estimation, l’économie amĂ©ricaine a crĂ©Ă© 148 000 emplois le mois dernier, contre 193 000 en aoĂ»t et une moyenne mensuelle de 195 000 au premier semestre de l’annĂ©e. En dĂ©pit de la croissance de l’emploi au cours des derniĂšres annĂ©es, cette reprise du marchĂ© du travail est faible Ă  bien des Ă©gards. Le taux de chĂŽmage a reculĂ©, mais en partie pour la mauvaise raison : la baisse du taux de participation. La part de la population ĂągĂ©e de plus de 16 ans ayant un emploi reste historiquement faible.

Les ventes de logements anciens ont Ă©tĂ© dĂ©cevantes, mais la variation en glissement annuel reste Ă©levĂ©e. La hausse des taux hypothĂ©caires et les incertitudes politiques ont pesĂ©. Pour l’heure, cette Ă©volution nous semble saine aprĂšs l’augmentation rapide des ventes et des prix. Toutes les donnĂ©es n’ont pas Ă©tĂ© mauvaises. Certains indicateurs de confiance se sont inscrits en lĂ©ger repli, mais, globalement, les indicateurs avancĂ©s continuent de signaler une amĂ©lioration de la croissance amĂ©ricaine.

Bonne nouvelle pour les marchĂ©s financiers : ces rapports sur les marchĂ©s de l’emploi et de l’immobilier retardent le moment oĂč la Fed commencera Ă  ralentir ses rachats d’actifs. Une annonce fin octobre semble trĂšs improbable et, en dĂ©cembre, les perspectives du budget et du plafond de la dette risquent d’alimenter de nouvelles inquiĂ©tudes. Dans ce contexte, la rĂ©duction des rachats d’actifs pourrait ne dĂ©buter qu’en mars 2014. Toutefois, dans la mesure oĂč un nombre croissant de responsables de la Fed deviennent mal Ă  l’aise avec le QE3, le ralentissement se profile Ă  l’horizon, selon nous.

CROISSANCE DE LA CHINE ; POSSIBLE RALENTISSEMENT DU JAPON
La croissance du PIB chinois s’est accĂ©lĂ©rĂ©e Ă  7,8 % sur un an au troisiĂšme trimestre, contre 7,5 % au deuxiĂšme trimestre. L’économie chinoise semble donc bien orientĂ©e, mais les prix immobiliers continuent d’augmenter Ă  un rythme soutenu, alimentant la crainte d’une bulle. Compte tenu de la moindre tolĂ©rance de la banque centrale Ă  l’égard d’une expansion rapide du crĂ©dit et d’une flambĂ©e des prix immobiliers, le taux de croissance actuel ne doit pas ĂȘtre tenu pour acquis. L’objectif du gouvernement d’une croissance de 7 % du PIB pourrait ĂȘtre rĂ©aliste.

Au Japon, les exportations ont augmentĂ© davantage que les importations, ce qui a permis une lĂ©gĂšre baisse du dĂ©ficit commercial (nominal). Selon nous, pour connaĂźtre une croissance Ă©conomique plus soutenue, le Japon ne doit pas compter uniquement sur la dĂ©prĂ©ciation du yen, car la croissance de ses principaux partenaires commerciaux ne sera probablement pas particuliĂšrement favorable. L’Archipel doit donc mettre en Ɠuvre des rĂ©formes structurelles (troisiĂšme pilier des mesures « Abenomics » en faveur de la croissance) pour rendre son Ă©conomie plus flexible et plus compĂ©titive, mais celles-ci semblent avoir calĂ© derniĂšrement.

Bonjour Ă  tous, bonne lecture et bon dimanche